Chapter 17 :: Sur un fil...

Published: 17-08-19 - Last update: 17-08-19

Comments: Bonjour à tous ! Voici le chapitre suivant. Effectivement l'histoire n'est pas encore tout à fait terminée. Je dirais qu'il reste trois chapitre et un petit épilogue après celui-ci. Donc vous voyez que je veux encore un peu m'attarder sur notre petit couple. Merci beaucoup pour vos commentaires, que vous appréciez cette histoire, me fait chaud au coeur. Je vous souhaite une bonne lecture et Bizzzz à tous !

Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18

Tendrement enlacés dans la sécurité de leur lit, Ryo se réveilla au milieu de la nuit, sentant Kaori trembler contre son corps.  

- Mon ange, souffla Ryo. Quelque chose ne va pas ?  

- Mhm, fit-elle encore endormie. J’ai juste un peu froid, répondit-elle.  

- Viens, dit-il en rapprochant encore plus la jeune femme contre lui pour la réchauffer.  

Posant sa main sur le bras du nettoyeur qui entourait sa taille, elle tenta de puiser dans la chaleur réconfortante de son corps ce qu’il fallait pour qu’elle puisse se rendormir.  

Pourtant, une heure plus tard, alors que Ryo avait fini par replonger dans la quiétude de l’obscurité, il fut à nouveau tiré de son sommeil par Kaori qui gémissait en respirant.  

- Kaori… murmura Ryo alors que la jeune femme ne lui répondait pas.  

Posant sa main sur son front, elle était brûlante de fièvre. Se redressant d’un coup, il constata que son pyjama était trempé de sueur, et qu’en même temps elle continuait encore de grelotter. Cherchant une serviette humide dans la salle de bain, il entreprit de nettoyer la jeune femme qui respirait toujours avec difficulté.  

- Kaori, mon ange, réveille-toi !  

Ouvrant péniblement les yeux, elle réussit à articuler de manière à peine audible ;  

- Ryo…  

Sans tarder, il sortit au salon, et prenant le téléphone entre ses mains, il composa le numéro du professeur.  

- Moui… fit la voix endormie du vieil homme.  

- Doc, c’est Ryo. J’ai besoin de toi, Kaori… Kaori est brûlante de fièvre. Je ne sais pas quoi faire !  

- Très bien j’arrive, fit le médecin totalement réveillé cette fois.  

Et il ne tarda pas effectivement au grand soulagement de Ryo. Pénétrant dans la chambre de Ryo où Kaori était allongée, le Doc s’approcha de sa patiente. L’auscultant rapidement et constatant qu’elle avait plus de trente-neuf de fièvre, il se tourna vers Ryo.  

- Il n’y a rien dans les bronches, ce qui en soit est déjà une bonne nouvelle. Mais cette fièvre avec sa séropositivité, n’est pas à prendre à la légère. Je te conseille de l’emmener sans tarder à l’hôpital. Ils pourront mieux la soigner. Mon expérience n’est que très limitée avec sa pathologie.  

Acquiesçant, il s’habilla sans tarder une fois le médecin partit. Puis enfilant avec précaution le manteau à Kaori, il la souleva dans ses bras pour l’installer sur le siège de sa Mini. Roulant à vive allure, le chauffage puissance maximum, il arriva à l’entrée des urgences quelques minutes plus tard.  

Sans attendre, il interpella une infirmière qui passait juste devant lui ;  

- S’il vous plaît ma femme est malade. Elle a besoin d’aide.  

Voyant l’état de la jeune femme, l’infirmière proposa à Ryo de la déposer sur un lit encore libre dans un box.  

Après un rapide tour des constantes de la jeune femme, elle se tourna vers Ryo dont le visage était crispé par l’inquiétude.  

- Un médecin va passer la voir. Pour le moment elle a juste une grosse fièvre ça ne devrait pas être trop grave.  

- Elle est séropositive, répondit alors Ryo.  

- Oh, répondit l’infirmière notant cela sur la fiche d’inscription de Kaori. Attendez ici quelques minutes, j’appelle le médecin.  

Effectivement, quelques minutes plus tard, un médecin auscultait à son tour la jeune femme.  

- Nous allons lui faire un bilan sanguin. Pour le moment l’important est de faire baisser la fièvre. Nous allons la transférer dans le service de bactériologie, pour la placer en chambre stérile. Le plus important pour les malades séropositifs et qu’ils ne soient pas affaibli davantage par un virus.  

L’infirmière s’occupa de lui faire le prélèvement sanguin, avant de lui placer une perfusion. Puis lorsque Kaori fut prête elle fut emmenée dans ledit service aux étages supérieurs, Ryo sur leurs talons.  

Lorsque le nettoyeur voulut entrer dans la nouvelle chambre de sa femme, une infirmière du service le stoppa.  

- Vous devez pour entrer dans la chambre, mettre une blouse, vous laver les mains et porter une charlotte et un masque sur le visage. Venez je vais vous montrer.  

Paré de sa nouvelle tenue, Ryo put enfin rejoindre son ange. Elle s’était endormie probablement sous l’effet des médicaments de la perfusion. Lui prenant la main, l’angoisse qui n’avait cessé de monter en lui, était à présent nichée au fond de sa gorge l’empêchant presque de parler.  

