Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: bindy5

Beta-reader(s): Tennad

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 15 capitoli

Pubblicato: 13-02-09

Ultimo aggiornamento: 29-10-09

 

Commenti: 189 reviews

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GeneralAction

 

Riassunto: "Mesdames et Messieurs, les jeux sont faits !" Bienvenue dans l'univers des casinos ! Qui aura la meilleure main pour remporter la partie ? Une affaire où la chance peut tourner à chaque instant...

 

Disclaimer: Les personnages de "Quinte Flush Royale pour City Hunter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Quinte Flush Royale pour City Hunter

 

Capitolo 8 :: Lady in the Dark

Pubblicato: 18-03-09 - Ultimo aggiornamento: 18-03-09

Commenti: Bonjour à tous! Donc pour ce chapitre, le moment que vous attendez... Quant au titre, c'est celui d'une chanson sur l'album de City Hunter qui, je trouve, colle bien au thème de ce chapitre. Voili voilou! Merci pour vos reviews les filles!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15


 

Pinson d’Or, 23h40  

 

Dans une cour de service derrière le manoir, des hommes de la Gongorô discutaient, accoudés aux deux camions blindés. Les quatre yakusas se plaignaient en tirant de longues bouffées sur leurs cigarettes.  

 

- Charger, décharger… Ils ne savent plus ce qu’ils veulent ou quoi ? Grommela l’un d’eux.  

 

- Apparemment, quelque chose retarderait l’opération de ce soir.  

 

- Quoi ?  

 

- J’en sais pas plus, moi ! Les patrons veulent régler le problème en priorité.  

 

Dans l’ombre, une silhouette colossale ne perdait pas une miette de la conversation ; derrière ses lunettes noires, Umibozû se félicitait d’avoir reniflé le bon filon.  

 

 

Bureau de Nagaki, 23h40  

 

Installé à son bureau, l’oyabun des Gongorô avait son imposant fauteuil en cuir tourné en direction du mur en boiserie. Dans ses lunettes se reflétait un écran. Ses doigts aux nombreuses bagues se nouaient et se dénouaient, grattaient sa joue d’un geste anxieux. Deux de ses hommes de confiance se tenaient droits comme des piquets devant le sublime cabinet en bois lustré.  

 

- L'homme qui l'accompagne, qui est-ce ?  

 

- Mick Angel, un nettoyeur américain, monsieur. Nous… nous ignorons comment il a pu entrer, ajouta son homme de main, gêné. Selon notre base de données, Mick Angel répondrait également au profil de City Hunter.  

 

À ces informations, Nagaki se redressa dans son siège, les yeux à demi-fermés. Enfin, il prit sa décision :  

 

- Je ne sais pas ce que veulent ces deux individus mais ils sont dangereux. Le mieux est de les séparer : faîtes appeler Saeba. Quant à l’autre, débarrassez-nous-en.  

 

 

Première salle de jeux du Pinson d’Or, 23h45  

 

Kaori et Masao disparurent derrière la porte blindée. Médusé, Mick essuya son visage dégoulinant de champagne (cadeau de son ami) avec un mouchoir.  

 

- Je croyais que tu ne voulais pas mêler Kaori à cette affaire ?  

 

Pas de réponse de la part de son coéquipier japonais qui gardait la tête fixement tournée vers la porte.  

 

- Ryô ? Tu m’écoutes ?  

 

La mâchoire crispée, Ryô abattit son poing sur le tapis, faisant tressauter les piles de jetons.  

 

- Qu’est-ce qu’elle a encore inventé cette fois-ci ? Gronda Ryô, une flamme rageuse brûlant dans ses prunelles sombres. Mais pourquoi elle me fait ça à moi ?  

 

- Peut-être parce qu’elle sait que tu l’as mise sur la touche.  

 

- Elle m’énerve !  

 

Les bras croisés sur son torse, le regard suspicieux, Mick l’observa du coin de l’œil.  

 

- Mouais, moi je dirais plutôt qu’elle t’excite.  

