Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: bindy5

Beta-reader(s): Tennad

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 15 capitoli

Pubblicato: 13-02-09

Ultimo aggiornamento: 29-10-09

 

Commenti: 189 reviews

» Scrivere una review

 

GeneralAction

 

Riassunto: "Mesdames et Messieurs, les jeux sont faits !" Bienvenue dans l'univers des casinos ! Qui aura la meilleure main pour remporter la partie ? Une affaire où la chance peut tourner à chaque instant...

 

Disclaimer: Les personnages de "Quinte Flush Royale pour City Hunter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I change the colour/format of my fanfiction?

 

Usually, all fanfictions are automatically formatted to a standard format, but if you need special colours or forms, you can use the following tags. - <b>Text in bold</b> - <i>Text in italic</i> -

 

 

   Fanfiction :: Quinte Flush Royale pour City Hunter

 

Capitolo 10 :: City Hunter en fuite

Pubblicato: 31-03-09 - Ultimo aggiornamento: 31-03-09

Commenti: Hello tout le monde!!! Voici donc le chapitre 10 (déjà) qui a un peu traîné mea culpa! Merci beaucoup pour vos encouragements et un très grand merci à ma bêta qui m'a filé un sacré coup de patte!! Biz

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15


 

 

Rue derrière le Pinson d’Or, 0h45  

 

- Allez, Umi-chou ! Pleurnichait un Américain dans une jeep.  

 

Pas de réponse de son colossal compagnon.  

 

- T’es dur ! Sois un peu joueur !  

 

- Les vingt minutes sont passées, trancha Falcon.  

 

- Mais t’avais même pas accepté le pari ! T’avais juste dit « humpf » ! Ça veut dire quoi « humpf » ? Si tu avais clairement articulé « d’accord, je prends le pari », on n’aurait pas cette discussion…  

 

- Humpf !  

 

- Tu vois, tu recommences ! Le pari n’est pas valable ! Rends-moi mes deux milles yens ! s’écria Mick en sautant soudain sur Falcon pour lui soutirer le contenu de sa poche.  

 

Falcon attrapa le gêneur par le col de son beau costume :  

 

- Comporte-toi en homme, Angel ! Si tu ne voulais pas perdre, il ne fallait pas jouer !  

 

Mick se renfrogna sur son siège, les bras croisés, la mine boudeuse et marmonna quelque chose sur le manque d’humour de certains et le manque d’action.  

C’est alors que plusieurs coups de feu claquèrent et la vitre d’une porte-fenêtre à l’étage explosa. Mick saisit les jumelles. Il distingua une frêle silhouette sortir sur le petit balcon et se plaquer contre le mur, le dos courbé.  

 

- Je vois Kaori, annonça-t-il à Falcon. Ah, Ryô vient de la rejoindre. Qu’est-ce qu’il fait à ma douce Ka… Ils viennent de sauter du balcon ! Rapproche-nous, Falcon.  

 

Ce dernier enclencha le moteur de sa jeep. Un nouveau coup de feu provoqua un très bref éclat à la fenêtre brisée en retentissant dans la nuit.  

Mick reprit ses jumelles :  

 

- Ce dernier tir… Ce n’était pas eux qui étaient visés… Qu’est-ce qui se passe là-dedans ?  

 

 

Salon privé du Pinson d’or, 0h45  

 

Sur le balcon, toujours pliée en deux, les mains sur sa tête comme faible protection, Kaori entendait des râles et des bruits de lutte dans le salon. Elle se redressa pour jeter un coup d’œil : Ryô envoyait un furieux coup de poing à Masao, ramassa son Colt Python et la rejoignit en deux enjambées.  

Kaori ouvrit la bouche pour parler mais n’émit qu’une courte plainte de surprise : Ryô venait de l’attirer brusquement à lui pour la jeter sans ménagement sur son épaule comme un vulgaire sac de patates. La jeune femme avait maintenant une vue renversée sur le derrière de son partenaire.  

 

- Mais qu’est-ce que tu fais ?  

 

Ryô prit son élan ; Kaori paniqua en devinant ses intentions :  

 

- Attends, Ryô, fais pas ça !!! Tu es fou !!! Aaahhh !!!  