- Kaori, mon ange…  

Au petit matin, lorsque la nouvelle équipe médicale prit le relais de celle de nuit, Ryo vit arriver un nouveau médecin.  

- Bonjour, je suis le docteur Tomoda. J’ai les résultats de la prise de sang de votre femme. Visiblement il s’agirait d’un refroidissement. Mais comme vous le savez avec le VIH cela peut avoir des conséquences plus dramatiques. Son taux de CD4 est relativement bas. Dans les prochaines heures, nous allons tout faire que qu’il ne baisse pas plus.  

- Ce qui veut dire ? demanda Ryo.  

- Si nous arrivons à le maintenir à ce niveau le temps que le virus qui a provoqué la fièvre s’évacue de son organisme, elle pourra très vite rentrer, et reprendre sa tri thérapie. Mais s’il devait passer sous le seuil critique, cela voudrait dire que le VIH s’est déclaré dans l’organisme. Et là, elle passerait dans une autre phase de sa maladie.  

- Je…, fit Ryo embrouillé par toutes ces informations.  

- Pour faire simple, votre femme est pour le moment juste séropositive, c’est-à-dire qu’elle est porteuse du virus du sida, mais que celui-ci ne s’est pas encore déclaré. Si ses défenses immunitaires baissent trop, cela laisse la possibilité au virus de s’attaquer ensuite à son organisme et de se propager. En d’autres termes, de précipiter sa fin de vie.  

Le cœur de Ryo manqua à cet instant un battement. Non ce n’était pas possible. Le sida ne pouvait pas déjà se déclarer. Le docteur Oda leur avait pourtant expliqué qu’il était possible de vivre très longtemps avec. Et ça ne faisait même pas trois ans qu’elle avait été contaminé.  

- Pour le moment, nous allons continuer le protocole mis en place. Nous lui referons une analyse en court de journée.  

- Merci docteur, murmura Ryo toujours sous le choc.  

Lorsque le médecin et son équipe ressortit de la chambre de Kaori, Ryo prit la main de la jeune femme et la porta à ses lèvres.  

Non, elle ne pouvait pas déjà le quitter. Cela faisait à peine sept petits mois qu’ils vivaient enfin leur histoire. Elle ne pouvait pas déjà prendre fin. Pas comme ça… Pas maintenant…  

- Kaori, mon amour… Si tu m’entends je t’en supplie bat-toi… Ne laisse pas le Sida gagner déjà… Kaori ne me laisse pas…  

Perdant la notion du temps, il sursauta lorsqu’une infirmière pénétra dans la chambre. Changeant le produit de la patère elle fit la nouvelle prise de sang. Puis posant sa main sur l’épaule de Ryo, elle lui murmura très doucement ;  

- Monsieur, vous devriez rentrer chez vous, vous reposer un peu et reprendre des forces. Votre femme est entre de bonnes mains. Pour le moment elle dort et c’est ce qu’il y a de mieux à faire pour elle.  

- Quelle heure est-il ? demanda le nettoyeur la voix enrouée se frottant les yeux.  

- Treize heures. Le médecin ne repassera que ce soir avec les nouveaux résultats. S’il devait y avoir quoi que ce soit, nous vous appellerons.  

D’un bref mouvement de tête, Ryo accepta à contre cœur la proposition de l’infirmière. Mais elle avait raison, il avait besoin d’une bonne douche et de reprendre un peu de force pour la prochaine nuit.  

Se levant, il déposa à travers son masque un baiser à celle qu’il aimait.  

- Je n’en aurais pas pour longtemps, je te le promets.  

Sortant de la chambre, il jeta dans la poubelle appropriée tout ce qu’il avait revêtu sur lui depuis la nuit dernière.  

Sortant de la chaleur de l’hôpital, il frissonna face au froid du mois d’octobre. Rentrant chez lui, il se doucha rapidement, puis repartit en direction du Cat’s.  

- Ah ! Ryo tu es bien tardif ! Kaori est au journal ? demanda Miki préparant déjà le café du nettoyeur, Yuuki dormant comme un ange dans son transat à ses côtés.  

- Kaori est… commença Ryo sentant l’émotion le gagner. Elle est à l’hôpital depuis cette nuit.  

- Quoi ! fit Miki stoppant son geste.  

- Elle a attrapé un mauvais rhume, compléta Ryo. Pour le moment elle est en observation pour tenter de faire baisser sa fièvre et de stabiliser son taux de CD4.  

- Mais comment ? Pourquoi ?  

- S’il baisse, le sida pourrait se déclarer… termina Ryo plongeant son regard dans sa tasse de café.  

Miki poussa un cri manquant de s’évanouir si Falcon ne l’avait pas retenue par derrière. Des larmes silencieuses coulèrent sur ses joues, lorsqu’elle déclara ;  

- Je veux la voir !  

Ryo secoua négativement la tête pouvant à peine toucher sa tasse de café.  

- Seul le conjoint peut entrer dans la chambre pour le moment, répondit d’une voix éteinte Ryo.  

