Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 15 chapters

Published: 18-11-19

Last update: 03-12-19

 

Comments: 23 reviews

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DrameRomance

 

Summary: City Hunter franchit la ligne rouge. Comment gèrent-ils l'après?

 

Disclaimer: Les personnages de "Only one memory" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How many words are necessary in a chapter?

 

For normal fanfictions, the minimum is 600 words. For poetry, the minimum is 80 words and for song fics, the minimum is 200 words. These values can be change at any moment, if we think it's necessary. The average is 1500 words per chapter, so you can see that the minimum we're asking for is quite less.

 

 

   Fanfiction :: Only one memory

 

Chapter 3 :: chapitre 3

Published: 20-11-19 - Last update: 20-11-19

Comments: Bonjour, la suite. Comment nos chouchous vont gérer la journée suivant la nuit de leurs rêves? Vont-ils céder à l'envie de se retrouver? Etre capables d'ignorer leur attirance? Merci pour vos commentaires Minisoeil, ShaninXYZ et Didinebis. Bonne lecture^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15


 

Chapitre 3  

 

Quand je sors de l’immeuble, le soleil caresse mon visage. J’étais fâchée de le voir ce matin quand j’étais dans tes bras mais, maintenant, j’apprécie sa chaleur, sa douceur sur ma peau. Je ferme les yeux un moment et me laisse bercer. J’ai l’impression de sentir la chaleur qui irradiait de ta joue quand tu te tenais contre moi. Les larmes me montent aux yeux. Je dois mettre tout cela de côté, le garder pour mes soirées en solitaire, quand j’aurais besoin de me réchauffer le corps et le coeur. Ca tombe bien : d’ici quelques jours, nous subirons les premières rigueurs de l’hiver, le retour des flocons de neige et les bourrasques de vent… et ce sera Noël.  

 

Je rouvre les yeux et me mets en route. La meilleure solution pour avancer, c’est de reprendre les habitudes quotidiennes. Je me dirige donc vers la gare, me préparant à la suite : ma visite à Miki et nos conversations dont le sujet principal est toi et, plus précisément, ton incapacité à faire un pas vers moi. Bon sang, je vais devoir faire comme si de rien n’était, comme si cette nuit n’avait pas existé… Je m’arrête un instant dans l’entrée d’une ruelle : mes jambes tremblent et j’ai l’impression que j’étouffe. Il faut que je me reprenne, que je dompte mes émotions. Il me faut oublier cette nuit quand je serai en société, oublier tes bras autour de mon corps, tes mains qui me caressent, tes lèvres sur ma peau et ton mokkori qui glisse en moi inlassablement. Je dois oublier les sentiments et sensations que tu as éveillés en moi, ces moments où je me sentais si bien, si vivante.  

 

Je ne sais pas combien de temps je reste dans cette allée mais je finis par reprendre le dessus et suis capable de reprendre la route. J’arrive enfin à la gare et soupire devant le tableau vide de messages. Je n’aurai rien pour m’occuper l’esprit, demain avec un peu de chance… Je sors de la gare et me dirige vers le Cat’s Eye. La vue des couples dans la rue me fait mal mais je prends sur moi. Quand j’arrive enfin devant le café, je force un sourire sur mes lèvres et pousse la porte.  

 

- Bonjour Miki !  

- Bonjour Kaori ! Tu arrives tard aujourd’hui…, me fait-elle remarquer.  

- Oui. C’est vrai. Je te dérange peut-être ?  

 

Je ne sais pas quelle est la réponse que je préférerai. Celle qui me ferait rester ici plutôt que rentrer et affronter mes souvenirs ou celle qui me ferait partir et m’éviterait de devoir jouer un rôle devant ma meilleure amie…  

 

- Non, du tout. Tu as une sale mine, ma chérie. Ryo est encore rentré à pas d’heure ?, me demande-t-elle.  

- Je… Non… Je… J’ai juste mal dormi., bafouillé-je lamentablement.  

 

Il faut que je me calme. Je serre les poings sur ma jupe, histoire de me maîtriser.  

 

- On était en mission hier soir. Ca a été tendu. J’ai eu du mal à trouver le sommeil.  

 

Je rougis intérieurement. Je n’aime pas mentir, encore moins aux personnes que je connais et apprécie. Je ne veux pas t’incriminer même si ça aurait été facile. Je ne veux pas qu’on commence à parler de toi.  

