Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prose

 

Author: cecoola

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 18 chapters

Published: 25-11-03

Last update: 10-03-04

 

Comments: 57 reviews

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RomanceGeneral

 

Summary: Emeraude est rentrée au Japon, et les fêtes de fin d'années approchent. Une histoire où se développeront les sentiments de chacun.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un voeu pour Noël" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How many words are necessary in a chapter?

 

For normal fanfictions, the minimum is 600 words. For poetry, the minimum is 80 words and for song fics, the minimum is 200 words. These values can be change at any moment, if we think it's necessary. The average is 1500 words per chapter, so you can see that the minimum we're asking for is quite less.

 

 

   Fanfiction :: Un voeu pour Noël

 

Chapter 5 :: Chapitre 5 : Souvenir d'un sourire

Published: 11-12-03 - Last update: 11-12-03

Comments: Olala... Ca se voit que j'arrive à la fin et que ce n'est plus très important. Mais bon, je me suis dit qu'après vos demandes, je ne pouvais pas vous laisser sur le carreau. Voici donc un chapitre pour lequel j'ai osé aller plus loin que mon style. J'espère donc que ça vous plaira. S'il vous plait, c'est important pour moi, faites moi part de vos impressions. Bonne lecture!

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18


 

Kaori n’a toujours rien dit. Elle cherche les mots, ou peut-être essaye-t-elle avant tout de dénouer ce nœud qui se bloque dans sa gorge ? En tous cas, ça fait plus d’un quart d’heure qu’elles sont là et aucune des deux n’a encore ouvert la bouche.  

Un vendeur de patates douces passe justement par là et Emeraude l’interpelle.  

- Deux patates douces grillées, s’il vous plait, demande-t-elle.  

- Tou d’suite, mam’zelle, répond le marchand avec son accent campagnard.  

Deux minutes plus tard, la demoiselle se rassoit à côté de Kaori et lui tend une patate.  

- Tiens, ça réchauffe, dit-elle en l’offrant à son amie.  

Kaori l’accepte, mais ne peut faire plus. Elle sent déjà son estomac se plaindre.  

- Tu n’aimes pas les patates ? s’étonne Emeraude.  

- Si, si… Mais je n’ai pas très faim, répond rapidement Kaori.  

- Pourtant il est midi. Moi, en tout cas, c’est l’heure où mon estomac réclame l’apéro !  

La jeune femme se détend et rigole avec plaisir. Emeraude a vraiment l’art de dissiper le trouble qui l’habite avant d’engager une conversation.  

- Oh, et puis zut, s’exclame Kaori en mordant à pleines dents dans l’aliment.  

Emeraude la regarde du coin de l’œil, sans rien dire. Elle attend tout simplement le moment qui ne tarde pas à arriver.  

Kaori se lève d’un bon et cours derrière les buissons. Emeraude ne bouge toujours pas, elle sait parfaitement ce que fait son amie et ce qu’elle tente de lui révéler depuis quelques jours déjà. Malheureusement, elle était en examen et n’avait pas vraiment eu de temps à accorder à son amie. Heureusement que Toya devait rejoindre sa mère aujourd’hui.  

C’est une Kaori blanche comme morte qui revient. Elle s’assoit péniblement et quelques larmes coulent sur ses joues. Elle sent soudain une main réconfortante avec une Emeraude qui lui sourit.  

Ce sourire…  

- Non !  

- Quoi ?  

- Non, je ne veux pas, supplie tout bas Kaori, la tête enfouie dans ses mains.  

- Je vois. Reste là, je reviens.  

- Où vas-tu ? demande piteusement la jeune femme en larmes.  

- Je reviens tout de suite, la rassure la jeune fille. Promis. En attendant, reste là et ne bouge pas.  

Kaori acquiesce d’un signe de tête et Emeraude s’en va rapidement.  

Ce sourire…  

Ce sourire, il pourrait faire pleurer bien d’autres femmes si elles devaient vivre ce qu’endure la jeune femme depuis plus d’un mois…  

 

Kaori est seule, mais depuis combien de temps ? Elle a l’impression qu’Emeraude l’a abandonnée depuis des heures déjà, mais paradoxalement, une voix au fond d’elle voudrait que la jeune fille ne revienne pas.  

