Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: bindy5

Beta-reader(s): Tennad

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 15 capitoli

Pubblicato: 13-02-09

Ultimo aggiornamento: 29-10-09

 

Commenti: 189 reviews

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GeneralAction

 

Riassunto: "Mesdames et Messieurs, les jeux sont faits !" Bienvenue dans l'univers des casinos ! Qui aura la meilleure main pour remporter la partie ? Une affaire où la chance peut tourner à chaque instant...

 

Disclaimer: Les personnages de "Quinte Flush Royale pour City Hunter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Quinte Flush Royale pour City Hunter

 

Capitolo 9 :: Dame et Roi de Coeur

Pubblicato: 23-03-09 - Ultimo aggiornamento: 26-03-09

Commenti: Bonjour à toutes et à tous!!! Voici la suite avec un chapitre qui compte parmi les pivots de cette fic. J'espère qu'il vous plaira autant que les autres et mille mercis pour vos reviews sur les chap précédents! Un grand merci à ma Tennad!!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15


 

 

Jardins du Pinson d’Or, 0h05  

 

- Attrapez-le !  

 

Les yakusas couraient après l’ombre qui venait de sauter du balcon. Des aboiements de chiens furieux traquaient l’Américain. Un faisceau de lampe le rasa ; Mick se plaqua contre un arbre.  

 

- Par-là ! Arrêtez-vous ou je tire ! Je suis sérieux !  

 

Dos au tronc, Mick échappa un petit rire moqueur :  

 

- Tu as le sens de l’humour, toi !  

 

Un coup de feu, une balle qui siffla aux oreilles du nettoyeur. Une main sur ses cheveux plaqués, Mick souffla :  

 

- Réflexion faite, peut-être pas !  

 

De nombreux pas accoururent, des mâchoires canines claquèrent et les cliquetis familiers d’armes pointées résonnèrent. De multiples lampes-torches se braquèrent dans sa direction. Mick baissa le regard sur les ombres dévoilées et se concentra.  

 

- Sors de là, les mains bien en vue !  

 

Aucune réponse, pas un mouvement. Les yakusas échangèrent un regard nerveux. Soudain, l’Américain cria en anglais d’un ton enjoué :  

 

- Four !  

 

- Hein ? Quatre quoi ? S’étonnèrent les bandits.  

 

- Quatre occasions ! Je vais apparaître quatre fois et ce seront les quatre uniques occasions que vous aurez pour me maîtriser. Ready guys ?  

 

- Enfoiré ! S’entendit-il répondre.  

 

Un sourire en coin des lèvres, il donna le départ du jeu :  

 

- One !!  

 

Les deux hommes les plus à droite poussèrent un hurlement soudain. Les lampes se pointèrent dans leur direction pour les découvrir à terre.  

 

- Two !!!  

 

À l’autre bout du rang, un yakusa poussa une plainte étouffée tandis qu’un autre embrassa violemment une fontaine sur pied.  

 

- Haha! Par ici!  

 

Les deux chiens glapirent et celui qui les tenait en laisse fut réduit au silence.  

 

Épouvanté, le dernier yakusa qui restait , gémissait en braquant son arme partout autour de lui. Tout à coup, une silhouette se planta devant lui avec un visage souriant :  

 

- And four ! Good night !  

 

- Aaahhh !!  

 

Debout au milieu de ses victimes assommées et des chiens attachés ensemble par les pattes, Mick se frotta les mains puis se lissa les cheveux. Une minute plus tard, il était sorti.  

 

 

Assis au volant de sa jeep, Umibozû ne broncha pas quand la portière côté passager s’ouvrit et qu’un individu se jeta sur le siège, inclina le dossier avant de croiser ses mains derrière sa nuque.  

 

- T’es gonflé, Umi-chou ! T’aurais pu venir m’aider !  

 

Falcon se contenta d’un grognement :  

 

- Humpf ! Les aider eux plutôt ! J’aurais été débarrassé de ta tronche de blondinet !  

 

- Ttsss ! Tu sais, il faut vraiment que tu prennes des cours d’amabilité… Sinon, pourquoi t’es là ? Ne me dis pas que c’est toi qui as encouragé Kaori à venir ?  

 

Aucune réponse. Mick soupira.  

 

- T’es vraiment un type ennuyant, Umi-chou !  

