Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: tennad

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 23 capitoli

Pubblicato: 15-11-09

Ultimo aggiornamento: 19-12-10

 

Commenti: 227 reviews

» Scrivere una review

 

DrameGeneral

 

Riassunto: Le piège n'est pas toujours là où l'on croit...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mission G" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

Why can't I read NC-17 fanfictions?

 

Fanfictions rated NC-17 contain adult content. So, to be authorized to read them, you have to certify that you are 18 years old or older.

 

 

   Fanfiction :: Mission G

 

Capitolo 21 :: En territoire ennemi (deuxième partie)

Pubblicato: 14-11-10 - Ultimo aggiornamento: 14-11-10

Commenti: Coucou! Comme vous le voyez je suis à l'heure pour majer mais je me dois de porter votre attention sur ce chapitre. Ce n'est pas de gaieté de coeur mais certains passages peuvent heurter votre sensibilité. A très vite j'espère, BIIISOUUUSS!!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23


 

 

Deux jours de plus qu’ils étaient sur place sans avoir pu approcher Kaori d’une quelconque manière. Soit elle était toujours entourée soit elle fuyait délibérément tout contact avec eux. Pourquoi ? Pourquoi n’essayait-elle pas de lui parler, de lui faire comprendre qu’elle serait prête à fuir au moindre signal ? Ryô ne comprenait pas cette ignorance à leur égard.  

Mick et Falcon étaient tout aussi perdus et ne voyaient pas comment mettre leur plan, élaboré en fonctions de leurs moyens, à exécution si Kaori mettait tout en œuvre pour rester à l’écart. De plus, Valdes, en homme prudent et avisé qu’il était, leur avait appris qu’il dissimulait volontairement cette annexe au campement où résidait la majorité des femmes pour ne pas attiser la convoitise de ses autres compagnons d’affaires. Ils ne pouvaient donc y accéder sans éveiller les soupçons.  

 

- Il faut que j’arrive à me retrouver seule avec elle ! Rageait Ryô en tournant en rond sous la tente mise à leur disposition.  

 

- Ce serait déjà un plus si on pouvait au moins récupérer nos armes…, pensait Mick alors que Falcon commençait aussi à perdre patience.  

 

- C’est étrange… elle va et vient sur le campement sans contraintes… les hommes la suivent du regard sans oser l’approcher… sauf Valdes ! Observa Ryô en repoussant un peu l’épaisse toile qui constituait la tente. Attention, il arrive, fit-il en rejoignant ses amis.  

 

- Messieurs j’espère que vous êtes bien installés ! Je m’excuse de mon absence dernièrement mais vous comprendrez que je doive moi-même m’assurer que le travail soit bien fait ! Informa Valdes en pénétrant sous la tente avec son second. Pour me faire pardonner je vous propose de vous distraire avec ces quelques femmes, elles vous montreront un accueil digne de mon pays ! Fit-il en faisant entrer quatre colombiennes. Elles ne vous conviennent pas ? Demanda-t-il devant le regard déçu de ses invités.  

 

- A dire vrai, on aurait préféré « un plat » plus typique de chez nous, tenta Ryô en entrant dans le jeu de Valdes.  

 

- Je vois ce que vous voulez… la nostalgie du pays sûrement. Cependant je n’en ai qu’une de votre pays que je pourrais consentir à mettre à votre disposition, réfléchissait-il avec une certaine hésitation.  

 

- Je pense avoir le droit à une revanche ! Argumenta Ryô en devinant que le Colonel comprendrait là qu’il était comme lui, même si ces principes de dominance lui faisaient horreur.  

 

- Après tout, si vous vous sentez à la hauteur pour la défier dans ce domaine, pourquoi pas mais vous ne serez pas trop de trois pour la dompter ! Ria-t-il à gorge déployée sans voir qu’il faisait naître le dégoût chez ses invités. Va la chercher ! Et vous déguerpissez ! Aboya-t-il à son second et aux femmes qui s’en allèrent sans attendre. Vous faut-il autre chose ?  

 

- Je ne serais pas contre le fait de récupérer ce qui nous appartient…, tenta Mick en adoptant une posture inoffensive.  

 

- Je pense que c’est faisable après tout nous avons conclu une nouvelle alliance et il serait de bon ton de se faire confiance. Approuva Valdes.  

