Capitolo 11 :: 2ème Face à face

Pubblicato: 09-08-05 - Ultimo aggiornamento: 10-08-05

Commenti: Re à tous, oui, je sais ça fait longtemps mais c'est po ma faute. Alors encore un gros bisou à ma Mica pour son anniversaire. Un gros bisou aussi à vous tous qui continuez de me lire et de m'encourager. J'espère que la suite vous plaiera toujours, à très vite et donnez moi votre avis. ++ (Gros bisou à ma Nanou, courage ma soeur)

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Le temps s’était arrêté. La tension était toujours très présente chez ces deux personnes qui continuaient à se défier du regard. Le nettoyeur prit une nouvelle fois conscience de sa perte de contrôle.  

Saeko profita du silence de son adversaire pour reprendre le dessus et l’affrontement verbal reprit :  

-« Alors, tu n’as plus rien à dire ? Plus aucunes insultes à me balancer au visage comme si je n’étais qu’une de ces filles que tu t’envoies dans les cabarets ? Non parce que si tu as envie de te défouler encore un peu, n’hésite pas, vas-y ! », finit l’inspectrice dont la voix tremblait de colère pour l’homme qui se prétendait son ami.  

Les mots lui faisaient mal, ils sonnaient beaucoup trop vrais quant à son attitude à cet instant.  

Son expression changea aussitôt et son regard se fit plus doux. Il ne savait plus faire face et ça ne lui ressemblait pas, sauf dans ces rares instants où il n’était pas maître de la situation.  

Saeko, de son côté, ne changea pas son regard triste qui en disait long sur son état d’esprit.  

-« Je… excuse-moi, je n’aurais pas dû. », tenta l’homme avec une voix prise par la culpabilité.  

Il était très rare qu’il reconnaisse ses torts et surtout aussi vite. Mais là, il n’avait pas le choix, il avait été trop loin, beaucoup trop loin. Serait-il capable un jour de se pardonner ces dernières 24 heures ? Il n’en était pas certain, surtout vis-à-vis de sa partenaire. Il fut sorti de ses pensées par l’inspectrice dont l’aura colérique était en baisse.  

-« Ryo, mais qu’est-ce qu’il t’arrive ? », osa-t-elle demander. « C’est à cause de Kaori, des documents qu’elle a volé cette nuit à la famille Tseng ? »  

Le nettoyeur ne répondit pas.  

-« Quand arrêteras-tu de diriger sa vie ? Quand la laisseras-tu prendre ses propres décisions et assumer pleinement ses choix. Ce n’est plus la gamine de vingt ans que t’a confié Makimura. C’est une jeune femme responsable et qui ne demande qu’à apprendre mais toi tu t’obstines à vouloir n’en faire qu’à tête sans prendre en compte ses sentiments et ses attentes. Je suis désolée de devoir te dire tout ça mais tu la tues à petit feu. »  

Un nouveau coup porté en plein cœur, ces quelques mots qui résumaient une situation de plusieurs années et qui vous fait froid dans le dos, voilà ce que ressentait Ryo à cet instant précis. Il ne voulait pas voir la vérité en face mais là, il n’avait plus le choix. Il était responsable, ni Miki, ni Saeko, juste lui, Ryo Saeba, le nettoyeur, l’homme.  

Car ce n’était pas son métier ou son passé qui l’avait fait agir ainsi durant toutes ces années mais bien lui, l’enfant qui ne connaissait pas l’amour et qui ne souhaitait pas s’engager par peur de perdre.  

-« Tu as raison, tout est ma faute. Je dois la voir, je dois lui parler. »  

Il s’apprêtait à partir lorsque Saeko l’appela.  

-« Ryo, dis-moi ce qu’il s’est passé pour que tu sois dans cet état là ? »  

Il déposa un regard de désolation sur la jeune femme avant de répondre.  

-« J’ai fait une connerie, une grosse connerie… »  

Elle le regarda s’en aller, en silence, seul face à ses responsabilités et avec la culpabilité qui lui rongeait le cœur pour seule compagne.  

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Immeuble de CH.  

Kaori était rentrée depuis maintenant quelques minutes. Elle se retrouvait une nouvelle fois seule dans ce grand appartement mais cet état de fait la rassurait. Elle n’était pas prête à lui faire face, à essuyer de nouvelles critiques.  

Elle se mit en tête de faire un peu de ménage, ça l’occuperait un temps et éviterait ainsi à son esprit torturé de prendre le dessus.  

