Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 17 capitoli

Pubblicato: 30-07-19

Ultimo aggiornamento: 15-08-19

 

Commenti: 29 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: Une nouvelle mission pour nos deux nettoyeurs va semer le trouble.

 

Disclaimer: Les personnages de "Le coeur et ses raisons" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Le coeur et ses raisons

 

Capitolo 8 :: chapitre 8

Pubblicato: 06-08-19 - Ultimo aggiornamento: 06-08-19

Commenti: Bonjour, Voici la suite de l'histoire. L'heure des choix est arrivée. Y arrivera-t-il ou non? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17


 

Chapitre 8  

 

Le lendemain de leur retour, Kaori se leva de bonne heure. Ils étaient rentrés tard, ayant été retardés par un accident sur la route, et s’étaient couchés directement. Elle se leva, légèrement nauséeuse, et partit se doucher pour essayer de se réveiller tout à fait. Elle était stressée. Crow a priori hors de nuire, ils avaient l’esprit plus libre et Ryo allait devoir se décider. Elle appréhendait son choix, craignant fortement de se retrouver seule : les sentiments qu’il éprouvait pour leur cliente étaient récents certes mais suffisamment forts pour l’avoir incité à ne pas passer en mode pervers et à le faire douter. Elle n’avait aucune idée de la fin de cette histoire. Elle sortit de la douche, s’habilla et descendit préparer le petit-déjeuner même si son estomac noué l’empêcherait certainement d’avaler quoique ce fut.  

 

Peu après, ce fut Ryo qui arriva à sa grande surprise. Elle n’avait pas eu à le tirer du lit et, pour cause, il ne semblait pas avoir beaucoup dormi. Réfrénant son élan naturel, elle ne lui posa aucune question malgré son inquiétude et lui tendit juste une tasse de café. Le regard qu’il lui lança était incertain et ça la glaça.  

 

Après une nuit à cogiter dans tous les sens, évaluer tous les arguments en faveur de l’une ou de l’autre, tenter de sonder son coeur, Ryo n’avait toujours pas de réponse à sa grande question : Kaori ou Sasha ? La force de ses sentiments pour les deux femmes lui semblait égale et il n’y avait qu’une légère nuance, si légère qu’il n’arrivait pas à la décrire et dire dans quelle direction elle le poussait. Il savait pourtant qu’il allait devoir décider… Il poussa un long soupir, le regard posé sur sa tasse de café. La sonnerie du téléphone interrompit ses pensées et il vit Kaori sortir de la cuisine pour prendre l’appel.  

 

La nettoyeuse décrocha et sa journée se ternit encore un peu plus. Elle raccrocha après avoir remercié son interlocuteur et se retourna pour rejoindre la cuisine mais s’arrêta à mi-chemin : Sasha descendait, bagages à la main. Leurs regards se croisèrent un moment, se jugeant, puis la chanteuse baissa les yeux lorsqu’elle posa son sac à terre.  

 

- Bonjour Kaori.  

- Bonjour Sasha. Que fais-tu avec ton sac ?, lui demanda-t-elle, bien que ce fut évident.  

- Le tueur est mort. L’affaire est terminée. Je n’ai plus aucune raison de rester ici et de vous déranger plus., répondit-elle d’une voix terne.  

 

Kaori tourna la tête vers la porte de la cuisine, attestant la présence de son partenaire. Elle n’aimait pas le regard douloureux qu’il posa sur les affaires de la jeune femme, ça lui déchirait le coeur de voir que son départ le faisait souffrir et ce fut encore plus dur pour elle de poursuivre mais il le fallait.  

 

- Tu ne peux pas partir maintenant., lui apprit Kaori, provoquant un regard surpris chez les deux autres.  

- Je viens d’avoir Saeko : la police de Nagasaki n’a pas retrouvé le corps de Crow dans le port et, d’après leurs experts, il est impossible qu’il ait été entraîné vers le large aussi vite., expliqua-t-elle, se tournant vers Ryo.  

