Chapter 11 :: Les ombres du danger…

Published: 26-05-19 - Last update: 26-05-19

Comments: Bonjour à tous ! Voici mon petit chapitre pour la fête des mamans. Merci beaucoup pour vos commentaires, ça me fait très plaisir ! RKever, contente de voir que je ne suis pas la seule à être frappé de nostalgie ^^ et j'espère que comme moi tu trouveras l'envie et le courage de reprendre tes histoires, tu verras ça fait un bien fou ! Bref, je vous laisse découvrir ce chapitre, bonne lecture et Bizzzzz à tous !

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Lorsqu’ils arrivèrent au café, Miki se jeta sur Kaori. Depuis son retour au Japon, elle était tellement heureuse de retrouver celle qu’elle considérait comme une sœur, qu’elle avait besoin de s’assurer qu’elle ne rêvait pas éveillée.  

- Kaori ma belle ! Tu ne peux pas imaginer comme te voir ici égaye ma journée !  

- Miki, moi aussi je suis contente de pouvoir de nouveau te parler autrement que par écran interposé, sourit Kaori.  

- Allez installe-toi je te prépare un petit café. Toi aussi Ryo tu connais la maison.  

Les deux anciens coéquipiers s’installèrent au bar, sous la présence bienveillante de Falcon. Ce matin, il y avait un peu plus de monde que dans les souvenirs de Kaori. Visiblement le calme de leur petite troupe avait fini par faire venir de nouveaux clients.  

Posant les tasses de café devant ses deux amis, Miki plongea son regard perçant dans celui de Kaori qui, le rouge aux joues s’empressa de boire une gorgée pour échapper au regard scrutateur de son amie.  

- Dis Kaori, tu ne voudrais pas qu’on s’installe un peu là-bas pour papoter entre filles ?  

Tournant la tête vers la petite table du coin que lui indiquait Miki, Kaori n’eut d’autre choix que de suivre la barmaid portant sa tasse de café dans ses mains. Lorsqu’elle fut installée, Miki sur la banquette en face d’elle, celle-ci croisa les mains sous son menton et déclara un étrange sourire aux lèvres ;  

- Alors accouche ! Qu’est-ce qu’il se passe ? Vous avez l’air bizarre tous les deux !  

- Rien, répondit Kaori gênée revivant encore les prémices de leur baiser manqué. Que vas-tu imaginer !  

- Je ne t’ai peut-être pas vu physiquement pendant deux ans, mais crois-moi je n’ai rien oublié de tes attitudes. Et celle-ci me dit que tu me caches quelque chose !  

- Miki je t’assure, il n’y a rien. Juste que la cohabitation est un peu difficile à reprendre après tout ce temps. On doit retrouver nos marques tu comprends ?  

- Mouais, mais je sens qu’il n’y a pas que ça… Tu sais tu peux tout me dire. C’est Ryo c’est ça ? Qu’a-t-il encore fait cet idiot ?  

Repensant à la jeune femme qu’ils avaient croisée dans la rue quelques heures auparavant, le cœur de Kaori se serra à nouveau à cette image. La curiosité, l’envie de connaître cette partie de la vie de Ryo fut la plus forte, et presque honteusement, elle demanda à son amie.  

- Miki… Durant ces deux ans, est-ce que… Est-ce que Ryo avait quelqu’un dans sa vie ?  

Etonnée de la question de la jeune femme, Miki esquissa alors un petit sourire presque nostalgique. Si elle lui posait la question c’était plutôt bon signe non ? Cela voulait dire que ses sentiments pour Ryo n’avaient pas totalement disparut.  

- Tu veux dire, en-dehors de ses bouteilles de saké qu’il vidait plus vite que son ombre ?  

- Miki… fit Kaori vexée qu’elle ne la prenne pas plus que cela au sérieux.  

- Kaori… Je vais être franche. Il n’a pas vécu comme un moine si c’est ce que tu veux savoir. Mais il était tellement sous l’effet de l’alcool que je ne pense pas que ces « femmes » comptaient à ses yeux. C’était une manière de combler la solitude. Et puis tu sais bien, qu’il n’en attend qu’une.  

Kaori hocha la tête en replongeant dans sa tasse pour camoufler sa gêne. Voilà qui avait au moins le mérite d’être clair.  

- Alors comme ça la cohabitation est compliquée ? reprit Miki suspicieuse tentant de sonder le visage de son amie.  

- Quoi ? fit Kaori revenant à elle.  

- Je veux des détails ! Tu n’en as pas assez dit !  

- Mais rien Miki je disais ça comme ça !  

