Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 17 capitoli

Pubblicato: 30-07-19

Ultimo aggiornamento: 15-08-19

 

Commenti: 29 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: Une nouvelle mission pour nos deux nettoyeurs va semer le trouble.

 

Disclaimer: Les personnages de "Le coeur et ses raisons" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Le coeur et ses raisons

 

Capitolo 4 :: chapitre 4

Pubblicato: 02-08-19 - Ultimo aggiornamento: 02-08-19

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Merci pour vos commentaires ShaninXYZ, RKever et Didinebis. Oui, c'est encore une de ces fics où je torture nos héros. Finira bien ou pas bien, that is the question… Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17


 

Chapitre 4  

 

Les deux jours qui suivirent furent chargés. Les répétitions étaient tendues, Jim mettant la pression à sa star pour qu’elle lui avoua enfin où elle vivait. Elle s’y refusa à plusieurs reprises et Ryo dut à nouveau intervenir lorsque le manager l’empoigna vivement pour la contraindre, laissant une vilaine marque sur son bras, qui provoquait un accès de rage en lui chaque fois qu’il la voyait. Outre ce fait, il fit en sorte de se tenir toujours à distance de la chanteuse, évitant ainsi toute interaction qui le perturberait un peu plus. Si seulement elle avait pu être à l’image de ce qu’il pensait des starlettes, imbues d’elles-mêmes, prétentieuses, égoïstes, égocentriques et totalement futiles… Mais non, rien de tout cela…  

 

La veille au soir, il les avait trouvées, Kaori et elle, à deux dans la cuisine préparant le repas, plutôt elle préparant le repas sous la houlette de sa partenaire. Ca avait été nettement moins bon que la cuisine de Kaori mais elle avait été touchante lorsqu’elle avait attendu anxieuse leur verdict à tous les deux et il avait légèrement surévalué la qualité, contraint et forcé par le regard d’avertissement que lui avait lancé Kaori. Il était sûr et certain que s’il n’avait pas apporté la bonne réponse, il se serait mangé une massue. Apparemment, il avait trouvé les mots justes à en juger par le regard que lui rendirent les deux femmes et son coeur avait battu plus vite… et il avait été contraint de fuir la pièce…  

 

Un peu plus tard en revenant dans la salle à manger, il les trouva penchées sur le planning de la soirée où elles revoyaient l’organisation des chansons pendant le spectacle, des changements de tenue, les déplacements en coulisses. Kaori lui réexpliquait les consignes de sécurité patiemment et elle l’écoutait. Il se rendit compte qu’en l’espace de deux jours, elles avaient aisément glissé du vouvoiement au tutoiement, se transformant en amies en devenir. Il s’était douté que cela arriverait mais peut-être pas aussi vite… Il n’aurait cependant pas dû être surpris : après tout, il connaissait Kaori : leurs expériences communes d’enfants orphelins les rapprochaient et lui-même avait eu un moment d’égarement en la tutoyant après l’attaque à la bombe, chose qu’il avait rectifiée dès le lendemain matin.  

 

Le soir du premier concert était donc arrivé et Ryo attendait à la porte de la loge qu’elle fut habillée. Kaori était à l’intérieur avec elle et l’avertirait dès qu’il pourrait rentrer. Sa partenaire allait de surprise en surprise au cours de cette mission : non seulement il n’avait tenté aucune visite nocturne ni aucune dans la salle de bains mais, en plus, il se tenait à une distance plus que respectable de Sasha. Pour ne rien gâcher, il avait de plus en plus de petits gestes et attentions envers elle qui n’étaient pas pour lui déplaire, bien au contraire. Sasha sortant de derrière le paravent où elle s’était changée, Kaori ouvrit la porte.  

 

- Tu peux venir., l’invita-t-elle à entrer.  

 

Il pénétra dans la pièce et s’arrêta à peine après avoir passé le seuil : la chanteuse était vêtue d’une robe moulante à sequin bleu nuit, les cheveux relevés en un chignon d’où s’échappaient quelques mèches. Elle leva sur lui un regard limpide ombré d’un fard à paupières un peu sombre. Chaussant des talons hauts, elle était à l’opposé de la jeune femme planquée sous un vaste sweat. Il ne pouvait dès lors ignorer sa féminité et toute la volupté de sa silhouette. Il ressentit les premiers élans du désir et sortit de sa transe, réprimant ceux-ci au plus profond de lui. Il se tourna vers Kaori.  