- Ca va ? Tu t’es un peu remise ?  

- Ah ? Emeraude, où es-tu allée ?  

- Te chercher ce qu’il te faut, répond la jeune fille en un clin d’œil.  

Elle tend à la jeune femme un petit sachet en plastique avec le sigle pharmaceutique.  

- Tu as été à la pharmacie ?  

- Bien devinez. Comment t’as fait ?  

- …  

- Tiens, je t’ai pris une bouteille d’eau aussi. Avale deux cachets maintenant.  

Honteuse, Kaori refuse l’aide de son amie.  

- Je… Merci beaucoup mais… je… n’ai pas trop envie de…  

- Ne t’en fais pas, c’est super efficace d’après la pharmacienne.  

- Je te crois, mais je… je n’ai jamais supporter les laxatifs, ment Kaori.  

- Je vois, répond Emeraude en se prêtant au jeu qu’elle n’apprécie pas vraiment. Attends deux secondes.  

Elle plonge sa main dans le sachet et en ressort une boite à médicament. Devant les yeux ébahis de la jeune femme, elle sort la prescription qu’elle lit à voix haute.  

- Marinole, médicament pour aigreur d’estomac, maux de ventre, blabla… Où est-ce que c’est noté ? Deux cachets avant chaque repas. Ce médicament ne possède pas d’ingrédients blabla… Ah, mais où ça se trouve ? Ah voilà : aucun danger pour femme enceinte, dose normale à ingurgiter trente minutes avant le repas.  

Kaori n’en revient pas, elle tremble tout simplement sur le banc, les larmes coulant à flots.  

Prise au dépourvu, Emeraude hésite quelques instants. Elle pensait simplement que Kaori avait du mal à le lui dire, pas que ça la bloquait à ce point-là.  

La jeune fille se réinstalle aux côtés de son amie en pleur et lui enlace chaleureusement les épaules.  

- Mais enfin, ma belle, ne me dis pas que ça te tracasse à ce point-là ? Normalement, on appelle ça un heureux événement, non ?  

La jeune femme tente de retrouver un peu de soutien dans le regard de la jeune fille. Puis, le poids et la honte étant trop lourds, elle enfuit son visage dans les longs cheveux noirs de la demoiselle.  

Emeraude attend, le temps qu’il faut. Elle comprend mieux à présent la tristesse dans le fond des yeux de son amie. Mais quand même, sa mère lui avait souvent expliqué qu’elle avait sauté au plafond quand elle a appris son état de grossesse.  

- Qu’est-ce que t’as encore foutu, p’pa ? songe-t-elle.  

 

Ses sanglots se sont arrêtés. Voilà plusieurs jours qu’elle accumulait la tristesse et l’angoisse sans pouvoir s’en débarrasser.  

- Merci Emeraude, merci infiniment.  

- Je t’en prie. Ca va mieux ?  

Kaori hoche la tête et son regard s’attarde quelques secondes sur l’épaule mouillée.  

- Ce n’est rien, c’est ma veste. Elle est faite pour ça, me protéger des pluies. Même si j’ignore si on n’avait déjà songé que la pluie pouvait venir de plus bas que le ciel.  

- Je suis désolée.  

- Ce n’est rien, je te dis. Aller, souris moi un peu.  

Kaori s’exécute, ce qui rend Emeraude heureuse.  

Heureuse… radieuse… souriant… Ce sourire… Ce sourire qui vous prend par le cœur… Ce sourire qui vous fait fondre à la moindre occasion…  

- Je ne veux plus, souffle Kaori. Je ne veux plus voir ce sourire, plus jamais.  

- Hein ?  

- JE NE VEUX PLUS TE VOIR SOURIRE !! hurle-t-elle soudain. Arrête de sourire bêtement comme ça, idiot, crétin !  

Emeraude comprend facilement qui est l’idiot de service. Lui ressemble-t-elle à ce point pour faire chavirer ainsi le cœur de son amie ? La jeune fille soupire d’impuissance.  

- Ah, si tu étais un homme, ce serait tellement plus simple.  

