Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 15 chapters

Published: 18-11-19

Last update: 03-12-19

 

Comments: 23 reviews

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DrameRomance

 

Summary: City Hunter franchit la ligne rouge. Comment gèrent-ils l'après?

 

Disclaimer: Les personnages de "Only one memory" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Only one memory

 

Chapter 2 :: Chapitre 2

Published: 19-11-19 - Last update: 19-11-19

Comments: Bonjour, la suite de l'histoire. Oui la chanson c'est bien l'instrumental du même nom. PAs de paroles mais les sensations qu'elle éveille en moi m'ont amenée à cette histoire dont certains chapitres seront eux aussi reliés à d'autres vraies chansons cette fois. Il faut croire que le hasard était de mon côté en écrivant cette fic. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15


 

Chapitre 2  

 

Le trajet en voiture se fait dans le silence. Le ronronnement du moteur me berce et ta conduite souple ne m’aide pas à lutter contre le sommeil qui me gagne. Je me sens bien. J’ai envie de me laisser aller et simultanément je ne veux pas perdre une minute de ce moment privilégié. J’ai encore l’impression de flotter dans la bulle de sensualité qu’on a créée un moment plus tôt. Je revis tes gestes, tes mots, les sensations que tu as éveillées en moi et je sens la boule de chaleur revenir au creux de mon ventre. Que va-t-il se passer quand on va rentrer ? Je ne m’attends pas à trouver un amoureux transi. Ce n’est pas ton style et je ne veux pas que tu changes, quelques ajustements me suffiraient. Est-ce que ce qui s’est passé constitue le moment où notre relation va évoluer ? Ou vas-tu jouer les indifférents, oublier ce qui s’est passé ou pire le nier ? Mon estomac se noue. Tu m’as habituée à cela. Je ne sais pas si je le supporterai, pas aujourd’hui, pas après ça. Je ne peux m’empêcher de te regarder, cherchant un indice.  

 

Je pensais que tu t’endormirais et j’avoue que ça m’aurait facilité les choses. Ca m’aurait aidé à apaiser mon corps qui ne demande qu’une chose : te retrouver. Je sens ta tension : tu te poses mille questions et ça ne me surprend même pas. Tu dois te demander à quelle sauce je vais te manger et je t’avoue que je ne le sais même pas moi-même. Je me concentre sur la route et essaye de faire le vide dans mon esprit. J’ai besoin d’être objectif. Je ne peux pas laisser mes instincts naturels prendre le dessus encore une fois ce soir. Bon sang, je t’ai fait l’amour sur un parking désert, même pas dans la voiture mais coincée entre mon corps et la portière. Tu mérites tellement mieux et tu m’as remercié. Je sens ma mâchoire se contracter.  

 

Qu’est-ce qu’il m’a pris ? Je ne cède pas à mes pulsions d’habitude, en tout cas pas lorsque cela te concerne. Tous mes gestes sont calculés et maîtrisés avec toi parce que tu comptes pour moi et je te respecte. Tu as une emprise sur moi qu’aucune autre n’a, même pas Saeko, contrairement aux apparences. Ce soir, quelque chose s’est déchaîné en moi et je n’ai pas su résister. Je n’ai aucune excuse mais voilà ce que je sais : tu méritais une plus belle première fois, un lit, des fleurs, un dîner, une danse peut-être même.  

 

Je regarde ton reflet dans le pare-brise et vois ta lèvre blessée. J’ai dû te faire mal avec mes baisers sauvages, sans parler des coups que tu as reçus sur les cuisses et la poitrine. Tu n’en es peut-être pas consciente mais j’ai vu les marques rouges sur ton corps et je les reconnais. Une balle en pleine tête, c’était beaucoup trop gentil pour ce salaud… Je me fais vieux peut-être ou faible… C’est de ta faute. Oui de ta faute. Avant, j’étais dur et impitoyable. On me craignait plus que ne me respectait et ça m’allait très bien et tu es arrivée avec ton coeur en or, ton âme pur et tes sentiments cent pour cent pur sucre. Oui, c’est de ta faute… Je me foutrais presque des claques… Qui est-ce que j’essaye de tromper ? Je ne regrette pas ta présence. La seule chose que je regrette, c’est de ne pouvoir te tenir dans mes bras comme je le voudrais.  

