Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prose

 

Author: cecoola

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 18 chapters

Published: 25-11-03

Last update: 10-03-04

 

Comments: 57 reviews

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RomanceGeneral

 

Summary: Emeraude est rentrée au Japon, et les fêtes de fin d'années approchent. Une histoire où se développeront les sentiments de chacun.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un voeu pour Noël" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

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   Fanfiction :: Un voeu pour Noël

 

Chapter 11 :: Chapitre 11 : Celle qui guérit les cœurs.

Published: 10-01-04 - Last update: 10-01-04

Comments: Hello à tous. Je suis vraiment désolée de vous avoir laisser si longtemps sans MAJ. En fait, vous allez même peut-être être déçu d'avoir attendu pour ce chapitre. C'est un chapitre auquel je tiens vraiment, mais ce n'est pas tout à fait mon style, dirons-nous. Enfin, je voulais relever mon propre défi, et j'ai fait de mon mieux. J'espère quand même que ça vous plaira. Merci pour tous vos commentaires, j'essaie de faire de mon mieux pour ne pas vous décevoir. (Désolée pour Virgine, mais je crois que ce chapitre va être assez dur à comprendre dans son sens. Pour cela, il faudra attendre le prochain.. )Bonne lecture!

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18


 

Emeraude et Toya ont passé une journée dans leur garage. Leur moto prend forme, petit à petit. Il faut dire qu’ils ne sont pas vraiment stressés par le temps ; ils s’y sont pris longtemps à l’avance.  

La discussion principale qui s’est déroulée aujourd’hui portait comme thème douloureux la recherche d’un nom pour la moto et les couleurs qui seront utilisées. Point du vue style, aucun problème là-dessus : la moto sera colorée en blanc et illuminée par différents bleus nuancés. Le problème s’est plutôt pointé du côté du nom. Après tout, c’est très important aussi. Qui sait s’ils viendraient à gagner, il faudra que le véhicule porte un nom facile, mémorisable, pas trop classique sans être excentrique, et surtout en relation avec la forme de la moto.  

En fin de compte, entre deux coups de tête, les deux adolescents ont décidé de remettre cette question sur le fil un autre jour.  

Le soir, Toya a concocté un succulent souper tandis que son amie prenait sa douche. Après, ils ont décidé de prendre le dessert dehors. Peut-être iront-ils au cinéma, qui sait ?  

 

Dans les rues du centre de Shinjuku, Toya et Emeraude se baladent, main dans la main.  

- On va prendre le dessert ? propose le garçon.  

- Tiens, juste. Le cuisinier a oublié d’en faire un. Il va falloir le rappeler à l’ordre, sourit la jeune fille.  

- Pour se faire pardonner, il invite sa cavalière.  

Et avant qu’Emeraude ait pu dire quoique ce soit, il l’embrasse timidement. Il y a à peine quelques jours, ça l’aurait gêné de voir des jeunes qui se bécotent ainsi en pleine rue ; mais maintenant que son cœur bat pour une fille, il ne peut que les comprendre et les approuver.  

Assis dans leur petit café habituel, autre que le Cat’s Eye, Toya apprécie la saveur d’une crêpe accompagnée de glace vanille et de chocolat chaud. Emeraude, pour ne pas changer, à laisser ses goûts se mélanger dans un assortiment douteux : une crêpe au sucre accompagnée d’une boule de glace menthe et d’un sorbet citron, saupoudrée de sucre vanillé rose, arrosée de coulis à la banane et de trois fois rien de rhum, sans oublier bien entendu la crème fraîche et les pépites de chocolat. En clair, pour un même aliment de départ, son assiette est trois fois plus imposante que celle de son ami.  

- Et dire qu’il y a des femmes qui se privent de tant de délices pour perdre un ventre quasi-inexistant, soupire-t-elle en entamant avec entrain sa première bouchée.  

Toya la dévore du regard en rigolant. Pour sûr, la ligne svelte est le cadet des soucis d’Emeraude. Elle aurait tord d’ailleurs, avec l’allure de mannequin qui la caractérise.  

- Tiens, dit-il soudain alors qu’il finit son dernier morceau de crêpe tout ce qu’il y a de plus basique.  

- Quelque chose ne va pas ?  

