Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 23 capitoli

Pubblicato: 15-11-09

Ultimo aggiornamento: 19-12-10

 

Commenti: 227 reviews

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DrameGeneral

 

Riassunto: Le piège n'est pas toujours là où l'on croit...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mission G" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Mission G

 

Capitolo 22 :: Une réalité douloureuse

Pubblicato: 28-11-10 - Ultimo aggiornamento: 28-11-10

Commenti: Coucou! Majer sous la neige c'est étrange... c'est être un peu comme le Père Noël qui fait sa tournée pour livrer ses cadeaux... sauf que je ne suis pas le Père Noël et que ce cadeau n'est peut-être pas celui que vous attendiez lol. Sachez que ce chapitre est l'avant dernier et que le suivant, qui clôturera cette aventure d'une manière ou d'une autre, arrivera au mieux si toutes conditions le permettent hihihi. Je vous souhaite un bon dimanche au chaud et une bonne lecture. BIIISOUUUSS à tous et à toutes!!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23


 

 

Ryô se tenait à quelques mètres de Kaori, qui l’arme au poing, était résolue à tuer de sang-froid leur ennemi.  

Cette scène lui resterait à jamais insupportable. Kaori, les yeux fixes, le visage dur. Ses vêtements couverts de sang et de poussière. Sa poitrine qui se levait et s’abaissait au rythme effréné de son cœur désordonné. Il émanait d’elle une telle aura destructrice que Ryô n’avait perçu que sur de rares hommes que plus rien ne pouvait sauver.  

Si cette image le hanterait à tout jamais, le bruit assourdissant qui l’accompagnait ne s’évaporerait pas aussi facilement non plus. Valdes, cet être immonde que Ryô se refusait à qualifier d’homme, se délectait de la situation. Ce rire était annonciateur de mauvais augure. Il riait si fort que Ryô avait du se contenir pour ne pas lui tirer une balle en pleine gorge. Ce n’était pas l’envie qui lui manquait et à cette distance, il ne l’aurait certainement pas manqué mais Kaori était trop proche de lui. Aux premières loges, elle se retrouverait tachée de ce sang contaminé par le mal en personne et Valdes ne l’avait déjà que trop marquée. Alors il s’était concentré uniquement sur la jeune femme. Pour l’empêcher de commettre l’irréparable, il avait tenté d’argumenter en guettant un signe que ses paroles l’atteignaient enfin.  

Un frémissement le long de son épine dorsale lui fit comprendre que l’heure n’était plus aux mots. Tout finissait là. En une fraction de seconde, juste le temps de fermer les yeux pour refuser l’inévitable. Son corps alourdi par la culpabilité ne pouvait plus bouger. Sous ses paupières closes, Ryô revoyait la scène au ralenti : Kaori maintenant d’une main ferme Valdes au sol alors que de l’autre elle tranchait l’air de son couteau dont la lame brillait sous les rayons du soleil. Alors que l’arme s’abaissait vers sa cible, Ryô sombrait désespérément dans un gouffre sans fond comme si la terre s’ouvrait pour l’engloutir à jamais.  

 

- KAOOOO…, hurla-t-il jusqu’à s’en brûler les poumons.  

 

Le rire gras et cinglant de Valdes mêlé au cri déchirant de Ryô se perdirent pour mourir dans le silence qui naquit de ce geste irréel.  

 

Ryô ne respirait plus. Il ne pensait plus. Tous ses sens se brouillèrent. Il aurait préféré être aveugle plutôt que d’assister à cela. Sa main encore tendue dans l’espoir vain de la ramener à lui chuta lourdement contre son corps pris d’une tension nerveuse alors que ses poings se serraient de rage et de frustration. Il avait voulu y croire jusqu’au bout… croire que ce qu’il imaginait ne se produirait pas… mais il ne pouvait plus soutenir cette scène. Les yeux clos, il réprima le dégoût qui l’envahissait. Il avait tout gâché et se sentait responsable de l’avoir amenée à sa perte. Une fraction de seconde et tout s’était précipité. Tout aurait pu être différent s’il ne l’avait pas gardé égoïstement auprès de lui. Ryô avait échoué.  