 

On approche de l’immeuble et je sens la tension monter en moi d’un cran supplémentaire. Ma douce bulle va éclater et je ne sais pas ce qu’il m’attend. Ton visage est impassible : je n’ai aucune idée de ce que tu penses. J’ai besoin de toi, Ryo. Ne me rejette pas. Je suis prête à tout pour rester avec toi… enfin presque tout : je refuse d’oublier ce qu’il s’est passé ce soir. C’est peut-être le seul moment d’intimité que nous aurons et je veux pouvoir en chérir le souvenir si c’est le cas. Je ne me rends compte que l’on est arrivés que quand tu ouvres ma portière. Je croise ton regard et tente de faire passer la boule qui obstrue ma trachée.  

 

Tu es nerveuse, je le sais et je ne suis pas sûr de savoir comment apaiser tes craintes. Je te tends la main et tu l’acceptes pour sortir de la voiture. Tes doigts entre les miens me rappellent notre étreinte et je dois prendre sur moi pour dompter le désir qui monte en moi. Je te suis et m’arrête un instant au pied de l’escalier alors que tu montes. Tu t’arrêtes soudain et te retournes, un sourcil levé. Mon regard ne te quitte pas et je pose le pied sur la première marche. Il m’en reste quatre vingt dix neuf pour décider de la suite que je veux donner à ce soir. Tu reprends la montée quand j’arrive à ta hauteur. C’est bon de te retrouver à mes côtés. Il faudrait peu pour que nous soyons plus proches. Je sens mon humeur s’assombrir. Plus proches… plus de danger pour toi, plus de risques de te perdre… Non, je ne peux pas. J’ai promis à ton frère de te protéger et je ne supporterai pas la vie sans toi. Donc premier palier atteint, je ne peux pas laisser une histoire germer entre nous.  

 

A quoi tu penses, Ryo ? Tu es perdu dans tes pensées et c’est rare de te voir ainsi tergiverser. Si ça nous concerne, dois-je me sentir rassurée ? Ou alors tes pensées sont-elles plus terre à terre ? Tu te demandes peut-être comment faire pour me planter à la maison sans me froisser, réfléchis dans quel cabaret tu veux te rendre pour finir la soirée, quelle fille tu vas honorer de tes prouesses. Assurément, je ne t’aurai pas suffi… Je ne peux réprimer le soupir qui me prend.  

 

Ton soupir m’étreint le coeur. Je voudrais une ambiance légère pour toi, légère et heureuse. Tu mérites mieux, ce mantra me revient en tête. Tu mérites mieux qu’une simple étreinte. Je ne peux pas te laisser penser que le sexe, c’est ça : un homme qui prend une femme sur un parking. Il faut qu’on en parle, que je t’explique, que je m’excuse… Je jette un regard sur ta silhouette et me reprends : pas d’excuses. Tu penserais que je regrette et ce n’est pas le cas. Deuxième palier atteint, il faut qu’on parle.  

 

- Il faudrait qu’on discute de ce qui s’est passé, Kaori., me dis-tu d’une voix neutre.  

- Si tu veux. Quand on sera arrivés…, réponds-je.  

 

Je m’épate. J’ai la gorge nouée et, malgré cela, ma voix paraît normale. Il faut croire que j’ai appris de toi. Des années de pratique à masquer mes véritables sentiments pour toi ont abouti. J’ai froid et resserre la veste autour de moi. Ton bras se glisse autour de moi et me rapproche de ton corps. Ta chaleur m’enveloppe et ça me fait du bien. Peut-être que cette discussion ne sera pas telle que je le pense, une nouvelle fuite. Peut-être que ce sera un nouveau départ pour nous deux.  

 

Les marches défilent sous nos pieds et nous atteignons le troisième palier. Ta proximité a occulté toutes mes pensées. Je ressens : ta chaleur, ton odeur, ta hanche sous ma main. Tout cela me ramène à ce moment qui a déclenché une tempête dans ma tête. Nous avons fait l’amour. Tu t’es donnée à moi dans tout ce qui fait ton essence : entière, généreuse, passionnée. Ton inexpérience a été complètement occultée par notre complicité. Tu m’as suivi, précédé, rencontré intuitivement. Tu m’as fait confiance. Tu m’as aimé. Je sens de nouveau ce remords me mordre. Nous atteignons le quatrième palier et quelque chose naît en moi. Je lève les yeux. Encore une volée de marches et nous serons arrivés. Tu t’arrêtes.  

