Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: saoria

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 33 capitoli

Pubblicato: 01-05-07

Ultimo aggiornamento: 25-04-10

 

Commenti: 492 reviews

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General

 

Riassunto: Et si le passé de Kaori la rattrapait? Se confierait-elle à Ryo ou bien surmonterait-elle seule cette épreuve? De plus si une personne du passé de Kaori refaisait surface et l'aidait à surmonter cette épreuve,qu'elle serait la réaction de Ryo? Pour le savoir il va vous falloir me lire.

 

Disclaimer: Les personnages de "De l'un à l'autre" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: De l'un à l'autre

 

Capitolo 3 :: L'éveil à la peur

Pubblicato: 05-05-07 - Ultimo aggiornamento: 26-11-08

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33


 

De son côté Kaori arriva enfin à la boutique d’Eriko qui s’attelait déjà à la tâche.  

 

_Kaori tu tombes bien lui dit-elle en se jetant sur elle. Elle faillit d’ailleurs la faire tomber.  

 

_Calme-toi Eriko, qu’y a –t-il ?  

 

_Il faut faire un nouvel essayage des robes. A l’atelier de couture ils se sont trompés sur les mesures, les vêtements sont trop larges. C’est une catastrophe, nous avons pris du retard.  

 

_Et bien allons-y. Rassure-toi tout sera prés à temps. A nous deux nous parviendrons à bout de tout.  

 

_Tu es un ange Kaori. Tu travailles avec moi depuis deux semaines et tu sais déjà calmer toutes mes appréhensions. Comment j’ai fait sans toi jusqu’à présent?  

 

_Tu te serais tirer de ce mauvais pas toute seule comme tu le fais d’habitude.  

 

_Tu es pâle Kaori, est ce que ça va? Tu ne serais pas en train de couver quelque chose. Tu es mon mannequin vedette et ma commerciale, ce n’est vraiment pas le moment de tomber malade, j’ai trop besoin de toi.  

 

_Mais Eriko je vais bien lui dit celle-ci en ôtant sa main de son front.  

 

_Il n’y a pas de mais, tu vas rentrer et t’accorder une journée de repos. Les essayages peuvent attendre demain. Je t’en demande trop, tu es mon mannequin vedette et en plus tu te charges du côté marketing de la collection ainsi que des relations clientèles avec certains de mes associés.  

 

_Mais tu viens de dire que nous avions pris du retard, tu ne peux pas te permettre de perdre cette journée Eriko.  

 

_Je peux tout me permettre car je suis mon propre chef. Ne discute pas, on se voit demain.  

 

Celle-ci venait de la conduire à la porte de la boutique et avait refermé la porte derrière elle, la laissant seule en plein milieu de la rue. Prise de court Kaori resta inerte face à la porte quelques secondes avant de reprendre ses esprits. Finalement c’était mieux ainsi, elle ne se sentait pas d’attaque aujourd’hui. Elle n’avait qu’une hâte rentrez chez elle, retrouver un lieu où elle se sentait pleinement en sécurité. Elle se mit alors à marcher lentement et ses pas la conduirent au cimetière devant la tombe de son défunt frère. Sa conscience l’avait menée vers la seule personne qui pouvait calmer ses tourments et qui était capable d’atténuer ses angoisses. Là, face à ce grand portail, elle prit une profonde respiration puis poussa la porte. Le cimetière était vide, elle marche d’un pas lent jusqu’à la tombe de son frère et se retrouva face à tout ce qui constituait sa famille un bloc de marbre sur lequel était écrit en lettre d’or le nom de son frère. A bout de force ,elle se laissa glisser sur le sol et d’une main tremblante elle caressa ce nom du bout des doigts comme si elle l’avait eu en face d’elle et qu’elle lui caressait la joue. La pierre était froide, comme son cœur à cet instant précis, mais très vite il se réchauffa au contact de son frère. Une agréable sensation l’envahit, une douce chaleur rassurante et réconfortante l’enveloppa de toute part. Elle n’était plus seule, elle était avec lui. Les larmes inondèrent son regard alors qu’un doux sourire se dessina sur ses lèvres. Elle était heureuse de se trouver là malgré les circonstances.  

