Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 15 chapters

Published: 18-11-19

Last update: 03-12-19

 

Comments: 23 reviews

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DrameRomance

 

Summary: City Hunter franchit la ligne rouge. Comment gèrent-ils l'après?

 

Disclaimer: Les personnages de "Only one memory" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Only one memory

 

Chapter 11 :: Chapitre 11

Published: 29-11-19 - Last update: 29-11-19

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15


 

Chapitre 11  

 

- Je peux t’accompagner ?  

 

Je te regarde en mettant mon manteau et acquiesce. Tu ne me demandes pas où je vais mais tu n’en as pas besoin : nous sommes le trente et un mars. Cette année encore, ce sera le même rituel : je vais me rendre au cimetière et commémorer ce jour funeste où j’ai perdu mon frère adoré. La première année, tu t’es arrangé pour t’y retrouver en même temps que moi, l’air de rien. Les années suivantes, tu m’as simplement accompagnée et, aujourd’hui, tu ne dérogeras pas à la règle. J’appréciais ta présence rassurante à mes côtés. Tu étais un roc solide sur lequel je pouvais m’appuyer même si tu l’aurais nié. Mais cette année… tout a changé. Je te laisse m’ouvrir la porte et me fais toute petite pour passer, ne souhaitant pas te toucher.  

 

- Si tu veux, je te déposerai au Cat’s en revenant.  

 

Parle-moi, Kaori. C’est trop dur de te voir te murer dans le silence comme tu le fais depuis six semaines. Je pensais que cette nuit-là avait changé quelque chose, qu’on avait réussi à surmonter nos problèmes mais, en fait, c’est pire. J’en viens même parfois à me demander si tu ne m’as pas utilisé pour effacer ta souffrance pendant quelques heures, pour te persuader de ton refus d’épouser Takeshi, pour me faire souffrir. Je sais que ce n’est pas ton style mais je ne te comprends plus. Ca devient totalement ingérable et je ne peux pas laisser la situation pourrir ainsi ou l’un de nous deux mourra.  

 

- D’accord.  

 

Ce n’est qu’un murmure mais c’est tout ce que me permet ma gorge étranglée. Dès que tu es là, je me noie dans le chagrin et les regrets. Je n’aurais pas dû céder une deuxième fois à l’appel des sirènes. Ca avait déjà été si difficile de remonter la pente une première fois que j’aurais dû garder ça en tête plutôt que de me fourrer une deuxième fois dans un tel guêpier. Aujourd’hui, six semaines après pourtant, je suis incapable de te regarder ou de te parler sans avoir envie de pleurer. Je ne revis même pas les heures de passion qui pourtant ne m’ont pas laissée indifférente. Tout ce que je revois, c’est ce moment où nos yeux se sont croisés au réveil, ce moment où tu as cherché à me dire ce que tu ressentais avec un air tellement gêné que je n’avais pas besoin de mots pour le savoir et où j’ai préféré être celle qui partait plutôt que celle que tu laissais.  

 

Nous arrivons au cimetière et je te rejoins à l’entrée où tu achètes une bougie. Je pose une main dans ton dos et sens immédiatement ta réponse : tu te crispes et bondis hors de portée, dardant sur moi un regard furieux et désespéré, les seuls auxquels j’ai droit depuis quelques semaines. Je fourre mes mains dans mes poches et pousse un long soupir de frustration. Tes réactions sont tellement explosives dernièrement… Après quelques secondes, tu prends sur toi, reprends la route et je t’emboîte le pas. Comment a-t-on pu passer d’un moment aussi passionnel à cette relation glaciale ? Je ne comprends pas.  

 

Tu t’es enfuie, Kaori. Ce matin-là, c’est toi qui es partie sans un regard en arrière. J’étais tellement abasourdi que je n’ai pas réagi et ne me suis réveillé de ce cauchemar qu’en entendant la porte claquer quelques minutes plus tard. Je n’avais même pas entendu l’eau de la douche couler, tu n’avais pas pris le temps de déjeuner. Je me suis retrouvé seul comme un con à l’appartement à me demander quelle mouche t’avait piquée. On avait tout pour être heureux enfin et à peine avais-je bafouillé deux mots que tu t’en allais en rangeant notre nuit au rang des souvenirs comme la précédente.  