 

Je regarde les dernières marches et je ne peux plus avancer. Je sens mes jambes faiblir : c’est la dernière ligne droite. Quand nous aurons grimpé cet escalier et franchi cette porte, mon monde va trembler et j’ai peur malgré ta présence. Parce que c’est toi que je dois affronter, c’est toi qui vas appuyer sur la gâchette verbale et, de ton tir, dépendra ma vie. Je voudrais avoir confiance et me dire que tout va bien, qu’on a joué le prélude à la mélodie du bonheur, de notre bonheur mais je n’en suis pas sûre.  

 

- Kaori ?, t’inquiètes-tu.  

- Je suis fatiguée. Donne-moi une seconde., réponds-tu.  

 

Tu me mens, je le sais. Je vois l’inquiétude dans ton regard et je la comprends. Mes bras glissent autour de toi et je te soulève délicatement. Tu t’accroches autour de mon cou et me regarde surprise. Je t’offre un sourire rassurant en montant les marches. Tu poses enfin la tête contre mon épaule et te laisses aller. Tu n’imagines pas l’effet que cela me fait et, inconsciemment, tu me confortes dans mon idée. Je te repose devant la porte, la déverrouillant avant de m’effacer pour te laisser entrer. Tu hésites et je pose une main dans le bas de ton dos pour t’encourager à avancer.  

 

Ton contact lance une décharge électrique dans tout mon corps. J’avance et me dirige vers l’escalier. J’entends la porte se fermer et, deux secondes après, ta main emprisonne mon poignet. Je me retourne vers toi et me retrouve hypnotisée par ton regard.  

 

- Attends, il faut… J’ai quelque chose à te dire., commencé-je, nerveux.  

 

Tu n’imagines pas à quel point j’appréhende cette conversation. Je suis sur un fil et tu peux très mal prendre les choses. Je dois me lancer. Tu humectes tes lèvres du bout de la langue et j’ai juste envie de t’embrasser. Je me lance.  

 

- Je ne veux pas finir la soirée ainsi.  

- Oh, réponds-je seulement.  

 

Tu vas me dire que tu dois sortir, que tu as d’excellentes raisons pour aller te saouler et taquiner le gardon et, moi, je vais te répondre que tu peux y aller, que je comprends. Peut-être même que je te mettrai un coup de massue si tu prends ta face de pervers. Peut-être…  

 

- Kaori… Tu méritais mieux que ce qui s’est passé., me dis-tu en caressant mon visage.  

- Ne me ménage pas, Ryo. Tu regrettes, c’est ça ?, dis-je, relevant le menton fièrement.  

 

Mon coeur se brise. Je me sens bafouée. Tu viens de gâcher ce que nous avons vécu. Pourquoi ne pouvais-tu pas me laisser au moins cela ? C’était trop demandé ?  

 

- Non, Kaori. Je ne regrette pas. Je regrette juste de t’avoir initiée sur un parking comme si on était deux lycéens.  

- Moi pas. Ce qu’on a vécu, c’était beau, Ryo. Je n’en demandais pas plus.  

 

Ton regard est si sincère qu’il me trouble. Je te crois : pour toi, ce moment a vraiment été à la hauteur mais pas pour moi.  

 

- Moi, ça ne me suffit pas.  

 

Je ne comprends pas, Ryo : où veux-tu en venir ? Je suis fatiguée et encore un peu sous le coup de l’émotion.  

 

- Ryo ?  

- Comprends-moi bien : je ne t’offre pas de devenir un couple. Je ne peux pas te mettre en danger.  

- Alors qu’est-ce que tu veux ?  

- Toi cette nuit. Je veux corriger ma maladresse, te montrer ce que tu aurais mérité pour ta découverte des plaisirs de la chair.  

- Tu m’offres d’être la fille d’une nuit en somme ?  

 

Je me sens salie, Ryo. Tu me proposes une nuit d’amour avec toi comme toutes les autres filles. Je pensais être hors de ce jeu-là et la chute est dure. Je sens la colère monter en moi et j’ai fortement envie de t’écraser sous une massue.  

 

Je vois la colère flamber dans tes yeux et je dois rectifier le tir. Tu n’es pas la fille d’une nuit, Kaori. Tu es la seule femme que je veux pour la vie mais aussi la seule qui me soit inaccessible.  