 

_Bonjour frangin, parvient-elle à prononcer au milieu de ces sanglots. Ca recommence, comment je vais faire sans toi à mes côtés? Je ne me sens pas capable de revivre ça, pas toute seule. Qu’est ce que je dois faire ? Si seulement tu étais avec moi, tout serait plus simple. Je ne suis pas de taille, je ne l’étais pas à l’époque et je le suis encore moins aujourd’hui. Je suis morte de peur rien qu’en repensant à tout cela, alors le revivre une nouvelle fois. Je n’y survivrai pas une deuxième fois. Si seulement tu pouvais me dire ce que je dois faire, ça fait beaucoup de si tout ça. En fait ,je sais ce que tu me dirais, tu me dirais que je connais déjà la réponse. Je suis là, avec mes états d’âmes à pleurer, mais tu sais que je ne peux me confier à personne d’autre. Même si tous m’écoutent je sais que vous resterez muets comme des tombes. Pardon pour ce jeu de mots, il est de mauvais goût. C’est étrange il n’y a que des morts qui m’entourent et paradoxalement je me sens en sécurité, certainement par ce que tu est là toi aussi.  

 

Une expression de tristesse illumina subitement son visage et son regard si doux aux souvenirs de son frère s’assombrit. Une larme coula le long de sa joue. Du bout des doigts elle la caressa afin de tarire cette source inépuisable. Une unique larme, une seule larme pour un être cher. Elle ne pouvait l’expliquer, elle se sentait attirée par cette stèle comme si son frère l’appelait. Il n’était pas présent physiquement enfin si, à six pieds sous terre, elle ressentait sa présence, il était avec elle dans son cœur. A la pensée de le savoir seul ensevelit par cette terre froide elle éprouva un immense vide en elle, un vide que personne ne pourrait combler pas même Ryo. Elle enlaça alors la pierre tombale et la pressa tout contre elle, comme elle aurait pressé son frère et se blottit tout contre elle. Ce contact lui apporta une certaine sérénité. Lentement elle relâcha son emprise puis se releva. Elle se mit à rire, un rire dicté par le stress et la nervosité accumulée au cours de la matinée.  

 

_Une vraie gamine dit-elle à haute voix. Merci Hide de m’avoir écoutée. Tu as un effet apaisant sur moi, même après toutes ces années. Elle déposa une fleur de lys sur la sépulture puis un doux baiser sur ses doigts qu’elle posa délicatement sur le nom de son frère comme une caresse. A bientôt frangin. Après un dernier regard elle marcha le long des allées d’un pas plus léger qu’à son arrivée. Les deux mains ramenées sur sa taille, elle quitta le cimetière par la sortie opposée par laquelle elle était arrivée.  

 

