Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prose

 

Author: cecoola

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 18 chapters

Published: 25-11-03

Last update: 10-03-04

 

Comments: 57 reviews

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RomanceGeneral

 

Summary: Emeraude est rentrée au Japon, et les fêtes de fin d'années approchent. Une histoire où se développeront les sentiments de chacun.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un voeu pour Noël" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Un voeu pour Noël

 

Chapter 2 :: Chapitre 2 : Mémoire de retrouvailles

Published: 29-11-03 - Last update: 29-11-03

Comments: Coucou. J'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer : je commence mes examens jeudi (j'envie Emeraude et Toya d'avoir déjà terminé). Bref, je risque de ne pas pouvoir écrire avant un petit bout de temps. Mais je vous promets de me remettre au boulot le plus vite possible. J'espère que tout se déroulera bien dans cette fic et que ça vous plaira. Merci pour les reviews et n'hésitez pas à me dire un petit coucou... Bonne lecture !

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18


 

Toya et Emeraude longent la mer calmement. Aucun ne prononce un mot, ils apprécient tous deux le calme qui règne une fois qu’on sort du centre de la ville. C’est vrai que c’est peut-être un peu ennuyant de devoir tous les matins se lever une demi-heure plus tôt pour aller à l’école, mais ils ont préféré loué un appart’ en dehors du vacarme incessant. Qui plus est, leur charmant petit immeuble est situé dans une rue fleurie et décorée d’arbres et se trouve en plus à proximité d’un temple. Ce qui n’est pas une chose négligeable pour la jeune fille qui aime s’y rendre régulièrement.  

Arrivé au troisième étage, Toya ouvre la porte grinçante.  

- Mince, on a oublié d’ouvrir les fenêtres avant de partir pour le lycée ce matin, marmonne-t-il. Ca pue encore les maths.  

Cette remarque ne manque pas de faire rire Emeraude. Evidemment, elle a l’habitude de vivre dans des odeurs parfois insoutenables (elle se souvient encore parfaitement de cette odeur bestiale du dortoir où dormait une vingtaine de soldats), et son nez ne se formalise pas d’une telle puanteur comme la nomme son ami.  

- Bon, je vais ouvrir les fenêtres alors, entonne-t-il plus gaiement.  

- Ok. Je vais dans ma chambre préparer mes affaires. Alors ? On va à la piscine où à la patinoire ?  

- Bof, j’en sais rien. On va où tu veux.  

- Ah non, j’en ai mare de faire tout ce dont j’ai envie, gronde la jeune fille. Impose-toi un peu ! Je répète : où va-t-on dépensé tout notre stress et profiter un max de nos vacances qui commencent ?  

- Bon, bon, calme-toi, la rassure Toya. Si c’est moi qui décide, on va à la piscine. En plus, il parait qu’il y a une partie plus thalasso, je vais pouvoir me détendre un peu. J’ai les muscles en lambeaux.  

- Eh bien voilà. Je vais préparer mon maillot et un drap.  

Emeraude s’en va, laissant le garçon seul face à ses fenêtres encore fermées.  

- Et bien, soupire-t-il. Elle a vraiment un caractère à aborder avec douceur. Enfin… je suppose que c’est grâce à son côté garçon manqué qu’on s’entend si bien.  

 

