Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 17 capitoli

Pubblicato: 30-07-19

Ultimo aggiornamento: 15-08-19

 

Commenti: 29 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: Une nouvelle mission pour nos deux nettoyeurs va semer le trouble.

 

Disclaimer: Les personnages de "Le coeur et ses raisons" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Le coeur et ses raisons

 

Capitolo 16 :: Chapitre 16

Pubblicato: 14-08-19 - Ultimo aggiornamento: 14-08-19

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire, l'avant-dernier chapitre de cette histoire. Le sujet abordé dans ce chapitre peut déranger. Comme déjà dit, ce n'est pas une volonté de donner dans le sensationnel mais une réflexion que j'avais envie de poser par écrit. Ce n'est donc que mon ressenti sur la question adapté à l'univers CH. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17


 

Chapitre 16  

 

Le Professeur regarda le jeune couple de nettoyeurs pénétrer dans la chambre de sa patiente, anxieux de ce qu’il s’apprêtait à faire. Jamais un jour il n’aurait pensé avoir à annoncer une telle nouvelle. C’était tellement invraisemblable que lui-même avait encore du mal à y croire et pourtant… Il avait refait les tests trois fois lui-même, avait élargi son enquête enfreignant quelques règles peut-être par la même occasion, mais ça valait le coup de s’assurer que ce qu’il avait découvert était réel, fiable… Ce n’était pas une nouvelle qu’on annonçait sans être sûr à cent pour cent voire à deux cent pour cent. Il poussa un profond soupir et prit leur suite, frappant à la porte, le coeur lourd.  

 

- Entrez !, entendit-il.  

 

Sa patiente avait repris du poil de la bête en trois jours. Certes, on notait les traces de tristesse dans son regard et elle était encore faible mais les larmes s’étaient taries.  

 

- Bonjour Professeur., l’accueillit Sasha.  

- Comment te sens-tu aujourd’hui ?, lui demanda-t-il sans préambules oubliant ses politesses.  

- Mieux qu’hier. J’aimerais pouvoir me lever un peu. Vous pensez que c’est possible ?  

- On verra cela tout à l’heure. Il faut que je vous parle à Ryo et toi. Tu peux sortir, Kaori, s’il te plaît ?, lui demanda-t-il.  

- A tout à l’heure, alors., répondit la nettoyeuse, anxieuse : elle n’aimait pas le regard du praticien.  

- Quoi que tu aies à me dire, elle peut rester pour ma part., s’opposa Ryo, lui prenant la main.  

- Pour moi aussi., renchérit Sasha.  

- Vous êtes sûrs ?, les interrogea le vieil homme.  

 

Ils acquiescèrent tous deux. Il soupira : quelque part, ça le rassurait d’avoir la jeune femme à leurs côtés pour ce qu’il allait leur apprendre. Elle saurait certainement mieux gérer Ryo que lui et agir pour sa patiente.  

 

- Très bien. Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à vous dire que c’est quelque chose que j’ai découvert par hasard à cause d’un assistant un peu trop zélé…  

 

Il prit une chaise et s’assit, prenant quelques secondes pour rassembler ses esprits. Ryo s’impatienta et se retint de le houspiller en sentant la main de Kaori sur la sienne. Il enlaça ses doigts s’imprégnant de sa douceur, alors qu’il sentait la tension monter en lui.  

 

- Vous savez déjà que vous partagez le même groupe sanguin, un groupe sanguin très rare puisque seul trois pour cent de la population le possède., commença-t-il, hésitant.  

 

Ils acquiescèrent à nouveau, tendus. Qu’allait-il leur annoncer ? Ryo croisait les doigts pour ne pas avoir contracté une maladie dont il n’aurait pas eu connaissance et, de ce fait, infecter Sasha lors de la transfusion. Il avait peut-être aussi infecté Kaori sans le vouloir. Il se sentit blêmir.  

 

- Abrège, s’il te plaît., gronda Ryo, n’y tenant plus.  

- Vous ne partagez pas qu’un groupe sanguin, vous partagez des gênes, Ryo. Vous êtes frère et sœur., leur annonça-t-il passant de l’un à l’autre.  