 

Falcon lui balança une paire de jumelles.  

 

- Dis-moi ce que tu vois du côté de la cour de service.  

 

- J’ai pas un bon angle. Rapproche-nous. De toute manière, il vaut mieux que nous nous tenions prêts à leur offrir une sortie. Je te parie 2000 yens qu’il y aura bientôt du grabuge !  

 

Umibozû enclencha le starter. Soudain, Mick s’accrocha au siège, mal à l’aise :  

 

- Umi-chou, loin de moi l’idée de remettre en doute tes capacités, mais j’avoue que je serais plus rassuré si ce n’était pas un non-voyant qui conduisait…  

 

Falcon enclencha la première et déboîta sur la rue.  

 

 

Pinson d’Or, bar de la salle d’honneur, 0h10  

 

- City Hunter ! Et sa… charmante assistante !  

 

Le retour brutal à la réalité leur fit l’effet d’une douche froide.  

Kaori papillonna plusieurs fois des paupières avant de s’éloigner d’un pas brusque de son partenaire. Les joues écarlates, le regard fuyant, elle noua ses bras derrière son dos.  

Quant à Ryô, il se ressaisit plus rapidement, glissant une main dans sa poche de pantalon, le visage professionnel. En son fort intérieur, il maudissait son inattention : une telle erreur aurait pu lui coûter cher, autant à lui qu’à Kaori ; par ailleurs, c’était bien de la faute de sa partenaire s’il avait été aussi négligeant !  

Alors que l’orchestre achevait Lady in the Dark, les autres danseurs s’étaient effacés de la piste devant l’entrée en masse d’un groupe de personnes. Au milieu de cinq hommes en costume, un homme de petite taille, assez replet, le teint un peu blafard et des lunettes aux verres légèrement teintés, dévisageait City Hunter. Derrière Nagaki, son bras-droit Masao dardait sur Kaori un lourd regard noir ; visiblement il n’appréciait pas de s’être fait avoir.  

L’oyabun fit un pas en avant et tendit la main.  

 

- Vous n’avez pas changé depuis notre dernière rencontre.  

 

- Confrontation serait un mot plus juste.  

 

Kaori leva vers son coéquipier des yeux étonnés ; Ryô ne lui accorda pas d’attention. Nagaki tendit la main au nettoyeur. Les deux hommes se jugèrent du regard. Enfin, Ryô accepta la poignée de main.  

 

- Si j’ai bonne mémoire, nous ne nous sommes pas revus depuis plus de huit ans, parrain.  

 

Sans lui lâcher la main, Nagaki sourit en levant son index libre vers le ciel :  

 

- Neuf ans en vérité. Finalement, j’ai une dette envers vous : si vous ne vous étiez pas … chargé de l’ancien oyabun des Gongorô, je n’occuperais pas son poste aujourd’hui !  

 

- Le crime a la tare de toujours profiter à quelqu’un.  

 

Ne soutenant plus ces prunelles noires qui semblaient le sonder jusqu’à l’âme, Nagaki abandonna enfin sa main.  

 

- Ce bar est trop bruyant ! Peut-être qu’un endroit plus calme conviendrait mieux à la conversation…  

 

- Je doute que nous ayons le choix.  

 

Nagaki tourna les talons, invitant City Hunter à le suivre. Une main dans la poche intérieure du veston, ses hommes se tenaient de part et d’autre du couple pour ne leur laisser aucune échappatoire. L’air profondément malveillant, Masao ne lâchait pas la jeune femme des yeux. Le remarquant, Ryô saisit le bras de Kaori pour l’entraîner à sa suite et surtout, pour l’avoir près de lui. Surprise, Kaori faillit trébucher sur ses escarpins par ce geste un peu brusque mais s’empressa de calquer son pas sur celui de son partenaire. Grimaçant, Masao se cala derrière eux.  

Sous les regards lourds de l’assistance, tantôt tirant une grosse bouffée sur leur cigare, tantôt la tête braquée dans leur direction, l’équipe City Hunter fut entraînée vers une lourde draperie qu’un employé s’empressa de tirer, découvrant une porte en boiserie. Nagaki les précéda, pénétrant dans une pièce aux dimensions plus raisonnables que les précédentes. À peine furent-ils tous entrés que la porte se referma sur leur passage. Ryô n’avait pas lâché Kaori. Devant eux s’offrait un salon avec mini bar, un écran plat incrusté dans le mur et une table de jeux et une autre de billard.  