- Quoi ?  

- Hahaha… Ne t’en fais pas, je me parle à moi-même.  

- Mais bien sûr que ce serait plus simple si j’étais un homme, se fâche la jeune femme. Je ne serai pas tombée enceinte d’un imbécile comme… Ah, mais cesse un peu de répéter que c’est un imbécile, Kaori. Tu sais bien que tu te mens !  

- Si ça peut te rassurer, je disais ça uniquement parce que je connais plus les problèmes de cœur d’un homme que d’une femme. Il faut avouer aussi qu’il n’y avait aucune femme à la légion.  

- Soulager le cœur des hommes, répète imperceptiblement Kaori. Tu sait accomplir ce miracle, toi ?  

- Il parait même que j’étais la meilleure, sourit Emeraude. Mais bon… Passons.  

La jeune femme ne comprend pas très bien. Pourquoi la jeune fille sourit alors que son regard s’enfouit derrière tant de mystère.  

- Et comment faisais-tu avec un homme ?  

- Si ça pouvait marcher sur toi, crois-moi, je serais passée à l’action bien plus tôt, répond simplement Emeraude en signalant le sujet clôt.  

- Dis-moi, comment l’as-tu compris ?  

- Oh, disons qu’une femme qui ne se nourrit plus depuis quelques jours que de boisons riches en calorie pour compenser son manque d’aliments consistants, ça ne court pas les rues. Et puis, vomir pour un rien…  

- Et…  

- Et tu sais parfaitement que je suis spécialiste pour trouver ce que l’on me cache, sourit mystérieusement la demoiselle.  

- …  

- Alors, en conclusion, je sais avec qui – du moins j’ose l’espérer –, je crois avoir jugé quand et où.  

- Et quand ?  

- Disons… la nuit du 1 au 2 novembre, après la super soirée qu’on avait tous passé en boite de nuit.  

Les larmes remontent doucement à la surface.  

Emeraude oblige son amie à la regarder droit dans les yeux. Elle ne peut pas lui demander de tout raconter, non ; c’est à Kaori de faire le premier pas. C’est comme ça.  

- Si je t’explique tout ce que ma mémoire complètement stone pourra te révéler, est-ce que tu pourras me laisser parler sans m’interrompre ? Est-ce que tu pourras n’ajouter aucun commentaire après ? Est-ce que tu pourras…  

- Juste t’écouter, oui. C’est ce que je ferais Kaori, je te le promets.  

 

« On était complètement bourré après cette soirée. On l’avait bien prévu d’ailleurs puisqu’on avait préféré ne pas prendre la voiture et revenir en taxi. Tout s’est passé normalement. Le chauffeur devait juste se demandé s’il avait déjà du ramener chez eux deux gars aussi arrangés que nous deux. On rigolait pour un rien, on était vraiment redevenu des gamins.  

Puis, on est arrivé devant la porte de l’appart’. On y est resté une bonne demi-heure à mon avis. Ni Ryô ni moi n’arrivions à mettre la clef dans cette fichue serrure. Pour finir, on s’y est mis ensemble, je ne sais plus trop comment, et la porte nous a enfin laissé entrer…  

Et c’est d’une simple dispute que tout a commencé…  

 

- Alala… t’es vraiment pas douée, Kao…  

- Et t’aurais pas réussi sans moi !  

- Ouais… Bon, j’prends la salle de bain.  

- Ah non, c’est à moi !  

- Et pis quoi encore ? Les dames d’abord !  

- Pffff… N’importe quoi ! Une femme aussi plate.  

- Alors pourquoi t’as pas arrêté de chasser tous les hommes qui voulaient danser avec moi ? demanda suavement Kaori dont les yeux étincelait… d’alcool ou de malice ?  

Pour toute réponse, Ryô haussa les épaules et capitula.  

- Ok. Tu vas prendre ta douche pendant que je nous prépare un bon pitit cocktail maison !  

- Tu trouves pas qu’on a assez bu ?  

- Bof. Un verre en plus ou en moins.  

- Ouais, t’as raison ! Au boulot mon gars ! La soirée n’est pas terminée, lança-t-elle avec une tape amicale à son partenaire.  