- Quoi ?, s’écrièrent-ils tous les deux.  

 

Ils le fixèrent un moment, attendant qu’il se mit à rire leur annonçant qu’il les avait bien eus mais non, il resta sérieux. Lentement, ils se tournèrent l’un vers l’autre et se regardèrent, se dévisageant comme s’ils se voyaient pour la première fois. Ils n’arrivaient pas à y croire.  

 

- Vous êtes sûr, Professeur ? Il ne peut pas y avoir d’erreur ?, lui demanda Kaori, choquée dans une moindre mesure.  

- Oui, j’ai refait les tests trois fois. J’ai même testé le sang du bébé que j’avais prélevé pour tester le rhésus. Ils concordent tous au niveau du patrimoine génétique. Vous êtes issus des mêmes parents.  

- J’ai… j’ai besoin de prendre l’air., souffla Ryo, qui avait la sensation d’étouffer.  

- Tu veux que je vienne avec toi ?, lui demanda Kaori, soucieuse.  

 

Il la regarda un instant, incertain, puis lui sourit tristement.  

 

- Je… non, j’aimerais être un peu seul. Ne m’en veux pas., murmura-t-il.  

- Je ne t’en veux pas. Je vais rester avec Sasha. Je viendrai te voir après., répondit-elle, connaissant son homme.  

 

Il l’enlaça quelques secondes, s’imprégnant de sa tendresse, puis sortit.  

 

- Tu le laisses seul, Kaori ?, s’inquiéta le Professeur.  

- Oui, il en a besoin. S’il était à la maison, il irait sur le toit ou dans la salle de tir. Il vaut mieux le laisser tranquille un moment. Je vais rester avec Sasha., lui dit-elle, posant une main sur son épaule.  

 

Il avait beau avoir des défauts, le Professeur avait beaucoup d’affection pour eux et ce qui les touchait le touchait également. Elle voyait à quel point la nouvelle lui avait pesé et elle pouvait le comprendre. Kaori s’assit sur le bord du lit à côté de celle qui venait de devenir sa belle-sœur. Connaissant Ryo, tout cela resterait officieux mais bon, elle s’en accommoderait comme elle l’avait fait avec Sayuri son officielle sœur de coeur et très officieuse sœur de sang. Elle serra la main de Sasha, la ramenant doucement à la réalité.  

 

- Ca va ?  

- Je ne sais pas. C’est tellement soudain. Ca fait tellement de choses en si peu de jours…, répondit-elle d’une toute petite voix.  

- Ca fait bizarre d’avoir de la famille qui débarque quand on a vécu seule ou presque, n’est-ce pas ?, la taquina Kaori, tentant de lui arracher un sourire, ou au moins de la détendre un peu.  

- Je me dis que je vais enfin avoir des réponses, savoir d’où je viens, qui je suis…  

- Sasha, je ne veux pas te peiner mais n’y compte pas.  

 

La chanteuse releva la tête et scruta attentivement Kaori. Elle ne comprenait pas. Elle venait de retrouver son frère, lui savait, non ?  

 

- Il est l’unique rescapé d’un crash d’avion dans lequel sont morts vos parents.  

- Donc il…  

- Il n’avait que trois ans. Tout ce dont il s’est souvenu fut son prénom. Tout le reste est un tableau noir et vide. Il n’a aucun souvenir de son nom, de vos parents.  

- Tu veux dire que je n’en saurai pas plus sur mes origines maintenant qu’hier ?, soupira la jeune femme.  

- Non. Tout ce que tu pourras savoir, c’est que tu as un frère mais il ne faudra pas en parler car, officiellement, il n’existe pas et, officieusement, le fait de le connaître pourrait te mettre en danger.  

- Je ne comprends pas, Kaori.  

 

La nettoyeuse détourna le regard : ce n’était pas à elle de parler du passé de Ryo. C’était à lui de décider ce dont il voulait parler à sa sœur, à quel point il voulait l’impliquer. Sasha étouffa un bâillement.  

 

- Tu es encore fatiguée. Je vais te laisser te reposer. Ca va aller ?, lui demanda-t-elle.  

- Oui. Je me sens épuisée.  