 

Une respiration qui peinait à reprendre son souffle. Un corps vidé de toute force sur le sien. Lentement il rouvrit les yeux qu’il avait fermés pour ne pas affronter la mort. Tournant la tête sur le côté, il vit le couteau planté tout près de lui dans le sol. A nouveau son rire perfide résonna aux alentours :  

 

- HAHAHA QU’EST-CE QUE J’AVAIS DIT !! C’EST PAS UNE FEMME QUI AURA MA PEAU !! S’engaillardissait Valdes en retrouvant ses esprits et en repoussant violement Kaori.  

 

Toujours hilare de cette situation qui contre toute attente se retournait en sa faveur, Valdes se redressa vivement en s’étirant les muscles :  

 

- Fini de jouer ! Clama-t-il à Kaori. Quant à toi « hombre », je n’ai besoin de personne pour surveiller mes arrières quand je suis en galante compagnie et ta familiarité avec elle est de trop ! Dégages d’ici, on règlera ça d’homme à homme plus tard !! Ordonna-t-il à Ryô.  

 

Son ouïe ne l’avait pas trompé. Ses yeux s’agrandirent de surprise et de soulagement en se posant sur Kaori, essoufflée et peinant à se relever. Ryô retrouvait confiance. Elle n’avait pas été au bout de son geste. Une part d’elle luttait encore. Elle était encore avec lui.  

Kaori se sentait lasse et vide. Malgré tout ce qu’elle avait enduré, elle n’y arrivait pas. Elle n’était toujours pas digne de lui. Incapable de se défendre. Incapable de se battre. Incapable de se venger.  

 

- … je n’y arrive pas… je ne peux pas…, scandait-elle en enfonçant ses ongles dans la terre pour ne serrer entre ses mains que la poussière.  

 

Sans tenir compte des propose de Valdes, Ryô s’avança et aida Kaori à se relever complètement :  

 

- Ca va aller, je m’occupe de tout..., lui souffla-t-il doucement en essuyant du pouce les larmes sur le visage tiré de Kaori.  

 

- HEY !! T’ES SOURD OU…, commença à aboyer Valdes juste avant que Ryô ne se retourne pour lui asséner un violent coup de poing en plein visage.  

 

Titubant sous le choc, Valdes recula quelque peu avant de se jeter à son tour sur son assaillant.  

 

- C’est moins facile que de s’en prendre à une femme !! Le nargua Ryô en évitant chaque coup que tentait de lui infliger Valdes.  

 

- Elle ne vaut pas le mal que tu te donnes mais si tu insistes je peux toujours te la céder après…, cracha Valdes en reprenant son souffle.  

 

Cette insinuation était de trop pour Ryô qui ne pouvait plus retenir ses coups. Il attaqua au visage pour faire disparaître ce sourire sournois et pervers. Puis à l’estomac pour le faire plier. Le tenant par les épaules, Ryô ramena Valdes à lui pour lui envoyer un coup de genou bien placé qui anéantirait la virilité de cet être infâme avant de le rejeter à terre. Ses gestes calculés lui avaient permis de frapper fort mais aussi de le démunir des accessoires que Valdes affectionnait tant.  

 

- C’est tout ce dont tu es capable ??!! Railla sévèrement Ryô. Je vais rééquilibrer les choses ! Attrapes que l’on voit si tu peux faire mieux ! Ordonna-t-il en lui lançant le poignard confisqué plus tôt.  

 

Humilié, Valdes se rua sur l’arme et chercha un angle d’attaque.  

Les deux hommes se toisaient en se tournant autour. Chacun attendant que l’autre attaque. Valdes se décida et se jeta férocement sur Ryô. Ce dernier para de justesse cet affront alors que Valdes se réjouissait soudainement.  

 

- Qu’est-ce qui te fait marrer ?!  

 

- Je t’ai touché et pour moi, un homme qui saigne est un homme mort ! Lui répondit fièrement Valdes.  

 

- Ne te réjouis pas trop vite ! Ce n’est pas une simple égratignure qui va me tuer ! De toute évidence tu ne sais même pas te servir d’un poignard ! Certainement que tu n’as pas l’habitude d’avoir en main un objet aussi conséquent !! Ironisa Ryô en faisant allusion à sa virilité ce qui eu pour effet de mettre complètement en rage son adversaire et de le pousser à l’erreur.  