Après avoir quitté Mick, Ryo se rendit à l’appartement. Dés qu’il franchit le seuil de la porte il sut qu’elle n’était pas là, il ne ressentait pas sa présence. Lorsque Mick avait prononcé le nom de Hide, il s’était vraiment inquiété pour Kaori. Il n’y avait qu’une seule personne au monde capable d’avoir un effet dévastateur sur son ange et c’était son frère Elle perdait toute raison et toute lucidité lorsqu’il était question de lui. Au bout de quelques minutes ce silence lui devient insupportable, sans son ange cet appartement qui était devenu son refuge, sa véritable maison et une grande partie de sa vie redevenait quatre murs simples avec un toit sur sa tête pour l’abriter. Il ne revêtait plus le sens de foyer sans elle, car elle était l’âme et le cœur de cet endroit. Il monta à l’étage puis poussa la porte de sa chambre sans en franchir le seuil. Il ne se permettait qu’à de rares occasions de pénétrer dans cet antre qui était le refuge de sa douce. Une effluve de parfum à la vanille vient lui chatouiller les narines. Comme pour s’en imprégner il ferma les yeux et huma avec délicatesse le doux parfum qui embaumait toute la pièce. Celle-ci était à l’image de son ange, très bien rangée, simple et pleine de couleur, pleine de vie contrairement à la sienne qui mise à part le mobilier ne contenait aucun objet personnel, ni aucune photo. Il finit pas entrer et s’assit sur le lit tout en fixant le photo d' Hide avec Kaori. Elle y était si heureuse. Face à ces deux visages rayonnant de bonheur il esquissa un doux sourire. C’était ainsi qu’il aimait la voir pleine de vie et souriante. Il s’allongea sur son lit et sortit de sa veste son étui à cigarette. Il s’apprêta à en allumer une mais se ravisa aussitôt. Kaori aurait vite fait le lien entre l’odeur de tabac et lui et rien qu’à l’idée de le savoir dans sa chambre durant son absence lui vaudrait une terrible punition. A cette pensée il sourit de plus belle, puis se releva, gagna la porte et après un dernier regard il referma la porte derrière lui.  

 

_Il ne me reste plus qu’à aller à la boutique. Elle va se douter de quelque chose mais tant pis.  

 

Dix minutes plus tard il se retrouva devant la façade de la boutique d’Eriko. Le panneau sur la porte annonçait la fermeture du magasin. Cela ne l’arrêta pas, il poussa la porte puis poursuivit sa progression. Il n’y avait personne. Il fit quelques pas jusqu’à être au centre de celui-ci lorsque son attention fut attirée par des voix de femmes. Pensant y trouver sa chère et tendre Kaori il se rendit dans la remise et là qu'elle ne fut son bonheur de découvrir un dizaine de jeunes femmes pour la plupart en sous vêtements, et d’autres à moitié nues. Ne pouvant se contenir davantage face au spectacle de toutes ces beautés innocentes qui s’offraient à sa vue il lança un :  

 

_Bonjour les filles. Il avait sur le visage un air charmeur même ravageur qui très vite se décomposa au profit de celui de pervers. Il s’élança sur ses proies la bouche en cœur mais son plaisir fut de courte durée car dès l’instant où il manifesta sa présence la réponse ne se fit pas attendre. Les modèles se mirent toutes à hurler à pleins poumons et à lui envoyer tout ce qui leur passait sous la main.  

 

_Calmez-vous mesdemoiselles leur dit-il en faisant de petits sauts sur lui même afin de calmer son excitation. Il sentait son meilleur ami se manifestait. Avec toute cette cohue, il avait secrètement espéré y voir Kaori mais elle ne semblait pas être là. C’est alors qu’une massue sortie de nulle part vint s’écraser sur lui et le projeta hors de la remise. C’était sa Kaori, elle seule avait l’art et la manière de le surprendre et de le remettre ainsi en place. Il s’extirpa de celle-ci avec difficulté tournant le dos à la remise, il savait que la foudre de son ange allait s’abattre sur lui.  

 

_Kaori ce n’est pas du tout ce que tu crois je t’assure. Les apparences sont trompeuses et jouent contre moi. Je te cherchais alors je suis entré dans le remise espérant t’y trouver et je suis tombé sur toutes ces jeunes femmes.  

 

_Ne te fatigue pas Ryo, ce n’est pas Kaori. Elle le toisait du regard avec les mains sur les hanches lui signifiant qu’au moindre mouvement elle était prête à l’achever.  

 

_Bonjour Eriko, c’est un plaisir de te revoir.  

 

_Je veux bien te croire lui dit-elle avec un visage marqué par la colère. Alors comme ça on espionne mes mannequins?  

 

_Mais pas du tout.  

 

_Ce n’est pas une question Ryo mais une affirmation. Que fais-tu ici ? Tu t’es fait jeter par les filles que tu as tenté de draguer alors tu t’es dit que tu allais venir te rincer l’œil ici.  

