Capitolo 20 :: La confrontation : le duel (2/2)

Pubblicato: 07-09-07 - Ultimo aggiornamento: 07-04-08

Commenti: Bonjour à tous et à toutes. Je suis rentrée de vacances, elles m'ont fait le plus grand bien. Voilà donc la seconde partie tellement attendues. J'espère qu'elle vous plaira donc n'hésitez pas à me donner votre opinion. Merci pour toutes vos reviews et bonne lecture. Bisous.

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Kaori déserta l'appartement deux jours entiers. C'était le temps qu'il lui avait fallu pour réfléchir et se reprendre. De son côté Ryo n'avait pas trop eu le temps d'y penser bien que les nuits il ne faisait que penser à elle. Après le départ de Reika, il avait reçu un appel de Saeko le priant de la rejoindre dans un hôtel de la ville. En temps normal son esprit aurait explosé en faisant la relation entre Saeko et l'hôtel mais là il n'était vraiment pas d'humeur. Oui il n'avait même pas profité de la perche qu'elle lui tendait pour passer à l'action et réclamer son du, la taquiner comme il savait si bien le faire.  

_Allô.  

_Ryo c'est Saeko, retrouve-moi au heart hotel. Notre tueur d'Osaka est de retour. Je t'y attends.  

A son arrivée, il put remarquer la horde de policier qui balisait les lieux du crime. Il se fraya un passage jusqu'à Saeko qui était en pleine discussion avec le directeur de l'hôtel. A sa vue elle s'excusa après de celui-ci et le rejoignit.  

_Tu as une mine affreuse. Kaori t'en ferait-elle voir de toutes les couleurs ou bien tu ne t'es pas encore remis du fait qu'elle sortait avec ce superbe mâle.  

_C'est pour me questionner sur ma vie privée que tu m'as fait venir. Le ton de Ryo était dur, il ne laissait pas place à la plaisanterie.  

_Oh, mais que tu es susceptible aujourd'hui.  

_Désolé, j'ai eu une dure journée, je t'écoute.  

_Tu veux en parler.  

_Non. Venons en à l'affaire et à ma présence ici.  

_Même rituel, même façon de procéder, même mise en scène donc même meurtrier. Personne n'a rien vu, les vidéos ne donnent rien, il n'y a pas d'empreinte, aucun cheveux, nous n'avons rien, pas le moindre indice.  

_On peut la voir.  

_Suis-moi.  

La jeune femme reposait sur le lit dans un combinaison de dentelle blanche. Ses mains reposaient sur sa poitrine, elle paraissait dormir. Tout autour d'elle des pétales des roses rouges l'encerclaient comme pour célébrer sa beauté. Elle était brune aux cheveux longs, devait avoir 25 ou 26 ans. Son teint clair faisait ressortir sa douceur du fait de ses lèvres rouges. Tout comme à Osaka, un poignard reposait à côté de sa tête et entre ses mains se trouvait une plume noire. Ryo avait l'impression de regarder une oeuvre, un tableau tellement tout était pensé, précis et coordonné. Rien ne brisait cette atmosphère de douceur hors mis ce corps inerte qui ne faisait que paraître, il ne ressentait plus, ne respirait plus, et surtout il ne vivait plus. Tout dans cette scène, du décor aux vêtements, de la position de la victime aux choix des couleurs, tout respirait la beauté ce qui contrastait terriblement avec la réalité morbide des faits.  

_C'est exactement la même mise en scène sauf que cette femme est brune fit remarquer Ryo.  

_Oui tout y est l'exacte réplique, les roses, le déshabillé blanc, le poignard, la plume ainsi que les marques sur le corps. Il l'a tué de la même façon, nous avons bien affaire au même tueur.  

_Un tueur en série.  

_Je le crains. J'ai reçu de nouveaux éléments sur la première victime. Elle a été violée et étranglée. Aucune trace de sperme ou d'ADN. Il a utilisé un préservatif mais c'est comme si il les lavait.  