 

Trop tard, Ryô sauta, tenant d’une poigne ferme son précieux paquet. Kaori ferma les yeux, se sentit tombée et ressentit l’impact brutal qui lui coupa la respiration : ils venaient d’atterrir sur la terrasse du rez-de-chaussée. Une détonation à l’étage qu’ils venaient de quitter tonna. S’étant réceptionné à genoux, Ryô se redressa aussitôt et sans perdre une seconde, courut, enjamba lestement la balustrade pour dévaler un petit talus qui menait au jardin.  

Chaque pas de course cognait le menton de Kaori contre le dos de son partenaire et bien vite, elle s’écria :  

 

- Lâche-moi ! Je peux courir toute seule !  

 

- Pas avec ces chaussures, lui fit-il remarquer sans ralentir.  

 

Kaori coupa court au débat en donnant une petite tape dans le dos de son partenaire :  

 

- Ryô ! Derrière toi !  

 

Deux hommes les avaient repérés et venaient de se lancer à leur poursuite. Sans prévenir, Ryô fit un arrêt brusque et un demi-tour rapide qui donna la nausée à son curieux balluchon. Magnum au poing, le nettoyeur tira, désarmant les yakusas. Les coups de feu attirèrent leurs poursuivants en masse. Ryô reprit sa course, répondant de temps à autre aux tirs ennemis. Inquiet de ne plus entendre sa coéquipière toujours sur son épaule, il s’enquit :  

 

- Kaori, ça va ?  

 

- Je crois que je vais vomir ! Lui répondit-elle faiblement, la voix tremblante.  

 

- I… Idiote, retiens-toi !!  

 

Reclus dans un coin du parc et protégés par les ténèbres, Ryô lâcha aussitôt la jeune femme qui chut brutalement les fesses dans l’herbe. Le dos plaqué à un arbre et revolver en main, Ryô surveilla les environs, des hommes passaient non loin d’eux en criant et courant.  

Le sol ayant cessé de tanguer, toujours dans l’herbe, Kaori avala de longues bouffées d’air frais qui lui permirent de retrouver ses repères. Passant une main sur son visage, elle se sentit un peu mieux. Chancelante, elle se redressa et rejoignit son partenaire :  

 

- Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Chuchota-t-elle.  

 

- Tu avais certainement un plan pour sortir de là. Qu’est-ce que c’était ?  

 

Piquant un fard monumental, Kaori se tritura les doigts.  

 

- Euh… te retrouver, balbutia-t-elle.  

 

- Bravo, c’est réussi, grommela Ryô.  

 

Il se tourna vers elle et posa sa main libre sur l’épaule de son assistante :  

 

- Je te fais sortir d’ici et tu retrouves Mick et Umibozû.  

 

- Je peux peut-être t’aider ! Que devait faire Reika…  

 

Ryô fronça les sourcils :  

 

- N’y pense même pas ! De toute manière, le rôle de Reika se limitait au Pinson d’Or.  

 

Il soupira, évaluant la situation :  

 

- Ce n’est pas exactement ce que j’espérais mais si tes infos sont correctes, je sais comment et où les coincer. Une fois que tu seras sortie, appelle Saeko et répète-lui tout.  

 

- Mais tout seul, tu…  

 

- Je ne veux rien entendre !  

 

- Ryô…  

 

- Non !  

 

- Je peux…  

 

- Kaori, ça suffit ! N’aggrave pas ton cas !  

 

Le ton plein de reproches sur lequel il venait de s’adresser la fit taire. Satisfait d’avoir obtenu gain de cause, Ryô réfléchit :  

 

- Nous sommes proches de l’arrière du bâtiment. En arrivant, j’y ai vu une cour de service et deux camions blindés. C’est par là que tu sortiras. Nous sommes bien d’accord ?  

 

Sous son regard insistant, elle hocha la tête sans rien ajouter avec la mine d’une fillette qui vient de se faire gronder. Satisfait, il jeta un coup d’œil aux environs. Puis il demanda :  

 

- Prête ?  

