Capitolo 12 :: Le Perverso 2000

Pubblicato: 12-12-08 - Ultimo aggiornamento: 12-12-08

Commenti: Amis du jour, bonjour ! Me revoilà avec un chapitre que je qualifierais de "grand n'importe quoi" ! En gros, dans cette maje nos amis libidineux partent vraiment en live et cela pour notre plus grand plaisir ! Je pense que ce chap détonne un peu par rapport au reste de la fic mais j'avais envie de l'écrire pour vous offrir une entracte comique ... faut dire que dès la prochain maje l'un de nos héros va se prendre une balle en pleine poitrine ... En attendant, cette échéance funeste, j'espère que vous prendrez du plaisir à lire mon délire ! J'embrasse toutes mes fidèles soutiens, m'excuse de ne pas majer deux chapitres (n'est ce pas Rototo ?!) et vous souhaite une bonne lecture ! De gros bisous. Indie

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Jake et Kaori regardaient avec un air interloqué le manège de leur partenaire commun : Fabian qui avait placé sur sa tête une passoire était en train de la resserrer grâce à une cordelette placée autour de son visage. Quand ce fut fait, il s'assura que son couvercle de poubelle soit lui aussi solidement harnaché à son cou. Ryô qui observait , lui aussi, le curieux comportement de ce jeune homme, se rapprocha de son ex-partenaire et s'assurant de se placer entre elle et Jake, lui demanda :  

- Tu sais ce qu'il est en train de faire ?  

- Pas la moindre idée, lui répondit doucement Kaori. Et toi, Jake tu as une idée ?  

- Je te mentirais en te disant que je n'ai rien en tête mais j'espère que je me trompe sinon Fabian va encore s'en prendre plein la figure !  

La réflexion de Jake fut interrompue par Fabian qui revenait vers eux, un grand sourire accroché aux lèvres. Il s'arrêta juste devant ses partenaires et son client avant de leur lancer avec entrain :  

- Alors qu'est ce que vous en pensez ?!  

- Sincèrement ?! lui répondit Jake. Absolument rien !  

- Quoi ?! Vous n'avez donc pas reconnu le casque "Perverso 2000" ?!  

- Le casque quoi ?! s'exclamèrent en cœur Jake, Kaori et Ryô  

- Le "Perverso 2000", reprit Fabian, l'unique casque de protection pour pervers existant !  

- C'est quoi ce délire ?! s'exclama Kaori. Depuis quand on fabrique des casques pour protéger les pervers ?!  

Fabian s'apprêtait à lui répondre quand une voix bien connue se fit entendre dans la rue : une certain nettoyeur blond apparu au bout de la rue, faisant des grands signes d'une de ses mains et ayant sa fiancée accrochée à son second bras. Le couple se rapprocha des trois personnes stationnées devant le café : Kazue portait contre sa poitrine une petite poupée blonde qui suçait son pouce avec conviction. Ryô sentit son regard se fixer sur ce bébé : alors c'était elle la fameuse héritière Angel ?! La fille du second plus grand pervers de l'atoll se trouvait donc devant lui : une partie de son être se sentit brusquement étrangère aux personnes qu'il avait devant les yeux tandis qu'une autre lui criait de tendre les bras vers ce petite ange et de la prendre contre lui.  

Ne sachant pas pourquoi, il amorça un geste vers la petite mais fut devancé par Jake qui, avec un naturel déconcertant, vint prendre Endora des bras de Kazue. La jeune femme le laissa faire avec un sourire attendri et la petite se trouva vite calée contre le large torse du nettoyeur : reconnaissant certainement une odeur et des bras qui lui étaient familiers, la fillette partie d'un attendrissant rire de bébé. Jake la souleva au dessus de sa tête, la faisant doucement sauter et la rattrapant avec fermeté. Le visage du jeune homme se fendait de grimaces comiques qui provoquaient un véritable fou rire chez la petite.  

- Arrête Jake ! le taquina Kaori. Sinon elle va encore avoir le hoquet ...  

- Mais j'y peux rien, se défendit le jeune homme, je l'adore et elle m'adore ! Hein Endora ?! Tu l'aimes ton Tonton Jake ?!  

