Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: bindy5

Beta-reader(s): Tennad

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 15 capitoli

Pubblicato: 13-02-09

Ultimo aggiornamento: 29-10-09

 

Commenti: 189 reviews

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GeneralAction

 

Riassunto: "Mesdames et Messieurs, les jeux sont faits !" Bienvenue dans l'univers des casinos ! Qui aura la meilleure main pour remporter la partie ? Une affaire où la chance peut tourner à chaque instant...

 

Disclaimer: Les personnages de "Quinte Flush Royale pour City Hunter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

Some pieces of advices to authors

 

- Check the grammar and spelling of your stories. - Read your story at least once. - Try to write chapters of at least 2 pages and of a maximum of 6-7 pages. - Try to update your story regularly.

 

 

   Fanfiction :: Quinte Flush Royale pour City Hunter

 

Capitolo 7 :: Chassés-Croisés...

Pubblicato: 12-03-09 - Ultimo aggiornamento: 14-03-09

Commenti: Bonjour à tous! Bindy5 est de retour pour un nouveau chapitre en espérant qu'il vous plaise! Merci pour vos reviews!!! Un petit coucou aux demoiselles du fofo et un bisous à Tennad! Bye!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15


 

Pinson d’Or, 23h15  

 

C’est l’esprit – et le mokkori – toujours concentrés sur la jolie barmaid que Ryô pénétra dans la seconde salle de l’établissement, plus spacieuse que la première mais surtout beaucoup plus lumineuse et plus bruyante. Dans un cadre toujours aussi luxueux, différentes tables de jeux étaient disposées un peu partout en plus des rangées de machines à sous alignées dans un coin.  

L’instinct et les sens entraînés du nettoyeur calculèrent spontanément la taille de la salle, les rares sorties – des portes-fenêtres ouvrant sur une large terrasse-balcon et une autre porte dont le blindage était camouflé par un décor en velours, la disposition des lieux ainsi que le nombre de gardes et de caméras. Il assimila ce flot d’informations.  

Ensuite, Ryô se dirigea normalement vers un comptoir à vitre épaisse pour échanger son argent liquide. Sortant des billets de sa poche (argent emprunté à Mick), il les glissa dans la trappe. L’’employé derrière la vitre lui rendit sa somme contre son équivalence en jetons.  

 

- J’espère qu’ils vous porteront chance, monsieur.  

 

Ryô les contempla en grimaçant :  

 

- Ils peuvent avec ce que cet enfoiré d’Américain m’a soutiré en échange ! Marmonna-t-il entre ses dents.  

 

Ryô se balada ensuite entre les tables de poker, de black jack, roulette, craps et baccara. Tout autour de lui, des clients et clientes en costume et robes chics, des exclamations, des applaudissements, des encouragements stridents... Les lumières vives des lustres, les rires gras, les conversations assourdissantes, le bruit des machines et la fumée des cigarettes auraient rapidement étouffé un non-initié. Des employées vêtues de la même manière que la barmaid (robe bustier en dos nu et nœud papillon en guise de parure) déambulaient entre les tables, offrant alcool et tabac.  

Les affaires du Pinson d’Or fonctionnaient bien : la nuit commençait à peine que déjà, la quasi totalité des tables et des machines étaient occupées. Toutes des personnalités mafieuses de seconde zone, des politiciens et des chefs d’entreprises aux affaires hasardeuses. Car ce genre d’établissement tenu par un clan aussi important que le Gongorô servait bien à cela : rencontrer ses prochains partenaires ou adversaires, établir un réseau de contacts ou conclure des affaires à la moralité douteuse. Rien qu’en fourrant son nez dans cette classe de la société, Saeko aurait de quoi occuper les tribunaux durant plusieurs années.  

Mais ce menu fretin n’intéressait guère la belle inspectrice. Et Ryô était du même avis.  

 

Acceptant une coupe de champagne qu’une serveuse lui proposait, Ryô jeta imperceptiblement un coup d’œil à la porte blindée.  

Voilà sa cible.  

Car le véritable spectacle ne se jouait pas ici, non ; tout se déroulait derrière cette porte. Et il devait y entrer.  

