Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 17 capitoli

Pubblicato: 30-07-19

Ultimo aggiornamento: 15-08-19

 

Commenti: 29 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: Une nouvelle mission pour nos deux nettoyeurs va semer le trouble.

 

Disclaimer: Les personnages de "Le coeur et ses raisons" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Le coeur et ses raisons

 

Capitolo 6 :: chapitre 6

Pubblicato: 04-08-19 - Ultimo aggiornamento: 04-08-19

Commenti: Bonjour, nouveau chapitre en ligne. Merci pour vos commentaires qui sont un réel plaisir à lire. Ca me fait plaisir que vous ne preniez pas l'intruse en grippe. C'était l'un de mes objectifs en écrivant cette fic. Et oui, je ne suis 'encore une fois) pas tendre avec notre héroïne qui est poussée dans (au-dela?) de ses limites. Je vous laisse à la lecture. Bon dimanche et merci pour vos reviews^^

 


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Chapitre 6  

 

Le lendemain du concert, après une nuit hantée par les réflexions pour les deux nettoyeurs, ils reprirent la route. Ils étaient attendus à Osaka. Après avoir pris le ferry pour quitter l’île d’Hokkaido, Ryo obliqua vers la côte occidentale du Japon.  

 

- Nous nous arrêterons à Akita pour la nuit., les informa Ryo, du bout des lèvres.  

 

L’ambiance était glaciale dans la mini. Stressée par les derniers évènements, Sasha avait enfilé un casque et écouté les maquettes de son prochain album en prenant des notes, se plongeant dans le travail pour oublier. Kaori regardait par la fenêtre, évitant délibérément tout contact avec son partenaire. Ryo lui se concentrait sur la route, tentant de remettre de l’ordre dans ses idées.  

 

- Pourquoi tu es passé par ici, Ryo ? Tu n’arrêtes pas de dire que la route par Tokyo est meilleure., lui demanda Kaori, les dents serrées.  

- Je voulais éviter la circulation de la capitale., mentit-il.  

- Menteur…, murmura-t-elle, la gorge serrée.  

- Quoi ?, s’étonna-t-il.  

- Menteur, j’ai dit. C’est une excuse bidon. Je veux la vérité., gronda-t-elle.  

 

Il s’appliqua à doubler la voiture qui les précédait, le temps de rassembler ses esprits.  

 

- J’ai… J’ai besoin de toi., avoua-t-il.  

 

Ca avait été à peine plus haut qu’un murmure et, si elle n’avait pas attendu une réponse de sa part, elle ne l’aurait peut-être même pas entendue. En temps normal, ses mots l’auraient faite fondre mais là, elle avait juste envie de hurler et de le frapper. Jusqu’où était-il prêt à aller dans sa mesquinerie ? Jusqu’où était-il prêt à aller avant d’arrêter de la blesser ?  

 

- Tu craignais que je te demande de me laisser à Tokyo ?, lui demanda-t-elle d’un ton acerbe.  

- Tu l’aurais fait ?, l’interrogea-t-il anxieux.  

- Tu n’as pas répondu à ma question, répondit-elle.  

- Toi non plus.  

 

Sa réponse l’énerva. Elle avait tout supporté avec lui : les autres filles, les railleries, son attitude perverse… Mais elle savait jusque là qu’il revenait toujours vers elle, qu’il tenait à elle, très maladroitement certes, mais c’était réel. Aujourd’hui, elle n’avait plus cette confiance-là. Elle était blessée, vidée et en colère. Elle avait bien eu envie de se protéger en les laissant seuls, mais, d’un autre côté, elle ne voulait pas abandonner l’affaire ni ce qui était peut-être sa dernière chance de le garder. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux et appuya sur ses paupières pour les faire refluer.  

 

- Je ne sais pas., admit-elle, la voix tremblante.  

- Je ne veux pas te perdre., murmura-t-il.  

- Je ne comprends pas ce qui arrive, Kaori. Je ne l’ai pas cherché.  

 

Il jeta un regard inquiet dans le rétroviseur et soupira : Sasha s’était finalement endormie. Ils pouvaient parler un peu plus librement.  