 

- Tu as dû courir après Ryo ? Il est parti en mode pervers ?, s’inquiète la barmaid.  

- Non, du tout. Il s’est bien tenu mais nous avons été démasqués.  

- Oh ma pauvre… Et…  

- Miki, on peut changer de sujet, s’il te plaît ?, dis-je, lui coupant la parole.  

 

Elle acquiesce et nous partons sur des sujets bateaux, beaucoup moins sensibles pour mes nerfs éprouvés. Je sais que, d’ici peu, tu vas arriver et l’épreuve va recommencer. Malgré tout, je ne peux empêcher mon coeur de manquer un battement à l’idée que je vais te revoir… Je dois être masochiste…  

 

Quand j’entends la porte claquer et tes pas s’éloigner dans l’escalier, je lâche un soupir. Je regarde ma montre et grimace : cela fait juste une heure et demie que notre moment s’est terminé, une heure et demie qu’on prétend que tout est normal et ça me pèse parce que je n’en ai pas envie. J’ai envie de te serrer contre moi à t’étouffer, de t’embrasser et de sentir ton odeur. Je rêve de me fondre à nouveau en toi et de t’entendre crier mon prénom alors que je t’emmène au septième ciel. J’ai vécu mille fantasmes avec toi en rêves, dans des positions plus ou moins acrobatiques, et pourtant, je ne veux rien d’autre que te sentir contre moi, être en toi, sentir ta chaleur et ta douceur, tes mains posées dans le bas de mon dos ou agrippées à mes épaules. Je fusionnerai nos corps si je le pouvais, tellement je me suis senti bien cette nuit. Putain, j’en tiens une couche. Kaori, tu es ma plus belle nuit mais ma pire gueule de bois.  

 

Je vais devoir sortir, faire le tour de mes indics et acte de présence dans le quartier, ce quartier qui t’admire et t’aime autant qu’il me respecte, ce quartier qui te rappelle à moi même quand tu n’es pas là. Comme d’habitude, ma tournée se finira au Cat’s où je te retrouverai certainement et il ne faudra pas que je me trompe de cible : c’est Miki sur qui je devrai sauter, pas toi. C’est toi que je vais blesser en taquinant, te rappelant à quel point tu manques de féminité et ne m’attires pas alors que… Mon regard descend vers la partie de mon corps qui tente de se manifester vaillamment malgré mon jean serré. Le tour des indics va attendre. Je dois remonter prendre une douche… glaciale. Je laisse échapper un juron quand l’eau fouette ma peau. C’est nettement moins agréable que les caresses que tu lui administrais, nettement moins chaud que les baisers dont tu parsemais mon corps, moins sensuel que ta langue parcourant la ligne de mes muscles. Mon mokkori ne tient plus : il a besoin de posséder un corps, de posséder ton corps.  

 

Je pose la tête contre la paroi de la douche et l’eau coule sur mon crâne qui a autant besoin d’être refroidi que mon pote de jeu. Comment je vais pouvoir continuer à te dénigrer alors que je connais chaque courbe de ton corps, que j’en ai apprécié la souplesse, la douceur ? Comment continuer à te traiter de dragon quand tu as réussi à éveiller en moi l’amant que je n’ai été avec aucune autre ? Je suis conscient de cela. Je suis également conscient qu’il y a un sujet que nous avons évité : celui des risques pris. Je soupire et repousse le sujet à un autre jour. Aujourd’hui sera déjà assez difficile. Je finis par sortir de la douche, les choses étant rentrées dans l’ordre. Dix minutes plus tard, je descends enfin et pars faire le tour de Shinjuku.  

 

Je croise mes indics habituels. Je trouve celui qui m’a déniché les plans du manoir et je lui secoue les puces, lui faisant comprendre qu’il n’aura pas une troisième chance, que ma clémence a ses limites et son incompétence aussi. Quand je le laisse, il est livide et tremblant. Si tu étais là, tu froncerais certainement les sourcils et prendrais sa défense. Je hausserais les épaules et tournerais les talons, sans te montrer que je suis fier de toi, de ta capacité et volonté à me tenir tête et ne pas me laisser faire tout ce qui me plaît. Kenji me dit qu’il t’a vue t’isoler un moment dans sa ruelle, que tu n’avais pas l’air bien et que tu ne l’as même pas remarqué.  