Ils vivent ensemble dans cet appart’ depuis la fin du mois d’août. Quand elle est arrivée à l’école, l’année avait déjà commencé (d’après mes renseignements, l’année scolaire japonaises débute au printemps, c'est-à-dire début avril) puisqu’elle venait d’emménager au Japon, le directeur l’a acceptée sans problème. Toya avait directement reconnu « sa mariée » et il s’était proposé, ainsi que tous les garçons de la classe pratiquement, pour l’aider à se remettre en ordre. Il ne se rappelle plus si son cœur avait bondi de joie ou au contraire avait cessé ses battements quand la titulaire de leur classe l’a désigné comme étant le garçon le plus sérieux et le plus studieux. En tous cas, c’est ce jour-là que leur amitié a débuté et que la vie du jeune garçon a pris un nouveau tournant. Au début, il doit bien l’avouer, timide comme il est, il a tenu sa parole en l’aidant tout simplement à remettre ses cours en ordre. Mais la jeune fille n’avait pas eu besoin de lui très longtemps… Etant arrivée début juin, elle n’avait qu’un petit mois de retard et avec sa grande intelligence (il faut bien le signaler) elle n’a pas mis longtemps pour assimiler parfaitement la matière. Toya en était quelque peu déçu, mais les grosses interros de fins juin arrivant, les maths commençaient déjà à le hanter. En remerciement de ses cahiers prêtés, Emeraude lui avait proposé quelques heures de cours particuliers… Ainsi, avec un échange tout bonnement scolaire, ils ont commencé à se voir de plus en plus et à s’apprécier. Pendant les vacances, ils ont continué à travailler ensemble (les fichus devoirs que ces satanés profs vous donnent pour vous gâcher le mot « vacances »). C’est début août que leurs grands projets se sont mis en œuvre : participer au concours MC de l’année suivante et s’installer en bons compères dans un appartement prospère. Au début, ils avaient d’abord eu l’idée de louer deux petits studios assez proches l’un de l’autre pour pouvoir se rencontrer facilement. Finalement, la chance leur a sourit avec un petit appartement composé de deux chambres pas trop cher. La mère de Toya ayant toute confiance en son fils et en la jeune amie, a accepté de le laisser quitter le domaine familial avec pour seule condition qu’il réussisse son année scolaire. Condition presque insignifiant puisque Toya n’a jamais eu de problème qu’avec les cercles, les cosinus, et puis un peu Pythagore aussi… enfin bref on a compris.  

Et Ryô… autant dire qu’il n’a laissé aucun commentaire. Emeraude a toujours été très indépendante et il n’avait pas du tout envie de briser la bonne relation qu’il avait construite avec sa fille pour une dispute aussi stupide.  

Voilà comment les deux ados se retrouvent lâcher en pleine aventure, tout en restant à portée de parents qui s’inquiètent parfois un peu trop facilement.  

 

En route pour le complexe, ils parlent de tout et de rien. Ce qu’ils font souvent d’ailleurs quand ils laissent de côté la moto et que Toya supplie à genoux son amie pour ne plus parler école.  

- Au fait, il y a un tournoi amical que les moines organisent entre eux demain soir. Ca te dirait d’aller y faire un tour ? propose-t-il.  

- Comment sais-tu ça ? Je n’ai vu aucune affiche.  

- Logique puisqu’il n’y a aucune compétition.  

- Et qui t’en a parlé ?  

- Le Sage. Il m’en a touché mot hier quand tu as été chercher un cierge pour prier.  

- Et il t’a dit qu’on pouvait y aller ?  

- T’en qu’on revête le costume traditionnel. Pour ça, y a aucun problème puisque ma mère m’en a fait plusieurs. Je peux t’en prêter un si tu le souhaites.  

- Merci, sourit la jeune fille.  

- C’est tout, se plaint gaminement le jeune homme en tendant la joue.  

Les hommes, tous les mêmes. Emeraude se penche vers lui et caresse ses joues fermes et lisses de ses lèvres.  

- Ah, voici le complexe.  

- Wouaw ! C’est pas rien ! souffle-t-elle.  

- Tu peux le dire. Je sens que mon portefeuille va être encore plus plat qu’il ne l’est déjà.  

- Laisse tomber. C’est moi qui invite !  

- Quoi… mais...  

Pas le temps de répondre, Emeraude lui lance déjà son regard meurtrier. S’il y a bien une chose qu’il a retenue, c’est de ne jamais relever une réglementation quand elle est balancée avec un tel regard…  

La demoiselle paye donc deux entrées pour les thermes comme ils les appellent.  

- Rassure-moi, se moque Toya. Ce ne sont pas les bains publics de l’Antiquité grecque…  

- Mais ça existe encore dans les villes plus traditionnelles que Tokyo je te signale.  

- Ouais… mais je préfère personnellement rester avec toi…  

- Ce que tu peux être pudique. Enfin, je ne vais pas te disputer pour avoir osé dire que je te manquerais. Bon… on se retrouve dans les douches, ok ?  

- Hum hum…  

 

Le paradis, c’est ainsi qu’on pourrait surnommé cet endroit. L’eau chaude, la musique ambiante, les parfums sauvages et raffinés et en plus personne à l’horizon. Vendredi à 15h30, les gens sont encore aux boulots. Emeraude et Toya peuvent donc profiter pleinement de l’endroit. Les longueurs dans une eau divinement chaude, la détente dans les jacuzzis, les massages pour terminer. Tout y est pour oublier les soucis de toute une vie.  

