Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prose

 

Author: cecoola

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 18 chapters

Published: 25-11-03

Last update: 10-03-04

 

Comments: 57 reviews

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RomanceGeneral

 

Summary: Emeraude est rentrée au Japon, et les fêtes de fin d'années approchent. Une histoire où se développeront les sentiments de chacun.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un voeu pour Noël" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How to put images in a fanfiction?

 

It’s simple. Just send the images to me and tell me where the images should be in the text. I’ll take care of the rest. Please log in to send me these images and use the email you gave me when you signed up.

 

 

   Fanfiction :: Un voeu pour Noël

 

Chapter 9 :: Chapitre 9 : Une drôle de plaisanterie

Published: 27-12-03 - Last update: 27-12-03

Comments: Et voilà une fête de passée. J'espère que vous avez reçu de bô cadô! Et voilà un chapitre qui, normalement, se dirigera dans une direction tout à fait opposée de ce que vous aviez imaginé. Après tout, je reste sur mon thème de départ : faire avancer les sentiments des personnages. J'espère que ça vous plaira, sinon, ben... je serais toute triste (snif snif). Laissez moi plein de reviews, please! Bonne lecture.

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18


 

- Toya ? Toya ?  

- Hum… ?  

Le garçon ouvre péniblement les yeux pour tout compte fait découvrir de la pénombre autour de lui.  

Mais que c’est-il passé ? Et que fait-il ici ?  

Il tente de s’en rappeler, mais une migraine comme il n’en a jamais eue auparavant lui lance dangereusement dans la tête.  

- Tu n’es pas blessé ?  

- Emeraude ?  

- Oui, c’est moi ? Est-ce que tu es blessé ? Tu as mal quelque part ?  

- Non, ça va. Mis à part ce mal de tête. Aouwh…  

- Je suis désolée. J’aurai du me douter qu’ils nous assommeraient…  

- Ils ?  

- Tu ne t’en souviens pas ? demande Emeraude apeurée.  

Des images défilent à présent devant ses yeux. Une folle poursuite qui s’est terminée dans une impasse. Des hommes en noir plus musclés que les champions de body-building et leur chef qui ne cessait de rire aux éclats.  

Emeraude qui s’est battu, une arme à la main…  

- Un Anaconda ?  

- Oui, souffle la jeune fille. C’est mon arme.  

- Mais comment se fait-il que tu possèdes une telle arme sur toi ? Ce n’est pas le genre de Magnum que l’on trouve sur tous les marchés tout de même.  

- Tu as l’air de t’y connaître…  

- Mon père, grommelle Toya. C’était un dingue des armes à feu, et il m’a légué cette passion je crois.  

- Tu sais, en Amérique, la vente des armes est plus libre qu’ici.  

- …  

- Je suis désolée, répète Emeraude. J’aurais tant voulu te le dire, mais…  

- C’est pas grave.  

- Hein ?  

- Tu ne m’as jamais menti, pas vrai ? sourit-il même si ça ne sert pas à grand-chose dans cette pénombre.  

- Non. Je ne t’ai jamais parlé de mon passé pour cette raison.  

- J’espère que tu vas m’en apprendre un peu plus à présent, alors.  

- Toya… Ce que je pourrais te révéler… Ce n’est pas… beau à raconter. Je ne suis pas la gentille petite fille que tu as toujours cru voir en moi. Je suis…  

- Ca, je le sais depuis déjà longtemps. Emeraude Saeba, immatriculée 59-866-DEJ-902, capitaine de la section « libertine » de la légion étrangère, chef de la troupe des renégats. Entrée à la légion à l’âge de 10 ans, montée au grade de capitaine à l’âge de 13 ans, libertine depuis toujours, récite le garçon d’une voix monocorde.  

- Hein ?  

- Moi non plus, je ne t’ai pas tout dit. En fait… je crois même que tu n’en sais pas plus sur moi, que moi sur toi.  