Jouant son rôle en attendant Reika, Ryô s’installa à une roulette, choisissant une table bien en vue d’une caméra et d’où lui-même pouvait surveiller la porte sans en avoir l’air. Déposant sa mise sur le tapis, il pensa avec un sourire pervers qu’il lui tardait de voir apparaître sa partenaire de la soirée en tenue mokkori.  

 

- Le 26 rouge pour monsieur, annonça le croupier.  

 

À côté de Ryô, une rousse incendiaire lui jeta un regard en coin :  

 

- Le 26 ? Serait-ce votre numéro fétiche ?  

 

Ryô lui adressa un de ses sourires charmeurs :  

 

- Vous ne misez pas sur votre jour d’anniversaire, vous ?  

 

Elle lui désigna sa case, un 27 noir.  

 

- Plutôt sur mon âge, lui répondit-elle, aguicheuse.  

 

Un grand sourire baveux illumina le visage du satyre.  

 

- Saeba Ryô, j’ai vingt ans !  

 

 

Pendant ce temps, bar du Pinson d’Or,  

 

- Dites-moi, vous n’auriez pas vu un grand brun musclé et gueule d’amour ?  

 

Pas de réponse de la jolie barmaid qui paraissait hypnotisée par la porte noire. Agacée, Kaori claqua des doigts sous son nez. L’employée parut sortir de sa léthargie et rangea les billets dans la caisse.  

 

- Un grand brun musclé et séduisant ? Habillé d’un blouson et d’un pantalon beige ? Avec une démarche animale ? Avec un regard…  

 

- Ça ira, grommela Kaori. Je crois qu’on parle du même.  

 

La barmaid soupira en époussetant son comptoir pourtant immaculé.  

 

- Vous venez juste de le manquer. Il est aux jeux, là-bas, la renseigna-t-elle en lui désignant la porte.  

 

- Ah… euh… merci.  

 

Kaori s’assit sur la chaise haute délaissée à l’instant par son partenaire.  

 

- Vous n’allez pas le rejoindre ?  

 

- Non, grimaça Kaori en regardant le fond du verre vide devant elle, vestige du passage de Ryô. Non, je ne préfère pas. Enfin… je ne sais pas…  

 

La brunette délaissa son chiffon et – jugeant l’état d’esprit de sa cliente – lui servit un Martini.  

 

- Si je puis me permettre, avec ce genre d’hommes, il ne faut pas hésiter ! Allez-s’y, allez le rejoindre.  

 

- La situation est… compliquée.  

 

Kaori sirota son alcool en pensant qu’avec le nombre de verres qu’elle ingurgitait, elle ne tiendrait pas la soirée. Rejoindre Ryô dans une salle pleine à craquer ? Oh que non ! Si Ryô et Reika n’étaient pas entrés ensemble au Pinson d’Or, c’est qu’ils avaient un plan. Masao ; elle devait séduire Masao.  

 

- Vous ne sauriez pas où je peux trouver monsieur Masao ?  

 

- Monsieur Masao ? S’étonna la barmaid.  

 

- Oui, je suis son… escorte, termina-t-elle dans un murmure.  

 

- Voilà qui change tout ! Toute timide que vous paraissiez, jamais je n’aurais deviné que vous étiez une hôtesse ! J’aurais dû m’en douter : un visage angélique dans une robe à damner un saint ! La taquina-t-elle. Je l’appelle.  

 

- L’appeler ?!? S’affola Kaori.  

 

La barmaid saisit un combiné.  

 

 

Dans une petite salle de contrôle à l’étage au-dessus, trois hommes étaient penchés sur les écrans, et sur un en particulier. Ils avaient le regard braqué sur un individu assis à une table de roulette.  

 

- Gardez-moi cet homme sous surveillance. Je veux savoir tout ce qu’il fait à la seconde près ! Au moindre comportement suspect, vous m’avertissez.  

 

- Bien, monsieur.  

 

Masao se redressa et s’épongea le front. City Hunter au Pinson d’Or… Mais qu’est-ce qu’il voulait, bon sang ?  

Le téléphone sonna. Masao décrocha, nerveux. Puis, jetant un regard à l’écran correspondant au bar, il admira la silhouette féminine assise au comptoir. Esquissant un sourire, il ne lâcha qu’un bref « j’arrive », donna ses instructions aux deux yakusas et se hâta de quitter la salle exiguë. Tout en descendant au bar, il lissa ses cheveux du plat de la main et rajusta le col de son costume sans plis.  

