Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 17 capitoli

Pubblicato: 30-07-19

Ultimo aggiornamento: 15-08-19

 

Commenti: 29 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: Une nouvelle mission pour nos deux nettoyeurs va semer le trouble.

 

Disclaimer: Les personnages de "Le coeur et ses raisons" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Le coeur et ses raisons

 

Capitolo 10 :: chapitre 10

Pubblicato: 08-08-19 - Ultimo aggiornamento: 08-08-19

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17


 

Chapitre 10  

 

- Dis-moi comment je peux faire, Mick ? Comment je peux tenter de m’excuser si je ne peux même pas l’approcher ?, se plaignit Ryo, passant les mains dans ses cheveux.  

 

Cela faisait deux semaines que Kaori refusait de le voir. A la clinique, elle avait fait interdire l’accès de sa chambre à son partenaire qui n’avait pu que se résigner et attendre avec beaucoup d’impatience son retour à l’appartement. Il avait fait les choses en grand pour cet évènement : il avait tout nettoyé, tout rangé, enlevé toutes les traces de ses petits plaisirs personnels et pas seulement les apparentes puisque maintenant plus aucune revue ne traînait dans le dossier du canapé ou dans l’enceinte de la chaîne hi-fi, les cassettes vidéo et DVD étaient tous grand public et correctement libellés. Il avait aéré les chambres, acheté un bouquet de fleurs, des oeillets blancs qu’elle aimait tant, et préparé un repas lui-même de ses petites mains… Tout cela pour finalement ouvrir la porte sur Mick et Miki qui lui avaient expliqué, l’un compatissant, l’autre plus que remontée, que Kaori ne rentrait pas, qu’elle allait vivre au Cat’s quelques temps.  

 

- Combien de temps Mick ?, lui demanda-t-il, le coeur en miettes pendant que Miki était montée chercher des affaires pour Kaori.  

- Je ne sais pas. Elle est blessée, Ryo. Cette histoire l’a profondément bouleversée.  

- Comment va-t-elle ?  

- Je ne vais pas te mentir car il faut que tu comprennes : elle va mal. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Kazue m’a dit qu’elle ne mangeait presque plus, qu’elle ne l’a pas vue sourire une fois réellement depuis… depuis ce fameux jour., lui expliqua Mick.  

- Dis-lui… Dis-lui que je m’en veux pour le mal que je lui ai fait., murmura Ryo.  

- Il fallait y penser avant, Ryo !, s’énerva Miki qui redescendait.  

- Kaori a toujours été là pour toi, à faire le maximum pour toi, à souffrir d’un amour à sens unique quand tu ne lui renvoyais que brimade et moquerie… Elle n’a jamais baissé les bras. Tu croyais qu’elle réagirait comment en te voyant coucher avec une autre ? Qu’elle te sauterait dans les bras en te disant que ce n’était pas grave ? Si encore ça n’avait été qu’un petit flirt, mais non il a fallu que tu t’éprennes d’elle sérieusement. Le pire c’est qu’elle tu l’as autorisée à t’aimer alors que Kaori attend depuis six ans dans l’ombre et grappille les quelques miettes d’affection que tu veux bien lui donner. Merde Ryo, comment as-tu pu oser lui faire ça !, hurla Miki, les larmes au bord des yeux.  

 

Elle tourna les talons et sortit de l’appartement. Ryo la regarda partir, le coeur lourd.  

 

- Ca va aller ?, lui demanda Mick avec sollicitude.  

- Ne t’occupe pas de moi. Je ne mérite pas d’être ménagé. Tiens-moi juste informé s’il y a un problème. Je passerai au Cat’s demain. On verra bien si elle veut me parler ou non. Mick, donne-lui cela : je les avais achetées pour elle., dit-il en lui tendant les fleurs.  

 

L’américain prit le bouquet et acquiesça, laissant son ami seul. Ryo regarda l’appartement vide et incapable de rester là, prit sa veste et sortit. Il marcha de longues heures durant, ignorant les gens, les bunnies qui l’interpelaient, uniquement concentré sur ses pensées. Le lendemain matin, il s’était présenté au café, plutôt mal à l’aise. Kaori n’était pas là mais sa tasse de café encore chaude y était : elle avait dû quitter la pièce avant son entrée. Il n’était pas resté surtout face au regard glacial de Miki.  