- Menteuse ! Ton nez s’allonge comme Pinocchio je le vois !! Avoue ! hurla-t-elle faisant sursauter les clients alentours.  

- C’est bon c’est bon j’avoue, mais parle moins fort s’il te plaît… murmura Kaori ne sachant plus où se mettre. Disons que ce matin en sortant de la douche, Ryo est entré dans la salle de bain au mauvais moment, reprit-elle piquant un fard au souvenir de ce moment extrêmement gênant.  

- Quoi ?! Le pervers !! Il va voir… fit Miki bien décidée à lui faire manger son plateau en acier.  

- Il n’y était pour rien pour une fois. Je suis la seule fautive. Je t’assure, tenta-t-elle néanmoins de le défendre.  

- Qu’est-ce qu’il lui prend à ta femme ? demanda Ryo observant les deux amies qui semblaient avoir une discussion bien animée.  

- Va savoir… Elle est tellement heureuse de retrouver Kaori que ses réactions ne sont plus très cohérentes ces derniers jours. Ça lui passera. Et toi tu n’as pas l’air dans ton assiette ? demanda Falcon terminant d’essuyer une soucoupe.  

- Kaori a reçu des menaces sur sa boîte mail, concernant l’article qu’elle rédige. Ils savent qu’elle a demandé ma protection. Et ça l’a beaucoup bouleversée.  

- Tu veux que je me renseigne sur ceux qui cherchent à la déstabiliser ?  

- Oui, si tu pouvais trouver qui est derrière tout ça. Je n’ai pas envie de la laisser seule pour sonder mes indics pour le moment.  

- Je comprends. Je verrai ce que je peux faire.  

- Merci…  

Lorsqu’ils quittèrent le café, Kaori se sentait un peu plus légère qu’à son arrivée. Sa petite discussion avec Miki lui avait remis quelques idées en place.  

Plaçant son bras sous celui de Ryo, le sourire aux lèvres elle déclara ;  

- Ça t’embêterait de faire un petit détour ? Je voudrais aller sur de la tombe d’Hide.  

- Allons-y, ça fait longtemps moi aussi que je ne lui ai plus rendu visite.  

Lorsqu’ils arrivèrent sur la route, où Kaori avait tenté de mettre fin à ses jours, elle ne put s’empêcher d’avoir un mouvement de recul. Des images de ces instants lui revinrent inexorablement en mémoire. A l’époque elle était en proie à un tel désespoir que seule cette solution lui était apparue comme la meilleure, comme celle qui pourrait enfin la soulager de cette douleur qui lui broyait le cœur. Aujourd’hui, elle remerciait le ciel que Ryo ait pu empêcher pareille folie. Son frère en aurait été très affecté, s’il avait été encore de ce monde. Et peut-être qu’il l’aurait été même de là où il se trouvait…  

- Tout va bien ? demanda Ryo la sentant se raidir contre son corps.  

- Que de vieux cauchemars que je tente d’évacuer. Allons-y, répondit-elle secouant la tête.  

A l’entrée du cimetière, Kaori acheta un bouquet d’immortelles. Déposant les fleurs fraîches sur le devant de la stèle où le nom de son frère s’affichait en grand avec sa date de disparition, elle ferma les yeux pour ouvrir son cœur.  

Deux ans qu’elle n’était pas venue lui rendre visite. Deux ans qu’elle avait passé loin de lui.  

« Hide, pardonne-moi de t’avoir laissé… Pardonne-moi d’avoir été une si mauvaise sœur ces dernières années… »  

Luttant contre les larmes, elle lui parla comme s’il était là. Et il était là, il avait toujours été là au fond de son cœur. Elle espérait simplement qu’il comprendrait ce besoin qu’elle avait eu non pas de fuir sa destinée, mais d’y trouver des réponses pour l’affronter.  

Lorsqu’elle rouvrit les yeux, son monologue intérieur terminé, percevant le bruit caractéristique d’une arme à feu, Ryo hurla en projetant la jeune femme à terre.  

- Kaori couche-toi !  

Presque immédiatement une balle vint se planter dans la stèle où elle se trouvait devant quelques secondes plus tôt.  

Le cœur battant la chamade, elle vit Ryo sortir son arme et se redressant il lui ordonna ;  

- Reste à couvert et ne bouge pas jusqu’à ce que je revienne.  

- Ryo ! trembla-t-elle ne souhaitant pas se retrouver seule loin de lui.  