Nagaki se tourna vers Ryô, la main tendue.  

 

- Je ne voudrais pas paraître mauvais hôte mais vous conviendrez que, compte-tenu de votre réputation – et pour vous avoir vu à l’œuvre –, je préfèrerai que vous déposiez votre arme.  

 

Les yakusas entourèrent le couple. Kaori frissonna. Nagaki, lui affichait toujours un faux air de bonhomie. Ryô plongea la main dans son blouson et prit son Magnum. Autour de lui, les doigts se crispèrent sur les crosses dissimulées sous les vestes. D’un geste maîtrisé (que Kaori qualifia plutôt de prétentieux), le nettoyeur retourna son Colt Python dans sa main avant de le poser sur le comptoir du bar sous les regards méfiants et à cran. À moitié assis sur le billard, Masao ne cachait pas son semi-automatique. Mi-rassuré mi-prudent, Nagaki tapa dans ses mains :  

 

- Une conversation autour d’une table de poker, cela vous tente-t-il ?  

 

- Voilà qui promet une partie intéressante, parrain.  

 

Un des yakusas ôta sa veste pour jouer le rôle du croupier tandis que Nagaki prenait place à la table de poker. Ryô s’assit en face de l’oyabun. Kaori s’assit près de lui… et attira tous les regards, y compris celui de son partenaire. Devant tous ces yeux interdits braqués sur elle, Kaori haussa les épaules :  

 

- Quoi ?  

 

Nagaki toussota. Sur un signe de son chef, le croupier expliqua :  

 

- Seuls les joueurs sont acceptés à la table, mademoiselle.  

 

- Et alors ? Je peux bien participer moi aussi, s’offusqua-t-elle.  

 

Ryô échappa un petit rire gêné et se pencha vers sa coéquipière :  

 

- Euh non… tu ne peux pas.  

 

- Pourquoi ? C’est quoi ce sexisme ? Vous vous croyez aux temps de la prohibition ou quoi ?  

 

- Kaori, s’il te plaît… chuchota Ryô de plus en plus mal à l’aise.  

 

- Servez un verre à la demoiselle, exigea Nagaki en claquant des doigts.  

 

- Pff ! Ça se la joue, c’est tout ce que c’est capable de faire…  

 

- Mais tu vas arrêter ! S’énerva Ryô.  

 

Vexée, Kaori consentit enfin à obéir. Elle se leva, tourna les talons et choisit d’aller ruminer le plus dignement possible sur le canapé en cuir blanc. Attrapant au passage le verre de Martini sur le plateau qu’on apportait, une canne de billard dans une main, de l’autre Masao le tendit à la jeune femme. Kaori l’accepta mais se leva aussitôt, prétextant faire le tour de la pièce pour contempler les multiples toiles et estampes accrochées aux murs. Plus elle mettrait de distance entre elle et le second de l’organisation, mieux ce serait.  

 

À la table, une fois la mise au centre du plateau, Nagaki fit couper le jeu à son adversaire avant de distribuer les cartes.  

 

- Alors, Saeba, pourquoi vous êtes-vous invité au Pinson d’Or ?  

 

- Simple affaire en cours.  

 

L’oyabun cessa de trier ses cartes :  

 

- Ce n’est pas une commande d’assassinat, j’espère ?  

 

- Vous n’avez pas la conscience tranquille, parrain ? Ironisa le nettoyeur.  

 

Nagaki attendit qu’un de ses hommes allume son cigare, tira une large bouffée et invita son ennemi à en prendre un. Ryô refusa d’un signe de tête, préférant ses cigarettes.  

 

- Je suppose qu’un homme de votre trempe doit répondre à beaucoup de demandes…  

 

Ryô ouvrit la bouche pour répondre mais une voix grincheuse près du mur le devança :  

 

- Si seulement ça pouvait être vrai !  

 

Ryô jeta un regard noir à sa partenaire qui lui tournait le dos. Puis il reporta son attention à son interlocuteur :  

 

- Vous pensez qu’on m’a engagé pour vous tuer, parrain ?  