- Ah, je sens que je reviendrais plus souvent, soupire délicieusement Emeraude.  

- Sans compter que ça te fait du bien.  

- Hum ???  

Pour toutes réponses Toya pointe son doigt sur le cœur de la jeune fille… ou plutôt il le désigne car pointer signifierait toucher la poitrine ferme de celle-ci.  

- Dis donc, t’es très mignonne dans un maillot, sourit-il encore plus confus.  

- Merci. Mais je dois avouer que tu es plus musclé que tu en as l’air sous l’uniforme de l’intello du lycée le plus réputé de la capitale.  

- Tu parles d’un intello…  

- Excuse-moi de te le dire, mais en dehors de la géométrique mathématique qui baisse un peu ta moyenne, tu es très au-dessus de la branche « intelligente ».  

- Heu… j’admire ton « un peu ».  

- Toya Saïonji ! Attends un peu, et laisse moi réfléchir. Ah oui : Japonais : 98, Anglais : 96.5, Bio : 97, Chimie : 98, Physique : 98.5.  

- Mathématiques : 67…  

- Et alors ? Je t’ai dit que c’est ta géométrie ! En arithmétique, tu as 89 !  

- Ouais… mais bon… Emeraude Saeba. Japonais : 99.5 (excellent), Anglais : 99.5 (on ne peut mieux), Sciences générales : 100, Mathématiques : 100…  

- De la chance, c’est tout !  

- Ecoute. Le seul demi point que la prof d’anglais a réussi à te retirer est pour une faute d’orthographe que l’on accepte en Amérique. Laisse moi rire avec la chance.  

- Tu ne peux pas te mesurer à moi, Toya… Disons que mes compétences mathématiques et scientifiques ont été pour moi une obligation… à une certaine époque…  

Le jeune homme est toujours bouleversé par ce regard si distant et mélancolique qui apparaît parfois sur le visage angélique de sa meilleure amie. Et comme à chaque fois, il aimerait tant se gifler.  

- Bon ! tranche-t-il. On n’arrête de parler de ça. On l’avait juré.  

- T’as raison. Et si on se faisait un petit jacuzzis à la lavande ? A moins que ça te dérange de partager une baignoire d’1m² avec une fille.  

Toya rigole et ils sortent de la grande piscine centrale pour se rendre aux merveilleuses bulles gazouillantes.  

Pourtant, cette question reste en suspend : « Quelle est la signification de ce regard ? ». Mais bon, chacun a droit à un jardin secret et il le respecte. Ca fait six mois qu’il se répète la même question, et elle restera en suspend encore très longtemps s’il le faut.  

- TOYA ?  

- Hein ? Tu disais ?  

- Ce n’est pas toi qui viens d’interdire de penser aux exams ? Je te disais simplement que j’aimerais bien faire une séance de sauna après le jacuzzis. Mais il faudra compter une bonne heure en plus que l’horaire prévu.  

- Bof, on a le temps. On pourra toujours revenir demain pour les pièces de la moto s’il le faut. On n’est plus à la bourre… Tiens, ça te dirait le resto végétarien ce soir ?  

- Ouais, ça me va ! Mais ça ne te dérange pas de ne plus manger de viande ? Après tout, ce n’est pas parce que je n’en mange jamais que tu dois t’en priver.  

- Au contraire, je n’ai jamais été un grand fana… Mais que veux-tu ? Quand ta mère ne cesse de répéter : « Encore une bouchée, c’est bon pour les muscles » ou « Ca fait travailler les méninges ».  

- Hahaha… j’adore ta mère. Elle ne fait vraiment pas son âge.  

- Ton père non plus je te ferais remarquer.  

Mais bon… Est-ce que l’image d’une femme motivée, sportive et bout en train peut être comparée au premier pervers du Japon ??? (^^ ;)  

- Mais dis-moi, tu crois que ce n’est pas un peu trop risqué le sauna ?  

- Mais arrête un peu avec ça, tu veux ? Je ne suis pas invalide tout de même, ronchonne Emeraude vexée.  

- Non, mais tu n’as pas non plus la condition physique d’une sportive de haut niveau. Pourtant, tu te conduis comme telle.  