Tape qui l’étala à terre, mais elle n’y prêta pas attention et quitta maladroitement le salon pour se rendre dans les escaliers.  

Alors qu’elle s’apprêtait à pénétrer dans la salle de bain, son partenaire apparu derrière elle.  

- AHH ! Mais t’es fou ! J’t’ai dit que j’prenais une douche la première.  

- Ouais, mais moi j’aime pas celui-là.  

- Hein ?  

- J’aime pas ce pyjama. Si tu veux goûter à mon cocktail, tu dois mettre une belle robe de nuit, ok ?  

- Et qu’est-ce que ça peut encore faire ?  

- Ben, tu l’as dis toi-même, non ? La soirée n’est pas encore finie. J’ai de la musique !  

- OUAIS !  

Kaori sautait de joie (oulala, elle est loin là).  

 

Elle prit donc sa douche après avoir ordonné à son partenaire de fouiller dans son tiroir pour un pyjama qui lui conviendrait et de le déposer sur son lit.  

En arrivant dans sa chambre, uniquement protégée de sa serviette de bain et ses longs cheveux dégoulinant, elle vit la robe de nuit en satin que Ryô avait choisi. Elle remontait à loin cette nuisette. Eriko la lui avait offerte à son insu l’été dernier. Elle ne l’avait jamais mis qu’une seule fois, devant son miroir, et l’avait retiré aussitôt.  

Mais là, elle s’en fichait complètement, si c’est son partenaire qui la choisi, elle devait bien respecter sa parole. Elle se regarda dans la glace et s’admira presque dans cette petite robe en satin rouge sang et aux volants en dentelles noires. Très sexy, elle devait l’avouer.  

- Ryô ? Tu prends aussi une douche, j’espère ! Tu empestes !  

Ce dernier ne répondit pas, trop bouleversé par cette tenue si légère. En temps normal, il se serait maudit d’avoir osé l’imaginer dans une situation pareille, mais là il en fut bien satisfait.  

- Boh, je m’en fiche. Alors ? Tu le veux se cocktail ?  

- Et comment ! répondit-elle en lui arrachant le verre des mains et en l’avalant d’une traite.  

- Eh ! C’est pas comme ça qu’on peut apprécier toute la saveur de ce mélange aromatique !  

- C’était juste pour vérifier si t’avais rien foutu de dangereux dedans.  

- Comme quoi par exemple ?  

- Je te parie que t’as mis de l’aphrodisiaque la dedans !  

- N’importe quoi ! Je respire la forme moi, mam’zelle ! J’ai besoin de rien pour bander, moi, m’sieur !  

- Monsieur ! Non mais, t’as affaire à une femme à part entière, je te signale !  

- Bof… T’embrasses même pas bien.  

Là, il avait sacrément exagéré. Jamais aucune femme n’avait réussi à l’enchaîner pareillement avec un simple baiser innocent !  

Kaori revida un autre verre. Plus très logique avec elle-même, elle s’approcha langoureusement de son partenaire en se déhanchant comme tous bon mannequin sait s’exécuter. Elle était proche de lui, pour ne pas dire à porter de souffle. Le défiant droit dans les yeux, elle déposa ses lèvres sur celles de son partenaire et une pluie de baisers s’ensuivit.  

C’est là que tout bascula… ou plutôt que le rêve commença.  

 

Un simple baiser qui devient un plaisir. Un plaisir qui se transforme en désir. Un désir longtemps enfui au fond de son cœur. Ryô n’en peut plus, la limite qu’il a toujours tenté de reculer jusqu’au bout n’est malheureusement plus très loin. Ce simple baiser de sa partenaire… elle va faire sauté la barrière.  

Il doit résister, mais que vaut la volonté d’un homme lorsque le désir s’insinue dans chacune de ses micros particules ? Quelle est la force qu’il peut encore posséder quand la femme qu’il aime le torture tant ?  

Un baiser langoureux, si puissant de force, d’envie, d’âme, d’amour… Si plein de tout ce qui éveille en lui le désir d’en avoir plus… de comprendre plus.  

