Capitolo 8 :: Révélations

Pubblicato: 21-05-03 - Ultimo aggiornamento: 04-06-03

Commenti: Désolée pour le retard mais j'ai eu quelques contretemps. J'espère finir mon histoire dans un ou deux chapitres maximum et j'essaierai de les écrire un peu plus vite. Promis. Bonne lecture !

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Chapitre 8 : Révélations  

Café Cat’s eye, quartier de Shinjuku,  

Lundi 2 juin, 16h15,  

Yuka fixa d’un air dégoûté son troisième parfait au chocolat de la journée que Falcon venait gentiment de lui apporter à la demande de Mick. Avec une certaine hésitation, elle planta sa cuillère dans la crème chantilly puis se ravisa lorsque son estomac se rappela douloureusement à son bon souvenir. Grimaçante, la jeune collégienne soupira de résignation puis afficha une expression plus que contrariée lorsque son regard se posa, pour la millième fois en l’espace de dix minutes, sur l’énergumène blond qui pianotait avec frénésie sur le clavier de son ordinateur.  

- Miiiiiiiick !!!!!!... Tu m’avais dit que tu en avais pour cinq minutes tout au plus et ça fait maintenant près d’un quart d’heure que tu t’énerves sur mon pauvre portable !  

Pour toute réponse, Mick lui adressa son sourire de play-boy et haussa négligemment des épaules. Mais n’y tenant plus, Yuka, lui asséna un coup de coude digne de Buffy Summers et essaya aussitôt de reprendre son bien tandis que Mick, plié sur lui-même, tentait de faire passer la douleur. Sur le point de réussir à récupérer son ordinateur, la main de Mick se plaqua violemment sur le portable à présent fermé.  

- Bon dieu mais où est-ce que tu as appris à frapper aussi fort !!!... Tu aurais pu me casser une côte! ... Je vais avoir un énorme bleu maintenant !!  

Loin de se laissée intimidée par ce “deuxième Ryô” , Yuka sauta sur ses deux jambes et feignit, de sa petite voix de jeune fille de 16 ans, d’être désolée pour lui.  

- Désolée Mick... Je ne voulais vraiment pas te faire mal... Et si Kazue te demande comment tu t’es fait cet énorme bleu, tu lui expliqueras à quel point j’étais énervée de te voir télécharger des photos de Kaori pour les mettre sur ton ordinateur au lieu de chercher des informations sur l’instigateur du fameux site de City Hunter !  

La phrase fit son effet. Mick ouvrit la bouche et commença à se gratter frénétiquement la nuque comme à chaque fois qu’il était mal à l’aise.  

- Tu ne ferais pas ça Yuka ? ... Tu sais, Kaori est mon premier grand amour et, bien que je sois très amoureux de Kazue, je ne peux m’empêcher d’éprouver encore quelques tendres sentiments pour elle...  

Mick posa des yeux tout penaud sur la jeune fille qui, au vu de son sourire ironique et sarcastique, n’était pas dupe. Elle était sur le point de répliquer lorsque la sonnerie d’un téléphone portable empli le café à moitié vide. D’abord surprise puis morte de rire, elle reconnut la mélodie du film “9 semaines et demi” - superbe chanson de Joe Cocker d’ailleurs - et se dit à quel point cet air résumait parfaitement les pensées perverses de cet homme.  

- Mick, qu’est-ce que...  

Mick avait déjà pris la communication et lui fit le geste de se taire.  

- Hello ma douce Kaori !  

( Le numéro de le jeune femme s’était affiché sur le portable et comme il le connaissait pas cœur...)  

- C’est Ryô, espèce de crétin !  

( Le sourire de Don-Juan de Mick se transforma en une grimace de dégoût.)  

- Écoute Ryô... Ce numéro de téléphone est uniquement réservée aux jeune filles belles et désirables du Japon et du monde entier et non pas à des pervers libidineux comme toi !... Raccroche sinon tu risques de me faire rater des occasions de devenir l’homme le plus convoité du Japon !  

(Mick était sur le point de couper lorsque le voix anormalement tendue de Ryô attira son intention.)  

- Jack Lemon, ça te dit quelque chose ?  

(Intrigué, Mick se réinstalla sur la banquette et contempla avec une certaine gourmandise les filles qui passaient dans la rue)  

- Ouais... C’est un tueur professionnel américain... Enfin, c’était... Je ne l’ai jamais rencontré mais au vu de sa grande réputation, il était d’une rare efficacité et d’une rare discrétion dans le boulot... Il a disparu du paysage du jour au lendemain... Certains disent qu’il serait mort et d’autres disent qu’il aurait pris une retraite anticipée... Mais pourquoi tu me parles de lui ?  

( Mick ouvrit de grands yeux approbateurs face à la divine créature blonde qui déambulait sur le trottoir d’en face.)  

- Il serait actuellement au Japon et d’après certains de mes informateurs, il serait toujours en activité.  

( Mick grimaça lorsque Yuka, visiblement intéressée par sa conversation se rassit une nouvelle fois à côté de lui.)  