 

Elle ne voulait pas voir le visage défait de Sasha. Elle n’en avait pas la force, pas en sachant que c’était elle-même qui forçait le loup à rester dans la bergerie ou plutôt le mouton à rester dans la tanière du loup serait plus juste, pensa-t-elle. A cette image, elle éclata d’un rire nerveux qui partit en crise de larmes et elle s’enfuit dans sa chambre, ayant besoin d’un peu de solitude.  

 

La regardant s’éloigner, Ryo se sentait coupable de ce mal qu’il lui infligeait. Il ne pouvait rien faire malheureusement tant qu’il ne s’était pas décidé. Il savait qu’il n’y avait qu’une chose qui ferait partir la douleur et il n’était pas en mesure de la lui donner honnêtement à l’heure qu’il était. Il invita Sasha à le rejoindre à la cuisine pour le petit-déjeuner qu’ils prirent en silence, chacun perdu dans ses pensées. Quand ils eurent fini, Ryo monta voir Kaori. Hésitant, il s’arrêta devant la porte quelques instants avant de prendre son courage à deux mains. Il frappa et ouvrit la porte doucement. Elle n’avait pas répondu. Assise sur le bord de son lit, elle regardait la photo de son frère, les traces de larmes sur son visage commençant seulement à sécher. Ne voulant pas la perturber plus, il se tint à une distance respectable, les mains dans les poches pour éviter le geste de trop.  

 

- Va faire un tour, Kaori. Va au Cat’s voir Miki ou chez Eriko., lui suggéra-t-il.  

- Tu veux te débarrasser de moi ?, lui demanda-t-elle durement.  

- Non !, répondit-il plus brusquement qu’il ne l’aurait voulu.  

- Non. Je… je veux juste t’épargner, que tu puisses respirer un peu et relâcher la pression., reprit-il plus doucement.  

 

Elle leva les yeux vers lui et le dévisagea. Il soutint son regard : il n’avait rien à cacher. C’était la stricte vérité. Il était prêt à prendre le risque de rester avec leur cliente et d’être encore plus perturbé si cela pouvait lui faire du bien.  

 

Elle finit par acquiescer et se leva pour attraper un gilet. Elle s’arrêta à ses côtés avant de sortir.  

 

- Tu devras prendre ta décision vite, Ryo. Nous ne tiendrons pas ainsi longtemps.  

- Kaori…, murmura-t-il, désespéré.  

 

Mais elle ne resta pas et partit de l’appartement, évitant de regarder Sasha en sortant : elle n’aurait peut-être pas été capable de franchir le seuil sinon. Elle n’alla ni au Cat’s ni chez Eriko : elle marcha un long moment sans réellement savoir où elle se dirigeait et naturellement ses pas l’avaient conduite là où elle avait besoin d’être : devant la tombe de son frère. A bout de force, elle se laissa tomber par terre, à genoux, la tête posée sur la stèle. Elle pleura un long moment, évacuant toute la douleur qu’elle ressentait. Quand les larmes se tarirent, elle resta immobile, les yeux perdus dans le vide. Pour la première fois depuis une semaine, elle ne pensait pas, son esprit était vide et ça faisait du bien, enfin ça ne lui faisait pas mal…  

 

Soudain, des pas s’approchèrent d’elle. Elle n’amorça aucun geste : elle connaissait cette aura. Les pas s’arrêtèrent juste à côté d’elle. Si elle avait tourné les yeux, elle aurait pu apercevoir les chaussures mais même cela elle ne voulait le faire. Elle voulait rester encore dans l’ignorance de ce monde qui la faisait souffrir. Elle voulait oublier. Une main glissa tendrement ses cheveux derrière son oreille.  

 

- Kaori ? Kaori, ça va ma douce ?, lui demanda Mick, inquiet.  

 

Une nouvelle larme perla et glissa le long de sa joue. Son ami retira sa veste et la posa sur elle puis, posant doucement les mains sur ses épaules, la força à se lever. Lorsqu’elle se retrouva debout, elle sentit ses jambes fléchir mais Mick la rattrapa, passant un bras autour de sa taille.  