 

- Ca m’est tombé dessus.  

- Je sais. Je te l’ai déjà dit : tu ne peux pas contrôler tes sentiments. Tu peux chercher à les museler mais tu ne peux pas ne pas les ressentir.  

- Tu dois me détester., déclara-t-il, sombrement.  

- Non…, soupira-t-elle.  

- Je suis en colère, Ryo. Toi seul peux apaiser cette colère.  

 

Il jeta un rapide coup d’oeil sur elle avant de se concentrer à nouveau sur la route.  

 

- Je t’écoute., dit-il mal à l’aise.  

- Dis-moi juste que ce rapprochement que tu as opéré était réel, que ce n’était pas une duperie de ta part.  

 

Ryo fixa sans réellement la voir la voiture devant lui. Il hésitait à lui dire la vérité qui la blesserait à coup sûr. D’un autre côté, il devait être honnête avec elle : c’était la moindre des choses.  

 

- C’était réel mais je ne suis pas sûr de l’avoir fait pour les bonnes raisons., avoua-t-il, la gorge serrée.  

 

Il entendit le sanglot qu’elle tenta de retenir et son coeur se serra. Kaori pleurait et tentait de cacher son visage à son partenaire qui ne manquait pas une larme par le reflet du rétroviseur passager. Elle avait horriblement mal. Son coeur saignait et elle ne savait pas comment elle sortirait de tout cela, mais elle devait avancer, ne pas se laisser abattre. Après quelques minutes, elle réussit à reprendre le contrôle de son corps et à maîtriser les tremblements qui la secouaient.  

 

- Merci d’avoir été honnête avec moi., murmura-t-elle.  

- Comment peux-tu me remercier après ce que je t’ai fait ?, lui demanda-t-il, incrédule.  

- C’est de la rhétorique, Ryo. Mais dorénavant et jusqu’à ce que tu sois sûr de toi, ne me fais plus d’avance, ne joue plus avec mon coeur.  

- Je n’ai jamais voulu jouer…  

- Ce n’est pas une question de vouloir. Tu l’as fait, Ryo. Ne te trompe pas, je t’aime et mon désir le plus cher est de faire ma vie avec toi. Mais je ne suis pas prête à te supplier de m’aimer. Ca fait plus de six ans que je suis là et que je t’attends. Je peux patienter encore mais je ne veux pas que tu joues avec moi au yo-yo en attendant de savoir si c’est elle ou moi. Si tu tiens à moi, si tu me respectes, cesses de me faire du mal.  

- Kaori…, dit-il, désespéré.  

- Non, Ryo… S’il te plaît…, répondit-elle, les larmes revenant de plus belle.  

 

Malgré la position inconfortable, elle réussit à remonter ses genoux contre elle, tentant de comprimer la douleur qui lui vrillait la poitrine. Ryo souffrait de la voir ainsi perdue. Il savait que, de là où il était, Maki devait le maudire pour avoir osé faire souffrir sa petite sœur et il ne lui aurait pas donné tort car lui-même s’en voulait. Elle ne méritait pas tout cela. Elle avait déjà bien assez pleuré à cause de lui.  

 

- D’accord., accepta-t-il à regrets.  

- Je ne t’approcherai plus que pour raisons professionnelles ou dans le cadre de relations strictement amicales.  

- Merci., chuchota-t-elle.  

 

Subitement, elle eut envie de rire et de pleurer encore plus. Elle avait dépassé son seuil de tolérance. Sa raison acceptait sa réponse mais son coeur hurlait, déjà en manque de ces attentions dont il l’avait abreuvée ces derniers jours. Elle voulait ses mains sur son corps, ses lèvres sur les siennes, les regards embrasés sur sa silhouette et son corps imbriqué dans le sien. Contrairement à tout ce qu’elle prêchait, à la minute même, elle aurait été capable de se jeter à ses pieds pour le supplier de la choisir elle. Mais elle ne fit rien, fidèle à ses principes…  

 