 

La tente s’ouvrit à nouveau sur le second qui poussa Kaori à entrer.  

Le regard terne, elle évitait soigneusement tout contact visuel avec les personnes autour d’elle.  

 

- Ces hommes veulent se distraire, fit-il à l’intention de la jeune femme avant d’ordonner à son homme de main de la fouiller. On ne veux pas qu’il y ait d’ennuis, n’est-ce pas Kaori ?  

 

Elle ne répondit pas et se laissa examiner bassement. Une fois l’assurance qu’elle ne cachait rien de dangereux sur elle, Valdes releva la tête de la jeune femme et lui intima d’obéir sagement à ces hommes avant de dégrafer d’avantage sa robe.  

 

- Fais-moi honneur, lui sourit-il malicieusement.  

 

Les deux guérilléros s’en allèrent alors qu’un silence lourd et gênant s’installa. Aucuns des hommes n’avaient bougé et pourtant la situation leur donnait à tous des envies de meurtres.  

D’un accord silencieux, Falcon alla se poster à l’entrée pour surveiller les allées et venues aux alentours alors que Mick faisait mine d’être soudainement très intéressé par la décoration sommaire de la tente.  

Ryô remarqua la main meurtrie de la jeune femme qui avait été bandée. Il nota également les hématomes et de vieilles traces de ligatures aux poignets, ce qui accentua sa colère. A son arrivée, elle n’avait pas du se laisser faire et il savait quel genre de traitement était réservé aux récalcitrantes. Lui, il n’avait pas pu la protéger.  

 

- Kaori, prononça-t-il doucement comme s’il sentait qu’au moindre son elle pouvait disparaître.  

 

Elle ne le regardait toujours pas mais recula à son approche.  

 

- Kaori, nous sommes venus te chercher… nous sommes là et tout va bien se passer, tu n’as plus rien à craindre…, tenta Ryô toujours en s’avançant lentement pour ne pas l’effrayer.  

 

Une fois assez près d’elle, il ôta sa veste et la posa délicatement sur les épaules de Kaori. Il en resserra les pans sur sa poitrine et l’attira à lui en lui caressant les cheveux.  

Loin d’être rassuré par le silence de la jeune femme, Mick rejoignit Falcon pour laisser un semblant d’intimité au couple.  

 

Ryô avait tellement de questions et de colère en lui mais il ne voulait pas qu’elle le repousse, qu’elle ait peur de lui. Il avait encore le douloureux souvenir de leurs retrouvailles en tête.  

 

- Kaori, mon ange… pardonnes-moi d’avoir tant tardé…, avoua-t-il en relevant timidement le menton de la jeune femme pour lire dans ses yeux autre chose que le vide qui y régnait.  

 

Elle tremblait mais ne disait toujours rien et Ryô voulait l’encourager à se confier et à retrouver espoir :  

 

- On a un plan… mais il faut que tu me parles… ne baisses pas les bras maintenant qu’on est là… que je suis là…  

 

- … il est trop tard…, murmura-t-elle en se dégageant de l’étreinte rassurante de Ryô.  

 

Sans arriver à se l’expliquer, Kaori ressentait comme un malaise. Elle n’arrivait pas à y croire totalement. Elle le voyait et l’entendait mais elle ne le reconnaissait pas. Son apparence était identique à ses geôliers. Son odeur et ses bras ne lui étaient plus familiers. Sa tête commençait à lui tourner et un flot d’émotions menaçait de refaire surface à lui en donner envie de vomir.  

 

- Qu’est-ce que tu dis, ça ne va pas ? Demanda-t-il abasourdi et inquiet par l’extrême pâleur de la jeune femme. Tu devrais t’asseoir…, proposa-t-il en lui désignant un des lits de camp.  

 

Elle repoussa sa proposition d’un geste de la main, marquant ainsi une certaine distance entre elle et Ryô.  

 

- Tu ne veux pas t’asseoir. Tu ne veux pas parler. Y a quelque chose d’autre que tu ne veux pas pendant qu’on y est ! S’emporta malgré lui Ryô contre Kaori alors que Mick lui faisait signe de se calmer s’il ne voulait pas attirer l’attention sur ce qu’il se passait sous cette tente.  