 

- Ca n’a pas l’air d’aller fort.  

 

Elle hocha négativement la tête, sa lèvre inférieure tremblant. Il la serra plus fort contre lui, lui communiquant un peu de sa chaleur. Elle posa la tête contre lui, s’apaisant dans le cocon qu’il avait formé autour d’elle. Alors qu’ils sortaient du cimetière, Mick resta silencieux mais était très inquiet pour son amie qu’il n’avait jamais vu aussi triste et désemparée.  

 

- Où est ta voiture ?, demanda-t-il, arrivé à la sortie, la cherchant des yeux.  

- Je suis venue à pieds., répondit-elle, la voix éraillée.  

- Quoi ?, s’étonna-t-il, la regardant avec des yeux ronds.  

- Allez viens avec moi. Tu as besoin de t’asseoir., se reprit-il.  

 

Il l’emmena et la fit asseoir sur le siège passager. Il sortit une bouteille d’eau qu’il lui tendit, lui enjoignant de boire.  

 

- Ca ne vaut pas un whisky mais ça te fera du bien quand même.  

 

Elle avala quelques gorgées d’eau qui eurent bien du mal à passer dans sa gorge serrée puis referma la bouteille.  

 

- Merci Mick., murmura-t-elle.  

- Que fais-tu ici ?, lui demanda-t-elle à voix basse.  

 

Le son de sa voix lui fit mal : elle avait l’air tellement las.  

 

- Une des amies de Kazue a perdu son père. Nous sommes venus à l’enterrement.  

- Où est-elle ?  

- Elle est déjà repartie, elle devait prendre son service à la clinique. Allez, je te ramène chez toi., lui dit-il, d’un ton enjoué.  

- Non !, objecta-t-elle avec une telle tension dans la voix qu’il en fut étonné.  

- Je ne veux pas rentrer.  

- On va au Cat’s alors ?  

- Non... Je… Dépose-moi en ville, ça ira., murmura-t-elle.  

- Dans ton état, hors de question. On va chez moi. Tu as visiblement besoin de te reposer. Ce n’est pas la peine de discuter, Kaori., l’informa-t-il d’un ton intransigeant, la voyant prête à objecter.  

 

Elle se retint et acquiesça. Tout le long de la route, elle regarda le paysage par la fenêtre. Mick la laissait tranquille, jetant de temps à autre des regards soucieux vers elle. Lorsqu’ils arrivèrent chez lui, Kaori jeta un regard anxieux vers son immeuble, souhaitant à moitié savoir ce qui se passait là-haut. Elle imagina un corps-à-corps torride entre les deux et un haut-le-coeur la prit. Elle porta la main à sa bouche pour le contenir. Voyant sa pâleur, Mick la prit dans ses bras et la porta jusqu’à son appartement. Il la déposa sur le canapé, s’asseyant à ses côtés, la tenant contre lui.  

 

- Je suis là si tu as envie de parler. Je suis là si tu as juste envie que je te tienne. Quoique tu aies besoin, dis-le.  

 

Elle acquiesça et se remit à pleurer alors qu’elle ne pensait pas qu’elle avait encore des larmes à verser. Elle finit par s’endormir et il la laissa, la couvrant. Il se mit à la fenêtre et observa le passage dans la rue.  

 

A l’appartement, Ryo était resté avec Sasha. Après le départ de Kaori, ils s’étaient regardés comme deux chiens de faïence, ne sachant quelle attitude adopter. Le nettoyeur avait préféré se mettre à l’écart, démontant et nettoyant son arme avec concentration. Il n’arrivait pas à oublier le regard de sa partenaire, sa douleur. Si Sasha n’avait pas été là, il aurait certainement suivi Kaori pour s’assurer qu’il ne lui arrivait rien. Mais là, il ne pouvait pas et il devait trouver un moyen de juguler l’inquiétude qui l’assaillait.  

 

Sasha vint s’asseoir à ses côtés, ignorant les signes qui ne trompaient plus Kaori. Les mains posées sur les genoux, elle ne savait comment engager la conversation. Elle prit sur elle pour calmer la tension.  