- Ce n’est pas ton père là en bas, adossé contre le mur d’en face ?  

Emeraude tourne la tête et regarde dehors, de par la fenêtre de l’étage. En effet, Ryô se promène bel et bien dans les rues ce soir. La jeune fille fulmine en constatant que Kaori ne l’accompagne pas, mais l’étonnement remplace rapidement la colère.  

- Mais ? hurle-t-elle presque. Mais il est complètement ivre !  

- Je n’osais pas le penser.  

- Mais c’est pas vrai ! gronde la jeune fille. Je pensais qu’il avait mis fin à ces sales manies.  

- Hein ?  

- Comme tout bon homme de combat, il noie ses ennuis dans l’alcool, soupire-t-elle à voix basse. Je crois que je n’ai pas encore vu un seul soldat sobre lorsque ses ennuis le tracassent de trop. Et je suis bien placée pour le savoir.  

Ces dernières paroles raisonnent comme un tambour alors qu’elle sursaute sur son siège.  

- Quoi ?  

- Qu’est-ce que je viens de dire ?  

- Heu, tu n’as encore jamais vu un soldat sobre quand il a des ennuis.  

- Exact. Et à ton avis, quel pourrait être son plus gros problème en ce moment même ?  

- Heu…  

La petite lumière traverse son esprit aussi brutalement qu’il avait fait sursauter son amie.  

- Kaori, murmure-t-il.  

- Je pense bien, oui, confirme Emeraude. Je suis désolée, Toya. Mais je crois qu’il vaut mieux que j’aille lui parler.  

- Bien sûr.  

- Désolée pour notre soirée. Je te jure qu’il me le paiera dès qu’il aura les idées plus claires !  

- Il me semble que tu ne devrais pas aller le voir avec une telle pensée, mon ange. A mon avis, il a plus besoin de soutient que de réprimandes en ce moment. Et puis, ne t’en fais pas pour moi, il y aura d’autres sorties, n’est-ce pas ? Je t’inviterai une fois au ciné en échange, d’accord ?  

- Tu as un sens des affaires terrifiant, sourit la jeune fille.  

- Peut-être, mais je demande quand même un prix de consolation pour ce soir, d’accord ?  

Pas besoin de vous dire ce qu’ils firent avant de se séparer, je crois.  

 

La démarche de Ryô n’est plus très droite, pour ne pas dire appuyée sur le mur. Voilà plus de trois heures qu’il défile de bar en bar ; avant que l’un d’entre eux ne l’expulse, il a la chance d’avaler sept ou huit verres d’affilée.  

Ryô voit la rue bouger comme s’il était sur un bateau en pleine tempête, ça le fait rire.  

Essayant tant bien que mal d’inviter une jolie brune à venir boire un petit coup avec lui, ses tentatives sont de plus en plus vaine à mesure qu’il empeste de plus en plus l’alcool.  

- Escusez-moi, mam’zelle. J’crois qu’vou zêtes zeule, non ? Ca tombe bien ! Moi aussi. Hahaha… Alors, v’nez prendre un pitit verre avec moi, siouplait !  

Trois fois, il reçoit une gifle. A un autre moment, c’est un bon coup de pied dans l’entre jambe. Jusqu’au moment où le destin intervient miraculeusement.  

- Très bien, monsieur. Je suis d’accord, lui sourit une jolie fille aux cheveux noirs. En fait, je ne connais pas très bien cette ville, je ne sais donc pas où aller.  

Tout content par cette excellente nouvelle, le pervers entraîne la pauvre innocente dans le premier bar douteux qui lui tombe sous le nez.  

A l’intérieur, il fait presque noir. L’ambiance est des plus érotiques avec des hommes et des femmes s’embrassant, se caressant à chaque table, sur chaque sofa.  

Une hôtesse aux seins nus les accueille avec un grand sourire. Elle leur demande s’ils préfèrent une table ou un canapé. L’invitée de Ryô décide de s’installer dans l’un des grands fauteuils rouge sang en velours.  

La soirée s’annonce divinement bien pour le nettoyeur débauché.  

