Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prose

 

Author: cecoola

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 18 chapters

Published: 25-11-03

Last update: 10-03-04

 

Comments: 57 reviews

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RomanceGeneral

 

Summary: Emeraude est rentrée au Japon, et les fêtes de fin d'années approchent. Une histoire où se développeront les sentiments de chacun.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un voeu pour Noël" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What do the ratings mean?

 

- G: General Audience. All ages admitted. This signifies that the fanfiction rated contains nothing most parents will consider offensive for even their youngest children to see or hear. Nudity, sex scenes, and scenes of drug use are absent; violence is minimal; snippets of dialogue may go beyond polite conversation but do not ...

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   Fanfiction :: Un voeu pour Noël

 

Chapter 17 :: Chapitre 17 : La maladie d'amour

Published: 07-03-04 - Last update: 07-03-04

Comments: Hello tout le monde ! C'est vraiment fantastique de découvrir à quel point le monde de City Hunter peut être passionnant. Je n'en reviens pas qu'on arrive à un nombre de 80 histoires, toutes aussi fantastiques les unes que les autres. La mienne touche à sa fin, le prochain chapitre sera très certainement le dernier. Il ne me reste qu'à vous dire d'envoyer des reviews, c'est le moment ou jamais. A bientôt. Bonne lecture !

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18


 

Une fois ce tendre moment terminé, Kaori se détache à regret de ses lèvres envoûtantes. Elle rie autant qu’elle pleure. Ryô vient de l’embrasser et elle n’ose pas y croire. Bon, c’est vrai que ceci n’a rien d’extraordinaire en soi puisqu’ils ont déjà été beaucoup plus loin. Mais rien à l’extérieur n’avait jamais lassé croire que la relation de City Hunter avait changé en quoique ce soit. Et là, ce soir si fabuleux, il l’a embrassée devant toute la bande. La jeune femme regarde son bien aimé. Etrangement ce dernier maintient ce doux contact visuel et lui sourit. Il n’en est pas moins gêné et sa partenaire ressent parfaitement cette gêne dans l’éclat brillant de ses yeux sombres. Ca la fait rire timidement.  

Miki reste scotchée dans son fauteuil, la bouche légèrement entrouverte et les yeux exorbités. Ne sachant comment réagir, elle suit le conseil muet de Kazue qui tente de lui faire comprendre que le silence est une excellente solution.  

L’inspectrice n’en croit pas ses yeux non plus. Elle les cligne plusieurs fois comme pour chasser ses idées saugrenues de sa tête. Pourtant, malgré les quelques secondes qui se sont écoulées, son cerveau lui fait comprendre que c’est bien la réalité qu’elle voit. Ses réflexions en restent là car une main forte la tire soudainement par le bras et elle se retrouve sur les genoux de Robin.  

- Mais qu’est-ce que tu me fabriques encore, idiot ? demande-t-elle sans colère.  

- Mary Christmas, Honey, murmure tout simplement son compagnon.  

Boh, tant pis. Saeko l’a appris à ses dépens : Robin est encore plus tête brûlée qu’elle ; ce qui n’est pas peu dire. Et puis, les autres sont certainement braqués sur le couple Kaori>

Les pauvres mercenaires tout seuls et abandonnés à leur triste destin de solitude attendent patiemment que le romantisme du moment passe. Heureusement pour leur cœur un peu gros de chagrin, ils ont à portée de main une femme aussi débordante d’enthousiasme que d’affection. Alors, ils ont quand même droit à un petit baiser sur la joue en gage de consolation. Carol regarde en direction de son fils et découvre à regret que ses deux enfants sont beaucoup trop sages et pas encore assez mûres. Toya est assis dans un sofa d’une personne et entoure la taille d’Emeraude installée sur le bras du fauteuil. Rien de plus, pourtant on dirait qu’ils sont très heureux tous les deux. Mais alors que Toya tourne son regard à l’opposé de sa mère, la jeune fille dévisage rapidement Carol et lui tire la langue gaminement. La mère se met à rire après avoir répondu de la même façon à la grimace. (C’est qui la plus adulte des deux ???)  

- Elle est vraiment parfaite, songe-t-elle quelques instants plus tard. Et tout compte fait, ils ont bien raison. La vie les attend seulement. Qu’ils prennent leur temps.  