 

- Ryo, Kaori m’en veut ?, demanda-t-elle, fixant ses chaussures.  

- Non., répondit-il, d’une voix tendue.  

 

Sa proximité le perturbait. Il sentait son parfum effleurer son nez et ça l’étourdissait. C’était un parfum un peu plus entêtant que celui de Kaori.  

 

- Pourquoi elle était comme ça ce matin ?, insista-t-elle.  

- Ca ne te regarde pas.  

- Je voudrais comprendre. Vous vous entendiez si bien, elle était si joviale.  

- Ca ne te regarde pas., répéta-t-il d’une voix sourde.  

- Mais Ryo…  

- Non, Sasha. Ca ne te concerne pas !  

 

Il se leva, la laissant seule assise dans le canapé. Il devait s’éloigner d’elle. Malgré son agacement, il avait envie de la prendre dans ses bras, de la serrer contre lui. Il devait mettre de la distance avant de commettre une erreur. Mais Sasha voulait des réponses. Elle se leva et s’approcha de lui.  

 

- C’est à cause de moi si elle est en colère, n’est-ce pas Ryo ?  

- Non. Ce n’est pas ta faute. C’est… c’est la mienne., avoua-t-il.  

- Pourquoi ? Je ne comprends pas. Vous aviez l’air tellement bien ensemble., s’étonna la jeune femme.  

- C’est comme ça, c’est tout., répliqua-t-il mal à l’aise.  

- Mais vous vous aimez ! Tu l’aimes, n’est-ce pas ? Je ne me suis pas trompée, j’en suis sure., affirma-t-elle.  

- Oui j’ai des sentiments profonds pour elle mais…  

 

Il s’interrompit. Il ne pouvait pas lui dire qu’il l’aimait également. Il le lui dirait si c’était elle qu’il choisissait, pas avant.  

 

- Mais quoi ? Tu n’es pas capable de lui dire ?, lui demanda-telle.  

- Oui., admit-il, se disant qu’elle arrêterait enfin de lui poser des questions.  

- N’hésite plus. Elle est folle de toi. Elle t’aime à en crever. Quand elle rentre, tu dois lui dire., s’écria-t-elle, avec véhémence.  

- Non, je ne peux pas. J’ai quelque chose à régler avant., éluda-t-il.  

- Quoi ? Divorcer ?, railla-t-elle.  

 

Au regard qu’il lui lança, elle déglutit, ne pensant pas tomber si près du problème.  

 

- Tu as quelqu’un dans ta vie ?, l’interrogea-t-elle, le regard sévère.  

- Non.  

- Dis donc question conversation, t’es plutôt du genre avare. Tu veux bien élaborer un peu plus ?  

- T’es trop curieuse.  

- Non, je suis une romantique. J’ai envie de voir les gens qui s’aiment heureux.  

- Avoir des sentiments ne veut pas toujours dire qu’on est amoureux, non ?  

- Tu aimes Kaori !  

- J’ai des sentiments pour Kaori., corrigea-t-il.  

- Ca veut dire quoi ? Que tu en aimes une autre ?, s’étonna-t-elle.  

 

Il détourna le regard et mit de nouveau de la distance entre elle et lui. Il se posta devant la fenêtre. Il vit Mick de l’autre côté mais il regardait à l’intérieur et ne le vit pas.  

 

- Qui est-ce, Ryo ?, entendit-il derrière lui.  

 

Il sentit la tension gagner ses épaules.  

 

- Ca ne te regarde pas., dit-il d’une voix dure.  

- C’est moi, n’est-ce pas ? C’est pour cela que Kaori ne peut plus me regarder en face. Tu as des sentiments pour moi et tu doutes de ton amour pour elle.  

- Arrête de dire que je l’aime. Je n’en sais rien moi-même.  

- Dis-moi que je me trompe, que ce n’est pas moi !, l’implora Sasha.  

- Je ne veux pas être responsable de ça.  