Jetant un bref regard satisfait à son reflet dans un miroir, il poussa la porte du bar. Sur scène, un groupe de jazz accordait ses instruments.  

Et il la vit.  

Masao s’attarda longuement sur la silhouette qui lui faisait dos, remontant du bas vers le haut : après ses jambes fuselées révélées jusqu’à mi-cuisses, sa position cambrée attirait les regards sur ses fesses moulées par la robe et offrait une vue sans pareil sur sa peau dénudée. Il s’imaginait déjà remonter le long de sa colonne vertébrale jusqu’à sa nuque dégagée par ses cheveux courts.  

Sans plus attendre, il s’avança.  

 

 

Kaori faisait s’entrechoquer les glaçons dans son verre, les doigts tremblants. En son for intérieur, elle se traitait de tous les noms. Comment allait-elle se sortir de ce pétrin ? Ne devrait-elle pas plutôt rejoindre Ryô dans la salle voisine, tout lui expliquer et ainsi endosser convenablement le rôle de Reika ? Il serait certainement fou de rage… il le serait encore plus si elle faisait échouer la mission. Oui, elle devait aller le voir et assumer ses fautes.  

Kaori regardait l’orchestre installé qui jouait les premières notes de « Spring Breeze » quand une main lui ôta son verre. Un homme s’assit sur le tabouret voisin en annonçant :  

 

- Deux coupes de champagne, Aïko.  

 

Pendant que la barmaid s’exécutait, Kaori dévisagea l’importun : grand brun au visage maigre et aux petits yeux vifs, costume gris impeccable et sourire légèrement de travers.  

 

- J’avais demandé Misuki pour ce soir mais j’apprécie la surprise.  

 

Kaori comprit qui était son interlocuteur. Transformant tant bien que mal sa grimace en sourire, elle lui tendit la main :  

 

- Euh… oui, on m’a envoyée à sa place. Je suis… Reika.  

 

Il la serra en gardant longtemps sa main prisonnière de la sienne. Quand enfin il daigna la lâcher, Kaori l’essuya imperceptiblement juste avant que Masao descende de son tabouret et l’invite à le suivre.  

 

- Venez, Reika, allons dans un coin plus tranquille.  

 

Obligée, Kaori prit le bras qu’il lui tendait. Avec horreur, elle se rendit compte qu’ils se dirigeaient vers la salle de jeux. Kaori s’arrêta :  

 

- Pourquoi, on n’est pas bien là ?  

 

- Venez, je vous assure que la vue en vaut le coup.  

 

Absolument pas rassurée, Kaori obéit en priant tous les dieux et tous les saints pour ne pas tomber nez à nez avec Ryô. Masao l’entraîna dans la salle de jeux. La différence brutale de luminosité fit cligner des yeux la jeune femme. Habituée, elle s’empressa de jeter des regards nerveux à droite et à gauche. La salle était bondée, bruyante et une fumée de tabac s’élevait au-dessus des tables.  

Masao jeta un bref regard à un homme à l’autre bout de la salle. Instinctivement, Kaori suivit son geste.  

Et elle dut faire preuve de beaucoup de contrôle pour éviter de se ruer, massue en main, sur l’individu qui, sourire lubrique et baveux, tirait le décolleté de sa voisine pour y jeter un œil. La femme cria. La colère de Kaori montait crescendo, à la manière d’un volcan sur le point d’exploser.  

 

- Oh toi… gronda-t-elle.  

 

Heureusement, Masao ne lui laissa pas le temps d’agir : il l’entraîna sur le balcon-terrasse désert, caché des regards de la salle.  

 

 

- Rien ne va plus ! Annonça le croupier devant la roulette lancée.  

 

Ryô n’écoutait pas ; en vérité, il ne pouvait plus tenir : le décolleté de la rouquine murmurait son nom depuis que sa sulfureuse propriétaire répondait positivement à ses avances. Alors, ne pouvant plus réfréner l’appel au vice, il se jeta sur elle et tira d’un coup sec le tissu qui cachait les opulentes rondeurs pour s’en mettre plein la vue.  