 

_Pas du tout je suis venu inviter Kaori à déjeuner comme on ne se voit plus beaucoup depuis qu’elle travaille avec toi. Au fait où est-elle ?  

 

_Je lui ai dit de rentrer.  

 

_Pourquoi cela, sa voix traduit son inquiétude. Eriko s’en aperçut. Il se releva alors et redevient sérieux  

 

_Je l’ai trouvée fatiguée alors je lui ai donné sa journée pour qu’elle se repose.  

 

_Quand est-elle rentrée ?  

 

_Il y a bien trois heures.  

 

Ryo regarda sa montre il était 12H30. Elle aurait du être à l’appartement alors qu’il y était. Quelque chose n’allait pas. Sans montrer à Eriko son inquiétude il se rapprocha d’elle, puis passa son bras autour de sa taille. Il lui prit la main et la conduisit vers la sortie.  

 

_Tant pis pour elle alors, ça te dirais de déjeuner avec moi et ensuite on irait faire un tour dans un love hôtel?  

 

_Sors d’ici avant que je ne t’écrase de nouveau avec ma massue.  

 

_Tu ne sais pas ce que tu rates.  

 

Pour le énième fois de la journée il se retrouva sous une massue celle d’Eriko sur laquelle il y avait écrit « bas les pattes sale pervers ». Folle de rage, elle le reconduisit jusqu à la porte et le flanqua dehors. A l’extérieur Ryo sentait l’inquiétude le gagner, même Eriko avait remarqué que son ange n’allait pas bien. Que s’était-il passé pour que lui n’ait rien remarqué ? L’avait-il à ce point négligé durant ces deux semaines ? Pourtant il la suivait tous les matins lorsqu’elle se rendait à la boutique et tous les soirs lorsqu’elle regagnait leur appartement afin de s’assurer que personne ne s’en prenne à elle. Avec ce nouveau souffle de liberté avait-il fait moins attention à elle? Quelque chose avait du se passer mais quoi, et à quel moment, elle paraissait si heureuse depuis qu’elle collaborait avec Eriko. Un événement qui l’avait déstabilisé au point que tous avait remarqué son changement d’humeur et d’attitude tous sauf lui. Il sentit naître une colère en lui, mais une colère contre lui.  

 

Où pouvait-elle être ? Trois heures s ‘étaient écoulées depuis son départ de la boutique, et une quantité de choses pouvaient lui arriver en trois heures. Si elle n’était pas chez eux alors elle ne pouvait être qu’à deux endroits, le parc ou au cimetière. Mick l’avait entendu prononcé son nom, elle pensait donc à lui. Il choisit de se rendre en premier au cimetière mais elle n’était pas là, seule la fleur de lys qui reposait sur la tombe, laissait trace de sa présence en ces lieux. Ca ne pouvait être que Kaori.  

 

_Elle s’est confiée à toi vieux frère.  

 

Il quitta le cimetière avec un goût amer au fond de la gorge. Elle ne s’était confiée ni à Mick,  ni à Miki mais à son frère preuve que quelque chose la préoccupait. Les paroles de Miki lui revinrent en mémoire « à te désintéresser de Kaori comme tu le fais, tu vas finir par la perdre ». Etait-il possible qu’en l’espace de deux semaines ils se soient éloignés à ce point l’un de l’autre? C’est vrai qu’il avait profité de ces absences pour sortir tard le soir et fréquenter les cabarets ne rentrant qu’au petit matin. Hide la lui avait confiée, il était censé prendre soin d’elle et il n’avait rien vu de son état. A présent il se trouvait au parc, lui aussi était vide.  

 

_Où es-tu Kaori se dit-il à haute voix. J’espère que tu es chez nous ?  