 

Alors que Valdes se lançait sur lui, Ryô attrapa le bras qui tenait l’arme et d’un mouvement brusque le ramena à lui. Un craquement sec et un cri étouffé avertit le nettoyeur qu’il avait aussi réussi à lui casser le bras.  

Le coinçant contre un arbre, Ryô l’obligea à relevé la tête en faisant pression de son avant-bras contre sa gorge.  

 

- Qu’est-ce… que tu cherches… à prouver… ? Articula péniblement Valdes le visage tuméfié.  

 

- Je n’ai rien à prouver ! Tu n’es rien pour moi qu’une vermine que je vais écrabouiller mais tu as le droit de savoir avant de mourir que si je suis là, c’est uniquement pour elle !! Je vais prendre un malin plaisir à te faire payer toutes les souffrances que tu lui as infligé. Annonça Ryô en s’armant de son magnum, le regard noir et déterminé.  

 

Affaibli et presque méconnaissable, Valdes perdait de son assurance. Sans le quitter du regard, Ryô vida le contenu du barillet dans sa main et ne remit qu’une seule et unique balle dans le chargeur.  

 

- Tu aimes jouer alors voyons jusqu’où te mènera ce vice ! Cracha-t-il en faisant tourner le barillet avant de pointer son arme sur Valdes.  

 

- Nous sommes des hommes d’affaires… nous pouvons trouver un accord… si c’est la femme que tu veux je te la laisse !!! Chercha à négocier Valdes qui encaissait mal la violence des coups portés.  

 

CLIC, un premier son distinctif fit frémir le Colonel appuyé contre l’arbre.  

 

- Attends !!...  

 

- Attendre quoi ?! Tu n’as rien à négocier !! Retentit sèchement la voix de Ryô alors qu’un deuxième cliquetis se faisait entendre. Tu aimes faire planer la menace ! Etre celui qui décidera où et quand ta perfidie s’abattra !! Que ressens-tu maintenant que tu es la proie ?! Ironisa Ryô en appuyant à nouveau sur la gâchette.  

 

Le front ruisselant de sueur, Valdes calculait ses chances de s’en sortir. Il était mal en point et son bras pendouillait misérablement contre son corps alors que sa vue se brouillait. Il n’avait plus rien pour se défendre et celui qui le tenait en joug n’avait rien d’un homme ordinaire. Son allure ressemblait aux mercenaires mais il y avait chez lui une rage noire beaucoup plus profonde. Lui et ses comparses n’étaient là que pour une seule et unique chose : la femme que Luang lui avait ramenée. Elle avait causé la perte de Makito et quelque part elle était aussi responsable du fait qu’il se soit débarrassé de Luang. Et son tour était venu. Il n’avait pas identifié le réel danger qu’elle représentait. Elle avait fait entrer le loup dans « sa bergerie »…  

De ce constat affligent, Valdes ne réussit qu’à émettre un son, un grognement mêlé de rire.  

 

- La folie s’empare déjà de toi ! Mais ne crois pas que j’aurais pitié au point d’abréger tes souffrances !! Lâcha Ryô en armant à nouveau le chien.  

 

Comment en étaient-ils arrivés là ? Comment cela pouvait-il se finir ? Fallait-il toujours qu’il y ait des morts sur leur passage ? Si elle-même n’avait pas franchit cette limite invisible entre l’obscurité et la lumière, ce n’était pas pour que Ryô la traverse une fois encore. Lui qui ne laissait que rarement voir les émotions qui l’habitaient, elle pouvait ressentir toute la haine que lui inspirait Valdes. Le sang n’avait que trop coulé. La haine et la vengeance ne devaient plus être ce qui animait leurs cœurs. Kaori ne pouvait le laisser faire.  

 

- Ryô…, murmura-t-elle en titubant vers lui. Ryô… il n’en vaut pas la peine…, dit-elle en posant doucement sa main sur le bras tendu de l’homme que beaucoup appelait l’Ange de la Mort. Ramènes-moi chez nous… s’il te plait…, le pria-t-elle en le fixant droit dans les yeux alors que de son autre main, elle prenait appui sur son torse.  