Après tout, qu’est-ce que l’amour ? Les gens se disent « je t’aime » tous les jours, sans arrêt, sans aucune raison précise. Si bien que ces trois mots merveilleux ont perdu tellement de leur sens. Alors, peut-être que ce soir, il pourra comprendre.  

Mais déjà, le souffle de sa partenaire se coupe, leurs langues doivent se séparer ainsi que leurs lèvres.  

Ignorant l’embarra immense qu’elle venait de créer en lui, Kaori, fière d’elle, le défiait du regard. Ce dernier semblait dire : « Alors ? Je n’embrasse pas si mal que ça, n’est-ce pas ? ».  

Et brisant le cœur de Ryô en mille morceaux, elle se retourna vers la stéréo, mit une musique au hasard et remplit à nouveau leur verre. Un slow commença, engendrant une danse l’un contre l’autre. Heureusement qu’il avait songé à fermer les rideaux.  

Un contre l’autre, le cocktail en main, ils dansaient calmement.  

Le monde extérieur stoppa sa course effrénée contre le temps, mais le cœur de Ryô lui battait comme jamais. Sa partenaire avait déposé sa tête sur son torse et l’enlaçait de ses deux bras si fragiles.  

- Embrasse-moi, réussit-il tout de même à dire.  

Kaori, surprise, leva des yeux étonnés vers lui. Puis elle lui sourit et s’exécuta avec tant de délicatesse et d’innocence.  

Tout se chamboula. Tant dans sa tête que dans celle de son partenaire. Tout deux laissèrent tomber leur verre.  

Ce baiser, Ryô ne le laisserait pas partir aussi rapidement que le précédent. Il ne lisserait même pas s’échapper la personne à qui appartenait ces lèvres pulpeuses. Il l’amena tout contre lui, encore plus près, mû par le désir de la garder contre lui éternellement. A son plus grand bonheur, Kaori ne fit aucun geste de reproche, que du contraire. Elle chercha sa main quelque part, et leurs doigts se mêlèrent les uns aux autres.  

Et puis, n’y tenant plus, il recula… il recula en la serrant toujours dans ses bras. Il recula lentement, pas après pas, jusqu’au sofa qui le fit basculer en arrière.  

Dans une position plus qu’embarrassante, les voilà en corps contre corps, l’un contre l’autre, l’un sur l’autre. Il ne reste plus qu’une seule gêne entre eux. Une seule qui pour Ryô se traduit par une chemisette sexy mais trop réelle. Réelle parce qu’elle est là, il ne peut rien contre ça. Mais cette nuisette empêche le contact direct, profond avec la peau satinée de sa partenaire. Alors, sans presque remuer, sa main libre glissa le long du dos de sa partenaire qui fut parcourue de merveilleux frissons. Et tout doucement, sa main remonta sous la robe, la retirant par la même occasion. Bientôt, Kaori se retrouvait pratiquement nue devant lui. Il ne lui restait plus que sa culotte pour cacher le peu de nudité qu’il lui restait à découvrir.  

La jeune femme mit fin à cette pluie de baisers, et regarda son partenaire, droit dans les yeux. Dans leur regard, brillait une lumière étrange, sans doute mélange d’alcool, de plaisir, d’amour, d’envie…  

- Tu es vulnérable, maintenant, s’amusa-t-il à lui dire.  

- Que tu crois.  

Alors, à son tour, Kaori retira un à un les vêtements de son partenaire. Mais contrairement au peu de travail que son partenaire avait eu avec elle, il lui fallu retirer la cravate, le chemisier, le pantalon et le slip. Ce qui n’était pas une mince affaire avec un homme de plus en plus impatient qui ne cessait d’éveiller l’excitation dans le cœur de la jeune femme. Pour finir, elle y parvint, non sans mal. Et là, lui, il était vulnérable, complètement nu, comme un ver.  

 

Adieu barrière stupide, adieu peur irraisonnée, adieu promesses à jamais oubliées.  

Laissez ces deux cœurs s’aimer, l’espace d’une soirée, le temps d’une nuit.  

Corps contre corps, sans plus rien pour les séparer, un homme et une femme s’embrassent, se caressent, se découvrent.  