- Ah ouais ?... Et tu sais ce qu’il fabrique au Japon ? A part goûter aux joies du saké et de vos superbes cabarets, bien sûr?  

( Mick remarqua l’hésitation dans la voix de Ryô puis de l’inquiétude dans chacun des mots prononcés. )  

- Il a enlevé Kaori.  

( Mick jura violemment et se redressa sur son siège.)  

- Bordel de merde !!!!!!... Mais qu’est-ce que c’est encore que cette histoire ?  

( Ryô se mit à rire jaune à l’autre bout du fil )  

- J’ai pas vraiment le temps de t’expliquer mais sache que Chambers a refait surface... Je l’ai trouvé à rôder près de l’immeuble...  

( Mick fronça les sourcils. )  

- Dave Chambers ? ... bon dieu mais qu’est ce qu’il a à voir là-dedans ?  

( Ryô prit quelques instants avant de répondre.)  

- D’après ce que j’ai compris, il travaillait en collaboration avec Lemon... Tu sais le fameux site que Yuka nous a montré... Eh bien... Chambers m’a raconté qu’il avait installé des caméras dans tout la maison pour pouvoir alimenter le site Internet de City Hunter... Et je ne te raconte pas toutes les infos qu’il a soutiré à Kaori...  

( Surpris, Mick tapa bruyamment sur la table)  

- Quoi ???????... Mais pourquoi ? Quel intérêt Chambers aurait-il à faire un tel site ? Et pourquoi avoir enlevé Kaori ?  

( Mick entendit Ryô soupirer fortement )  

- Je ne sais pas trop... Au début, je pensais que Chambers voulait se débarrasser de moi... Le routine, quoi... Mais quand il m’a annoncé que Kaori avait été enlevée par un tueur professionnel, j’avoue que j’ai flippé... Chambers a admis qu’il n’était qu’un pion dans toute cette histoire... mais en ce qui concerne Lemon, je ne serai pas aussi catégorique... A mon avis, quelqu’un d’autre doit tirer les ficelles...  

(Approuvant le raisonnement de son ex-partenaire, Mick hocha la tête. )  

- Tu a une idée où Lemon a pu emmené Kaori ?  

( Mick se sentit rassuré par le voix ferme qui lui répondit. )  

- Ouais, t’inquiète pas... Chambers m’ a parlé d’un magasin “ Informatique Performance” dans le quartier des affaires... Il y aurait rencontré Lemon plusieurs fois..  

( Mick sentit que Yuka tirait sur sa veste. Par de grands gestes, elle lui fit comprendre qu’elle n’entendait pratiquement plus rien de la conversation.)  

- T’as besoin d’un coup de main ?  

( Instinctivement, le regard de Mick se posa sur sa main ganté. Il avait tendance à oublier la fragilité de ces mains. )  

- Oh non, ça va aller... Je te rappelle que je suis encore le meilleur nettoyeur du Japon, si ce n’est de la planète... Et n’oublie pas que Lemon est américain !  

( Mick grimaça )  

- Ouais... Je vois que tu est toujours aussi imbu de ta petite personne !  

( Ryô fit semblant de s’insurger puis redevint sérieux )  

- Par contre Mick, ce serait sympa que tu ailles rendre une petite visite à ce cher Dave... Amène Falcon aussi... Je n’ai pas eu le temps de lui tirer les vers du nez ... Vous le trouverez sagement ligoté sur le canapé du salon...  

- Ok, pas de problème... Saeko est sur le coup ?  

( Mick fit signe à Yuka d’aller chercher Falcon qui se trouvait à l’arrière.)  

- Non... Je n’ai pas eu le temps de la contacter...  

( Mick se remit sur ses deux pieds )  

- Compte sur nous, Ryô !... Juste une petite chose... Kaori me doit toujours un dîner alors ramène-la nous saine et sauve !  

- Dans tes rêves, Mick !  

Mick raccrocha un petit sourire aux lèvres. Il ne se faisait pas de souci pour Kaori. Ryô ne laissera personne lui faire du mal. Rassuré, l’homme blond ramassa son portable dans la poche intérieure de sa veste et se dirigea d’un pas pressé vers Falcon et Yuka qui venaient de refaire surface. Il éprouva une furieuse envie de passer ses nerfs sur quelqu’un. C’est alors que le visage à la fois parfait et prétentieux de Dave Chambers s‘imposa aussitôt à son esprit.  