Sur le chemin du retour, elle n’avait pu s’empêcher de repenser à cette maudite soirée, à Ryo, à son geste, mais aussi et surtout à cet homme qu’elle avait tué. Elle ne devrait pas se soucier autant de ça mais c’était plus fort qu’elle, elle avait pris la vie d’un homme, même si c’était pour sauver la sienne. De cette façon, elle comprenait le geste de son partenaire, mais elle ne l’excusait en rien. Non, elle lui en voulait, mais beaucoup plus pour le fait de l’avoir abandonné au moment où elle avait le plus besoin de lui. En quelques minutes, il avait détruit ce petit quelque chose qui fait la confiance et le respect envers l’autre.  

Elle arrivait même à douter de l’amour qu’elle éprouvait pour cet homme, celui qui avant cette nuit avait toujours été là pour elle, dans les bons comme dans les mauvais moments.  

Après une petite heure, elle entendit la porte d’entrée s’ouvrir et l’identité du nouveau venu ne faisait aucun doute à ses yeux. Son cœur se mit à battre un peu plus vite et ses gestes trahissaient sa nervosité. Elle tenta de faire face et continua de ranger sa chambre. Elle voulait remettre de l’ordre après le passage de son client. Elle avait plus que besoin de se sentir bien dans cette pièce qui renfermait tous ses secrets.  

Ryo pénétra dans l’appartement silencieux avec une certaine appréhension au ventre.  

Il déposa sa veste sur le canapé et scruta cette grande pièce qui débordait de fraîcheur mais dont émanait aussi une tension très palpable.  

Il pouvait ressentir sa présence à l’étage. Il commença à monter les marches une à une pour enfin se trouver face à cette porte entrouverte.  

Il n’avait plus qu’à la pousser et faire encore un pas et le reste suivrait, mais il n’osait pas.  

Kaori sentit immédiatement la présence de Ryo dans le couloir. Elle pouvait entendre sa respiration mal contrôlée, ce qui ne lui ressemblait pas. Elle inspira profondément avant d’annoncer d’un ton qu’elle voulait froid et détaché :  

-« Vas-y, je t’écoute. »  

La porte s’ouvrit un peu plus mais il n’entra pas dans la chambre. Il restait là, immobile à la contempler.  

Elle jouait la fille intouchable, lui tournant le dos pour donner un peu plus de poids à son interprétation. Elle tentait de garder son calme mais une certaine peur l’entourait.  

-« Il faut qu’on parle de cette nuit. »  

-« Il n’y a plus grand chose à dire, cette histoire est réglée. »  

-« C’est faux et tu le sais parfaitement ! », ajouta le nettoyeur dont le calme commençait à fondre comme neige au soleil.  

-« Parce que maintenant tu as envie d’en parler ? Et bien pas moi. »  

Kaori perdait un peu de son assurance, sa voix se faisait un peu plus tremblante.  

Ryo fit quelques pas et il se trouvait maintenant à moins d’un mètre de sa partenaire. Les mains serrées par la colère, il la saisit et la força à se retourner.  

-« Kaori, regarde-moi quand je te parle. Je… »  

-« Lâche-moi, tu me fais mal ! ».  

Elle essaya de se libérer de son emprise mais il relâcha seulement un peu la pression de ses doigts en constatant le mal qu’il avait déjà fait. Il voulut passer sa main sur son visage bleui mais elle fit un mouvement de recul.  

-« Alors écoute ce que j’ai à dire. Je… je suis désolé, je n’aurais jamais dû faire ça mais j’ai perdu le contrôle, j’ai cru que tu allais mourir et quand je t’ai vu tirer sur ce type, mon cœur s’est arrêté. »  

Kaori tira violemment sur son bras et se libéra avant de lui répondre, les larmes au fond des yeux :  

-« Tu as perdu le contrôle ??? Je sais que j’ai trahi ta promesse en tuant cet homme mais ça ne te donnait pas le droit de faire ça. Je croyais en toi Ryo et tu as tout gâché ! »  

A cet instant, le nettoyeur comprit. Elle se sentait responsable de la mort de ce gars alors qu’il n’en était rien. Tout s’était passé tellement vite qu’elle n’avait pas vu son tir. Et depuis tout ce temps, elle vivait avec la culpabilité d’avoir ôté la vie.  