 

Pendant toute une semaine, il réitéra, entrant, constatant son absence et repartant. Le huitième jour, il entra dans le café. Elle n’était toujours pas là. Contre toute attente, il prit place à une table et attendit. Falcon lui servit une tasse.  

 

- Comment elle va, l’Eleph’ ?, demanda seulement Ryo.  

- Elle respire et elle dort., fut sa seule réponse.  

 

Ryo ferma les yeux, secoué d’apprendre qu’elle ne reprenait pas le dessus malgré le temps qui s’était écoulé.  

 

- Dis-lui que je veux la voir, que même si elle n’en a pas envie, ce serait bien pour elle. Je me fiche qu’elle hurle, me frappe ou pleure devant moi. Elle a besoin de cette discussion autant que moi. Son jour et son lieu me conviendront., acheva-t-il, se levant.  

 

Il donna une enveloppe à Falcon où celui-ci découvrit le paiement de toutes ses dettes et sortit du café. Cela faisait maintenant trois jours qu’il avait passé son message et il avait espéré en voyant Mick arriver qu’il lui apporterait de bonnes nouvelles, en vain.  

 

- Dis-moi comment je peux faire, Mick ? Comment je peux tenter de m’excuser si je ne peux même pas l’approcher ?, se plaignit Ryo, passant les mains dans ses cheveux.  

- Je ne sais pas. On en a reparlé ce matin avec elle, même Miki a fini par se dire que tu avais raison, mais elle reste fermée. Je t’avoue que je ne pensais pas qu’elle t’en voudrait aussi longtemps.  

- J’ai fait fort sur ce coup-là, Mick. Au départ, j’ai essayé de lutter en me rapprochant d’elle. Ca avait déjà ébranlé ses convictions… Alors le reste, ça n’a été que l’achèvement., expliqua le japonais cynique.  

- Ceci explique cela. Tiens bon, Ryo., lui dit Mick, lui tapant amicalement sur l’épaule.  

 

Au Cat’s, Kaori était redescendue après le départ de Ryo et avait repris place au comptoir. Chaque jour, c’était la même épreuve : elle était en colère, furieuse, blessée et, en même temps, elle voulait ressentir la chaleur de ses bras autour d’elle. Il lui manquait horriblement mais elle ne pouvait supporter l’idée de le voir. Tout était si confus dans sa tête qu’elle ne savait plus où elle en était. Leurs amis qui voulaient bien faire la poussaient de plus en plus à accepter une entrevue mais elle ne pouvait pas.  

 

Un client entra faisant tinter la clochette. Voyant l’air surpris de Miki, elle se retourna et agrippa le comptoir pour se retenir : c’était Sasha. Elles ne s’étaient pas revues depuis le matin du jour où elle s’était faite enlever, le jour où elle les avait surpris dans la chambre de Ryo… Kaori se retourna pour ne plus la voir.  

 

- Kaori, je voudrai te parler.  

- Va-t-en. Je n’ai rien à te dire. Tu as gagné, laisse-moi tranquille.  

- Je n’ai rien gagné mais vous êtes tous les deux perdants., répondit la chanteuse en s’asseyant à côté d’elle.  

- Je prends l’avion dans trois heures. Je voulais te dire au revoir avant de partir et merci aussi.  

- Fiche-moi la paix, Sasha. Au revoir et bon voyage., répondit Kaori, la voix dure.  

- Kaori !, s’insurgea Miki, n’appréciant pas le comportement de son amie.  

 

La nettoyeuse soupira ostensiblement en regardant son amie.  

 

- Bon, je t’écoute mais fais vite, s’il te plaît.  

- Il t’aime, Kaori.  

- C’est avec toi qu’il a fait l’amour., objecta Kaori.  

- Bon sang, j’aurai aimé. On ne m’avait jamais aussi bien fait l’amour, je n’avais jamais autant ressenti l’amour de quelqu’un que lorsque c’est arrivé., avoua Sasha, levant une main pour couper Miki.  