 

J’aperçois la pierre tombale de mon frère et mon coeur se serre. J’accélère malgré tout le pas et me jette presque à genoux par terre quand je lui fais face. Il me manque tellement. J’ai envie de sentir ses bras autour de moi et de m’asseoir sur ses genoux pour trouver le réconfort dont j’ai besoin, comme quand j’étais petite. Il m’aimait d’un amour simple et sincère. C’était tout ce que j’attendais de toi mais j’aurais dû savoir qu’avec toi, tout serait loin d’être simple même si je ne doute pas de ta sincérité. La première larme roule sur ma joue. Je prends d’une main tremblante la bougie et tente de l’allumer avec le briquet que je t’ai subtilisé et qui ne quitte pas ma poche tel un talisman. J’ai déjà essayé à plusieurs reprises de le laisser à la maison mais c’est impossible : c’est comme si c’était la dernière chose qui me raccroche à toi. La mèche refuse de prendre feu et, plus elle résiste, plus je pleure, plus je tremble. Pourquoi toute ma vie échappe-t-elle à mon contrôle ?  

 

- Donne.  

 

Je te prends la bougie des mains et l’allume en une seconde avant de la reposer sur la pierre. Je déteste te voir aussi démunie et je voudrais t’aider mais je sais que tu ne me laisseras pas faire. Tu ne me laisses plus t’approcher qu’à certaines occasions et, encore, il y a toujours au moins un mètre de distance entre nous. Cela fait six semaines que ça dure, six semaines où le travail s’est enchaîné entre les messages du tableau et les missions pour Saeko pour lesquelles tu ne m’as même pas enguirlandé comme si ça t’arrangeait que je ne puisse être près de toi, six semaines où tu t’es empressée d’occuper le peu d’heures que nous aurions pu passer ensemble pour essayer d’éclaircir la situation. Je t’ai vue filer plus agile qu’une anguille à plusieurs reprises allant même jusqu’à me mentir effrontément, me promettant de rester alors que tu t’en allais dès que j’avais le dos tourné. Ca ne te ressemble pas.  

 

- Il faut qu’on parle, Kaori. Ca ne peut plus durer.  

- Pas aujourd’hui, s’il te plaît. Demain. Je ne m’enfuirai pas cette fois.  

 

Je me relève, vaseuse, et croise ton regard contrarié. Je ne me sens pas bien aujourd’hui. L’absence de mon frère se fait cruellement sentir, encore plus que les autres années, il me semble. Tu me manques et j’ai envie que tu me prennes dans tes bras mais je ne peux plus supporter la chute qui vient immanquablement. J’ai besoin de sérénité et de remonter la pente. Alors, je ferais sans tes bras mais c’est dur. J’ai envie de pleurer à nouveau et prends une profonde inspiration. J’ai une demie-heure pour me recomposer une attitude un peu plus neutre pour retrouver mes amies qui m’ont concoctée une après-midi surprise entre filles pour mon anniversaire avant la soirée au Cat’s.  

 

- Je te le jure sur la tombe d’Hide si tu veux. Demain, nous parlerons. Aujourd’hui, je n’en ai pas la force.  

- Très bien. Si tu t’en vas…  

- Je ne m’en irai pas.  

 

Je t’observe un moment et finis par accepter. Ca fait six semaines que ça dure, une journée ne changera pas la donne et c’est vrai que tu es pâle et cernée. Alors disons que ce sera ton cadeau d’anniversaire quoique j’aurais préféré une réconciliation sur l’oreiller. Je te suis quand tu passes devant moi, prenant le chemin de la sortie. Tu montes en voiture, avales une gorgée d’eau en grimaçant puis mouilles un mouchoir. Je te vois tapoter tes yeux gonflés et rouges doucement. Je réprime l’envie de te prendre contre moi et baiser tes paupières puis tes lèvres pour chasser cette lueur triste de ton regard. Je ne peux m’empêcher de détailler ta silhouette et je serre les dents.  