 

En quittant le cimetière Kaori avait regagné immédiatement l’appartement. Elle n’aurait pu dire combien de temps elle était restée prostrée au prés de son frère, elle avait eu besoin de cette proximité. Cet instant de solitude volontaire lui avait fait le plus grand bien. Elle avait aimé sentir la douce caresse de l’air sur son visage baigné par les doux rayons du soleil de ce matin d’avril. Une fois chez elle, elle gagna directement la salle de bain où elle se fit couler un bain. Elle se dévêtit jetant ses vêtements à terre puis plongea dans la baignoire afin de se réchauffer. Elle avait froid malgré la chaleur de l’eau qui recouvrait tout son corps. Après une rapide toilette, elle sortit de la baignoire et enfila un peignoir avant de se rendre dans sa chambre où elle mit son pyjama. Sans prendre la peine de peigner ses cheveux elle se faufila dans son lit après avoir rajouter un duvet. Elle se saisit de le télécommande de la chaîne hi-fi puis la mit en marche. Calée au fond de son lit, en boule tournée vers la photo de Hide, elle se laissa gagner par la douce mélodie de « Blue air message ».  

 

Ni le bain chaud, ni le duvet supplémentaire ne semblaient parvenir à la réchauffer. Elle frissonna de tout son corps alors que la saison ne s’y prêtait pas. Elle savait qu’elle ne devait pas se laisser aller mais plus elle tentait de se raisonner et plus elle se sentait sombrer. Elle voulait temps oublier cette journée et ce maudit appel téléphonique mais c’était plus facile à dire qu’à faire. Elle se laissa alors bercer par cette musique qui parvient à capter toute son attention au point de faire taire ses tremblements et de la plonger dans un doux sommeil.  

 

En pénétrant dans l’appartement, rien ne laissait penser que Kaori était là, rien sauf la douce musique qui s’échappait de sa chambre, musique qu’il ne connaissait que trop bien pour l’avoir entendu trop souvent dans le passé suite à la mort de son ami. Il la perçut comme des pleurs, car chaque fois qu’elle l’écoutait c’était qu’elle se sentait seule et malheureuse. Pour lui cet air était synonyme de mélancolie et de profonde tristesse. Tel un chat il gravit les marches une à une et s’arrêta devant sa porte. Il se saisit de la poignée puis ouvrit lentement la porte. Dans l’entrebâillement il la vit camoufler sous un tas de couvertures, seule sa tête dépassait. Il s’approcha du lit et en fit le tour afin de voir son visage. Il s’accroupit devant elle et la fixa longuement. Ce n’était pas dans ses habitudes de dormir en plein milieu de la journée.  

 

_Qu’est ce que tu as Kaori, si seulement tu voulais bien me parler ?  

 

Voulant s’assurer qu’elle n’avait pas de fièvre il posa sa main sur son front. A ce geste elle trembla et émit un gémissement plaintif en appelant son frère. Constatant qu’elle n’avait pas de fièvre, il retira sa main et lui caressa la joue. Sa peau était douce et soyeuse, elle était délicatement enivrante et à cet instant précis il n’avait qu’une idée en tête, et qu’une envie la goûter. Sa bouche légèrement ouverte était un appel aux baisers. Il n’avait plus qu’une seule envie, plus qu’un seul désir la prendre dans ses bras pour lui faire découvrir et partager son amour. Il ne se sentait pas le droit de lui voler ce baiser, car c’était comme une trahison, il briserait la confiance qu’elle avait en lui. Il se pencha alors sur elle et déposa un délicat baiser sur son front, un baiser chaste et innocent plein de non dit.  

 

_Fais de beau rêve mon ange.  