 

- Vous êtes prêtes ?  

- Oui. On n’attend plus que le signal pour sortir d’ici.  

- Très bien. Il y a déjà énormément de monde., les informa-t-il.  

 

Le brouhaha assourdi qu’ils entendaient pouvait en attester. Ryo observa la pièce attentivement. Il n’y avait que le strict minimum. Tous les cadeaux avaient été rassemblés dans une pièce adjacente pour éviter la mauvaise surprise de la dernière fois. Les boites de chocolat et bouteilles offertes en cadeau étaient refusées. Quelqu’un frappa à la porte et Kaori ouvrit.  

 

- Entrée en scène dans cinq minutes., annonça l’assistant avant de repartir.  

- Tu es prête, Sasha ?, lui demanda la nettoyeuse.  

- Un instant.  

 

Elle s’assit et posa la tête dans ses mains, fermant les yeux pour se concentrer quelques secondes. Respectant cela, ils attendirent jusqu’à ce qu’elle se leva pour sortir.  

 

- Votre loge doit être fermée à clef quand vous n’y êtes pas. Nous sommes les deux seuls à avoir la clef., dit Ryo en verrouillant la porte et désignant Kaori du menton.  

- Ne buvez que ce que Kaori vous donne, rien d’autres. Kaori, tu tiens la bouteille en main tout le temps. Si tu n’as pas pu, tu prends une autre bouteille et si…  

- Si le sceau de sécurité est défait, je change de bouteille, je sais., répondit-elle.  

- On a repassé toutes les consignes de sécurité, Ryo. Détends-toi. Elle a besoin de se détendre aussi., ajouta-t-elle en désignant leur cliente.  

 

Sasha était dans les coulisses et attendait nerveusement le signal pour entrer sur scène. Elle écoutait les clameurs qui venaient de la salle et montaient par vagues successives de plus en plus fortes. Même si elle n’aimait pas les grandes salles, elle donnerait son maximum pour les spectateurs qui étaient là. L’ambiance commençait à la griser doucement. Elle entendait les différents clappings qui résonnaient dans la salle malgré les oreillettes qu’elle portait pour le retour de son. Elle avait beau porter une robe un peu trop minimaliste à son goût, elle avait chaud et sentait déjà les perles de sueur glisser dans son dos. Elle n’était même pas encore sous la chaleur des spots…  

 

Elle chercha des yeux Kaori et lui demanda quelque chose mais celle-ci ne l’entendit pas. Elle lui fit alors le signe pour boire et la nettoyeuse lui tendit une bouteille d’eau. Sasha lui sourit, légèrement crispée. Kaori posa une main sur son épaule en signe de soutien et elles se sourirent, complices. Ryo observait la scène de loin et ressentit un profond malaise : il avait devant lui deux amies et les deux femmes qui provoquaient de profonds sentiments chez lui. Soudain, un homme portant un casque et un micro s’approcha de Sasha, lui donnant le signal : elle pouvait rentrer en scène quand elle le voulait. Elle inspira profondément puis son visage changea. Elle fit un signe de tête à l’homme qui décompta et elle s’élança sur scène.  

 

- Bonsoir Tokyo !, s’écria-t-elle, un grand sourire éclairant son visage, provoquant un tonnerre d’applaudissements et de cris.  

 

Le sol trembla même sous leurs pieds. Commença alors un grand show à l’américaine où la chanteuse se donna à fond, oubliant momentanément ce qui se tramait autour d’elle. Après tout, elle avait deux gardes du corps de très grande compétence et sa sécurité était leur domaine. Profitant d’un intermède musical au bout de vingt minutes, elle sortit de scène, attrapa la bouteille d’eau que Kaori lui tendait, se précipita derrière le paravent et se changea pour réapparaître moins d’une minute après en mini-short, débardeur et basket, le tout à strass. Une coiffeuse arriva et la recoiffa en un temps record pendant qu’une maquilleuse lui faisait un raccord maquillage. La scène se répéta à six reprises pendant le spectacle.  