 

L’aiguille vient de dépasser minuit quart. Le champagne a déjà été resservi deux ou trois fois – parfois plus pour certains – et le temps des cadeaux est enfin arrivé. Pour bien s’accorder et ne pas se perdre au cœur d’une telle famille, la bande a décidé de distribuer les présents un à un, couple après couple. De toute façon, ils ont toute la nuit pour continuer à faire la fête. Autant en profiter pour apprécier pleinement ce moment.  

Le tour commence par Carol qui a absolument tenu à être la première « Mère Noël » de la soirée. Elle prétend qu’ainsi ses cadeaux ne pourront pas sembler ridicules par rapport aux autres puisqu’il n’y en a pas encore. Pour les femmes, il n’y a pas photos ; fidèle à sa réputation, Carol a dévalisé toute la parfumerie de ses bouteilles les plus précieuses. Et étrangement, le goût odorant ressort à chaque fois parfaitement sur la peau de la jeune femme qui est destinée à le porter. Tous sont d’accord avec Toya : sa mère a vraiment le nez fin. Pour les hommes, Carol s’est amusée à acheter dans tous les magasins des accessoires les plus divers ; allant des boutons de manchettes en diamants de 24 carras à l’appareil photo numérique dernier cri, les cadeaux sont très variés et chacun y retrouve son bonheur.  

Puis, vient le tour des mercenaires qui sont restés dans la plus pure des simplicité : fleurs pour les femmes, bouteilles de vin pour les hommes. Ils ont laissé l’originalité pour leur chère capitaine en lui offrant de l’encens comme elle les aime, c'est-à-dire n’importe quoi, du moment que c’est épicé et envoûtant…  

Saeko ne tarde pas à prendre son tour puisqu’elle est restée au même niveau que les militaires. Si ce n’est qu’elle est bien plus experte en vin et que c’est dans la haute qualité que ses achats se retrouvent.  

Kazue et Mick offrent toutes sortes de gadgets typiquement exotiques, rappelant leur vacance en amoureux. Le pauvre Falcon se trouve bien gêné quand il découvre que Mick a eu la charmante de lui acheter une chemise hawaïenne. L’américain se défend en soulignant qu’il n’était pas facile de vêtir un géant comme lui. Pour éviter toutes disputes, Miki s’empare de la chemise en signalant qu’elle est vraiment adorable. Ryô est plié en quatre en imaginant ce cher Eléphant dans sa chemise vacancière…  

Pour se venger, Falcon refuse catégoriquement que Miki donne à Ryô le cadeau qu’elle lui avait acheté. Si bien que c’est à quatre pattes que le nettoyeur doit quémander le pardon à « sa très chère (grande) altesse tant aimée et adorée par son fidèle (petit) serviteur ». Feignant de ne pas les connaître, Miki distribue néanmoins tous ses achats très utiles pour chacun.  

Emeraude et Toya ont quand même réussi a rehausser le niveau d’originalité. Et puis, n’oublions pas que cette chère capitaine a été élevée dans le but de découvrir les choses qu’on lui cache. Et puis, contrairement aux autres, elle connaît par cœur les six mercenaires qui se sont incrustés dans la bande récemment. Pourtant, ni un ni l’autre ne semble avoir de cadeau à offrir à son conjoint. Ils se sont sans doute déjà offert leur cadeau réciproquement. A moins qu’ils le fassent demain… En tout cas, l’échange s’arrête là et ni Emeraude ni Toya ne s’approche de son compagnon pour un cadeau plus intime.  

Quand le tour vient au dernier couple de distribuer… Ryô reste introuvable. (Bon, je vais être gentille…) Il a annoncé haut et fort qu’il n’en avait que pour une minute et qu’il allait chercher une nouvelle bouteille de champagne. Kaori distribue donc ses cadeaux à droite et à gauche. Quand elle s’approche d’Emeraude, elle rougit légèrement en annonçant qu’elle n’a pas réussi à trouver mieux. Mais la jeune fille est très heureuse de recevoir un magnifique stylo… Elle avait cassé le sien à force de s’énerver sur ses examens de fin d’année. (Tiens donc, serait-elle quand même stressée contrairement à ce qu’elle prétend ?)  

- Merci, ça me fait vraiment plaisir.  

- Et toi, merci beaucoup pour ce sac à main. Mais tu n’aurais pas du, il était vraiment très cher.  

