Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 17 capitoli

Pubblicato: 30-07-19

Ultimo aggiornamento: 15-08-19

 

Commenti: 29 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: Une nouvelle mission pour nos deux nettoyeurs va semer le trouble.

 

Disclaimer: Les personnages de "Le coeur et ses raisons" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Le coeur et ses raisons

 

Capitolo 2 :: Chapitre 2

Pubblicato: 31-07-19 - Ultimo aggiornamento: 31-07-19

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17


 

Chapitre 2  

 

Après un trajet dans le silence, les City Hunter et leur cliente arrivèrent à l’immeuble de briques rouges. Ils montèrent à l’appartement et invitèrent Sasha à pénétrer. Celle-ci s’immobilisa sur le seuil, le coeur battant, étonnée par les sentiments qui l’assaillaient.  

 

- Ce n’est pas très luxueux mais j’espère que vous vous y sentirez à l’aise., s’excusa Kaori, gênée.  

 

Ryo regarda la chanteuse, une lueur de mépris dans le regard. Il n’aimait pas la façon dont sa partenaire se sentait humiliée par le silence de la jeune femme, dont cette dernière regardait leur appartement comme s’ils étaient deux extraterrestres. Madame trouvait certainement l’endroit trop peu luxueux, trop terne à son goût.  

 

- Je… Non, Kaori. C’est… C’est parfait. Je suis désolée., dit-elle en rougissant.  

- Venez, je vais vous montrer votre chambre., l’invita la nettoyeuse.  

 

Sasha se contenta d’acquiescer. Elle avait croisé le regard noir de son garde du corps et sentait bien qu’il avait une très mauvaise impression d’elle alors qu’il s’agissait d’une pure méprise. Elles montèrent à l’étage et Kaori la guida vers la pièce qui lui était attribuée. Arrivées, elle sortit des draps et les posa sur le matelas, le temps de sortir une couverture et un oreiller. Se retournant, elle eut la surprise de voir sa cliente faire son lit.  

 

- Mais, attendez je vais…, commença Kaori.  

- Non, ce n’est pas la peine. Je sais faire un lit. Vous êtes déjà si gentille avec moi. Je sais que, sans vous, monsieur Saeba n’aurait pas accepté de me protéger. C’est un tel soulagement…, se justifia la chanteuse.  

- Kaori, je suis désolée si je vous ai paru méprisante tout à l’heure. Je n’ai pas l’habitude de me retrouver dans une maison, disons, normale et la sensation de chaleur qui s’en est dégagée m’a surprise. C’est idiot, je sais, mais c’est comme ça.  

- Ne vous excusez pas. On ne se connaît pas, il y aura encore des erreurs d’ajustement., lui sourit Kaori.  

 

La jeune femme acquiesça, reconnaissante de sa compréhension.  

 

- Je vais aller préparer le repas. Je vous laisse vous installer. Si vous voulez vous rafraîchir, la salle de bains est un peu plus loin à droite.  

- Merci.  

- N’hésitez pas si vous avez besoin de quelque chose.  

- C’est parfait. Tout est parfait., murmura la chanteuse, le regard lointain.  

 

Elle s’approcha de la fenêtre et regarda l’extérieur, comme perdue dans ses pensées. Kaori s’approcha d’elle et mit une main sur son épaule pour la faire reculer puis tira les rideaux.  

 

- Je sais que ça va être dur et qu’il y a beaucoup de choses à respecter mais évitez de vous montrer aux fenêtres pour votre sécurité. Celles-ci sont à l’épreuve des balles mais il vaut mieux ne pas tenter le diable., lui conseilla la nettoyeuse.  

- D’accord.  

 

Elle s’assit alors sur le bord du lit et prit son sac pour en sortir ses vêtements. Kaori décida alors de la laisser un peu seule. Elle sortit de la chambre et croisa Ryo qui attendait à l’extérieur, adossé au mur, l’air sombre.  

 

- Evite de te laisser attendrir., lui dit-il.  

- Pourquoi ? Tu ressens quelque chose ? Tu penses qu’elle ment ?  

- Je n’en sais rien. Je n’arrive pas à la cerner. Je veux que tu fasses des recherches sur elle cette après-midi. Demande à Mick si nécessaire : avec ses contacts aux Etats-Unis, il aura peut-être plus de résultats.  