 

La jeune femme voyait Kaori blêmir à chaque mot, les larmes couler sur son visage et ne pouvait laisser la chanteuse continuer à lui faire du mal.  

 

- Seulement ce n’était pas à moi qu’il faisait l’amour, ce n’est pas mon prénom qu’il a crié en plein orgasme… C’était le tien., lui apprit-elle avec un pauvre sourire.  

 

Kaori la regarda sans réagir. Les mots s’infiltraient dans son esprit doucement, ouvrant des brèches dans les murailles qu’elle avait érigées.  

 

- Mais tu l’aimes et il t’aime., rétorqua la rouquine.  

- Non, nous éprouvons de forts sentiments l’un pour l’autre mais pas de l’amour à proprement parler, pas comme celui que vous éprouvez l’un pour l’autre. Ca nous ne l’avons compris qu’au mauvais moment et j’en suis désolée pour toi., lui expliqua Sasha, réellement navrée.  

- Pourquoi je devrais te croire ?, s’obstina Kaori, arrachant un grognement de frustration de Miki.  

- C’est la vérité. Si tu en veux confirmation, parles-en avec Ryo. Je vous laisse, il faut que je parte pour l’aéroport. Merci Kaori pour les cours de cuisine et de ménage. Je vais enfin pouvoir me sentir chez moi. Et merci pour la protection, vous m’avez sauvé la vie tous les deux. Vous êtes les meilleurs ensemble., dit-elle en partant.  

- Alors que vas-tu faire maintenant ?, l’interrogea Miki qui pensait que les paroles de Sasha allaient tout arranger.  

- Je ne sais pas. J’ai besoin de réfléchir., répondit Kaori, la laissant pour regagner sa chambre où elle demeura toute la journée.  

 

Le lendemain matin, Miki vit descendre son amie de bonne heure et lui sourit. Quelque chose avait changé chez Kaori, une petite lueur au fond de ses yeux avait réapparu et peut-être que les choses allaient revenir à la normale.  

 

- Comment tu vas, ce matin ? Tu veux quelque chose à manger ?  

- Ca va merci et oui je veux bien.  

 

La réponse n’était pas des plus enthousiastes mais c’était déjà mieux que l’absence de réponse ou le ton morne des derniers jours. Miki vit que Kaori avait descendu son sac à main.  

 

- Tu sors ?  

- Je… je vais aller jusqu’à la gare voir s’il y a des messages., répondit-elle.  

- C’est bien.  

 

Elles déjeunèrent en silence puis Kaori sortit. Cela faisait plus d’un mois et demi qu’elle n’était pas allée au tableau et faire le trajet lui fit du bien. Elle salua quelques commerçants sur le trajet, repéra quelques indics de Ryo, respira les fleurs en devanture du fleuriste et arriva à la gare. Il y avait toujours la même foule bigarrée et pressée. Le monde n’avait pas arrêté de tourner, tout était normal, la vie continuait. Cette pensée des plus banales amena pourtant un léger sourire à ses lèvres. Elle approcha du tableau et examina les messages. Il n’y avait rien pour eux.  

 

Elle ressortit de la gare et fit un détour par le parc. Après être longtemps restée enfermée, elle apprécia de sentir le vent sur son visage et prit le temps de s’asseoir quelques minutes et d’observer la nature. Elle ressentit un certain apaisement comme si elle regagnait en partie son équilibre intérieur. Elle finit par se lever et repartit en direction du Cat’s. Plongée dans son observation des alentours, elle ne sentit pas l’aura de son partenaire et entra dans le café sans hésitation. Elle plongea droit dans son regard sombre et quelque chose tressaillit en elle à la fois douloureux et réconfortant.  

 

- Bonjour Kaori., murmura Ryo.  

- Bonjour Ryo., murmura Kaori.  

 

Ils s’observèrent un long moment sans trop savoir quoi se dire, à prendre le temps d’apprivoiser le tumulte qui les avait gagnés à cette rencontre voulue mais imprévue. Ils furent sortis de leur bulle par le tintement de la clochette et l’arrivée de Mick qui plissa les yeux en les voyant.  

