Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Kairi

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 17 capitoli

Pubblicato: 23-01-03

Ultimo aggiornamento: 20-11-04

 

Commenti: 57 reviews

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General

 

Disclaimer: Les personnages de City Hunter sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Tranche de vie

 

Capitolo 14 :: Une équipée sauvage

Pubblicato: 27-10-03 - Ultimo aggiornamento: 09-12-03

Commenti: Je me rends compte que je bien trop lente pour les mises à jour et je voudrais m'en excuser. J'écris cette fic depuis pratiquement huit mois et je tenais à remercier tous ceux qui continuent à la lire fidèlement. Je pense faire encore un ou deux chapitres ( je dis ça mais j'arrive toujours à rallonger) avant de la finir pour de bon. Je crois sincèrement qu'il est temps que je la finisse autrement je vais finir par touner en rond. Je souhaite écrire une fin digne de ce nom ( j'aurais du mal à la faire aussi bien que celle de Ginie mais bon l'espoir fait vivre comme on dit ) . Bonne lecture à tous et à bientôt pour la dernière ligne droite !

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17


 

Chapitre 14 : Une équipée sauvage  

 

Entrepôt Kaidi, quartier des affaires,  

Mardi 3 juillet, 11h28,  

 

Saeko leva les yeux au ciel lorsque la camionnette toute pourrie de Mick entra piteusement dans son champs de vision. La mine perplexe, elle se demanda comment cet énergumène avait réussi à arriver jusqu’ici avec un telle épave et, la main posée sur son front, pria silencieusement pour qu’il arrive à ramener Ryô et Kaori sans trop d’encombre.  

 

Dans un toussotement poussif, le fourgon s’arrêta péniblement derrière le camion de livraison le plus proche de la porte en acier qui donnait sur l’aile Ouest de l’entrepôt. Toujours affublé de son uniforme, Mick sortit promptement du véhicule, ouvrit brutalement les portes arrières et récupéra un grand sac de sport avant de rejoindre Saeko. L’inspectrice fit quelques remarques cinglantes sur son moyen de transport avant de lui indiquer où trouver ses acolytes. D’humour malicieuse, l’Américain lui fit une dernière révérence et pénétra sans attendre dans le grande bâtisse en pierre.  

 

- Inspecteur Saeko Nogami ?  

 

Sur le point de se rendre dans l’aile Est pour rendre une petite visite à Kuto Kaidi et sa fille, Saeko s’arrêta net dans sa course et se retourna pour découvrir la personne qui l’interpellait. Méfiante, elle vit une jeune femme brune, habillée en tailleur, s’avancer vers elle, un sourire arrogant sur les lèvres. Une seule question traversa son esprit. Qui était donc cette femme ?  

 

- Inspecteur Saeko Nogami ? - Saeko leva un sourcil perplexe - Je me présente. Akané Tendô de la chaîne nationale “ Tôkyô News”. Pourriez-vous m’accorder un instant ? J’aurais quelques questions à vous poser sur l’affaire Kaidi.  

 

Saeko grogna en silence. Cette jeune femme était journaliste. Il ne manquait plus que ça. Comme si les choses n’étaient pas assez compliquées comme ça pour qu’un reporter à la gomme lui tombe droit dans les pattes. Le visage contrarié, Saeko ne se gêna pas pour détailler avec dédain cette jeune femme qui symbolisait à elle-seule une profession qu’elle détestait par dessus tout. Deux adjectifs lui venaient automatiquement à l’esprit lorsqu’elle rencontrait des journalistes. Hypocrite et sournois. Rien de plus. Rien de moins. Saeko se sentit mal à l’aise. Elle n’aimait pas ce qu’elle ressentait. Mais bien qu’elle soit consciente que cette rancœur était surtout due à une mauvaise expérience de jeunesse et qu’elle était, dans ce cas, loin d’être légitime, elle n‘arrivait plus à faire confiance à ces individus. C’était au-dessus de ses forces et de ses principes. D’ailleurs quelle personne digne de ce nom, redonnerait sa confiance à une profession qui n’a pas hésité à manipuler et à rouler dans la boue une jeune diplômée de l’École de Police pour obtenir des renseignements confidentiels sur un trafic de drogue ? Le visage d’un homme s’imposa brutalement à son esprit, lui arrachant un sourire plein de rancune. On l’avait eu une fois. Soit. Mais c’était fini maintenant. Saeko était une femme mûre et réfléchie, confiante et combattive, et elle était bien décidée à ne pas se laisser avoir par ce reporter malvenu.  

 

- Désolée, Miss Tendô. Je n’ai aucun commentaire à faire sur cette affaire. Alors si vous voulez bien m’excuser, j’ai beaucoup de travail qui m’attend.  

 

Le ton était ferme et n’admettait aucune réplique. Mais c’était sans compter sur l’impertinence de cette Akané Tendô. Loin de se laisser intimider, la journaliste sortit un magnétophone de la poche de sa veste et le mit en route sous le regard exaspéré de l’inspectrice. Sûre d’elle même, elle enchaîna :  

 

- Inspecteur Nogami, il paraîtrait que Mademoiselle Kira soit personnellement impliquée dans la déchéance de son père. Confirmez-vous cette information ?  