 

- Kyaah ! Cria soudain la rouquine, surprise et effrayée par ce brusque changement de comportement.  

 

Une aura foudroyante connue de lui seul lui fit lâcher aussitôt et, la tête rentrée entre ses épaules, les yeux fermés et la mâchoire crispée, il attendit l’inéluctable punition qui accompagnait automatiquement ce changement d’atmosphère.  

Mais non, rien. Pas de massue.  

Ryô ouvrit un œil hésitant : pas d’ombre ni de présence agressives. Il souffla de soulagement avant de se plaindre :  

 

- Voilà ce qu’elle a réussi à faire de moi, cette tortionnaire : un homme qui vit dans la menace perpétuelle d’un coup de…  

 

- Pervers !  

 

La rouquine s’était remise du choc et lui administra une gifle monumentale avant de s’éloigner à pas vifs. Gêné, le croupier se pencha sur Ryô, par terre sous le choc et la joue marquée :  

 

- Navré, monsieur : 3 noir, vous perdez votre mise.  

 

Une plainte mi-désopilée mi-animale lui répondit.  

 

 

Devant le Pinson d’Or, 23h35  

 

Garée au coin d’une rue, une jeep verte se tenait tranquille, imperceptible dans l’ombre des bâtiments environnants. Les bras croisés sur son torse imposant, le géant à l’intérieur de l’habitacle avait la tête tournée en direction du haut mur.  

Après avoir surplombé le manoir comme Ryô quelques temps auparavant, Falcon avait choisi de s’approcher un peu après avoir vu des hommes chargés les camions blindés garés derrière le bâtiment. Quelque chose se tramait.  

Et voilà qu’il tombait sur un autre problème : invisible pour des regards trop rapides ou pas suffisamment attentionnés, une silhouette lourde escaladait le mur d’enceinte avec une agilité déconcertante.  

 

- Peuh ! Qu’est-ce qu’il vient faire ici, cet idiot ? Grommela Umibozû.  

 

Bah, au moins, à présent l’ancien mercenaire pouvait uniquement se concentrer sur cet étrange chargement. Du fond du cœur, il souhaita courage à Kaori qu’il avait vu entrer ; avec ces deux énergumènes sur le dos, elle allait en avoir besoin.  

 

 

Jardin du Pinson d’Or, 23h36  

 

Si des rires, des bruits de conversations, de musique et de la lumière s’échappaient par les fenêtres, le parc autour de l’établissement demeurait plongé dans l’obscurité et le silence. De temps à autre dérangé par des patrouilles d’hommes armés, chiens en laisse, le jardin respirait la quiétude.  

Invisible, une ombre se hissa agilement au sommet du haut mur, se balança puis retomba sur le gazon à l’intérieur de la propriété. Restant accroupie quelques secondes à épier les moindres sons et recoins, la silhouette se redressa, le dos plaqué à un cerisier le temps qu’un garde sur le sentier passe son chemin. Ensuite, l’intrus traversa l’espace qui le séparait de la grande bâtisse en évitant caméras et fenêtres. Là, il étudia attentivement le lierre grimpant qui enlaçait la pierre jusqu’à un balcon à l’étage. L’individu testa la solidité du végétal puis, satisfait, il entreprit sa longue escalade.  

 

 

Masao conduisit sur le balcon-terrasse une Kaori qui s’efforçait de recouvrir son calme. Il l’invita à s’appuyer contre la rambarde.  

 

- Attendez-moi, je reviens tout de suite.  

 

Kaori obéit, respirant l’air frais et admirant la vue qui l’aidèrent à retrouver son calme. L’esprit plus clair, le menton soutenu par sa main, elle réfléchissait. Séduire Masao, d’accord mais dans quel but ? Saeko avait confié la mission à Ryô de lui servir l’organisation sur un plateau d’argent ; autrement dit, il lui fallait toutes les preuves nécessaires à l’inculpation du gang. Voilà ce que Reika devait certainement faire ! Voilà pourquoi elle devait se rapprocher du numéro deux des Gongorô !  

Une main se posa sur sa peau nue, au plus bas que le permettait son décolleté dans le dos.  

 

- Tenez, Reika.  

