Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 15 chapters

Published: 18-11-19

Last update: 03-12-19

 

Comments: 23 reviews

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DrameRomance

 

Summary: City Hunter franchit la ligne rouge. Comment gèrent-ils l'après?

 

Disclaimer: Les personnages de "Only one memory" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Only one memory

 

Chapter 7 :: Chapitre 7

Published: 24-11-19 - Last update: 24-11-19

Comments: Bonjour, la suite de l'histoire est servie. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15


 

Chapitre 7  

 

Nous pénétrons dans la magnifique salle de réception parée de rideaux blancs et de guirlandes dorées et je me dis que j’ai fait une terrible erreur d’accepter ta proposition. Depuis que je me suis fait bousculer dans le hall d’entrée et que tu m’as prestement évité de tomber, ta main est posée dans le bas de mon dos et j’ai du mal à régner sur les sentiments qui m’agitent. Si je veux être honnête, cela a commencé bien avant, quand tu as descendu les marches en tirant sur les manches de ton smoking pour l’ajuster. J’ai été incapable de détacher les yeux de ta silhouette et de ne pas réveiller les souvenirs de cette nuit-là où tu étais si élégant, où ta veste a fini par cacher ma nudité, où tes mains se sont posées sur mon corps, où… Stop ! Je n’en peux déjà plus et il n’est que vingt heures… J’aperçois nos amis et nous nous avançons vers eux. Avec regrets, je sens ta main quitter mes reins…  

 

C’est un supplice et un plaisir indicible de t’avoir à mes côtés. Je remercierais presque la personne qui t’a bousculée tout à l’heure car elle m’a donné une excuse pour pouvoir te toucher et quel toucher… Eriko n’a pas plaisanté quand elle a dit que cette robe était faite pour toi et qu’elle ne laisserait insensible aucun homme. Très sage de devant, elle offre un dos décolleté jusqu’en bas de tes reins. Les liens qui la tiennent en place donnent envie d’y poser le doigt et de suivre leur tracé et je sais que, si je le faisais, je sentirai un long frisson te parcourir. J’ai donc la main posée sur le bas de ton dos dénudé et je réprime difficilement l’envie de laisser mon pouce caresser cette zone. Nous sommes venus en amis. Nous recollons les morceaux doucement et je n’ai pas le droit de laisser ma libido briser tout ce que nous avons réussi à réparer.  

 

Quand nous approchons de la table, Mick te fait un baise-main fort galant. J’ai eu peur qu’il te saute dessus comme à son habitude mais il a dû être briefé sévèrement par Kazue. Pour ma part, je peux pour une fois ne pas m’adonner à mes pitreries et embrasse simplement sur la joue nos amies et serre la main de mes compères. Soudain, j’entends l’arrêt respiratoire de Mick à mes côtés. Je me tourne vers lui, me demandant ce qu’il a, et suit son regard figé derrière moi. Je me retourne et comprend tout de suite son émoi. C’est le même que le mien quand j’ai aperçu le dos… enfin l’absence de dos de ta robe. Je le vois soudain passer à côté de moi, le regard figé, la bave aux lèvres, les doigts frétillant, et le rattrape par le col de sa veste, le gardant à mes côtés.  

 

- Pas touche., dis-je d’une voix plus dure que je ne l’aurais voulue.  

- C’est pas ta chose., me répond-il.  

 

Oui, c’est vrai. Tu n’es pas ma chose. Tu aurais pu l’être, façon de parler, mais tu ne l’es pas. Je ne supporte pas qu’un autre te regarde avec du désir dans les yeux et, finalement en jetant un rapide coup d’oeil autour de nous, je m’aperçois que Mick n’est pas le seul à apprécier la vue. Il y a beaucoup trop de regards sur toi. Si je n’interviens pas, je vais passer la soirée à te regarder avec d’autres et je ne veux pas.  

 

- Tiens-toi tranquille, l’amerloque, ou je te ferai goûter du serpent., lui dis-je, faisant allusion à mon arme préférée.  

- Tu fais de l’esprit maintenant ? Pourtant ton cerveau premier devrait fonctionner à plein régime., me lance-t-il, en désignant l’assemblée emplie de femmes très jolies.  