- C’est notre cliente, Ryo., lui reprocha-t-elle.  

- Je sais. Mais plus nous en saurons, mieux nous serons préparés.  

- Alors pourquoi ne pas commencer par lui demander à elle ?, l’interrogea-t-elle, tout en descendant l’escalier pour aller en cuisine.  

- Je le ferai en temps voulu., répondit-il d’un ton sec.  

 

Il tourna les talons et descendit à la salle de tir. Il n’aurait pas dû accepter cette mission. Ca allait mal tourner, il le sentait. C’était instinctif, comme le sentiment de danger qui pesait lorsque, dans la jungle, rôdait un prédateur et qui faisait se taire tous les animaux, comme le fait que les animaux fuyaient avant un tremblement de terre… Quelque chose de grave allait arriver. Il devait être prudent, doublement prudent puisque, pour une raison bien trop connue, Kaori avait l’air d’apprécier Sasha et de la défendre. Il sortit son magnum et tira dans la cible sans discontinuer pendant une heure, ne s’arrêtant que pour recharger le barillet. Ayant réussi à drainer le trop plein de tension, Ryo rangea la pièce et remonta à l’appartement.  

 

Kaori préparait le repas lorsqu’elle entendit leur cliente descendre.  

 

- Kaori ? Monsieur Saeba ?, entendit-elle du salon.  

- Par ici, Sasha. Je suis dans la cuisine., l’appela-t-elle.  

 

La jeune femme la rejoignit et s’arrêta à l’entrée de la cuisine.  

 

- Je ne sais pas vraiment où mettre les mains mais puis-je vous aider ?, demanda-t-elle timidement.  

- Rien ne vous y oblige. Vous pouvez simplement prendre un siège et rester là si vous voulez.  

- Ah ? Bon d’accord., répondit-elle, déçue.  

 

Elles restèrent un moment en silence, la chanteuse regardant la nettoyeuse s’activer derrière les fourneaux.  

 

- Ca fait longtemps que vous travaillez comme gardes du corps ?, finit-elle par demander.  

- Moi ? Six ans et demie, Ryo beaucoup plus. Et vous, depuis combien de temps êtes-vous chanteuse ?  

- Quatre ans maintenant… J’ai commencé comme choriste il y a dix ans environ et, depuis quatre ans, je suis la vedette., répondit-elle.  

 

Quelque chose dans le ton de sa voix fit se retourner Kaori et l’observer attentivement. Elle eut un pincement au coeur car, malgré les apparences, elle ne semblait pas heureuse.  

 

- Cela vous plaît ?  

- Je suppose que la réponse acceptable est oui.  

- La réponse acceptable est la vérité., lui répondit Kaori.  

 

Elles se regardèrent et se sourirent.  

 

- Ca m’a plu au début, quand je n’étais pas encore assez connue pour être une marchandise. Je faisais des petites salles, je rencontrais vraiment les gens, je chantais ce que j’aimais…, expliqua-t-elle, une lueur de nostalgie dans le fond des yeux.  

- Mais aujourd’hui ce n’est plus le cas à cause de votre manager, n’est-ce pas ?  

- Oui. Jim me fait faire des stades et des grandes salles. Je fais de la musique qui plaît au plus grand nombre mais dans laquelle je ne me retrouve pas forcément. Je suis tout le temps sur les routes ou sur les plateaux… Je dois vous paraître vaine. J’ai de l’argent et peux m’offrir à peu près tout ce que je veux., soupira la chanteuse.  

- Non, l’argent ne fait pas le bonheur. Il n’achète pas l’amitié ni l’amour.  

- Ca, c’est ton côté fleur bleue qui parle, Kaori. Tout s’achète, même l’amour et l’amitié., intervint Ryo cynique alors qu’il venait d’arriver.  

- Je ne suis pas d’accord. La véritable amitié, le véritable amour ne s’achètent pas, Ryo Saeba.  