 

- Kaori… loin de nous l’idée de minimiser ce que tu endures ici mais tu dois faire un dernier effort… nous ne pourrons pas arriver à nos fins si tu n’es pas avec nous, tenta doucement l’américain.  

 

- Mick… crois-tu que c’est ce pays idyllique, ces hommes avenants et cette vie merveilleuse qui me retiennent ?! Si ça n’avait tenu qu’à moi, pas sûr qu’aujourd’hui vous m’auriez trouvée ! Ironisa Kaori en affichant un sourire amer. Mais comme « il » me l’a déjà dit et répété chaque acte entraîne une conséquence et je ne suis plus assez forte pour porter cette responsabilité…  

 

- Tu vas nous expliquer tout ce charabia ! Tu ne te rends pas compte qu’on est là pour toi ! Que l’on va tout mettre en œuvre pour te sortir de là !  

 

- Tu es comme lui ! Tu veux me voir faire ce que tu veux toi ! La seule différence c’est que ta corde est invisible !! Siffla-t-elle amèrement. Qu’est-ce que tu crois ?!... qu’il suffit que vous soyez enfin là pour que tout cela cesse comme par magie ?! Tu crois être le vaillant chevalier venu délivrer la demoiselle en détresse ?! J’ai un scoop pour toi : je ne suis pas restée là à me morfondre dans l’hypothétique espoir qu’un jour vous me retrouviez ! Vous êtes là c’est un fait mais ça ne fait pour moi aucune différence ! Ici ce n’est pas toi qui décides ! Une fois cette conversation close, je serais de nouveau soumise à son contrôle ! Il sait pertinemment où je suis, ce que je fais voir même ce que je pense ! Tu crois que j’y ai prit goût ?! Que ça me plait d’être rabaissée et humiliée de manières que lui seul est capable d’imaginer ?! J’ai appris à encaisser et à endurer ! La souffrance n’est plus qu’un mot parmi d’autres ! Je me moque bien de ce que tu peux penser ou croire en ce moment… je fais ce qu’il y a à faire pour survivre ! Tu dis venir me sauver mais que fais-tu de celles qui sont aussi captives que moi ?!... je… je t’ai inlassablement espéré mais en vain… et si maintenant j’ose y croire que peut-être tout cela va finir alors je signe mon arrêt de mort ! Alors pour répondre à ta question, le simple fait d’avoir réussi à me localiser ici relève du miracle mais je ne crierais pas victoire pour autant ! Même si vous pensez avoir amadoué Valdes par un quelconque arrangement, vous ne savez pas ce dont il est capable pour aboutir à ses fins et personne ne se moque de lui impunément…, finit-elle en repoussant des larmes qui depuis longtemps n’avaient coulé.  

 

 

Ryô ne l’avait pas lâchée des yeux et s’était senti blessé et démuni face à ces mots cruels et cette tristesse grandissante au fur et à mesure de sa tirade. Même s’il refusait de se l’avouer, il savait ce qu’elle endurait dans ce lieu de perversion. Il imaginait sans peine la violence et la misère, voire même pire, faire d’elle cette femme sans âme, presque résignée, qui se dressait devant lui. Ce discours montrait à quel point elle ne croyait plus en rien ni même en lui. Il avait perdu sa confiance, il ne pouvait en rester là. Il ne laisserait aucun de ces hommes impunis mais avant tout elle devait accepter qu’elle n’était plus seule maintenant. Il allait reprendre le dialogue quand il sentit à nouveau Kaori se raidir et le fixer d’un regard à nouveau froid et vide :  

 

- Frappe-moi ! Ordonna-t-elle alors que Ryô, ainsi que Falcon et Mick qui s’étaient retournés pour suivre cette scène la regardaient complètement ahuris par cette demande.  

 

Voyant qu’elle n’aurait pas le geste escompté de la part de l’homme, Kaori lança les hostilités en attrapant le premier objet qui était à portée de main. Et là comme elle s’y attendait, Ryô chercha à parer le coup en lui attrapant les poignets au moment même où le Colonel faisait son entrée sous la tente. Ce dernier partit d’un rire franc devant cette scène, il s’attendait bien à une vive réaction de la part de sa captive :  

 

- Je vous avais prévenu, elle est farouche et loin d’être encore domptée. Beaucoup s’y sont frottés et l’ont regretté. Fit-il en s’approchant de Kaori qui avait lâché son arme de fortune et faisait maintenant profil bas.  