_Il agit rapidement, deux victimes déjà en même pas un mois. Il doit être en train de chasser la troisième. Sur quel critère se base-t-il pour les choisir? Elles ne se ressemblent pas. Qu'as-tu appris sur le poignard et la plume?  

_Pas grand chose. C'est une plume de corbeau et le poignard on le trouve dans de nombreuses boutiques d'armes. C'est presque un article standard.  

_Et toute cette mise en scène que veut-elle dire, nous montrer? Il y a bien une raison pour qu'elle repose sur des pétales, les bougies, le maquillage parfait jusqu'à la mèche de cheveux qui ne dépasse pas.  

_On aurait affaire à un perfectionniste. Je vais aller fouiller dans les archives et essayer de faire le lien avec une vieille affaire qui sait?  

_De mon côté je vais aller fouiner à droite à gauche et voir mes indics. On se tient au courant.  

_Ryo tu es sûr que ça va? lui demanda t-elle d'un regard inquiet.  

_Pourquoi cette question?  

_En temps normal tu aurais marchandé tes services alors que là rien du tout, pas la moindre tentative.  

_J'ai d'autres priorités pour le moment mais tu ne perds rien pour attendre. Il lui tourna le dos et commença à sortir de la chambre lorsqu'elle l'interpella.  

_Ryo attrape. Elle lui envoya une enveloppe marron assez épaisse qu'il saisit au vol.  

_C'est quoi?  

_Des photos prisent à Osaka par nos services. Jettes-y un oeil, tu y verras peut-être quelque chose qui nous a échappé.  

_Entendu.  

Il mit l'enveloppe dans la poche intérieure de sa veste puis quitta l'hôtel. Il rendit visite à ses indics mais aucun ne fut en mesure de le renseigner. Après plus de trois heures passées à tenter de glaner des infos il rentra à l'appartement bredouille. En apercevant l'immeuble aux briques rouges, il ressentit comme un malaise en se remémorant l'affrontement entre Reika et Kaori. D'un pas lourd il entra dans cet antre de repos, il ne ressentit pas la présence de sa partenaire alors il se laissa tomber sur la canapé. Il regarda sa montre, il était 17HOO, elle ne devrait pas tarder à sortir du boulot. Ils allaient devoir parler mais que lui dire, par où commencer. Lui laisserait-elle seulement le temps d'en placer une? Il croisa les bras sur son torse, et attendit son retour. A 18H00 quelqu'un frappa à la porte, cela ne pouvait être son ange elle ne frappait jamais. Il s'agissait de Mick.  

_Tu as l'air déçu de me voir lui dit celui-ci.  

_Je m'attendais à voir Kaori  

_Elle ne rentrera pas ce soir, c'est pour cela que je suis là. Je l'ai accompagné chez Eriko.  

_Elle ne veut pas me voir n'est ce pas. Elle est en colère et elle me déteste.  

_Je dirais plutôt qu'elle est anéantie et elle ne sait plus où elle en est.  

_Que t'a-t-elle dit?  

_Elle a besoin de temps. Tu l'as blessée Ryo.  

_Quand rentre-t-elle?  

_Lorsqu'elle se sentira prête.  

_Tu penses qu'elle va me pardonner?  

_Tu rêves Ryo, après ce que tu lui as fait, n'en demande tout de même pas trop. Si vous parvenez à avoir une discussion sans qu'elle ne te tue soit heureux et considère cela comme une victoire. Je dois te dire tout de même une chose. Son regard a changé, elle n'a plus cette étincelle, cette lueur au fond du regard, cette lueur d'innocence qui ne brillait que pour toi. Elle est habitée par la colère et par un sentiment de vide.Ca m'a fait peur l'espace d'un instant de la voir ainsi. Laisse le temps faire son oeuvre et ne la brusque pas. Lorsqu'elle aura tous les éléments en mains, elle y verra plus clair et alors elle t'en voudra moins. Elle s'est ouverte à toi avec la même confiance absolue qu'elle avait en son frère et tu l'as trahi. C'est ainsi qu'elle le ressent, mais sa simplicité, et la pureté de son jugement feront qu'elle parviendra à en faire abstraction. Comment ça s'est passé avec Reika?  