 

- Kaori ?, l’interpela son ami.  

- Tout va bien, Mick., le rassura-t-elle sans quitter Ryo des yeux.  

- On va faire un tour ?, proposa-t-elle à son partenaire.  

 

Ils avaient besoin de parler et de parler sereinement sans craindre l’intervention de quiconque, ni le regard des autres. Ryo acquiesça et la suivit mais fut intercepté par Mick qui lui lança un regard d’avertissement :  

 

- Fais attention à ce que tu fais et dis. Tu n’as plus le droit à l’erreur., le prévint-il.  

- Je sais., répondit seulement son ami.  

 

Mick le lâcha donc et il put sortir rejoindre Kaori. Ils marchèrent un long moment en silence et atterrirent dans le parc. Sans même se concerter, ils prirent place sur un banc le long du lac et s’imprégnèrent du calme ambiant.  

 

- Je suis désolé, Kaori., lui dit soudain Ryo, les mains enfoncées au fond des poches pour éviter de la brusquer en ayant un geste malencontreux.  

- Je ne voulais pas te faire souffrir.  

- C’est raté., murmura-t-elle, essayant de contenir la douleur qui revenait.  

- Sasha est venue me voir hier., lui apprit-elle.  

- Vraiment ?  

 

Elle acquiesça. Elle garda le regard obstinément fixé sur la surface placide de l’eau, ne voulant pas se laisser attendrir par son visage, son regard…  

 

- Que s’est-il passé ce jour-là, Ryo ? Comment as-tu fini par… céder ?, lui demanda-t-elle, arrivant à peine à parler tant sa gorge était serrée par les sanglots qu’elle refusait de laisser sortir.  

 

Il soupira et s’interrogea sur le bien-fondé de sa démarche : pourquoi voulait-elle connaître les détails ? Pourquoi vouloir revivre un moment qui allait forcément la faire souffrir ? Quoi lui dire pour satisfaire sa demande tout en minimisant la douleur ? Il ne se rendit pas compte que sa réflexion dura longtemps, trop longtemps au goût de Kaori dont le visage se ferma. Elle se leva brusquement, le ramenant à la réalité.  

 

- Laisse tomber, je me suis encore fourvoyée. Tu cherches encore un moyen de ne pas me répondre. Je m’attendais à quoi ? Il ne pouvait en être autrement venant de toi !, lui asséna-t-elle durement.  

 

Elle se tourna pour partir mais il saisit son poignet, l’immobilisant.  

 

- Laisse-moi Ryo.  

- Réponds d’abord à ma question et je répondrai à la tienne. Je te le promets., lui répondit-il et elle acquiesça, résignée.  

- Pourquoi veux-tu savoir ?  

 

Elle promena son regard sur le paysage, réfléchissant à sa question. Etait-ce un besoin morbide de se faire souffrir un peu plus, de trouver des raisons de le haïr ou de comprendre comment ils avaient pu en arriver là ?  

 

- Je veux comprendre. J’ai besoin de comprendre pour avancer., répondit-elle en s’asseyant, ses jambes lui semblant soudain faibles.  

- D’accord.  

 

Il lâcha son poignet et attrapa sa main. Le souvenir était douloureux pour lui aussi et surtout les conséquences qui en avaient découlé. Il avait besoin de ce contact pour se rassurer.  

 

- Quand tu es partie, j’ai essayé de me tenir éloigné d’elle mais Sasha voulait comprendre ce qui se passait entre nous, pourquoi tu allais si mal. Je ne voulais pas lui répondre mais elle a insisté et j’ai fini par admettre que j’avais des sentiments pour elle. Je peux te jurer qu’elle n’a rien fait pour m’attirer mais c’est arrivé quand même., dit-il en évitant de mettre des mots sur ce qui s’était passé ensuite.  

- Elle a dit que tu n’étais pas avec elle quand vous…, elle s’interrompit, les mots étant trop douloureux à prononcer.  