 

Ryô se sentait misérable, Kaori avait senti l’arrivée de Valdes avant même d’entendre ses pas. Lui-même et ses amis s’étaient laissés déconcentrer par ses paroles et cette erreur aurait pu leur coûter chère.  

 

- La liste des plaintes s’allonge et tes tentatives de rébellion commencent sérieusement à m’agacer. Tu m’obliges à user d’imagination ! Mais je crois que nous arriverons bientôt à un accord toi et moi…, lâcha Valdes sûr de lui.  

 

Kaori connaissait cet air confiant, trop confiant. Il avait une idée en tête et savait déjà comment y parvenir. Elle était fatiguée de ce jeu avec lui. Etre toujours sur le qui-vive. Si possible anticiper les sales coups qu’il prenait plaisir à lui préparer juste pour la voir en fin de compte et à bout de force aller dans son sens. Elle finissait toujours par aller là où il voulait. Cela ne servait plus à rien de se battre, elle avait fini par le comprendre pourtant elle continuait à donner le change pour ne pas lui donner cette satisfaction de renoncer. Il ne lui restait que ça.  

 

- Je dois jouer aux devinettes ou tu lâches le morceau ! S’impatientait Kaori en entrant sciemment dans ce jeu malsain.  

 

- ce n’est pas drôle si tu n’y mets pas du tien…, soupira Valdes. Je suis venu pour t’annoncer quelque chose mais je sais pas si je fais bien…, faisait-il semblant d’hésiter en regardant tour à tour les personnes présentes.  

 

Ryô était impuissant face à ce manège. Valdes avait tout pouvoir sur Kaori. Comme si cela ne suffisait pas qu’il la domine physiquement, il se délectait aussi de l’emprise psychologique qu’il avait sur elle.  

 

- Que ce passe-t-il ? Intervint Ryô pour mettre un terme à cela.  

 

- … rien d’extraordinaire… juste une délivrance à venir pour l’une de ses compagnes…, finit par avouer Valdes quelque peu déçu qu’un tiers se soit mêlé du sujet.  

 

En entendant ces mots, Kaori fit le lien et se précipita au-dehors sans prêter attention aux sarcasmes de Valdes.  

 

- Savez-vous comment on dresse une jument récalcitrante par ici ? Questionna sans détour le Colonel en invitant ses nouveaux amis à le suivre. Vous vous doutez bien que pour maintenir l’ordre, je me dois d’être intransigeant. Mais avec certaines, les menaces ordinaires n’ont pas l’effet escompté, fit Valdes pensif. Alors pour la rallier à ma cause je l’ai liée à une déjà domestiquée et ça a portée ses fruits ! Oh ce n’est pas encore ça car malgré les apparences elle est tenace mais je connais sa faille et elle y viendra !! Sourit-il confiant.  

 

- Sa faille ? Firent Ryô et Mick intrigués.  

 

- Son humanité, bientôt elle en sera entièrement dépourvue et alors ma patience sera récompensée. Je la laisse s’épuiser et quand le moment sera venu je porterais le coup de grâce ! Vous comprendrez maintenant pourquoi je me refuse à vendre celle qui deviendra mienne ! Ajouta-t-il confiant et victorieux.  

 

Ryô n’en pouvait plus de ces propos obscènes et de cet air hautain qu’affichait Valdes vis-à-vis de Kaori. Il lui ferait ravaler ses mots un à un avec un plaisir cruel. Jetant un coup d’œil à Falcon et Mick, il leur fit comprendre de se tenir prêts. Il chercha frénétiquement Kaori des yeux et l’aperçut quittant la tente qui servait de clinique et y revenir aussi vite les bras chargés d’une grande bassine d’eau.  

Les hommes s’installèrent à une des nombreuses tables disposées dans le camp. Ryô avait une vue directe sur cet abri de tissu où se trouvait Kaori et les bruits qui lui parvenaient montraient que tout ne ce passait pas pour le mieux. Il entendait les encouragements de Kaori à une femme qui de toute évidence était sur le point d’accoucher. Des hurlements déchirants s’échappèrent de la tente. Sans moyens pour soulager la douleur ni conditions optimums pour ce genre d’évènement, la femme était réduite à accoucher tel n’importe quel animal ici et cela pouvait être long avant cette fameuse délivrance.  