 

- Tu as encore perdu du poids. Il va falloir que cela cesse, Kaori. Tu n’es plus que l’ombre de toi-même.  

- Je sais. Bientôt, ça ira mieux.  

 

Je vois à ton regard que ma réplique t’intrigue. Je sais que ça ira mieux. De toute façon, ça ne peut être pire. Je vais remonter la pente. Ce n’est qu’une question de temps. Tu ne pousses pas plus loin l’interrogatoire et redémarre, me déposant peu après au café où Kazue et Miki m’attendent déjà.  

 

- A ce soir, Ryo., clament-elle en choeur, m’emmenant sans perdre une seconde.  

 

Je vous regarde partir toutes les trois. Ton regard est clair et posé comme si tout était normal. Il ne manque que le pétillement qui l’éclairait autrefois. Mes pensées vagabondent vers cette nuit d’octobre. On s’était donnés une nuit pour nous souvenir toute notre vie, une nuit pour s’aimer et éclairer le restant de nos jours. Quelle désillusion… Cette nuit nous a éloignés, j’ai même le sentiment qu’elle t’a tuée. Passant une main nerveuse dans mes cheveux, je remonte en voiture. Les quelques heures avec les filles devraient te faire du bien.  

 

Notre premier arrêt se fait au restaurant. Mon choix surprend les filles car je délaisse les sushis que j’adore pour des ramens. Le bouillon me réchauffe et calme mon estomac récalcitrant. Il faut dire que, depuis deux mois, l’appétit me manque et c’est compliqué dès que je dois me forcer à manger. Je vois les regards inquiets de mes amies mais les ignore. Je sais qu’elles se posent des questions mais je ne veux pas leur répondre. La seule explication que je leur ai donnée, c’est que j’ai refusé la demande en mariage de Takeshi et que, depuis, il ne m’adresse plus la parole, ce qui est vrai mais n’est qu’une partie de la vérité. Après le restaurant, on se retrouve dans un spa pour deux heures de massage et soin de beauté. Epuisée, je m’endors sur la table et c’est Miki qui me réveille inquiète.  

 

- Tu es sure que tu veux aller au cinéma ? On peut retourner au café sinon., me demande-t-elle avec sollicitude.  

- Non, ça va aller. C’est juste le contre-coup de six semaines de boulot d’affilée. On va voir quoi ? Un film d’horreur ?  

- Pffff… Pour ton anniversaire, une comédie romantique avec ton acteur préféré.  

 

Pour le coup, j’aurais préféré un film d’horreur. Question sentiments, j’en ai soupé pour au moins une décennie… Je suis mes amies au cinéma malgré tout, le sourire aux lèvres mais le coeur lourd. Le film commence, dans deux heures je serai dehors…  

 

Lorsque je pousse la porte du Cat’s, Mick et Umi s’enguirlandent allègrement. Le géant se sert de la tête de mon américain d’ami comme d’une enclume. Je sens ta présence mais tu n’es nul part en vue. J’entends des rires venir de l’arrière-salle et m’assois près de l’enclume blonde.  

 

- Alors tu agaces encore une fois Umi ?  

- Moi ? Je suis l’innocence incarnée. Je voulais aider les filles à s’habiller., proteste Mick, la main sur le coeur.  

- En tout bien tout honneur, bien évidemment., réponds-je avec un léger sourire.  

- Bien évidemment.  