- Tu avais complètement fondu devant la vitrine. Et puis, tu peux remercier Toya d’avoir mis dessus.  

- Oui, merci beaucoup Toya.  

- Je dois avouer que tu m’as bien gâté aussi Kaori.  

- Enfin, le plus dure reste à venir, soupire Kaori.  

- Tu n’as qu’à aller le rejoindre sur le balcon.  

- Mais ? Je pensais qu’il était parti chercher le champagne au bar.  

- Tu as vu un bar ici toi ?  

En effet, des dizaines de serveurs étaient mis à la dispositions pour que les invités n’aient pas à se déplacer. Donc, l’excuse de Ryô n’avait aucune raison en soi.  

- Aller, vas-y. Je crois que lui aussi est en train de méditer sur la façon de t’offrir son cadeau.  

- Quoi mais…  

- Ne lui en demande pas trop non plus, ma belle. Il t’a déjà embrassée devant tout le monde, je crois qu’il a bien dépassé le stade qu’il s’impose habituellement. Et puis, vous avez bien droit à un peu d’intimité aussi.  

- Merci, ma chérie. Tu es adorable.  

Emeraude regarde Kaori s’éloigner et soupire.  

- Question : c’est qui le père et c’est qui l’enfant chez toi ? sourit Toya.  

- Ca fait bien longtemps que j’ai cessé de me poser ce genre de question, tu sais. Mais, je ne suis pas l’adulte non plus. Il y a des jours où je me demande ce que je ferais si je n’avais pas de père pour me conseiller.  

- Tu t’interrogeais souvent comme ça avant ?  

- Oui… Et nous ? On va aussi sur un des balcons ? Emeraude engage une nouvelle conversation, comme à chaque fois qu’un thème ne lui plait pas.  

- Je… je préfèrerais, rougit Toya.  

- Moi aussi. On y va.  

- Vas-y d’abord, je te rejoins.  

Le jeune homme soupire. C’est bien les cadeaux, encore faut-il savoir les offrir. Surtout que la personne élue aujourd’hui n’est pas des moindre. Soudain, il sent une tape à son épaule et voit sa mère lui tendre un gros paquet. Elle lui lance un clin d’œil en signe d’encouragement et le pousse en avant pour qu’il aille rejoindre la magnifique jeune fille. Elle n’en a pas moins oublié de lui conseiller de ne pas tourner autour du pot des heures s’il ne voulait pas qu’il arrive malheur à l’intérieur du paquet.  

 

Ryô respire l’air froid de l’hiver. Ce n’est pas vraiment malin, il pourrait facilement se rendre malade avec un tel froid. Mais bon, ça rafraîchit pas mal ses idées. Quoiqu’il a beau réfléchir dans tout les sens, il en revient au même point : il a été victime de sa propre lâcheté une fois de plus. On dit que l’amour donne des ailes, et bien les siennes ne sont pas très solides vu qu’elles se brisent au moindre effort.  

- Ah ! Mais quelle idée j’ai eu aussi de l’embrassé devant tout le monde ! grogne-t-il.  

- Pourquoi ? Ca ne t’a pas plu ?  

Le nettoyeur se retourne avec surprise et voit sa charmante partenaire qui se rapproche de lui. Elle le regarde à peine et s’appuie sur le bord du balcon de marbre, à la façon garçonne.  

- Ca te manque à ce point les pantalons et les cheveux courts ? ironise-t-il.  

- J’ai beau avoir l’air plus féminine avec mes cheveux longs, à l’intérieur je reste un peu garçon manqué.  

- Pourtant tu restes très jolie, quoique tu fasses, murmure-t-il tout bas.  

- Tu m’embrasses encore une fois ?  

Le regard de Ryô se fait directement plus tendre et passionné. Il enlace chaleureusement sa partenaire dans ses bras puissants et baise amoureusement le cou de celle-ci. Soudain, il sent quelque chose enlacer son poignet. Etonné, il remarque là un bracelet qu’il ne portait pas il y a à peine une minute.  

- Joyeux Noël, Ryô. J’espère que ça te plait.  

L’homme soulève son poignet à hauteur de ses yeux et l’examine avec attention. C’est un bracelet très classique en or jaune, avec de grosses mailles et une plaque portant son nom au milieu. Etrange, il n’a jamais vu ce genre de bijou auparavant. Et puis, à quoi ça sert de mettre son nom ? Il sait quand même bien qu’il s’appelle Ryô. Sa partenaire aurait-elle peur qu’il devienne amnésique s’il reçoit un jour un coup de massue trop puissant ?  