 

- Ne lui en veux pas. On a eu une sale nuit., réponds-je, faisant taire la petite voix en moi.  

- Je ne lui en veux pas. Elle me dit toujours bonjour et discute avec moi quelques minutes, alors ça m’a étonné. J’espère qu’elle n’a rien., s’inquiète-t-il.  

- Non, juste de la fatigue. Bonne journée, Kenji.  

 

Je le salue et reprends ma route, pensif. Je ne m’attendais pas à ce que soit facile pour toi mais pas à ce que tu sois submergée alors que tu es seule dehors et donc vulnérable. Je vais devoir être vigilant et peut-être te surveiller d’un peu plus près, le temps que les choses reprennent leur cours… Je dois réfléchir.  

 

J’arrive au Cat’s et m’arrête un instant devant la porte, la main sur la poignée. Tu es là. Tu me tournes le dos mais tu sais que je suis là : tu as légèrement tourné la tête quand je suis arrivé. Je sens une bouffée de désir flamber en moi et la réprime. Je dois garder mes émotions sous contrôle. Je pourrai duper Miki mais, Tête de poulpe, ce sera une autre histoire. Il a un troisième œil qui scanne les émotions à défaut de voir avec les deux autres. Je finis par ouvrir la porte et me projette dans les airs, les vêtements flottant dans les airs.  

 

- Miki, ma chérie…  

 

Trois… deux… un… Ma tête se fracasse sur ta massue. J’ai juste le temps de voir ton regard blessé avant de sentir la douleur irradier dans mon crâne. Je m’écrase par terre et me relève au bout de quelques secondes.  

 

- Tiens, Kaori. Je ne t’avais pas vue.  

- Moi, j’en ai vu plus que je ne le souhaiterais., réponds-je d’une voix aigre.  

 

Nos regards se croisent. J’aurais dû m’en douter : tu as entendu le léger tremblement. Je me détourne et me rassois à mon tabouret, essayant d’ignorer ta présence. C’est dur d’effacer les images qui se sont ravivées en te voyant torse nu et en caleçon, dur de réprimer la chaleur qui naît au fond de moi.  

 

- Umi n’est pas là ?, demandes-tu à Miki.  

- Non, il est parti faire des courses. Il ne devrait pas tarder à revenir., t’informe-t-elle.  

 

Je dois partir avant qu’il n’arrive. Je suis beaucoup trop tendue pour passer en dessous des radars de notre ami. Soudain, la clochette de la porte tinte et une fusée blonde se précipite sur moi. Je dégaine ma massue et écrabouille Mick. Le bougre se relève prestement, me lance un regard enjôleur et me prend par la taille.  

 

- Ma douce Kaori…  

 

Je lève un sourcil : j’ai dû taper trop fort…  

 

- Enfuyons-nous. Laisse-moi te faire découvrir les plaisirs de l’amour et te faire passer des moments inoubliables., me susurre-t-il à l’oreille.  

 

Je sens mon coeur s’arrêter de battre. J’ai envie de hurler qu’un autre s’en est chargé, que j’ai passé la plus belle nuit de ma vie dans les bras de l’homme que j’aime, que je donnerai tout pour recommencer… Une boule d’angoisse ferme ma trachée et je sens que je vais m’effondrer.  

 

- T’as vraiment des idées bizarres, Mick… Vouloir Kaori alors que tu as une Kazue à la maison, je ne comprends décidément pas…  

 

Ma voix consternée attire l’attention de Mick et Miki comme je l’escomptais. Ca te laisse un peu de temps pour reprendre le dessus. Si je le pouvais, je remettrais mon ami en place mais ça poserait question. Je ne peux pas t’approcher non plus. Je sens que tu as besoin d’espace, surtout vis-à-vis de moi. Je sais que tu as repris le dessus quand tu abats une nouvelle massue sur ma tête, le visage déformé par la colère.  

 

L’arrivée de Saeko suivie de peu par Umibozu détourne notre attention. Mick et moi nous jetons sur notre inspectrice de choc et surtout de charme qui nous remet en place avec classe, menaçant nos virilités de ses petits outils tranchants. Nous nous asseyons sagement, les mains protégeant nos trésors, nos fiertés. Je vois le regard du géant se poser sur toi et le léger froncement de sourcils qui naît.  