 

Je laisse échapper un léger rire en secouant la tête. J’apprécie ce moment de légèreté si rare en ce moment. Saeko arrive peu après et Mick la salue à sa manière. Elle me lance un regard étonné quand je ne lui saute pas dessus mais je n’en ai pas envie. J’ai le coeur lourd depuis trop longtemps maintenant. Je n’ai plus envie de jouer. Soudain, j’entends vos voix s’accentuer et Miki et Kazue arrivent dans la salle en riant alors que tu les suis, plus calme, un sourire aux lèvres. De circonstance le sourire, je note, un pincement au coeur. Tu es la joie incarnée normalement. Tu contournes le bar et rejoins Saeko. Vous échangez quelques mots et, soudain, nos regards se croisent. Tu poses les mains sur ton ventre, te souvenant de notre conversation de ce matin à en juger ton regard gêné. Malgré ces kilos manquant, je te trouve toujours aussi belle et désirable. J’espère que notre conversation portera ses fruits, qu’elle m’aidera à comprendre ce qu’il s’est passé il y a six semaines, à aplanir nos différents et à avancer.  

 

La soirée avance. Les esprits s’échauffent et les rires fusent. J’ai mal aux zygomatiques à force de sourire sans m’arrêter alors que je n’en ai pas envie. Je voudrais rentrer et me terrer sous ma couette jusque demain. Demain… Demain, nous devons parler et, bien que je n’en ai pas envie, que j’ai envie de fuir, je le ferai. Nous en avons besoin. Tu n’es peut-être pas mûr pour une relation suivie mais il faut que nous trouvions le moyen de restaurer la communication. C’est impératif pour notre avenir.  

 

- Kaori, un saké pour ton anniversaire ?, me demande Miki, le regard pétillant.  

 

Je lui souris indulgente : elle a un peu trop bu. Je secoue la tête négativement et m’éloigne un peu du groupe. J’ai besoin de calme, de solitude. Je sens ton regard me suivre et en ressens un certain bien-être. J’apprécie encore cette sensation. C’est plus facile quand je ne te regarde pas car je peux ressentir sans éveiller mes propres sentiments. Je ferme les yeux un moment, me laissant bercer par cette chaleur.  

 

- Kaori, tu ne viens pas avec nous ? C’est ton anniversaire., me dit Mick, entourant ma taille d’un bras.  

- J’arrive. Je… vais mettre de la musique. Je suis sûre que les filles seront ravies de danser.  

 

Je te regarde te diriger vers la radio et chercher la bonne fréquence. Apparemment satisfaite, tu montes le son mais restes encore un peu devant le poste. Je te vois fermer les yeux et devine la lassitude dans ta posture. Je reviens une nouvelle fois sur cette question qui tourne en boucle dans ma tête : comment en sommes-nous arrivés là ? Le regard rivé sur toi, je revois la jeune fille qui est entrée dans ma vie il y a sept ans par la force des choses, une jeune fille en deuil qui a appris à surmonter sa détresse et à laisser la vie reprendre ses droits, une jeune fille devenue jeune femme qui m’a appris la vie, le respect, qui a fait émerger l’homme en moi. Je revois la femme qui a embrasé mes nuits en rêve puis dans la réalité, une femme belle et passionnée, désirable et désirée, une femme amoureuse et vivante. Je veux retrouver cette femme-là. Je veux revoir ton regard pétiller, s’assombrir de désir et d’émotions, tes joues prendre cette teinte que j’affectionne particulièrement, je veux te voir revivre, Kaori. Je veux te voir vivre. Si je ne peux t’avoir dans mes bras, je veux au moins pouvoir te désirer sans culpabiliser.  

 

Ton regard ne m’a pas quitté une minute depuis que je me suis éloignée. Je ne sais pas à quoi tu penses mais je ressens la chaleur jusqu’ici, une chaleur qui me fait un bien fou. Je ressens autant le besoin que le courage d’affronter ton regard, chose que je n’ai pas su faire depuis ce matin-là. Lentement, je relève les yeux et plonge dans les tiens. Soudain, la musique change et je sens que je vais m’effondrer. Cette chanson, c’est une chanson du film que l’on vient de voir avec Miki et Kazue, un film qui a éveillé tant d’émotions en moi que j’ai eu du mal à rester neutre en sortant du cinéma. Je sens les larmes me monter aux yeux en entendant les premières paroles.  