 

S’il savait que, pour le moment, je suis plus inquiet, devrais-je même dire jaloux, qu’excité, il se demanderait certainement ce qui me met dans cet état. C’est toi et l’effet que tu as sur la gent masculine sans même le vouloir, sans même le savoir. Je lâche donc Mick et entame mon opération de mise en sécurité. Je m’approche de toi tout en lançant un regard noir aux autres hommes qui baissent rapidement les yeux. Je saisis au passage l’étole qu’Eriko a fournie avec la robe et te la glisse sur les épaules, couvrant la vue prohibée.  

 

- Il fait encore frais dans la salle.  

 

Je me sens rosir à ces quelques mots et surtout à ton attention. Je ne me suis même pas rendue compte que j’avais la chair de poule. Il fera certainement chaud d’ici quelques temps mais, pour le moment, les hauts plafonds et les quelques baies vitrées ouvertes sur le balcon rendent la pièce fraîche. Surprise, je te vois prendre place à mes côtés et te joindre à la conversation que j’avais avec Miki et Kazue, leur laissant la parole car je dois avouer que ta présence me déconcentre. Je te sens si proche que j’ai envie de faire le dernier pas de côté qui effacera le vide entre nous mais je me retiens par peur de te voir partir.  

 

Peu après, nous sommes invités à nous rendre à notre table et je ne comprends pas pourquoi tu fais en sorte que je me retrouve à côté d’Umibozu et non de Mick. Ce n’est qu’une soirée après tout et je me sentirais peut-être moins énervée si vous vous mettez tous les deux à faire les imbéciles avec un roc d’impassibilité à mes côtés. Les serveurs circulent silencieusement entre les tables et nous amènent l’apéritif puis les premiers plats. Nous passons un bon moment tous ensemble et, finalement, je ne regrette plus d’être venue. J’arrive même à apprécier ta présence à mes côtés sans pincement au coeur et, pour moi, c’est un grand progrès. J’ai un peu plus de mal avec les contacts inopinés de nos mains mais j’arrive à me maîtriser sans faire de dégâts.  

 

Ta présence m’électrise, Kaori. Je n’arrive pas à contrôler totalement mes envies et me laisse aller à te toucher la main par moments. J’ai envie de beaucoup plus mais je sais que je ne peux pas. T’avoir placée à côté d’Umibozu m’assure déjà d’être le seul à profiter de toi. Je ne crains rien de lui, ce qui n’est pas le cas de Mick qui aurait certainement les mains beaucoup plus baladeuses. En plus, la carrure de géant de notre ami dissuade les quelques gentlemen qui ont encore l’audace de poser les yeux sur toi, surtout depuis que tu as ôté l’étole de tes épaules. C’est double jackpot.  

 

A la fin du premier plat, le rideau de la scène s’ouvre et on voit un DJ se mettre en place. Soirée dansante, Miki nous avait prévenus. Nous sommes invités à rejoindre la piste de danse alors qu’une musique rythmée emplit la pièce. Je me fais entraînée par mon amie au centre de la pièce et me retrouve, mal à l’aise, loin de toi, au centre de l’attention générale. Je sens les regards qui se posent sur moi. J’essaie de les oublier en me concentrant sur la musique et occultant le reste mais c’est dur.  

 

Plusieurs hommes s’approchent de moi plus ou moins franchement. Ils me lancent des oeillades, me tendent la main ou font des gestes obscènes du bassin. Je les ignore. L’un d’eux s’enhardit, approche et pose ses mains sur mes hanches, se collant à moi. Je me fige. Des images de cette nuit-là me reviennent mais pas les habituelles. Non, je revois la scène dans la pièce du sous-sol, je revis mon déshabillage forcé, les coups de ceinture… Je me sens pâlir et perdre mes moyens. Je n’ai même pas recours à mon arme fétiche et Miki et Kazue n’ont même pas remarqué ce qui se passait, me tournant momentanément le dos.  

 

Soudain, ta présence jaillit derrière moi et je me sens rassurée, protégée. Tu me prends par le poignet et m’attires dans tes bras, brusquement certes mais je ne m’en plaindrai pas. Tu lances un regard meurtrier à l’importun qui a osé me toucher et places tes bras autour de moi. L’homme renâcle un instant puis finit par s’en aller. C’est alors que les filles se retournent et nous fixent avec un petit sourire ravi.  