Établissement “Informatique performance” , quartier des affaires,  

Lundi 2 Juillet, 16h25,  

Légèrement poussée par l’homme qui la suivait, Kaori pénétra en trébuchant dans une grande pièce lumineuse à la décoration à la fois très moderne et très masculine. L’immense bureau, situé au deuxième étage d’un immeuble affecté à la réparation et à la maintenance d’outils informatiques, évoquait à lui-seul la réussite et la richesse de son propriétaire. De part ses grandes fenêtres, il surplombait, avec une certaine suffisance d‘ailleurs, ses concurrents directs qui affichaient par leurs façades tristes et abîmées leurs grandes difficultés à rester rentable face à un tel génie de l‘informatique. Devis, factures, cédéroms, dépliants s’entassaient ça et là sur tout ce qui pouvait être considéré comme un meuble. L’ordinateur portable, l’imprimante photocopieur fax et le téléphone tenaient discrètement sur le grand bureau en chêne, laissant la place nécessaire au chef d’entreprise pour étaler et étudier différents dossiers. Mais c’était l’ensemble home-cinéma avec le canapé en cuir noir qui attira le plus l’attention de Kaori. Ainsi que la petite kitchenette avec le coin bar qui servait évidemment à se restaurer. Cette pièce était faite à la fois pour le travail et pour la détente, il n‘y avait pas de doute. Sur ses gardes, Kaori sentit l’homme bouger derrière elle. Des mains fermes mais sans aucune brutalité se posèrent sur ses épaules et la guidèrent énergiquement vers le divan en cuir. Non sans se poser d’innombrables questions, Kaori ne protesta pas et préféra jouer le jeu de son kidnappeur. Elle jugea préférable d’ en apprendre un peu plus sur les intentions de cet homme avant de tenter quoi que ce soit.  

- Asseyez, Mademoiselle Makimura.... Tequila ou Martini ?... Désolé, mais je n’ai pas de champagne au frais !  

Décontenancée par cette entrée en matière, Kaori ne répondit rien. Très tendue, elle s’installa silencieusement sur le canapé et fixa son regard sur la magazine d‘informatique qui était posé sur la table basse. Que faisait-elle ici ? Et surtout que lui voulait cet homme ? Qui était-il ? Plus les minutes passaient et plus Kaori sentit la nervosité la gagnait. Et comme à chaque fois qu’elle se trouvait dans une situation qui échappait à son contrôle, elle commença à se triturer les doigts.  

- Alors Tequila ou Martini ?  

Kaori répondit machinalement martini bien qu’elle n’avait aucune envie de boire. Quelque chose la perturbait. Elle n’avait pas vraiment peur. Elle était mal à l’aise, certes, mais elle était loin d’être terrifiée. Elle avait simplement cette désagréable impression de connaître cet homme. Quelque chose en lui, lui était familier. Mais elle avait beau chercher dans les tréfonds de sa mémoire, elle ne se souvenait pas de l’avoir jamais vu ni rencontré. Mais qui était-il donc ? Que voulait-il ? Le bruit de verres qu’on posait sur la table en bois la força à lever les yeux. L’homme était maintenant assis en face d’elle, son verre de martini à la main.  

- J’imagine que de nombreuses questions se bousculent dans votre tête, Mademoiselle Makimura, mais ne vous inquiétez pas, je me ferais un plaisir d’y répondre.  

Kaori examina avec attention cet homme brun aux yeux bleus. Il n’était pas Japonais, c’était évident. Américain ou Européen sans doute. Il était séduisant. Très séduisant même. A faire tourner la tête de la gente féminine. Mais Kaori ne se laissait pas facilement intimider ni charmer. La tête haute, la jeune femme prit une profonde inspiration et se jeta à l‘eau.  

- Ok... Qui êtes-vous ?  

L’homme but une gorgée d’alcool et fit tourner le liquide transparent dans son verre.  

- Jack Lemon.  

Kaori fronça les sourcils devant l‘air arrogant de l‘homme. Jack Lemon ? Jamais entendu parler.  

- Et je suppose que je devrais frémir rien qu’en entendant votre nom ?  

Nonchalamment, Jack posa son verre à moitié vide sur la table et plongea son regard froid dans celui de la jeune femme.  

- Seulement si vous vous êtes de ces personnes qui éprouvez quelques frayeurs à discuter avec un tueur professionnel que vous ne connaissez ni d‘Adam ni d‘Ève... Non pour être plus sérieux, je voudrais vous parler de City Hunter et plus particulièrement de Ryô Saeba.  

La voix de Lemon qui se voulait ferme et intransigeante, n’eut pas l’effet escompté sur la jeune femme. Au lieu d’être intimidée, Kaori eut une grimace d’exaspération et laissa échapper un soupir agacé.  

- Oooh, je vois...  

Jack Lemon était donc tueur professionnel... Pff... Kaori marqua un temps de réflexion. A présent, elle saisissait parfaitement les raisons de sa présence ici ce qui provoqua sa colère. Doucement mais sûrement. Elle commençait vraiment à en avoir marre de tous ces nettoyeurs venus d’outre pacifique, tellement obsédés par leur ego et par l’envie de devenir ou de rester le numéro 1 de leur catégorie, qu’ils avaient pris la fâcheuse habitude de l’enlever, elle Kaori Makimura, pour avoir ce cher City Hunter ! Loin de se laisser impressionner par son adversaire, Kaori attrapa son verre de martini, en but une gorgée et le reposa bruyamment sur la table.  

- J’ai une chose à vous dire, Jack Lemon... Ce n’est pas en m’enlevant et en me séquestrant ici que vous arriverez à vous débarrasser de City Hunter et à rassurer votre petit orgueil de nettoyeur professionnel en mal de reconnaissance !... Vous n’êtes pas le premier, ni le dernier d’ailleurs, à penser que prendre Kaori Makimura en otage était le gage assuré de la victoire sur City Hunter...  