 

Il observa sa partenaire intensément puis lui sourit indulgent. Celle-ci, sous l’intensité de son regard, rougit et se détourna, bafouillant quelque chose d’incompréhensible. Sasha les regarda tous les deux interagir : quand elle avait le dos tourné, le regard de l’homme se faisait plus tendre ; ils se querellaient mais sans aucune animosité même si le ton montait parfois. A la fin du repas, ils se chamaillèrent sur la qualité de la cuisine, Ryo critiquant les compétences de cuisinière de sa partenaire, alors que le repas avait été un réel délice. Kaori se monta et renversa un saladier sur la tête du nettoyeur, faisant éclater de rire leur cliente. Ils la regardèrent, ayant oublié sa présence. Ryo la fixa puis s’assombrit et quitta la pièce.  

 

- J’ai dit ou fait quelque chose de mal ?, s’étonna Sasha.  

- C’est Ryo : il est parfois ombrageux. Ne vous en faites pas., l’apaisa Kaori qui ne comprenait pas plus la réaction de son partenaire.  

 

Elle entreprit de débarrasser la table, aidée par leur invitée. Elles firent la vaisselle à deux, discutant de tout et de rien. Pendant ce temps, Ryo était monté sur le toit et fumait, tentant de remettre de l’ordre dans ses idées. Il n’arrivait pas à faire taire ce malaise qui s’insinuait en lui en présence de la jeune femme. Malgré les barrières qu’il avait érigées, malgré la distance qu’il mettait entre elle et lui, quelque chose l’attirait vers elle. Alors il se montrait odieux et la dénigrait, c’était ce qu’il savait faire de mieux pour la garder à distance. Ayant terminé sa cigarette, il jeta son mégot et redescendit. Il retrouva Kaori dans le bureau, concentrée sur l’ordinateur.  

 

- Où est-elle ?, demanda-t-il sèchement.  

- Elle était fatiguée. Elle se repose.  

- Bien. Tu auras du temps pour faire tes recherches. Je pars. Je vais repérer les lieux pour demain., l’informa-t-il.  

- Ryo, que se passe-t-il ? Pourquoi es-tu si agressif avec elle ?  

- D’habitude, tu me reproches de trop coller nos clientes. Il faudrait savoir ce que tu veux., éluda-t-il en partant.  

 

Kaori le regarda partir en secouant la tête. Même si elle le connaissait bien, il y avait encore des moments où il réussissait à la surprendre. Serait-ce la première mission avec une jolie fille sous leur toit où elle pourrait dormir la nuit ? Elle n’y croyait pas vraiment mais qui pouvait savoir… Elle se reprit et se concentra sur ces recherches. Elle y passa près de deux heures, tapant toutes les entrées possibles pour trouver des informations. Elle releva la tête quand Ryo rentra, jetant sa veste sur le dossier du divan.  

 

- Alors ça donne quoi ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle posa son stylo sur son carnet de notes et se frotta l’arête du nez, chassant la tension qui était montée en elle. Elle n’aimait pas ce qu’elle allait dire mais elle devait être honnête.  

 

- Pas grand-chose. J’ai trouvé les informations bateau mais rien d’autre. Cette fille est un véritable mystère.  

- Je n’aime pas cela. La seule chose qui me rassure, c’est de savoir qu’elle est vraiment chanteuse et qu’elle va bien donner un concert dans trois jours au Budokan.  

- C’est déjà un bon point. On la confronte à son réveil ?, l’interrogea Kaori.  

- Vous pouvez le faire dès maintenant si vous le souhaitez., répondit Sasha d’un air sombre.  

 

Elle se tenait sur le pas de la porte, droite comme un i. Kaori baissa les yeux, gênée. Elle n’aimait pas ne pas faire confiance à leurs clients mais elle devait avouer que tout cela était bien étrange et, même si elle avait de la sympathie pour Sasha, ils ne pouvaient ignorer la situation.  

 

- Asseyez-vous., lui ordonna Ryo.  

 

Elle avança dignement et prit place sur l’un des sièges. Nerveuse, elle attrapa un stylo et se mit à jouer avec. Ryo saisit l’objet dans ses doigts, l’immobilisant, et, après quelques secondes, le retira brusquement. Le contact entre leurs doigts lui avait fait un drôle d’effet…  

 

- Nous avons besoin de tout savoir vous concernant., commença Ryo, s’asseyant sur le bord du bureau à côté de sa partenaire.  

- On commence par quoi ?, demanda Sasha.  

- Votre vrai nom.  

