Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: bindy5

Beta-reader(s): Tennad

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 15 capitoli

Pubblicato: 13-02-09

Ultimo aggiornamento: 29-10-09

 

Commenti: 189 reviews

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GeneralAction

 

Riassunto: "Mesdames et Messieurs, les jeux sont faits !" Bienvenue dans l'univers des casinos ! Qui aura la meilleure main pour remporter la partie ? Une affaire où la chance peut tourner à chaque instant...

 

Disclaimer: Les personnages de "Quinte Flush Royale pour City Hunter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Quinte Flush Royale pour City Hunter

 

Capitolo 14 :: Séparation à l'Aube

Pubblicato: 12-10-09 - Ultimo aggiornamento: 12-10-09

Commenti: Bonjour à tous! Non vous ne rêvez pas, voilà bien une revenante! Navrée pour tous ces longs mois. Pour une histoire qui doit se dérouler en quelques heures... Voici donc l'avant-dernier chapitre, un grand merci à Tennad qui me booste! Bonne lecture à tous !

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15


 

3h00, Maison du Doc  

 

À moitié endormi, le vieillard traîna ses pantoufles et sa canne à travers les couloirs de son immense maison. Baillant à s’en décrocher la mâchoire, il entra dans sa bibliothèque, alluma la lumière avec mollesse, rajusta ses lunettes sur son nez aquilin puis rechercha un classeur parmi ses étagères. Ce faisant, il râla après son assistante et sa manie du rangement. Trouvant enfin ce qui l’avait tiré du lit, il s’installa à son bureau. Le Doc lut les documents sous ses yeux puis sortit une radio de sa blouse enfilée négligemment par-dessus son pyjama. Il chercha brièvement la fréquence avant d’annoncer dans l’émetteur :  

 

- J’ai les informations que tu voulais.  

 

- Je vous écoute, Doc, lui répondit le murmure nasillard de Mick à l’autre bout.  

 

- J’espère qu’elles valaient vraiment la peine de déranger un pauvre vieillard solitaire au cœur de la nuit !  

 

- Doc, je sais pertinemment ce que vous regardiez à cette heure-là !  

 

- Petit ingrat !  

 

- J’ai une autre recherche à vous demander, Doc… Il faut que vous me trouviez quelqu’un… Pour Saeko…  

 

3h30, bâtiment des gardes-côtes  

 

Les jambes croisées sur le plateau de commandes, en équilibre sur les deux pieds arrière de la chaise, Tetsû aurait dû se concentrer sur l’écran de contrôle au lieu d’y reposer ses grosses chaussures. À la place, un petit écran de téléviseur mal réglé retenait son entière attention. Des diodes vertes, orange et rouges pour seul éclairage, une large vitre ouvrant sur la baie et dont le garde-côte se désintéressait visiblement, le silence régnait en maître dans la petite pièce, parfois dérangée par les commentaires indécents de son unique résident. S’il avait été plus attentionné, Tetsû aurait remarqué les colonnes de fumée qui s’élevaient à plusieurs kilomètres de là, sur la baie au-dessus des docks. Non, pour lui le spectacle se jouait manifestement sur son écran de mauvaise qualité qui m’était en scène des corps dénudés.  

 

Un casque sur les oreilles relié au téléviseur et captivé comme il l’était, Tetsû n’entendit pas la porte du compartiment s’ouvrir lentement, révélant une forte lumière grandissante. Alerté, Tetsû sursauta violemment et se rassit correctement en éteignant précipitamment son poste. Pivotant à demi sur son siège, il fit face à l’étranger qui se tenait au seuil de la porte. Là, sa mâchoire tomba et ses yeux s’écarquillèrent comme des billes.  

 

La soudaine lumière vive détoura une silhouette féline et redoutablement sexy moulée dans un tailleur. La femme – il n’y avait pas à s’y méprendre une seule seconde – glissa négligemment, ou plutôt savamment, une main dans ses cheveux pour rejeter avec légèreté une mèche rebelle. Tetsû ne devinait pas son visage à cause du clair-obscur mais il ne doutait pas un instant qu’il avait devant lui un des plus beaux spécimens féminins qu’il lui eût été donné de voir.  

 

- Bonsoir Tetsû.  

 

Rien que sa voix le faisait frissonner de plaisir !  

 

- Gna… Ga… Goui !  

 

La divine créature s’avança alors et il resta scotché à observer sa démarche pleine d’assurance et de sensualité.  