 

Le concert se termina après deux heures et demie de performance sur la chanson phare du dernier album de Sasha, un slow poignant qui était arrivé en haut des classements en moins de deux semaines. La salle était illuminée par les lampes des téléphones portables comme autant de bougies allumées dans la nuit. Quand elle sortit de scène et prit le chemin de sa loge entourée de ses deux gardes du corps, elle reçut des messages de félicitations du personnel. A peine arrivée dans sa loge, elle se laissa tomber sur le fauteuil et se déchaussa sans égard.  

 

- Je suis épuisée…, soupira-t-elle.  

- Ca ne m’étonne pas. Je n’imaginais pas qu’on courrait autant pendant un spectacle., sourit Kaori.  

- Oui. Une épreuve sportive… Bon allez, je me démaquille, file sous la douche et on pourra rentrer. Vous devez en avoir assez., déclara-t-elle en se levant.  

 

Elle ne traîna pas et ressortit de la salle de bains attenante à sa loge dix minutes plus tard, vêtue d’un jean et d’un pull, les cheveux négligemment attachés. Elle avait retrouvé son apparence normale, se sentait fraîche et prête pour une bonne nuit de sommeil. La porte s’ouvrit soudain brusquement, les faisant se retourner, Ryo la main dans sa veste prêt à dégainer et Kaori se positionnant devant leur cliente.  

 

- Te voilà ! C’est quoi cette tenue ? Tu dois aller répondre à la presse et signer des autographes à la sortie., l’invectiva Jim.  

- Non, ce n’était pas prévu au programme et c’est beaucoup trop dangereux., répondit Ryo, d’une voix dure.  

- Elle n’a pas le choix ! Ca fait partie de son travail ! Je t’attends dans cinq minutes à la sortie !, lui ordonna son manager, lui lançant un regard furieux.  

 

Il ressortit sans attendre. Ils se regardèrent tous trois.  

 

- Que fait-on, monsieur Saeba ?, demanda Sasha d’une petite voix.  

- Ce n’est pas moi qui vends des disques. Personnellement, je prendrais l’issue de secours pour me tirer mais si vous y tenez vraiment…, suggéra-t-il en la regardant de biais.  

- Non. Je n’y tiens pas et Jim était prévenu. On fait l’école buissonnière alors ?, répondit-elle, un soupçon d’excitation dans la voix.  

- Ca marche. Kaori, tu veux bien partir par la sortie principale ? Tu vas récupérer la voiture et on se retrouve dans huit minutes au point de rencontre numéro deux., lui demanda-t-il.  

- Ok. A tout de suite.  

 

Ils la regardèrent sortir et l’imitèrent prenant à gauche là où elle était partie à droite. Ils coururent au travers des couloirs déserts jusqu’à arriver à la sortie. Ils croisèrent un gardien qui les regarda un peu surpris puis s’enfoncèrent dans les allées du parc sans attendre qu’il réagit.  

 

- J’ai l’impression de sécher les cours… enfin je suppose que c’est le même sentiment…, pipa-t-elle en riant légèrement.  

 

Il sourit indulgent. Ils continuaient à avancer lorsque, soudain, Ryo ressentit une forte aura meurtrière et attrapa Sasha, se réfugiant derrière le tronc d’un arbre. Une balle érafla l’écorce. Il dégaina son magnum, faisant signe à sa cliente de se taire et de se baisser. Tremblant, elle s’exécuta et glissa le long du tronc. L’aura était toujours là. Ryo s’écarta un peu pour essayer d’avoir un aperçu mais se recacha en entendant le déclic de la gâchette. Il entendit la balle siffler non loin de lui et blesser un arbre derrière lui. Simultanément, il avait cependant tiré et, au bruit caractéristique, il sut qu’il avait blessé le tireur.  

 

- Toujours aussi fine gâchette, Ryo…, entendit-il non loin.  

- Tu sembles un peu plus usé qu’avant, Peter., répondit-il.  

- Quoique vous entendiez, ne bougez surtout pas, Sasha.  

- Oui., souffla-t-elle.  

- Je n’ai pas envie de te tuer, Ryo, même si la mort de City Hunter me vaudrait une belle réputation. Je ne veux que la fille. Laisse-la moi. Elle n’est rien pour toi., tenta son adversaire.  