Intérieurement, Ryo souffla. La conversation aurait pu être bien pire : Kaori aurait pu exiger qu’il la laissa quelque part pour rentrer à Tokyo, qu’il choisit sur le champ laquelle des deux il voulait. Elle aurait aussi pu le tuer ou lui faire une crise d’hystérie. Non, elle lui donnait du temps et ne lui avait demandé qu’une concession, ce qui, somme toute, était peu comparé au mal qu’il lui avait fait. Il ne perdait pas, encore, sa partenaire. Malgré la confusion dans ses sentiments, malgré tout ce qu’il avait pu dire ou penser par le passé, il ne pouvait imaginer City Hunter sans Kaori, il ne pouvait imaginer sa vie sans Kaori, pouvait-il imaginer vivre avec une autre et travailler avec Kaori ? Il ne le savait pas.  

 

Ils s’arrêtèrent à Akita, terminant la route en silence. Kaori déclina le repas et se rendit immédiatement dans la chambre pour étudier les lettres, laissant Ryo et Sasha seuls pour le dîner. Les deux jeunes gens prirent place à une table dans un restaurant non loin de l’hôtel.  

 

- Tout va bien avec Kaori ?, demanda Sasha gênée.  

- Elle n’avait pas faim et préférait étudier les lettres., éluda Ryo, ne souhaitant pas évoquer ses problèmes avec sa partenaire.  

 

La jeune femme douta de la réponse mais l’accepta surtout en voyant le visage fermé du nettoyeur. Ils dînèrent en silence puis décidèrent de regagner l’hôtel. Ils marchaient depuis deux minutes lorsque Ryo ressentit une aura meurtrière. Il agrippa Sasha au moment où le coup de feu retentit, l’attirant contre lui dans une ruelle. Il l’avait coincée entre lui et un mur, sa haute stature la cachant presque totalement. Il vit la silhouette de Crow non loin et lui tira dessus, sa balle se logeant juste derrière lui. Il avait toujours des réflexes, les mêmes que les siens acquis dans la jungle. Crow se planqua derrière une voiture et tira à nouveau. Ils échangèrent ainsi un certain nombre de tirs.  

 

A chaque coup de feu, il sentait la jeune femme sursauter et s’agripper plus fermement à son tee-shirt. Il se serra un peu plus contre elle, voulant la protéger de toute cette violence. Après un certain temps, il entendit ses gémissements plaintifs et se rendit compte que son haut était trempé des larmes qu’elle versait. Des balles furent soudain tirées d’un nouveau point et Ryo risqua un œil. Kaori était sortie de l’hôtel et créait une diversion. Crow la repéra et la visa, tentant de l’abattre. La mâchoire serrée, Ryo le visa à nouveau et le toucha au bras. Le Corbeau Noir lâcha son arme et s’enfuit.  

 

- Ryo ! Sasha !, entendit-il crier.  

- On est ici, Kaori., l’appela-t-il.  

 

Elle déboucha sur la ruelle et les vit pris dans une étreinte serrée. Son coeur se serra et elle fit un gros effort pour ne pas penser.  

 

- Vous allez bien ?, leur demanda-t-elle, la voix tendue.  

- Sasha est secouée., répondit-il en désignant leur cliente, notant au passage la lueur blessée au fond de son regard noisette.  

- L’hôtel est à cinquante mètres. Avance, je vous couvre.  

 

Il ne lui fit pas remarquer que c’était son rôle normalement. Le Corbeau Noir était parti et n’attaquerait probablement plus cette nuit. Autant ne pas la contrarier inutilement. Ils avancèrent prudemment dans la rue et pénétrèrent dans l’immeuble. Ils montèrent dans la chambre et Kaori poussa Sasha à aller prendre un bain pour se détendre. Retournant dans la chambre, elle observa Ryo et fronça les sourcils. Elle s’approcha de lui et prit son menton entre ses doigts, tournant son visage vers elle.  

 

- Tu es blessé., murmura-t-elle, examinant la plaie au front.  

- Trois fois rien., dit-il, ne souhaitant pas prolonger le contact entre eux pour elle.  

- Ne dis pas d’idiotie, Ryo., l’invectiva-t-elle vivement.  