 

Valdes avait demandé à servir un tord-boyaux local à l’odeur empestant et au goût infect alors que le brouhaha du camp continuait sans se soucier de ce qui pouvait se passer sous cette tente.  

 

Kaori faisait de son mieux pour soutenir celle qui au fil du temps était devenue son amie. Elle avait appris à la connaître et avait reporté sur elle toute son attention et sa tendresse dont elle était encore capable. Elles avaient connu les mêmes choses ici et les mêmes hommes. Saya lui avait racontée son histoire et ce fût ainsi que Kaori découvrit qu’elle avait été la compagne de Kan. D’ailleurs c’était même son enfant qu’elle portait. Saya était la fameuse sœur disparue que Luang avait pris soin d’éloigner définitivement. Kaori ne lui avait jamais dit ce qu’elle savait de son frère que Kan avait abattu. Elle ne voulait pas la détruire encore plus alors elle la protégeait autant que possible même si cela lui coûtait.  

Doucement, Kaori humectait les lèvres et le front de Saya. Une nouvelle contraction plus violente faillit avoir raison de ce corps déjà lourdement affaibli.  

 

- Ca se présente mal ! Informa le médecin. Le bébé arrive par le siège et je n’ai rien pour changer cela…, ajouta-t-il en regardant Kaori, agacé d’être aussi inutile et se faisant peu d’illusions quand au dénouement de la situation.  

 

- Y a forcément quelque chose à faire ! S’énerva Kaori en regardant ce qu’ils avaient à disposition.  

 

- Sans médicaments ni instruments ça s’apparenterait à de la boucherie ! Elle ne tiendra pas le choc…, argumenta par dépit le toubib.  

 

Il voyait dans les yeux de Kaori qu’il avait appris à connaître aussi au gré de leur mésaventure, qu’elle refusait d’abandonner son amie. Il fallait tenter le tout pour le tout.  

 

- Attaches-la solidement, je vais tenter une césarienne…  

 

Kaori obtempéra et assista au mieux l’homme qui loin d’être confiant, commença à inciser la peau tendue de sa patiente avec ce qu’il avait de plus petit en couteau. Pour retenir ses cris, Kaori avait glissé un morceau de bois entre les dents de Saya. Tout en guettant l’avancée du médecin, Kaori ne cessait de soutenir son amie d’une voix qu’elle espérait rassurante.  

 

- Viens-là et aides-moi à sortir le bébé ! Cria le médecin.  

 

Kaori plongea ses mains et retira doucement le nouveau-né du corps de sa mère. Il ne respirait pas, ne pleurait pas. Avait-il déjà compris qu’ici les plaintes et les pleurs ne menaient à rien ? Kaori le posa délicatement sur un linge posé sur une seconde table et prévint le doc de l’état du nourrisson. Celui-ci s’acharna longtemps sur le petit corps pour le ramener à eux mais rien n’y fit, l’enfant n’avait jamais été des leurs. Saya aussi quittait la vie peu à peu, elle perdait beaucoup de sang et elle employait le peu de force qu’il lui restait à appeler après son enfant.  

 

- Je ne peux même pas la soulager…, souffla le médecin désabusé.  

 

Il regarda Kaori envelopper le bébé dans le linge. Il semblait si paisible. Elle le porta jusqu’à Saya et le lui déposa sur la poitrine.  

 

- … il dort…, murmura faiblement Saya les yeux embués par la mort qui l’envahissait elle aussi.  

 

- … oui… tu as été très courageuse… tu… tu peux t’endormir tranquille… vous resterez ensemble… j’y veillerais…, promit Kaori en laissant ses larmes coulées pour accompagner son amie.  

 

- J’aimerais tellement être… là… pour toi…  

 

- Ne t’inquiète pas pour moi… parts tranquille…, rassura Kaori en regardant son amie s’éteindre doucement.  