 

- Je suis venue spécialement pour toi, Tetsû.  

 

- Pour… moi ? Répéta-t-il déglutissant.  

 

- J’ai besoin que tu fasses quelque chose... Pour me faire plaisir…  

 

Elle était suffisamment près pour qu’il se retrouve confronté à ses yeux améthyste.  

 

- Tout… Tout ce que vous voulez !  

 

- Bien, tu es un gentil garçon.  

 

Alors qu’il découvrait le magnifique visage qui s’offrait à lui, Tetsû remerciait sa bonne étoile sur tous les tons.  

Soudain, un mouvement si rapide qu’il ne réagit pas. Un sifflement dans les airs puis un objet fin et glacé contre son entre-jambe. Tetsû hurla d’une voix suraiguë à la vue du fin coutelas planté à si peu de ses bijoux de famille. N’était-il pas remis de sa surprise qu’une paire de menottes le retenait à présent uni à l’accoudoir de son fauteuil !  

 

- Pardon, j’ai omis de me présenter, lui sourit Saeko avec fausse bonhomie. Lieutenant Nogami, police criminelle de Shinjuku…  

 

Tetsû déglutit péniblement.  

Tout bien réfléchi, ce n’était pas tout à fait son jour de chance…  

 

3h50, quais de Tokyo  

 

Après les instants apocalyptiques auxquels ils venaient de survivre, les docks paraissaient anormalement calmes. Les nombreux gravats et fumés témoignaient encore de la lutte dévastatrice. Intrus parmi les ruines, le Gaviota terminait d’amarrer. Au pied la passerelle de débarquement et entouré de ses hommes rassemblés, Masao piétinait d’impatience, le visage consumé par la rage. Enfin, le capitaine du navire apparut, suivi de près par un deuxième personnage.  

 

- Ce n’est pas trop tôt ! Ça fait vingt minutes que mon garde-côte vous a signalé la présence de patrouilles et…  

 

La fin de sa phrase s’étrangla dans sa gorge. Son teint pâlit, rougit jusqu’à passer par le violet.  

 

- T… TOI !!!  

 

Derrière le capitaine, la haute silhouette se pencha sur le côté et le salua de la main en s’exprimant avec un fort accent américain :  

 

- Hi ! Content de me retrouver ?  

 

- Qu’est-ce que… Qu’est-ce que tout cela signifie ? S’insurgea le pauvre oyabun au bord de l’apoplexie.  

 

- Monsieur Angel et moi venons d’avoir une petite conversation et il vient de me faire une proposition non négligeable. Devant la preuve de votre incompétence, vous m’avez obligé à prêter attention à ses arguments, répondit le capitaine.  

 

- Cet homme, il est de mèche avec City Hunter !  

Angel échappa un petit rire amusé.  

 

- Je ne pense pas, non, démentit le capitaine. Il nous en a fait présent. N’est-ce pas, monsieur Angel ?  

 

Mick alluma sa cigarette et tira une bouffée en dardant sur le pauvre Masao un regard satisfait.  

 

- Comment est-il monté à bord ? S’étrangla-t-il. Depuis quand ?  

 

- Tu as encore bien des choses à apprendre mon p’tit gars, se moqua Mick.  

 

Serrant les poings, Masao rugit :  

 

- Je ne sais pas ce que vous a promis cet homme mais je vous certifie qu’il est de mèche avec City Hunter !  

 

- Une vieille connaissance, répondit vaguement l’Américain en chassant une poussière de sa veste. À présent, je travaille pour une importante organisation américaine. Bien plus importante que la Gongorô…  

 

En son for intérieur, Mick remercia le Doc de lui avoir fourni les renseignements nécessaires pour que son histoire paraisse aussi crédible que possible.  

 

- … Et qui a des propositions plus intéressantes à proposer à ses nouveaux partenaires, termina-t-il sur un ton pédant.  

 

- Et qui n’a plus à faire ses preuves, ajouta le capitaine. Monsieur Angel a rabattu City Hunter dans nos filets ! Quant à son efficacité… Monsieur Angel vous a retenu pendant plus d’une heure et vous n’avez jamais réussi à l’avoir malgré votre supériorité numérique… Mon choix est fait, monsieur Masao et vous comprendrez que je ne m’en remette pas à vos services.  

 

Si Masao avait un chapeau, nul doute qu’il l’aurait mangé. Subitement, il sembla redevenir maître de lui-même. Fourrant ses mains dans ses poches, il annonça :  

 

- J’admets que les négociations ont échoué… Cependant, vous m’avez suffisamment causé de torts… Je crains que vous ne mouriez ici !  