_Comment veux-tu que ça se passe. J'ai mis les points sur les i de manière définitive. Je ne peux pas être plus clair. Je lui ai dit de ne plus mettre les pieds ici et de se tenir éloignée de Kaori.  

_Tu ne crois tout de même pas...La fin de sa phrase resta en suspens.  

_Je n'en sais rien mais si elle a bravé mes interdits juste pour lui faire du mal et satisfaire sa petite personne jusqu'où est-elle capable d'aller?  

_Je t'avais dit de tout lui dire Ryo tu n'en serais peut-être pas la maintenant.  

_Tu crois toujours que l'amour aurait pu me sauver?  

_Oui j'en suis certain, c'est ce qui t'a déjà sauvé et c'est ce qui te sauvera de cette situation. C'est quoi cette enveloppe. Il prit entre ses mains l'enveloppe qui trônait sur la table basse du salon.  

_Des photos que Saeko m'a remis. Je l'aide sur une affaire de meurtre.  

_Celle d'Osaka.  

_Oui et il y a eu une deuxième victime ce matin. Ce serait un tueur en série.  

Mick décacheta l'enveloppe et en sortit les photos. Il commença à les regarder une par une.  

_C'est l'hôtel où vous êtes descendus.  

_Oui  

_ Sacré veinard, elle ne s'est pas moquée de toi Saeko. Pourquoi te les a -t-elle donné?  

_Elle espère que mon oeil aguerri verra quelque chose qui lui a échappé.  

_Je vois et tu es censé remarquer quoi.  

_Je n'en sais rien je ne les ai pas encore regardés.  

C'est alors que Mick se leva. Son visage venait de changer subitement d'expression. Son regard fixait une photo qu'il tenait fermement entre ses mains. Il ne semblait pas pouvoir détacher son regard de celle-ci, ni pouvoir faire un pas tellement il était sous le choc de sa découverte.  

_Ryo parvient-il à dire sans ôter son regard de la photo.  

_Quoi.  

_Tu devrais jeter un coup d'oeil la dessus. Il releva enfin la tête et lui tendit la photo sans le quitter du regard. Ryo ne comprenait pas ce qui se passait mais le changement d'attitude de son ami l'intrigua. Il prit la photo et le regarda fixement cherchant ce qui avait à ce point troublé son ami.  

_Que dois-je voir?  

C'est alors que son visage se figea à son tour tout comme le reste de son corps. Il n'arrivait pas à en croire ses yeux, sa Kaori était sur cette photo. Mais comment, quand et pourquoi? Tel un automate, il releva la tête et croisa le regard plein d'interrogation de Mick.  

_Elle est allée à Osaka, elle est allée te voir fit Mick d'une voix décontenancé.  

_Mais je ne l'ai pas vu. Le visage de Ryo était complètement décomposé et par la stupeur de cette découverte et par la peur de découvrir de nouvelles révélations. Il craignait le pire et il n'avait pas tord. L'espace de quelques seconde Ryo fut complètement absent. Son cerveau avait du mal à analyser la situation.  

_Quand ces photos ont été prises? lui demanda Mick qui face à son air léthargique se mit presque à le secouer.  

_Le jour du rendez-vous avec les trafiquants de drogue lui répondit celui-ci en se dégageant. Ryo eut subitement besoin d'air et d'espace.  

_Tu es sûr insista Mick qui ne voulait absolument rien laisser de côté. Il le valait mieux pour son ami s'ils désiraient une fois pour toute avoir le fin mot de toute cette histoire.  