 

Il sortit de la chambre et referma la porte derrière lui, elle avait besoin de repos. Il ne lui restait plus qu’à attendre qu’elle se réveille pour tenter de découvrir ce qui lui arrivait. Il saurait se faire patient et doux pour qu’elle se dévoile à lui, sans qu’elle se sente agressée. Les heures défilaient et elle ne semblait pas vouloir se réveiller. A de nombreuses reprises, il s’était rendu dans sa chambre afin de s'assurer qu’elle allait bien. Ce n’est que sur les coups de 22H00 que son sommeil commença à s’agiter. Après presque 8H00 de sommeil paisible et re-constructif elle fut happée par un terrible cauchemar qui lui fit pousser de terribles cris. Affolé, Ryo gravit les escaliers deux à deux et arme en main il pénétra dans la chambre après avoir presque défoncé la porte. C’est là qui la vit en prise avec ses démons. Elle ne cessait de s’agiter tout en appelant Hide. Elle ne cessait de répéter la même phrase «  la beauté corrompt les âmes, la beauté corrompt les âmes » presque comme une comptine. C’est alors qu’elle re réveilla, elle s’assit au milieu de son lit, tremblante et couverte de sueur. Elle n’avait pas remarqué la présence de Ryo. Il s’élança vers elle et la vit terrifiée. Il comprit sans qu’elle lui explique ce qui lui arrivait. Sa respiration était saccadée et difficile, et son teint d’une extrême pâleur. Elle tenta de reprendre son souffle, voyant qu’elle était encore sous le choc de son cauchemar, il posa sa main sur son épaule ce qui la fit vivement reculer au fond de son lit. Il put voir dans son regard qu’à cet instant elle avait eu peur de lui.  

 

_Calme-toi Kaori c’est moi.  

 

Elle le fixa du regard avant de s’adosser à la tête du lit. Il quitta la chambre et revient quelques secondes plus tard avec un verre d’eau entre les mains qu’il lui tendit.  

 

_Calme-toi ,ça va aller!  

 

Il avait dans son regard une grande douceur et une infinie tendresse mêlée à une terrible inquiétude. Il ne l’avait vue ainsi qu'une seule fois, après la mort de son frère. Face à son mutisme et à sa respiration bruyante, il l’attira à lui et il se mit à lui caresser les cheveux d’une main et de l’autre il la serra tout contre lui. Il pouvait sentir les battements affolés de son cœur tout contre le sien. Il aurait aimé en être la cause. Il ne pouvait rien faire pour elle, si ce n’est lui monter qu’il était présent pour elle, comme elle l’avait toujours été pour lui. Ce geste eut pour effet de la calmer. Il aurait voulu rester ainsi toute la nuit mais les tremblements de son ange le ramenèrent à la réalité l’obligeant à mettre un terme à cette douce étreinte.  

 

_Tu trembles Kaori s’exclama-t-il!  

 

_J’ai froid parvint-elle à prononcer du bout de ses lèvres tremblantes.  

 

_Je vais appeler doc ce n’est pas normal.  

 

_Non, ne me laisse pas. Sa voix était plus une supplication qu’une faveur.  

 

_Je vais juste en bas.  

 

_S’il te plaît, l’implora t elle.  

 

Jamais il ne l’avait vue aussi désarmée. Elle qui se voulait si forte ressemblait à un petit animal apeuré. Il savait qu’elle n’était pas le genre de femme à faire des caprices et à crier pour un simple cauchemar. Dans son cas la douleur était plus profonde vu sa réaction. Il prit place à côté d’elle, alors qu’elle se repositionna en boule. Sans réellement se blottir tout contre lui, elle se saisit de sa main afin de la sentir dans la sienne. Elle la serra fortement, c’était comme si elle avait craint de se perdre en la lâchant. Ryo se tourna vers la lampe de chevet afin de l’éteindre lorsqu’il fut stopper par Kaori.  

 

_N’éteins pas, s’il te plaît.  