- Que tu as crié mon prénom à la fin., acheva-t-elle, les larmes coulant d’elles-mêmes sans qu’elle s’en rendit compte.  

- Kaori, je me suis rendu compte que je n’étais pas à ma place. Il n’y avait qu’un endroit où je devais être et c’était entre tes bras. Mais, à force de jouer au con, je me suis pris à mon propre piège., admit-il.  

 

Il la regarda et aurait aimé chasser la douleur de ses traits. Son visage était livide, ses lèvres affichaient une moue crispée et son regard était noyé de larmes. Il aurait aimé la soulager, la faire rougir, l’embrasser, sécher ses larmes mais il ne pouvait pas. Seul le temps le ferait, l’aiderait à reprendre confiance.  

 

- C’est toi que je veux. Kaori, tu es mon âme, mon coeur. A force de vouloir te préserver de tout, c’est moi qui t’ai fait du mal. Si tu savais comme je suis désolé.  

 

Elle avait baissé les yeux et ses épaules étaient secouées par les sanglots. Il passa un bras autour d’elle et l’amena contre lui, la laissant évacuer sa peine. Il la garda ainsi de longues minutes avant de sentir son corps se calmer et qu’elle le repoussa doucement. Il mit sa main en coupe sur sa joue et plongea son regard dans le sien.  

 

- Je t’aime, Kaori. Depuis longtemps même, sans avoir osé te le dire. Je t’aime. Je ne veux pas que tu partes.  

- Si tu savais combien de temps j’ai attendu que tu me le dises., murmura-t-elle, une lueur triste dans le regard.  

- Mais aujourd’hui, je ne sais pas si je suis encore capable de t’aimer, Ryo. Je ne sais pas si je vais savoir te pardonner. J’ai tellement mal. Je n’ai plus confiance en toi., lui dit-elle en s’écartant et brisant le contact entre eux.  

 

Ryo détourna les yeux et observa le lac. Son esprit turbinait à cent à l’heure. Il refusait l’idée que ça se termina ainsi. Il ne pouvait pas baisser les bras maintenant. Il devait trouver quelque chose, il devait trouver ce qui lui permettrait d’instiller la confiance perdue à nouveau, de la garder près de lui pour gagner du temps.  

 

- Quelle est ta position pour le travail ? Tu veux arrêter City Hunter ?, lui demanda-t-il soudain.  

- Je… non, je ne crois pas. Mais je ne sais pas si on va encore pouvoir fonctionner correctement., admit-elle.  

- Une seule question, Kaori : as-tu encore confiance en moi professionnellement parlant ?  

 

Son ton sérieux attira son attention et elle tourna la tête vers lui. Il avait posé sur elle un regard intense et elle ne put que plonger dedans comme hypnotisée. Malgré tout, son esprit fonctionnait encore et ce fut en toute connaissance de cause qu’elle lui répondit.  

 

- Oui. Je n’ai aucun doute là-dessus.  

- As-tu encore envie de travailler avec moi ? On peut s’organiser pour que ce soit gérable si tu le souhaites.  

- Je veux essayer. Je n’ai pas envie d’abandonner.  

- Alors essayons. Pour le reste, on va laisser le temps faire son œuvre et voir ce qui se passe mais je ne te cache pas que je veux plus de nous qu’un simple partenariat professionnel. Je te veux coeur, corps et âme., lui dit-il, doucement.  

- Je ne suis pas à ta disposition, Ryo., lui répondit-elle sèchement.  

- J’ai attendu après toi pendant si longtemps que ça en est risible. Alors tu m’excuseras mais ce n’est pas parce que tu t’aies enfin décidé que je vais te sauter dans les bras., dit-elle en se levant.  

 

Il serra les dents. Il avait commis un impair et été un peu trop direct. Il devait renouer le dialogue avant qu’il ne fut trop tard. Il se leva et la rattrapa, adaptant son pas pour rester à ses côtés.  

 

- Kaori, désolé, j’ai été trop vite. Je t’ai tellement laissée dans le flou par le passé et ça nous a causé pas mal de souci alors je ne veux plus de non-dit. Je veux que tu saches à quoi t’attendre si tu reviens.  