 

- Ce ne serait pas le premier tueur à gages que l’on place sur mon chemin ! Mes ennemis sont nombreux…  

 

Ils abattirent leurs cartes. Le croupier annonça :  

 

- Paire aux valets bat paire aux neuf. Monsieur Saeba remporte la main.  

 

Il poussa les jetons vers le gagnant et les joueurs misèrent plus haut. L’oyabun reprit en regardant ses cartes :  

 

- Alors, qui est votre commanditaire ? Quel chef d’organisation adverse ?  

 

- Vous pensez à une personne en particulier ?  

 

- Beaucoup voudraient s’approprier la partie des docks que je contrôle. De plus, cet établissement représente une véritable mine d’or !  

 

- Ainsi que vos réseaux. J’ai entendu dire que les affaires tournaient plutôt bien… en particulier depuis l’arrivée de ce nouveau cartel.  

 

Nagaki tira une bouffée en fixant son adversaire dans les yeux :  

 

- Un nouveau cartel ? Encore un ? Pas entendu parler…  

 

- Les Gongorô ont toujours eu une place de choix dans ce genre de trafic… et prêts à tout pour la conserver.  

 

- Jusqu’à la tentative de meurtre sur un officier de police pas plus tard qu’aujourd’hui, se mêla Kaori en se tournant vers l’oyabun.  

 

Sa déclaration figea la scène un instant. Ryô haussait un sourcil étonné. L’oyabun rompit le silence :  

 

- Vous êtes plutôt bien informés, je le reconnais.  

 

Kaori adressa une petite moue suffisante à son partenaire, fière de l’avoir bluffé. L’alcool la rendait audacieuse.  

 

- Ainsi donc, cela concerne le cartel d’héroïne, déduisit Nagaki.  

 

Kaori se mordit la lèvre inférieure.  

« Oh non ! Pourvu que je n’ai pas encore commis de bourde ! »  

Relevant la tête de son jeu, Ryô annonça qu’il se couchait pour cette main. Satisfait, Nagaki sourit en coin.  

 

- Il semblerait que vous ayez fait des réseaux de drogue votre chemin de croix, Saeba.  

 

Le nettoyeur prit le temps de tirer une bouffée sur sa cigarette avant de répondre :  

 

- Jusqu’où êtes-vous prêt à monter la mise ?  

 

- C’est que nous verrons.  

 

 

Salon privé du Pinson d’Or, 0h40  

 

Cela faisait près de vingt minutes que Nagaki et Ryô s’affrontaient et les gains voyageaient entre un côté de la table et l’autre.  

Vingt minutes interminables pour Kaori qui en était à son deuxième Martini mais à son septième verre de la soirée. L’alcool, l’angoisse de se retrouver au milieu de ces yakusas, la surveillance à peine dissimulée de Maso qui jouait au billard, le flegme de Ryô, l’appréhension des explications à venir s’ils sortaient de là, la transe dans laquelle la danse les avait plongés… bref, tout se mélangeait et lui mettait les nerfs à fleur de peau.  

Malgré la légèreté de sa tenue, elle avait chaud ; appuyée contre la porte-fenêtre qui donnait sur un petit balcon pour chercher la fraîcheur de la vitre, Kaori appliqua son verre glacé contre la peau de son cou en fermant les yeux.  

Son geste attira aussitôt tous les regards masculins : les gardes oublièrent leur mission, la queue de billard que tenait Masao ripa sur le tapis, le croupier perdit le fil du jeu et Nagaki se retourna. Ryô, lui, avait juste à tendre un peu le cou pour observer le tableau inconscient qu’offrait sa partenaire. Dans l’ombre des lampes tamisées, les lumières de la ville accentuaient l’expression de son visage et les moindres courbes de sa posture. Lorsqu’elle échappa un soupir, tous déglutirent. N’entendant plus un bruit, ni le froissement des cartes, ni les heurts des boules de billard, la jeune femme rouvrit les yeux.  

Aussitôt, les hommes reprirent leur activité en cours. Nagaki ramena promptement sa tête vers la table. Au passage, il croisa le regard soudain très sombre de son adversaire ; il jugea préférable de revenir s’intéresser à la partie plutôt qu’à la demoiselle du nettoyeur.  