 

Evidemment, la jeune fille, loin d’être perdue, lui explique simplement qu’elle adore la compagnie des hommes mûrs, plutôt que ces jeunes garçons qui pensent plus à baiser qu’autre chose. La malheureuse, si seulement elle savait à quel point son partenaire d’un soir est resté très gamin sur ce point…  

- Qu’est-ce que vous buvez, monsieur ? Je vous invite.  

- Un bon whisky, il n’y a rien de mieux, répond-il sur un ton enjoué. Mais appelez-moi, Ryô, voyons. Et vous, quel est votre nom ?  

- Appelez-moi Aya, sourit la jeune fille.  

- Aya ?  

- Ca vous pause un problème, Ryô ?  

- Oh, non. Non non non non non… Pas du tout !  

- Tant mieux.  

La jeune fille interpelle une hôtesse et commande deux whiskys au prix le plus exorbitant possible.  

Pendant ce temps, le nettoyeur rumine seul dans son coin. Tant que ses idées restent plus ou moins claires dans sa tête, rien n’ira pas cette nuit. Il ne veut pas seulement oublier Kaori ce soir. Il veut simplement laisser sa vie de côté, juste quelques heures. Et voilà que la seule fille qu’il réussi à inviter porte le nom lointain d’un être qui forgea une partie de l’homme qu’il est aujourd’hui.  

Pourtant, il n’y a pas trop de problème. Cette fille est bien plus jeune que son épouse. Oui, c’est ce qu’il doit penser. C’est juste une coïncidence, point final.  

- Mais dites-moi, zêtes encore mineure, non ?  

- Ne vous en faites pas. Je suis assez grande pour savoir ce que je fais, répond-elle suavement. Et puis, vous n’avez aucune intention pédophile, n’est-ce pas ?  

- NON, assure Ryô sur un ton décidé.  

Derrière eux, un cri féminin en dit long sur le plaisir que doit éprouver la jeune personne dans les bras d’un homme.  

Aya semble se renfermer un peu à l’entende de cette plainte érotique.  

- Ne vous en faites pas, chuchote le beau Ryô séduisant. Vous et moi, on est pas comme ces adolescents en vadrouille, n’est-ce pas ?  

- Hum… Dommage en un sens.  

Ces mots raisonnent partout dans l’esprit embrouillé de Ryô. Elle… elle veut aller jusque là ! Non seulement il en a trouvé une qui ne lui a pas plaqué ses cinq doigts sur une de ses joues, mais en plus elle est prête à aller jusqu'au bout des choses.  

- Evidemment, Ryô. J’ose espérer que tu es plus doux que cet idiot derrière nous ? Heu… On peut se tutoyer ?  

- Je n’osais te le demander.  

- Voici vos verres, monsieur dame.  

Cette fois-ci, c’est un jeune serveur qui leur apporte leurs boissons sur un plateau. Il n’est pas mieux habillé que les hôtesses. Il aurait tord d’ailleurs, avec une peau bronzée et une torse musclé, il a de quoi faire fureur.  

- Merci, bien. Tenez.  

La jeune fille paye les alcools et caresse la joue de l’homme.  

Ce dernier rougit et s’en va.  

- Ben ? s’étonne Aya. J’pensais qu’ils étaient habitués à ce genre de geste, moi.  

- C’est étonnant, en effet. Mais tu es tellement belle que tu ferais rougir tous les hommes, je crois.  

- Sauf toi, apparemment. Et puis, comment sais-tu que je suis belle ? Ton regard est loin d’ici. Combien de verre as-tu déjà avalé ?  

- Boh. Une petite vingtaine, pas plus. Quoique, j’ai peut-être été jusqu’à trente.  

La jeune demoiselle éclate de rire.  

- Oh, dans ce cas, nous ne sommes plus à un verre près, n’est-ce pas ?  

Et saisissant chacun un verre, ils l’avalent tous deux d’une traite. Ce qui, malheureusement, acheva complètement le peu de conscience qui subsistait dans l’esprit d’un pauvre homme tracassé.  

 

Minuit approche seulement. Minuit arrive lentement. Minuit est déjà là.  

Ca fait maintenant plus de cinq heures que Ryô a lâchement abandonné sa partenaire dans leur appartement silencieux. Cinq heures, et pourtant… c’est comme si les paroles de cette charmante jeune femme avaient été enregistrées sur un disque rayé qui refuse de se taire.  