 

Les yeux plissés, Saeko serra les poings et inspira une grande bouffé d’oxygène pour ne pas laisser éclater se colère face à cette sans-gène. Le temps filait rapidement et si elle voulait converser avec Kaidi avant l’arrivée de son avocat, il fallait qu’elle se dépêche un peu et qu’elle se débarrasse de cette punaise.  

 

- Miss Tendô, je me doute bien de la façon dont vous avez opérée pour passer le barrage policier mais sachez que vous n’obtiendrez aucune information de moi.... Vous n’avez pas de chance, mais vous êtes tombée sur le seul inspecteur qui ne supporte pas de parler aux journalistes... Alors rangez-moi cet appareil et laissez-moi faire mon boulot en paix.  

 

Les yeux empreints de mépris, Saeko articula un au revoir à peine inaudible et tourna les talons dans un bruit sec. Mais Akané, nullement démotivée, revint une fois encore à la charge avec des arguments beaucoup, mais alors beaucoup plus percutants.  

 

- Inspecteur Nogami, comment expliquez-vous la réapparition de Jack Lemon ? N’a-t-il pas péri la veille dans l’incendie de son entreprise ?  

 

A ces mots, Saeko se figea sur place. La journaliste sourit mielleusement. Sa petite bombe, savamment employée, eut l’effet qu’elle espérait. Et toujours aussi arrogante, elle continua sur sa lancée, souhaitant déstabiliser le plus possible cette inspectrice, un peu trop condescendante à son goût.  

 

- Dites-moi, Inspecteur Nogami, comment justifiez-vous la présence de Jack Lemon et celle de City Hunter dans cet entrepôt le jour même où Kuto Kaidi est enfin démasqué ? Ont-ils un lien avec l’arrestation de Kaidi ?...  

 

City hunter ?!! Avait-elle bien entendu ? Cette femme venait de lui parler de City hunter !!! Comment est-elle au courant ? Comment avait-t-elle découvert ? Saeko sentit le sol s’ouvrir brutalement sous ses pieds. Si un seul journaliste laissait entendre qu’elle entretenait des liens autres que professionnels avec le tueur numéro un du Japon, elle pourrait dire adieu à sa carrière. Sans compter que Ryô, confondu, ne pourrait plus vivre dans sa relative clandestinité et serait peut-être obligé de quitter le pays. Ce serait une véritable catastrophe. Machinalement, Saeko leva les yeux, espérant trouver un début de solution dans les épais nuages blancs qui envahissaient petit à petit le ciel. Son cerveau marcha au quart de tour, se repassant chaque phrase dite et entendue. Il fallait qu’elle trouve quelque chose. Il fallait qu’elle dissimule son trouble. Il en allait de leur survie à tous.  

 

- Mais de quoi parlez-vous donc ?  

 

Une phrase stupide pour gagner du temps. Nerveuse, Saeko observa la jeune femme qui se rapprochait d’elle avec une lenteur calculée, la narguant d’un sourire orgueilleux. Saeko eut un flash des plus déplaisant. Cette fille était carriériste. Elle transpirait l’ambition. Tour comme elle d‘ailleurs. Intelligente, elle usait de ses armes et de ses atouts pour obtenir ce qu’elle désirait le plus. Comme elle. Confuse, elle avait l‘impression de se voir dans un miroir et c’était une sensation plus que dérangeante. Irritée, Saeko posa instinctivement sa main sur sa cuisse droite, s’imaginant clouer cette fouine, d’un majestueux lancement de couteaux, sur un des murs de l’entrepôt.  

 

- Je veux simplement que vous m’expliquiez la présence de ces deux hommes et leurs rôles dans toute cette affaire.  

 

Mais comment était-elle au courant ? Saeko n’eut pas longtemps à attendre pour avoir la réponse. Akané lui tendit une photo qu‘elle venait de sortir de la poche de sa veste et Saeko observa attentivement cette preuve accablante. Oui, c’était bien Ryô et Jack. En fait, les deux nettoyeurs n’étaient sortis quelques minutes, juste le temps d’apprécier la situation. Au moment où Saeko avait eu l’idée d’appeler Mick à la rescousse. Bon sang, mais comment allaient-ils se sortir de là ? De longues secondes passèrent pendant lesquelles l’inspecteur pouvait sentir le regard pesant cette journaliste posé sur elle. Il fallait qu’elle trouve quelque chose et vite. Un déclic s’opéra immédiatement lorsque Saeko rapprocha l’image de ses yeux. Un léger sourire se dessina alors sur ses lèvres. La solution était là. Sous ses yeux. Lemon était facilement reconnaissable, soit mais Ryô ne dévoilait que son profil, très flou d’ailleurs, à la caméra.  

 

- Je suis entièrement d’accord avec vous, Miss Tendô. Cet homme est bien Jack Lemon... Mais comment pouvez-vous dire que cet autre homme à ses côtés soit bien City Hunter ? L’auriez-vous déjà rencontré ?  

 

Pour la première depuis le début de leur entretien, Akané ne sut que répondre. Elle ne s’attendait pas à ce que cet inspecteur admette si facilement que Lemon soit toujours vivant. Au point qu’elle en perdit de sa répartie légendaire.  

 

- Bien sûr que non... hum... Inspecteur Nogami, n’avez-vous jamais entendu parler du site www.cityhunter.com ? Un grande base de données qui réunit des centaines d’informations et de photos de City Hunter ?  