- C’est une gourmette.  

- Une gourmette, répète Ryô plutôt impressionné.  

L’air gamin de son partenaire fait rire Kaori. Apparemment, ce n’est pas un fin connaisseur en matière de bijou.  

- Oui, une gourmette, explique-t-elle avec patience. C’est un simple bracelet en or ou en argent, avec une plaque sur laquelle il est noté ton nom et la date de ta naissance.  

- Quoi ?  

- Oui, retourne la plaquette… Là, tu vois, j’ai fait aussi inscrire le jour où nous fêtons ton anniversaire. Etant donné que tu n’as pas de date de naissance précise, j’ai préféré indiquer uniquement ce jour. Quoique j’aurais peut-être mieux fait de t’imposer une année, tu n’aurais plus pu prétendre que tu vas seulement sur ton vingtième anniversaire.  

Ryô rigole à cette petite feinte très vraie et retourne à la contemplation de son cadeau. En effet, au verso de la plaquette, derrière le nom de Ryô, il peut voir que le 26 mars est également gravé.  

Kaori prend doucement le poignet gauche, auquel elle a attaché la gourmette, et pose sa joue rose dessus.  

- Ainsi, toi aussi tu as une carte d’identité à présent, dit-t-elle tout bas. Même si ce n’est pas officiel, pour toi comme pour moi, tu existes, pas vrai ?  

Ryô reste muet durant un long moment. Kaori regarde les lumières de la ville bouger devant elle. Les rues sont très animées, beaucoup plus que d’habitude.  

- C’est à mon tour de t’offrir ton cadeau, je crois.  

C’est une Kaori toute rouge qui se retourne. Ryô prend un bon bol d’air avant de se jeter précipitamment à l’eau.  

- Je sais que ce n’est pas le bijou que l’on offre traditionnellement pour ce genre d’occasion, mais tiens, dit-il très très rapidement en montrant la coffret à bijou à sa partenaire.  

Celle-ci le prend en main et l’ouvre très lentement. Elle a le souffle coupé lorsqu’elle découvre un collier entièrement conçu de perles fines.  

- Mais… Ryô… C’est… Ca a du te coûter une fortune, non ?  

- J’avais prévu le coup depuis pas mal de temps, répond confusément son coéquipier. Je… Tu m’avais dit que tu rêvais d’un collier de perles… Ca te plait ?  

- Mais bien sûr, idiot ! crie Kaori en se jetant dans ses bras.  

La jeune femme pleure, pleure de joie. Pourtant, le plus dur reste à venir pour se cher Ryô.  

- Ecoute, Kaori… Ce, c’est très important pour moi… Et heu… J’aimerais que tu écoutes attentivement ce que je vais te dire.  

Un peu surprise, elle se détache du torse de son partenaire. Celui-ci souffle encore une fois et s’agenouille devant elle.  

- Mais… Ryô ? Mais qu’est-ce qui t’arrives ?  

- Kaori… Je… J’aimerais. Heu non… Je voudrais… si tu es d’accord bien sûr. Hum…  

- Ryô ? Quelque chose ne va pas ? Allez, viens on rentre. Tu vas tomber malade.  

- Ah, mais laisse-moi finir, rétorque-t-il avec colère. Je… J’aimerais que tu deviennes ma femme, Kaori. Je veux… Je veux qu’on se marie !  

Ca y est, il l’a dit. Il l’a ruminé durant toute la soirée cette fameuse question. Il s’était même entraîné à la formuler de mille et une façons différentes, et pour finir, c’est en cafouillant qu’il a réussi à la dire.  

Quant à Kaori, elle ne répond pas. Elle n’y croit absolument pas. Quel doux rêve merveilleux se produit à l’instant. Il est trop beau, il n’y a rien à faire. Ca ne peut pas être vrai !  