 

- Non. Je veux une nuit pour nous deux, une nuit pour la vie, un souvenir que l’on pourra garder en nous pour toujours. Peut-être qu’un jour, on pourrait être quelque chose, peut-être pas mais…  

- Mais on aura eu cette nuit…, finis-je, les larmes aux yeux.  

 

Tes paroles me font mal autant qu’elles me font du bien. Tu me réitères tes sentiments tout en nous refusant une existence partagée. Je me sens submergée par une foule d’émotions. J’ai besoin d’un peu de recul.  

 

- Je vais prendre une douche.  

 

Tu ne me laisses pas le temps de répondre. Je te vois grimper les escaliers et filer dans la salle de bains. Peu après, l’eau coule. Je suis tendu. Je me dirige vers le bar et me verse un verre de whisky. Je fais tourner le liquide dans le verre tout en le regardant frapper les parois du verre, un peu comme mes paroles frappent les parois de mon crâne. J’ai été maladroit certainement mais je pense que tu as compris ce que je voulais te dire. Je porte le verre à mes lèvres et l’avale d’un trait, impassible malgré la sensation de brûlure qui irrite ma trachée. Las, j’éteins les lumières et monte à l’étage me réfugier dans ma chambre. Je défais ma chemise, la jette négligemment sur une chaise et retire mes chaussures avant de me laisser aller sur mon lit, les bras sous mon crâne. J’ai bien envie d’une cigarette mais pas le courage de monter sur le toit. Je fixe le plafond, essayant d’oublier que tu es nue sous l’eau à quelques mètres de moi.  

 

L’eau chaude me fait du bien. Je me savonne et mes mains qui errent sur mon corps me rappellent tes mains, tes lèvres, ton corps. Je mords mes lèvres. J’ai envie de toi mais puis-je accepter ce que tu m’offres ? Ce ne serait pas raisonnable. Comment retourner à la vie réelle après ? Comment vivre avec toi et ne plus pouvoir te toucher ? Je ne suis pas sure d’en être capable. Je ne dois pas céder. Je ferme le robinet et attrape la serviette. M’enroulant dans l’éponge moelleuse, je croise mon regard dans le miroir et revois le tien, chaud, langoureux, empli de désir. Je contrôle le feu qui naît au fond de moi, j’ignore l’appel muet de mon corps, nie la chair de poule qui hérisse ma peau et sors de la salle de bains. Mécaniquement, je me dirige vers ma chambre mais la sensation qui m’enveloppe quand je passe le seuil me fait relever les yeux.  

 

J’entends tes pas dans le couloir et mon regard se porte vers l’entrée de ma chambre. A ma grande surprise, tu apparais et, à ton regard, je sais que je ne suis pas le seul que la surprise a frappé. Nos regards se croisent, s’affrontent, se parlent. Je me redresse sans m’en rendre compte et m’approche de toi. Tu sembles perdue, moi je ne le suis plus. Je suis à ma place. Tu es l’ancre de mon bateau.  

 

Ton regard m’embrase littéralement. Je ne sais pas ce que je fais dans ta chambre, je ne sais pas si je dois rester mais je sais que mes jambes ne veulent pas bouger, mon cerveau ne veut plus réfléchir. Mon corps a pris les rênes et il m’a menée à toi. Ma main se porte vers toi et je lâche la serviette qui tombe par terre. Ton regard me brûle.  

 

- Je suis à toi. Cette nuit est à nous.  

 

Ton murmure envahit mes oreilles et déclenche un concert joyeux. Je sens un sourire fendre mon visage et je prends ta main, t’attirant dans mes bras. Nos corps se touchent, peau contre peau. Mes terminaisons nerveuses me font mal comme si elles brûlaient. C’est l’effet de ton contact. Je pose mes lèvres sur les tiennes, goûtant ce fruit délicieux, m’immisçant pour aller danser avec ta langue, doux prélude à ce que nous allons faire avec nos corps. Je ressens la même chose que la première fois, ce n’était pas juste l’effet de la nouveauté, le goût de l’interdit. Je voudrais me fondre en toi mais je t’ai fait une promesse : te montrer ce que tu méritais.  