 

Ce regard triste et désabusé lui fit mal. Ryô ne voulait qu’une chose : exterminer la cause de toute cette souffrance. Pour la première fois son bras tremblait, sa main hésitait. Sa raison lui criait de presser la détente alors que son cœur tendait à accéder à la demande de Kaori.  

Pour elle, il était prêt à redevenir l’homme sans âme dominé par de sombres sentiments. Redevenir l’animal assoiffé de sang que seule la mort calmait les ardeurs. Mais ses yeux humides et sa voix fragile le suppliait de revenir vers elle. Il ne voulait pas que Kaori garde de lui cette image bestiale qu’il avait mis tant de temps à dompter.  

Posant sa main chaude sur le visage calme de la jeune femme, Ryô abaissa son bras et rangea son arme.  

 

- Ce n’est peut-être pas une femme qui aura ta peau mais tu devras vivre avec le fait que c’est à MA femme que tu dois de rester en vie !! Lâcha Ryô en attrapant violement Valdes pour le forcer à avancer.  

 

Alors qu’ils se mettaient en route pour rejoindre le campement, des tirs et des explosions leur parvinrent. A croire qu’une guerre se jouait à quelques centaines de mètres d’eux derrière les arbres.  

 

- Comment tu crois pouvoir te sortir de là ! Tes amis n’ont aucune chance face à mes hommes ! Vous n’aurez pas l’avantage ! C’est du suicide ! Nargua Valdes en retrouvant espoir au son des coups de feu.  

 

- Tais-toi ou je te tue ! Ordonna Ryô en lui donnant un coup aux omoplates.  

 

Malgré ce que pouvait croire cette loque qui ne savait même plus marcher sans trébucher à chaque pas, Ryô ne s’inquiétait nullement de ce qui pouvait se passer au campement. Ce qui le troublait le plus était le soudain mutisme de Kaori qui avançait à ses côtés tel un automate. Il voulut lui prendre la main pour se rapprocher d’elle mais elle resserra ses bras sur elle en entendant une nouvelle détonation.  

Plus ils se rapprochaient et plus les odeurs de souffre et les bruits puissants les enveloppaient.  

Devant eux se dressait le chaos. Les baraquements étaient en feu. Les villageois retenus contre leur gré couraient dans tous les sens. Ici et là des hommes étaient vautrés à même le sol, inconscients et mal en poing.  

 

- C’est de ça que nous devrions avoir peur ? Face à des villageois inexpérimentés, ils s’en sortent peut-être mais contre des pros ils ne valent rien !! T’as de quoi être fier !! Ironisa Ryô en pointant du doigt les nombreux corps à terre.  

 

Le dos vouté, le regard perdu, Valdes ne pouvait que constater le désastre. Tout ce qu’il avait mis tant de temps à bâtir partait en fumée… il vivait là une amer défaite.  

 

- Vous en avez mis du temps ! Comme d’habitude tu nous laisses le plus gros du boulot !!... Se plaignit Mick assis en tailleur sur une table.  

 

- Nous ?! T’as rien glandé de peur de salir tes fringues ! Grogna Falcon qui ajoutait quatre gars assommés à la pile déjà conséquente des hommes qui constituaient l’armée de Valdes.  

 

- Je le laisse se dégourdir et s’amuser et il n’est pas content ! T’es désespérant…, souffla Mick en rejoignant Ryô et Kaori.  

 

Peu à peu ce qui restait du campement s’était vidé. Les villageois n’avaient pas attendu qu’on le leur dise pour fuir et retrouver leur liberté. Les dernières femmes étrangères à ce pays s’étaient regroupées avec le toubib et attendaient entre rire et larmes la suite des évènements. Ne restait que Valdes et ses soit disant mercenaires qui un à un se retrouvèrent attachés et muselés.  

 

- Si vous croyez que ce qui fait autorité dans ce pays osera m’enfermer vous vous trompez !! Je ne finirais jamais mes jours en prison ! J’ai des amis influents qui savent reconnaître mon apport capital à ce pays !! Hurla Valdes qui n’était pas encore bâillonné.  

 

- Le temps de ton despotisme est fini ! Tu n’es qu’un criminel parmi d’autres et je veillerais personnellement à ce que tu payes tes crimes en pourrissant avec tes hommes !! Répondit Ryô en soulevant cet homme par le col.  