Mais qu’importe pour lui, elle est envolée Kaori. La seule chose qu’il perçoit encore à présent est la douceur de la peau satinée de cette jeune fille sur laquelle il est penché. Que de tendres baisers il peut échanger avec Aya, elle seule peut le comprendre en cet instant. Elle seule semble vouloir le comprendre d’ailleurs. Pourtant, ils se connaissent à peine.  

Falcon et Miki, Mick et Kazue, Eriko et parfois même Saeko ; que savent-ils vraiment de lui ? Rien, absolument rien. Alors pourquoi persistent-ils à le sermonner sans cesse ?  

Aya, elle, est très différente. Elle ne lui a posé que quelques questions, et dès qu’elle a vu qu’il n’avait pas le cœur à lui répondre, elle est tout de suite venue contre son cœur, là où la blessure refuse toujours de se cicatriser.  

- Aya, souffle-t-il entre deux caresses.  

Quelle charmante compagne il a trouvé cette nuit. Tant de douceurs et si peu de tracas, est-ce la réalité ou rêve-t-il ?  

- Chut, tais-toi, murmure-t-elle à son oreille.  

Peu importe si tout le monde peut les voir, après tout, ils ne sont pas les seuls. Bien au contraire, ils sont beaucoup plus sages que le reste du bar.  

Il a dévêtu Aya de son chemisier, enlevé son soutien-gorge. Mais que fait-il comparé à ces hommes qui font plier et hurler leur compagne d’une nuit ?  

Quel plaisir de pouvoir à nouveau caressé les seins nus d’une femme. Une poitrine fine et ferme à la fois, comme une gamine de seize qui découvre seulement l’amour au lit.  

 

Il est comme dans un rêve. Le revoilà dans les bras de son épouse, comme il y a quinze. Il est dans sa petite maison de campagne, marié à une femme extraordinaire. Il est seul avec Aya, son Aya, sa sœur… sa femme…  

- En es-tu vraiment sûr, Ryô ? demande Aya.  

- Quoi ?  

- Es-tu vraiment sûr d’être de retour dans les bras de ta femme ? Elle est morte, pas vrai ?  

Comment ? Que signifie cette phrase ?  

Ah, si seulement il n’avait pas un tel brouillard devant les yeux, il pourrait au moins fixer plus attentivement les yeux de cette femme. Elle semble s’éloigner de lui, et il ne peut rien tenter pour la retenir.  

La jeune fille se redresse et remet son chemisier en vitesse. Il l’entend vaguement commander deux cafés bien fort.  

 

Le temps s’écoule, imperturbable. Mais lui, il reste là, le regard dans le vide, le cœur battant encore inconsciemment, les pensées emmêlées et confuses.  

Grand dieu, mais jusqu’où est-il allé ce soir ? Jamais, non jamais depuis six ans il n’avait été aussi loin avec une autre femme que Kaori. Mais comment, diable, a-t-il fait pour s’oublier ainsi ?  

- Bois, ça te fera du bien je crois.  

Plus par habitude et par réflexe, Ryô saisit la tasse qu’on lui tend et la porte à ses lèvres. Il la vide d’une traite, s’en même s’en rendre compte.  

Les minutes continuent de passer nonchalamment, et une heure du matin raisonne déjà à l’horloge.  

L’esprit incroyablement moins trouble, il tente de ne pas regarder celle avec qui il a échangé tant de douceur. Mais à quoi cela le mènera-t-il ? Cette jeune inconnue ne semble pas vouloir s’en aller.  

- La lâcheté ne te conduira nulle part. Regarde-moi, papa.  

Papa ? A-t-il bien entendu ?  

- Emeraude ? souffle Ryô en se retournant malgré lui.  

Sa fille est là, vêtue d’un chemisier bleu marine au décolleté fort prononcé, cette même chemise qu’il a débouté avec tant de grâce il y a peu.  

Emeraude lui sourit.  

- Ca va mieux, n’est-ce pas ? J’ai versé dans ton café une petite préparation maison. Ca aide le corps à éliminer le taux d’alcool dans ton sang.  

- Mais enfin… tu… je… on ?  

- Ne t’en fais pas pour ça, j’ai l’habitude. Ca va mieux non ? répète-t-elle.  

- Que veux-tu dire ?  