En revanche, Masao ne capta pas l’avertissement de City Hunter : il abandonna son jeu pour traverser la pièce et se rendre auprès de Kaori. Le voyant approcher, méfiante, celle-ci quitta sa place, son verre à la main, pour contourner la table des joueurs. Masao revint sur ses pas. N’ayant pas le choix, ils se croisèrent près de la table de billard. Sans en donner l’impression, Ryô les épia, redoublant de vigilance. Masao s’approcha de la jeune femme.  

 

- Vous avez presque failli m’avoir, Reika.  

 

Ryô retint un sourire : Reika ?  

 

- J’ai l’habitude des esprits agités et des hommes à la libido incontrôlable !  

 

Son sourire mourut aussitôt. Se tournant à demi vers Kaori, Ryô lui adressa un regard plein de reproches qu’elle soutint sans sourciller. Masao approcha ses doigts de l’épaule de la jeune femme :  

 

- Je peux fermer les yeux pour cette fois. Reprenons à zéro si vous…  

 

Kaori stoppa son geste d’une tape vigoureuse.  

 

- Bas les pattes, répugnant cafard !  

 

La voix de Ryô s’éleva :  

 

- Si tu la connaissais un peu plus, ça m’étonnerait que tu veuilles approfondir tes relations avec elle, Masao… Uuucchhh !!!  

 

Sous les yeux exorbités des yakusas, une boule de billard venait de lui heurter violemment l’arrière du crâne et il tomba le menton sur ses jetons.  

 

- C’est vraiment une femme dangereuse, couina-t-il.  

 

Masao s’écarta d’un bon mètre tandis que Kaori se félicitait de son lancer par une gorgée de Martini. Nagaki étala ses cartes sur le tapis. Le croupier annonça :  

 

- Brelan de rois gagnant. Monsieur Saeba remporte la mise.  

 

L’oyabun ragea ; il commençait à perdre la partie.  

 

- Monsieur Saeba, cela vous dirait-il de miser autre chose que de l’argent ? Par exemple, si nous misions au prochain tour vos informations contre votre situation ? Qu’en pensez-vous ?  

 

- J’en pense que le jeu gagnerait en attrait. Début des enchères : le but de ma présence contre le nom du cartel.  

 

- Cela me semble équitable.  

 

Ce soudain changement des règles provoqua une perturbation dans l’atmosphère : déjà menaçante, une soudaine poussée d’adrénaline semblait faire frémir la pièce. Kaori se rapprocha de Ryô tandis que Masao rejoignait le bar où reposait le Colt Python du nettoyeur et avoir ainsi une vue d’ensemble sur la table de poker.  

Le croupier distribua deux cartes à chacun puis découvrit les trois cartes devant lui. Ryô regarda ses cartes : il n’avait rien. Kaori jeta un coup d’œil au jeu de son partenaire et ses doigts se crispèrent sur le pied de sa coupe. Nagaki eut un petit sourire en coin devant sa main.  

 

- Check, annonça-t-il.  

 

- Suivi, répondit Ryô. Le nom de mon client contre le nom du vôtre.  

 

L’oyabun acquiesça. Le croupier déposa une nouvelle carte. Ryô avait une paire de huit. Très insuffisant.  

 

- Je me couche, déclara Ryô.  

 

Nagaki éclata d’un rire vainqueur, présentant deux paires. Derrière Ryô, Kaori marmonna, les lèvres collées à son verre :  

 

- C’était prévisible, t’as joué comme un pied ! Moi j’aurais fait mieux …  

 

Grondant, Ryô lui arracha son verre des mains et avala son contenu cul-sec pour ne pas qu’elle le récupère.  

 

- T’as trop bu, tu ne sais plus ce que tu dis !  

 

Elle lui décrocha un coup de poing sur la tête.  

 

- Crétin à l’égo démesuré ! Ça se voyait que cet idiot ne bluffait pas ! Il ouvre des yeux comme un merlan frit quand il a un bon… ffgmmhm !!!  

 

Ryô venait de plaquer sa main sur la bouche de sa partenaire :  

 

- Mais tu vas la fermer deux minutes ! Fiche-moi la paix !  

 

- Moi j’ouvre les yeux comme un merlan frit ? Balbutia Nagaki en se montrant du doigt, les yeux écarquillés, tandis qu’une libellule passait derrière lui.  