_Certain, avec Reika nous avons posé pour le photographe que tu vois là. Il lui tendit la photo.  

_Pourquoi n'a -t-elle pas manifesté sa présence? A moins que....  

_Elle nous a vu fit Ryo en se laissant tomber tel un poids mort su le canapé, c'est la seule explication possible.  

_Ca explique bien des choses. Son calme face à Reika, elle a eu tout le temps de le digérer, et le fait qu'elle n'ait pas été surprise. Plus on avance dans cette histoire et plus tu t'engouffres mon pauvre Ryo, je dirais même que tu t'enlises. Elle sait depuis le début et elle a tout gardé pour elle faisant comme si de rien était. Cela en dit long sur sa force de caractère. Elle nous joue la comédie depuis ce jour. Je comprends mieux à présent...  

Là, Mick se tut et tourna le dos à son ami afin de faire le point sur la situation du fait des nouveaux éléments qu'il avait en mains. Son air songeur interpella Ryo.  

_Que comprends-tu mieux à présent? Il venait de piquer la curiosité de son ami et au point où Ryo en était il était prés à tout entendre.  

_Je ne te l'ai pas dit mais Kaori est tombée malade à son retour. Je ne voulais pas t'inquiéter. Elle est restée alitée deux jours suite à son voyage d'affaire. C'est là qu'elle a du faire un crochet par Osaka. On pensait qu'elle avait attrapé un virus.  

_Tu n'as pas pensé que cette information pouvait m'intéresser.  

_Je te l'ai dit je ne voulais pas t'inquiéter. De plus nous étions tous là pour veiller sur elle. Elle ne voulait qu'on te le dise et je comprends mieux à présent pourquoi cette insistance. Que comptes-tu faire?  

_Attendre qu'elle rentre, je n'ai plus que cela à faire. Il était résigné et abattu.  

_Mick ne dis rien aux autres.  

_Ils finiront par le découvrir. Miki se doute déjà de quelque chose, elle va cuisiner Kaori jusqu'à avoir le fin mot de cette histoire. Si tu as besoin de moi n'hésite pas.  

Mick quitta l'appartement laissant derrière lui un Ryo au bord du désespoir. Il éprouvait une réelle peine pour lui car même s'il le cachait il souffrait de cette situation ainsi que du fait d'avoir fait du mal à son ange. Il se leva et prit la direction du bar, où il sortit une bouteille de whisky et se mit à boire au goulot. Il passe cette nuit seul avec pour seule compagne cette bouteille qui parait à chacun de ses doutes. Plus il buvait et plus il se sentait mal. Il avait ressenti la compassion de son ami et cette sympathie qu'il lui avait témoigné semblait enfoncer davantage son malheur dans son esprit. Si kaori avait été malade s'était de sa faute, il en était le seul coupable. Elle s'était retrouvée seule, trahie, abandonnée et désespérée. Le regard qu'elle lui avait adressé avant de partir lui montrait qu'elle avait changé. Elle avait eu plusieurs jours pour lutter contre ce désespoir qui lui étreignait le coeur, et son insouciance semblait avoir fait place à la résignation, une résignation pleine d'amertume qui lui avait permis de supporter l'insupportable. Fou de rage, de ne pas souffrir plus qu'il ne l'avait fait souffrir il jeta sa bouteille violemment contre le mur qui se fracassa à son contact .  

_Pardon mon ange.  

Il se leva en titubant et gagna l'étage. Arrivée à la porte de la chambre de Kaori, du pied il l'ouvrit et après un regard circulaire y entra. Il se laissa tomber sur le lit où il s'endormit bercé par l'empreinte de son parfum.  