- Je te demande simplement si tu as le cœur moins gros.  

- Ce n’est pas à cette question que je t’ordonne de répondre, s’emporte Ryô. Que sous-entends-tu par « j’ai l’habitude » ?  

- Pas de doute, ton esprit est moins embrouillé.  

- Ne détourne pas la conversation.  

- Mais je prends exemple sur mon cher père, je te signale, tranche Emeraude sur un ton cinglant.  

Ce ton ne s’harmonise absolument pas avec ce sublime sourire qui se veut chaleureux. Mais comment peut-elle encore plaisanter dans un moment pareil, après un tel… après ce qu’il vient de lui faire.  

La bataille est perdue d’avance, et il le sait. Il baisse la tête et la plonge entre ses deux mains moites.  

- Ecoute, je réponds à ta question si toi, tu réponds à la mienne. Ca te va ? l’encourage sa fille.  

Des marmonnements inaudibles parviennent à ses oreilles. Prenant ceux-ci pour un oui, elle fonce directement au cœur de la dispute.  

- Alors ? Tu as l’intention de recommencer la plus grosse erreur de ta vie ?  

- …  

- Tu es incorrigible, papa. Enfin… Est-ce que tu te sens mieux ?  

- Oui, ça va là, fait-il en posant sa main droite sur son cœur. Ton médicament est drôlement efficace.  

- Ho ho… je t’arrête directement. Ce médicament n’a servi qu’à te rendre tes idées claires. Ton cœur a été guéri par une autre méthode.  

- Et tu avais l’intention d’aller jusqu’où comme ça ? gronde à présent Ryô. Tu te rends compte que dans l’état que j’étais, j’aurais très bien pu… j’aurais peut-être été…  

- Non, tu n’aurais jamais été jusque là, rétorque calmement Emeraude. La vision d’un ange te serait apparu bien avant, il n’y aucun danger à avoir.  

- Que vient faire Aya dans l’histoire ?  

- Qui t’as dit que je parlais de maman ?  

Ryô soupire et enrage à la fois. Ce n’est pas possible d’être aussi dévergondée. Et si jamais elle attirait un autre homme que lui dans un bar, ainsi… Jusqu’où serait-elle capable d’aller pour on ne sait quoi ?  

Soudain, une parole lui revient brusquement en mémoire. Julian et Frédéric avait plaisanté à propos de… de quoi encore ?  

- Emeraude. Qu’entendaient Julian et Fred avec « confidence pour confidence » et « une fille a bien changé l’armée ».  

Imitant son père à la perfection, la jeune fille injurie ses deux compagnons d’armes à voix basse.  

- En tous cas, tu fais vite le rapprochement des choses, toi.  

- Tu vas répondre à ma question alors ?  

- Evidemment. Je crois que tu as le droit de comprendre un peu mieux qui est ta fille réellement, non ?  

- …  

- Une petite devinette. A ton avis ? Que se passe-t-il lorsqu’une centaine de loup se trouvent réunis autour d’une brebis que leur chef a interdit de manger ?  

- Quel rapport ?  

- Réfléchis, et réponds moi.  

- Je dirais que s’ils sont aussi nombreux, il y en aura toujours un pour manger la brebis quand le chef aura les yeux ailleurs.  

- Exact. Même type de question. Que se passe-t-il quand une jeune fille innocente du monde corporel atterrit au cœur de cinq cents soldats… disons… assez grands pour tout savoir à propos du plaisir sexuel ?  

- Tu veux dire que…  

- Je suis une fille, papa. Autant même te prévenir que j’étais la seule à la légion.  

- Attends. Tu es en train de me dire que tu as perdu ta virginité dans les bras d’un… mais tu n’as que 15 ans !!!  

- Non, je n’ai jamais dit que je n’étais plus pure de corps. J’ai simplement réconforté le cœur de quelques hommes, tout comme je l’ai fait ce soir avec toi.  

 

Tout semble aussi clair que l’eau de source à présent. Ryô aurait pu tout imaginer provenant de sa fille, de son enfant qu’il connaît si peu. Mais de là à aller songer qu’Emeraude pouvait être une femme de mauvaise fortune, ça, c’était impensable.  