- C’est le contre-coup. Dors un peu. Je reviendrai dans quelques temps.  

- Merci Kaori., murmura-t-elle, lui serrant la main quelques instants.  

 

La nettoyeuse sortit et chercha des yeux son compagnon. Elle le regarda et son coeur se serra : elle sentait sa détresse. Il se tenait debout devant l’étang, le regard perdu dans le vide. Doucement, elle approcha de lui. Arrivée à sa hauteur, elle l’enlaça par derrière, se pressant contre son dos et le sentit tressaillir.  

 

Ryo était perdu dans ses pensées. Il avait une sœur… Lui qui n’avait jamais eu de famille avant Kaori et peut-être Hide, il avait une sœur de sang. Il fixait sans le voir l’étang devant lui, cherchant au plus profond de lui-même le souvenir, celui qui lui dirait que tout était vrai mais rien : son plus vieux souvenir, c’était le bruit effroyable de la carlingue de l’avion se déchiquetant, même pas l’image, juste le son. Si Sasha était… non, Sasha était sa sœur. Comment se faisait-il qu’elle n’était pas avec eux dans l’avion ? Avait-elle aussi survécu ? Jamais elle n’avait fait mention d’un passage en Amérique Centrale. Ou alors elle était restée au Japon… Pourquoi grand-père n’en avait-il pas parlé ? Pourquoi en aurait-il parlé ? Il cherchait son petit-fils pour le marier à sa protégée…  

 

Il avait une sœur… Etait-ce à cause de ce lien qu’il avait ressenti de si forts sentiments à son égard ? Etait-on réellement capable de ressentir quelque chose pour une personne sans savoir qui elle était ? Bien sûr que oui, lui dirait Kaori. Il sourit désabusé : si seulement elle savait pour Sayuri, si elle savait que celle qu’elle considérait comme sa sœur l’était réellement… Elle le tuerait probablement. Il regretta un moment de lui avoir caché la vérité. Elle était comme lui : ils ne pouvaient que compter l’un sur l’autre.  

 

Ils avaient leurs amis, des amis très proches même, très présents et soucieux d’eux mais, pour ce qui était de partager des souvenirs intimes, ils n’étaient que deux. Personne à part Kaori ne savait la teneur de certains de ses cauchemars, comment il avait besoin de s’isoler par moment, que ces temps sérieux pouvaient durer plus que trois minutes… Personne à part lui ne savait qu’elle pleurait parfois le soir quand son frère lui manquait de trop, qu’elle piquait parfois ses tee-shirts les soirs où il devait se rendre à un duel, s’entourant de son odeur pour se réconforter certainement, qu’elle seule avait le don de le faire réellement sortir de cet état de morosité qui le prenait parfois…  

 

Il sentit ses mains l’entourer et sa poitrine se coller contre lui, le sortant de sa réflexion. La proximité de son corps le fit frémir, provoquant comme une décharge électrique le long de sa colonne. Il posa les mains sur les siennes et ils restèrent un long moment ainsi en silence. Rien que ce moment partagé dans le calme l’apaisa un tant soit peu.  

 

- Comment tu te sens ?, murmura-t-elle, brisant le silence.  

- J’attends de me réveiller., répondit-il.  

- Tu t’habitueras. Tu as une sœur, Ryo.  

- Tu sais très bien…  

- Je sais : tu ne peux pas veiller sur plus d’une personne. Mais Ryo, elle vit aux Etats-Unis. Qui fera le lien avec toi si on ne le crie pas sur les toits ? Personne. Vous n’avez rien en commun à part de l’ADN. Pourquoi ne pourrais-tu pas au moins la connaître ?  

 

Il se tourna et la regarda, cynique.  

 

- Je la connais, Kaori. J’ai même couché avec elle, tu te souviens ?, lança-t-il sans réfléchir.  

 

Elle le vit s’immobiliser, le regard fixe, puis pâlir. Il la lâcha comme brûlé et vacilla jusqu’à trouver appui sur le tronc d’un arbre proche. Sans prévenir, il vomit tout son petit-déjeuner. Ca lui prit quelques minutes pour réussir à surmonter les vagues de nausée qui revenaient et, quand il se releva enfin, il était livide.  