Kaori se tenait maintenant debout, face à Lemon, les mains sur les hanches et le visage reflétant toute sa détermination.  

- Vous faites fausse route, Monsieur Lemon, et vous vous en mordrez les doigts rapidement !  

Lemon se leva à son tour, une lueur malicieuse au fond des yeux. Il affichait un sourire facétieux et semblait prendre un malin plaisir à jouer avec les nerfs de la jeune femme. Nonchalamment, il se dirigea vers le bureau et prit le paquet de cigarettes qui traînait sur une pile de dossiers.  

- S’il y a quelqu’un qui fait fausse route ici, ce n’est sûrement pas moi...  

Jack revint vers Kaori pour lui proposer une cigarette mais se ravisa lorsqu’il rencontra son regard furieux.  

- Premièrement, Mademoiselle Makimura, ceci n’est pas un enlèvement... Je vous aie simplement demandé de me suivre et, si je me souviens bien, vous n’avez émis aucune objection à ma requête. Je ne me trompe pas ?  

Complètement interdite par les propos de Lemon, la jeune femme laissa retomber ses bras le long de son corps. Il avait raison. Il ne l’avait aucunement menacé et n’avait même pas sorti d’arme. Il lui avait juste demander de venir avec lui. Poliment mais avec fermeté. Et Kaori avait accepté. Sans doute par peur . Vexée de s’être faite avoir comme une débutante, Kaori se laissa retomber mollement dans le divan. Jack l’imita et exhala une bouffée de fumée.  

- Deuxièmement, je n’ai aucune intention de vous séquestrer ici ni de vous faire du mal. Si je voulais réellement me débarrasser de vous, vous seriez morte depuis longtemps, croyez-moi !  

Kaori tourna vivement la tête et posa une regard rempli de questions sur son “kidnappeur”.  

- Que voulez-vous dire par là ?  

Lemon écrasa sa cigarette dans un cendrier en cristal posé la table basse et jeta un coup d’œil à sa montre.  

- Que le bleu que votre fond de teint dissimule à la perfection ne serait rien par rapport à ce que vous auriez subi si je n’avais pas été là pour vous protéger de ce Donnie Pfaster.  

Kaori ouvrit des grands yeux stupéfaits. Cette voix. Ce timbre. Mais bien sûr ! Elle l’avait entendue le jour où elle s’était faite agressée ! Jack Lemon était donc l’homme qui lui avait permis d’échapper à la folie meurtrière de Pfaster. Qu’est-ce que cela signifiait réellement ? Mal à l‘aise, Kaori se passa une main tremblante dans les cheveux.  

- Oh... J’avoue m’attendais à tout sauf à ça... Je... Je suppose, qu’avant tout chose, je devrais vous remercier de m’avoir sauvé la vie...  

Lemon eut un sourire las.  

- Surtout, ne me remerciez pas. Si vous êtes toujours en vie, c’est parce que vous ne deviez pas mourir... enfin pas encore et surtout pas à ce moment là.  

Perplexe, Kaori chercha à nouveau le regard de l’homme qui lui faisait face. Jack était sur le point de répondre lorsque son téléphone portable se mit à sonner.  

- Excusez-moi  

Avec l’habilité qui caractérisait la plupart des tueurs professionnels, il sortit son mobile de sa veste et prit la communication. Kaori écouta attentivement - le moindre petit détail pourrait peut-être l’aider à s’enfuir - et fut quelque peu décontenancée d’entendre des mots comme “chérie”, “belle-maman”,”vacances” ou encore “devoirs” et “plages” sortir de la bouche d’un soit-disant assassin. Alors, elle étudia avec soin le visage de Lemon. Étrangement, il rayonnait de bonheur et affichait un de ses sourires qui voulait dire à lui seul “ Je suis heureux et la vie est belle”. Pendant une minute, la jeune femme se surpris à se demander si cet homme était vraiment un tueur professionnel et non pas un de ces hommes un peu mythomanes qui essayait de donner un peu de piment à leur vie en s’imaginant agent secret ou agent du F.B.I. Après tout, elle en avait rencontré d’autres encore plus farfelus que ça durant sa courte vie, alors un de plus ou un de moins... Jack raccrocha et se dirigea vers le bar pour se resservir un martini.  

- J’ai besoin de vous, Mademoiselle Makimura, autant que vous avez besoin de moi. Je ne suis pas votre ennemi... Alors détendez-vous et venez partager un verre avec moi pour que nous fassions plus ample connaissance.  

Étrangement rassurée par les propos tenus par Jack, Kaori se leva et s’installa sur un des tabouret en cuir qui longeait le bar. Entre ces cils, elle étudia avec précision le visage de son kidnappeur et fut surprise de lire dans ses yeux du respect et une certaine humanité. Il affichait maintenant un petit sourire aux coins des lèvres.  

- J’avoue que je suis un peu perplexe quand vous me dites que vous êtes tueur professionnel !... Un nettoyeur qui parle de vacances, de sa belle mère et de plage, c’est un petit peu incongru, vous ne croyez pas !... ( Kaori posa sa main sur son verre de martini quand Jack fit le geste de la resservir)... Je préfèrerais un café si ça ne vous dérange pas trop.  