 

- Alors Ryo, ça y est ? Tu t’es décidé ?, commente Miki, le regard pétillant.  

 

Je suis sûr qu’elle est ravie de ce qu’elle pense être une avancée majeure dans notre relation. Je sens la tension qui avait diminué revenir dans ton corps et te relâche en gardant cependant une main sur ta hanche. Intérieurement, je pousse un long soupir : nous n’avons pas besoin de cela pour nous compliquer les choses. Comment la remettre dans le droit chemin sans te blesser ? Je peux jouer l’ivrogne déjà bien imbibé qui ne maîtrise plus ses gestes mais je n’ai bu que deux verres depuis que nous sommes arrivés… Je pourrais faire le mec blasé qui vient une fois de plus de te sauver la mise mais je n’ai pas envie de gâcher la soirée. Alors, je ne vois qu’une solution.  

 

- Non. J’ai juste évité à un homme un peu trop entreprenant de se faire écharper… Je protège l’autre moitié de mon binôme en quelque sorte.  

- Allez, c’est le réveillon de Nouvel-An, les bonnes résolutions et tout… Tu vas te décider à faire le grand saut avec Kaori ?  

 

Miki a décidé de s’amuser ce soir. Elle n’a pas vidé des bouteilles mais trois verres ont déjà commencé à émousser son sens rationnel. Je me sens gênée par sa répartie. Bien évidemment, je voudrais faire le grand saut avec toi mais ce n’est pas ce que nous avons décidé et je dis bien nous parce que, si l’idée vient de toi, j’y ai quand même adhéré. Je remarque un fait qui va couper court à la conversation.  

 

- Ils servent le plat de résistance. On ferait bien de retourner à table.  

 

Les mets délicieux qui nous sont servis font oublier à notre amie ce qui l’a excitée et elle n’en fait pas étalage devant le reste de la tablée. Je respire. Je suis certain que Mick ne se serait pas privé de me coincer dans un recoin pour en savoir plus et surtout savoir si ce serait sérieux. C’est qu’il est très protecteur quand cela te concerne. Je n’ose imaginer ce qu’il me dirait ou ferait s’il apprenait ce qui s’est passé il y a un peu plus de deux mois maintenant. Deux mois déjà, deux mois seulement, je ne sais pas quel est le sentiment qui prédomine alors que je regarde ton profil. Quand je pense à ce que j’ai perdu, cela me paraît loin. Quand je pense à ce que nous avons vécu cette nuit-là, j’ai l’impression que c’était hier, tellement les souvenirs restent vivants. Je me trémousse sur ma chaise, me sentant soudain à l’étroit dans mon pantalon. Par mégarde, je fais glisser ma serviette qui tombe à tes pieds et, lorsque je me penche pour la ramasser, mon visage effleure ta poitrine, à un endroit plus que sensible qui réagit immédiatement. Je suis vraiment à l’étroit…  

 

Quand je sens ta joue contre mon sein, mes gestes et paroles se figent. Le désir s’empare de moi insidieusement. Je sens mes joues se teinter d’une jolie couleur pivoine et met en pratique une technique de relaxation avec beaucoup de difficulté pour retrouver un semblant de calme. Comme hypnotisée, je te regarde ramasser ta serviette et la remettre sur tes cuisses, remarquant au passage ton excitation grandissante. Je me mords la lèvre inférieure pour éveiller la douleur et occulter toutes ces autres sensations qui mettent mon corps en ébullition. Ca ne marche pas. Je sens que je vais me liquéfier.  

 

- Je dois vous laisser quelques minutes. Je… je reviens.  

 

Tu te lèves, tentant de ne pas agir comme si tu avais vu le diable en personne, et t’éloignes de la table sans que je puisse t’accompagner. Mes démonstrations naturelles ne me dérangent pas en général mais je me suis juré de ne pas te mettre mal à l’aise ce soir. Je suis persuadé que te suivre jusqu’aux toilettes, mokkori en éveil, en public fait partie des choses qui peuvent te gêner. Je dois donc te regarder partir sans te suivre en espérant qu’aucun de ces mâles ne tentera quoi que ce soit. Eriko et moi aurons une petite discussion la prochaine fois que nous nous verrons.  