 

Aux sommets des caisses et des entrepôts encore debout, des fusils pointèrent leur canon sur les marins du Gaviota.  

 

3h50, container à bord du Gaviota  

 

Entre l’étroitesse des murs de fer, l’atmosphère moite et étouffante était bien plus supportable pour ses prisonniers que le terrible silence chargé de colère et de souffrance, écho de la dispute déchirante et fatale pour le duo. Réfugiée au fond du container, à l’opposé de celui qui était devenu un étranger en l’espace d’une heure, Kaori était assise sur le sol, les jambes repliées contre sa poitrine, le regard vide. L’obscurité lui rendait les choses plus aisées… Ainsi, elle avait la fausse impression d’un refuge autour d’elle.  

 

De l’autre côté, Ryô ne prononçait mot, lui tournait le dos, occupé à son ouvrage en aveugle. Il continuait d’arracher les lames du plancher devant les portes verrouillées. Dans sa tête, il cherchait encore à savoir comment et à quel moment leur dispute avait pris un tournant irréparable.  

 

Quand le ton avait-il changé pour se transformer en véritable rupture ? Était-ce à cause de lui ou à cause d’elle ? Était-ce dû à son « tu ne pourras jamais atteindre le niveau d’un pro » ou bien lorsqu’elle avait clairement énoncé « on ne joue plus là » ? Ou peut-être quand la discussion avait dangereusement glissé du côté privé. Car y avait-il un fossé entre professionnel et privé ? C’était là le reproche de l’un et la question de l’autre. Plus violents que les raisons, il y avait eu les mots. Une sorte de bilan de ces dernières années qui avaient tant compté des deux côtés mais dont les défauts avaient servi d’arguments forts, parfois détournés.  

Et enfin, il y avait eu une phrase malheureuse : « je t’ai suffisamment enchaînée à moi ; je ne te retiens plus », suivie par une réponse toute aussi douloureuse « je n’avais pas l’intention de continuer ». Voilà, tout avait été dit. Après cette nuit, il n’aurait plus à la protéger. D’ailleurs, elle n’aurait plus besoin de l’être à présent puisqu’elle allait quitter le Milieu…  

 

Rageusement, Ryô arracha la dernière latte du parquet. Il prit le temps de quelques secondes pour se préparer puis chercha son briquet dans sa poche. La lumière – si faible soit-elle – le confrontait à l’instant présent tant qu’à sa vie telle qu’elle serait dorénavant. Kaori était toujours là, dans ce même container, mais c’était différent. Comme si leur complicité venait de s’éteindre à jamais. Sans rien laisser paraître, le nettoyeur examina son travail, observant minutieusement les traverses en acier sous le plancher désossé. Aucune réaction de la part de sa compagne de cellule même s’il devinait son regard braqué sur son dos. Accroupi, il hésita une fois, deux fois, puis se lança, la gorge légèrement enrouée :  

 

- J’ai besoin que tu m’éclaires… Apporte les bouteilles de tequila, la vide et une pleine.  

 

Un mouvement mais toujours le silence. Kaori se releva et le rejoint, posant les bouteilles demandées à son pied. Du bout des doigts, elle accepta le briquet qu’il lui tendait en gardant fermement la tête baissée. S’activant au plus vite pour sortir du container à l’intérieur duquel la tension était devenue insupportable, Ryô vida la poudre de quelques cartouches dans la bouteille vide. Pendant ce temps, Kaori déchirait une longue bande de tissu de sa robe déjà éprouvée par sa soirée mouvementée. Toujours dans le silence le plus total, elle la lui donna et l’éclaira en mettant autant de distance entre eux que lui permettait la petite flamme vacillante. Ryô la roula puis l’imbiba d’alcool avant de l’enfoncer dans le goulot.  

 

- Prépare-toi, la prévint-il en reprenant le briquet.  

 

Kaori retourna au fond du container et se replia dans un coin comme si elle voulait se fondre dans les parois, les mains sur les oreilles. Ryô embrasa le chiffon et plaça en vitesse la bouteille entre deux traverses du sol, en direction des portes. Vite, il se précipita sur Kaori en essayant tant bien que mal de la recouvrir. Tous les deux fermèrent les yeux.  

BOUM !!!  