Jack s’affaira sur la machine à expresso puis sortit des glaçons du petit réfrigérateur qui était encastré dans le bar. Il en versa deux dans son verre.  

- Pour être tout à fait honnête, je suis un ex-tueur professionnel.  

La machine à café cracha puis toussa, signal que le café était prêt. Jack posa la petite tasse rempli de liquide noir et brûlant devant la jeune femme. Il avait remarqué un haussement de sourcils et se mit en devoir de lui expliquer la situation.  

- J’ai quitté le milieu il y a à peu près huit ans maintenant... J’étais considéré comme le meilleur nettoyeur des États -Unis à une certaine époque... Mais à vrai dire, je n’ai jamais aimé ce que j‘étais et ce que je faisais. Alors dès que j’ai pu, je suis parti.... Je tiens une boîte d’informatique maintenant et je dois dire que les affaires marchent plutôt bien... “Informatique performance” est implantée dans tout le Japon et de grandes firmes internationales me font les yeux doux... Ca vous étonne, n’est ce pas ?  

L’image de Falcon derrière son bar s’imposa naturellement à l’esprit de Kaori et celle-ci esquissa un petit sourire.  

- Un tueur professionnel reconverti en pro de l’informatique... Pourquoi pas ? J’en connais bien un qui possède un café !... Mais si vous ne faites plus partie du milieu, que voulez-vous à Ryô ?  

Lemon but une gorgée de martini et eut un petit rire sarcastique.  

- Moi, rien ! Mais je connais quelqu’un qui est complètement obsédé par votre partenaire au point de ne vivre que pour lui !  

Vivement intriguée, Kaori haussa de nouveau les sourcils et attendit la suite.  

- Qui ça ?  

Le visage de Jack était redevenu inexpressif et impassible.  

- Kira Kaidi.  

Jack passa derrière le mini-bar et s’installa à côté de Kaori. Il regardait dans le vide et tenait fermement son verre dans ses mains comme s’il avait peur de le perdre.  

- Il y a environ six mois, j’ai reçu un coup de téléphone d’une jeune femme, Kira Asaie, pour me proposer un partenariat avec une société américaine spécialisée dans le conception de logiciels informatiques. Elle disait être la représentante officiel du groupe “ A.I Games”. Comme ce domaine d’activité est très porteur et en pleine croissance, je n’ai pas hésité une seconde et dès le lendemain, j’ai pris rendez-vous avec elle. En fin de compte, ce n’était qu’une ruse pour m’approcher et au bout de dix minutes d’entretien, je ne suis vite rendu compte que cette femme ne connaissait rien en informatique et qu’elle ne travaillait pour aucune entreprise comme elle le prétendait... J’ai un peu faim, vous voulez quelque chose à grignoter ?  

Kaori fit non de la tête. Elle avait l’impression que son estomac pesait déjà deux tonnes et tout en regardant sa tasse à moitié vide, elle se fit la remarque que ce café très noir et très épais n’allait pas arrangé les choses.  

- Que voulait réellement cette femme alors ?  

Jack ouvrit un placard, en sortit un paquet de cacahuètes qu’il déversa dans une assiette en plastique blanche et revint à sa place. Il en prit une poignée et attendit d’avoir fini de mâcher pour répondre.  

- Elle m’a déclaré, avec une certaine suffisance et une certain dédain d’ailleurs, qu’elle avait besoin non seulement de mes talents d’informaticien mais aussi mes talents de tueur professionnel !... Je dois bien avoué que, sur le coup, j’ai mis quelques minutes à réagir ! J’étais persuadé que mon passé de nettoyeur était derrière moi et qu’avec toutes les précautions que j’avais prises pour me faire oublier, personne ne pourrait apprendre la vérité !  

Machinalement, Kaori attrapa elle-aussi quelques cacahuètes.  

- Comment a-t-elle su ?  

Jack fit glisser vers lui une chemise en carton qui traînait sur le bar. L’homme en sortit deux photos qu’il plaça devant la jeune femme et pointa du doigt l‘une d‘elle.  

- Il s’agit de Kuto Kaidi, un homme très influent à Tôkyô et par delà les limites de la ville. Il possède la plus grande entreprise spécialisée dans l’import de meubles asiatiques du Japon. L’entreprise Kaidi. Je suppose que vous la connaissez... J’ai travaillé pour lui, il y a environ 8 ans quand je suis venu m’installé au Japon. C’était mon dernier boulot avant que je prenne ma retraite... enfin si je peux appeler ça comme ça. ( Lemon montra ensuite le portrait d’une jeune fille brune aux cheveux courts ). Et elle, c’est Kira. La fille de Kaidi. Vous comprenez maintenant comment elle connaît mon passé de tueur ?  

Kaori était perplexe. Elle n’avait jamais vu cette fille de sa vie. Mais avec le nombre de jeunes femmes que Ryô a côtoyé, il se pourrait qu’elle se trompe.  

- Pourquoi ne pas avoir refusé tout simplement ?  