 

Ôtant ses escarpins, elle lui fit signe que oui. Quelques secondes plus tard, deux ombres félines traversaient le parc.  

 

 

Cour de service du Pinson d’Or, 0h55  

 

Dans la cour arrière truffée de caisses empilées, une porte métallique encastrée dans la bâtisse s’ouvrit brusquement et les chauffeurs en poste se redressèrent aussitôt, écrasant à la va-vite leur cigarette. La cravate de travers, la chemise sortie du pantalon et les cheveux décoiffés, la démarche de Masao trahissait toute sa rage et sa nervosité. Quatre de ses hommes de main l’accompagnaient en gardant subtilement leurs distances. Les conducteurs eurent la vivacité d’esprit de ne rien faire, par peur d’énerver davantage leur supérieur.  

 

- Vous, dans les camions ! Ordonna sèchement Masao. Partez maintenant, rendez-vous aux docks…  

 

Les chauffeurs échangèrent un regard hébété. Devant l’immobilité de ses hommes, Masao rugit :  

 

- Quoi ? Quel est le problème ?  

 

L’un d’eux osa :  

 

- Monsieur Nagaki devait nous donner son accord en personne…  

 

- Nagaki est mort ! Hurla Masao. Alors faites ce que je vous dis !  

 

Un grésillement de radio derrière Masao le fit se retourner vers ses hommes de main.  

 

- City Hunter est toujours introuvable, avoua l’un d’eux avec appréhension. On pense qu’il a quitté l’enceinte. Il doit être loin à présent…  

 

Fou furieux, Masao donna un coup de poing rageur dans une remorque.  

 

- On… on va le retrouver, patron, s’empressa d’ajouter le malheureux en déguerpissant comme s’il avait le diable aux trousses.  

 

Les chauffeurs ouvrirent les remorques des camions pour y charger des caisses tandis que Masao distribuait ses ordres :  

 

- Que les équipes se préparent ! Prévenez le bateau que l’échange se fera plus tôt que prévu…  

 

- Le passeur ne peut pas manœuvrer aussi rapidement…  

Un regard de son nouveau boss suffit à convaincre le yakusa insolent qui s’isola pour passer le coup de téléphone.  

 

 

Deux paires d’yeux apparurent au-dessus d’un muret bas. De là où ils étaient, ils avaient une vue sur l’arrière des camions que les yakusas chargeaient. Ils observèrent Masao tempêter après ses hommes.  

Agenouillés sur le revêtement en béton, Kaori et Ryô guettaient leur porte de sortie pour le moment verrouillée : le haut portail ne s’ouvrirait que pour laisser sortir les camions.  

 

- Qu’est-ce que ça veut dire « Nagaki est mort » ? Chuchota Kaori.  

 

- Masao a dû profiter de la pagaille qu’on a semée pour monter en grade. Maintenant, tais-toi, je réfléchis.  

 

Ryô cherchait le moyen d’ouvrir le portail afin de permettre à sa partenaire de fuir sans attendre le départ des camions ; s’il avait été seul, il n’aurait rencontré aucune difficulté à s’en sortir mais la présence de Kaori compliquait les choses.  

 

- À ton avis, il y a quoi dans les caisses ? Reprit-elle après quelques secondes de silence.  

 

- Des armes. Les Gongorô trafiquent avec un cartel de drogue : de l’héroïne en échange d’armes pour continuer à mener les guérillas. Chacun y trouve son compte.  

 

Ryô se tut : accompagné de ses sbires, Masao venait de rentrer à l’intérieur du manoir par la petite porte métallique. Il ne restait que les chauffeurs et trois hommes qui les aidaient à charger. Enfin, le nettoyeur repéra la console qui actionnait le portique.  

 

- Reste là. Je vais ouvrir le portail. Dès que tu peux, tu coures sans t’arrêter vers la sortie.  

 

- Et toi ?  

 

- Si on est suffisamment discret, je vais les suivre.  

 

Ryô allait se lever mais Kaori le rattrapa par la manche :  

 

- Attends !  