 

Au moment où elle s’y attendait le moins, le site de Lemon remonta à la surface. Saeko en aurait eu froid dans le dos si Eiji ne l’avait pas contacté, un peu plus tôt dans la matinée, pour l’informer qu’il était en bonne voie de détruire le site. Dans deux ou trois heures, ce site ne menacera plus personne. Deux ou trois petites heures et tous les fichiers de City Hunter s’autodétruiront pour toujours. Subitement intéressée par la tournure que prenait cet entretien, Saeko arqua un sourcil à la manière d’une Dana Scully face à un Fox Mulder tout excité par une affaire non classée et répondit d’une voix qu’elle voulut candide.  

 

- Un site sur City Hunter dites-vous ?... Là, je dois bien avouer que vous m’intriguez, Miss Tendô... City hunter est un des criminels les plus recherchés du Japon et, malgré tous nos efforts, il est encore, à l’heure actuelle impossible à qui que ce soit de dépeindre un portrait précis de ce fugitif ... Alors un site avec des photos... Je trouve ça curieux...  

 

Saeko sut qu’elle avait réussi à ébranler les convictions d’Akané lorsque cette dernière se remit à fixer intensément la photo comme si elle s’attendait à ce qu’elle lui parle et lui délivre son secret. Saeko en profita pour jeter un rapide coup d’œil à sa montre et s’affola de l’heure qu’il était. Fini de jouer. Il était temps d’agir et de boucler cette affaire une bonne fois pour toute.  

 

- Ryô, après tout ça, tu ne pourras plus rien me réclamer !!! J’aurais payer toute ma dette !!!  

 

Saeko pensa tout haut si bien qu’Akané sortit instantanément de sa réflexion. Heureusement pour elle, elle n’avait rien entendu. Redevenue sérieuse, Saeko croisa les bras sur sa poitrine et fit un geste vers le magnétophone. Il était temps d’en finir.  

 

- D’accord Miss Tendô. Vous vouliez parler de Jack Lemon ?... Alors parlons de lui. En fait...  

 

Entrepôt Kaidi, Aile Ouest,  

Salle de repos,  

Mardi 3 juillet, 11h36,  

 

Assise sur le bord d’un divan qui faisait le bonheur des mites et autres insectes dévoreurs de tissu, Kaori balaya d’un regard lointain cette pièce qui servait de salle de repos aux employés de l’entreprise Kaidi. Elle se sentait d’humeur étrange tout à coup, oscillant entre des moments de pure euphorie à des instants d’agacement chronique. En fait la matinée qu’elle venait de passer avait été plus éprouvante que prévue et elle avait encore du mal à croire à tout ce qui venait d‘arriver. Entre son enlèvement, la résurrection de Jack, la névrose apparemment contagieuse de la famille Kaidi et le comportement à la fois déroutant et fascinant de Ryô, elle avait de quoi se sentir un peu perdue et complètement vidée de ses forces. Et maintenant, elle se sentait aussi énergique qu’un mollusque au réveil.  

 

Se lovant au fond du canapé, Kaori ferma les yeux et laissa vagabonder son esprit au gré de ses envies. Dans un soupir de délice, elle se remémora ce regard chaleureux posé sur elle. Ces gestes à la fois tendres et affectueux. Ces paroles si douces à entendre. Les lèvres de la jeune femme s’élargirent alors en un magnifique sourire. Pour la première fois depuis toutes ces années, Ryô l’avait regardée passionnément, lui parlant comme à une véritable femme. De part son attitude et ses mots choisis, il lui avait fait clairement comprendre qu’il souhaitait passé à un stade supérieur dans leur relation. Qu’il souhaitait qu’elle devienne sa partenaire à part entière. Et Kaori en était encore toute troublée. Si émue qu’elle ne ressentit pas tout de suite la douleur qui lui vrillait le bas du dos.  

 

- Aie ! Mais qu’est-ce que.... ?  

 

Ramenée brutalement à la réalité, Kaori se leva d’un coup et découvrit, à moitié dissimulée par un coussin tâché de ketchup et de Nutella, une longue télécommande noire. Elle l’observa attentivement avant appuyer sur le bouton servant à allumer la petite télévision qui trônait sur un vieille caisse en bois, dans un coin de la pièce. Il était près de 11h30 et c’était l’heure de la diffusion du programme préféré des enfants et adultes japonais : le légendaire Yu-Gi-Ho et ses Duels de Monstres. Agissant comme une professionnelle, Kaori ne manqua pas de couper le son pour être sûr d’entendre si jamais un garde ou un policier avait la bonne idée de passer par ici pour fouiller cette pièce. Quelques minutes passèrent encore. De nouveau assise sur le divan, Kaori se passa longuement les mains dans les cheveux avant de s’étirer longuement. Dieu, qu’elle avait envie de rentrer chez elle ! Elle en avait marre de cet endroit froid et austère. Ryô et Jack s’étaient absentés depuis un bon quart d’heure maintenant et elle commençait à désespérer de les voir revenir avant midi. Zappeuse dans l’âme, la jeune femme laissa le soin à Téa, Joey et les autres d’encourager Yu-Gi-Ho dans son duel contre Seto Kaiba et fit un tour d’horizon des différentes programmes proposés par les chaînes. Les sourcils froncés, elle remarqua que plusieurs d’entre elles avaient interrompu leurs programmes et diffusaient des flashs d’information de manière régulière. Kaori augmenta le son. La grande bâtisse qui passait inlassablement à l’image était loin de lui être inconnu. Il ne lui fallut que quelques secondes pour comprendre que l’arrestation de Kuto Kaidi était évidemment sur toutes les lèvres mais aussi sur tous les écrans.  