 

Il la regarda et ce qu’il vit lui broya le cœur, il vit au fond de son regard de la peur, une peur redoutable et virulente. Il l’enveloppa d’un doux regard pour la rassurer et se repositionna à ses côtés sa main tremblante dans la sienne. Par ce simple contact ils se sentaient liés l’un à l’autre. Elle sentait son regard posé sur elle. Elle ne voulait pas qu’il la voit ainsi mais c’était plus fort qu’elle, elle ne voulait pas rester seule cette nuit. Elle ferma les yeux et focalisa son esprit sur les battements de son cœur qui avaient retrouvé un rythme régulier. Elle finit par s’endormir. Ryo l’observa longuement, elle paraissait si sereine et si fragile. Comme elle était belle dans cette semi-clarté. Il ne se lassait pas de cette vision. Elle était la première chose qu’il aimait voir le matin en se réveillant et la dernière qu’il aimait voir avant de se coucher. Il jugea qu’il était temps à présent qu’il la laisse se reposer tranquillement . Il ôta sa main de la sienne et là, elle recommença à s’agiter comme si elle avait perçu cette distance entre eux. Il ne suffit que de quelques secondes pour que son cauchemar devienne de plus en plus virulent. Elle s’agita violemment, très vite elle fut gagnée par des pleurs et se mit à psalmodier des paroles qui n’avaient aucun sens pour Ryo. Elle qui se débattait dans son cauchemar se recroquevilla subitement sur elle même ne laissant échapper que quelques gémissements tel un animal blessé et au bord de l’agonie.  

 

_Kaori réveille toi.  

 

Il venait de se saisir de sa main afin de renouer le contact, cela la calma légèrement. Elle se remit alors à gesticuler dans tous les sens ce qui obligea Ryo à s’allonger presque sur elle afin de la maintenir et de contenir ses coups. Il se décida à la réveiller. Il la releva par les épaules et le secoua légèrement afin de la faire sortir de sa torpeur. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, ce fut un regard emplit de larmes qui le dévisagea.  

 

_Tu as de nouveau fait un cauchemar. Sa voix était empreinte d’une inquiétude qu’elle ne lui connaissait pas. Elle le regarda d’une façon étrange comme si elle ne se souvenait pas de lui. Ryo ressentit une désagréable impression, une impression d’impuissance qui vous distance de l’être cher.  

 

_Kaori, tu es avec moi.  

 

Elle passa sa main sur ses joues et lui fit un signe de la tête.  

 

_Tu es trempée, tu devrais aller prendre une douche pendant ce temps je vais changer tes draps. Elle ne lui laissa pas le temps de lui ôter les couvertures que déjà elle avait quitté le lit.  

 

Seule dans le salle de bain elle fixa le miroir ou plutôt son reflet. Pour la première fois depuis longtemps elle se sentit faible, dépendante et vulnérable et elle ne voulait surtout pas qu’il la voit ainsi. Elle regagna la chambre 10mn plus tard. Ryo ne la quitta pas du regard. Sans lui jeter le moindre regard elle s’engouffra dans son lit et se recouvrit comme elle l’avait fait auparavant.  

 

_Tu veux en parler ?  

 

D’un signe de la tête elle lui fit comprendre qu’elle ne voulait pas. Ryo put remarquer ses tremblements ainsi que ceux de ses lèvres violettes. Malgré la douche rapide qu’elle avait pris ses yeux laissaient paraître derrière leur rougeur des traces de larmes qui avaient coulé.  

 

_Je vais rester avec toi jusqu’à ce que tu t’endormes.  

 

Il s’allongea à ses côtés puis passa son bras derrière son épaule afin de ramener sa tête tout contre son torse. Il aimait le sentir tout contre lui et c’était réciproque pour Kaori. Dans ses bras, il ressentit ses tremblements et sa grande fragilité, car même si elle était la femme qui était capable de lui asséner de terribles coups de massue de plusieurs tonnes sur la tête, elle restait d’une grande sensibilité et d’une grande fragilité. Kaori ne ferma pas l’œil de la nuit. Deux cauchemars dans la même nuit, c’était plus qu’elle ne pouvait en supporter même si son corps fatigué n’aspirait qu’à une chose s’endormir tout contre l’homme de sa vie, corps contre corps, et cœur contre cœur . Son esprit ne semblait pas vouloir lui redonner cette paix intérieure qui lui faisait défaut depuis ce fameux appel. 

 


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