Mais il courait déjà entre les pierres tombales des défunts. Une autre balle siffla non loin de là. Une sourde angoisse envahit alors le cœur et l’esprit de Kaori. Tétanisée, elle tremblait de tout son corps. Des images de cette nuit, il y avait deux ans. La porte de leur appartement qui volait en éclat, les deux sbires de Kikuchi, l’enlevant sans ménagement. Cette seringue, le froid de l’aiguille qui se glissait dans sa chair, dans sa veine. Tout cela lui revint en mémoire aussi violement qu’un tsunami. Elle ne voulait pas revivre cela non jamais…  

Les larmes commençaient à couler sur ses joues. Elle se mit à murmurer le prénom de Ryo encore et encore, telle une prière pour que ce cauchemar cesse enfin.  

Lorsqu’elle l’entendit l’appeler quelques minutes plus tard, elle redressa la tête les yeux écarquillés de terreur. Il courait vers elle. Puis apercevant une ombre derrière un arbre, son cœur manqua un battement et puisant dans toutes ses forces, elle sortit de sa tétanie, et hurla son prénom à plein poumon.  

- Ryooooo !!  

L’instinct du nettoyeur prit le dessus et se retournant juste avant le coup de feu de son assaillant, il tira abattant celui qui avait cherché à l’éliminer.  

Se bouchant les oreilles de ses mains, Kaori n’osait ouvrir les yeux de peur d’y voir le spectacle du corps de Ryo étendu sur le sol. Respirant avec difficulté, elle se força à regarder la scène. Ryo… Il était là debout, sain et sauf, le tueur à ses pieds. Fini… Tout était fini… La quiétude de ce lieu sacré avait repris ses droits. Pourtant ses oreilles bourdonnaient toujours autant.  

Les jambes tremblantes, elle se redressa, manquant de s’écrouler sur ce sol qui tanguait, elle entreprit de faire un premier pas.  

- Ryo, souffla-t-elle presque dans un murmure. Avant d’hurler évacuant toute la tension accumulée, Ryoooo !!!  

Courant vers le nettoyeur qui s’était retourné vers elle, il la vit s’élancer les joues inondées de larmes.  

Lorsqu’il la récupéra dans ses bras, son magnum toujours dans sa main, il pouvait ressentir les battements effrénés de son cœur contre son torse. Levant son visage vers lui, elle avait eu si peur. Si peur de le perdre, si peur de ses vieux démons qui avaient envahi son esprit. Dans un sursaut elle se hissa sur la pointe des pieds, et posa ses lèvres sur celles de Ryo. Elle avait besoin de sentir cette vie. De sentir cette chaleur qui la réconfortait. Elle avait besoin d’évacuer toutes ses craintes.  

D’abord surpris, Ryo resserra bien vite ses bras autour de son corps frêle. Sans chercher à analyser ce qui était en train de se passer, il répondit au baiser de Kaori avec la même fièvre, la même passion. Lorsqu’il franchit la barrière de ses lèvres, pour venir titiller sa langue, il la sentit pour la première fois se détendre et s’abandonner pleinement dans ses bras. Elle avait passé ses mains autour de sa nuque, et s’accrochant à lui de toutes ces forces elle colla encore plus son corps au sien.  

Lorsqu’à bout de souffle, ils se séparèrent enfin, les lèvres gonflées de leur baiser enfiévré, Ryo, essuya du bout de son pouce gauche, une larme qui persistait sur la joue de Kaori.  

- N’aie crainte Kaori, je ne laisserai personne te faire du mal, déclara-t-il la regardant avec un nouvel éclat dans le regard.  

- J’ai… C’est pour toi que j’ai eu si peur… répondit-elle baissant les yeux, presque honteuse de sa confession.  

- Hé, fit Ryo en l’obligeant à le regarder dans les yeux. Il en faudra beaucoup plus pour réussir à m’abattre… Surtout maintenant que je tiens enfin celle que j’aime dans mes bras.  

- Ryo…, pleura-t-elle d’émotion face à sa déclaration.  

Déposant un léger baiser sur ses lèvres, il rangea son arme dans le dernier cadeau que Kaori lui avait offert deux ans avant son départ et qu’il n’avait jamais quitté depuis. Lui prenant la main, il entraina la jeune femme dans ses pas.  

- Viens… intima-t-il.  

Sans rien ajouter de plus elle le suivit. A cet instant plus rien ne comptait que la chaleur de cette main qui tenait la sienne encore glacée de toutes ces émotions. Oui, elle voulait le suivre peu importe où cela la mènerait. Elle savait qu’elle voulait suivre ce chemin, et à cet instant elle était prête à le suivre jusqu’au bout du monde s’il le fallait.  

Chaque pas après l’autre qu’elle avait effectué ces deux dernières années n’avait que pour seul point d’arrivée Ryo… Maintenant elle le réalisait enfin…  

A suivre... 

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