Lemon prit un air embarrassé et se passa un main nerveuse dans les cheveux. Son regard laissait transparaître de la tristesse mais aussi un certain découragement.  

- Kira me fait chanter... Pour tout dire, je suis marié depuis six ans maintenant et j’ai un petit garçon de quatre ans.... Le problème, c’est que ma femme, Asumi, n’est pas au courant de mon passé et vous comprendrez aisément que je ne tiens pas à ce qu’elle le sache... Comme vous pouvez le constater Kaori, je n’avais vraiment pas le choix.  

Kaori eut de la peine pour Jack. Plus elle lui parlait, plus elle le trouvait sympathique. Il avait beau être un ancien tueur professionnel, cruel et cynique, elle sentait en lui une profonde humanité et une touchante sensibilité. Par certain côté, il lui faisait penser à Ryô.  

- Je suis sincèrement désolée pour vous... Mais que vient faire City Hunter dans tout ça ?  

Jack se tourna sur son tabouret de manière à lui faire face.  

- C’est très simple... Kira est raide dingue de City Hunter depuis qu’il lui a sauvé la vie lors du braquage de la banque de Shinjuku... Mettez ça sur son manque de confiance en soi, sa fragilité psychologique, son côté enfant gâté mais cette femme dit avoir trouvé en Ryô ce qu’elle cherchait depuis des années chez un homme...  

Le jour où le braquage de Shinjuku avait eu lieu, Ryô se trouvait dans les parages par hasard. Il avait sauvé la vie d’une vingtaine de personnes. Des hommes. Des femmes. Des enfants. Et dans le lot, il y avait cette Kira Kaidi.  

- ... elle m’ a donc engagé pour que je puisse rassembler le maximum d’informations à son sujet... Au début, je pensais que ça me prendrait quelques jours tout au plus mais Kira est devenue de plus en plus exigeante, insatiable... Comme si elle était complètement obsédée par lui... Photos, articles, anecdotes, relations... Elle voulait tout savoir !  

Le ton de la voix de Jack était dur, cassant. Il semblait véritablement agacé par cette histoire et Kaori le ressentit encore plus à travers chaque mot qu’il prononçait.  

- L’obsession de Kira pour Ryô n’a cessé de grandir au fur et à mesure que le temps passait.... Elle voulait tout savoir de ses moindres faits et gestes. Elle voulait connaître l’identité de chaque personne qu’il rencontrait... Je crois qu’elle est devenue complètement folle !  

Kaori avait du mal à croire que cette jeune femme brune aux cheveux courts, au regard plein de vie, au sourire reflétant la joie de vivre pouvait être la jeune femme névrosée que Lemon lui décrivait.  

- Donc si je vous suis bien, vous avait été engagé pour satisfaire l’obsession de Kira pour Ryô... Ok. Jusque là tout est clair. Mais en quoi ce Donnie Pfaster intervient-il dans tout ça ?  

Le regard de Jack devint noir au point qu’il ne reflétait plus aucune émotion. Kaori connaissait ce regard. Elle l’avait déjà vu chez Ryô, Mick et Falcon. Il signifiait simplement mort et douleur.  

- Pas la peine de répondre... J’ai compris... Kira connaissait Pfaster et elle lui a demandé de me tuer, c’est ça ?... Mais pourquoi m’avoir aidée dans ce cas ?  

Jack haussa les épaules et tenta de prendre un air détaché.  

- Au départ, Pfaster n’était là que pour vous tester... Évaluer votre force, votre compétence à être la partenaire du plus grand nettoyeur du Japon ... Kira n’était pas encore décidée à vous voir disparaître.  

Kaori était sous le choc de ses révélations. Ryô avait donc raison. Elle n’avait pas été la cible d’un simple psychopathe mais plutôt la victime de la folie d’une jeune femme névrosée. Cette histoire était donc loin d’être finie. Elle essaya de la cacher mais elle sentit l’angoisse et la peur monter petit à petit en elle.  

- “Encore” ?... Kira a donc changé d’avis et veut me savoir morte et enterrée ?  

Lemon approuva d’un signe de la tête et se détourna de la jeune femme.  

- Kira était persuadée que vous et Saeba n’étiez que des partenaires de travail... Alors quand elle a appris que vous étiez amants, elle s’est mise dans une colère noire et a décidé de vous supprimer.  

“ Amants”. Le mot résonna dans le tête de la jeune femme. Rouge comme une tomate, Kaori se mit en devoir de rétablir la vérité des faits.  

- Mais non !... Vous vous trompez complètement !!!... Ryô et moi sommes de simples partenaires de travail et rien d’autre !... Moi et un obsédé comme lui !!! Pff... Il n’a aucune chance et, ce, même s’il était le dernier homme sur cette terre !  

Kaori rougit encore plus lorsqu’elle croisa le regard moqueur de Jack. Il affichait un sourire narquois et la petit étincelle qui brillait au fond de son regard l‘énerva encore plus. Exaspérée de voir qu’il se fichait délibérément de sa tête, elle croisa ses bras sur sa poitrine.  

- Je vous assure, je... je ne suis pas sa petite amie et encore moins sa maîtresse !  