 

Ryô est sorti de la salle, oubliant même de prévenir qui que ce soit. Kaori s’est élancée à sa poursuite avant que son amie ait pu réagir. Malgré les appels de sa partenaire, le nettoyeur court de plus en plus vite dans les ruelles à la sortie du centre ville. Soudain, il s’arrête net et examine les moindres recoins du croisement où il se situe. C’est à cet endroit précis que tout a commencé, il en est persuadé. Mais par où Emeraude s’est-elle ensuite dirigée ?  

Derrière, Kaori arrive enfin à sa hauteur, haletant comme jamais.  

- Tu n’aurais pas du me suivre.  

- Je suis sûrement la seule à avoir compris ce que tu as dit dans ton cri de rage tout à l’heure, explique-t-elle. Je suis persuadée que tu as prononcé le nom de ta fille. Alors, que ça te plaise ou non, j’ai l’intention de m’impliquer intégralement dans cette affaire.  

Ryô esquisse un sourire.  

- Est-ce que tu sais où on arrive en se dirigeant par-là ? demande-t-il en pointant du doigts une petite ruelle à sa gauche.  

- Je crois qu’on débouche sur plusieurs impasses.  

- Et merde. Viens !  

Et City Hunter recommence sa folle course. Un point de côté qui la lance dangereusement, Kaori suit néanmoins son partenaire à bonne allure, n’oubliant pas de repérer les routes qu’ils emploient.  

En arrivant à la dernière impasse qu’il leur est possible d’atteindre, Ryô rase les environs au peigne fin.  

- On dirait… qu’il y a eu… de la bagarre ici, halète Kaori.  

- Oui. Mais pas tant que ça. Toya était sûrement impliqué là-dedans.  

- Quel rapport ?  

- Emeraude n’aura rien fait pour être certaine qu’il ne lui arrive rien. Bon sang !  

- Tu crois que… ose à peine la jeune femme en voyant des traces de sang sur le sol.  

- Non. Mais je n’aime pas la retrouver dans une telle situation, pas après la promesse que je lui ai faite.  

- La promesse.  

- Viens, rentrons à notre aise au café, je te raconterai en chemin.  

Et prenant sa coéquipière par le bras pour l’aider, il se met en route. Le temps risque d’être précieux à présent.  

 

Toya et Emeraude ont réussi à comprendre où ils se trouvaient. Enfermés dans un camion à destination inconnue, ils tentent de retrouver les derniers événements passés.  

Donc, ils ont couru à travers tant de rues qu’ils ne connaissaient même pas qu’ils ont fini par se retrouver bloqués dans une impasse. Déjà, la chance n’a pas été de leur côté. Ensuite, ils ont été encerclés par les hommes de l’Alliance déchue. Mais, ce qui étonna le plus le jeune homme fut certainement le regard froid et impassible de son amie. Elle s’est battue contre ces adversaires.  

En ce qui le concerne, le leader des mecs est venu lui causer quelques instants. Toya a tout entrepris pour ne pas prêter attention aux paroles de cet homme, et il a soudain senti comme une aiguille dans son cou. Après ça, tout s’est embrouillé.  

Quant à Emeraude, elle s’est bel et bien défendue contre les hommes, jusqu’à ce que le chef lui montre le corps assommé de son compagnon. Elle a eu le malheur de se déconcentrer quelques secondes, ce qui lui a valu un bon coup dans la nuque.  

- Tu parles d’une professionnelle, songe-t-elle. Je comprends mieux pourquoi un soldat doit rester loin de tous ces sentiments amoureux. Pourtant…  

- Emeraude ?  

- Hum ?  

- Non, rien. Je me demandais juste pourquoi tu restes aussi silencieuse.  

- Excuse-moi, je n’ai pas l’habitude de réfléchir tout haut.  

- Ah ? Dis, tu crois que… enfin, je pensais que tu allais entamer la conversation à propos de…  

Le garçon sent soudain un doigt se poser sur ses lèvres. A son oreille, Emeraude murmure le plus bas possible pour que ses paroles restent audibles : « Chut. Les murs ont des oreilles ».  