 

- Bonjour. Ici Akané Tendo en direct du quartier des Affaires. Il est tout juste 11h05 et je suis actuellement devant l’entrepôt Kaidi où seraient entreposées des milliers d’armes en partance pour les pays sous-développés. Le très respecté industriel Kuto Kaidi ...  

 

Le son était faible mais Kaori ne pouvait pas se permettre de l’augmenter sans risquer de se faire remarquer. Elle s’approcha alors de la boîte à images.  

 

- ... La police japonaise laisserait sous-entendre que Kira Kaidi, fille unique de Kuto Kaidi, serait en ce moment même dans les locaux. En effet sa voiture, un cabriolet rouge décapotable, aurait été aperçue...  

 

Intriguée par la manière dont la presse allait s’approprier l’histoire des Kaidi, Kaori s’installa face au poste de télévision, à même le sol et fixa avec une attention particulière les images qui défilaient sous ses yeux. Elle était à la fois estomaquée et effrayée par la rapidité avec laquelle les médias avaient couvert l’évènement. Sans parler de cette foule qui entourait l’entrepôt. C’était tout simplement stupéfiant. Kaori se sentit mal tout à coup. Comme écrasée par le poids de cette affaire. Son cœur de mit à battre plus vite, son estomac pesant des tonnes. Elle prit brutalement conscience que City Hunter avait vraiment joué gros cette fois-ci et que s’ils étaient tous toujours en vie, c’était peut-être grâce à la bonne étoile qui brillait au-dessus de leurs têtes depuis près de huit ans maintenant.  

 

- Aid.. d’une bonne v...gtaines de ...ciers, l’inspecteur Saeko No... procède en ce moment mê... à la per...isition de cet énor... entrepôt. Le nombre d’ar...  

 

Avec plusieurs crépitements, l’image se mit à vibrer violemment finissant par disparaître définitivement dans un écran noir. Murmurant dans sa barbe, Kaori se remit doucement sur ses pieds (elle ne voulait pas appuyer sur sa cheville douloureuse) et curieuse de connaître la suite du reportage, commença à taper du poing sur le haut du téléviseur pour le refaire fonctionner. Se rendant compte qu’elle se faisait mal inutilement, la jeune femme sortit une massue de taille moyenne (ndla : un petit 250 kg, ça vous va ??? ) et recommença à taper, ne mesurant pas sa force. Bizarrement, son stress et sa fatigue s’évaporèrent au fur et à mesure qu’elle frappait. Elle se sentait de mieux en mieux. Et ce qui devait arriver, arriva. Sous les yeux médusées de Ryô et Jack qui avaient choisi ce moment pour revenir de leur excursion, le téléviseur se fendit en deux, plusieurs morceaux tombant sur la fine moquette grise.  

 

- Mick ne devrait plus tarder maintenant. Nous... Kaori !!?... Je peux savoir ce que tu fabriques ?  

 

Rouge comme une pivoine, la jeune femme lâcha brutalement sa massue et se retourna rapidement vers les deux hommes. Elle afficha d’abord un sourire figé puis, se rendant compte de l’expression qu’arborait son charmant partenaire, elle baissa vivement les yeux. pff... Comment faisait-elle pour se mettre toujours dans des situations aussi embarrassantes ? Comment ? Elle devait avoir un don pour ça. Un véritable talent caché. Confuse, elle se plaça timidement devant le téléviseur pour tenter de le cacher. Attitude qui amusa grandement Ryô.  

 

- Euh... Rien de bien passionnant, tu sais... Je regardais simplement la télévision en attendant votre retour.... - Kaori s’éclaircit la voix - hum... Vous... Vous avez trouvé un moyen de quitter cet endroit ?  

 

Le front légèrement plissé, Lemon s’approcha en silence de l’épave tandis que Ryô, toujours fidèle à lui-même, prit un malin plaisir à détailler sa partenaire de son regard le plus moqueur. Il ne put s’empêcher de sourire à la vue de cette délicieuse demoiselle qui préférait fixer ses pieds plutôt que de le regarder.  

 

- Comment fais-tu ça, Kaori ?  

 

Le mots étaient sortis tout seuls et Kaori et Ryô glissèrent un regard interrogateur vers Lemon. La jeune femme fit face à Jack et resta un peu interloquée par l’attitude de l’ex-nettoyeur Américain. Il semblait captivé par la massue qui gisait dans le ventre du téléviseur.  

 

- Comment fais-tu pour faire apparaître ces énormes massues ?  

 

La question était tellement incongrue que la jeune femme faillit tomber à la renverse. Retrouvant de justesse son équilibre, Kaori se gratta machinalement l’arrière de la tête et se mit à ricaner bêtement jusqu’à ce que le voix sombre et espiègle de Ryô la fasse taire en lui arrachant une nouvelle grimace.  

 

- Je vais vous le dire, moi !.... Héhéhé... Kaori est, en fait,.... une sorcière !!!  

 

Ryô, qui s’était glissé silencieusement derrière sa partenaire, prit un malin plaisir à désigner du doigt la jolie frimousse de la demoiselle. Comportement que Kaori apprécia moyennement.  