 

Kaori ne pouvait plus s’empêcher de pleurer. Il fallait que ça sorte : cette tristesse, cette haine qu’elles avaient enduré et malgré tout rien ne leur était épargné. Epuisée et complètement vidée par ce nouveau drame, Kaori peina à se redresser. Son corps refusait de bouger et ses yeux ne voulaient pas croire ce qu’ils voyaient. Elle du se faire violence pour détourner son regard. Elle regarda le médecin qui se trouvait dans le même état qu’elle et le vit sortir dégoûté.  

 

Les cris avaient cessé mais aucun autre son distinctif d’une naissance se faisait entendre. Entre temps Valdes, qui contait ses exploits, avait restitué leurs armes à ses nouveaux alliés.  

Ryô, lui guettait cette maudite tente qui lui cachait trop de choses jusqu’à ce qu’il voit le fameux médecin en sortir et s’agenouiller sur le côté pour déverser sa frustration et son écœurement. Ce n’était pas bon signe et tous ses sens en alertes, Ryô épia la sortie de Kaori. De longues minutes après, elle se montra enfin. Sur son visage blême, le sillon des larmes marquait ses joues. Elle avait ses mains et sa tenue couvertes de sang. Elle vacillait et menaçait de s’écrouler à son tour à tout moment.  

Sans réfléchir Ryô se leva et courut à sa rencontre. Tel un automate, elle le repoussa avant qu’il ne prononce ou ne tente quoi que ce soit envers elle et se dirigea calmement droit devant elle.  

 

Valdes se leva à son tour et arrêta la jeune femme en la retenant par le bras :  

 

- Fille ou garçon ?  

 

Kaori tourna lentement la tête et le gifla, laissant l’empreinte de sa main ensanglantée sur la peau rugueuse de ce tortionnaire sans cœur :  

 

- La Mort ne se soucie pas de ce genre de détails…, lâcha-t-elle anéantie.  

 

- Tu crois encore que tu peux me défier de la sorte !! S’énerva Valdes en l’attrapant à la gorge. Il est temps de reprendre notre tête à tête ! Annonça-t-il en l’entraînant brusquement à sa suite sous les regards admiratifs de ses hommes.  

 

Personne ici ne faisait attention à son air hagard et à son état pitoyable. Kaori ne se débattait même plus. Personne ne s’inquiétait de voir le Colonel traîner de force cette femme. Tous savaient ce qui allait se passer. C’était ainsi. Personne ne prêta d’ailleurs plus d’attention à ces étrangers qu’ils considéraient maintenant comme des leurs. La vie suivait son cours dans l’indifférence totale.  

 

- Faites ce que vous avez à faire, je m’occupe de Valdes ! Lâcha Ryô, les yeux devenus obscurs, à ses complices en partant à la suite de Kaori qu’il ne voulait pas laisser seule avec Valdes.  

 

Le regard vide et le cœur sec, Kaori alla s’écrouler au bord de la crique. Frénétiquement elle frappa plusieurs fois le sol de ses mains alors que tout son être tremblait de rage et d’impuissance.  

Elle relâcha tout ce qu’elle avait de haine et de tension. Ce fut ce moment de perdition que guettait Valdes et il en profita pour enfin savourer sa victoire sur cette bataille qui n’avait que trop durée entre eux.  

 

L’attrapant sauvagement, il la retourna à même le sol et l’emprisonna de son corps lourd et puant. Plus Kaori se débattait et plus il prenait plaisir à la malmener.  

Tentant d’échapper à ses lèvres avides, Kaori sentit une profonde envie de vomir face à cet acte barbare que lui réservait son assaillant. Alors que cette bouche visqueuse se rapprochait de la sienne, Kaori le fixa droit dans les yeux et attrapa de ses dents l’épaisse lèvre de l’homme. Elle ne relâcha sa morsure que lorsqu’elle sentit le sang couler sur sa peau. Avant de la repousser, Valdes la gifla et s’essuyant la bouche, il se releva pour prendre sa corde pendue à sa taille.  

 

- Tu préfères la manière forte ! Ca me va aussi ! Annonça-t-il en commençant à déboutonner ses vêtements.  

 

Les yeux pleins de rage, Kaori se rua sur Valdes pendant qu’il avait les mains prises. Ce dernier se cogna lourdement contre le sol poussiéreux. Elle avait renversé la situation à son profit. Elle tapait aussi fort que ce regain d’énergie le lui permettait. Dans cette lutte désordonnée, Kaori se faisait violente et sans pitié, rendant coup pour coup chaque jour de calvaire qu’elle avait enduré. Il était temps maintenant de se faire justice.  