D’un hochement de tête, Toya promet de se taire jusqu’à nouvel ordre.  

Soudain, un bruit surgit du fond du camion et une odeur puante se répand dans le wagon.  

- Qu’est-ce que ?  

- Des gaz ! murmure Emeraude.  

- Ils veulent… ?  

- Juste nous endormir. Toya, prends ma main.  

Dans ses doigts, le jeune homme ressent la paume glacée de sa compagne. Elle passe son bras libre autour de son cou et l’attire tout contre elle. Ils sont à présent l’un contre l’autre, elle allongée sur le dos avec lui étendu sur elle. L’odeur du gaz parvient déjà à leur narine et assomme leur esprit.  

- Qu’est-ce que… tu fais ? demande-t-il dans un dernier souffle de lucidité.  

- Je ne les laisserai pas nous séparer, Toya. Fais moi confiance.  

L’esprit trop embrouillé pour lui répondre convenablement, ce dernier ressent seulement la main de son amie qui le serre encore plus, comme si elle avait peur qu’il s’envole.  

Ainsi, l’un contre l’autre, les deux adolescents, pris dans un étrange traquenard, s’endorment dans un sommeil sans rêve.  

 

Au Cat’s Eye, aucun bruit, aucun son ne parvient à rompre le silence pesant qui règne autour de la petite bande. Tous attendent un coup de fil qui ne devrait tarder.  

En effet, quelques secondes plus tard, le dring dring habituellement gai du téléphone raisonne.  

C’est Falcon qui décroche.  

- Mouais.  

- Bonjour, bienvenu au Cat’s Eye café. Que puis-je faire pour vous être utile ? se moque une petite voix de l’autre côté du fil.  

- Pourquoi me fatiguer si tu le fais toi-même ?  

- Haha, tu ne manques pas d’humour l’Eléphant.  

- Trêve de bavardage, qui es-tu ?  

- Si ça ne te dérange pas, ce serait plutôt à City Hunter que j’aimerais m’adresser.  

Passant la conversation sur l’interphone, Ryô prend la parole d’un air maussade.  

- Eh, j’ai dit que je voulais parler à City Hunter en personne, pas à toute sa bande d’imbécile.  

- Désolé, ironise à son tour le nettoyeur, mais c’est le seul moyen pour qu’on t’entende tous les deux.  

- Tous les deux ?  

- Moi et ma partenaire. Tu as bien dit vouloir parler à City Hunter, non ?  

- Heu… ouais, ce sont les ordres qui sont comme ça.  

- Ca, c’est ce qu’on appelle une victime du service, murmure Carl à l’oreille d’Abel.  

Ce dernier se contente de hocher la tête.  

- Bon, le message ? s’impatiente Ryô.  

- Ah ouais. Donc, on a enlevé Emeraude et son petit copain et ce sont nos prisonniers. Heu…  

- Dis moi, mon petit, où est-ce qu’on doit se rendre pour les récupérer ? demande le nettoyeur comme s’il s’adressait à un gamin.  

- Ah, oui, juste.  

- Mais c’est quoi cet imbécile ? s’étonne Fred.  

- Aucune idée, mais le pauvre… il a intérêt à se grouiller, baille Julian.  

- Voilà, vous devez nous remettre l’antidote mis au point par l’Ange serein.  

- Sinon, que se passera-t-il ? interroge une voix derrière le pauvre homme de main.  

- Emeraude, tu crois vraiment que c’est nécessaire de le liquider lui aussi ? interroge une petite voix apeurée.  

- Non, le pauvre est encore plus con que ses pieds. Aller file.  

L’homme censé impressionner City Hunter à l’autre bout du fil ne se laisse pas prier et court à toutes jambes.  

- Emeraude, qu’est-ce que ça signifie ? gronde Ryô.  