 

Elle s’arrêta et le fixa du regard, jaugeant sa réponse. Elle sembla l’accepter car la lueur de colère disparut de ses yeux.  

 

- Je sais que tu n’es pas ma chose. Je ne m’attends pas à ce que tout redevienne comme avant en un claquement de doigts mais je veux espérer qu’un jour les choses s’aplanissent entre nous et que nous devenions… un couple.  

 

Voilà, il l’avait dit si ce n’était pas encore assez clair. Cachant son trouble, elle reprit la route vers le Cat’s. Ryo s’inquiétait de l’absence de réponse.  

 

- J’ai entendu ce que tu m’as dit et j’espère comme toi qu’on y arrivera mais ça prendra certainement beaucoup de temps., murmura-t-elle, le rassurant un peu.  

 

Ils arrivaient au Cat’s. Ryo attrapa sa main et la retint.  

 

- S’il te faut du temps, ça me va. Je veux juste une chance., lui murmura-t-il.  

- Je vais y réfléchir., accepta-t-elle, retirant sa main doucement.  

- Merci. Je ne t’en demanderai pas plus.  

 

Ils rentrèrent dans le café sous le regard curieux de Miki et Mick. Ils ne dirent pas un mot sur ce dont ils avaient échangé alors qu’ils étaient seuls. Ils s’assirent au comptoir et acceptèrent avec gratitude le café que Falcon posa devant eux. La discussion s’engagea hésitante puis s’anima. L’ambiance retrouva un semblant de normalité. Malgré l’attention qu’il semblait porter à la conversation qu’il avait avec Mick, Ryo vit Kaori s’absenter. Malgré sa curiosité, il se força à rester assis et la laissa tranquille : elle lui avait déjà accordé beaucoup aujourd’hui. Il ne voulait pas pousser sa chance.  

 

Lorsqu’elle redescendit, il lui jeta un bref coup d’oeil. Elle soutint son regard quelques secondes incertaine, puis se tourna vers Miki qui lui parlait. Il se retint de soupirer et sentit une main se poser sur lui et lui presser l’épaule. Il se tourna vers Mick.  

 

- Il va falloir t’armer de patience.  

- Je sais. C’est dur mais elle m’a bien attendu pendant six ans, je peux patienter quelques semaines, voire quelques mois… le temps qu’il faudra.  

- De sages paroles… Tu veux venir faire un tour avec moi au parc., lui demanda Mick en se frottant les mains d’un air lubrique.  

- Non, je vais rentrer., lui répondit Ryo, jetant un œil sur Kaori.  

- Bonne réponse, mon ami.  

 

Le nettoyeur se leva, remettant son briquet avec lequel il avait joué inconsciemment dans sa poche.  

 

- Merci pour le café. Je vais rentrer. A plus tard, les amis., les salua-t-il, se tournant vers la porte.  

- Tu n’oublies pas quelque chose, Ryo ?, l’appela soudain Kaori.  

 

Il se tourna et observa le comptoir, tâta ses poches et réfléchit.  

 

- Non, je ne vois pas. Quoi ?  

- Moi., répondit-elle, attrapant son sac qu’elle avait caché au pied de l’escalier.  

- Tu veux rentrer ? Vraiment ?  

 

Il la regarda sans y croire. Il ne pensait pas qu’elle accepterait de rentrer avec lui aujourd’hui. Il pensait qu’elle voudrait du temps pour y réfléchir. Elle leva un regard empli de doute sur lui, plus très sure d’elle.  

 

- Je… Oui… Enfin si tu veux toujours… Tu sais… Pour le boulot., bafouilla-t-elle, ravalant ses larmes de dépit.  

 

Il approcha d’elle en deux enjambées et lui prit le sac des mains.  

 

- Rien ne me ferait plus plaisir, Kaori… Rien., lui avoua-t-il, lui adressant un sourire ravi et soulagé.  

- On rentre ?, lui dit-il, lui ouvrant la porte.  

 

Elle franchit le seuil et il referma derrière eux. Ils n’entendirent pas le profond soupir de soulagement que relâchèrent leurs amis. 

 


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