 

- Ryo ?, dit-elle en s’approchant et posant une main sur lui.  

 

Il la repoussa violemment, furieux.  

 

- Ne me touche pas !, hurla-t-il.  

- Ryo, qu’y a-t-il ?  

- Qu’y a-t-il ?, ricana-t-il cynique.  

- J’ai couché avec ma sœur, Kaori. J’ai couché avec ma sœur et je lui ai fait un bébé. Je suis un monstre…  

- Non, ne dis pas ça., intervint-elle, désespérée.  

- C’est un inceste, Kaori. Comment peux-tu encore me regarder en face ?  

- Tu ne savais pas, Ryo !, s’écria-t-elle.  

 

Ils regardèrent un long moment, souffrant tous les deux, lui de ce qu’il avait fait, elle de ce qu’il ressentait.  

 

- Ce n’est pas marqué sur vos têtes. Ca serait tellement simple sinon.  

- J’aurais dû…, intervint-il mais elle le coupa.  

- Non. Tu ne pouvais pas savoir. Ryo, imagine le nombre de personnes à qui ça pourrait arriver : les bébés qui se font enlever qui ont des frères et sœurs, ces enfants grandissent et peuvent se rencontrer. Ces bébés qui naissent après un don de gamètes, ces frères et sœurs qui sont séparés à la naissance. Tous ces enfants peuvent se rencontrer, s’aimer, avoir des relations sexuelles, avoir des enfants sans jamais le savoir. Ce n’est pas ton sang qui t’interdit de coucher avec ta sœur, c’est la morale, c’est la société, c’est un apprentissage. Tu imagines : rien ne m’aurait empêché de coucher avec Hide.  

 

Elle vit Ryo grimacer à l’image de sa compagne dans les bras de son frère.  

 

- C’est une image glauque, n’est-ce pas ?, le taquina-t-elle et il acquiesça.  

- Pourtant nous ne sommes pas du même sang mais c’est mon frère adoptif et la morale qu’on nous a enseignée, même à toi à en juger ta réaction, nous le défend. Tu vois où je veux en venir ?  

- Je crois oui., murmura-t-il, s’approchant d’elle et l’enlaçant, cherchant sa chaleur.  

- Tu n’es pas un monstre, Ryo. Je te détesterai si tu l’avais su mais ce n’était pas le cas., lui murmura-t-elle, passant les bras autour de son cou.  

 

Il posa son front contre le sien, s’abîmant dans le regard doux et empli d’amour qu’elle levait vers lui. Peu à peu le tumulte qui l’agitait s’apaisa. Il ferma les yeux et posa la tête dans son cou. Elle resserra ses bras autour de lui et déposa un baiser à la base de sa nuque, le faisant frissonner.  

 

- Tu as une sœur, Ryo. C’est un cadeau inespéré.  

- Je ne peux pas, Kaori.  

- Si. On a juste à faire comme moi et Sayuri : une relation à distance, incognito.  

 

Il se releva et la regarda bizarrement, légèrement inquiet : savait-elle ?  

 

- Tu croyais que je ne m’en étais pas rendue compte ?, lui demanda-t-elle doucement.  

- Depuis quand ?  

- Depuis longtemps. Je m’en suis rendue compte à sa façon de m’écrire. Ca a étayé les sentiments que je ressentais. D’ailleurs, tu devrais être rassuré de comprendre les sentiments que tu ressentais pour elle.  

- Foutaises ! C’est des trucs de bonne femme., maugréa-t-il.  

 

Elle étouffa un petit rire et nicha un peu plus son visage dans son cou. Elle déposa des petits baisers dans le creux et le sentit frémir.  

 

- Tu me fais quoi là ?, grommela-t-il.  

- Je te distrais de tes pensées maussades., chuchota-t-elle.  

- Ca marche bien., répondit-il.  

 

Il la regarda un instant puis l’embrassa tendrement.  

 

- Sasha a beaucoup de questions. Je lui ai dit de ne pas trop espérer en apprendre sur ses racines. Mais elle aura certainement envie d’en apprendre plus sur toi., lui apprit-elle.  