- On croirait entendre mon père et Kaori. Ils se chamaillent souvent ces deux-là, mais quand ils se déchaînent à deux contre moi…  

 

En parlant du couple City Hunter…  

Ryô marchait calmement le long de la rive. Kaori avait voulu rendre visite à son cher frère. Comme à chaque fois à cette période de l’année, la jeune femme ne peut s’empêcher de penser à celui qui fut bien plus qu’un simple membre de sa famille. Elle ne peut arrêter toutes ces images joyeuses de fêtes qui filent dans sa tête. Et puis, pourquoi le ferait-elle ? Pourquoi devrait-elle tout entreprendre pour oublier Hideyuki ?  

Ryô, quant à lui, est assis sur le banc blanc où il retourne souvent depuis avril dernier. Tout comme la tombe de son ancien partenaire est devenu le moyen de communication avec lui, cet endroit reste le lieu privilégié de souvenirs qu’il garde de son père. Maintenant qu’il est complètement guéri, grâce à la Larme d’argent, il n’a plus vraiment peur de revenir lui parler comme il le faisait en Amérique latine.  

- Ca va Ryô ?  

- Ca va. Tu t’assois un peu ? Je n’ai pas envie de repartir tout de suite.  

La jeune femme s’installe à côté de lui, grelottant quelque peu. Alors, d’un geste simple, il entoure ses frêles épaules de son bras robustes. Suivant le rythme, Kaori colle sa nuque sur l’épaule de son partenaire.  

- J’aime bien quand tu es comme ça, Ryô, murmure-t-elle. J’aime bien ça parce que j’ai l’impression qu’il n’y a que moi qui existe pour toi dans des moments pareils, ajoute-t-elle pour elle.  

- Moi aussi ça me plait, répond-il en embrassant son front.  

- Dis. Est-ce que tu me diras enfin pourquoi tu as changé à ce point ? Je veux dire, quand on n’est que tous les deux, rougit-elle.  

- Disons que ça fait partie des cinq règles.  

- Hein ?  

- Rien, Sugar Boy, t’en fais pas.  

Kaori ferme les yeux pour savourer pleinement cet instant.  

- Les cinq règles primordiales, songe Ryô. Et dire que j’ai été assez stupide pour les exécuter…  

 

C’était un jour tout à fait ordinaire, comme tant d’autres. Mais quelque chose quand même avait changé depuis quelques semaines. Quand Kaori se levait le matin, ce n’était plus complètement déprimée ou bien fatiguée d’avoir passé une nuit blanche à cause de son partenaire. Ce dernier avait changé de comportement depuis le départ d’Emeraude. Mais comment dire… il n’y avait que quand ils étaient seuls qu’il se conduisait différemment. Devant les autres de la bande ou une jolie cliente, il redevenait immédiatement le même, l’Etalon de Shinjuku. Pourtant… cette petite différence faisait un bien fou dans le cœur de la jeune femme. Il l’invitait parfois au resto, ils ont été deux ou trois fois au cinéma… Sa vie était désormais différente et même si leurs sentiments n’évoluaient pas, la jeune femme appréciait cette situation de bons camarades à laquelle elle n’avait même pas droit auparavant.  

C’était donc un jour tout à fait ordinaires, le 2 juin très précisément. C’était un lundi, la semaine recommençait paisiblement avec le temps de plus en plus radieux annonçant un merveilleux été. Kaori se leva avec le soleil, comme à son habitude. Prépara ensuite avec un amour un copieux déjeuner pour son ogre de partenaire. La veille, ils avaient été se promener le long de la mer et s’étaient arrêtés dans un petit café où ils avaient dégusté une glace. Cette petite virée l’avait mise de très bonne humeur.  

Elle pénétra sur la pointe de pied dans la chambre de son coéquipier. Hésitante, elle ne savait pas si elle devait le réveiller ou le laisser dormir encore un peu…  

Tout compte fait, c’est lui-même qui trancha la question en marmonnant qu’il arriverait… dans quelques heures. Amusée, Kaori avait embrassé sa joue avant de ressortir en lui rappelant de ne pas trop traîner quand même.  

C’était un jour ordinaire, et comme toujours, Kaori se rendit au tableau vide de message. Elle repassa ensuite au café où Miki l’attendait toujours avec impatience. Vers midi, son partenaire vint le rejoindre.  