En disant cela Jake vint chatouiller le ventre rebondi du bébé, ce qui la fit rire aux éclats : la bouche de la petite Endora se fendit d'une immense sourire édenté qui finit en malheureux hoquet. Quand le corps de la fillette se souleva de son premier soubresaut, Jake tourna la tête vers Kaori et baissa le regard, tout penaud. Devant la mine déconfite de son partenaire, Kaori éclata de rire et s'approchant de lui, vint lui prendre la petite des bras. Elle la cala sur son épaule puis lui tapota tout doucement le dos pour que cesse son hoquet :  

- Et voilà c'est encore Tata Kaori qui doit corriger les erreurs de Tonton Jake ! Hein ma puce ?!  

La jeune femme serra un peu plus le corps de la petite contre elle, la berçant légèrement pour que la crise passe. Elle avait des gestes tellement maternels que cela émut Ryô : il était devenu spectateur malgré lui de ce qui venait de se passer. Il avait vu Jake se comporter comme un père l'aurait fait avec sa fille : la faisant sauter dans ses bras, la faisant rire aux éclats ... Puis Kaori était venue "corriger" les fautes de Jake comme une mère l'aurait fait : venant partager un bref instant de tendresse avec son enfant et son mari ... Cette pensée serra le cœur de Ryô : à ce moment précis quiconque serait passé devant eux aurait certainement pensé que Jake et Kaori était un couple avec leur fille ...  

Un curieux sentiment s'insinua en lui : triste mélange de jalousie, de lassitude et d'amertume. Le nettoyeur ne se sentait pas à sa place en ces lieux, il ne connaissait plus rien des gens, n'avait plus de raison de rester à leur côtés ... Il en vint à se demander comment trois années pouvaient séparer à ce point des amis ?! Comment trois malheureuses années pouvaient l'avoir tant éloigné de ceux qu'ils considérait comme son unique famille ?! Kaori avait raison dans un sens : jamais elle ne pourrait lui en dire assez, jamais elle ne serait en mesure de pouvoir lui expliquer ces trois ans.  

Il aurait beau remettre ses anciens vêtements, reprendre son Magnum, il lui manquerait toujours un petit quelque chose pour pouvoir de nouveau faire partie de la bande ...  

Kazue qui surveillait Ryô du coin de l'œil, remarqua que le regard de ce dernier s'était considérablement assombri : elle pensait savoir à quoi il réfléchissait. Elle avait bien vu qu'il fixait Kaori et Jake : il devait certainement se sentir bien loin de tout cela. De ce bébé, de la mutation de Kaori, de la complicité qu'elle entretenait désormais avec Jake ...  

L'infirmière soupira : il était vrai qu'ils en avaient tous énormément voulu à Ryô pour sa fuite inexpliquée mais ils ne pouvaient pas non plus faire comme si cet homme n'avait jamais été leur ami. Les regrets sont des sentiments bien douloureux et la rancune est inutile, Ryô avait souffert lui aussi alors à quoi bon continuer à lui faire du mal ?!  

Ce fut pourquoi, Kazue se dirigea vers Kaori et lui reprenant Endora des bras, se retourna vers Ryô. Avec un sourire, elle lui proposa :  

- Tu veux la prendre dans tes bras ?!  

Le nettoyeur fut surpris de cette requête : ce n'était pas l'envie qui lui en manquer mais il lui ne savait pas si il pouvait ... Pourtant le sourire de Kazue était plus qu'engageant et son regard ne traduisait rien de mauvais. Ryô tourna les yeux vers Mick qui , posté aux côtés de Fabian, lui adressa un imperceptible signe affirmatif de la tête. Ce "oui" muet rassura Ryô qui maladroitement tendit les bras vers l'infirmière.  

Cette dernière lui mit la petite dans les bras et laissa le charme opérer : elle laissa l'innocence de sa fille faire le reste. Au début, le jeune homme se sentit bien encombré de ce précieux fardeau et puis, peu à peu, ces gestes devinrent naturels. Ses mains glissèrent sous les aisselles de la petite, il la souleva à hauteur de son visage et lui adressa un sourire avenant. La petite le regarda un instant de ses grands yeux bleus : elle semblait étonnée de voir un visage qu'elle ne connaissait pas mais apparemment voulait en savoir plus sur cet inconnu puisqu'elle tendit ses deux petites mains vers Ryô. Elle les posa sur les joues du nettoyeur et commença à dessiner curieusement les contours de ce visage : elle sentit les joues rugueuses de Ryô qui crissèrent sous sa paume d'enfant, s'arrêta sur son nez en appuyant dessus et pour finir donna une petite baffe sur la joue droite de son inconnu. L'homme eut alors une réaction inattendue : quand la main d'Endora vint frapper sa joue, sa seconde se gonfla comiquement. La petite, intriguée, appuya de nouveau sur la joue gonflée pour la rendre plate mais ce coup-ci ce fut l'autre joue qui se gonfla. La fillette retenta sa chance une nouvelle fois mais le résultat fut le même : a ce moment là, Ryô n'aurait su dire si la petite avait compris ou pas ce qu'il était en train de faire mais toujours fut-il, qu'elle en éclata de rire. Elle se mit à s'agiter entre les bras du nettoyeur en se marrant littéralement : ses parents et leurs amis n'en croyaient pas leurs yeux.  