Le sourire de Jack redoubla d’intensité.  

- Quoi ???  

Sans rien dire, Jack se dirigea vers son bureau et alluma son ordinateur. Puis il s’installa dans son fauteuil en cuir, tapa plusieurs mots de passe et lança la connexion à Internet.  

- Kira ne m’a pas seulement engagé pour que je rassemble le plus d’informations possible sur City Hunter... Elle m’a surtout engagé pour que je lui construise le site le plus complet et le plus dévoué.  

Sous le choc, Kaori manqua de tomber de son tabouret. Elle retrouva in extremis son équilibre et s’accrocha, avec un manque certain de grâce, au bar.  

- Un site Internet ?... Sur City Hunter ?... Mais c’est du délire !!!  

Kaori essaya de retrouver un semblant de calme. Bon, il n’y avait vraiment pas de quoi paniquer même si elle avait l’impression d’être face à un énorme puzzle dont les pièces avait quelques difficultés à s’emboîter les unes dans les autres. Il n’y avait pas trente-six solutions. Il fallait simplement qu’elle voit Ryô. Il fallait qu’il sache. Il fallait qu’il rencontre Lemon. A eux deux, ils trouveraient sûrement un moyen d’entraver les plans de cette Kira Kaidi. La voix de Jack la ramena à la réalité. Il lui fit signe de venir et visiblement fier de son travail, lança gaiement :  

- Bienvenue sur www.CityHunter.com !!!...  

Jack fixa son attention sur l’écran de son ordinateur et cliqua sur une photo pour l’agrandir. Il tapa du doigt sur l’écran tandis que le visage Kaori, qui découvrait au fur et à mesure l’image qui apparaissait, passa du blanc au rouge écrevisse.  

- Oh mon dieu... mais... Mais où avez-vous eu ces photos ?  

Parking Business Plus, Quartier des affaires,  

Lundi 2 Juillet, 16h53  

Planqué dans sa mini Austin rouge et caché derrière une paire de jumelles, Ryô Saeba inspectait avec une minutie presque surnaturelle les environs. Il réfléchissait à la manière dont il allait pénétrer dans le magasin. Chambers lui avait rapidement expliqué qu’outre la porte principale qui donnait directement sur le magasin, il existait une autre entrée, située à l’arrière du bâtiment, qui facilitait à la fois l’approvisionnement et l’arrivée des employés. Rien de bien compliqué en somme. Ryô fronça des sourcils. Depuis le temps qu’il était là, il trouvait quand même étonnant de ne voir aucun client entrer dans le commerce. C’est alors qu’il remarqua une petite pancarte accroché sur la porte principale. Il eut d’abord quelques difficulté à décrypter le petit panonceau du magasin mais, après deux ou trois réglages et quelques plissements d’yeux, il put y lire “fermé du 2 au 14 juillet pour cause de congés annuels”. Ryô eut un petit sourire de satisfaction. Chambers avait donc raison. Il avait de fortes chances pour que Lemon ait emmené Kaori dans cet endroit. C’était une excellente couverture et il ne risquait pas d’être dérangé... Après un dernier regard vers les alentours, Ryô vérifia une dernière fois que son arme était bien chargée et qu’il avait apporté suffisamment de munitions avec lui. Il descendit alors de sa petite voiture rouge, qui remonta de quelques centimètres un fois son fardeau sorti, et se dirigea à pas de loups vers l’accès arrière de “Informatique Performance”.  

Établissement “Informatique performance” , quartier des affaires,  

Lundi 2 Juillet, 17h01,  

La tête entre les mains, Kaori tentait désespérément de retrouver son calme apparent. Elle venait de parcourir de A à Z le site de City Hunter et n’en revenait pas de la mine d’informations qu’il offrait à n‘importe quel inconnu. Outre les nombreuses photos - Kaori injuria une fois encore Ryô pour lui avoir caché CET évènement primordiale pour l’évolution de leur relation ( ndrl : vous voyez de quoi je parle, n’est-ce pas ?) - qui dévoilaient avec un sens du détail et de la propos de leur vie à deux, les sections telles que “City hunter : un drôle de couple”, “ biographie de Ryô Saeba ”, “biographie de Kaori Makimura”, “ Dans la vie intime de City Hunter ”, étaient tellement riches en anecdotes et renseignements en tout genre que Kaori se surpris à redécouvrir des moments de sa vie qu’elle avait elle-même oubliés. Elle en éprouva un énorme malaise et se demanda, avec une certaine appréhension, jusqu’à quel point ce site pourrait porter préjudice à City Hunter.  

Plus fatiguée psychologiquement que physiquement, Kaori se laissa aller contre la fauteuil en cuir et pria intérieurement pour que Ryô arrive le plus vite possible. Jack lui avait vaguement expliqué qu’il avait fait en sorte que Saeba sache rapidement où il l’avait emmené Ensemble, ils pourraient alors mettre au point un plan capable de les sortir de ce guêpier sans trop de casse. A ce moment précis, Lemon refit son apparition après avoir passé un coup de fil personnel. Il s’approcha rapidement et s’appuya nonchalamment contre le bureau comme si son attitude un peu zen aurait pour effet d’atténuer l’extrême tension qui marquait le visage de Kaori. Mais visiblement la jeune femme était mal à l’aise. Il posa alors sa main sur son épaule pour la forcer à le regarder.  