 

Ryô s’arrêta et se tourna vers sa partenaire. Hésitante, elle bégaya :  

 

- Je… Je suis vraiment désolée, je n’ai pas réfléchi…  

 

- On en reparlera à la maison, la coupa-t-il dans un froncement de sourcils. Sortir d’ici, c’est tout ce dont tu dois te soucier pour le moment… Sois prudente, ajouta-t-il précipitamment.  

 

Sur ce, il se leva et se faufila parmi les ombres. Anxieuse, elle l’observa traverser la cour tel un fantôme. En attendant qu’il parvienne à la console de commande, Kaori se rapprocha silencieusement du portail en se dissimulant derrière les nombreuses caisses entassées.  

Jusqu’à ce qu’elle arrive au point délicat : à mi-chemin, les piles de caisses derrière lesquelles elle avait trouvé refuge se situaient à moins de trois mètres d’un des camions que les bandits chargeaient. Osant un regard, elle chercha Ryô : il n’allait pas tarder à atteindre la console. Plus que quelques mètres et…  

La porte métallique s’ouvrit brusquement, obligeant Ryô à se dissimuler dans un recoin. Masao réapparut, tapant impatiemment dans ses mains pour faire accélérer les choses. Affolée, Kaori se plaqua au maximum contre les caisses lorsque les hommes se rapprochèrent d’elle pour les charger. Le cœur battant, elle ne savait plus quoi faire : si elle bougeait, elle serait repérée ; si elle ne bougeait pas, elle serait également découverte…  

C’est ce moment que choisit Masao pour rassembler tout le monde autour de lui afin de donner ses instructions. Haletant comme si elle venait de courir un cent mètres, Kaori ferma les yeux un instant.  

Une main s’abattit sur son épaule.  

Le cœur au bord des lèvres, elle faillit hurler mains une seconde main la bâillonna.  

 

- Ne crie pas ! C’est moi !  

 

Ouvrant les yeux, elle se retrouva nez à nez avec son partenaire. Il la lâcha.  

 

- Pauvre crétin ! J’ai cru mourir d’une attaque !  

 

- Chut !  

 

Essayant de freiner les battements effrénés de son cœur encore sous le choc, elle murmura :  

 

- Qu’est-ce qu’on fait ?  

 

Ryô grimaça :  

 

- Nous n’avons guère le choix. Suis-moi.  

 

Profitant de la diversion inconsciente que Masao leur offrait, ils quittèrent leur cachette pour s’avancer vers le camion. Là, sans la concerter, Ryô hissa sa compagne dans le camion avant d’y grimper lui-même. Il l’entraîna vers le fond.  

À ce moment, des claquements de portières les avertirent que le départ était proche. Vite, Ryô plaqua Kaori au sol et s’allongea à moitié sur elle pour dissimuler leurs corps derrière les caisses. Les yakusas refermèrent le battant coulissant du camion, les plongeant dans l’obscurité.  

Les deux partenaires n’osaient plus bouger alors que la remorque tremblait sous la mise en marche du moteur. Le camion toujours au point mort, n’ayant pour seule luminosité que le néon défectueux d’un bouton de commande, ils attendirent, ne se fiant qu’aux sons extérieurs et aux mouvements.  

Du moins essayaient-ils.  

Car en vérité, Ryô était davantage déconcentré par la poitrine de sa partenaire dont il avait le nez pratiquement collé dessus tandis que Kaori avait le souffle coupé par cette soudaine promiscuité. Gênée, Kaori bougea, rompant la rêverie de son compagnon. Ryô se redressa et s’assit, le dos contre une caisse, un genou plié. Kaori se releva. Elle ouvrit la bouche pour parler mais n’en eut pas l’occasion, soudain projetée contre le nettoyeur : le camion venait de démarrer brusquement.  

Pour le coup, Kaori était affalée sur Ryô. Elle s’était cognée la joue contre son épaule massive mais ne bougea pas pour autant : instinctivement, Ryô avait voulu la retenir et il la tenait à présent enlacée contre lui, ses mains fermes sur la peau nue de son dos. Elle se redressa un peu, prenant appui sur son torse et ils se dévisagèrent, bouche bée.  