 

Emeraude soupire. C’est bien beau de donner des conseils à son père, mais ça ne fait pas très sérieux de ne pas les suivre soi-même. Ah, mais c’est de la faute de Ryô ! Après tout, cette lâcheté maladive, elle ne peut que la tenir de lui. Car oui, elle est lâche. Au moins autant que son père. La différence est qu’elle a sa fierté et que celle-ci la pousse toujours a marché de l’autre côté de cette barrière qu’elle s’impose. Mais en attendant, une fois qu’elle a surpassé sa lâcheté, elle s’embarque parfois dans des histoires pas croyables. Et aujourd’hui ? Dimanche 25 décembre, le soir le plus important de l’année. Il y en a eu pourtant des renouveaux dans sa vie cette année. Elle a abandonné son poste de capitaine à la légion étrangère, elle a combattu l’ennemi juré de son grand-père, a guéri celui-ci, et s’est enfuie en Californie de peur d’avoir à affronter son père qu’elle connaissait si peu. Cette fois-là, il n’y avait rien eu à faire, elle avait eu trop peur de ce qui pouvait ce passer en compagnie de cet homme à la fois si proche et si distant d’elle. Mais elle est revenue, elle a réussi à prendre son courage à deux mains. Elle ignore encore la vraie raison du « comment ai-je fais pour me décider ? » et ne la saura certainement jamais. Pourtant, elle est là. Histoire encore plus incroyable : elle s’est attachée à un garçon. Attachée, on pourrait même aller jusqu’à dire rendre l’existence de ce garçon indispensable à sa propre survie. Emeraude se rappelle des paroles qu’elle avait une fois entendu de la bouche de Ryô : « C’est étrange, tu sais, mais je n’arrive pas à imaginer ma vie sans Kaori. C’est un peu comme si elle était la bouteille d’oxygène indispensable à ma vie. » C’est très bien tout ça, mais peut-elle en dire autant pour Toya ? Leur relation est très différente des autres. Quand elle regarde tous les couples, ça s’embrasse, ça sort ensemble, ça voit le monde sous un jour si beau qu’on croirait vraiment qu’ils ont fumé un joint. Et ça touche n’importe qui, adultes et ados, personne n’est épargné de cet amour. Emeraude se rappelle vaguement d’une chanson française. Comment est-ce que ça allait encore ce refrain ? « Elle court, elle court la maladie d’amour, dans le cœur des enfants de 7 à 77 ans. » Oui, ça doit être des paroles dans ce goût-là. Le chanteur décrit l’amour comme une maladie. A-t-il raison ? Une maladie n’est jamais bonne en soi, mais tous les symptômes sont là. On attrape l’amour sans rien faire d’extraordinaire, il arrive toujours dans notre vie par ses seuls moyens. Et puis, durant la maladie, on est parfois complètement ailleurs, si loin du monde réel. Et quand on en guérit, il reste encore quelques séquelles, qui ne disparaissent parfois pas. Oui, c’est une maladie, une merveilleuse maladie, certes, mais une maladie quand même.  

Les pensées d’Emeraude l’emmènent très loin, bien plus loin que le problème de départ. Alala, c’est pas croyable de s’éloigner autant. Mais une chose est claire, pour l’instant, elle est contaminée par la maladie. L’enseignement qu’elle a reçu a fait d’elle une combattante qui élimine la maladie dès qu’elle survient, de peur que les conséquences ne deviennent trop graves. Oui, mais son enseignement ne sert à rien aujourd’hui car son cœur refuse catégoriquement d’envoyer valser son amour.  

Emeraude soupire une fois de plus. Elle comprend mieux pourquoi on parle de l’âge de l’inconscience en désignant l’enfance. Il y a à peine un an, elle ne se posait pas autant de questions. Bien au contraire, elle fonçait à tord et à travers tout…  

- Je comprends plus rien moi ! Tu me fais trop tourné la tête, IDIOT !  

- Qui donc ?  

Emeraude se retourne vers Toya qui vient seulement de la rejoindre sur l’un des balcons.  

- Personne, t’en fais pas pour ça. Bon, je vais te donner ton cadeau en premier, tiens, fait-elle en lui tendant un petit paquet.  

- Ha, heu merci.  

Toya dépose très délicatement la boite qu’il porte à bout de bras pour prendre timidement le présent offert. Il l’ouvre très lentement, ce qui fait rire Emeraude. Toya découvre une sorte d’agenda électronique qu’il n’avait encore jamais vu auparavant.  

- C’est un ordinateur portable un peu miniaturisé, explique la jeune fille pour éviter tout quiproquos.  