 

Elle le fit s’asseoir et sortit une trousse de secours de son sac. Elle désinfecta la plaie, évalua la profondeur et la referma avec des petits sparadraps. Ryo se laissa faire, résistant à l’envie de poser la tête sur son ventre et de prendre quelques secondes de réconfort auprès d’elle. Elle garda quelques secondes de plus que nécessaire les doigts sur son front. Elle n’avait qu’un geste à faire pour sentir de nouveau la texture de ses cheveux entre ses doigts, un geste pour apaiser la tension qui l’avait envahie quand elle avait entendu les coups de feu.  

 

- J’ai eu peur, Ryo., avoua-t-elle.  

- Tu sais très bien que je ne peux pas mourir avant d’avoir rendu heureuses toutes les jolies jeunes femmes de Tokyo !, plaisanta-t-il, cachant son malaise.  

 

Il ne savait pas quoi lui répondre d’autre. Toute autre réponse lui aurait semblé maladroite ou mensongère. Elle ne l’écrasa pas sous une massue, non, elle donna une pichenette assez puissante sur sa plaie, le faisant grimacer de douleur.  

 

- Tu es un imbécile, Ryo Saeba., marmonna-t-elle, rangeant sa trousse de secours.  

- Kaori…  

- La ferme ! N’aggrave pas ton cas., le tança-t-elle sévèrement.  

 

Elle s’assit sur le lit et posa les coudes sur ses genoux, la tête dans ses mains, ébouriffant ses cheveux. Ryo enfonça les mains profondément dans ses poches pour ne pas remettre en place les mèches rebelles.  

 

- J’ai fini de lire les lettres., l’informa-t-elle, après avoir poussé un long soupir.  

- Qu’as-tu trouvé ?  

- On essaie de faire penser que ça vient d’un déséquilibré, mais ce n’est pas le cas. Les lettres sont trop… structurées. De plus, l’émetteur a changé entre temps.  

- Pourquoi dis-tu cela ?, lui demanda Ryo en se redressant, le regard sérieux posé sur elle.  

- Les dernières lettres sont beaucoup plus impersonnelles.  

- Tu penses que la personne qui veut tuer Sasha a changé son fusil d’épaule ?  

- Je pense que la personne qui lui a écrit les premières lettres est quelqu’un de proche…, répondit-elle.  

 

Ryo se tourna vers la fenêtre et observa les lumières de la rue un moment. Son esprit fonctionnait à cent à l’heure.  

 

- Le commanditaire avait d’abord l’intention de la tuer lui-même mais il n’a pas pu franchir le pas, je pense. C’est pourquoi il a engagé le Corbeau Noir.  

- Ca veut dire que c’est quelqu’un de très proche, non ? Pour que les lettres soient si personnelles…  

- Oui. Ca ne laisse pas beaucoup de possibilités…  

- Une seule même. Jim., conclut Kaori, les sourcils froncés.  

 

Elle leva les yeux et regarda son partenaire. Elle frissonna sous l’intensité de son regard.  

 

- Oui, Jim. Reste à comprendre pourquoi., confirma Ryo.  

- Ce n’est pas pour son contrat : si elle meurt, il n’a rien à gagner.  

- D’après les informations que nous avons, il n’a rien à gagner. Sa mort provoquerait peut-être une augmentation des ventes mais il devrait attendre qu’elle ait terminé le nouvel album, ce qui n’a pas l’air d’être le cas., réfléchit le nettoyeur.  

- Il y a donc une raison, un fait qu’elle ne connaît pas non plus., suggéra Kaori.  

- Oui. J’ai un appel à passer. Vous ne bougez pas d’ici, d’accord ?, lui ordonna Ryo.  

 

Elle acquiesça et il sortit. Dès que la porte fut fermée, elle se laissa tomber sur le lit, un bras replié sur ses yeux. Que c’était dur de résister, de faire face avec bravoure… Elle entendit du bruit dans la salle de bains et, quelques minutes plus tard, Sasha sortit en pyjama. Les deux jeunes femmes s’observèrent mal à l’aise un moment. Elle avait beau sonder son coeur, elle n’en voulait pas à la chanteuse. Elle avait bien vu ses regards, son comportement face à son partenaire mais elle n’avait rien tenté pour le séduire. Même Ryo n’avait pas eu un comportement équivoque avec leur cliente, se tenant le plus souvent loin d’elle…  

 

- Comment tu te sens ?, demanda la nettoyeuse.  