 

- Écoutez-moi bien, Lemon. Kaori est une sorcière maléfique, venue de fond des âges pour me jeter des sorts.... La preuve, c’est qu’avant qu’elle ne devienne ma partenaire, j’avais tellement de rendez-vous amoureux que j’avais engagée une divine secrétaire pour m’aider à gérer mon emploi du temps surchargé et satisfaire au mieux mes centaines d’admira...  

 

Ryô arrêta net son discours ridicule lorsqu’il ressentit une chaleur annonciatrice d’une sanction immédiate. Kaori n’avait pas du tout apprécié ce discours débile. Un sourire contrit sur les lèvres, il haussa négligemment des épaules, l’air de dire “ vous voyez bien” .  

 

- Si moi je suis une sorcière maléfique alors toi, tu n’es qu’un démon lubrique !!! Et l’enfer n‘est rien à côté de ce que je vais te faire subir ! Ca, je te l’assure !  

 

BOUUM ! Ryô n’eut pas le temps de dire ouf qu’une énorme massue de 10 000t signée “ Magie des Sœurs Halliwell ” le cloua littéralement sur le seul mur en plâtre de la pièce. Dans un bruit étouffé, l’objet tomba sur la moquette laissant apparaître un Ryô Saeba, le visage lamentablement écrasé avec deux ou trois dents en moins. Et sur le point de répliquer que Kaori manquait un peu trop d’humour à son goût, Ryô ravala sa salive lorsque son regard croisa des yeux aussi noirs que les ténèbres.  

 

- Un seul mot de plus et tu te me supplieras de t’envoyer directement en enfer !!!  

 

Face à la colère de sa partenaire, Ryô se tut et se mit à se lamenter comme un petit garçon. Mais cette scène n’attendrit pas le moins du monde sa partenaire. Au contraire. Se frottant les mains de satisfaction, le jeune femme prit une grande bouffée d’air, afficha un sourire qu’elle voulait désinvolte et se tourna vers un Jack, toujours aussi étonné par les réactions de ce couple détonnant mais néanmoins tellement attachant.  

 

- Ohhhhhhhhhh Qu’est-ce qu’il peut m’énerver celui-là ! Je crois que je vais finir par le massacrer pour de bon !  

 

Horripilée par l’attitude à la limite du compréhensible de son partenaire, Kaori préféra lui tourner le dos, le temps de retrouver son calme. Elle ne voulait pas qu’il voit la tristesse et l’exaspération de son regard. Mais pourquoi fallait-il qu’il gâche toujours tout ? Pourquoi ressentait-il toujours ce besoin de la taquiner et de se moquer d’elle ? Il pouvait être tellement charmant et séduisant quand il s’en donnait la peine. Pourquoi... ? Kaori n’eut pas le temps de s’interroger plus que la main de Lemon se posa doucement sur son épaule.  

 

- Vous devriez arrêter de vous poser autant de questions, Kaori.... Quand on a la chance d’être aussi proche et complice que Ryô et vous l’êtes, le reste ne devrait pas compter... L’important, c’est que vous soyez ensemble, vous ne croyez pas?  

 

Kaori écouta attentivement, serrant les poings quelques instants avant de se traiter d’idiote. Lemon avait raison. Son discours sonnait tellement juste. Pourquoi se posait-elle toujours autant de questions ? Pourquoi se torturait-elle toujours inutilement ? Il était peut-être temps qu’elle cesse de tout analyser et de décortiquer chacun des gestes et chacune des paroles de son partenaire. Ne lui avait-il pas dit qu’il l’aimait ?... Ou plutôt comprendre qu’il l’aimait ? N’était-ce pas tout ce qu’elle désirait le plus depuis toutes ces années ? Kaori glissa un regard vers Ryô et ne put s’empêcher de sourire à le vue de cet homme en pleine séance de gym improvisée. Ryô était Ryô et elle aimait cet homme depuis qu’elle avait quinze ans, avec ses défauts et ses qualités. Elle l’aimait tel qu’il était et elle savait pertinemment que si on le lui en proposait, elle ne voudrait pas d’un autre Ryô. Revigorée par ses pensées positives et les paroles réconfortantes de Lemon, Kaori illuminait la joie de vivre lorsque Mick Angel fit son apparition, un sourire radieux sur les lèvres.  

 

Entrepôt Kaidi, quartier des affaires,  

Mardi 3 juillet, 11h38,  

 

D’un geste de la main, Saeko demanda à un de ses hommes de raccompagner Akané Tendô à l’extérieur de l’entrepôt. Satisfaite d’avoir trouvé un terrain d’entente avec cette journaliste malgré leur visible antipathie, l’inspecteur Nogami alla même jusqu’à la remercier d’une poignée de main avant que cette dernière ne s’engouffre dans la voiture de police. Se rappelant que Kuto Kaidi l’attendait dans son bureau, Saeko héla deux de ses hommes et pénétra avec eux dans l’entrepôt.  