- Une œuvre de ton art ?  

La jeune fille lui répond en tendant la langue.  

- Tu m’avais bien dit que tu en aurais besoin pour noter tout ce qui concerne notre moto. Ca t’empêcherait sûrement de te paumer dans la paperasse.  

- Super ! Tu es géniale, mon ange.  

- Je suis vraiment contente que ça te plaise.  

- Bon, reste plus que le mien…  

- T’en fais pas pour ça. Je peux l’ouvrir ?  

- Vaudrait même mieux pour ce qu’il y a à l’intérieur.  

Ne comprenant pas vraiment les paroles du jeune garçon, elle suit simplement la consigne de ne pas secouer la boite. C’est donc avec délicatesse qu’elle retire le gros ruban rouge du paquet. Elle a à peine entrouvert le couvercle qu’on lui saute dessus.  

- Mais qu’est-ce… HEIN ???  

- Je te présente notre nouveau compagnon d’appartement. Enfin, je devrais plutôt dire une compagne.  

- UN LABRADOR ?  

- Oui, c’est bien ta race préférée, n’est-ce pas ? Et comme je ne savais pas qu’elle couleur tu préférais, j’ai pris celle-ci avec son pelage doré. Je dois avouer qu’elle m’a fait craqué dans son petit panier au magasin.  

Emeraude contemple la petite boule de poile qui s’est réfugiée à l’intérieur de ses bras pour se protéger du froid.  

- On ferait bien de rentrer pour qu’elle n’attrape pas froid, murmure-t-elle.  

- Je m’en doutais.  

- De quoi ?  

- Tu débordes de beaucoup d’amour, Emeraude. Le pire est que tu l’ignores. J’espère que ce cadeau te plait.  

- Evidemment ! Il y a simplement un petit problème.  

- Ne t’en fais pas, je me suis renseigné auprès de l’agence. Et comme l’appartement est à nous, tant qu’on ne perturbe pas la vie des voisins, on peut avoir autant d’animaux qu’on veut.  

- Ce n’est pas ça.  

- Ben, il est où le problème alors ?  

- Tu as dit que t’avais craqué devant elle, fait-elle avec un regard noir. Alors gare à toi, je ne tolèrerai pas de partager mon appartement avec une personne susceptible de me remplacer à la première place de ton cœur.  

Amoureusement, Toya enlace les épaules de son amie et embrasse sa joue. Avant de rentrer à l’intérieur, dans le bruit de la musique qui s’est remise en route, il n’a pas oublié de préciser que personne ne pourra jamais arrivé à la cheville d’une fille aussi merveilleuse qu’elle.  

 

A l’intérieur, le monde semble étrangement différent. Kaori pleure discrètement sur le divan, refusant de dire quoique ce soit à Miki ou à Kazue. Lorsque Emeraude s’approche de la bande, la jeune femme se jette littéralement dans ses bras. Emeraude a tout juste le temps de faire en sorte que Savane – ainsi a-t-elle décidé d’appeler sa précieuse boule de poiles – ne soit pas écrasée. Toya arrive à la rescousse et enlace le petit chiot. Ce petit chiot va sans doute perturber leur façon de vivre, mais il sent déjà que ça ne peut qu’être en bien.  

Emeraude attend que les sanglots de Kaori passe, mais apparemment, elle a encore le temps.  

- Et bien, encore heureux que je sais que ce sont des larmes de joie, plaisante-t-elle. Sinon, j’aurais déjà été giflé papa plusieurs centaines de fois à l’heure qu’il est. Allons, ma belle, c’est super !  

- Mais je sais que c’est super. Mais j’y crois pas.  

Emeraude détache un peu le visage de Kaori et pince fortement la joue de celle-ci. La pauvre Kaori réagit au quart de tour et Emeraude évite de justesse une puissante gifle.  

- Mais tu me fais mal, idiote !  

- Ca prouve que tu ne rêves pas. Alors ? Qu’as-tu répondu ?  

- Quelle question tu me poses là.  

- Je suis vraiment ravie. Bon, je vais aller voir papa. Je vais lui montrer mon cadeau de Noël.  

C’est à ce moment que les trois femmes repère le petit chien qu’Emeraude reprend dans ses mains. Bon, Ryô attendra encore quelques minutes car la jeune fille n’est pas encore prête à partir de la folie des trois femmes.  

 

 


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