Rien d’extraordinaire, comme les journées qui s’écoulaient depuis un mois. La clochette du café raisonna alors que seul Falcon était resté à son poste. Les trois autres étant partis faire des courses.  

- Bonjour, souhaita-t-il. Tiens ?  

- Bonjour. Puis-je avoir un thé, s’il te plait.  

- Bien sûr. Quel arôme ?  

- Comme tu voudras. Ils sont tous bon ici alors…  

Falcon s’exécute et sert à sa cliente une tasse toute chaude.  

- Merci.  

- Alors ? Ca va ?  

- Ca roule parfaitement bien. Ca a été encore plus vite que je ne l’espérais.  

- Je vois. Tu as changé ta coupe ?  

- Comment fais-tu pour le savoir ? se moque la cliente.  

- J’ai une intuition infaillible. Tu lui ressembles encore plus comme ça.  

- Je lui ai toujours ressemblé physiquement. Mais j’ai préféré changer un peu mon look avant de débarquer ici pour le boulot. Ca aurait posé quelques problèmes s’il m’avait reconnu tout de suite.  

- Hum…  

- Salut l’Elép’ ! claironne Ryô. Alors, t’as fait fuir combien de clientes en moins d’une heure ?  

- RYO ! gronde la jeune femme à ses côtés.  

- Ah, mais tu as raison Kaori. Y’en a une. Et elle est très très joliiiiiiiiiiiiiiiiie…  

L’Etalon saute a pied joint sur la pauvre cliente assise bien droite qui lui tourne le dos. Alors qu’il espérait tomber nez à nez avec la femme de ses rêves, le canon idéal, il fut bien déçu. Il tomba en effet sur un canon… Un canon d’Anaconda.  

- A ce que je peux voir tu n’as pas vraiment changé. Je t’avais pourtant promis une sanction si c’était le cas. Tant pis pour toi, je t’avais prévenue.  

- Toi ??  

- Quoi ? Ca t’étonnes ? demande Emeraude en se retournant.  

Kaori n’en revint pas elle-même. Devant elle ne se dressait plus la même jeune demoiselle qu’elle avait laissé partir un mois plus tôt, c’était une adolescente comme une autre qui dégageait une aura à la fois rieuse, charmeuse, séductrice, sérieuse et même dangereuse.  

Tous sautèrent dans ses bras…  

 

- Ryô ?  

- Oui, quoi ?  

- Tu n’étais pas là quand le médecin a téléphoné, je viens juste d’y songer. Emeraude a rendez-vous avec lui demain à 6h30.  

- Evidemment, elle a pris une auscultation tôt le matin en espérant que ça me découragerait, grogne-t-il.  

- Pourquoi ne veut-elle pas que tu l’accompagnes ? Moi ça me faisait toujours plaisir quand Hideyuki m’attendait dans la salle d’attente pour prendre de mes nouvelles rapidement. Je savais ainsi qu’il se préoccupait de moi.  

- Ce n’est pas que ça la dérange, soupire Ryô. Ce n’est pas le fait que son père l’accompagne qui la gêne, mais celui que je suis est en même temps un tueur.  

- Et qu’est-ce que ça change ? demande Kaori innocemment.  

- Tout. C’est dur pour elle d’admettre sa maladie, mais en plus en présence du meilleur professionnel, sa fierté en prend un sacré coup.  

Une petite moue se dessine sur le visage de la jeune femme. Elle n’arrive pas très bien les à comprendre ces deux-là : Pourquoi est-ce si dur d’avouer qu’on est malade quand ça vous permet de vivre une vie bien meilleure ?  

 

La journée s’éclipsait rapidement ce jour-là. Emeraude et Ryô se tenaient debout devant le merveilleux tableaux de l’été indien… Un mois plus tôt, ils étaient déjà là, soulageant éternellement le chef de l’Union Teope.  

- Alors, combien de temps as-tu l’intention de rester ici ? ironisa le père. Je suppose que tu as l’intention de repartir bientôt auprès de ta bande.  

- Non, répond-elle simplement.  

- Félicitation. Qu’est-ce que tu vas faire alors ? Vérifier que je travaille correctement.  

- C’est vrai que ça pourrait être une occupation relativement importante étant donné que tu harcèles plus tes clientes que tu ne les protèges, répondit Emeraude en se prêtant au jeu.  