 

- Quelle idée de lui prêter une robe pareille, m’entends-je ronchonner.  

 

Les minutes passent et ma libido revient sous contrôle, toi aussi d’ailleurs. Tu as retrouvé une couleur normale, ta respiration est lente et profonde, ton regard ne me fuit pas quand il se pose sur moi. Tu as repris le dessus. Mick ne te laisse pas le temps de t’asseoir qu’il t’invite à danser. C’est un rock américain comme il les aime et c’est quelque chose que vous partagez à deux, Kazue n’étant pas fan. Je vous regarde danser et, étonnamment, il reste très sage dans ses gestes. Ses mains ne se font pas baladeuses comme je l’aurais cru et, quand la danse se termine, il te serre contre lui, heureux comme un gamin à qui on a fait un cadeau. Voyant d’autres hommes approcher avec des regards envieux, il te ramène à notre table et je lui en suis gré. Tes joues sont légèrement rosies par l’effort et le plaisir que tu as pris à danser. Tu bois une gorgée d’eau et croise mon regard. Nos yeux se fixent un moment et je retrouve un léger pétillement, signe que tu es bien. Avant que je ne comprenne, tes lèvres sont contre mon oreille et tu me souffles quelques mots. Il me faudra quelques secondes pour qu’ils atteignent mon cerveau car la première chose que j’enregistre c’est ta main sur mon avant-bras et la caresse de ton souffle sur ma peau.  

 

- Merci pour cette soirée, Ryo.  

 

J’ai attendu autant qu’appréhendé cette soirée et, même si j’ai un peu de mal avec le regard des autres hommes et le tien mais pour des raisons différentes, je me sens plutôt bien et heureuse de partager ce moment avec nos amis et avec toi. Je craignais de ne pas être capable de tenir toute une soirée sans perdre les pédales et, même s’il y a eu des dérapages, dans l’ensemble, cela se passe plutôt bien. Je réalise soudain notre proximité et la tension qui t’habite. J’ai envie de poser les lèvres sur ta joue et prends sur moi pour me reculer doucement comme si de rien n’était. Ta réponse se résume à un bref sourire et ton regard brièvement posé sur mes lèvres.  

 

- Regardez ce dessert. On va se régaler., s’exclame soudain Kazue.  

- De toute façon, dès qu’il y a du chocolat, tu te régales, darling., répond Mick, avec un sourire indulgent.  

 

Elle baisse les yeux en rougissant légèrement puis les relève et ils partagent un rapide baiser. Je les envie. Ils ne sont pas en couple depuis aussi longtemps que Miki et Umi mais on sent qu’ils s’aiment profondément et ont développé des rapports que seuls les couples établis partagent. Je ressens une pointe de jalousie à les voir ainsi. Je n’en demande même pas tant en ce qui nous concerne. J’aimerais juste que ce ne soit plus toi et moi, mais nous. Mon coeur se serre et mes idées moroses reviennent.  

 

- Tu ferais mieux de manger avant que la glace fonde, Kaori.  

 

Je sens ta tristesse et c’est la seule chose que je peux te dire pour te sortir de la bulle où tu t’enfermes. Pour moi aussi, c’est dur de voir nos amis évoluer à deux. Mick et Kazue, c’est voyant, mais le duo Miki-Umi, c’est tout en finesse et subtilité. Si je devais définir le genre de couple que nous pourrions être, je pencherais plus pour le côté des cafetiers. Je ne suis pas du genre à étaler mes sentiments profonds comme j’étale mon attrait pour le genre féminin. Je pense que ça t’irait parce que tu n’en finirais plus de rougir sinon…  

 

Tu plonges ta cuiller dans le gâteau glacé et la portes à ta bouche. Je te vois fermer les yeux en appréciant les saveurs qui éclatent sur la langue. Ton visage s’éclaire d’un coup, un léger sourire s’étend sur tes lèvres et un petit soupir d’extase les franchit. Ta vue me coupe littéralement le souffle et je dois faire un effort surhumain pour détourner le regard. Je croise celui de Mick qui lève un sourcil, l’oeil pétillant. Il m’a capté. J’en suis sûr. Je suis foutu. Son regard dévie sur toi et, soudain, je le vois devenir tout fou, trépignant sur sa chaise. Je te regarde et comprends : il doit comme moi s’imaginer comment il donnerait de sa personne pour récupérer la goutte de chocolat qui t’a échappé et qui glisse sur ton menton.  