Mais au milieu de ce brouillard de passion, de cette fumée d’amour, une seule chose frappa la jeune femme. Non pas la tendresse infinie que son partenaire pouvait développer dans ses bras, non pas la douleur qui apparut un peu quand ils atteignirent l’orgasme. Une seule chose lui resta en mémoire, une chose que plus jamais elle n’oubliera.  

Un sourire, tendre et sincère, qui ne s’adressa, ne s’adresse et ne s’adressera plus qu’à elle. Elle seule aura désormais la joie de le contempler. Car en une nuit, c’est un pas immense qui fut franchi. En si peu de temps, tout changera définitivement.  

Du moins l’avait-elle espérer… »  

 

Ainsi, Kaori avait soulagé toute la peine de son cœur. Emeraude avait tenu sa promesse, pas une seule fois elle ne l’a interrompue, elle n’a même jamais ouvert la bouche avec la folle envie de lui couper la parole.  

La seule chose qu’elle faisait, c’était serré un peu plus la main de la jeune femme quand les mots ne sortaient plus aussi facilement de sa bouche.  

- Mais dis-moi, ce que je ne comprends pas dans cette histoire, demande-t-elle finalement sur un ton doux et serein. Je ne vois absolument pas pourquoi ça te met dans un tel état.  

- C’est que…  

- Papa n’a absolument pas changé, merci, je l’avais remarqué. Non mais, quel abruti.  

- Non, ce n’est pas ça, c’est que…  

- ??  

- Il a tout oublié, souffle brusquement Kaori à nouveau prise par une crise de pleur. L’alcool et tout le reste, nous avions tout oublié. C’est moi qui, petit à petit, a compris que ce n’était pas seulement un rêve, que je n’étais plus… comme avant. Et puis, il y a deux semaines, si j’avais encore des doutes, j’étais fixée…  

- Tes règles ?  

- Oui. Oh, bien sûr au début, je n’y ai pas prêté attention. Mais une semaine plus tard, je commençais à avoir des nausées devant la nourriture.  

- Tu as été voir un médecin.  

Kaori répond négativement de la tête.  

- Et es-tu certaine qu’il ne se souvient de rien ?  

- Et bien… Quand je me suis réveillée, j’étais dans ma chambre. J’étais nue, mais dans ma chambre.  

- Je vois, et lui était retourné dans la sienne. Pourtant…  

Emeraude ne continue pas plus loin dans sa pensée. S’il l’avait fait sur le canapé du salon, alors… Il y a quelque chose qui cloche là…  

- Promets moi de ne pas lui en parler ! supplie soudain Kaori. Promets moi !  

- Je te le promets. Mais à une seule condition : que tu me jures que tu lui en parleras avant qu’il ne le découvre lui-même. C'est-à-dire très rapidement. Il est peut-être gaffeur, mais ce n’est qu’extérieur. Il fait attention à tout, et je suis presque persuadée qu’il a du remarquer ton changement…  

Ainsi, toutes deux se prêtèrent serment.  

- Bien, il serait peut-être temps de passer à l’action, déclare Emeraude en s’étirant.  

- Hein ?  

- Ben oui, il faut qu’on aille voir un médecin. Il faut quand même voir ce que tu as. Il te donneras de meilleurs médicaments que les miens. Ton problème n’est pas que tu ne digères pas, c’est que tu ne manges pas du tout. Alors, soldat, je ne vous laisse pas le choix. Vous me donner la main et ensemble nous allons voir un gynécologue.  

- A vos ordres, mon capitaine, fait Kaori avec le salut militaire.  

- Plus bas la main, dit Emeraude en la rajustant. Voilà, parfait. Même si tu es beaucoup trop mignonne pour être soldat.  

- Que dois-je dire pour toi, alors ?  

- Rien, tu me suis, un point c’est tout.  

Et bras dessus, bras dessous, les deux femmes partent vers la polyclinique de Tokyo.  

L’une est heureuse, car elle a tout révélé à la bonne personne.  

L’autre est partagée entre deux sentiments : le désir fou d’aller commettre un massacre paternel et celui d’enlacer avec tendresse so amie ou… l’envie indescriptible de s’en aller pleurer dans un coin.  

 

 


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