Endora avait accepté Ryô, le nettoyeur avait réussi à se faire accepter par la petite : Kaori regarda son ex-partenaire avec une lueur nouvelle dans les yeux. Voir cet homme qu'elle avait aimé de tout son coeur, se comportait de manière aussi attentionnée avec Endora, lui avait franchement réchauffé le cœur. C'était risible : elle retrouvait en Ryô des choses qu'elle avait déjà connu avec Jake. Ainsi quand Endora était née, Jake s'était comporté de la même manière avec elle : il avait cherché à gagner sa confiance et son amitié avant tout chose. Et puis finalement il l'avait considéré comme sa propre fille : au début, il avait un peu de mal dans ses gestes, il craignait de lui faire mal sans le vouloir et puis Kaori l'avait rassuré, lui avait expliqué comment se comporter. Cela avait été long mais aujourd'hui il était devenu le baby-sitter attitré d'Endora : la jeune femme sentit que Ryô pouvait être un second Jake sur ce plan-là , elle devait donc reproduire avec Ryô ce qu'elle avait fait avec Jake. Elle s'approcha du nettoyeur qui tenait toujours la petite dans ses bras puis se plaçant près de lui, elle lui chuchota :  

- Veilles toujours à avoir une des tes mains sous la tête du bébé, c'est la partie de son corps qu'il faut toujours maintenir ...  

D'un geste ample de la main, elle entraîna celle du nettoyeur sous la tête de la petite tandis qu'elle plaçait la seconde main masculine au niveau des reins du bébé. La jeune femme arrangea les bras de Ryô pour que la petite soit en parfaite sécurité puis quand ce fut chose faîte, elle s'appuya contre l'épaule du nettoyeur et commença à jouer avec Endora :  

- Et voilà, Endora, je te présente un nouveau tonton : Tonton Ryô ...  

Le "Tonton Ryô" en question, lui, ne savait pas vraiment ce qu'il venait de se passer : quand Kaori avait posé sa main sur la sienne, il avait eu l'impression que le monde n'existait plus. Seul comptait à ses yeux le contact de la main de Kaori : cette douce brûlure qui avait parcouru son épiderme , la légereté de la main de sa partenaire ou encore la couleur laiteuse qu'elle avait , qui contrastait si bien avec le teint hâlé de ses propres mains. Mais ce qui le troublait le plus était certainement le fait que Kaori était désormais carrément appuyée contre lui : il pouvait sentir ses effluves de parfum, il pouvait sentir sa poitrine se mouvoir contre son bras comme il pouvait se rincer copieusement l'œil dans le décolleté de la jeune femme. Durant un court moment, il eu l'impression de nouveau exister aux yeux de sa partenaire : c'était grisant pour lui de nouveau se sentir visible aux yeux de celle qui hantait son cœur ...  

Malheureusement, ce moment de félicité fut de courte durée car Kazue se rapprocha de lui et lui reprit la petite des bras, en lui disant :  

- Je suis désolée Ryô, mais il faut que cette demoiselle aille chez son pédiatre. Et nous sommes déjà en retard ... !  

L'infirmière réinstalla sa fille dans ses bras puis elles saluèrent toutes deux leurs amis, embrassèrent leur mari et père, avant de s'éclipser par une rue annexe. Le groupe de nettoyeurs les suivirent un instant du regard puis finalement en revinrent à la question qui les tarauder avant l'arrivée de la petite famille. Ce fut Jake qui reprit la parole :  

- Bon maintenant Fab', explique-nous à quoi va te servir cette camelote ?!  