Mais la jeune fille en question défend fâcheusement ses opinions. Ce n’est en aucun cas pour une quelconque fortune, et encore moins pour un quelconque plaisir, qu’elle avait laissé des hommes entrer dans son lit.  

Elle se rappelle souvent d’un visage triste, rongé de l’intérieur.  

Elle se souvient aussi de quelques éclats de rire qui raisonnaient trop faux chez le plus joyeux des soldats.  

Elle revoit encore un regard à la fois vide et empli de mélancolie.  

Elle n’oublie pas cette larme qui coula un jour sur une joue sèche. µ  

Elle écoute toujours cette histoire à vous déchirez le cœur.  

Elle n’efface pas le souvenir de cet homme puissant qui frôle de près la mort.  

Comment aurait-elle pu pensé à de telles choses futiles telles les relations charnelles entre un homme et une femme dans de pareils instants ? Les putes de services se trouvaient à quelques kilomètres plus loin du camp. Les idiots de soldats ayant besoin d’une petite aventure, c’était là qu’ils allaient se débaucher, pas dans son lit.  

 

Ryô et Emeraude sont dehors à présent. Bien que son esprit soit plus ou moins bien conscient, son équilibre n’est pas vraiment au top, et il maintient simplement l’épaule de sa fille pour marcher droit.  

- Où va-t-on maintenant ?  

- Je crois que tu ferais mieux de retourner dans ton appartement, papa. Ce n’est pas en le fuyant que les choses passeront.  

- Je sais, soupire Ryô. J’ai vraiment réagi comme le dernier des imbéciles.  

- Pas vraiment… murmure Emeraude.  

- Quoi ?  

- Non, rien.  

- Je ne pensais quand même m’en sortir à si bon prix avec toi, tente de plaisanter le nettoyeur.  

- Personnellement, si j’avais réagi sur un coup de tête, je te jure que tu serais encore attaché sur une voie de train et que tu me supplierais d’écouter tes mensonges grotesques pour cette lâcheté impardonnable. Mais je te l’ai déjà dit, papa : maintenant que je sais ce que tu ressens, j’ai plus de mal à te réprimander.  

Ryô ne sait trop s’il doit rire ou lui sourire simplement. Il opte pour la deuxième solution, ce qui semble être la bonne pour une fois.  

- De toutes façons, tu me parleras quand tu seras vraiment prêt, pas vrai ? insite-t-elle.  

- Bien sûr. Je te le promets.  

- Mais, s’il te plait papa. Ne la laisse pas toute seule ce soir.  

- Crois-tu que je suis vraiment en position de faire une telle chose, ronchonne Ryô.  

- Je suis sérieuse, papa. Je te parie tout ce que tu veux qu’il ne manque plus que quelques vêtements dans sa valise avant qu’elle ne quitte l’appartement… à jamais.  

- Oh, cesse un peu la dramatisation !  

- Je ne plaisante pas ! rétorque fermement la jeune fille. Papa, si tu rentres, tu l’empêcheras de partir ce soir. Si tu te diriges directement vers ta chambre sans lui dire quoique ce soit, demain ce sera un mot sur la table que tu découvriras à la place de ton habituel déjeuner !  

Le nettoyeur ne dissimule pas son inquiétude. Venant de sa fille, on ne sait pas trop si ces paroles sont vraies ou fausses.  

- Je déteste mentir, papa. C’est sans doute le plus gros défaut que mon grand-père n’ait jamais su éliminer.  

- Il me semble qu’il aurait commis une grave erreur en l’enlevant. Moi, je trouve que c’est une qualité remarquable. Tu ne dois la supprimer en aucun cas.  

Emeraude sert le bras de son père en signe d’affection.  

Un taxi s’arrête à sa gauche. La jeune fille aide l’alcoolique à entrer, paye le chauffeur pour la course.  

- N’oublie pas ce que je viens de te dire papa, lui rappelle-t-elle une dernière fois avant de fermer la porte. Ne prends pas cet événement à la légère, s’il te plait.  

 

Le taxi s’éloigne, un homme plus décidé que jamais à l’intérieur.  

Une décision rendue certes plus facile grâce aux boissons qu’il a ingurgité durant la nuit.  

Le dilemme est définitivement résolu. En rentrant, il fera de Kaori…  

 

 


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