 

- Laisse-moi faire, rajouta Ryô à sa tortionnaire en se frottant la tête.  

 

Nagaki lui rappela :  

 

- Mes gains, monsieur Saeba.  

 

- Pour cette affaire, je travaille pour mon propre compte. Donc mon client… n’est autre que moi-même.  

 

Échangeant un regard avec son patron, Masao échappa à mi-voix :  

 

- Baratin !  

 

Nagaki reprit :  

 

- Dernière manche : un tapis comme enchère. Si vous la gagnez, je vous dis tout ce que vous voulez entendre. Si je l’emporte… je crains que la place du n°1 du Japon devienne vacante.  

 

- Marché con…  

 

- Pff ! Comme si vous alliez sagement nous laisser partir si Ryô remporte cette manche ! Le coupa Kaori, les bras derrière son dos.  

 

Ryô sentit la colère bouillonner dans ses veines. Il se retourna franchement vers Kaori et hurla :  

 

- TAIS-TOI !!! Ferme-la ! Vieille bourrique ! Ou je te mise avec !  

 

- Si tu fais ça, c’est moi qui te tue !  

 

- Ne me tente pas plus !  

 

Les yakusas échangèrent des haussements d’épaules sidérés devant le comportement de leurs captifs. Se sentant légèrement oublié, Nagaki tenta un timide et quasi inaudible :  

 

- Youhou ! Je suis là !  

 

Finalement, Kaori tourna le dos pour bouder. Ryô se rassit mieux sur son siège, s’adressant à lui-même.  

 

- Non mais ! C’est qui le patron !  

 

Devant le regard foudroyant qu’elle darda sur lui, Ryô eut un mouvement de recul en projetant ses mains devant lui, une goutte de sueur roulant sur sa tempe :  

 

- J’ai rien dit, Ka… Reika chérie ! Retira-t-il nerveusement.  

 

- Euh… Monsieur Saeba… Concernant notre affaire…  

 

- Ça va ! Il a dit qu’il était d’accord ! Rugit Kaori.  

 

- Euh… Merci, mademoiselle…  

 

Discrètement, l’oyabun agita la main avec un air qui disait « pas commode ».  

 

- À qui le dites-vous, approuva Ryô dans un chuchotement.  

 

Nagaki lui fit signe de se pencher vers lui ; Ryô s’exécuta :  

 

- Euh… vous n’étiez pas sérieux quand vous disiez la rajouter à la mise ?  

 

- Vous croyez quoi ? Bien sûr que je suis sérieux !  

 

Une massue de 100 tonnes l’encastra dans la moquette rouge, faisant dresser les cheveux sur la tête des yakusas ; Masao avait carrément sauté derrière le comptoir. Effondré sur son siège, Nagaki s’épongea le front avec un mouchoir :  

 

- Monsieur Saeba, je crois qu’on va en rester à la mise de départ…  

 

Ses hommes acquiescèrent vigoureusement de la tête.  

 

La partie pouvait reprendre.  

 

Le croupier distribua deux cartes aux joueurs et en étala directement quatre autres, face dévoilée. Les deux adversaires analysèrent leur jeu. Kaori se colla au dos de son partenaire pour mieux voir, posant ses mains sur ses épaules. Le silence qui tomba chargeait l’atmosphère en tension presque palpable.  

Aussi près de sa partenaire – en fait dangereusement près de sa poitrine quasi dénudée – Ryô pouvait suivre les battements de son cœur soudain plus rapides à la découverte du jeu.  

Derrière ses lunettes, Nagaki faillit ouvrir de grands yeux mais se reprit et les réduisit à deux fentes.  

Au bout d'un moment, Nagaki annonça :  

 

- Check !  

 

Les mains de Kaori serrèrent un peu plus les épaules de Ryô.  

 

- Suivi, déclara-t-il.  

 

D’un geste lent, le croupier retourna une cinquième et dernière carte. Les doigts se crispèrent. Le souffle accéléré de Kaori balaya quelques cheveux sur la tempe de Ryô. Son rythme cardiaque s’emballa.  

Le moment d’abattre ses cartes était venu.  