- Je ne sais pas si cela vous sera très utile., répliqua-t-elle, fronçant les sourcils.  

- Laissez-nous en juger. C’est notre métier., s’impatienta-t-il.  

- Jane Doe.  

 

Ryo la fixa du regard, plissant les yeux.  

 

- C’est une plaisanterie ?  

- Je préférerais mais non, c’est mon nom officiel.  

- Ryo ?, lui demanda Kaori.  

- Jane Doe, c’est le nom qu’on donne aux femmes sans identité aux Etats-Unis., lui expliqua-t-il.  

- Quoi ?!, s’étonna la nettoyeuse.  

 

Elle tourna le regard vers leur cliente et cette information éclairait d’une nouvelle lumière certaines paroles qu’elles avaient échangées. Sasha avait les yeux rivés sur le sol, perdue dans ses pensées.  

 

- Mes parents sont morts dans un accident de voiture quand j’avais deux ans. Ils n’avaient pas de famille. Il se trouve qu’ils avaient des faux papiers, vivant sous une fausse identité, et qu’après une simple analyse sanguine, ils n’étaient même pas mes vrais parents. J’ai été placée dans un orphelinat où j’ai grandi et dont je suis sortie à dix-huit ans. J’ai passé une audition pour devenir choriste. J’ai réussi et six ans après, j’ai rencontré un musicien qui m’a fait rencontrer les bonnes personnes. Voilà mon histoire, la vraie, celle que vous ne trouverez pas dans les journaux ni sur internet.  

- Sasha, je…, commença Kaori, attristée.  

- Je vous en prie, ne me dites pas que vous êtes désolée. Vous ne pouviez pas savoir. Si vous voulez des confirmations, je peux vous donner le nom de l’orphelinat ou toute information que vous jugerez utile.  

- Non, ce ne sera…, commença Kaori.  

- Non seulement le nom de l’orphelinat mais les écoles que vous avez fréquentées également., l’interrompit Ryo.  

- Ryo !, lui reprocha sa partenaire.  

 

Il ne tint pas compte de Kaori. Il ne voulait que trouver ce qui le perturbait, protéger leurs vies…  

 

- Je dois comprendre, comprendre comment quelqu’un sans histoire se retrouve la cible d’un tueur., intervint-il.  

- J’aimerais pouvoir répondre à cette question mais je n’y comprends rien !, s’énerva Sasha, se levant et faisant les cent pas dans la pièce.  

- Je n’ai rien. Comme je n’ai pas de famille, tout ce que j’ai pu gagner partirait à des œuvres de charité si je décédais. Je ne traîne pas dans les soirées mondaines, j’y passe et repars presque aussitôt. Je ne touche ni à la drogue, ni à l’alcool. Je ne fréquente personne. Alors expliquez-moi, expliquez-moi qui peut m’en vouloir au point de vouloir me tuer !  

 

Kaori se leva sous le regard noir de son partenaire et approcha de Sasha. Elles se regardèrent un moment puis la nettoyeuse lui prit les mains.  

 

- Nous allons faire le maximum pour trouver qui vous veut du mal., tenta-t-elle de la rassurer.  

- Encore faut-il que vous me croyiez., murmura la chanteuse.  

- Je vous crois. Ryo ?, l’interpela Kaori avec un regard sévère.  

- Les choses sont plus claires., admit-il à contre-coeur.  

 

La nettoyeuse lâcha un sourire amusé à son partenaire qui détourna le regard gêné. Il n’aimait pas avoir tort, surtout quand ça n’arrangeait pas ses affaires. Il fallait l’avouer : son histoire, si elle était vraie, ce qu’il vérifierait bien évidemment, l’avait touché plus qu’il ne voulait l’admettre. Elle avait trouvé une certaine résonance en lui même si elle avait grandi non pas au milieu de la guerre mais dans un orphelinat. C’était certainement également le cas chez Kaori, il le savait. Etait-ce une manigance supplémentaire ? Un moyen pour les approcher plus facilement ? Il l’observa attentivement et, bien qu’il aurait aimé s’en convaincre, il en doutait. Quelque chose lui disait que tout était vrai.  

 

- Il va falloir qu’on comprenne les motivations de celui qui veut vous tuer., poursuivit Ryo.  