Depuis la découverte de Kaori au Pinson d’or, les deux partenaires n’avaient guère eu l’occasion de se regarder dans les yeux et par cet échange non prémédité, il leur sembla se découvrir vraiment. La complexité de la situation, le stress des derniers moments, les explications à venir sur les raisons de leur présence mutuelle, la colère et la frustration qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre, cette tension attractive entre eux exacerbée par cette danse interrompue… tout sembla ressurgir et se mélanger à cet instant précis.  

Complètement interdite, Kaori ne parvenait plus à penser correctement. En raison de la faible ampoule orange, ils se devinaient plus qu’ils ne se voyaient et cet état de promiscuité inattendue accentuait considérablement l’effet électrique qui les animait déjà.  

Jusqu’à ce qu’une constatation fasse réagir Kaori.  

 

- Ryô, échappa-t-elle dans un souffle.  

 

Loin de le sortir de sa contemplation, le ton intime de sa voix renforça les sensations que cette position insufflait à Ryô.  

 

- Euh, Ryô…  

 

Le timbre de la jeune femme avait changé, exprimant davantage de l’embarras. À contrecœur, il consentit enfin à revenir à la réalité. Kaori baissa le regard entre eux et Ryô suivit le mouvement, tout heureux de distinguer les jolies cuisses nues qui enserraient son bassin.  

Et il comprit. D’un mouvement affolé, il s’écarta d’un bond, faisant basculer sans ménagement Kaori sur le côté.  

 

- A… abrutie, t’imagine pas des choses ! C’est ton Lawman dans ma poche !  

 

Pour confirmer ses dires, il sortit le pistolet et le lui rendit. Grommelant, Kaori se frotta le coude sur lequel elle était tombée.  

 

- C’est ça, j’te crois ! Je sais ce que j’ai senti !  

 

- Tu… tu racontes n’importe quoi !  

 

- Je te vois suffisamment en rut toute l’année pour reconnaître ton mokkori en mode pervers !  

 

Le visage de Kaori s’illumina soudain d’un sourire victorieux :  

 

- Alors comme ça, je fais de l’effet à monsieur !  

 

- Patate, tu te fais des films !  

 

- Allez, arrête de nier ! Dis-le que cette robe te fait de l’effet !  

 

À la manière d’un gamin boudeur, Ryô croisa les bras sur sa poitrine en évitant de la regarder :  

 

- Y a bien que la robe qui fait de l’effet ! Et puis d’abord, tu l’as acheté où cette fripe ridicule ?  

 

Vexée, Kaori croisa elle aussi les bras.  

 

- Cette « fripe ridicule » n’est pas à moi ! Elle est à Reik…  

 

Kaori se tut aussitôt, plaquant sa main sur sa bouche : involontairement, elle venait de rappeler la situation dont elle était responsable. Appréciant l’alternative, Ryô ne se priva pas pour saisir la perche :  

 

- Ça aussi tu l’as usurpée à Reika !  

 

- Le moment est mal choisi pour en parler, tu ne crois pas ? balbutia-t-elle d’une petite voix.  

 

- Je compte bien mettre les choses au clair !  

 

Là, il était sérieux. Kaori se tritura nerveusement les mains.  

 

- Comment allons-nous faire quand ils vont ouvrir la porte ?  

 

- J’y travaille, maugréa le nettoyeur.  

 

Ils restèrent silencieux quelques instants, ballotés par les remous du camion. Puis Kaori reprit :  

 

- Masao aurait tué Nagaki alors ?  

 

- Avec City Hunter au Pinson d’Or, c’était l’occasion rêvée pour lui. Les Gongorô risquent de ne pas m’avoir à la bonne durant un petit moment ; c’est le second oyabun du clan que je suis sensé avoir descendu.  

 

Nouveau silence. Pour la seconde fois, Kaori le rompit :  

 

- Comment as-tu su pour mon Lawman ?  

 

- ... Je l’ai senti quand on dansait.  

 

- Oh…  

 

Kaori bénit la pénombre qui dissimulait ses joues rouges : sans l’intervention des yakusas, elle l’aurait embrassé, ils le savaient tous les deux.  