- Pour toi non plus à ce que je sache, Peter. Alors laisse-la. Je n’ai rien à gagner dans ta mort mais s’il le faut, je n’hésiterai pas., le prévint Ryo.  

- Bon, au moins, nous savons que l’un de nous deux ne survivra pas à cette affaire., résuma le Corbeau Noir.  

 

Ryo risqua à nouveau un œil hors de leur cachette. Il sentait que la présence avait bougé. Une nouvelle balle siffla, faisant voler l’écorce de l’arbre. Il sentit Sasha faire un bond en recevant les projections et posa une main sur sa tête pour l’apaiser, tout en tirant à nouveau. Il ne le toucha pas une deuxième fois.  

 

- Je crois qu’on va en rester là pour aujourd’hui. Nous allons bientôt avoir de la compagnie., l’informa Crow.  

 

En effet, au loin les sirènes des voitures de police se faisaient entendre. Ryo entendit du remue-ménage dans les buissons devant eux et l’aura disparut. Il aida Sasha à se relever. Terrifiée, elle le regarda et se jeta dans ses bras, pleurant.  

 

- Il faut qu’on y aille. Tu peux marcher ?, lui demanda-t-il.  

- Oui, je crois.  

 

Ils reprirent la route, Ryo soutenant la jeune femme dont il sentait les tremblements contre lui. Ils arrivèrent rapidement à la voiture où Kaori les attendait anxieuse. La mini tournait, prête à bondir pour les emmener loin.  

 

- Il était là ?, l’interrogea-t-elle, en s’installant au volant.  

- Oui. Il faut qu’on décolle. Les flics vont arriver.  

 

Ils montèrent en voiture et partirent. Ils tournaient au coin de la rue quand les voitures de police s’arrêtèrent à l’entrée du parc qu’ils venaient de quitter.  

 

- Merci de ne pas avoir foncé vers le danger comme tu as l’habitude de le faire., lui dit Ryo, un sourire aux lèvres.  

- Ce n’est pas l’envie qui m’a manqué. Mais je me suis dit que ce serait plus rapide pour fuir si je restais là.  

- Bien vu. Je vois que six ans à mes côtés ont fini par t’apprendre quelque chose., plaisanta-t-il.  

 

Elle rosit sous le compliment. A l’arrière, Sasha avait le regard perdu dans le vague, tentant de reprendre le dessus sur les tremblements de son corps et la peur qui l’avait assaillie. Ils arrivèrent rapidement à l’appartement où Kaori prit en charge la jeune femme, l’emmenant dans sa chambre et lui conseillant de se mettre au lit. Elle revint peu après avec un verre d’eau dans lequel elle avait dilué un léger somnifère qui ne tarda pas à faire effet. La nettoyeuse laissa sa cliente une fois assurée qu’elle dormait profondément.  

 

Dans le salon, Ryo s’était servi un verre de whisky. Il commençait à comprendre ce qui l’attirait chez sa cliente et ça ne lui plaisait pas. Il se sentait coupable et il n’aimait pas cela. Les sentiments qui l’agitaient ressemblaient à peu près à ceux qu’il ressentait pour Kaori. Les deux femmes avaient le même caractère, ça ne l’étonnait que peu. Ce qui le surprenait était la vitesse à laquelle il avait été pris dans les filets de Sasha. Il sourit cyniquement. Pris dans les filets… une mauvaise expression en ce qui la concernait car elle n’avait même eu aucun geste déplacé ou séducteur vis à vis de lui. C’était juste arrivé. Il ne savait même pas si le sentiment était réciproque et, à vrai dire, c’était mieux ainsi.  

 

Il soupira. Lui qui avait déjà eu du mal à admettre qu’il pouvait être amoureux d’une femme, voilà qu’il se retrouvait amoureux de deux ravissantes demoiselles. L’avantage, c’était que l’une d’elles repartirait d’ici quelques semaines et le problème se réglerait de lui-même. Il resterait avec Kaori et il agirait enfin sur ses sentiments après avoir beaucoup trop tardé. Elle serait enfin heureuse et elle ne le méritait que trop. Entre temps, il devrait mettre un mouchoir sur les sentiments qu’il éprouvait pour la chanteuse et se tenir le plus loin possible d’elle.  