 

- Je ne suis pas n’importe qui ! Je suis le Colonel Mani Valdes et non un de ces pantins qui ne sont même pas capables d’être à la hauteur de ma réputation !! Je vaux bien plus qu’eux tous réunis !! Pesta l’homme indigné en tentant de garder un semblant d’équilibre sous la poigne du nettoyeur.  

 

- Des pantins ?! Voilà tout ce que nous sommes pour toi ?! Jaillit une voix qui fit se retourner les personnes présentes.  

 

Devant eux se dressait un homme blessé, aussi bien physiquement que dans son amour propre, et qui pointait un revolver.  

 

- Voilà qui est intéressant… mon second est au moins à la hauteur de mes attentes ! Railla Valdes qui se retrouva au sol lorsque Ryô le lâcha pour se concentrer sur le nouvel arrivant.  

 

- Ne fais pas l’imbécile l’ami ! Avec nos armes braquées sur toi tu n’as aucune chance de t’en tirer ! Tenta Mick alors que Falcon cherchait à se déplacer pour prendre l’homme à revers.  

 

- Tu nous avais promis richesse et respect ! Cria-t-il.  

 

- Kaori… recules doucement…, intervint Ryô en remarquant qu’elle se trouvait dans la ligne de mire de ce soldat.  

 

Profitant de l’intérêt que portait le trio à son second, Valdes prit en main un piquet métallique qu’il serra nerveusement.  

 

- Bon sang Kaori… bouges !! Rugit Ryô en voyant qu’elle n’obtempérait pas alors que leur assaillant sombrait dans la folie.  

 

- Au lieu de ça nous vivons reclus et cachés en pillant et volant ce dont nous a besoins ! Et tout ça pour quoi ??!!! Pour que toi, notre chef, celui que nous avons suivi aveuglément, nous considère comme les derniers des vauriens !!! Lâcha l’homme en avançant de quelques pas.  

 

Lentement Valdes se hissa sur ses jambes et jaugea la scène.  

Trois hommes tendus d’un côté. Un homme trahi de l’autre. Une femme égarée entre eux. La tension était palpable. Il tenait sa revanche.  

 

- CREEEEEEVE !!!!!! Brailla-t-il en se jetant de tout son poids avec son arme de fortune en avant.  

 

Un coup de feu parti en même temps que trois autres et trois corps s’effondrèrent lourdement.  

 

Kaori n’avait pas bougé comme Ryô le lui avait demandé.  

Kaori n’avait pas bougé quand l’homme s’était rapproché.  

Kaori n’avait pas bougé quand la balle fut tirée alors que Valdes s’était jeté sur elle. Pourtant elle était encore en vie. Elle sentait le froid du métal contre sa peau et les yeux morts de Valdes la dévisager. Elle entendait encore la balle siffler à ses oreilles. L’homme de main de Valdes le visait lui et Valdes avait voulu la tuer elle… et elle était encore en vie.  

 

Ryô se précipita sur elle et la libéra du corps inerte qui l’emprisonnait. Alors que Ryô lui parlait et vérifiait qu’elle n’était pas blessée, Kaori se redressa et sans un mot s’agenouilla sur la dépouille de son ancien tortionnaire.  

Un murmure s’échappa de ses fines lèvres mais aucun des trois hommes encore debout ne voyaient ni ne comprenaient ce qu’elle faisait et disait.  

Ryô mit fin à cela en la forçant à se relever.  

 

- On termine ce que l’on a à faire et on s’en va. Annonça-t-il sans lâcher la main inerte de Kaori dans la sienne.  

 

- A toi l’honneur ! Lâcha Mick en lui tendant un briquet.  

 

Portant une dernière fois son regard sur ce qui avait habité tant de souffrances et de misère, Ryô observa les tranchées, creusées et remplies d’essence par leur soins, qui encerclaient le campement et menaient droit aux champs de drogue. Une flamme légère vacilla dans les airs avant de se perdre et de se répandre en une trainée de feu. Des flammes jaillirent de terre pour dévorer tout ce mal et ainsi signifier au reste du monde qu’à défaut d’avoir gagné la guerre, une bataille avait été remportée.  

 

<<<<<<<<<<  

 

Un flottement s’était installé. Un épais brouillard les enveloppait. Si proches et malgré tout si distants. Plus rien n’était comme avant.  