 

Espérant que son frisson de dégoût se mette sur le compte de la fraîcheur, Kaori accepta la coupe de champagne que Masao venait de lui rapporter.  

 

- À votre sourire plus éclatant que mille étoiles, beauté céleste !  

 

Kaori en resta estomaquée.  

 

« Non mais quel poseur ! Il me file la nausée ! »  

 

Ils trinquèrent.  

 

- C’est la première fois que je vous vois, Reika.  

 

- C’est la première fois pour moi aussi.  

 

- Ah ?  

 

- Enfin non, Ce n’est pas la première fois ! Ce n’est pas ce que je voulais dire ! C’est la première fois pour moi… que je vous vois, s’embourba-t-elle maladroitement.  

 

Il rit :  

 

- Vous êtes drôle ! Et jolie ! Si toutes vos qualités sont à la hauteur de mes attentes, je ne ferais appel qu’à vous seule ! Je suis riche et puissant ici. C’est comme si le Pinson d’Or m’appartenait ; ce qui arrivera forcément un jour. Je peux faire de vous une femme comblée.  

 

Kaori préféra continuer à boire plutôt que de lui répondre. Une sourde colère la titillait vraiment ; dans sa tête, elle s’imagina la meilleure manière de punir ce pervers.  

 

« Et l’autre ennemi des femmes là-bas ne paie rien pour attendre ! » se promit-elle.  

 

L’alcool lui montant un peu à la tête, elle se décréta :  

 

« Au diable, Ryô ! Si je suis là, c’est bien de ta faute ! Que tu me découvres, je m’en contrefiche ! Tu vas voir que moi aussi je suis capable de jouer les miss mokkori aussi bien qu’une Nogami ! »  

 

Masao proposa une cigarette à sa compagne qui refusa. Lui-même s’en alluma une et s’accouda à la rambarde, balançant ses cendres dans le vide.  

 

 

Plus l’invité clandestin progressait dans son escalade, plus la conversation d’un couple sur la vaste terrasse-balcon s’intensifiait. De sa position, il tendit l’oreille à défaut de ne pouvoir apercevoir les gêneurs. Un homme qui contait fleurette à une femme. En entendant les propos vantés, il grimaça et pensa aussitôt qu’avec de pareilles énormités, le mauvais séducteur ne risquait pas de tirer son coup avec la belle de son dévolu.  

Presque arrivé au but, il s’arrêta quand une main passa par-dessus la rambarde. Vite, il se plaqua au maximum dans l’ombre. La main s’agita brièvement et des cendres de cigarettes tombèrent dans ses cheveux plaqués et impeccablement coiffés. Il s’injuria en silence contre le fumeur.  

 

 

« Pense comme Reika… Pense comme Reika…Deviens Reika ! » se répétait la nettoyeuse.  

 

Se forçant à sourire, elle susurra d’une voix si basse que Masao dut se rapprocher d’elle pour l’entendre, plaçant au passage ses mains sur les hanches de la jeune femme :  

 

- J’aime le pouvoir.  

 

- Avec moi, vous ne serez pas déçue.  

 

Il mordait à l’hameçon ! Elle continua, toujours sur le même ton intime :  

 

- Baratineur ! Montrez-moi à quel point vous êtes puissant ici, au Pinson d’Or.  

 

- Vous ne me croyez pas, Reika ? Venez avec moi.  

 

Kaori posa sa coupe sur la rambarde et accepta son bras. Ensemble, ils retournèrent vers la salle de jeux.  

 

 

Un bruit de verre que l’on pose et le couple s’éloigna, les talons de la femme claquant avec légèreté sur le carrelage de la terrasse.  

Seul, l’intrus se hissa complètement sur le balcon, défroissa la veste de son costume et passa une main dans ses cheveux pour enlever la cendre de l’autre poseur en mal d’amour.  

 

- Tiens donc, Reika fait partie de la fête ! Je comprends mieux pourquoi Saeko m’a mis sur le coup… Protéger sa cadette… Voilà donc ma véritable mission.  

 

Un sourire lubrique déforma le séduisant visage de l’Américain en imaginant sa récompense :  

 

- Un coup avec les sœurs Nogami ! Ha ha !  