- Je peux demander à la personne qui fait le ménage chez moi d’envoyer les lettres de menaces si vous le souhaitez.  

- Cela nous aiderait certainement., approuva le nettoyeur.  

 

Sasha consulta sa montre, calculant l’heure qu’il était à Los Angeles.  

 

- J’appellerai demain matin avant de partir au repérage. Ca ira ?, proposa-t-elle.  

- Oui. J’ai quelques questions à vous poser sur l’emploi du temps si vous avez un peu de temps…, lui demanda-t-il.  

- Bien entendu.  

- Je vais vous laisser et aller préparer le repas. Soyez sages., plaisanta Kaori.  

- Sasha, ne vous inquiétez pas, il grogne beaucoup mais mord peu., dit-elle en lui adressant un clin d’oeil.  

 

Ryo lui adressa un regard noir qui s’atténua rapidement d’une lueur d’amusement. Il n’y avait qu’elle pour oser le charrier de la sorte devant des inconnus sans craindre de représailles. Il avait déteint sur elle en six ans et elle sur lui, ce qui n’était pas forcément un mal.  

 

Le nettoyeur sortit l’emploi du temps de la pochette et passa une heure avec sa cliente à éplucher l’emploi du temps des trois jours à venir. Elle répondit sans ciller ni protester à toutes ses questions, même celles qui paraissaient incongrues. Elle écouta les consignes de sécurité qu’il lui donna pour la sortie au Budokan du lendemain, prête à accepter toutes les demandes qu’il lui ferait dans la mesure du possible.  

 

Soucieuse de laisser Ryo avec une jolie fille, Kaori passait de temps à autre un œil et fut étonnée de ne le voir faire aucun geste déplacé. Il semblait pourtant moins méfiant mais peut-être pas encore suffisamment pour relâcher son attention et passer en mode pervers. Elle aurait peut-être finalement sa première nuit de sommeil alors qu’une miss mokkori dormait sous leur toit…  

 

Une fois le repas prêt, elle dressa la table et les appela. La tension semblait un peu moins forte que quelques heures auparavant et ce n’était pas négligeable. Aux regards de Ryo, Kaori savait qu’il cherchait encore à établir un jugement sur la personne qu’il devait protéger mais au moins il ne la considérait plus vraiment comme une ennemie, juste une personne dont il devait se méfier.  

 

- Je vais voir Mick., dit soudain Ryo après le repas, enfilant sa veste.  

- On ne t’attend pas, c’est cela ?, répondit Kaori d’un ton pincé.  

 

Il lui sourit, moqueur, et elle sentit ses joues rosir. Il s’arrêta à ses côtés.  

 

- Non, je rentre juste après. Je vais le questionner sur notre affaire. Ne faites pas de bêtises., les taquina-t-il.  

 

Sans réfléchir, il déposa un baiser sur la tempe de Kaori dont le visage vira au rouge cramoisi sous le regard amusé de son partenaire. Rien n’avait bougé depuis des mois et là il l’embrassait, sur la tempe certes, mais il l’embrassait et lui disait même qu’il n’allait pas sortir jusque pas d’heure. Avait-il enfin décidé de faire avancer leur histoire ? Après tout, il n’avait même pas tenté un geste déplacé avec Sasha alors qu’elle était vraiment très jolie et correspondait bien aux critères de Ryo… Elle sourit heureuse de ce rebondissement et proposa une tasse de thé à leur cliente qui accepta avec plaisir.  

 

Alors qu’il descendait les escaliers pour sortir, Ryo essayait de ne pas penser à ce qui venait de se passer, en vain. Pourquoi avait-il fait cela ? Que lui était-il passé par la tête ? Certes, Kaori ne l’avait pas frappé, ni repoussé… Elle en avait été très heureuse au contraire. Il soupira : il venait de rompre le statu quo adopté depuis le mariage de Miki et Falcon. C’était là que ça se compliquait car, après ça, elle espérerait autre chose et il n’était pas sûr de pouvoir y accéder, d’autant plus en ce moment… Il devenait urgent de résoudre cette histoire. Il se moqua de lui-même : ça faisait à peine une demie-journée qu’ils avaient commencé, ils étaient loin d’en voir le bout…  

 

Arrivé chez son ami, il toqua à la porte. Kazue lui ouvrit la porte et se para automatiquement pour son accueil habituel.  