Kaori regagna l'appartement deux jours plus tard. Elle était bien décidée à l'affronter mais une fois devant la porte sa mais tremblante hésita à se saisir de la poignée puis à franchir le seuil. Après une profonde respiration, elle entra et referma la porte derrière elle. L'appartement semblait vide. Les bouts de verres sur le sol reflétaient l'état de colère de son partenaire. Elle monta dans sa chambre, s'assit sur le lit et prit entre ses mains le cadre de son frère qu'elle caressa tendrement. Ryo qui était dans sa chambre l'avait entendu rentrer. Il quitta son lit et pieds nus se rendit dans sa chambre. Sur le seuil de la porte il l'observa quelques secondes. Elle était magnifique avec ces cheveux longs ramenés en arrière. Elle portait un petit ensemble noir et rose qui laissait entrevoir le galbe parfait de ses longues jambes fuselées. Avec sa présence dans cette pièce, tout venait de prendre une autre dimension, c'était comme si de part sa présence elle donnait vie à tous les objets à toute la chambre.  

_Bonjour Kaori. Sa voix la fit sursauter. Elle se croyait seule. Tu es rentrée.  

_Je te signale que j'habite ici lui dit-elle d'un ton indifférent. Elle reposa le cadre sur le chevet et sans bouger du lit lui fit face.Tu veux quelque chose?  

_Oui te parler.  

_A quel sujet?  

_Tu le sais très bien. De ce qui s'est passé ici il y a deux jours.  

_Je t'arrête. Tout ce qui devait être dit a été dit Ryo. Le reste, ça reste du domaine de ta vie privée. Tu n'as aucun compte à me rendre. Sa voix était empreinte d'une indifférence qui le glaça.  

_Si  

_Non, on est partenaire de travail, pas dans la vie alors chacun à le droit à son intimité.  

_J'y tiens Kaori j'en ai besoin.  

_Pourquoi pour soulager ta conscience pourtant je te le répète tu n'as rien fait de mal?  

_Vraiment, ce n'est pourtant pas l'impression que tu m'a donné et que j'ai. J'ai couché avec Reika c'est vrai..... Elle s'était levée de son lit pour lui tourner le dos et se diriger vers sa fenêtre elle n'avait vraiment aucune envie de l'entendre lui compter ses exploits sexuels avec cette femme mais Ryo fut plus rapide qu'elle. Il s'interposa devant elle et continua comme ci de rien était à parler. Il savait que s'il ne le faisait pas maintenant s'il ne jouait pas carte sur table maintenant avec elle et bien il ne le ferait jamais. C'était l'occasion à saisir et il n'avait pas l'intention de la laisser passer. Mais cela s'est fait sous l'emprise de drogue et ce n'est arrivé qu'une fois, et ce n'était pas intentionnel. Durant cette affaire il me fallait une partenaire, Seako voulait que je te le demande mais tu étais si heureuse avec ton nouveau travail, tu étais si excitée jamais je ne t'avais vu ainsi. Pour la première fois depuis notre partenariat tu vivais une vie normale, celle d'une jeune femme de ton âge. J'ai donc préféré te laisser à cette vie normale plutôt que de t'entraîner dans cette histoire. Saeko a alors pensé à Reika. J'étais contre au début mais je n'ai plus eu le choix, il me fallait une partenaire. Les commanditaires attendaient un couple. Saeko menant l'affaire de l'arrière je n'avais plus que cette solution. Durant un dîner les types que l'on devait rencontrer nous ont versé de la drogue dans nos verres. Nous avons regagne notre chambre et ça s'est fait.  

_Pourquoi devrais-je te croire toi qui saute sur tout ce qui porte une jupe? Toi l'homme qui est venu à bout de tout un harème, toi qui veut tirer un coup avec toutes les femmes du Japon hormis-moi toi l'étalon de Shinjuku. Ta réputation parle pour toi Ryo. Ryo voyait qu'elle le chargeait plus qu'elle n'aurait du uniquement pour lui faire prendre conscience que de son point de vue à elle son attitude était légitime.  

_Je sais que mon attitude en générale parle contre moi, mais c'est pourtant la stricte vérité.  