 

- Eh, tu es bien songeur en ce moment., murmura sa partenaire derrière lui.  

- Oui. C’est l’affaire., mentit-il.  

- Crow est un redoutable tireur. Mais c’est surtout un tueur sans pitié qui n’hésitera pas à user de tout moyen pour arriver à ses fins.  

- Un enfant de choeur comme nous en connaissons beaucoup., ironisa-t-elle.  

- Fais attention à toi, Kaori., lui dit-il en se tournant vers elle, le regard sérieux.  

- Ca fait déjà deux fois que tu me dis de faire attention, Ryo. Ca te tracasse tant que ça ?, lui demanda-t-elle, soucieuse.  

 

Ce n’était pas son genre de se montrer si nerveux. D’habitude, il tournait tout à la plaisanterie ou éluder la question et, quand c’était vraiment trop périlleux, il faisait en sorte de l’écarter d’une manière ou d’une autre. Mais, depuis qu’ils avaient accepté cette mission, rien n’était comme d’habitude.  

 

- Je n’ai pas envie de te perdre. C’est tout.  

- Tu ne vas pas me perdre. Où veux-tu que j’aille ? Ca fait six ans que je m’accroche, Ryo. Je ne suis pas prête de lâcher l’affaire., plaisanta-t-elle, une lueur farouche dans son regard démentant la légèreté de ses propos.  

- Oui, c’est vrai. Ce serait bête., murmura-t-il, caressant sa joue.  

- Kaori, quand cette mission sera finie, les choses changeront.  

- C’est vrai ?, répondit-elle, incrédule.  

- Oui. J’ai mis trop de temps à me décider., expliqua-t-il.  

- Tu crois ?, rit-elle, les larmes aux yeux.  

 

Il essuya les larmes qui perlaient de ses yeux et l’enlaça. C’était elle la femme de sa vie, pas Sasha. C’était elle qui avait toujours été là dans les bons comme les mauvais moments. Peu importe que cela lui ait pris du temps de tomber amoureux d’elle, c’était juste qu’il avait refusé de l’admettre, d’accepter l’idée qu’il pouvait s’attacher à quelqu’un. Forcément Kaori avait fait tout le boulot alors, lorsque Sasha était apparue, ça n’avait pas demandé autant de travail. Il n’était plus fermé aux sentiments. C’était Kaori la femme de sa vie, se répéta-t-il, Kaori, pas une autre.  

 

Il prit son visage entre ses mains et l’observa tendrement. Les joues rosies par l’émotion, elle le regardait avec amour et tendresse, lui souriant légèrement. Il caressa sa joue et laissa son pouce effleurer ses lèvres. Cette femme était pour lui. Même si le sentiment était un peu différent que pour Sasha. C’était elle, il ne pouvait en être autrement, sinon la vie était vraiment trop injuste. Serait-il possible qu’après tant d’années à la faire souffrir, il lui infligea la souffrance ultime en partant avec une autre ? Non, il n’était pas cet homme-là… Il ne l’espérait pas. Il ne pouvait pas.  

 

Kaori regardait cet homme qui avait fait battre son coeur depuis qu’elle le connaissait. Elle était sereine, elle pouvait encore patienter un peu sachant que leur relation allait enfin évoluer. Il voulait peut-être un moment plus serein pour pouvoir profiter de leur nouvelle relation, pouvoir passer du temps à explorer leurs possibilités, pensa-t-elle en rougissant. Des images d’elle et lui enlacés dans un lit, nus, passèrent devant ses yeux et la teinte de ses joues prit une nuance plus prononcée.  

 

- A quoi tu penses ?, murmura-t-il, narquois.  

- A… A rien., bafouilla-t-elle.  

- Menteuse…, chuchota-t-il contre ses lèvres.  

 

Ils sentaient le souffle de l’autre sur leurs lèvres et ce contact les électrisait autant que l’attente de ce moment. Perdus dans ces sensations, perdus dans le regard de l’autre, plus rien n’existait autour d’eux. Le claquement de la porte les fit sursauter et ils se retournèrent, Ryo se mettant instinctivement devant sa partenaire.  