 

- Quoi ? J’ai de la salade sur les dents ?  

 

Je capte le regard intense de Mick puis sens le tien et tourne le visage vers toi. Je te vois déglutir. Tu me montres quelque chose sur ton menton mais je ne comprends pas. Je te vois approcher une serviette à la main et doucement tu essuies mon menton. Je te sens fébrile et je te comprends : mon estomac se noue rien qu’à ton toucher.  

 

- Tu avais du chocolat sur le menton., m’expliques-tu.  

- Oh… Merci.  

 

Nous nous replongeons dans nos assiettes, concentrés plus que nécessaire. Les assiettes se vident et bientôt les tables sont débarrassées. La musique se refait un peu plus forte mais, cette fois, ce sont des slows. Mick emmène Kazue danser, Umi me trahit et tend la main à sa femme, il ne reste plus que nous deux à table. Finalement, ça m’arrange : ça me donne une excuse pour te proposer de rejoindre la piste. Je meurs d’envie de te tenir contre moi mais je n’aurais pas osé te le demander sans cela.  

 

- Tu m’accordes cette danse ?  

 

Mon coeur rate un battement puis s’emballe. Je prends une profonde inspiration pour calmer le jeu et acquiesce, prenant ta main tendue. Tes doigts enlacent les miens et je te suis dans la foule mais c’est comme si elle n’existait pas, qu’il n’y avait que nous. Sur la piste, tu passes un bras autour de ma taille et prends mon autre main que tu ramènes entre nous. Ca me semble terriblement intime et je sais qu’on devrait être plus discrets mais je m’en fiche. Je sens ta chaleur me gagner, ton odeur m’entourer et je me sens bien. Je m’approche un peu plus de toi et ton bras se resserre autour de moi. Ton geste me touche profondément. Je me sens bien. J’ai rêvé d’un moment comme celui-ci depuis la dernière fois, d’un moment où je me sentirais bien sans craindre la chute car aujourd’hui tu n’as pas traîné au Kabuki Cho dans les bras d’une autre. Mes yeux se ferment et je me laisse aller contre toi en toute confiance.  

 

Je me sens apaisé. Ta présence sereine a ce don sur moi et, pour le moment, tu es sereine. La fin de l’année sera belle pour nous. J’aimerais tant que ce soit le signe d’un renouveau pour nous deux, j’aimerais tant pouvoir prolonger ce moment au-delà de cette soirée. Un autre slow succède à celui que nous dansons et nous restons ensemble sur la piste. Au suivant, Mick geint pour avoir droit de tenir à son tour puis Umi lui succède sur l’insistance de sa femme qui essaie de le mettre plus à l’aise avec leurs amies. Quand la danse se termine, je m’arrange pour être à tes côtés quand le géant te lâche, rouge écrevisse. Je vois un blanc-bec s’approcher et m’empresse de te tendre la main.  

 

Je n’ai passé que deux danses hors de tes bras mais elles m’ont semblé longues. Je ne cherche que toi quand notre ami me lâche. Mon regard se perd dans le tien et je saisis ta main, heureuse. Je me sens légère. Je sais que ça ne va pas durer, qu’après ce soir, tout sera de nouveau fini mais je m’en fiche. Je veux profiter de ce cadeau que tu me fais, cette soirée que l’on passe à deux, ce moment hors du temps. On ne finira pas la nuit dans le même lit mais nous aurons passé la soirée l’un à côté de l’autre, l’un contre l’autre et, pour moi, c’est le principal.  

 

Quand la musique s’arrête, je te lâche à regrets. Nous nous tournons vers la scène où le DJ se met à décompter les dix secondes avant minuit. Je ne me suis pas aperçu du temps qui passait et il est presque minuit. Dans dix secondes, nous allons nous tourner vers un voisin immédiat et l’embrasser. Je passe un bras autour de ta taille. J’ai fait mon choix et, si les autres années je me cachais en cherchant à en embrasser une autre, cette année je l’assume. Je me tourne vers toi en espérant y lire la même chose.  