 

J’ai l’impression que je vais m’effondrer. Est-ce que je vais me pâmer dans tes bras comme une midinette ? Non, je ne peux pas. Je m’accroche à ton cou, t’offrant ma bouche sans aucune retenue. Ta langue taquine la mienne et j’ose répondre. Je me lance à l’attaque et, bientôt, tes mains me pressent plus fort contre toi. Je jurerai que tu te maîtrises, Ryo, et ça m’énerve. Je me fais la promesse que tu vas perdre pied et me faire voir quel amant tu es réellement, pas juste l’amant que tu penses devoir être pour moi. Je veux celui que tu es, pas un rôle à ma mesure. Mes mains glissent le long de ton dos et j’empoigne tes fesses. Ca fait des années que tu les exhibes devant mon nez. Il était temps que je puisse toucher la marchandise. J’entends ton grognement rauque et tes mains se mettent à voyager sur mon corps.  

 

Tu prends confiance, Kaori, et ça attise mon désir. Tes mains caressent et pressent mon fessier et tu dois sentir l’effet que ça me fait. Mon mokkori a envie de s’exprimer mais ce n’est pas encore le bon moment. Il faut du temps, tu mérites du temps. Soudain, tes lèvres m’échappent et je les sens se poser dans mon cou, descendre sur mon torse. Tes mains continuent leur œuvre et je suis à la limite de perdre le contrôle. Ce n’est pas ce que j’ai prévu. Je saisis tes poignets, tu relèves la tête et je t’embrasse. Je te conduis à mon lit et tu t’assois sur le bord.  

 

Tu m’as coupée dans mon élan. Assise sur le bord du lit, je relève les yeux et fixe ta carrure qui me domine. Mon regard redescend et se pose sur ta ceinture au niveau de mes yeux. Je ne me savais pas autant d’audace et mes mains se posent sur tes hanches, t’approchant de moi. Mes lèvres se mettent à errer sur ton ventre. Je sens tes abdominaux se contracter sous leur passage. Mes doigts se posent sur ta ceinture que je défais prestement avant de faire tomber ton pantalon puis ton caleçon. Mes joues virent au rouge quand je tombe nez à nez avec ton mokkori fièrement dressé. J’entends ton rire et relève les yeux vers toi. Ton regard porte une trace d’humour mais surtout tout le désir que tu ressens… pour moi.  

 

Je n’en peux plus, Kaori. D’un geste souple, je t’attrape sous les bras, te place au centre du lit et me positionne au dessus de toi. Ton souffle s’accélère quand je pose les lèvres sur ta gorge. Je m’ingénie à faire monter le désir en toi des lèvres et des mains et, quand je t’entends gémir mon prénom, le plus beau son qui soit, je me glisse en toi et t’emmène sur les chemins du plaisir.  

 

Tu as gagné ce round-là, Saeba, mais je te jure qu’avant la fin de la nuit, tu perdras le contrôle. En attendant, je profite de tes talents et, rapidement, je ne suis plus capable de réfléchir. Je ne suis plus qu’un brasier, une boule de sensations si fortes que je me sens prête à exploser à tout moment. Et je finis par exploser. La vague de plaisir qui me submerge me laisse essoufflée et hagarde quelques moments. Je sens tes bras m’entourer et tes mains caresser mon dos. J’ai besoin d’un repère réel et pose ma main sur ton torse. Ton coeur bat à toute vitesse.  

 

Lentement, je reprends le contrôle de mon cerveau mais je sais que ça ne durera pas si tes mains continuent leurs allers et retours sur ma colonne. Je n’ai qu’une nuit, Ryo, et je compte bien en profiter à fond. J’aurais toutes les autres nuits pour dormir et rêver. Mes lèvres se posent sur ton torse et j’y dépose une pluie de baisers. Je te sens tressaillir et je m’enhardis. Ma main caresse ton ventre lentement, sensuellement. Je me hisse au bout de quelques minutes sur toi. Ton regard sombre est une preuve de ton trouble. Nous nous embrassons langoureusement et tu me retournes comme une crêpe. Le round numéro deux est arrivé et ce ne sera que le premier d’une longue série.  