 

Il garda le silence, incapable de lui mentir. Il devait faire face à ses sentiments, il devait lui faire face et affronter son problème. Il avait passé son temps à tenter de nier ses sentiments, à essayer de l’ignorer elle et de se raccrocher à tout ce qu’il pouvait pour lutter contre cet ennemi invisible.  

 

- Si, c’est toi.  

- Non ! Non Ryo ! Je ne veux pas ! Je ne veux pas !, hurla-t-elle.  

 

Il se retourna pour la regarder. Il voulait pouvoir juger la femme en face de lui, savoir ce qu’elle pensait. Elle leva les yeux vers lui et il lut dans son regard que les sentiments qu’il éprouvait étaient réciproques même si elle voulait lutter contre eux. Il posa une main sur sa joue et la caressa. Elle se calma au bout d’un long moment et il l’attira à lui, la serrant dans ses bras. Elle posa la tête contre son torse et se calma.  

 

- Je ne veux pas la blesser, Ryo., murmura-t-elle.  

- Moi non plus., répondit-il.  

 

Ils restèrent ainsi un long moment puis s’écartèrent et se regardèrent, les yeux dans les yeux. N’y tenant plus, Ryo se pencha sur elle et posa ses lèvres sur les siennes. Un moment immobile, elle finit par céder et répondre. Le baiser s’enflamma et, de fil en aiguille, les mains prirent possession du corps de l’autre. Il la souleva dans ses bras et la conduisit dans sa chambre. Il la posa sur son lit et la rejoignit, le désir prenant possession de son corps. Il la déshabilla lentement, la découvrant avec douceur et délicatesse. Du bout des doigts et des lèvres, il explora son corps et la jeune femme n’était pas en reste.  

 

Les vêtements s’accumulèrent au sol et ils s’unirent dans une danse sensuelle et passionnée qui les emporta loin sur les chemins du plaisir, la route s’achevant sur un cri sorti du fond de leur corps. Ils se séparèrent haletant, le corps en sueur et, lorsque leurs coeurs reprirent un rythme normal, s’endormirent.  

 

Dans l’immeuble en face, Mick veilla deux heures avant que son amie se réveilla. Kaori ouvrit péniblement les yeux et mit un peu de temps avant de reconnaître l’endroit. Elle sentit le regard de son ami sur elle et tourna la tête vers lui.  

 

- Tu m’as veillée combien de temps ?  

- Deux heures. Tu te sens mieux ?, lui demanda-t-il, s’asseyant à côté d’elle.  

- Plus calme., admit-elle.  

 

La douleur était toujours là, bien présente, mais elle arrivait à la gérer enfin.  

 

- Tu es prête à m’expliquer ce qui se passe dans cette petite tête ?, l’interrogea-t-il en ébouriffant ses cheveux affectueusement.  

 

Elle s’écarta en riant doucement. Ca faisait longtemps qu’elle n’avait pas ri. Puis elle s’assombrit.  

 

- Ryo… Ryo est tombé amoureux de Sasha., lui apprit-elle.  

 

Elle sentit la tension gagner le corps de son ami et posa une main sur son genou pour l’apaiser. Il regarda un instant sa main posée là en se demandant comment elle faisait pour penser à lui avant elle dans un moment pareil. Il entrelaça leurs doigts pour lui montrer qu’elle n’était pas seule, qu’il était là pour elle.  

 

- Il ne sait plus où il en est. Il a essayé de faire avancer les choses entre nous pour lutter mais… ça n’a pas fonctionné., dit-elle d’une voix entrechoquée et elle avait mal rien que d’y penser.  

- Il a couché avec elle ?, demanda Mick d’une voix dure.  

- Non. Il n’a même pas tenté une visite nocturne et s’est toujours tenu à distance d’elle au maximum.  

 

Connaissant Ryo, c’était un mauvais signe. La seule femme avec qui il n’avait rien tenté c’était Kaori parce qu’il la respectait et l’aimait trop pour la salir. D’une certaine manière, Mick aurait été rassuré de savoir que son ami avait couché avec sa cliente.  