(NA : Résumé de la situation : Emeraude et Toya viennent de débarquer dans la salle de communication du repère où ils ont été « séquestrés ». Emeraude a, apparemment, réussi à les délivrer et ils se sont immédiatement dirigés vers cette salle pour entrer en contact avec la bande. Problème : Le pauvre Toya a assisté aux scènes traumatisante dans lesquels l’héroïne éliminait un à un tous les hommes de main dopés à la poussière d’Ange.)  

- Aucune idée, p’pa. Ce que je peux te dire, c’est que l’Alliance a bien régressé. Ils m’ont à peine fouillé, ce qui signifie que mis à part mon Anaconda qui a disparu, j’étais encore armée de tous mes explosifs.  

- Hein ? C’est quoi ce bordel ? s’étonne le latino.  

- Julian ? Que fais-tu au Japon ?  

- On est tous là, capitaine, explique sombrement le lieutenant.  

- Heu… Matt ? Tu es là à cause de l’Alliance ?  

- Sur ordre du général. Mais… je vois qu’on s’est inquiété pour rien.  

- Le général dis-tu ? Robin, grouille-toi de demander des infos, je les veux dans deux minutes, gronde Emeraude.  

- A tes ordres, capitaine.  

Le soldat sort son ordi portable de sa trousse et recommence ses incroyables manœuvres surprotégées.  

- Emeraude, ton Magnum est là.  

- Ah, merci Toya.  

- Où est-ce qu’on peut vous récupérer ?  

- Je crois que ta charmante inspectrice ne va pas tarder à te joindre à cause des étincelles qui m’ont quelque peu échappées. Raison pour laquelle on va se grouiller d’évacuer avant que les flics ne rappliquent. Je crois qu’on devrait pouvoir rentrer facilement. Je vous téléphone aussitôt rentré, d’acc.  

- Heu… Tu as bien dit « étincelles » ? s’étonne Toya.  

- Tu me fais un rapport, Toya ? soupire Ryô même s’il s’imagine très bien les faits réels.  

- Heu… Disons simplement que le bâtiment annexe a complètement sauté.  

- Merci, j’espère bien pour toi que Saeko ne va pas me faire tout payer !  

- Tu n’as rien à voir dans cette histoire, je te signale, p’pa. Et puis t’en fais pas, Robin nous filera un coup de main, pas vrai ?  

- Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi ? boude le pauvre soldat.  

- Bon, Robin. Les deux minutes sont écoulées, coupe le capitaine.  

- Heu… Le général vient de me renvoyer un mail. « MERRY CHRISTMAS ».  

- Et bien, on dirait bien que le général vous a fait prendre des vacances forcées.  

 

Emeraude et Toya sont partis en toute hâte avant que les premières voitures de police ne débarque. La jeune fille ne cache presque plus sa colère et fulmine toute seule, assise sur la dernière banquette du bus.  

Franchement, c’était une plaisanterie de mauvais goût. Elle qui avait craint cet instant depuis qu’ils avaient éliminé Black Spy, quelle n’a pas été sa surprise en découvrant l’amateurisme des gars dopés au PCP. En fait, c’est le nom de cette drogue qui laissait simplement croire qu’il s’agissait bien de l’ancienne Alliance. Seulement, en attendant, la voilà prise au piège. Elle qui avait tant espéré effacer cette vie passée, elle avait déjà prévenu son camarade, sans oublier que celui-ci aussi avait des comptes à lui rendre apparemment. Ah, mais quelle drôle de journée aujourd’hui ! Elle dévoile à Toya qu’elle garde un secret au plus profond d’elle-même et lui, il avoue qu’il en a un aussi. C’est plus qu’un retour à la case départ, ça.  

- Ca te dérange tant que ça ? ose demander Toya, coupant court à toutes ses réflexions.  

- Non, sans blague. Je revoyais déjà le cahot de la pègre se réinstaller, et voilà que je tombe nez à nez avec une bande d’imbéciles, incapables de gérer une situation d’amateur.  