- Qu’est-ce que je dois faire d’après toi ?, lui demanda-t-il, le doute l’assaillant.  

- De quoi as-tu envie, Ryo ?, lui retourna-t-elle.  

- Répondre à une question par une autre question, c’est mon truc !, s’indigna-t-il.  

- Eluder une question également…, répondit-elle, malicieuse.  

 

Il sourit, pris sur le fait. Elle le connaissait décidément trop bien…  

 

- Est-ce que tu veux la connaître ? Est-ce que tu as envie de partager quelque chose avec elle ?  

- Je ne sais pas. J’ai peur pour sa sécurité et qu’elle nous envahisse.  

- Elle vit aux Etats-Unis, Ryo. Je ne pense pas que ça changera. Profite si tu en as envie. On va taire votre relation et rester discrets. Elle sera en sécurité.  

- Toi, tu as l’air de vouloir la connaître ou que je le fasse en tous cas., soupira-t-il.  

- Je ne veux pas que tu aies de regret. Je suis contente d’avoir rencontré Sayuri et d’avoir pu la connaître. Je me dis que tu apprécieras certainement de connaître Sasha. Vous aviez l’air de bien vous entendre pendant la mission… quand tu n’étais pas sur tes gardes…  

- Peut-être…  

 

Il passa la main dans ses cheveux et les ébouriffa, la fatigue s’abattant sur lui. Kaori lui tendit la main qu’il saisit avec bonheur.  

 

- Viens, on retourne à l’intérieur. Tu auras bien besoin d’un café et d’un truc à grignoter, mon estomac sur pattes.  

- Ce n’est pas ma seule envie du moment., lui chuchota-t-il à l’oreille, caressant amoureusement la peau sous son tee-shirt, la faisant tressaillir et rougir.  

- Ca devra attendre ce soir., murmura-t-elle contre sa bouche avant de l’embrasser.  

 

Ils retournèrent voir Sasha qui dormait toujours. Kazue passa dans la chambre.  

 

- Ca va, Ryo ?, lui demanda-t-elle, soucieuse.  

- Oui.  

- Vous pouvez rentrer. On lui a donné un calmant : elle s’agitait en dormant et on a eu peur qu’elle ne rouvre ses blessures. Elle va dormir toute la journée.  

- D’accord.  

- Rentrez. Ca vous fera du bien.  

 

Ils acquiescèrent. Le Professeur lui avait expliqué la situation suite à l’agitation de leur patiente. Elle avait du mal à y croire elle aussi. Elle n’avait jamais vu le Professeur aussi mal, aussi soucieux. Elle regarda ses amis s’éloigner main dans la main vers la sortie.  

 

Le couple rentra à l’immeuble et monta dans sa chambre. Kaori s’assit, adossée contre la tête de lit, et Ryo posa la tête sur ses cuisses. Elle caressait ses cheveux lentement et le mouvement le berçait et l’entraînait dans les bras de Morphée. Il se laissa sombrer, profitant de ce moment pour récupérer un peu. Kaori le contemplait pensivement. Elle avait eu peur ce matin, peur pour lui, peur qu’il ne prit encore une mauvaise décision les concernant par culpabilité. Il avait eu l’air si mal… Jamais elle ne l’avait vu se rendre malade pour quelque chose mais il fallait dire que ce n’était pas rien. Il avait couché avec Sasha et lui avait fait un enfant. Et en trois jours il avait perdu l’enfant et gagné une sœur. C’était pire que les montagnes russes, normal qu’il s’en rendit malade.  

 

Elle le regarda dormir et sourit lorsqu’il se tourna et enfouit son visage dans son ventre. Elle sentait son souffle chaud contre elle et appréciait les sensations qu’elle ressentait. Elle posa une main sur sa joue, la caressant tendrement. Elle ferma les yeux, posant la tête contre le mur derrière elle, appréciant ce trop rare moment de calme depuis quelques jours. Elle s’endormit sans s’en rendre compte.  

 

Quand elle se réveilla quelques heures plus tard, elle était allongée dans le lit, recouverte d’un drap, mais Ryo n’était plus là. Elle se leva et descendit mais ne le trouva nul part. Elle trouva en revanche un mot sur la table.  