 

- Désolée de déranger., les salua Saeko, un petit sourire aux lèvres.  

 

Ce n’était pas la scène à laquelle elle s’était attendue en arrivant même si cette scène-là était espérée depuis des années par la bande. Quand elle raconterait cela à sa sœur, elle serait verte de rage. Quoique avec Ryo, elle attendrait peut-être avant d’en parler : il était après tout le pro de la volte-face.  

 

- Saeko, que nous vaut le plaisir ?, dit-il, reprenant le contrôle de la situation.  

- Je suis venue suite à la fusillade de ce soir dans le parc du Budokan. Vous étiez concernés, n’est-ce pas ?  

- Oui. C’était le Corbeau Noir. Il était venu éliminer Sasha.  

- Elle va bien ?, demanda l’inspectrice, cherchant la chanteuse du regard.  

- Elle dort. Elle a été pas mal secouée. En une semaine, trois tentatives d’assassinat, ça fait beaucoup pour une personne normale, non ?, répondit Kaori.  

- J’imagine. Vous passerez demain au commissariat pour qu’elle dépose., les prévint Saeko.  

- Ce sera à huit heures alors et une heure max. C’est tout ce que permet son emploi du temps., l’avertit Ryo.  

 

Saeko leva un sourcil : ce n’était pas son genre de se préoccuper de ce genre de considération…  

 

- Ca marche. Bon, je vous laisse continuer ce que vous aviez commencé., dit-elle en leur adressant un clin d’oeil et ressortant.  

 

Ils se regardèrent, gênés. Le moment était passé. Reprendre là où ils en étaient n’aurait pas le même charme et ils se séparèrent pour la nuit, regagnant chacun leur chambre.  

 

Kaori s’endormit le sourire aux lèvres, la tête pleine de rêves, le coeur léger et battant à un nouveau rythme. Elle n’arrivait pas à y croire : les choses allaient changer, ils allaient devenir un couple enfin après six ans d’attente. Elle se tourna vers son chevet et attrapa le cadre photo où elle figurait avec son frère. Elle l’observa quelques minutes.  

 

- Tu y crois, Hide ? Il s’est enfin décidé. Si tu peux y faire quelque chose, veille sur lui, veille sur nous. Protège-nous et Sasha. Fais que rien ne nous sépare avant qu’on ait pu être réunis.  

 

Elle caressa le visage de son frère du bout du doigt puis reposa le cadre et s’endormit.  

 

Dans sa chambre, Ryo était allongé, les mains derrière la nuque, et observait le plafond. Il repensait à ce qui s’était passé ce soir avec Kaori, aux motivations qui le poussaient à enfin se décider et espérait qu’il ne se leurrait pas en se précipitant, que les choix qu’il faisait n’étaient pas le fruit de mauvaises raisons car, à coup sûr, il aboutirait au résultat dont il ne voulait absolument pas : faire souffrir Kaori.  

 

Et s’il se trompait, si finalement en s’entêtant à faire de Kaori la femme de sa vie, il faisait une énorme erreur, si finalement la petite différence qu’il ressentait devait lui révéler la vérité sur ses sentiments envers la sœur de son meilleur ami. Et si ce qu’il pensait être de l’amour pour elle était autre chose, certes de l’amour aussi, mais pas l’amour qu’on éprouvait pour une femme, mais pour une amie ou quelqu’un de sa famille. Après tout, elle était ce qui se rapprochait le plus d’une famille pour lui, ce serait normal qu’il se fut trompé. Kaori était jeune quand ils s’étaient retrouvés confrontés à la mort de Maki, jeune et donc influençable. Pour une jeune fille romantique comme elle, c’était certainement normal de confondre amour et reconnaissance. Il réprima un hurlement de frustration : si c’était vraiment le cas, alors il venait de lui donner de faux espoirs et allait la faire souffrir comme jamais.  

 

Il était complètement paumé. D’habitude, il serait sorti et aurait noyé ses pensées dans l’alcool et les filles mais il n’avait pas envie de cela. Il avait déjà l’esprit assez embrouillé et cela par deux femmes. Pour ce soir, il se passerait de l’alcool et des filles... 

 


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