 

- Hein ?  

 

Ryô baissa les yeux sur son mokkori au garde-à-vous tandis que le croupier écarquillait de grands yeux incompréhensifs devant les brusques soulèvement et inclinaison de la table ainsi que le glissement de ses jetons. Un corbeau passa derrière eux. Ryô émit un petit rire stupide en se frottant la nuque :  

 

- Ma raison et mon corps ne sont pas sur la même longueur d’onde ! Mais je t’assure que je suis véritablement en colère !  

 

- Mouais…  

 

 

Salle d’honneur, 23h45  

 

Après un léger déclic électronique, la porte blindée s’ouvrit. Masao poussa sa compagne à l’intérieur et le panneau se referma automatiquement après leur passage. Kaori ne s’en rendit pas compte, complètement perturbée par le fait d’avoir été découverte par son partenaire de cette manière. Son esprit repassait en boucle l’expression d’abord ahurie puis grimaçante de Ryô.  

 

« Aïe aïe aïe… Il n’avait vraiment pas l’air content… » s’inquiéta-t-elle.  

 

La jeune femme n’avait même pas osé croiser son regard bien qu’elle ait ressenti ses yeux braqués sur son dos jusqu’à ce qu’elle traverse la porte. Elle porta la main à son cœur qui battait la chamade.  

Kaori sursauta violemment lorsqu’une main entreprenante se posa sur ses fesses.  

 

- Viens, beauté. Ici, tu vas pouvoir jouer.  

 

Sans plus attendre, Masao l’entraîna dans la nouvelle salle dans laquelle ils venaient de pénétrer. Aussi vaste que la précédente, plus luxueuse mais à l’ambiance plus feutrée, plus tamisée et moins bruyante, elle était manifestement réservée aux invités de marque. Beaucoup moins peuplée, seuls quelques privilégiés jouaient à quelques tables éclairées par des lustres en cristal. D’ailleurs, elle reconnut deux ou trois grands figures de la pègre tokyoïte. Au fond, un passage voûté donnait sur un bar dont Kaori n’apercevait que des banquettes en velours rouge ainsi qu’une scène où jouait un orchestre de jazz.  

 

- Waouh ! Echappa-t-elle dans un souffle, en admiration devant la beauté de la salle.  

 

- Alors, impressionnée ? Ce n’est que le début…  

 

Kaori retroussa le nez en se demandant à quoi faisait allusion ce pervers. Puis elle le suivit alors qu’il s’avançait davantage au centre de la salle. Pendue à son bras, elle dut sourire mièvreusement à tous les invités à qui il venait serrer la main ou qu’il saluait respectueusement. Indéniablement, Masao était un personnage influent. Kaori en profita pour mémoriser les noms et les visages, reconnaissant certains… Tous des gens peu fréquentables dont City Hunter était devenu l’ennemi respecté dans le Milieu. Elle frémit à l’idée que l’un d’entre eux la reconnaisse en tant qu’assistante du nettoyeur n°1 du Japon. Peut-être était-ce pour cette raison que Ryô n’avait pas voulu d’elle sur ce coup ? À cette idée, sa colère après son partenaire retomba d’un cran.  

Finalement, Masao la traîna jusqu’au bar, l’invitant à s’installer sur une banquette semi-circulaire, visiblement sa place réservée. Plusieurs couples évoluaient sur une petite piste de danse au rythme de Blood on the Moon. À peine s’installèrent-ils qu’une serveuse déposa une bouteille de champagne et remplit des coupes avant de s’éclipser. Ils trinquèrent et Kaori trempa à peine ses lèvres de peur que le trop-plein d’alcool lui fasse commettre un impair.  

 

- Vous voyez, Reika, ici, c’est moi qui décide. Un vœu et je vous exauce.  

 

- Ah… euh… formidable, bafouilla-t-elle.  

 

« Pitoyable ! Il faut que je me montre plus convaincante que cela ! » se réprimanda-t-elle.  