_Pourquoi tu me dis tout cela?  

Elle était résignée Ryo le vit et le ressentit mais il devait tout faire pour la faire réagir, pour faire disparaître cet lassitude de son regard et la ramener vers lui.  

_Pour que tu comprennes que Reika n'est rien pour moi, elle ne m'intéresse pas. Si je n'avais pas été drogué, cela ne serait jamais arrivé, je ne l'aurais jamais touché.  

_Pourtant tu l'as fait, et elle ne semble pas prête à te lâcher.  

_Je me fous de Reika et de ce qu'elle veut. Moi je sais que ce n'est pas elle que je veux. Tu nous as vu à Osaka n'est ce pas. Pourquoi ne pas m'avoir dit que tu venais?  

Il avait fait les quelques pas qui la séparaient d'elle et lui tendit la photo. Elle la prit à deux mains et la fixa, elle ne pouvait nier. Elle s'assit sur le bord du lit.  

_Je voulais te faire une surprise et c'est moi qui l'aie reçue. J'ai pu te voir en oeuvre, toi le grand étalon de Shinjuku en pleine action et dans toute ta splendeur, et quelles performances lui dit-elle d'une voix pleine d'ironie mais elle se moquait surtout d'elle car sur l'instant elle s'était sentie misérable et c'est ce même sentiment qui l'envahit à cet instant.  

_Tu ne veux pas dire que.... fit-il horrifié.  

_Et si j'étais aux premières loges l'espace de quelques secondes juste avant que la nausée ne me prenne et j'avoue que ta réputation n'est plus à faire et elle n'est pas volée du moins pour ce que j'en ai vu. Pense pour la prochaine fois à fermer la porte de ta suite à clé de préférence.  

Ryo était en train de vivre un véritable cauchemar éveillé. Elle l'avait vu comment cela était-il possible? C'est là qu'il repensa à la porte ouverte et la clé sur la serrure. Il se maudit intérieurement en réalisant la peine qu'elle avait du ressentir en les voyant ainsi tous les deux et cela jamais elle ne lui pardonnerait. Elle devait bien se douter qu'il assouvissait ses envies durant ces virées nocturens mais de là à la mettre devant le fait accompli allait rendre la réconciliation difficile voir impossible Il était là devant elle, immobile incapable de faire le moindre geste ni de prononcer la moindre parole.  

_On dirait que tu as perdu ta langue c'est bien la première fois. Oui c'est rare que je parvienne à te faire fermer ton clapet lui dit-elle en laissant échapper un rire amer et plein d'ironie et sarcastique.  

_Kaori je.... mais il se tut il ne termina pas sa phrase que pourrait-il lui dire d'ailleurs les dés étaient jetés et rien ne pourrait calmer le jeux.  

_Oui dis moi, tu quoi....fit-elle en colère. Tu es désolé. Pour ce que cela change. Sur toutes les femmes que compte le Japon il a fallu que tu jettes ton dévolu sur Reika. La voir se pavaner devant moi comme si de rien était et en plus elle vient me narguer jusque chez moi. Là l'humiliation est totale. Elle a tout eu et moi du vent non des insultes, des pleurs et de la souffrance. Elle te plaît donc réellement.  

_Ne dis pas n'importe quoi.  