 

Entrepôt Kaidi, Aile Ouest,  

Salle de repos,  

Mardi 3 juillet, 11h40  

 

Mick referma rapidement la porte derrière lui, après avoir vérifié une nouvelle fois qu’il n’avait pas été suivi. C’est vrai qu’il ne passait pas inaperçu dans cette accoutrement singulier mais, en fin de compte, son déguisement s’était révélé très efficace et même au delà de ses espérances. Couvert par Saeko, le nettoyeur Américain avait traversé les milliers de mètres carrés que représentait ce dépôt sans aucun problème, expliquant simplement aux plus curieux qu’une invasion de rats était prévisible dans les prochains jours et qu’il était là pour prévenir avant de guérir. Et tous ces imbéciles avaient gobé le morceau sans broncher !  

 

- Alors ma douce, tu vas bien ?... Je suis venu aussi vite que possible mais avec la foule qu’il y a dehors, j’ai mis plus de temps que prévu.  

 

Ne prêtant aucune attention à Ryô et Lemon, c’est un Mick tout mielleux qui s’avança vers Kaori. Il lui prit tendrement les mains sous le regard meurtrier de Ryô. Mais amusée par l’attitude protectrice de l’américain et voulant rendre le monnaie de sa pièce à son partenaire ( ben oui, Kaori a le droit de taquiner aussi !!!), la jeune femme ne fit aucun geste pour retirer ses mains, et bien au contraire lui adressa un sourire des plus doux.  

 

- Bon, me voilà rassuré ! Je n’étais pas sûr que Ryô soit capabl...  

 

BANG ! La télécommande de la télévision percuta violemment Mick avant de tomber à terre, dans un petit bruit. Les lèvres tordues en un rictus douloureux, l’américain retira sa casquette pour se masser la tête, pestant contre cette journée décidément pourrie.  

 

- Tiens, Ryô ! Je ne t’avais pas vu !...Je pensais que cet entrepôt était débarrassé de toute sa vermine !  

 

Piqué au vif, Ryô plissa les yeux et s’approcha dangereusement de son meilleur ennemi. Les mains sur les hanches, il le toisa méchamment et émit un petit rire sarcastique.  

 

- Très drôle, Mick !... Mais de la part d’un pique-assiette comme toi, j’aurais tendance à prendre ça comme un compliment.  

 

Honteuse de l’attitude des deux hommes, Kaori baissa la tête dans un profond soupir. Lemon lui, ne disait rien, complètement abasourdi par le scène qui se jouait sous ses yeux.  

 

- Pique-assiette, moi ? !!!... Mais c’est le monde à l’envers ! Dois-je te rappeler que tu manges à l’œil pratiquement tous les midis chez Miki et Falcon ?  

 

Les yeux fermés et aussi droite que le justice, Kaori serrait rageusement les poings, essayant désespérément de juguler le flot de colère qui menaçait d’éclater d’un instant à l’autre. Mais Ryô et Mick, trop occupés à s’envoyer des fleurs empoisonnées, ne voyaient toujours rien. Et loin de se sentir coupable, le nettoyeur Japonais pointa hargneusement son doigt sur le cœur de Mick en le regardant droit dans les yeux.  

 

- Qui est-ce qui vient dîner dans mon appartement dès que Kazue s’absente pour deux ou trois jours ? Hein, Mick ?... Aurais-tu déjà oublié la semaine que tu as passé chez moi lorsque ta petite femme est partie en séminaire ?... Et surtout ne t’avise pas de me dire que c’est pour la cuisine de Kaori !!! Je ne te croyais pas !!!  

 

Mick lui retourna un sourire qui en disait long.  

 

- Mais ma parole ! C’est que le nettoyeur numéro un du Japon serait jaloux !!!  

 

Vexé, Ryô lança son regard le plus meurtrier et s’apprêtait à répliquer lorsque la voix de Kaori les cloua littéralement sur place.  

 

- Caaaaaa suffiiiiiiit !... Bon dieu, mais quel âge avez-vous ?... Vous croyez que c’est le moment de vous disputez ?... Je vous signale que cet endroit grouille de policiers et de journalistes qui seraient trop heureux de vous arrêter et de vous mettre en prison !!!... Alors arrêtez de vous comporter comme des gamins de huit ans !  

 

Les épaules de Ryô et Mick s’affaissèrent dans un même mouvement, leur donnant l’attitude de deux gamins pris en faute. Complètement pétrifiés par la rage de la jeune femme, ils n’osaient même pas la regarder de peur d’être brûlés vif par ces yeux coléreux. Observateur, Lemon semblait se délecter de cette petite saynète fort sympathique.  

 

- Désolé !!!  

 

Leurs têtes toujours baissées, Ryô et Mick s’excusèrent en même temps. Kaori en avait marre. Mais alors vraiment marre ! Tout ce qu’elle voulait, c’était rentrer chez elle! Est-ce trop demandé ? Elle soupira alors de lassitude.  

 

- Vous êtes vraiment épuisants, vous le savez ça ? Quand vous êtes tous les deux, j’ai vraiment deux fois plus de travail !  

 

Dans un murmure, Mick et Ryô s’excusèrent une nouvelle fois. Alors décidant que l’incident était clos et qu‘il était vraiment temps de déguerpir d‘ici, Kaori récupéra le sac de sport que l’Américain avait apporté avec lui et le posa à ses pieds. Ryô ne lui avait rien dit mais elle était assez maline pour comprendre que Mick était venu les aider.  

 

- Je suppose que ce sac fait partie de ton plan pour nous sortir de là !  