 

Prenant une profonde inspiration et essayant d’imiter les airs charmeurs de Saeko, elle ajouta en croisant les jambes :  

 

- Classe, pouvoir, argent… Rien ne vous manque !  

 

- Avec vous à mon bras, non, il ne me manque rien ce soir.  

 

Un homme en costume noir s’approcha humblement. Masao grogna et s’excusa auprès de la jeune femme. L’homme se pencha pour lui murmurer quelque chose au creux de l’oreille. Masao parut contrarié. Bien qu’ayant tendu l’oreille, Kaori n’avait pu saisir que des bribes de la conversation en adoptant une attitude désintéressée, le regard perdu sur l’orchestre. Elle n’entendit que la réponse de Masao :  

 

- Lance les mesures nécessaires mais surtout, en toute discrétion ! Je ne veux pas que nos clients soient inquiétés de quoique ce soit ! Et installe une équipe de sécurité ici. Nous allons utiliser le bar. Dis-le au patron.  

 

L’homme acquiesça et partit exécuter ses ordres reçus. Masao se tourna ensuite vers la jeune femme.  

 

- Un problème ? Demanda-t-elle de la manière la plus désinvolte possible.  

 

- J’aurais désiré vous voler une danse ; hélas, le devoir m’appelle.  

 

- Dans ce cas, revenez vite.  

 

Plantant son visage à quelques centimètres du sien, il passa son bras autour des épaules de sa compagne qui se retint pour ne pas s’écarter en vitesse.  

 

- Voilà qui m’encourage à régler rapidement ce petit problème. Promis, ma belle, nous aurons notre danse.  

 

Il lui attrapa le poignet et y remit deux jetons de jeu.  

 

- En attendant, vas t’amuser, ma jolie. Si je ne suis pas revenu dans une heure, vas m’attendre dans ma chambre.  

 

Sur ce, il lui planta un baiser sur la bouche. En son for intérieur, Kaori cria de surprise et de dégoût. Puis, Masao lui tendit la main pour la convier à se relever. Kaori prit sur elle pour ne pas lui faire goûter à sa plus grosse massue et plus encore lorsqu’il la congédia d’une petite tape sur les fesses. C’est un sourire crispé qu’elle lui offrit en quittant le bar. Dès qu’elle eut le dos tourné, elle s’essuya la bouche en passant devant les tables de jeux.  

 

- Beurk beurk beurk ! Quel porc ! Ragea-t-elle.  

 

Kaori s’arrêta net en apercevant dans un coin deux individus qui discutaient. Elle reconnut l’homme qui venait de parler à Masao. Contemplant les jetons dans sa main, une idée germa dans son esprit et elle se rendit à la table de jeu – un baccara – la plus proche des deux personnages. Là, elle s’assit, misa les jetons que Masao venait de lui donner en se rendant compte que leur valeur équivalait à un salaire entier. Le croupier lui donna deux cartes qu’elle regarda à peine, se concentrant davantage sur la conversation des deux hommes de main :  

 

- … pour la livraison de cette nuit ?  

 

- Non, le chef préfère qu’on règle en premier le problème de City Hunter.  

 

Kaori se tourna légèrement dans leur direction, prétextant remettre son escarpin afin de mieux entendre.  

 

- Le passeur ne peut pas se permettre d’attendre toute la nuit sur les docks !  

 

- T’inquiète, on ne devrait pas avoir beaucoup de retard sur l’horaire. On y sera avant l’heure prévue.  

 

- Rappelle-le à Masao : quai 152 à quatre heures.  

 

- Navré mademoiselle, la banque a 9, elle remporte la main, annonça le croupier à la joueuse.  

 

Pour rester plus longtemps à sa place, Kaori sortit son portefeuille.  

 

- Mademoiselle, seuls les jetons sont admis à cette table...  

 

Kaori lui adressa un de ses regards annonciateurs de massue qui effraya le malheureux croupier. Devant ces yeux flamboyants, il déglutit péniblement :  

 

- Je… Je vais faire une exception.  