 

Il est trois heures du matin et tu t’es enfin endormie, après un début de nuit passionnée. Tu m’as fait perdre les pédales à deux reprises, Kaori. Tu as trouvé les petits trucs qui me font réagir. Je regarde le réveil et soupire. Il ne nous reste que quelques heures. Ai-je commis une folie en te proposant ce marché ? Je ne pensais pas ressentir autant de choses dans tes bras. Ce sera dur par la suite. Ne pas penser à l’après. Il me reste quelques heures pour nous. Mon besoin de toi se réveille. Je te regarde dormir un moment mais ce manque devient impérieux. Je pose mes lèvres sur les tiennes. Ta main se glisse dans mes cheveux.  

 

Je suis endormie quand je sens ta bouche sur la mienne. J’ouvre les lèvres sans réfléchir et me serre contre toi. Je suis à toi, tu es à moi, la nuit est à nous. Fais-moi l’amour encore et encore… Je ne veux pas me souvenir que le jour se lèvera bientôt, nous séparant de nouveau.  

 

Nous reposons dans les bras l’un de l’autre quand mon regard se pose sur la fenêtre. Le soleil va se lever. Je sens la tension gagner ton corps.  

 

- Je ne veux pas que le jour se lève, Ryo., me dis-tu.  

- Je veux rester comme ça toute la vie. Je ne veux pas que la nuit se termine., murmures-tu, la voix étranglée.  

 

Je ne sais pas quoi te répondre. J’ai le coeur serré également mais je ne peux pas flancher : ce serait trop dangereux. Je t’observe et tu soutiens mon regard. Je ne veux pas voir le soleil se lever : je veux voir ton regard prendre cette teinte particulière que te donne l’extase une dernière fois. Sans un mot, je prends tes lèvres, tu me réponds et nous entamons notre dernière danse.  

 

Je suis désespérée et je te donne tout ce que j’ai : mon coeur, mon corps, mon âme. Je veux que tu comprennes ce que tu représentes pour moi, ce que cette nuit représente pour moi, ce que j’aurais voulu pour nous. Quand tu t’affaisses sur moi après la jouissance, je te serre aussi fort que je le peux et je pleure. C’est plus fort que moi, d’autant plus quand je sens les rayons du soleil frapper ma main sur ton dos. Tu m’étreins également.  

 

- Ca va aller, Kaori. Tu verras, ça ira., me murmures-tu.  

 

Menteur, hurlé-je intérieurement. J’ai trop mal. Tu relèves la tête et me regarde. Tu caresses mon visage et ton air tendre fait redoubler mes pleurs. Tes lèvres se posent sur les miennes. C’est notre dernier baiser, je le sais. Aussi je regroupe tout le courage que j’ai en moi et y réponds avec amour.  

 

Je m’écarte difficilement de toi. C’est dur de te laisser partir et c’est une expérience inédite pour moi. Ton regard humide, tes bras accueillants, ton corps chaud et doux sont autant d’appels à revenir au creux de toi. Je ne cède pourtant pas et descends du lit, te tendant une main pour t’aider à te lever.  

 

- Je te laisse la douche., te dis-je.  

 

Ton regard noisette, triste, se pose sur moi et me marque au fer rouge. Je photographie une dernière fois ton corps nu et reviens sur ton visage.  

 

- Kaori, tu ne seras jamais les autres., te dis-je sans réfléchir.  

 

Tes mots emplissent mon coeur et me rassurent, pansent une partie de mes blessures. J’acquiesce, incapable de parler et, prenant mon courage à deux mains, sors de ta chambre. Mon coeur hurle malgré tout. Je prends sur moi d’accomplir mes tâches : d’abord la douche, puis l’habillage et enfin je descends préparer le petit-déjeuner. J’ai soigneusement évité de me regarder dans le miroir. Je ne veux pas voir mon visage ravagé. Je veux juste me souvenir des bons moments.  

 

Quand je te rejoins dans la cuisine après m’être habillé, j’ai un moment d’hésitation à la porte. Je t’observe vaquer à tes occupations et mon coeur rate un battement quand nos regards se croisent. J’y lis ce que je ressens : l’amour, le désespoir, le manque et le bonheur d’avoir eu une nuit avec toi. Soudain, tu te reprends et redresses le menton imperceptiblement.  

 

- Tes toasts, tu les veux grillés ou non ?, me demandes-tu.  

 

Tu refermes le chapitre et la vie reprend ses droits. Merci Kaori. Merci pour ta force, ton courage et ton amour.  

 

- Grillés, s’il te plaît.  

 

Tu m’adresses un petit sourire. Je m’assieds et prends le journal pendant que tu savoures ton café. 

 


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