 

Mick et Falcon menaient la marche avec le groupe de jeunes femmes ainsi que le toubib suivis de Ryô et Kaori. Tous s’inquiétaient de cet état aphasique et pressaient le pas pour rejoindre au plus vite leur avion et quitter ce pays. Cependant ils ne pouvaient soumettre les femmes à leur rythme de marche. Ils mirent quatre jours à atteindre la ville. Quatre jours durant lesquels Ryô ne lâcha pas des yeux Kaori. Il veillait à ce qu’elle boive et mange. Et instaurait des pauses en fonction de sa fatigue. Il lui parlait constamment même si elle ne lui répondait pas. Mais l’écart entre eux se creusait un peu plus chaque nuit. Lorsqu’ils établissaient un petit campement, Kaori rejoignait ses amies et dormait avec elles. Aux nombres de cinq, elles n’avaient en commun que leur détention. Chaque soir venu, elles se regroupaient et restaient à distance raisonnable des hommes.  

Le toubib lui n’était pas surpris par ce comportement. Il avait alors expliqué qu’ainsi elles se rassuraient et veillaient les unes sur les autres. Elles se savaient libres mais émotionnellement, elles restaient encore captives. Et sur ce point seuls le temps et la patience pouvaient agir.  

 

Ryô vivait difficilement cette situation mais il ne pouvait faire différemment. Par contre il devait se rendre à l’évidence, ils ne pouvaient pas les ramener toutes ensembles au Japon. Elles venaient toutes de pays différents. Par conséquent le trio décida de les laisser entre les mains du contact de Saeko. Il était fiable et il avait les moyens de les rapatrier.  

A contre cœur, Ryô laissa Kaori sous la garde de Mick et Falcon et comme à leur arrivée, il se rendit au bar pour prendre contact avec ce mystérieux contact. Ce dernier se montra plus rapidement comme s’il l’attendait. Il était impressionné de voir que ce trio peu banal avait réussi là où beaucoup d’autres avaient échoué.  

Une journée de plus fut nécessaire pour qu’il puisse mettre en place les démarches et structure pouvant accueillir les jeunes femmes. Pendant ce temps, Ryô était retourné au près de Kaori et il avait expliqué avec l’aide du toubib la suite des évènements. Tout d’abord la panique s’empara des jeunes femmes qui n’avaient pas confiance dans les hommes de ce pays. Elles ne comprenaient pas pourquoi elles devaient suivre un autre homme qu’elles ne connaissaient pas.  

 

- Qui vous dit qu’elles seront en sécurité et qu’elles retrouveront leurs familles?! S’inquiéta Kaori toute aussi perturbée de les quitter.  

 

- Elles ne risquent plus rien, Kaori, Valdes est mort et ses hommes ne sont plus en état de nuire. L’homme qui va se charger d’elles sait ce qu’il fait, c’est lui qui nous a permis de te retrouver. Il est de notre côté. Elles n’ont plus rien à craindre, je te le promets. Lui répondit Ryô d’une voix calme et confiante.  

 

La séparation entre les jeunes femmes et Kaori fut longue et douloureuse. Elles avaient vécues tant de moments forts ensemble que cela les avait liées à jamais. Ryô ne se sentait pas le courage d’écourter ce moment qui leur était nécessaire. Avec Mick et Falcon, ils attendirent patiemment que les jeunes femmes trouvent une dernière fois la force de surmonter cette nouvelle épreuve.  

 

Après ces émotions, ce fut à quatre qu’ils reprirent leur route à travers la jungle.  

Sans encombre et dans un presque quasi silence, ils parvinrent à l’appareil. Sans regrets, ils embarquèrent dans l’engin après que Falcon ait fait les dernières vérifications avant d’amorcer leur envol.  

Les moteurs se mirent en route dans un grognement sourd et l’appareil tituba sur le sol rocailleux pour réussir à décoller juste avant d’atteindre l’épaisse forêt.  

Mick s’était installé aux commandes avec Falcon alors que Ryô restait seul avec Kaori.  

Les mains jointes sur ses cuisses, la tête appuyée contre le hublot, son regard se perdait sur l’horizon. Il tentait d’attirer son attention. Il avait tant de choses à lui dire.  