 

Dans l’empressement, Kaori vida son portefeuille sur la table, c’est-à-dire le reste du salaire qu’ils avaient touché de leur cliente ce matin-même, et misa.  

Malheureusement, les deux hommes se séparèrent. La nettoyeuse jura entre ses dents.  

 

 

Première salle de jeux, 00h00  

 

Remis de leur surprise, Mick et Ryô étaient toujours assis à la même table. Mick sirotait sa coupe de champagne en écoutant distraitement les râlements et les menaces de son ami qui ne cessait de pester après sa partenaire.  

Jusqu’à ce que les deux nettoyeurs relèvent subrepticement la tête, repérant les gardes qui se mettaient discrètement en position. Mick reposa sa coupe.  

 

- Ah ! Mon comité d’accueil vient de se manifester. Navré de ne pouvoir rester plus longtemps…  

 

- Hum, répondit Ryô dans un grondement.  

 

- Ne sois pas trop dur avec ma douce Kaori. Elle a sûrement une bonne explication.  

 

- Son entêtement ? Sa stupidité ?  

 

- J’ai vu Umi-chou garer dehors. Je vais le rejoindre…  

 

- Mais c’est pas vrai ! Vous vous êtes tous donnés le mot ou quoi !? Vous voulez vraiment faire foirer mon opération !?  

 

- Sois sage !  

 

Mick se leva de table, donna un jeton au croupier en guise de pourboire puis prit nonchalamment la direction du balcon. Cinq yakusas le suivirent. Ryô vida le reste de son verre cul-sec. Alors que Mick disparaissait, deux hommes en costume s’approchèrent du nettoyeur. Ils se plantèrent derrière lui avant de prendre la parole :  

 

- Si monsieur veut bien, monsieur Nagaki désirerait vous convier personnellement à une partie de poker…  

 

Ryô ébaucha un sourire au coin des lèvres. Puis, il offrit un jeton au croupier avant de se lever et de les suivre.  

 

 

Salle d’honneur, 00h00  

 

Revenant des toilettes où il était allé se rafraîchir le visage avant sa confrontation avec le meilleur tueur du Japon, Masao allait revenir dans la salle lorsqu’un client – un gros bonnet de la mafia nipponne – l’invectiva en l’agrippant par le bras :  

 

- Qu’est-ce ça veut dire ? Que vient faire City Hunter ici ? C’est un piège que Nagaki veut nous tendre ? Qui doit être assassiné ce soir ?  

 

- Calmez-vous, monsieur Masahiko ! Mon patron est soucieux de la sécurité de ses clients, vous devriez le savoir depuis toutes ces années de fidélité ! Monsieur Nagaki a juste… à faire avec lui. Il n’y a donc rien à craindre pour votre tranquillité.  

 

- Les Gongorô ont intérêt à jouer franc-jeu avec nous sinon, ce sera la guerre !  

 

- Retournez donc profiter de votre soirée, monsieur Masahiko. Je vais vous faire servir une bouteille de cognac, qu’en pensez-vous ?  

 

L’oyabun parut rassuré et le lâcha. Juste avant de partir, il ajouta :  

 

- La fille qui vous accompagne, je savais bien que son visage me disait quelque chose…  

 

Masao se figea. Il rattrapa l’oyabun :  

 

- La fille ? Vous la connaissez ?  

 

 

00h05  

 

La porte blindée s’ouvrit et Ryô pénétra dans la salle de jeux réservée aux invités d’honneur. Là, on l’avertit qu’on le ferait appeler. Au milieu de tous ces chefs de clans ennemis qui le regardaient soit avec des yeux ronds, soit avec une haine presque palpable, il salua tout le monde d’un vague geste enjoué de la main.  

Du coin de l’œil, il distingua une mince silhouette filer en catimini vers le bar.  

Et un yakusa la suivre discrètement.  

 

 

Dès qu’elle avait vu son partenaire entrer dans la salle, le cœur de Kaori avait manqué un battement. Mortifiée, elle s’était levée de la table de baccara.  