 

Mick vida le fond de la coupe de champagne abandonnée avant de se diriger nonchalamment vers la salle de jeux.  

 

 

Kaori et Masao retournèrent à l’intérieur et là, Kaori sentit ses convictions s’effondrer. Soudain anxieuse, elle balaya la salle du regard à la recherche de son partenaire : il n’était plus à la roulette. Où était-il fourré ?  

C’est alors qu’elle l’aperçut de dos, installé à une table de black jack. Kaori choisit de reculer tant que lui ne l’avait pas encore vu. Elle remarqua à peine Masao passer son bras autour de sa taille. Pour cause, son attention venait d’être entièrement retenue. En se retournant du côté de la terrasse, elle écarquilla de grands yeux étonnés : avec la démarche du mâle dominant, Mick entrait dans la salle en rajustant sa cravate. Affolée, Kaori tirait d’un côté et de l’autre : Ryô ou Mick ? Mick ou Ryô ?  

 

- Reika, quelque chose ne va pas ? S’enquit Masao.  

 

- Aucun des deux ! S’écria-t-elle.  

 

Entraînant Masao d’une force soudaine qui faillit lui arracher le bras et qui le décolla de terre, elle se réfugia derrière une rangée de machines à sous en s’asseyant précipitamment sur un tabouret devant une machine. Masao se réceptionna beaucoup moins bien et tomba les fesses sur la moquette. Kaori jeta un coup d’œil entre deux machines pour épier les deux nettoyeurs. Elle observa Mick prendre deux coupes de champagne sur un plateau en offrant un sourire séducteur à la serveuse et en s’attardant sur son postérieur dès qu’elle lui tourna le dos. Après s’être rincé l’œil, Mick se dirigea vers la table de Ryô.  

 

- Mais qu’est-ce qui vous prend ? S’énerva Masao en se redressant.  

 

Kaori rit nerveusement :  

 

- Une… une soudaine envie de jouer ! Ha ha ha !  

 

- Si vous voulez jouer, ne prenez pas ces machines. Je vais vous en montrer d’autres.  

 

Il lui prit fermement le bras et la traîna au milieu de la salle. Mortifiée, Kaori le suivit.  

 

 

Ryô avait trouvé une table à la position parfaite pour surveiller la porte blindée. Si tout se déroulait bien, Reika devait déjà fouiner dans les affaires de Masao et lui-même serait bientôt convié à passer la porte. La présence de City Hunter au Pinson d’or devait inquiéter le gérant et Nagaki voudrait en savoir davantage. Il l’inviterait donc à se joindre à lui. Là, Ryô pourrait agir.  

Ryô jeta un bref coup d’œil à ses cartes : pas brillante sa main. Sa mise était déjà perdue.  

Un nouveau joueur s’installa à sa gauche, posant une coupe de champagne sous son nez. Le nouveau venu misa et le croupier lui envoya ses cartes.  

 

- C’est comme ça que tu flambes mon fric ?  

 

- Qu’est-ce que tu viens faire ici, Angel ?  

 

- Je double ma mise ! Annonça-t-il au croupier avant de reprendre à son ami : secret professionnel.  

 

- Sous quel prétexte cette renarde de Saeko t’a engagé ?  

 

Mick lui répondit seulement par un sourire en coin. Les deux compères saisirent leur coupe à l’unisson.  

 

- T’as vu Reika ?  

 

- Je crois qu’elle était sur le balcon avant que je n’arrive.  

 

- Hum…  

 

- Votre mise, monsieur ? Demanda le croupier à Ryô.  

 

- Je double.  

 

Le nettoyeur déposa ses jetons puis reprit sa coupe qu’il porta à ses lèvres.  

C’est alors que Masao passa devant la table, une main baladeuse sur la hanche de sa compagne rouge tomate, le regard fuyant et manifestement très mal à l’aise.  

 

- Ka… Kaori ? Balbutia Mick, bouche bée.  

 

Il ne put rien ajouter d’autre : sous le coup de l’ébahissement, Ryô venait de lui cracher au visage tout son champagne.  

Le couple s’engouffra par la porte blindée, laissant deux nettoyeurs aux yeux de chouette, l’un le visage dégoulinant, l’autre qui passait par toutes les couleurs. 

 


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