- Sois poli, s'il te plaît ! le réprimanda gentiment Fabian. On ne traite pas de "camelote" un casque aussi perfectionné que le "Perverso 2000" !  

- Parfaitement, surenchérit Mick, une merveille technologique comme celle-ci ne pourrait être décrite par un tel sobriquet !  

- Bizarrement, je suis pas étonnée que tu sois dans le coup ! railla Kaori en entrant dans la conversation. Je me disais que c'était surprenant que Fabian ait trouvé cette idée tout seul !  

- Tu insultes mon intelligence là ! se récria Fabian. Sache pour ta gouverne que c'est moi et moi seul qui ait découvert ce bijou sur Internet ! Maître Mick, n'a fait qu'approuver mon initiative.  

- Je ne sais plus par quoi je dois être choquée : par le fait que tu passe du temps à rechercher des moyens de protéger tes penchants pervers ou par le fait que tu considères Mick comme ton "maître" ...  

- Cherche pas Kao , fit Jake doucement, essayer de comprendre comment ces deux-là fonctionnent serait s'assurer une migraine carabinée ! Alors je vous en prie, les mecs, faîtes simple et dîtes nous en quoi deux pauvres passoires peuvent vous être utiles.  

Mick et Fabian se fendirent d'un large sourire puis se dirigèrent de nouveau vers la Mini : il en ouvrirent le coffre et se mirent à farfouiller dans la voiture. Ryô qui s'était rapproché de Kaori , se baissa légèrement pour parvenir à hauteur de son oreille. Il lui murmura :  

- Tu vas rire mais j'ai vraiment un mauvais pressentiment concernant la suite des choses ...  

- Tu vas rire mais tu n'es pas le seul ! lui souffla la jeune femme  

Les deux ex-partenaire furent interrompus par le retour triomphal des deux pervers : Mick avait revêtu les mêmes attributs que son disciple et désormais leurs deux passoires clignotaient dangereusement. Leurs tenues ne laissaient rien présager de bon sur les intentions mais ce fut leurs sourires dégoulinant de bave qui retinrent l'attention de Kaori. Sentant une envie de brandir une massue poindre en elle, elle leur ordonna :  

- Bon vous allez vous expliquer ?!  

Les deux fautifs échangèrent un regard complice et sans dire un mot, tendirent un petit bout de papier bleu à leur amie. Cette dernière s'en saisit, le parcouru des yeux et retenant un soupir excédé, en fit une lecture à voix haute :  

- " Le casque Perverso 2000 est la dernière innovation en matière de protection de nos amis libidineux : combien d'entre vous ont un jour croisé une femme si belle qu'ils ne pouvaient que se jeter dessus ? Combien d'entre vous ont constaté que la femme d'un ami méritait mieux que ledit ami ? Et pour finir combien d'entre vous ont finalement cédé à leurs pulsions et ont inévitablement fait un séjour en milieu hospitalier par la suite ?  

Aujourd'hui tout ceci est FINI car avec le casque Perverso 2000, les pervers en tout genre son désormais aussi protégés que des tanks ! Ce casque est parfaitement adapté pour recevoir coups de sac à main et autres talons aiguilles ! Trempé dans un assemblage d'alliages dont la composition tient du secret d'État, il a été recouvert pas une épaisse couche de Kevlar qui le préserve de toutes détériorations précoces. Fini les contusions, les bosses ou autres ecchymoses ! Avec Perverso 2000, votre avenir de collectionneur de lingerie fine est assuré ! Optez pour la solution Perverso 2000 et donnez en vous à cœur joie car désormais la science est de votre côté ...  

OFFRE PROMOTIONNELLE : Profitez de notre superbe réduction du mois, achetez un casque Perverso 2000 et on vous offre un sublime bouclier protecteur de torse dans le cas où ses demoiselles voudraient viser autre chose que votre tête ! "  

Kaori termina sa lecture sous le regard foncièrement désappointé de Jake et Ryô qui , eux-mêmes , fixaient bizarrement leurs amis. Une question explicite semblait flotter dans l'air : Comment deux hommes comme Fabian et Mick pouvaient-ils croire à des sornettes pareilles ? Bien sûr, leurs tendances perverses devaient aliéner une partie de leur cervelet mais de là à en être aussi stupides, non, franchement ce n'était pas croyable ...  

Mais le plus incroyable était que tous pensaient à peu près savoir sur quelle charmante demoiselle ils allaient tester ce casque...  