 

- Mademoiselle, vous ne récupérez pas vos gains ?  

 

Kaori n'entendit pas : vite, rasant les murs, elle se précipita dans la partie bar en espérant trouver un refuge, une porte, n’importe quoi pour fuir. Mais rien, rien ! Prise au piège, elle tourna plusieurs fois sur elle-même. Un quinquagénaire assit au comptoir la reluqua d’un œil appréciateur avant de se lever en lissant ses cheveux. Il posa sa main sur l’épaule de la jeune femme qui sursauta comme un animal pris par surprise.  

 

- Mademoiselle, si je puis me permettre, vous êtes absolument…  

 

Kaori ne le laissa pas finir : elle l’agrippa par le poignet et l’entraina sur la piste de danse, espérant se fondre parmi les couples qui dansaient. Ébahi mais ravi de l’impétuosité de sa partenaire, le quinquagénaire se colla à elle, profitant du contact de la danse.  

Par-dessus l’épaule de l’homme, Kaori vit le nettoyeur arriver de sa démarche assurée, un peu altière, qui le caractérisait. Avec son blouson et son jean beige, il dépareillait totalement dans un endroit pareil et pourtant, tout dans son attitude paraissait se sentir à l’aise qu’importe le milieu dans lequel il évoluait ; il suffisait qu’il entre quelque part pour donner l’impression de dominer. Et en cet instant, Kaori se sentit bien désarmée.  

Pour dissimuler son trouble – et se dissimuler tout court – elle rentra au maximum la tête entre les épaules, se recroquevillant derrière son cavalier qui prit cela comme une invitation. Tout heureux d’avoir une compagne aussi entreprenante, il glissa ses mains de plus en plus bas avec un sourire béat.  

 

- Quoi ? Lâcha Kaori sous l’effet de la surprise.  

 

D’un coup de colère, elle lui écrasa les orteils de toutes ses forces et l’homme poussa une longue plainte étouffée en écartant aussitôt ses mains.  

 

- Ça t’apprendra à balader tes sales pattes ! Crapaud vicelard !  

 

- Mais je croyais que…  

 

Il n’acheva pas sa phrase larmoyante : le visage de sa cavalière venait de pâlir subitement ; lui même ne sentait plus le parquet sous ses pieds mais semblait plutôt tirer par le col dans les airs.  

 

- Va jouer ailleurs, papy dégoûtant ! J’ai à discuter avec la dame.  

 

Il retomba sur ses pieds un mètre plus loin, hébété. Levant la tête vers son agresseur, il blêmit d’un coup :  

 

- Ci… City…  

 

Sans demander son reste, l’importun dégagea en patinant sur le parquet alors que l’orchestre entamait les premières notes de Lady in the Dark.  

Pendant ce temps, Kaori se triturait les doigts, aussi mal à l’aise qu’un Umibozû au milieu d’un refuge pour chats. Elle n’osait pas le regarder en face et lui ne bougeait pas, planté devant elle, le visage impénétrable.  

 

- Oh… euh… salut Ryô… Quelle coïncidence…  

 

- Tu te fiches de moi ! Fit-il sans hausser la voix mais avec fermeté qui la rendit encore plus grondante.  

 

Soudain, Ryô tendit le bras et Kaori se protégea aussitôt la tête en fermant les yeux.  

 

- Ryô ! Tu vas quand même pas me frapper !?  

 

Sans comprendre, Kaori fut tout à coup happée et elle se retrouva dans les bras de son coéquipier.  

 

- Idiote !  

 

- Mais, qu’est-ce que tu…  

 

Elle se tut, bouche bée, quand Ryô passa ses bras autour de sa taille, ses mains se croisèrent sur la peau nue de son dos. Sans prévenir, il entama le premier pas de danse, obligeant sa cavalière à le suivre.  

 

- Ferme la bouche et arrête de me dévisager comme ça, grommela-t-il. Essaie de paraître féminine rien qu’une fois.  