 

- Bonsoir, ma belle. Mick est là ?, demanda-t-il, évitant d’établir un contact avec elle.  

- Euh oui, entre. Mick !, appela-t-elle, tout en jetant un regard surpris sur lui.  

 

L’interpelé sortit de sa chambre et vint saluer son acolyte, tirant sur les manches de sa chemise.  

 

- Je pensais t’avoir dit que nous sortions ce soir. Pas de sortie entre hommes pour moi. On remet ça à demain si tu veux, Ryo., lui proposa-t-il sérieusement.  

- Je dois l’emmener au restaurant pour un dîner avec ses cousins., gémit l’américain, une fois sa femme hors de vue.  

- Courage… J’ai besoin de ton aide pour quelques recherches aux Etats-Unis. Peux-tu vérifier le cursus de ma cliente dans ses lieux et me dénicher quelques infos sur une tentative de meurtre ou un contrat mis sur sa tête ?, lui demanda Ryo, lui tendant un papier que Mick déplia.  

- C’est une blague ? Jane Doe ?  

- Non, c’est l’histoire qu’elle m’a racontée et j’aurai tendance à la croire. Si tu veux un nom moins inconnu, essaye Sasha Scott mais en toute discrétion.  

- Sasha Scott ? Celle dont l’affiche en quatre par trois fleurit dans tous les coins de la ville ? la chanteuse ? La beauté glacée ? Tu plaisantes ?, se mit à hurler Mick, hystérique.  

- Du calme, mec ! Oui, c’est ma cliente.  

- Kaori a du mouron à se faire… J’en connais un qui va passer ses nuits à tenter la visite nocturne.  

 

S’il savait, se dit Ryo, qu’il n’avait pas l’intention de rendre une visite nocturne à la chanteuse et de se tenir le plus éloigné possible d’elle, Mick n’en croirait certainement pas ses oreilles et l’enverrait chez le Professeur de suite…  

 

- Bon, tu pourras faire ça pour moi ? Peut-être que je réussirai à t’avoir un autographe., suggéra Ryo.  

- Dis, si t’arrives jusqu’à son lit, tu me diras si elle est aussi chaude que je le pense., demanda Mick, la bave aux lèvres.  

 

L’aura de colère qui les entoura évita à Ryo de répondre. En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, Mick se retrouva écrasé sous une massue, une Kazue furieuse se tenant debout derrière lui, enfin… quand il était encore debout…  

 

- Je vais vous laisser. Je ne voudrais pas que vous soyez en retard. Bonne soirée.  

- Bonne soirée, Ryo., répondit Kazue.  

- Et toi, dépêche-toi de sortir de là. On doit y aller., dit-elle en se tournant vers la crêpe humaine.  

- Oui, darling.  

 

Lorsqu’il rentra, les deux jeunes femmes faisaient un jeu de cartes, discutant tranquillement. Il prit place dans le canapé après avoir allumé la télévision, écoutant distraitement le programme. Il les observait surtout du coin de l’oeil. Elles s’entendaient bien. Le temps aidant, elles pourraient même devenir de proches amies, pensa-t-il. En fait, remarqua-t-il soudain, elles se ressemblaient beaucoup : même timidité, même facilité de contact malgré tout, même manque de confiance en elles… Se détendant pour la première fois depuis des heures, il se dit qu’il avait touché ce qui le dérangeait : il n’était pas attiré par elle ; c’était juste qu’elle ressemblait beaucoup à Kaori. C’était juste cela…  

 

Le regard de Sasha fut attiré par le sourire du nettoyeur. C’était la première fois qu’elle le voyait sourire depuis qu’ils s’étaient rencontrés sans être une réponse à un sourire ou une répartie de sa partenaire. C’était un sourire chaud et détendu qui illuminait son visage et son coeur battit un peu plus vite… Son regard attirant celui de Kaori, la nettoyeuse se retourna et le vit également. Elle laissa un sourire s’imprimer sur son joli visage.  

 

- Voilà qui est mieux., murmura-t-elle.  

- A savoir si je vais pouvoir dormir cette nuit…, acheva-t-elle, ce qui lui valut un regard curieux de sa cliente qu’elle éluda en la ramenant au jeu. 

 


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