- Je vous préviens que si l'un d'entre vous tente quoique se soit sur Miki, je l'encastre ! fit Kaori en serrant les dents  

- Sauf que tu ne pourras pas nous faire de mal ! fanfaronna Fabian. Tu ne pourras jamais plus me frapper avec tes massues !  

- Et moi non plus ! rajouta Mick en sautillant sur place. A moi les belles passantes, les belles vendeuses, les belles mannequins, les belles ...  

- Dis-moi, le coupa Jake, t'oublierais pas une certaine infirmière ?! Tu sais la belle jeune femme qui était là , tu vois de qui je veux parler ... une superbe femme, aux mensurations gracieuses, avec un sourire magnifique aux lèvres et qui avait une petite fille dans les bras ...  

- Ça va, ça va, grogna Mick. J'ai compris de qui tu voulais ...  

- Non, ne l'écoutez pas Maître ! s'exclama Fabian en s'interposant entre l'américain et Jake . Il veut vous détourner de notre but, il veut vous éloigner de notre mission ... Ces paroles n'ont pour unique visée que votre abandon ... Il ne faut pas, nous sommes si prêts de la réussite ! Après tous nos efforts, Maître, nous ne pouvons tout laisser tomber maintenant ... Pensez aux générations futures : notre expédition fera peut-être avancer les mentalités et permettra à ceux qui nous succèderont d'assumer ce qu'aujourd'hui ils rejettent ... Ce que nous allons entreprendre nous dépasse et pourtant nous sommes les seuls à pouvoir y arriver ... Maître, il le faut ... pas pour nous ... mais pour l'humanité entière !  

Mick regarda son disciple, les larmes aux yeux : son petit Fabian avait raison, ils devaient passer outre leur réticences, ils devaient le faire pas pour eux mais pour tous ceux qui viendraient ensuite! Pour tous ces jeunes pervers qui marcheraient dans leurs traces et qui leur rendraient hommage. Le nom de Mick Angel passerait à la postérité ... Il serait reconnu pour son courage et pour sa détermination ! Oui, il serait celui qui guiderait les générations à venir !  

L'américain essuya une larme de joie fugace, et mettant ses mains sur les épaules de son subordonné, lui dit :  

- Je suis si fier du chemin que tu as accompli ... tu es devenu mon égal et je dirais même que l'élève vient de dépasser le maître ... allons-y sergent, notre mission nous attend ...  

Les deux hommes se tapèrent vigoureusement dans le dos et prirent la direction de l'entrée du Cat's : il se stoppèrent devant la porte pour entamer une série d'échauffements. Ryô, Jake et Kaori les regardaient faire avec un air parfaitement ahuri collé au visage. Tous les trois n'étaient pas vraiment sûrs de ce qui venait de se passer sous leur yeux : il fallait reconnaître que la situation avait de quoi être déconcertante. Entre le monologue éclairé de Fabian et cette considération de "maître" / "disciple", les esprits ne pouvaient qu'être largués. Kaori réagit la première puisqu'elle demanda soudainement :  

- Est-ce que vous venez d'assister à ce que je viens d'assister ?  

- Tu veux dire à un Fabian qui désigne Mick comme son maître à penser ? lui rétorqua Jake. Et à ce même maître qui le prend pour son disciple dans l'apprentissage de la perversité ?!  

- Ouais, c'est ça.  

- Alors oui, on a assisté à la même chose ... J'en reviens pas que Fabian soit tombé aussi bas, Mick je comprends il était déjà sérieusement atteint ... mais Fab'... non, franchement ça me dépasse ! Quoique voyons le côté positif : ils ne pourront certainement pas tomber plus bas !  

Ce fut à ce moment que finissant ses petits étirements, Fabian claironna fièrement :  

- C'est une petit pas pour nous mais un grand pas pour la perversité !  

- Ah ben non finalement, ils pouvaient tomber plus bas ! conclut tristement Jake. Là, c'est sûr on vient d'atteindre le fond !  