- Je ne te parle pas de cette histoire, dit posément le jeune homme.  

- Hein ?  

- Tu ne crois pas que ce serait mieux de tout se dire, avant que le mensonge ne nous étouffe trop ? Moi, personnellement, j’en ai marre de te cacher la vérité, surtout que je sais plus ou moins qui tu es. Tandis que toi tu ignores encore tout de moi, et je trouve ça vraiment dommage.  

- Je crois que ce n’est pas uniquement avec mon nom que tu puisses me décrire à la perfection.  

- Je m’en doute. Et c’est pour ça que je veux tout savoir. Parce que… Je trouve qu’il est normal que… En fait je…  

Toya rougit comme jamais.  

- Eh, les p’tits gars ! crie le chauffeur de bus. C’est mon dernier arrêt ici. Je dois rentrer au bercail, moi.  

- Entendu, on descend.  

Toya remercie à la fois le chauffeur tout comme il le maudit sous une dizaine d’injures.  

Heureusement pour eux, l’appartement n’est plus qu’à quelques mètres.  

- Dire qu’il est déjà 18h30.  

- Quoi ? Déjà ? s’étonne Emeraude. On a du dormir longtemps, dis donc.  

- Faut croire.  

- Bon, on rentre directement ? J’ai besoin d’une bonne douche, moi. Et toi aussi à mon avis.  

- Je sens si mauvais que ça ?  

Détendre l’atmosphère, c’est habituellement dans les cordes d’Emeraude. Mais, de toutes façons, aujourd’hui, tout est chamboulé.  

 

Dans leur propre appartement, Ryô et Kaori attendent avec impatience le coup de fil de la jeune fille.  

Kaori tourne en rond dans la cuisine, préparant café, nettoyant pour la centième fois la cuisinière, cuisinant même quelques biscuits pour son partenaire. Et ça dure depuis seulement une petite heure.  

- Ca ne sert à rien de te tracasser ainsi, Kaori, s’amuse Ryô. J’ai la tête qui tourne à force de te suivre du regard.  

- Tu n’as qu’à regarder ailleurs, dans tes revues par exemple.  

Le nettoyeur ne cache pas ses rires. Son équipière doit vraiment être inquiète pour le conseiller de retourner à sa lecture favorite.  

- Je peux te poser une question, Kaori ?  

- Evidemment, dit-elle en retournant à sa cuisinière.  

- Ah, mais arrête ! Tu vois bien qu’elle est propre. Viens t’asseoir deux secondes.  

- Mais non, regarde, elle est encore sale !  

Il se lève de son canapé en soupirant bruyamment et se dirige dans la cuisine.  

- Bon, assieds toi quand même à table.  

- Attends, le café est prêt.  

- Kaori ! Il reste encore la moitié de l’eau à passer.  

- Ah… oui, tu as raison.  

- Mais pourquoi stresses-tu ainsi ? C’est ta fille ou la mienne ?  

Kaori tressaille et se retourne. Ryô ne comprend pas très bien pourquoi, mais elle lui adresse le type de regard qu’elle lui lance habituellement en même temps qu’une belle grosse massue.  

- Non, ce n’est pas ma fille. Mais c’est une personne avec qui je m’entends comme… comme… En fait, je ne sais même pas comment te décrire le lien qu’on a lié. Mais il y a certains sujets desquels je ne parle jamais avec Miki et que j’ose discuter avec Emeraude. Ce n’est pas à Miki que j’ai été raconté mon plus gros problème, mais à ta fille. C’est un peu… Une personne en qui j’ai entièrement confiance, un peu… comme mon frère, je crois.  

- Ton plus gros problème ?  

Oups. Dans sa colère, Kaori avait parlé si vite qu’elle n’avait pas vraiment pris la peine de réfléchir.  

- Des trucs de femmes qui ne te regardent pas, lui lance-t-elle finalement.  