Et Buvant une gorgée de café qui eut du mal à passer, il se releva sans tarder. Il avait suffisamment laissé la jeune femme seule dans sa chambre d’hôpital. Il ne se sentait qu’un tant soit peu rassuré qu’en étant près d’elle. Avant qu’il ne franchisse la porte du café, Falcon déclara ;  

- Kaori est forte, je suis sûr qu’elle se battra pour toi…  

Ryo esquissa un faible sourire de reconnaissance, et sortit.  

Pénétrant dans la chambre de Kaori, rien n’avait changé depuis l’heure où il s’était absenté. Elle ne s’était toujours pas réveillée.  

- Kaori… Mon ange, si tu m’entends reviens-moi vite.  

Serrant comme s’il se tenait à une bouée de secours la main de la jeune femme, il aurait tout donné pour l’aider à se rétablir.  

Comme mue par cet appel du cœur, Kaori serra à son tour la main de Ryo. Celui-ci se redressa presque instantanément pour s’approcher de sa belle.  

- Kaori…  

Petit à petit elle commença à cligner des yeux. Se réveillant avec douceur, elle fut d’abord totalement désorientée avant de rencontrer le visage angoissé de Ryo.  

- Ryo… mumura-t-elle. Où suis-je ?  

- Tu es à l’hôpital depuis la nuit dernière. Tu as attrapé un mauvais rhume. Les médecins ont préféré te garder en observation.  

- J’ai soif…  

Attrapant la carafe sur la petite table de chevet, Ryo remplit un verre. Aidant Kaori à se redresser, il la soutint pour qu’elle puisse se désaltérer.  

Lorsqu’elle se recoucha dans le lit, le médecin entra à cet instant précis.  

- Ah ! Je vois que vous êtes réveillée. Je suis le docteur Tomoda. Comment vous sentez-vous ?  

- Encore un peu faible.  

- C’est normal, il vous faudra encore quelques jours pour vous rétablir. La bonne nouvelle est que la fièvre semble avoir baissé. Pour le moment nous continuons le traitement par intraveineuse. D’après vos analyses de la mi-journée, votre taux de CD4 a cessé lui aussi de baisser. Ce qui est encore une bonne nouvelle. Nous allons vous garder dans le service encore vingt-quatre heures avant de vous transférer dans le service d’hospitalisation simple. Je pense que le pire est passé, mais laissons encore passer une journée. Je demanderai à ce qu’on vous apporte un plateau repas si vous vous sentez prête à manger. Il faudra par la suite mettre en œuvre avec le docteur Oda un protocole pour éviter ce type de refroidissement à l’avenir. Je lui ferai mon rapport. Pour le moment reposez-vous et reprenez des forces. Nous referons un bilan sanguin demain.  

- Merci docteur.  

- Merci, fit Ryo en se levant vers le médecin.  

Celui-ci sortit de la chambre de sa patiente, laissant le couple emmagasiner les nouvelles. Ryo eut la sensation qu’un poids immense venait de se libérer de son cœur. Il avait eu si peur de perdre la femme de sa vie.  

Retournant s’assoir aux côtés de Kaori, il lui reprit la main.  

- Ryo… Je n’aime pas voir ces rides sur ton front, déclara-t-elle faiblement, en levant sa main vers son visage. Excuse-moi de t’avoir fait si peur.  

- Ne t’en fais pas mon ange. L’essentiel est que tu récupères le plus vite possible pour sortir vite d’ici.  

- C’est promis, répondit-elle avant de somnoler à nouveau.  

Vingt-quatre heures plus tard, Kaori put quitter ce service pour se retrouver dans une chambre d’hospitalisation simple. Sa perfusion avait été remplacée par des comprimés. Et elle put reprendre son traitement antirétroviral.  

Deux jours plus tard, elle se sentait de mieux en mieux, et ses analyses étaient presque revenues à la normale.  

- Coucou ma belle ! fit Miki en entrant dans sa chambre, Yuuki dans ses bras.  

- Miki ! Je suis contente de te voir.  

- Yuuki avait très envie de voir sa tatie, les médecins m’ont dit que tu ne présentais plus aucun risque et que je pouvais l’emmener avec moi.  

- Et comment va le plus beau ! fit Kaori heureuse de prendre dans ses bras, ce petit être pour lequel elle s’était énormément attachée.  

- Tu sais que tu nous as fait une belle frayeur ! Ne nous refais jamais ça !  

- C’est promis Miki, je ferai attention.  

Et absorbée par les mimiques du bébé dans ses bras, elle se laissa transporter, par ce moment de pur bonheur. Ryo observa avec tendresse ce tableau emplit d’amour. Il avait réalisé dans cette chambre froide d’hôpital lorsque Kaori luttait pour ne pas laisser le sida l’emporter que ce bonheur était une petite étincelle bien fragile dans cet univers. Plus que tout, il voulait à partir d’aujourd’hui profiter pleinement des instants qu’il avait avec Kaori. Et il se jura de rendre les prochaines années de la vie de son ange aussi belles et étincelantes que possible…  

A suivre...  

Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18