Sous l'air, désormais navré , de leur amis ; Mick et Fabian s'engouffrèrent dans le petit établissement avec un sourire malveillant. Leur attirail clignotait à tout va : luisant dans la lumière ambiante et leur conférant un air encore plus malsain. Ils se glissèrent , tout doucement, tels deux prédateurs en pleine chasse, un peu plus en profondeur dans le café. Se jouant de l'ombre, ils parvinrent à une position de sureté qui leur permit d'analyser la situation. Derrière le comptoir, se mouvait leur cible : ses mouvements étaient ralentis par son ventre proéminent et donc ses réflexes aussi. Elle ne pourrait pas s'en prendre à eux dans son état, ils pourraient faire ce que bon leur semblerait. Se frottant sournoisement les mains, ils amorcèrent un décollage progressif en direction de la gérante. Cette dernière, plus que surprise, poussa un cri aigu et tenta de se protéger , en vain, de l'attaque perverse de ses amis.  

Elle chercha du regard un quelconque recours mais ne trouvant rien, dut se résoudre à placer son bras en maigre bouclier. La pauvre jeune femme semblait bien démunie face à ces deux malotrus : elle n'était vraiment pas en état de leur rendre la monnaie de leur pièce, sa grossesse la rendait vulnérable et ces deux obsédés de bas-étage voulaient apparemment en profiter.  

Malheureusement pour eux et heureusement pour Miki, une massue gigantesque traversa alors le café pour venir s'abattre sur les deux hommes. A l'entrée du café, Kaori qui ne supportait vraiment plus les pitreries de ses amis , avait eu recours à un moyen de dissuasion qui avait déjà porté ses fruits. Mais curieusement son action n'eut pas l'effet escompté : au lieu d'écraser tout bonnement les deux cafards , elle rebondit souplement sur leurs casques et vint s'encastrer de son propre-chef dans l'un des murs du café. La nettoyeuse ouvrit la bouche de stupéfaction : alors ces deux passoires de pacotille marchaient vraiment ?! Sa massue n'aurait jamais donc plus aucun effet ?!  

Fabian et Mick, regardèrent un instant la massue accrochée au mur, touchèrent leur casques avec un sourire satisfait avant de reporter leur regard sur leur cible. Leurs lèvres s'étirant dangereusement tandis qu'un mince filet de bave apparaissaient sur leurs commissures :  

- Nous sommes invincibles ! se récria Mick. Plus jamais nous ne goûterons les planchers ou les murs ! Nous triomphons enfin ! Fabian, un nouvel avenir s'ouvre devant nous ... Passe le premier, mon grand ... et que la force soit avec toi ...  

Fier de sa répartie, l'américain adressa une ferme frappe sur l'épaule de son disciple, qui s'enorgueillit et amorça un nouveau décollage en direction de Miki. La jeune femme poussa un cri surpuissant mais de nouveau, elle fut sauvée par l'un de ses anges gardiens. En effet, Jake qui avait, à son tour, anticipé la réaction de son partenaire, venait de s'interposer entre lui et sa cible. Fabian vint donc s'écraser lamentablement sur le torse de son ami tandis que ce dernier poussait doucement Miki vers l'arrière boutique, pour qu'elle y soit en sécurité .  

- Va derrière, Miki, je les retiens !  

La jeune femme obtempéra et s'enfuit par la porte de la réserve : Jake , quant à lui , avait attrapé son partenaire par le col et le relevant, lui dit durement :  

- Soyons clairs, Fabian, je te considère comme mon frère mais si tu essaies encore d'ennuyer Miki, je te réduis en bouillie ! Ca vaut aussi pour toi Mick ! Vous savez qu'il ne lui faut pas d'émotions fortes et pourtant vous faîtes tout pour la rendre nerveuse ! Arrêtez vos pitreries et asseyez vous dans le calme pour une fois !  

Les deux hommes, pris en faute, baissèrent la tête et acquiescèrent en silence. Jake relâcha donc Fabian mais dès que ce dernier eut le pied à terre, il s'enfuit en direction de l'arrière boutique, suivi de près par un Mick hilare.  

- Mick ! Fabian ! gronda Kaori. Je pense que Jake a été assez clair ...  

- Laisse les faire . la coupa Jake. Ils vont voir ce qu'il en coûte d'embêter Miki ... c'est dommage pour eux ...  

En effet, les deux hommes qui venaient d'ouvrir la porte par laquelle Miki s'était enfuie , prirent immédiatement conscience de leur erreur. Derrière le panneau de bois, ils ne trouvèrent pas Miki mais eurent l'immense privilège de rencontrer le canon d'un bazooka. Des odeurs de poudre encore fraîches vinrent les indisposer et ce fut dans un souffle qu'ils lâchèrent :  

- Oh my god ...  

- Oh dios mio ... 

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