 

That Arizona sky  

Le ciel d’Arizona  

burning in your eyes  

qui brûle dans tes yeux  

You look at me and Babe I wanna catch on fire  

Tu me regardes et, bébé, je veux prendre feu  

It’s buried in my soul  

C’est enterré dans mon âme  

like California Gold  

comme l’or de Californie  

You found the light in me that I couldn’t find  

Tu as trouvé la lumière en moi que je ne trouvais pas.  

 

Je ne connais pas l’Arizona, Ryo. La seule idée que je m’en fais, c’est que c’est un endroit chaud, aussi chaud que le regard que tu poses actuellement sur moi, que celui que tu as posé sur moi les deux nuits qu’on a passées ensemble à s’aimer aussi passionnément que tendrement. Ce regard-là m’embrase aussi sûrement que le feu prend avec de l’essence. Je le sens renaître au fond de mes tripes et je sais que je dois le contrôler pour ne pas refaire n’importe quoi une nouvelle fois. Je voudrais tant me fondre dans tes bras et me sentir vivre mais je ne veux plus de la souffrance du lendemain. Je ne peux plus. Pourtant, tu as su éveiller quelque chose de profondément terré en moi : le besoin de t’aimer, de laisser éclater la passion qui couvait mais que je ne savais exprimer que par la jalousie. Tu as fait naître la femme en moi.  

 

So when I’m all choked up but I can’t find the words  

Donc quand ma gorge est complètement nouée et que je n’arrive pas à trouver les mots  

Everytime we say goodbye baby it hurts  

A chaque fois que nous nous disons au revoir, bébé, ça fait mal  

When the sun goes down and the band won’t play  

Quand le soleil se couche et que le groupe ne jouera pas  

I’ll always remember us this way  

Je me souviendrai toujours de nous ainsi  

 

Les mots, je ne les trouve plus depuis six semaines. Je n’arrive plus à te parler parce que je voudrais juste te dire que je t’aime et que tu me manques mais je sais que, pour toi, cette nuit-là a été une terrible erreur, que tu as cherché les mots pour me le dire sans me blesser, sans mettre à mal notre relation. Je ne pouvais pas l’entendre et je ne le pourrais toujours pas. C’est pour ça que j’ai préféré m’enfuir même si j’avais mal et que je continue de le faire encore et toujours. J’ai tellement peur de ce qu’on pourrait se dire, j’ai tellement peur que tu me demandes de partir, j’ai tellement peur de me retrouver seule alors que je ne suis pas prête, que j’ai besoin de toi, que je préfère éviter ta présence et le risque d’une discussion. Alors, pour moi, les seuls moments où nous sommes à deux, c’est le soir quand je suis dans mon lit et, là, je laisse ces deux nuits se répéter sans fin dans ma tête. Je nous revois dans les bras l’un de l’autre, ton regard plongé dans le mien quand tu étais en moi, si sérieux et en même temps apaisé, ce regard que le désir et l’amour enflammaient. Parce que je suis sure que tu m’as aimée ces deux nuits-là, c’est une chose dont je ne doute pas.  

 

Lovers in the night  

Des amoureux dans la nuit  

Poets trying to write  

Des poètes essayant d’écrire  

We don’t know how to rhyme but damn, we try  

Nous ne savons pas faire rimer mais putain nous essayons  

But all I really know  

Mais tout ce que je sais vraiment  

You’re where I wanna go  

Tu es là où je veux aller  

The part of me that’s you will never die  

La partie de moi qui est toi ne mourra jamais  

 

Je te vois t’effondrer moralement et je ne peux pas rester là à rien faire. Les autres ne se sont encore aperçus de rien, ce qui te laisse encore un peu d’espace pour respirer, quoiqu’à te voir, tu dois suffoquer. Je me lève discrètement et te rejoins. Je m’arrête à deux pas de toi et t’ouvre mes bras. Tu ne restes indécise qu’un quart de seconde et viens t’y réfugier. Je resserre mon étreinte autour de toi. Oui, on a été deux amants d’une nuit, une douceur avec un arrière-goût amer. Ca fait des années que nous essayons de composer notre partition tant bien que mal, tentant de faire de deux âmes tourmentées un ensemble serein, qu’il soit amical ou amoureux. Je ne te laisserai pas, Kaori. Je suis là pour toi, que ce soit en ami ou en amant, je serai toujours là pour toi parce que tu m’as créé et tu es la seule que je veux à mes côtés.  