- J’ai connu mieux., murmura la chanteuse.  

- Où est Ryo ?  

- Parti passer un coup de fil concernant l’affaire. Tu ferais bien de dormir. On a encore de la route demain avant d’arriver à Osaka., lui conseilla Kaori.  

 

Sasha se glissa entre les draps et tourna le dos à la nettoyeuse.  

 

- Je n’ai pas cherché à le séduire, Kaori., murmura-t-elle soudain.  

- Je sais, Sasha. Je sais., soupira la rouquine.  

- Dors, tu en as besoin.  

 

Le silence s’imposa de nouveau dans la pièce et bientôt la respiration régulière de la jeune femme lui signifia qu’elle s’était endormie. Kaori se changea rapidement et prit place dans le lit. Ryo revint quelques minutes après et s’allongea à son tour. Ils avaient encore onze heures de route le lendemain. Se tournant, il croisa le regard noisette de sa partenaire. Ils s’observèrent un moment, le coeur serré, une multitude de sentiments voilant leurs regards. Une véritable conversation muette se nouait entre eux qui aurait pu se traduire en quelques phrases.  

 

- Je t’aime.  

- Tu me manques.  

- J’ai peur.  

- Ne me quitte pas.  

- J’ai mal.  

- Je te demande pardon.  

 

Lorsqu’une larme roula le long de sa joue, Kaori l’essuya et se tourna. Instinctivement, Ryo attrapa sa main. Elle regarda douloureusement leurs deux mains serrées et retira doucement la sienne, sentant le froid recouvrir ses doigts dès leur libération.  

 

Ryo couva du regard le dos de sa partenaire jusqu’à ce qu’elle sombra dans les bras de Morphée. Malgré son sommeil, la ligne de ses épaules était tendue. Il ne résista pas à l’envie de passer les doigts dans ses cheveux. Il s’agenouilla au pied du lit et glissa sa main légèrement sur sa tête, priant pour qu’elle ne se réveilla pas. Elle ne bougea pas et il poussa un peu plus son geste. Lorsque les mèches s’enroulèrent autour de ses doigts, il savoura les émotions qui naissaient en lui, cette tendresse qu’il ressentait pour elle.  

 

Au bout d’un moment, il vit ses épaules s’affaisser légèrement et entendit un léger soupir s’échapper de ses lèvres. Il sourit malgré lui, heureux de constater qu’il avait encore ce pouvoir-là sur elle. Tout espoir n’était pas perdu s’il arrivait à décider et il faudrait une décision tranchée, pas un choix resté sans réponse ou n’ayant plus lieu d’être puisque Sasha serait partie. Cette situation ne serait bonne pour aucun d’entre eux : le doute planerait toujours.  

 

Se relevant, il regarda les deux femmes endormies. Même si sa raison lui disait laquelle choisir, son coeur combattait et le rendait indécis. Il n’avait aucune idée de ce qui allait advenir. Il se sentait impuissant et c’était un sentiment qu’il abhorrait. Devait-il uniquement suivre la voix de sa raison, de sa conscience peut-être même ou attendre le verdict de son coeur ?  

 

S’il choisissait Kaori parce que c’était le plus logique, serait-il capable de vivre avec ce choix, de ne pas le regretter ou pire de le lui faire payer ? La choisissait-il parce qu’il l’aimait ou parce qu’il voulait rester et tenir sa promesse ? De quel droit l’enchaînerait-il à ce monde cruel et sans pitié ?  

 

Ses yeux se posèrent sur Sasha. Elle ne faisait définitivement pas partie de son monde. S’il optait pour elle, il devrait quitter Tokyo, quitter City Hunter, quitter Kaori. S’il était prêt à changer de vie pour elle, il était des sacrifices qu’il n’était pas prêt à faire cependant et ses yeux revinrent machinalement sur l’autre occupante du lit. Il n’était pas capable de laisser Kaori même s’il semblait prêt à en aimer une autre. Le dilemme semblait insoluble.  