Tous savaient que les évènements allaient s’enchaîner. Que la tension, qui était maintenant à son paroxysme, allait éclater. Déjà, les mains cherchaient les crosses dans les vestes. Nagaki et Ryô s’affrontèrent du regard. L’oyabun transpirait. Certes, City Hunter était désarmé mais il connaissait sa réputation : même sans arme, il demeurait un tueur redoutable.  

Tout à coup, Ryô eut un geste brusque qui fit braquer les canons de revolvers en sa direction : il venait de passer un bras autour de la taille de Kaori et l’avait attirée à lui. Sans comprendre, Kaori se retrouvait la hanche plaquée contre son coéquipier toujours assis. Ryô ébaucha un sourire confiant et déterminé.  

 

- Le suspens a assez duré, parrain. Abattons nos cartes.  

 

Le souffle court, Nagaki hésita puis hocha la tête.  

C’était le signal. Et le monde parut exploser.  

 

En un éclair, d’une main Ryô lança ses cartes aux abords tranchants sur les yakusas derrière lui tandis que son autre main se faufilait par l’échancrure de la robe et saisissait le Colt Lawman dans la jarretière de Kaori. Puis il la poussa violemment au sol, tirant sur les yakusas pour les désarmer. Le croupier sortit un long couteau. Ryô lui balança un coup de poing magistral qui l’envoya valser contre le mur. À peine quatre secondes s’étaient écoulées.  

 

- TUE-LE ! Hurla Nagaki.  

 

D’un coup de pied, Ryô renversa la lourde table de poker et Kaori rampa pour le rejoindre derrière cet abri de fortune. La table encaissa les tirs de Masao qui s’était remis de sa surprise. Nagaki en profita pour le retrouver derrière le comptoir.  

Soudain, Masao éclata de rire :  

 

- Mon revolver n’est pas suffisamment puissant, mais ton Magnum si !  

 

Le second de l’organisation saisit le Colt Python. Ryô passa son bras sur la taille de Kaori et se releva d’un bond au moment où une détonation plus puissante claquait. Le bois éclata sous l’impact et la balle se figea dans le mur. Kaori échappa un cri en fermant les yeux. Les yakusas se précipitèrent. Ryô lâcha Kaori et se positionna. Le premier qui se présenta reçut un furieux crochet du droit. Les autres voulurent attaquer en même temps et sautèrent sur le nettoyeur qui les accueillit à coups de pieds et de poings.  

Kaori ne resta pas inactive en ouvrant la porte-fenêtre pour leur offrir une sortie. Une balle siffla à ses oreilles et le verre éclata. Elle cria et s’accroupit. Vite, elle se plaqua de l’autre côté du mur, sur le balcon.  

 

- Ryô !!! Hurla-t-elle.  

 

Elle osa un coup d’œil dans la salle : Ryô s’était débarrassé des hommes de main et venait de se jeter sur Masao, balançant Nagaki contre un mur au passage. Tenant Masao par le col, il gronda :  

 

- Je vais t’enlever l’envie de balader tes sales mains sur les affaires qui m’appartiennent !  

 

Et il abattit son poing. Ryô récupéra son précieux Magnum puis fila rejoindre Kaori sur le balcon. Sans attendre, il jeta brusquement Kaori sur son épaule qui émit une plainte surprise :  

 

- Mais qu’est-ce que tu fais ? Attends, Ryô, fais pas ça !!! Tu es fou !!! Aaahhh !!!  

 

Trop tard : il venait de prendre son élan et il sauta du balcon.  

 

 

Nagaki poussa un gémissement et frotta péniblement son crâne qui avait laissé son empreinte dans le mur.  

 

- Masao ! Masao ! Lève-toi ! Idiot ! Lève-toi !  

 

Son bras-droit se redressa difficilement, essuya sa lèvre en sang et aida son patron.  

 

- Rattrape-les ! Tuez-les ! Ou c’est ta tête qui saute !  

 

Masao ramassa son revolver à terre et le braqua sur l’oyabun.  

 

- Qu’est-ce que tu fais ?  

 

- N’ayez crainte : les Gongorô garderont en mémoire comment le puissant Nagaki a été assassiné par le redoutable City Hunter…  

 

- NON !!!  

 

Le coup de feu partit.  

Ensuite, Masao se dirigea vers la porte-fenêtre, piétinant au passage les cartes que Ryô avait lancé : une dame et un roi de cœur.  

 

 


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