 

- Que vas-tu faire ?  

- Je ne sais pas. La balle est dans son camp. Je lui ai dit que je l’aimais, que j’étais prête à tout pour lui mais c’est à lui de choisir.  

 

Mick acquiesça. D’humeur sombre, il se leva et versa deux verres de whisky dont un beaucoup moins rempli qu’il tendit à Kaori.  

 

- Pas d’alcool, merci.  

- Bois. Ca te redonnera un peu d’aplomb., lui ordonna-t-il gentiment.  

 

Elle s’exécuta et grimaça quand le liquide lui brûla la trachée. Elle sentit une légère chaleur la gagner. Elle n’était pas saoule mais un peu plus détendue.  

 

- Kaori, s’il la choisit elle, que vas-tu faire ?, lui demanda-t-il, très sérieux.  

 

Pour lui, jusqu’à ce jour, Kaori et Ryo était un tout indissociable mais apparemment la vie avait décidé de leur jouer un mauvais tour et les choses pourraient changer.  

 

- Lui souhaiter tout le bonheur du monde ? Que veux-tu que je fasse, Mick ? Je l’aime et, s’il doit être heureux sans moi, c’est tout ce que je lui souhaite… même si je dois en crever., murmura-t-elle.  

 

Pour avoir été dans la même situation qu’elle, il comprenait sa position même si son coeur se révoltait de la voir souffrir autant. Il devait avouer que si Ryo avait été devant lui, il lui aurait certainement collé son poing dans la figure.  

 

- Si ça doit se terminer ainsi, je pourrai me vanter d’avoir ouvert le coeur de deux hommes., ironisa-t-elle amère.  

- Peut-être qu’un jour je comprendrai pourquoi je ne peux pas vivre un amour simple., dit-elle en se levant.  

- Où tu vas ?, s’inquiéta Mick.  

- Je rentre chez moi. Il est bientôt dix huit heures. Je vais aller préparer le repas avec ma rivale pour l’homme qui nous aime., plaisanta-t-elle avec un sourire triste sur le visage.  

- Kaori, si ça ne va pas, la porte est ouverte, d’accord ?, lui dit-il en l’enlaçant.  

- Merci Mick. Merci d’avoir été là pour moi., murmura-t-elle en déposant un baiser sur sa joue.  

 

Il la regarda partir une boule au ventre. Il ne croyait pas en Dieu mais lui adressa une prière tout de même pour qu’il protégea son amie. Kaori traversa la rue et grimpa les escaliers. Quand elle pénétra dans l’appartement, tout était calme et silencieux. Profitant de ce moment de répit, elle fila dans la cuisine et prépara le repas. Au bout d’une demie heure, alors que le tout mijotait, elle trouva tout de même étrange de n’entendre toujours aucun bruit.  

 

La salle de bains était vide tout comme la chambre de Sasha. Elle monta sur la terrasse, se préparant à les affronter mais ils n’étaient pas là. Elle soupira alors et se dit qu’ils étaient sortis. Elle les attendrait patiemment. Elle redescendit se souvenant qu’elle avait une lessive à faire et qu’elle devait changer les draps de certains lits. Profitant de son absence, elle se dirigea vers la chambre de Ryo et ouvrit la porte sans faire un bruit.  

 

Son coeur se brisa à la vue du spectacle qui l’attendait. Sasha et Ryo étaient tous les deux endormis dans le lit, nus, les draps défaits. Elle n’avait aucun doute sur ce qui s’était passé. Elle porta la main à sa bouche pour éviter de crier et fit demi-tour en courant. Elle dévala les escaliers qui menaient au salon puis ceux qui menaient à l’extérieur. La douleur sentimentale était bien plus forte que la douleur physique engendrée par cette course éperdue. Elle se fichait des gens qui la regardaient choqués. Peu importait où elle allait, elle voulait juste mettre de la distance entre elle et l’immeuble… Tout était fini. Son choix était fait et ne l’incluait pas. Elle se sentit vaciller puis ce fut le trou noir... 

 


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