Elle n’avait attendu que ce moment. Elle les avait observés lui et ses hommes. Leurs manières de faire étaient devenues les siennes. Elle savait qu’avec eux, seule la manière forte marchait et pour se défendre le moindre objet même banale pouvait s’avérer être une arme utile. La lame de rasoir que Valdes lui avait prise n’était pas le premier objet qu’elle avait dissimilé. Comme sa tenue ne lui permettait pas beaucoup d’option, Kaori s’était toujours contentée de petits objets trouvés ça et là, morceau de verre, lame en tout genre… tout ce qui était susceptible de blesser.  

Valdes était encore sous le coup de la surprise, elle ne devait pas laisser passer cette chance. Soulevant sa chemise, Kaori retira ce qu’elle cachait. Coincé dans l’élastique de son jupon, le couteau était encore tâché du sang de son amie. Kaori l’empoigna sans hésiter et leva son bras prête à l’abattre froidement sur la poitrine de l’homme.  

 

- NE FAIS PAS CA !! S’exclama une voix claire et franche.  

 

- …  

 

- HAHAHAHA, vous croyez vraiment qu’elle en est capable ! Ironisa Valdes, qui malgré être en mauvaise posture, trouvait cela plaisant. N’ayez crainte ce n’est pas cette donzelle qui aura ma peau ! Elle donne juste plus de piquant et je n’attendais que ça, finit-il dans un rire gras que Kaori s’empressa de faire taire par un coup de poing au visage.  

 

Retenant lui aussi son aversion pour cette homme qui méritait amplement de mourir, Ryô se rapprochait doucement. Elle ne tremblait pas. Il sentait qu’elle n’hésiterait pas à aller au bout de son geste. Un mot ou un pas de travers et elle risquait de basculer dans les ténèbres qu’il ne connaissait que trop bien.  

 

- Kaori, si tu dois le faire… regarde le bien en face ! Son visage restera graver dans ta mémoire… il reviendra te hanter jour après jour jusqu’à la fin de ta vie !  

 

- TAIS-TOI !! Je… je dois le faire !! Cria-t-elle d’une voix devenue rauque par un sursaut de conscience.  

 

- Ne deviens pas comme lui ! Froide et impitoyable ! Ne le laisse pas achever ce qu’il a commencé !  

 

Un silence inquiétant se dressa en ce lieu isolé. Le temps s’était arrêté et la vie se figea, impuissante…  

 

**********  

 

« L’incendie impitoyable qui s’est déclaré il y a quelques heures au cœur de la forêt Colombienne ne semble pas prêt de s’éteindre ! Les images que vous voyez montrent que la puissance de cette catastrophe s’étend sur un large périmètre. Le pays a mis tous les moyens nécessaires à disposition mais leurs moyens aériens sont restreints. Cette partie du pays est heureusement peu habitée d’où les suppositions que ce désastre soit du aux narcotrafiquants implantés dans le pays… »  

 

- C’est sur toutes les chaînes…, remarqua Kazue en zappant frénétiquement à la télévision.  

 

Depuis le départ des hommes, l’infirmière passait son temps libre chez Miki. Ensembles elles se soutenaient. Dès que possible, Saeko venait les rejoindre.  

A ce moment toutes les trois avaient les yeux rivés sur ce poste de télévision à écouter un journaliste qui ne leur disait en rien ce qu’elles voulaient réellement savoir.  

 

Se rapprochant de l’écran qui montrait ces flammes hautes et virulentes, Saeko se tenait droite comme hypnotisée par ces flammes. Elle n’entendait plus les appels inquiets de ses amies.  

Devant cet air prostré, Miki lâcha son plateau. Le contenu alla se répandre sur le sol dans un bruit fracassant faisant sursauter Kazue qui a son tour vit l’impensable :  

 

Des frissons la parcouraient de part en part. Malgré ses tentatives, ses mains tremblaient. Son souffle était court et saccadé. Ses yeux d’ordinaires durs, confiants ou séducteurs, avaient perdu leur éclat. Mais ce qui acheva ses compagnes, étaient ces larmes qui coulaient abondamment sur ses joues pâles. Saeko pleurait.  

 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de