 

- Et toi, c’est quoi cette histoire de tentative d’homicide sur officier de police ?  

 

En quelques mots, la jeune femme lui résuma l’agression dont Saeko avait fait l’objet en début d’après-midi. Puis, elle attendit avec une certaine appréhension la suite. L’heure des explications n’allait pas tarder, elle le sentait.  

Mais non, rien. Ryô demeurait murer dans le silence, immobile et fermé comme la pierre.  

Kaori dévisageait son partenaire avec une anxiété grandissante. À présent, la culpabilité la rongeait bien plus que sa colère qui l’avait entraîné dans cette histoire. Cette fois-ci, elle était allée trop loin, elle en prenait conscience. Et Ryô qui ne disait toujours rien ! Ce mutisme était pire qu’une franche dispute. La dernière fois qu’il avait mis autant de distance entre eux remontait à quelques années, lorsqu’elle l’avait suivi alors que le Renard d’Argent en voulait à sa vie ; ce triste soir où elle avait trouvé refuge chez le Doc en comprenant que Ryô ne voulait plus d’elle comme assistante. À cette idée, elle sentit comme une pierre dans son estomac : alors c’était ça ? Il ne voulait plus d’elle ?  

Véritable cri du cœur, elle s’énerva :  

 

- Qu’est-ce que tu attends ? Dis-le !  

 

Ryô sortit de sa léthargie :  

 

- Dire quoi ?  

 

- Que j’ai mal agi, que je suis une idiote impulsive, que je ne réfléchis pas à la portée de mes actes, qu’on se retrouve dans cette situation par ma faute, que…  

 

- Kaori, stop ! Crois-moi, je me ferais une joie de te répéter tout ça une fois qu’on sera rentrés.  

 

Ils se turent.  

Tout à coup, Kaori baissa la tête en se repliant sur elle-même. Elle dissimula son visage entre ses mains. Décontenancé, Ryô hésita longuement, gêné autant que culpabilisé. D’accord, il était véritablement en colère mais il ne s’attendait pas à ce qu’elle pleure, ce n’était pas son genre. Et surtout pas maintenant, alors qu’il devait réfléchir à un moyen de sortir de là. Alors, maladroitement, il posa main sur l’épaule de sa compagne :  

 

- Ce n’est pas une raison pour pleurer ! Ne t’inquiète pas, je vais trouver une solution …  

 

- Ce n’est pas ça, renifla la jeune femme.  

 

- Ah non ? S’étonna Ryô, abasourdi.  

 

Elle éclata en sanglots sans se cacher :  

 

- J’ai misé tout notre argent !!! On n’a plus un sou !!!  

 

Une libellule passa derrière Ryô qui essayait de capter les mots de sa partenaire. Puis il s’écria :  

 

- Je le savais ! C’est moi qui aurais dû prendre ce chèque ! On ne peut vraiment pas te faire confiance !  

 

Kaori releva aussitôt la tête, les yeux flamboyants.  

 

 

Le chauffeur suivait le camion de devant, cigarette au bec. Son coéquipier réglait les stations de radio quand un soudain BOUM suivi par un tressautement de la remorque les fit crier de surprise.  

 

- Conduis plus doucement ! grogna le passager. T’as fait tomber une caisse !  

 

 

Malgré l’heure, la circulation restait encore un peu encombrée et les rues se perdaient sous les flots de phares éblouissants et écarlates. Pourtant, à distance raisonnable d’un cortège de camions et de voitures noires, une jeep suivait consciencieusement les véhicules avec à son bord, un ancien mercenaire concentré sur sa conduite et un nettoyeur américain particulièrement critique qui commençait sérieusement à énerver son partenaire. Falcon priait en silence pour que le voyage ne s’éternise pas davantage où il ne répondrait plus de rien.  

Ne voyant pas sortir City Hunter du Pinson d’Or, Falcon et Mick avaient choisi de suivre le convoi suspect, se doutant qu’ils y retrouveraient leur duo de nettoyeurs.  

Et qu’ils allaient enfin sortir de l’ombre pour entrer à leur tour dans la partie.  

 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de