 

So when I’m all choked up but I can’t find the words  

Donc quand ma gorge est complètement nouée et que je n’arrive pas à trouver les mots  

Everytime we say good bye baby it hurts  

A chaque fois que nous nous disons au revoir, bébé, ça fait mal  

When the sun goes down and the band won’t play  

Quand le soleil se couche et que le groupe ne jouera pas  

I’ll always remember us this way  

Je me souviendrai toujours de nous ainsi  

 

- Ryo, que se passe-t-il ?  

- Elle est fatiguée. Je la ramène à la maison.  

- Tu es sûr ? Sinon elle peut s’allonger en haut.  

 

J’entends la conversation de très loin. Je suis incapable d’arrêter mes larmes et mon corps et secoué par les sanglots. J’ai mal, horriblement mal. Je n’en peux plus de cette situation. Tout est devenu trop compliqué, tellement plus que la dernière fois. Je n’en peux plus… Mes jambes sont en coton et je les sens céder sous moi mais tu me rattrapes, me plaquant contre toi d’une poigne ferme mais douce. C’est comme lorsque tu me tenais dans tes bras la première fois sur ce parking. Je n’ai jamais eu peur de tomber, je savais que tu ne me laisserais pas tomber.  

 

Oh yeah I don’t wanna be just a memory baby yeah  

Oh yeah Je ne veux pas être un simple souvenir, bébé, yeah  

 

Je veux tellement plus de nous, Ryo. Je veux être ta famille, ta femme, ta maîtresse, tout ce que tu voudras tant que je peux dormir dans tes bras. Je veux revivre cette passion qui nous a animés, cette tendresse qui nous a fait fondre, cet amour qui nous a transportés.  

 

When I’m all choked up but I can’t find the words  

Donc quand ma gorge est complètement nouée et que je n’arrive pas à trouver les mots  

Everytime we say good bye baby it hurts  

A chaque fois que nous nous disons au revoir, bébé, ça fait mal  

When the sun goes down and the band won’t play  

Quand le soleil se couche et que le groupe ne jouera pas  

I’ll always remember us this way  

Je me souviendrai toujours de nous ainsi  

 

Je sens ta faiblesse physique autant que la morale. Je te serre contre moi et, malgré la sensation de ton corps et tous les souvenirs qui ne demandent qu’à remonter à la surface, la seule chose qui me préoccupe c’est toi et ta douleur. Délicatement, je te prends dans mes bras, craignant que tu ne cherches une nouvelle fois à t’enfuir à cause de ma proximité. Au contraire, tu passes les bras autour de ma nuque et te niche contre moi, le visage caché dans le creux de mon cou. J’ai peur pour toi, Kaori. Je sens les tremblements de ton corps, les larmes qui inondent mon cou et je ne me souviens pas t’avoir vue aussi désespérée. J’ai peur et je me sens coupable aussi parce que l’origine de tout cela, c’est moi et le fait que je n’ai pas su me contrôler il y a six mois presque. Sans tout cela, on n’en serait pas là. Tu ne souffrirais pas. Je ferais le joli coeur auprès de ses dames et tu passerais ton temps à me courir après avec tes massues.  

 

When you look at me and the whole world fades  

Quand tu me regardes et que le monde entier s’évanouit  

I’ll always remember us this way  

Je me souviendrai toujours de nous ainsi  

 

Il faut toute l’efficacité silencieuse d’Umi pour écarter les autres pour que nous puissions sortir du café. Quand je te pose près de la voiture, tu lèves ton regard noyé vers moi et je me sens chavirer. J’oublie tout le reste et te reprends contre moi. Je pose mes lèvres à côté de ton oreille et te murmure quelques mots. Tes pleurs redoublent. Je te serre contre moi et mémorise cette image pour toujours. Je ne peux pas oublier cet instant comme je n’oublierai jamais nos nuits à deux. 

 


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