 

- Ne dis rien…, le devança Kaori. Je veux juste faire le vide…alors… ne dis rien…, avoua-t-elle alors que ses paupières s’alourdissaient.  

 

Ce voyage de retour fut plus lourd de silence et d’incertitudes qu’à l’arrivée. Ryô ne pensa pas une fois au fait qu’il se trouvait dans un avion, dans les airs. Sa seule préoccupation était Kaori. La jeune femme avait réussi à s’endormir mais son sommeil restait agité. Il avait pris place à ses côtés. Tendrement il remit ses cheveux en place, lui caressant le visage. Amoureusement, il l’enveloppa de son regard doux et protecteur.  

La recouvrant d’une couverture et veillant sur elle, Ryô entrelaça ses doigts aux siens en se promettant de tout faire pour lui redonner le sourire et l’espoir qui faisaient d’elle la femme merveilleuse et exceptionnelle qu’il aimait.  

 

- Tu m’as tant manquée mon ange…, lui souffla-t-il à l’oreille en espérant que ses mots atteignent son cœur meurtri.  

 

<<<<<<<<<<  

 

L’atterrissage se fit plus doux et plus simplement sur le tarmac goudronné. En ouvrant la porte pour descendre, Ryô ne fut pas étonné de voir qu’un comité d’accueil les attendait.  

Il vit Kazue et Miki se précipiter vers eux les larmes aux yeux, soulagées et heureuses. Saeko s’avançait aussi, de manière plus modérée.  

 

- Merci pour le feu de joie…, dit-elle rassurée.  

 

- Tu m’avais demandé un signe et je voulais être sûr que tu le vois. Sourit-il en retour.  

 

- Kaori… je suis heureuse de te revoir… je… je te dois des excuses pour…, articulait maladroitement Saeko.  

 

- Nous serons quittes si tu retrouves ces femmes. Lâcha d’une voix éteinte Kaori en tendant un carnet noir qu’elle avait dissimulé dans ses vêtements.  

 

Après ces quelques mots, Kaori retomba dans le silence. Elle ne fit aucun geste vers ses amies qui lui montraient leur joie de la retrouver ni même l’ébauche d’un sourire.  

Saeko prit le petit cahier qu’elle feuilleta rapidement. Il contenait des chiffres, des transactions et des noms. Un long travail de recherche l’attendait mais elle y passerait jours et nuits s’il le fallait.  

 

- J’ai prévenu le Doc et il nous attend. Prévint Kazue qui déjà faisait mentalement les premières constatations des blessures apparentes des hommes et de Kaori.  

 

Dans la salle d’attente, Ryô marchait de long en large en guettant chaque bruit lui parvenant du couloir. Mick et Miki s’étaient installés sur les fauteuils alors que Saeko et Falcon se tenaient debout contre un mur.  

 

- Arrêtes de gesticuler comme ça tu me donnes le tournis. Grogna Falcon alors que Ryô le toisait.  

 

- Ne t’inquiètes pas Doc et Kazue vont bien s’occuper d’elle alors calmes-toi maintenant. Ajouta Miki d’une voix rassurante.  

 

Ryô stoppa ses pas et passa ses mains sur son visage et sa nuque pour tenter de calmer ses nerfs. Il ne pensait pas qu’une auscultation puisse être aussi longue et s’il avait eu le choix il serait resté auprès d’elle.  

 

A l’intérieur de la salle de soins, Kazue s’activait avec le Doc autour de Kaori. L’infirmière l’avait aidée à se déshabiller pour revêtir une des blouses. Une à une, ils pansèrent ses plaies et hématomes. En professionnel, Doc ne fit aucun geste déplacé alors qu’il l’interrogeait sur ses conditions de détentions et faisait plusieurs analyses pour ne rien laisser au hasard. Il voulait être sûr de pouvoir répondre à toutes les questions que ne manquerait pas de lui poser Ryô.  

Alors que Kazue était sortit de la pièce pour rassurer Ryô et les autres avant de partir faire les premières analyses, Doc resta seul avec Kaori pour lui prodiguer ses premières recommandations. Ce fut ce moment qu’elle choisit pour parler ouvertement comme une patiente le ferait avec son médecin.  