 

Le pas lourd, il regagna son lit et se coucha. Il en vint à regretter les massues de sa partenaire. Peut-être devrait-il tenter quelque chose sur leur cliente et se faire corriger par Kaori ? L’apaisement de la tension sexuelle envers Sasha lui permettrait peut-être d’y voir plus clair ? Il se gifla, littéralement, et grimaça. Idiot, se traita-t-il. Il était adulte. Il devait être capable de prendre une décision sans avoir recours à la plus vieille danse du monde. Pour l’une comme pour l’autre, ce serait un manque évident de respect et une blessure profonde. Il finit par s’endormir, passant une nuit agitée.  

 

Ils reprirent la route le lendemain matin après une inspection complète de la mini. Crow n’avait pas touché à la voiture au plus grand soulagement de son propriétaire.  

 

- La mini de Ryo est la seule chose qui compte presque autant qu’une jolie fille à ses yeux., se moqua gentiment Kaori.  

 

Il se retint de lui lancer une de ses vacheries habituelles sur son statut de jolie fille, sachant pertinemment que ce n’était vraiment pas le bon moment. Il apprécia cependant la remarque comme une espèce de trêve entre eux deux, ce qui lui fit plaisir. Au moins, elle ne s’était pas murée dans un silence de plomb…  

 

La route se passa sans heurts et ils arrivèrent en fin de journée à Osaka. Après une nuit à l’hôtel, ils rejoignirent la salle de spectacles du Osaka-Jo, nichée également dans un écrin de verdure. Le concert affichait complet, les retours des premiers concerts ayant porté leurs fruits. Après les vérifications d’usage, Ryo s’absenta de nouveau quelques minutes et revint l’air sombre. Il se posta dans les coulisses, observant la chanteuse répéter. Une heure plus tard, un groupe de policiers pénétra dans l’enceinte de la salle et se dirigea vers le manager de Sasha.  

 

- Que se passe-t-il ?, interrogea la jeune femme en entendant les vociférations de Jim.  

- Ils l’arrêtent., déclara Ryo.  

- Mais pourquoi ?, s’étonna-t-elle.  

- Parce que c’est lui qui a commandité votre meurtre., lui expliqua-t-il.  

 

Kaori soutint Sasha qui vacillait sous l’impact de la révélation et la fit s’asseoir.  

 

- Je ne comprends pas. Il n’a rien à gagner. Ce n’est quand même pas une simple question de vengeance parce que je mets fin à son contrat ?, murmura-t-elle.  

- Non. C’est une question d’argent. Il a souscrit une assurance-vie à votre nom dont il est le bénéficiaire. Si vous décédiez, il touchait cinq millions de dollars.  

- Quoi ?! Mais ce n’est pas possible ! Comment ?, s’écria la jeune femme en colère.  

- Il a certainement falsifié les documents.  

- Comment avez-vous découvert tout cela ?, finit-elle par demander, livide.  

- C’est Kaori qui l’a remarqué en lisant les lettres. De fil en aiguille et avec le bon angle de recherche, on a fait le lien avec l’assurance-vie.  

 

La jeune femme acquiesça, soulagée. Tout était fini. Elle pouvait reprendre sa vie tranquillement.  

 

- Merci pour tout. Vous me donnerez le montant de vos honoraires., leur dit-elle, la voix légèrement enrouée par l’émotion.  

 

Les deux nettoyeurs se regardèrent.  

 

- Ce n’est pas fini, Sasha., lui apprit Kaori.  

- Mais on a arrêté Jim. Il n’y a plus de raison…  

- Si. Crow ne peut pas faillir à sa réputation. Vous êtes devenue sa cible. Vous ne le serez plus que lorsque vous serez morte ou qu’il sera arrêté. Vous devez rester sous notre protection., lui expliqua Ryo.  

- C’est pas vrai. Ca n’est donc pas fini…, murmura-t-elle, épuisée. 

 


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