 

BOUM !!! Un tir au bazooka fit s’effondrer le toit entier d’un entrepôt, entraînant dans sa chute les malheureux qui avaient mal choisi leur endroit. Le calme retrouvé sur les quais explosa littéralement et des tirs fusèrent en tous sens. Sur le débarcadère, Mick trouva refuge derrière un pan encore debout et cria dans sa radio :  

 

- Saeko, à toi d’entrer en scène !  

 

Son Desert Eagle à la main, il jeta un coup d’œil à la situation : Umibozu provoquait une sacrée panique parmi les renforts de Masao qui ne savaient plus où donner de la tête. Il n’avait visiblement aucun besoin d’aide. Une terrible fusillade réprimait les rangs du capitaine qui courait se mettre à l’abri à l’intérieur de son cargo. Même s’il parvenait à s’enfuir, il n’irait pas loin : Saeko l’avait déjà devancé en plaçant un barrage de police maritime un peu plus loin dans la baie. En revanche, son rôle à lui n’était pas terminé : prenant son élan, Mick se précipita hors de sa cachette et, au mépris des balles qui volaient, il s’élança pour monter à bord et sortir ses amis de leur prison avant que le lourd bateau ait le temps de quitter la rade et avant l’arrivée de la police.  

 

- ANGEL ! Hurla Masao en épaulant son fusil à pompe.  

 

Mick tira le premier par-dessus son épaule et ne prit pas la peine de se retourner pour s’assurer s’il avait fait mouche ; il le savait déjà. La cheminée du cargo crachait une fumée noire, preuve que l’on tirait sur les moteurs pour mettre en marche l’immense masse. Sans s’arrêter de courir, Mick se servit d’un tas de caisses comme tremplin et s’accrocha à l’échelle de la coque au moment où le rafiot se détachait du quai. Quelques instants plus tard, il enjambait le garde-fou du pont encombré alors que les voitures de police envahissaient les quais dans un boucan lumineux.  

 

De loin, Umibozu écoutait Mick se targuer auprès d’un Masao dans un état de rage incommensurable. Ses instincts surdéveloppés de pro repérèrent en un rien de temps les hommes de la Gongorô embusqués sur les toits, prêts à faire feu. Épaulant son bazooka, Falcon ronchonna :  

 

- J’en ai assez de toujours faire le travail de coulisses !  

 

Avec l’adresse qui lui était propre, en un rien de temps les renforts de l’oyabun s’écroulèrent au milieu des gravats qu’il provoquait à coups de lance-roquettes et de grenades. Les plus malchanceux tombaient dans les pièges dont lui seul avait le secret.  

 

Les sirènes de police et des crissements de pneu résonnèrent bientôt au milieu du champ de bataille et Falcon jugea que son rôle s’arrêtait là. Il lui tardait de rentrer. Mick saurait se débrouiller pour la suite et Saeko… Saeko avait encore une fois eu la partie facile et s’en sortirait avec les honneurs avec pour seul souci d’esquiver les coups promis au crétin en rut perpétuel.  

 

Il tourna les talons, contournant un des rares bâtiments encore entiers, un entrepôt de pêche. De lourds filets remplis de poissons pendaient au-dessus de bassins salés. Soudain, Umibozu perçut une aura derrière lui. Avec flegme, il se retourna. Un homme de la Gongorô le tenait en joue, les mains tremblantes face au géant dans sa ligne de mire.  

 

- Bou… Bougez p… plus !  

 

- Tu vas te blesser inutilement. Ne m’y oblige pas.  

 

Le malheureux avait les genoux qui s’entrechoquaient et poussait des petits cris apeurés à mesure que Falcon s’approchait de lui, d’un pas lent, jusqu’à l’engloutir de son ombre immense. Le géant saisit le canon du revolver qui le pointait et le tordit vers le ciel presque sans effort. Le malheureux en pleura de soulagement quand son adversaire reprit sa route. Étonné d’être encore en vie, il appuya deux fois sur la gâchette de son arme difforme. Un coup de feu claqua et le yakusa, définitivement terrifié, prit ses jambes à son cou. Umibozu se tourna à demi et le laissa s’enfuir ; avec les policiers qui investissaient les moindres recoins des docks, il n’irait pas loin.  