-« Attends, tu te trompes, tu ne l’as pas tué. Ta balle n’a fait que le blesser. Tu ne dois pas t’en vouloir d’avoir voulu sauver ta vie, même si c’est l’impression que je t’ai donnée. Je suis impardonnable mais… »  

-« Inutile d’essayer de me ménager, je sais ce que j’ai fait et je l’assumerais. »  

-« Arrête, je viens de te dire la vérité, tu n’y es pour rien. Si quelqu’un est à culpabiliser ici c’est moi. Ça je l’ai enfin compris mais j’espère qu’il n’est pas trop tard pour que tu l’entendes. », finit-il d’une voix presque inaudible.  

Kaori ne put retenir plus longtemps ses larmes. La sensation d’être une meurtrière la quittait peu à peu mais la peur, elle, était toujours très présente. Elle avait parfaitement entendu la dernière phrase de son équipier mais ne savait quelle réponse y apporter. Elle avait trop mal et les événements étaient trop récents pour prendre la bonne décision.  

-« Laisse-moi s’il te plaît. », souffla Kaori, tête baissée.  

-« Kaori, écoute-moi… »  

-« Non, je n’ai pas la force pour ça, je n’ai pas envie de t’entendre me faire la morale, me critiquer, me faire mal. J’ai assez souffert de tout ça, je n’en peux plus. »  

-« Laisse-moi t’expliquer… »  

-« Expliquer quoi ? Que tu en avais assez des mots alors que tu es passé au coup ? Tu as du te sentir bien mieux après non, tu as pu suffisamment évacuer ta colère ou tu t’es offert une tournée des bars après ça. Hein, vas-y, dis-moi Ryo, dis-moi ce que tout ça t’a apporté ? »  

Elle avait finit en pleurs et en martelant le torse du nettoyeur avec ses poings.  

Lui restait droit, encaissant chaque mot comme une lame transperçant son âme, criant toute la vérité sur son être, aussi cruelle soit-elle. Il ne savait pas quoi lui répondre, elle avait raison et lui tort.  

Elle le connaissait tellement bien qu’elle avait vu juste sur sa tournée des cabarets. Il s’était sentit mieux l’espace d’une seconde mais ça ne valait pas la souffrance qu’il ressentait à l’heure actuelle. Il s’en voulait à tel point que même le pardon de Kaori ne lui suffirait pas. Il l’avait trahi, elle, pas Makimura, ni son honneur d’homme mais bien elle, la seule qui l’aimait tel qu’il était, qui donnerait sa vie pour le protéger et tout ça sans rien demander en retour.  

Il fut sortit de sa léthargie en sentant les pleurs de Kaori devenir plus silencieux. Il osa passer ses deux bras puissants autour du corps frêle de la jeune femme avant d’enfin lui avouer :  

-« Pardonne-moi Kaori, je t’en prie. J’ai perdu le contrôle en croyant te perdre. C’était la première fois de ma vie que je ressentais ça et je n’ai pas su faire face. Je n’aurais jamais dû lever la main sur toi, je ne me pardonnerai jamais cet écart de conduite mais je ne peux pas revenir en arrière. Si tu en trouves la force, pardonne-moi, sinon, je comprendrais. »  

Il souleva le visage de la jeune femme et déposa un baiser sur son front. Ses yeux noirs brillaient mais se voilèrent une nouvelle fois en voyant la marque bleue sur sa joue.  

-« Je ne sais pas si mon cœur est prêt à te pardonner Ryo, je ne suis plus sûre de rien. »  

-« Alors laisse le temps t’apporter la réponse et en attendant, repose-toi. »  

Il se détacha lentement d’elle avant de quitter cette chambre. Il ne savait pas si elle était capable de lui pardonner mais il acceptera son choix sans sourciller. Une fois la porte fermée, il rejoignit la salle de tir où il vida une dizaine de chargeurs pour essayer de décompresser.  

Cette nuit, sa vie avait changé et restait maintenant à découvrir la direction qu’elle prendrait.  

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Une fois seule, Kaori s’allongea sur son lit et sa peine se déversa en un torrent de larmes.  

Même si elle ne se sentait pas prête à lui pardonner, elle appréciait cette sincérité dont il venait de faire preuve. Elle s’endormit de fatigue quelques minutes plus tard, d’un sommeil sans rêves mais au combien réparateur.  

Elle devrait maintenant prendre une décision quant à son avenir avec Ryo, tant sur le plan professionnel que personnel et c’était peut-être là que le plus dire était à venir. Serait-elle à nouveau capable de lui faire totalement confiance, de l’aimer sans crainte en oubliant cette nuit et le geste qui avait suivi ?  

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