 

- Umichou, Miki m’a annoncé vouloir demander le divorce et venir vivre avec moi., lui dis-je.  

 

Je serre ladite Miki dans mes bras en me frottant contre elle de manière très suggestive. La réaction ne se fait pas attendre et il m’attrape par le col, me soulevant, furieux, avant de me projeter contre le mur. J’espère que tu réalises que je souffre pour toi…  

 

- Laisse ma femme tranquille., grogne-t-il.  

- C’est pas juste ! Mick a Kazue, Umi Miki et moi… moi j’ai un mec à la maison…  

 

Je t’entends chouiner ton malheur, consciente de ton manège… enfin j’espère que c’est bien un manège parce que, hier, le mec te faisait bander et gémir de plaisir. Je ne t’envoie même pas de massue : j’en ai assez, je suis fatiguée, je veux juste aller me coucher.  

 

- Voyons Ryo, ne me dis pas qu’après hier soir, tu n’as toujours pas remarqué que Kaori était une femme très désirable., pipe Saeko, remettant une mèche en place.  

 

Nos regards se croisent et se détournent. Aucun de nous deux ne répond quoi que ce soit mais aucun ne s’en aperçoit car les réactions ne se font pas attendre et l’attention se concentre sur Saeko.  

 

- Raconte., l’implore Miki.  

- Tu as vu ma Kaori en petite tenue ?, demande Mick, le regard lubrique.  

- Il y a eu quelques accrocs pendant la mission apparemment. Quand je les ai retrouvés, Kaori ne portait plus sa robe…  

- Elle était nue ?, s’excite l’américain avant de se prendre d’Umi un coup de plateau sur la tête.  

- Non, elle portait la veste de Ryo.  

- Quelques accrocs, Saeko ?  

 

Je me lève et pose mes deux prunelles gris métal sur elle. Je la vois tressaillir tant mon regard doit être dur. Il ne peut en être autrement après ce qui a failli t’arriver.  

 

- Les plans étaient faux. Tu as oublié de nous dire que l’un des invités nous connaissait. On a été démasqués. Kaori est passée à dix secondes d’un viol. Si ce ne sont que quelques accrocs, dis-moi ce que c’est quand il y a des problèmes…  

 

Je suis furieux. Je revis ces longues minutes de course dans les couloirs, cette scène où tu allais être violée, ce moment où la bête que je suis a ressenti les premiers élans du désir alors que tu étais en position de faiblesse. Sans cela, cette nuit n’aurait pas eu lieu. Sans cela, nous ne souffririons pas maintenant. Sans cela, je ne ressentirais pas aussi vivement le manque de toi. Sans cela, je n’aurais pas eu cette nuit merveilleuse.  

 

- Ryo…  

 

Je plonge mon regard noisette dans le tien. Ne t’en prends pas à Saeko. Nous savons que toute mission est risquée et je l’accepte en connaissance de cause. Je sens que ta colère va au-delà des risques, qu’elle touche plus la deuxième partie de soirée et ça me fait mal. Je ne veux pas de remords. C’est peut-être dur à gérer mais on se relèvera comme nous l’avons toujours fait. Si je veux être honnête, je n’en suis pas sure à cent pour cent mais je veux y croire. Je ne veux pas croire que cette magnifique nuit passée entre tes bras puisse nous mettre KO. Nous sommes les City Hunter, partenaires à la vie, à la mort.  

 

- Donc tu as vu Kaori toute nue…, reprend Mick, en mode pervers.  

 

Je brise le contact de nos regards et me tourne vers mon ancien partenaire, prêt à lui refaire la face, mais la lueur dans son regard n’a rien de lubrique. Il a juste trouvé un moyen de briser la tension qui avait envahi le café. Je souffre par avance pour lui quand je vois ma furie brandir sa massue. J’écarte les mains en signe d’impuissance et il ne comprend pas alors je lui fais signe de regarder derrière lui. Il se retourne et se fait ratatiner comme une crêpe.  

 

- La bonne affaire… Sur ce, j’ai des choses à faire à la maison., dis-je, me frottant les mains.  