- Vous tenez le choc Kaori ?  

La jeune femme eut un petit sourire contrit et éprouva un besoin urgent de bouger et de sortir de cette pièce.  

- Oui... Il faut bien non ?... Après tout je suis la partenaire de City Hunter et après tout ce que j’ai déjà vu durant ma vie, rien ne devrait plus m’étonner... - Kaori avait des fourmis dans les jambes - Je... J’aimerais me rafraîchir un peu, si ça ne vous dérange pas trop ?  

Confus de ne pas avoir penser au bien être de “son invitée”, Jack se gratta la tête et fit un geste vers la porte du bureau.  

- Excusez-moi, j’aurais du y penser plus tôt... Prenez les escaliers et passez la porte tout de suite sur votre droite. Vous trouverez tout ce dont vous aurez besoin !  

**********************  

Étant donné que Lemon n’avait pas pris la peine de verrouiller la porte de derrière, Ryô pénétra sans aucune difficulté dans le couloir de l’arrière boutique . Avec ordre et rapidité, Ryô s’engouffra, arme à la main, dans chacune des pièces mais ne trouva rien de bien probant. Il devait se résigner. Kaori ne se trouvait pas au rez de chaussé. C’aurait été trop facile. Non. Lemon devait l’attendre sagement au 1er étage. Ryô prit quelques instants pour réfléchir. Soit il fonçait tête baissé et risquait, par la même occasion, de mettre sa partenaire en plus grand danger soit il montait discrètement et analyser la situation au vu des circonstances. Tel un chat aux pattes de velours, Ryô s’approcha du grand escalier en bois et tendit l’oreille. Mais rien. Il espérait entendre les grognements et les pleurnichements de Kaori mais apparemment sa partenaire n’avait pas envie de râler ou alors, il souhaitait de tout cœur se tromper, elle n‘était pas en posture de le faire. Sur le point de grimper les premières marches, Ryô remarqua que la poignée de la porte sur sa gauche se mit à bouger. Ryô pensa tout de suite à Lemon. L’instinct en éveil, il se plaqua contre le mur de manière à ne pas être vu de l’inconnu et empoigna, à la première occasion, le bras de la victime qu’il tordit violemment dans le dos. C’est alors qu’il entendit le cri de douleur d’un femme et se rendit compte, un peu trop tard d’ailleurs, que c’était sa partenaire qu’il prenait un malin plaisir à torturer. Il la relâcha aussitôt et posa des yeux effarés sur la jeune femme grimaçante qui se massait énergiquement l’avant bras.  

- Kaori ?????... Mais enfin qu’est-ce que tu fais là ?  

Kaori observa avec lassitude son poignet rougi et montra du doigt la petite pancarte “ Toilettes - Réservé aux employés” qui était accrochée à la porte.  

- A ton avis ?  

Le regard de Ryô se posa tour à tour sur le visage coléreux de la jeune femme puis sur le fameux écriteau. Il paraissait un peu perdu et Kaori se reprocha tout de suite son ton un peu trop abrupte.  

- Et toi qu’est-ce que tu fais là ?  

Ryô faillit tomber à la renverse devant la stupidité de la question et les yeux grands ouvert se surpris à s’énerver :  

- Ce que je fais là ? ...C’est une blague ou quoi ? ... Mais enfin Kaori, tu es sensée être ligotée et bâillonnée sur un lit poussiéreux, un peu bancale, datant de la première guerre mondiale, à la merci d’un des tueurs professionnels les plus doués de ma génération et tu oses me demander pourquoi je suis là ?  

Kaori se massa une fois de plus son poignet endolori et haussa négligemment des épaules. Elle venait encore de dire une bêtise et se demanda si une fois dans sa vie, elle pourrait être aussi efficace que son partenaire.  

- Désolée...  

Ryô s’approcha de la jeune femme et attrapa son poignet. Il commença à le masser doucement ce qui fit rougir immédiatement la jeune femme.  

- J’espère que je ne t’ai pas fait trop mal... Mais je t’ai prise pour Lemon... Mais au fait, où est cet imbécile que je lui règle une fois pour toute son compte ?  

Kaori était hypnotisée par le geste de la main de Ryô et répondit machinalement :  

- Il est dans son bureau... Nous t’attendions depuis un bout de temps d’ailleurs.  

Étonné par les propos de sa partenaire, Ryô n’eut pas le temps de poser plus de question que la jeune femme se dégagea et monta les escaliers. Son partenaire sur les talons, elle se retourna une dernière fois et abaissa l’arme que Ryô venait de ressortir.  

- Ne t’inquiète pas Ryô, Jack Lemon est de notre côté... Prépare-toi à de brûlantes révélations. Je crois que tu n’es pas au bout de tes surprises !  

Kaori entra alors dans le bureau pour prévenir Jack Lemon que City Hunter était enfin au grand complet.  

A suivre...  

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