 

- Sur le plan physique, tout semble aller plus ou moins bien. Commença Kazue. Mais émotionnellement…  

 

- Je peux la voir ? Interrompit Ryô.  

 

- Attends que le Doc t’y autorise, il n’en a plus pour longtemps. Répondit Kazue avant de se rendre au laboratoire.  

 

- Si ce vieux chnoque tente quoi que ce soit je…  

 

- Tu connais le professeur, il est peut-être aussi pervers que toi mais tout comme toi il sait se tenir quand la situation l’exige ! Encore un peu de patience…, le rassura Mick. Tu devrais peut-être en profiter pour faire un brin de toilette car… je voudrais pas te décevoir mais t’as une sale tête et tu sens pas la rose. Ajouta-t-il dépité.  

 

- Tu crois ressembler à une gravure de mode ? Se moqua à son tour Ryô.  

 

Alors que quelques explications sans importances se disaient entre les deux hommes, Doc apparut devant eux. Il avait le visage sérieux et il semblait chercher ses mots.  

 

- Comment va-t-elle ? Je peux la voir ? Quand pourra-t-elle rentrer ? Le harcela Ryô.  

 

- Une chose à la fois tu veux bien. Tout d’abord il lui faut beaucoup de repos et de calme, elle doit reprendre des forces. Pour cela je vais la garder quelques jours en observation. Je t’autorise à aller la voir mais pas trop longtemps. Répondit le praticien. Ryô… vas-y mollo… elle n’est pas encore prête à « parler » alors soit patient…  

 

- Aucun problème, l’essentiel c’est qu’elle soit là. Sourit Ryô en se dirigeant vers la chambre de Kaori alors que les autres, soulagés et éreintés par ces émotions, s’en allaient à leur tour.  

 

Ryô frappa doucement à la porte pour prévenir de son entrée.  

Il prit peur en voyant le lit vide mais retrouva sa contenance en apercevant Kaori recroquevillée dans le fauteuil près de la fenêtre. Elle regardait au dehors la nuit s’installée doucement sur la ville.  

S’approchant doucement, Ryô s’agenouilla à ses pieds et lui prit les mains :  

 

- Doc dit que ça va aller…  

 

Il la sentit se contracter à son contact. Elle tourna légèrement la tête pour le regarder. Dans ses yeux il pouvait voir son propre reflet. Il n’avait rien de rassurant avec cette barbe épaisse et sale, ses yeux cernés.  

Hésitante, elle passa ses doigts dans cette barbe indisciplinée, cherchant à retrouver le visage familier qui allait avec cette voix. Malgré elle, des larmes salées coulèrent sur ses joues. Elle avait encore beaucoup de mal à croire qu’elle était ici et que l’homme face à elle était Ryô. Elle avait tant de choses sur le cœur et si peu de mot pour lui dire.  

 

Kaori était épuisée physiquement et moralement pourtant elle sentait qu’elle devait se libérer de ce poids qui lui pesait. L’image que lui renvoyait Ryô la terrifiait mais elle devait dépasser ses craintes alors par où commencer ?  

 

Ryô sentait qu’elle avait besoin de soutien et d’encouragements. Ses yeux noisette cherchaient à lui parler mais aucun son ne sortait de sa fine bouche. Il lui laissa le temps de reprendre son souffle. Il ne voulait en aucun cas la brusquer mais il devait lui faire comprendre que plus jamais il ne l’abandonnerait d’une manière ou d’une autre.  

 

- Parles-moi Kaori. Tu peux tout me dire… mon ange…, la rassura-t-il en portant sa main à son visage.  

 

Il voulait lui témoigner tout son amour. Lui prodiguer toute sa chaleur.  

Il s’attendait à ses peurs, à ses tourments et à ses reproches, à ce que peut-être elle lui parle de ce qu’elle avait vécu là-bas… mais pas à ça.  

Elle avait parlé si faiblement qu’il tentait de se persuader qu’il avait mal compris.  

Elle le regardait avec appréhension.  

Les trois mots, à peine audibles, empreints de tristesse et de culpabilité qu’elle avait prononcés résonnaient dans sa tête alors que tout son être se figeait.  

 

Ryô n’était pas prêt. Il ne savait pas.  

Que pouvait-il répondre face à cet aveu qu’il n’imaginait pas ?  

 

 


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