 

J’ai besoin de sortir d’ici, de quitter cette atmosphère qui me pèse, ta présence qui me rappelle cette nuit, ton comportement qui me pousse loin de toi, le regard de Miki inquiet suite aux révélations… j’étouffe. Je récupère mon sac à main et ma veste et les salue tous rapidement avant de m’enfuir… Je regagne rapidement la maison et décide de descendre à la salle de sport. Je préfère généralement l’aérobic mais, là, j’ai besoin d’une activité plus intensive. Je grimpe sur le tapis de course et le mets en route. Je fixe un point sur le mur et me concentre sur ma respiration et l’enchaînement des pas. Ca me fait du bien. Je transpire, mes jambes me font mal, ma tête est légère. J’oublie un moment mes tourments. Je descends du tapis quand mes jambes ne peuvent plus aligner un pas supplémentaire. Malgré tout, j’ai encore de l’énergie et je me poste face au punching ball. Je retire mon maillot car j’ai trop chaud. Je tape dans le sac d’abord hésitante puis de plus en plus affirmée. Mes coups ne sont pas rageurs ni vengeurs. Non, j’ai juste besoin de sortir cette énergie et peut-être arriverai-je à dormir un peu après cela, d’un sommeil sans rêve. Peut-être...  

 

Quand tu quittes le café, je suis à la fois soulagé et anxieux. Je sens la tension relâcher mon corps et, en même temps, je suis inquiet pour toi. Je n’ai pas envie de te quitter de peur qu’il t’arrive quelque chose. Je prends sur moi et ne cours pas derrière toi parce que ce n’est pas ce que j’aurais fait hier, donc je ne peux pas le faire aujourd’hui. J’attends encore une bonne demie-heure, subissant l’interrogatoire de Mick maintenant rassuré et qui veut absolument savoir ce que j’ai vu de ta personne. Je biaise, te rhabille quelque peu car il est hors de question qu’il ait une image trop précise de ton magnifique corps. Cette image n’est que pour moi… et celui à qui tu voudras accorder tes faveurs même si l’idée me déplaît fortement…  

 

Je laisse enfin nos amis et rentre en prenant tout mon temps. Ce n’est pas que je n’ai pas envie d’être avec toi. J’ai trop envie de l’être au contraire et je ne sais pas si je vais savoir résister. Le mieux que j’ai à faire en rentrant, c’est de monter dans ma chambre et dormir. Si je suis plus frais, je resterai plus facilement maître de moi-même. C’est une bonne idée. Tu râleras peut-être mais c’est la meilleure chose à faire.  

 

Quand je pousse la porte de l’immeuble, j’entends le bruit qui vient de la salle de gym et j’entrouvre la porte. Je te vois frapper dans le sac, concentrée. Je déglutis difficilement quand je m’aperçois que tu ne portes qu’un short et une brassière, ton tee-shirt humide gisant non loin. Ton corps est trempé de sueur comme cette nuit. Je sens les fourmillements dans mes doigts, l’envie de retrouver cette sensation quand ils glissaient sur ton corps, la sensation de ta peau humide contre la mienne rendant nos frottements plus doux, plus sensuels. Ce ne sont pas que mes doigts qui fourmillent désormais et je referme la porte, te laissant seule. Je poursuis mon plan initial, incluant un détour par la douche, froide.  

 

Quand je me couche dans mon lit, la première chose qui me surprend c’est l’odeur dans la pièce, celui de ton parfum mêlé à une odeur un peu plus bestiale. Je devrais changer les draps : ce serait plus facile pour tourner la page. Je laisse échapper un ricanement : plus facile… certainement mais je n’ai aucune envie de me priver de ce dernier fragment de toi. Je ferme les yeux et immédiatement les souvenirs de la nuit dernière me reviennent. Mon corps s’éveille aux sensations qui remontent et je ferme les yeux pour me laisser envahir.  