 

- 5  

 

Tu vas m’embrasser à la fin du décompte. Je le sens et je trépigne d’impatience. Je te souris.  

 

- 4  

 

Ton sourire me réchauffe le coeur qui ne sait plus à quel rythme battre. Je passe mon deuxième bras autour de ta taille.  

 

- 3  

 

Je me rapproche de toi. Mes mains se posent sur tes hanches. Nerveuse, j’humidifie mes lèvres de ma langue et vois ton regard se fixer sur elles.  

 

- 2  

 

J’hésite entre prier pour accélérer le temps pour pouvoir enfin t’embrasser ou pour le ralentir et figer ce moment. Cette attente me ronge autant qu’elle m’exalte.  

 

- 1  

 

Je n’en peux plus. Mes mains glissent sur toi et se réfugient dans tes cheveux. C’est toujours aussi doux et bon que la dernière fois. Je n’entends même pas le 0 que mes lèvres sont sur les tiennes. Ton étreinte se resserre sur moi et je me colle de tout mon long sur ton corps. Nous ne maîtrisons plus rien et nos langues se mêlent sans retenue. Je m’entends gémir sous ton assaut et mon corps se réveille brutalement. Toutes mes résistances s’effacent. C’est une bousculade qui nous ramène à la réalité et nous jetons un regard inquiet vers les autres qui sont un peu plus loin en train de serrer des inconnus dans leurs bras. Rassurée, je te regarde de nouveau et ton sourire se fait chaud et intime. Mon estomac se noue face aux promesses que tu ne tiendras pas.  

 

Je me rends soudain compte de ce qui s’est passé, que je me suis laissé déborder par mes désirs et je regrette… enfin, j’espère ne pas t’avoir donné trop d’espoir sur une évolution en ce qui nous concerne.  

 

- Bonne année, Ryo.  

- Bonne année, Kaori.  

 

Nous retournons dans nos rôles. Des inconnus se tournent vers nous et nous étreignent. Nos amis nous rejoignent et nous souhaitent leurs meilleurs vœux. Nous nous laissons entraîner dans ce débordement de joie et, après un moment, je te cherche du regard. Miki est avec toi et vous semblez dans une grande conversation. Du coin de l’oeil, je vois un homme approcher, la trentaine, bien habillé, sourire affable. J’essaie de m’approcher de toi mais la foule me bloque.  

 

- Kaori ? Kaori Makimura ?  

 

J’entends mon nom résonner derrière moi et me retourne. Cette voix, je la connais.  

 

- Takeshi ?  

 

Mon coeur bat un peu plus rapidement en reconnaissant mon ami d’enfance. Après un moment d’hésitation, il me tend les bras et fait un pas vers moi. Je le rejoins, un grand sourire aux lèvres. Nous nous étreignons émus. Je n’arrive pas à croire que je le retrouve après dix ans d’absence et surtout que je le retrouve ici dans cette foule. C’est un réel plaisir.  

 

- Toujours aussi ravissante mais j’avoue te préférer en robe plutôt qu’en jean. Tu es très sexy, Kao.  

- Merci, Tak. Tu n’as rien à m’envier. Tu es très élégant.  

- Kaori ?  

 

J’ai enfin pu te rejoindre et je vois d’un mauvais œil ce bellâtre te prendre dans ses bras sans que cela te gêne. Ta place est dans mes bras.  

 

- Ryo, je te présente Takeshi Koyama, un ami d’enfance. Tak, je te présente Ryo Saeba, mon partenaire.  

- Enchanté, Ryo.  

- Moi de même, Takeshi.  

 

Je n’en pense pas un mot même si je lui serre la main avec un sourire poli. Je n’aime pas le regard qu’il pose sur toi. Je le sens menaçant, mais pas dans le sens danger vital. Non, ce regard, ce n’est pas le regard d’un simple ami… Pourtant, tu as l’air heureuse de le retrouver et ton bonheur, c’est ce qui doit compter pour moi, non ? 

 


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