 

Encore sous le choc, Kaori s’exécuta, levant timidement ses bras à hauteur des épaules massives de son partenaire. Ils évoluèrent au rythme de la musique élégante et envoûtante.  

 

- Je… Je ne sais pas si c’est une bonne chose de s’afficher ensemble, dit Kaori, les joues en feu.  

 

- Ta couverture est grillée de toute manière.  

 

- Quoi ? Mais comment…  

 

- Tu vois le charmant garçon dans le coin à gauche ?  

 

Kaori attendit que la danse langoureuse leur fasse faire un quart de tour.  

 

- Oui.  

 

- Il te suit depuis peu. Masao a compris.  

 

- J’ai pourtant fait attention, je te jure, j’ai…  

 

Ryô l’interrompit en se collant davantage contre elle à lui en faire perdre ses moyens. Il pencha la tête de manière à se retrouver tout contre la peau sensible de son cou.  

 

- Où est Reika ?  

 

- Qui est Reik… Ah, Reika ? Euh… Elle ne se sentait pas bien alors j’ai pris sa place…  

 

Froncement de sourcils.  

 

- Qu’est-ce que tu lui as fait ?  

 

Piteusement, Kaori avoua à mi-mots :  

 

- Elle dort... chez elle.  

 

Ryô soupira de contrariété et son souffle fit frémir la jeune femme complètement démunie.  

Pourquoi la torturait-il de cette manière ? Elle était partagée entre le fait d’être dans ses bras et le fait de souhaiter un autre contexte pour cette discussion qui n’obligerait pas leur deux corps à se retrouver plaqués l’un contre l’autre ; une dispute franche, yeux dans les yeux, où elle aurait pu avoir le contrôle de ses émotions et lui expliquer, massue en main, sa colère d’avoir été laissée pour compte.  

 

« Je suis sûre qu’il le fait exprès, ce mufle ! » pensa-t-elle en cherchant à contenir les frissons à la base de sa nuque.  

 

Une question la torturait. Elle osa la poser :  

 

- Tu es fâché ?  

 

- On en reparlera plus tard.  

 

Elle se mordit la lèvre inférieure :  

 

- Ça veut dire oui.  

 

- J’ai dit, on en reparlera plus tard. Est-ce que tu as appris quoique ce soit concernant un réseau de drogue ?  

 

- Non… Juste qu’une livraison doit avoir lieu à 4h00 sur les docks, quai 152, mais je ne sais pas de quelle livraison il s’agit. Et leurs plans paraissaient contrarier par ton arrivée. Ils semblaient déterminés à régler ton… problème avant.  

 

- Bien. Dès qu’une occasion se présente ou que je t’en donne l’ordre, tu sors d’ici. Tu trouveras Mick et Falcon dehors. Tu as bien compris ? Tu m’obéiras cette fois ?  

 

- Mouis…  

 

Peu convaincu, il glissa une main sur la chute de ses reins tandis que l’autre remontait pour emprisonner sa nuque. Encore plus prisonnière, elle perdit le peu de moyens qui lui restaient.  

 

- D’accord, oui, promit-elle, le souffle court.  

 

Ryô releva un peu la tête et leurs regards s’accrochèrent enfin. Un sourire satisfait flottait sur ses lèvres. Sans s’en apercevoir, ils arrêtèrent de danser.  

 

- Tête de mule… Mais ne crois pas que tu vas t’en sortir à si bon compte, Sugar Boy !  

 

À ce regard, ce surnom, malgré la menace sous les propos, Kaori était complètement sous le charme de son partenaire. Instinctivement, elle noua ses mains autour de son cou de manière à être plus proche, toujours plus proche…  

 

- Ryô… Je suis dés…  

 

Un regard insistant et doux la fit taire. Sans réfléchir, hypnotisés, ils se dévisagèrent longuement. Puis, timidement, lentement, le cœur battant à tout rompre, Kaori se hissa sur la pointe des pieds, rapprochant son visage…  

 

- City Hunter ! Et sa… charmante assistante !  

 

 


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