 

Quand je remonte à l’appartement, je sens ta présence : tu es revenu. Je réprime le frisson qui naît en moi et monte à l’étage. La salle de bains est imprégnée de ton odeur et les parois humides de la douche atteste de ta présence récente. Je me glisse sous le jet sans faire attention et pousse un cri surpris quand l’eau froide m’atteint. Je me dépêche de pousser le mitigeur vers le chaud et les frissons diminuent. Pourquoi as-tu pris une douche froide ? As-tu rencontré une miss mokkori à ton goût qui a enflammé ta libido ? Mes épaules s’affaissent de dépit. J’aurais aimé que tu m’oublies un peu moins vite…  

 

Quand je regagne ma chambre, je vois le visage de mon frère. Qu’aurait-il pensé de tout cela ? Je prends le cadre et le repose face contre le plateau. J’ai honte parce qu’au final, je suis responsable de tout cela : c’est moi qui t’ai rejoint dans ta chambre hier soir, moi qui t’ai d’abord embrassé sur ce parking. Je m’allonge sur mon lit, étreignant ma couette. Ca ne vaut pas tes bras ni ta chaleur, loin de là. Tu me manques. Je tourne et retourne dans mon lit sans trouver le sommeil. Au bout d’une heure, je sors de ma chambre et, c’est plus fort que moi, je ne peux m’empêcher de jeter un œil dans la tienne. Tu es allongé sur ton lit et dort sereinement. Je t’envie de trouver le sommeil et j’aimerais tant pouvoir te rejoindre et me lover contre toi. Finalement, je referme doucement la porte et descends à la cuisine. Ma folie culinaire me permet d’occulter un moment mon obsession.  

 

La porte se referme et j’ouvre les yeux, fixant le panneau de bois, mitigé. J’ai aimé ton regard posé sur moi mais il a réveillé d’autres envies. J’ai également senti ta tristesse. Est-ce que ce sera notre vie dorénavant : se languir, se mentir, jouer un rôle en présence de l’autre ? Est-ce que j’aurai encore le droit à tes sourires et tes regards lumineux ? Seras-tu encore capable de m’approcher sans pincement au coeur ? Moi, je vais essayer mais je ne sais pas. Je veux qu’on aille de l’avant, Kaori. Au bout d’un long moment, je me lève et descends. Ca sent bon et mon ventre grouille.  

 

Quand je pénètre dans la cuisine, tu t’actives devant la cuisinière. Tu as fait à manger pour un régiment mais j’ai de la place pour tout cela.  

 

- Le repas est bientôt prêt.  

 

Je me retourne et reconnais enfin ta présence après avoir réussi à faire régner l’ordre sur mes émotions. J’attrape les couverts sur la table et me dirige vers la salle à manger. Tu es sur mon chemin et nos bras se touchent. C’est un simple toucher, à travers trois couches de tissus, mais la décharge qu’il répand dans mon corps n’a rien de simple. J’ai envie de pleurer, de me jeter à ton cou, de rougir et de sourire. Tant d’émotions contradictoires me font faire un bond hors de ta portée avec un regard de biche effrayée. Ton regard désolé se pose sur moi et je m’enfuis pour ne plus le voir.  

 

Je ne sais pas quoi faire ni dire pour alléger ton malaise alors je fais la seule chose à laquelle je pense : me mettre hors de ton chemin. Je m’assois dans le fauteuil, saisis un de mes magazines, l’ouvre mais je ne vois pas les images. Quand tu t’assois à table, je le jette sans égard et te rejoins. Nous mangeons dans le silence, un silence pesant. Quand nous avons fini, tu t’empresses de débarrasser la table et t’isoles dans la cuisine. Tout cela est frais, je te laisse faire. Le temps sera peut-être notre seul allié.  

 

La soirée passe rapidement. Je ne suis pas sorti, souhaitant garder un œil sur toi. On s’est posés à chaque extrémité du divan devant un film d’action. Pourtant, ton film préféré passe à la télé mais tu l’as volontairement ignoré. Le générique de fin défile sur l’écran et tu te lèves, lissant ton pantalon. Mes yeux s’attardent sur tes fesses, gourmands, mais je me reprends rapidement, me levant à mon tour. Nous éteignons et montons.  

 

Ta présence derrière moi m’entoure d’une sensation de sécurité et de sérénité mais, lorsque nous arrivons devant ma chambre, je sens une boule au creux de mon estomac. Je me tourne vers toi et plonge dans ton regard. Je ne veux pas te quitter. Je ne veux pas dormir seule. Je ne veux pas…  

 

- Bonne nuit, Kaori.  

 

J’ai envie de hurler tellement j’ai mal.  

 

- Bonne nuit, Ryo.  

 

Le tourment de tes yeux contraste avec la douceur de ta voix. Nous voulons la même chose, Kaori, mais je dois être fort… On se voit dans nos rêves. 

 


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