Le téléphone sonne enfin. Ryô décroche en allumant la communication ouverte pour que sa partenaire puisse l’entendre elle aussi. (Il aimerait bien éviter une autre crise si c’est encore possible).  

- Salut, p’pa.  

- Ca va ?  

- Oui, on vient juste de rentrer. Toya est parti prendre sa douche pendant que je t’appelle.  

- T’as l’air crevée.  

- Oui et je sais pas vraiment pourquoi. Ce n’est pourtant pas une demi année qui va me faire perdre mes anciennes habitudes, non ?  

- C’est que c’est plutôt dans ta tête que t’en peux plus, alors.  

- Oui, je crois que tu as raison. Mais en attendant, je me retrouve dans de beaux draps à cause de cette fichue plaisanterie.  

- Des problèmes ?  

- Toya.  

- Je vois.  

- J’en peux plus de mentir, papa. Et quitte à devoir en subir les conséquences, ni lui ni moi n’avons encore le courage de vivre dans le silence.  

- Tu as l’intention de tout lui dire.  

- Oui, souffle Emeraude après quelques secondes de silence. Kaori ? Ca te dérange si on éteint les hauts-parleurs ?  

- Heu, non pas du tout. Maintenant que je sais que tu vas bien, ça va. A demain !  

- Oui, à demain.  

La jeune femme appuie elle-même sur le bouton de l’interphone et retourne dans sa cuisine. Après tout, ils ont le droit de rester entre père et fille un instant.  

- Alors ?  

- Toi, tu as allégé ton esprit, et avoue que tu te sens bien mieux depuis, non ?  

- Que veux-tu dire ?  

- Je t’ai tout révélé, papa, c’est vrai. Toute ma vie de soldat, tu la connais. Mais toi, tu peux me comprendre. Mes paroles tu les connais car tu les as pratiquement vécues comme moi. C’est un peu comme toi avec maman. Mais au fond de toi, ton cœur n’était pas lavé de toute cette tristesse, pas vrai ? Malgré l’histoire que tu avais partagée avec maman, il y avait toujours un poids qui restait là, inébranlable.  

- Hum…  

- Et, un jour, un coup du destin a voulu que Kaori soit au courrant d’une petite partie. C’est d’instinct qu’ensuite tu as continué à lui révéler toute l’histoire de ton passé. Et c’est en parlant avec cette personne que ton cœur aime tant que la tristesse et les remords de ces événements passés t’ont quitté. Je me trompe ?  

- Je crois que non, avoue Ryô. En y réfléchissant un peu… Tu as certainement raison.  

- Je suis comme toi, papa. J’ai besoin de raconter mes propres problèmes à quelqu’un de confiance, innocent de ce monde, devrai-je dire. A la personne… à la personne que j’aime. Et c’est Toya que mon cœur a choisi. J’y peux rien.  

- Bonne chance alors.  

- Hein ?  

- Je te souhaite bonne chance, et plus de bonheur que moi.  

- Arrête de te mentir. Avoue que rien que la voir, et ton cœur se remet à battre à vive allure.  

- Hahaha…  

- Enfuis-toi encore une fois. Mais réfléchis un peu aussi. Est-ce que ton cœur n’attend pas simplement que tu dises aussi la joie à la personne que tu aimes ? Tu lui as expliqué ta tristesse, pourquoi ne passerais-tu pas à la joie maintenant ? Au revoir, papa. A demain.  

- Au revoir, mon ange.  

 

Ryô a expliqué brièvement l’envie d’Emeraude et, contrairement à ce qu’il aurait pu imaginer, Kaori a sourit en lui disant tout simplement : « La vérité est parfois dure à dire, mais pourtant elle forge des liens plus forts que le mensonge. »  

 

Plus tard dans la soirée, Ryô, seul dans son lit et les yeux rivés vers son plafond uni, il repense aux dernières paroles de sa fille.  

« Tu lui as expliqué ta tristesse, pourquoi ne passerais-tu pas à la joie maintenant ? »  

 

 


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