 

Le beau blond avait toujours sa casquette dans la main et, content de voir que Kaori était calmée et prête à lui reparler, la revissa machinalement sur sa tête. Dans un silence bienfaiteur, Mick sortit trois autres uniformes de son sac et les étala rapidement sur le canapé. La couleur était vraiment moche et arracha des grimaces de dégoût aux trois autres professionnels. Pas très content de la réaction de ses amis, Mick secoua la tête dans un mouvement d’humeur.  

 

- Tss-tss... Vous vous attendiez à quoi ? A la dernière création de Gorgio Armani peut-être ?  

 

Ryô était sur le point de lancer une pique à son ex-partenaire lorsque le regard noir de son associée l’en dissuada. Mick, qui s’amusait de l’hésitation de Kaori, expliqua de sa voix la plus douce.  

 

- T’inquiète pas Kaori ! J’ai réussi à trouver un uniforme à ta taille !... Un 36 des plus parfait, c’est ça ?  

 

Mick ne se priva pour détailler sa taille fine et lui fit un clin d’œil malicieux. La jeune femme rougit de plus belle avant de retenir Ryô qui commençait singulièrement à en avoir marre de l’attitude badine de l‘américain. Il était prêt à lui faire passer l’envie de reluquer sa précieuse Kaori.  

 

- Calme-toi Ryô !! Mick ne fait que plaisanter, c’est tout !  

 

En retrait depuis une bonne dizaine de minutes, Jack Lemon, vêtu de son habit de travail, posa une main chaleureuse sur l’épaule de Mick qui se retourna prestement.  

 

- Mick Angel, c’est ça ?... Jack Lemon.  

 

Le regard plein de sympathie pour son compatriote américain, Lemon lui tendit sa main, visiblement prêt à sceller une nouvelle amitié.  

 

- Kaori m’a appris que vous étiez originaire des États-Unis !!!... Je viens de l’État de Washington et vous ?  

 

Mick, non content de pouvoir enfin parler de sa terre natale, répondit avec un satisfaction non feinte. Angel avait beau aimer le Japon, il avait une tendresse particulière pour l’Amérique. Il trouvait les Américains beaucoup moins compliqués que les Japonais et beaucoup plus extravertis. Devant les yeux stupéfaits de Ryô et Kaori, les deux hommes commencèrent à bavarder de tout et de rien, critiquant à tout va le comportement du nouveau Président, la nouvelle coiffure ( hum... il ne voulait pas choquer Kaori !) de Pamela Anderson et le dernier concert des Rolling Stone. Au bout de quelques minutes, ils décidèrent même de rejoindre les premiers la camionnette pour vérifier qu’elle était toujours à sa place, laissant Ryô et Kaori tous seuls dans cette pièce austère.  

 

Quartier des affaires, Camionnette “Tôkyô News”  

Mardi 3 Juillet, 11h51,  

 

Akané éteignit son magnétophone, laissant le temps à Toji d’assimiler ce qu’il venait d’entendre. Un vague sourire de triomphe flotta sur les lèvres de la jeune femme alors qu’elle chercha le regard de son partenaire. Il semblait dubitatif mais le lueur qui brillait au fond de ses yeux la rassura tout de suite. Il était comme elle. Il avait comprit que cette bande magnétique représentait leur billet pour une toute nouvelle carrière. Ils avaient enfin le scoop de leur vie. Heureuse comme jamais, la jeune femme se retint de ne pas exploser de joie. Silencieusement, elle se laissa couler contre le dossier de sa chaise et remercia en silence Jack Lemon de lui avoir apporter le reportage de sa vie!  

 

Entrepôt Kaidi, Aile Ouest,  

Salle de repos,  

Mardi 3 juillet, 11h50  

 

La porte se referma doucement. Ils étaient enfin seuls. Rien que tous les deux. Le visage étrangement serein, Ryô contempla sa partenaire avec une insistance troublante. Presque bouleversante. Il aimait cette femme. Elle était tout pour lui. Il avait beau essayé de détacher son regard de ces yeux étincelants, de ces lèvres brillantes et de ces joues rougies par ce sentiment de passion timide qu’elle ressentait elle-aussi mais il n’arrivait pas. Il était plus proche d’elle qu’aucun autre être humain dans ce bas monde. Lentement, il sentit un désir irrépressible monter en lui. Il avait envie de l’embrasser. De la caresser. De la sentir frémir dans ses bras. Dieu qu’il adorait cette femme ! Un léger sourire caressa ses lèvres charnues alors qu’il prononcé d’une voix troublante le prénom de la femme qui représentait tant pour elle.  

 

- Kaori ?  

 

La jeune femme était mal à l’aise. S’afférant énergiquement à faire disparaître le moindres plis sur le vêtement qu‘elle devait passer, Kaori faisait tout pour éviter le regard fiévreux de son partenaire. Elle n’avait pas l’habitude de ces choses là. Elle n’avait pas l’habitude de voir Ryô réagir comme ça. Elle était ignorante des choses de l’amour et son inexpérience en ce domaine la paralysait entièrement, renforçant inlassablement son manque de confiance en elle. Elle aimait Ryô mais elle ne savait pas comment le lui montrer. Comment le lui dire. Un “je t’aime” peut-être tellement effrayant quelquefois.  

 

- Kaori, tu es toujours fâché contre moi ?  