 

- J’ai décidé d’écouter la voix de la sagesse, Ryo., lut-elle à voix haute.  

 

Elle fronça les sourcils et se demanda où il était. Lentement un sourire se dessina sur ses lèvres : il était parti à la clinique voir sa sœur. Il avait décidé de franchir le pas. Elle devrait veiller sur lui : pour lui qui avait maintenu un statu quo pendant si longtemps, autant de changements en si peu de temps, ça pouvait faire beaucoup.  

 

A la clinique, Ryo pénétra dans la chambre de Sasha. Elle dormait encore et ça le soulagea. Il avait besoin d’un peu de temps. Il la regarda dormir et la contempla, souriant légèrement. Sa petite sœur. Il avait une sœur. C’était quelque chose d’incroyable et d’inespéré. Quel tour de passe-passe le destin allait-il encore user avec lui ?  

 

Il était déjà l’unique rescapé d’un crash aérien, enfant de trois ans à peine sorti des couches précipité dans la guerre dont il ressortirait vivant bien des années plus tard, survivant à la poussière d’ange, nettoyeur frôlant la mort plus souvent que les bras d’une femme, aimé et aimant une femme qui n’avait rien à faire dans son monde, qu’il avait tant repoussée et dénigrée qu’elle aurait dû le haïr, entouré d’amis fidèles dont l’un avait même été son ennemi… Il avait même tué son père…  

 

Il ne vit pas le temps passer, pris dans ses réflexions. Lorsque Sasha ouvrit les yeux, elle le trouva assis sur une chaise à côté de son lit à l’observer. Elle lissa les draps, mal à l’aise, et ce geste attira son attention.  

 

- Comment tu te sens ?, lui demanda-t-il.  

- Je… Je ne sais pas trop. C’est la confusion la plus totale., avoua-t-elle.  

- Je me doute. Pour moi aussi., admit-il.  

 

Ils se jaugèrent un moment.  

 

- J’ai…, commencèrent-il en même temps.  

- Vas-y…  

- Non toi…  

 

Ils se regardèrent à nouveau et se mirent à rire, intimidés.  

 

- Kaori m’a dit que tu lui avais posé des questions me concernant.  

- Oui. Je voudrais te connaître, Ryo., lui dit-elle, les yeux pleins d’espoir.  

- Avant toute chose, tu dois savoir et me promettre que tu ne parleras de moi à personne en tant que ton frère. Tu te mettrais en danger ainsi que Kaori.  

- Et toi, non ?, ajouta-t-elle.  

- Moi, je suis habitué., éluda-t-il.  

- Je suis un homme de l’ombre, Sasha. On n’aura pas une vie de famille comme tu pourrais en rêver.  

- Si je sais que tu es là, ça me suffit. Je veux apprendre à te connaître, pas t’épouser. La place est déjà prise pour cela., répondit-elle en souriant.  

- On peut le dire ainsi même si on ne se mariera jamais., admit-il, amusé.  

- C’est dommage. Kaori aurait fait une jolie mariée…  

- Je pense aussi., murmura-t-il pour lui-même.  

 

Ils restèrent un moment silencieux puis Ryo leva le regard vers Sasha.  

 

- J’ai envie de te connaître aussi. Je te laisse la nuit pour réfléchir à ce que je t’ai dit sur ma vie avant d’approfondir.  

- D’accord.  

- Je repasserai demain et, si tu le souhaites toujours, on parlera., lui proposa-t-il.  

 

Elle acquiesça, un sourire ému aux lèvres. Il la laissa et rentra chez lui. Il retrouva Kaori à la cuisine, préparant le repas. Il la regarda un moment faire, heureux de retrouver ce petit moment du quotidien.  

 

- J’ai cru que tu ne rentrerais plus., plaisanta-t-elle, sans se tourner.  

 

Il s’approcha d’elle et l’enlaça. Il déposa un baiser au creux de son cou qui la chatouilla et la fit rire.  

 

- Je t’aime, Kaori., chuchota-t-il à son oreille, puis il posa sa joue contre la sienne, se sentant serein à ses côtés. 

 


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