- … Qu’est-ce qui ne va pas ? demanda Ryô après un certain instant de réflexion.  

- J’ai abandonné le milieu, souffla-t-elle. Si deux conditions me le permettent, bien entendu.  

- Lesquelles ?  

Emeraude se retourna tout en farfouillant dans son petit sac à bandoulière. Elle en ressort un visa brun.  

- Ceci est le pacte officiel comme quoi j’existe réellement. La première des conditions est que les gars du milieu n’ont pas intérêt à venir me chercher, sinon j’aurai du mal à m’en aller définitivement. Et deuxièmement, grâce à ce petit bout de papier que je tiens entre les doigts, je suis légalement ta fille.  

- Mais…  

- Je sais que tu n’existes pas, du moins pas officiellement. En fait, je suis la seule personne qui serait capable d’officialiser ton existence. La deuxième condition est que tu dois m’accepter comme fille légale et me permettre d’entretenir avec toi une relation comme tout parent avec son enfant.  

- Et si tu n’avais pas ce passeport en main, notre relation ne pourrait pas exister ?  

- J’espèrerais que non, que tu ne te sentes pas obliger de m’aimer…  

- Alors pourquoi impliquer cette règle ? Bien sûr que j’ai l’intention de réparer mes erreurs, ça je te l’aurais bien dit si seulement tu n’étais pas partie comme un coup de vent…  

- …  

Un nouveau silence pesant s’installa.  

- Pourquoi ? finit-il par demander. Ca se voit dans ton regard. Tu aimerais tant rester dans ce milieu. Vivre normalement, mais garder tes relations dans l’ombre. Alors, pourquoi avoir pris une telle décision ?  

Emeraude garde les yeux rivés au sol, et Ryô put voir des taches humides se former à ses pieds. Elle pleurait silencieusement…  

Au lieu de répondre, elle lui tendit sa sacoche. A l’intérieur, Ryô découvrit une boite de pilules ainsi qu’un certificat médical.  

« A l’adresse de Monsieur Oghata, Spécialiste en cardiologie approfondie, chirurgien de son diplôme, honoré par les meilleurs institutions mondiales.  

Miss Saeba Emeraude, 15 ans, est priée de prendre contacte avec vous dans l’espoir d’obtenir une guérison sûre et efficace. »  

- Qu’est-ce que ça signifie ?  

- Tu le sais très bien ! cria soudain la jeune fille. Tu t’es rendu à l’hôpital le lendemain de mon départ. Ca fait un mois que tu le sais, alors pourquoi tu t’amuses à jouer les ignorants depuis tout à l’heure ?  

- Parce qu’il faut absolument que tu le dises, point final.  

- Je… Depuis que la balle a été logée dans mon cœur, je… je souffre… de crises de tachycardie fréquentes qui atteignent parfois des conséquences un peu plus graves... En bref, je suis désormais incapable de courir sans risquer ma vie…  

 

- Ryô ? Tu es tête en l’air ou quoi ?  

- Hum ? Oui, excuse-moi. Je me disais que tout compte fait, elle s’en sort pas mal pour une cardiaque.  

- Tu ferais peut-être bien d’aller voir le médecin plus tard dans la journée demain. Comme ça, elle ne sera pas au courrant.  

- Non, si tu veux bien te lever plus tôt pour me réveiller, alors je ferais bien un effort une fois…  

- Hum… Il faudra que tu sois debout à 6h au moins ? Tu y parviendras ? ironise Kaori pour affirmer sa réponse.  

- Quand un ange vous sourit une fois, on ne réalise même pas qu’il est là. Mais moi j’ai la chance qu’il me dorlote tous les matins.  

Sur ce, il s’empare de ses lèvres, une fois encore. Depuis un mois, c’est la septième fois exactement. Pas terrible me diriez-vous comme fréquence. Mais si vous saviez à quel point les sentiments peuvent se dévoiler dans un tel moment. Kaori ne s’en plaint absolument pas. Toute petite, elle rêvassait au grand amour, aux baisers qui vous transportent dans les nuages. Quand vous grandissez, on vous dit que ça arrive peut-être la première fois, mais qu’après ça passe. Elle, elle a l’impression que ça en devient de plus en plus féerique à chaque fois…  

 

 


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