 

Kaori ne répondit pas tout de suite. Le silence qui régnait dans cette pièce était empli de désir inavoué. Les mots ne sortaient pas. La jeune femme avait l’impression que si elle ouvrait la bouche, elle allait se perdre dans des mièvreries affligeantes, dignes des feuilletons télé qu’elle affectionnait tant. La jeune femme fit glisser la fermeture son “ bleu de travail” avec la raideur d’un robot et pria pour que son esprit s’apaise rapidement.  

 

- Si c’est à cause de Mick... Tu sais très bien que c’est un jeu entre nous...  

 

Kaori était une femme d’une sensualité troublante. Et son innocence ne faisait qu’accentuer ce côté caché de sa personnalité. Elle s’étonnait encore de la facilité à laquelle le Ryô facétieux et taquin s’effaçait pour laisser place à un homme dont le charme et la séduction lui faisait tourner la tête. Le souffle court, Kaori ne bougeait pas. Elle respira plus fort, fermant les yeux pour tenter de calmer les battements affolés de son cœur. Il battait si fort qu’elle s’imagina que Ryô pouvait les entendre. Et Kaori sentait ses émotions s’exacerber au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient. Il fallait qu’elle dise quelque chose. N’importe quoi. Ce silence devenait insupportable.  

 

- Tu... tu devrais te changer, Ryô... Mick...  

 

Le jeune homme lui décocha un sourire qui la fit fondre littéralement. Elle resta bouche bée, ne pouvant articuler deux mots à la suite. Ryô était d’une sensualité à fleur de peau et le charisme qui se dégageait de sa personne lui coupa le souffle. A la fois effrayée et grisée par l’effet que lui faisait cet homme, Kaori accrocha son regard sombre et brûlant dans lequel elle se perdit avec délice. Le corps secoué de légers frissons, elle le vit s’avancer doucement vers elle, vibrant sous la main de cet homme qui lui caressait sensuellement le bras. Se faisant force pour ne pas sombrer dans cette douce torpeur, elle articula d’une faible voix.  

 

- Ryô !! Jack et Mick doivent nous attendre et....  

 

Ryô posa un doigt sur les lèvres de la jeune femme et afficha le sourire le plus sensuel qu’elle n’ait jamais vu.  

 

- chut !!! Surtout ne dis rien !  

 

Avec légèreté, Ryô enserra sa taille fine et posa tendrement ses lèvres sur les siennes. Le baiser était doux et plein de tendresse et lorsqu’il devint plus passionné et plus enflammé, c’est tout naturellement que Kaori y répondit. La jeune femme sentit une onde électrique lui passait dans tout le corps lorsque les mains de Ryô commencèrent à lui caresser le dos. Amoureuse à en mourir, la jeune femme se lova passionnément dans les bras puissants de son partenaire, ses mains se perdant dans ces cheveux de jais. Petits baisers fiévreux sur les joues, sur le nez, sur le front, dans le cou, Ryô et Kaori s’enlacèrent fougueusement et, heureux d’être réunis, oublièrent quelques minutes l’endroit où ils se trouvaient. Ce n’est qu’en entendant le hurlement d’une sirène de police que la jeune femme reprit contenance et repoussa doucement Ryô.  

 

- Ryô !.. Je... Je crois sincèrement qu’on devrait penser à y aller !  

 

Mais Ryô ne pouvait détacher ses yeux de la jeune femme qui lui faisait face. Les yeux étincelants, les joues rosies, les cheveux un peu décoiffés, un sourire ébahi sur les lèvres, Kaori focalisa une fois de plus son regard sur ses pieds ne se doutant pas le moins du monde à quel point elle était belle et désirable à ce moment précis. Ryô sourit et lui souffla à l’oreille :  

 

- Tu as raison, Sugar Boy... Attendons d’être à la maison pour goûter au délice d’une nuit d’amour inoubliable !  

 

Déjà cramoisie, les joues de la jeune femme prirent une teinte encore plus soutenue. Ravi de l’effet de sa petite phrase, Ryô prit son uniforme et s’éloigna un peu pour enfiler plus facilement le vêtement. Une lueur coquine dans les yeux, il observa avec convoitise la jeune femme se glisser dans sa panoplie de dératiseur et apprécia les rondeurs étonnamment mises en valeur par la ligne du vêtement.  

 

- Allez Ryô, bouge-toi un peu... On y va.  

 

Sous le regard insistant de son partenaire, Kaori tapa un peu du pied sur sa cheville pour vérifier qu’elle tiendrait bon. La glace qu’elle avait trouvée dans le petit réfrigérateur de la salle de repos lui avait fait un bien fou. Elle boitillait toujours mais elle n’avait presque plus mal. Se dirigeant vers la porte, Ryô la saisit par le poignet et l’attira tout contre lui. Le regard câlin, il l’embrassa délicatement sur le nez, sortit une casquette de derrière son dos et coiffa avec, d’un air amusé, la tête de sa partenaire.  

 

- Savez-vous Mademoiselle, que vous êtes le plus bel agent de dératisation que j’ai jamais vue ?  

 

Émue par cet aveu inattendu, Kaori plongea ses yeux dans ceux de Ryô et lui souffla doucement “ merci ”. Alors plus complices que jamais, Ryô lui prit main de sa partenaire et se faisant la promesse de ne plus jamais la lâcher, l’amena hors de cet endroit qui avait failli les séparer à tous jamais.  

 

A suivre.  

 

 

 

 

 


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