 

Un inquiétant craquement l’alerta. Umi leva la tête en direction des lourds filets au-dessus de sa tête. Ses lunettes glissèrent légèrement sur son nez devant l’évidence qui allait s’abattre. Le filet craqua, une pluie de poulpes ensevelit le colosse. Un furieux rugissement et le tas de poulpes implosa sous la stature puissante – surtout furibonde – qui se relevait. Tout visqueux et dégoulinant, Umibozu s’apprêtait à changer d’avis concernant la clémence qu’il avait allouée à sa malheureuse victime lorsqu’un petit et quasi inaudible « miaou » le tétanisa littéralement.  

 

- Miaou !  

 

- Miaou !  

 

- Miaou !  

 

Bientôt, un petit groupe de chats attirés par l’odeur surgit de nulle part et de partout à la fois. Pétrifié, Umibozu les sentait se rapprocher, se rapprocher encore plus près jusqu’à ce que, tout à coup, un chat un peu plus audacieux vienne se frotter contre sa jambe pour lécher sa chaussure. La réaction du mercenaire ne se fit pas attendre : dans un cri inhumain, il prit ses jambes à son cou.  

 

La fumée noire qui se dégageait de l’explosion les fit tousser. Ryô se détacha du fond et donna quelques coups d’épaules pour faire sauter la dernière résistance des portes. Enfin, elles cédèrent. L’air de l’extérieur les invita à quitter au plus vite leur prison. Un rapide coup d’œil leur permit de mieux prendre connaissance de la situation.  

 

- Nous sommes à quai ! Mais… C’est Mick là-bas ! s’exclama Kaori en apercevant la chevelure blonde de son ami entre le capitaine et Masao.  

 

- Descendons.  

 

- Le bateau ! Nous devons le saborder…  

 

- Inutile, Mick doit avoir un plan de secours. Viens.  

 

Sans plus discuter, Kaori le suivit jusqu’à l’extrémité du pont.  

 

- Hep ! Vous ! s’écria une voix surprise près d’eux.  

 

Le marin n’eut pas l’occasion de rajouter autre chose ; Ryô venait de lui tomber dessus. Il tira le corps inconscient derrière une pile de container et lui retira ses chaussures puis ses vêtements.  

 

- Enfile-les.  

 

- Quoi, que je mette ces fringues puantes ?  

 

Ils échangèrent un regard face à cette réaction, étincelle de leur complicité qu’ils croyaient éteinte. S’en rendant compte, Kaori enfila le pull miteux, le pantalon trop grand, les chaussures trop larges et l’imperméable beige douteux. Enfin, elle enfonça le béret sur ses cheveux courts. Chose faite, elle se retourna vers son partenaire occupé à se pencher par-dessus le garde-fou.  

 

Tout à coup, une explosion retentit et un toit s’effondra sur le débarcadère. Comme si le monde s’embrasait soudain, des échanges de coups de feu claquèrent, à peine dissimulés par les roquettes et les grenades qui transformaient les entrepôts en champ de ruines. Kaori s’alarma :  

 

- Qu’est-ce que…  

 

Ryô ne lui laissa pas le temps de finir. Jetant une lourde chaîne par-dessus bord, il lui fit signe d’approcher. Kaori se pencha à son tour : sous le cargo, un petit bateau de pêche cognait contre les parois de fer et les bords du quai. Ryô vérifia que la chaîne était solidement fixée puis l’enjoignit à descendre la première. Alors que le débarcadère vivait une véritable guerre, Kaori se balançait à la chaîne jusqu’au misérable rafiot. Ryô la suivait de près.  

 

Des lumières rouges et blanches accompagnées de sirènes hurlantes s’approchaient du port. Accélérant, Kaori atterrit enfin sur la petite embarcation et regagna la terre ferme, courant pour se mettre à l’abri derrière… derrière ce qu’Umibozu avait bien voulu laisser. Le nettoyeur la rejoignit. Tous deux soufflèrent quelques secondes puis se retrouvèrent étrangement à se confronter une nouvelle fois. Aucun des deux ne prononça mot, l’une parce qu’elle ne trouvait pas les mots adéquats, l’autre parce qu’il s’en empêchait. Finalement, la colère aidant, ce fut Kaori qui conclut :  

 

- Parfait. Si ça doit se passer ainsi…  

 

Le cœur au bord de l’implosion, l’esprit chaotique, elle tourna les talons et s’éloigna à travers la fumée.  

 

Ryô garda son regard rivé sur son dos jusqu’à ce qu’elle disparaisse. L’espace d’une seconde, il eut l’impression de voir deux silhouettes côte à côte et habillées quasiment pareil : l’ombre de la Kaori telle qu’il la rencontra un 26 mars et celle, bien réelle, qui s’en allait. 

 


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