_Vu ce que tu lui as fait elle ne te laisse pas indifférent, ou plutôt elle ne te laissait pas indifférent, mais c'est vrai que tu te lasses vite des femmes sauf de moi, mais moi c'est différent je ne suis pas une femme à tes yeux et je te sers plus de femme de ménage. Elle est grande, belle, féminine et douée dans tout ce qu'elle fait contrairement à moi. D'un certain point de vue je comprends ton choix il est difficile de rivaliser contre une telle beauté et j'y ai renoncé. Cette petite virée à Osaka m'aura au moins permis d'ouvrir les yeux sur ma vie et sur ce que tu es Ryo. Un homme sans coeur qui ne se soucie pas des sentiments des femmes qui partagent sa vie. Tu connais mes sentiments à ton égard et pourtant cela ne t'a pas arrêté pour t'envoyer en l'air avec Reika qui comble du malheur pour toi éprouve les mêmes sentiments que moi à ton égard et elle s'est vue remballée à son tour. Peut-être faut-il pour avoir ton attention ne serait ce même que quelques heures faire parti de ces femmes d'une nuit qui parviennent à obtenir de toi ce qu'en 6 ans je n'ai jamais eu, rien pas même une ébauche, une esquisse.  

Horrifié par les paroles qu'elle était en train de prononcer, il l'a pris par les épaules et la secoua violemment.  

_Je t'interdis de dire de telles choses tu m'entends.  

Il avait vraiment l'air en colère. Comment pouvait-elle penser une seule seconde qu'il voudrait qu'elle soit comme toutes ces femmes d'une nuit qu'il avait côtoyé uniquement pour se soulager et pour rien d'autre oubliant dés la porte de leur chambre franchie leur nom. Non c'était impossible il ne pouvait pas l'avoir brisé au point où elle espérait leur ressembler juste pour qu'il lui accorde de l'attention, et des caresses. Ses sentiments n'avaient pas pu changer aussi vite.  

_Ne me dis pas que je viens de heurter ta sensibilité lui dit-elle en riant et en le défiant du regard. Son regard avait cette lueur qu'il n'avait que trop vu dans le regard de certain de ses adversaire et celle lueur c'était celle de la folie. Oui c'est comme si la folie l'avait gagné, jamais il ne l'avait vu ainsi. Tu vois c'est bien ce que je disais moi je n'ai droit qu'à la colère, il n'y a que dans ces instants que tu me vois. Pourtant je suis une femme comme les autres moi aussi j'ai besoin d'attention, de douceur, de caresses et d'amour. Si je ne m'étais pas attachée de la sorte ma vie aurait certainement été moins douloureuse et plus douce car c'est tout ce que j'ai connu avec toi Ryo, de la souffrance et de la douleur volontairement et involontairement, consciemment et inconsciemment. On ne change pas la nature d'un homme quel-qu'elle soit finalement. On a beau essayé, on en revient toujours à ses instincts premiers. Une nuit avec Reika a réussi à balayer ce que nous avons construis en 6 ans, et cela montre tout l'intérêt et la valeur que tu me portes.  

_C'est donc ça que tu aurais voulu que je me jette sur toi, que je me conduise avec toi comme avec toutes ces femmes de petites vertus qui ne m'apportaient rien d'autre qu'un soulagement éphémère. Que je soulage mes bas instincts avec toi. Tu aurais sincèrement voulu être l'une d'entre elles.  

_Pourquoi pas au moins tu m'aurais accordé l'intéreê qui m'était dû aussi éphémère soit-il que ton fameux soulagement. Elles existent et sont importantes durant vos ébats car tu les vois elles, alors que moi c'est à peine si tu me vois. J'aurais tout donné pour ne serait ce que le 1/4 d'un de ces instants privilégiés avec toi même si après tu avais dû me jeter. Tu vois à quoi j'en suis réduite, enfin j'étais réduite. Je me serais contentée d'une heure faisant abstraction de mes principes, de ma morale et même de ma fierté pour toi. Je me serais contentée de l'obsédé que tu es, cela en dit long sur le genre de femme que tu as fait de moi. C'est vrai pourquoi s'attacher à ça lui dit-elle en pointant son doigt sur lui presque avec un certain dégoût alors que dehors il y a des centaines d'hommes qui ne demanderaient rien d'autre que d'avoir une femme telle que moi à leur côté et qui me traiteraient avec respect et douceur, tout ce que tu n'as jamais fait Ryo.  

Ryo restait silencieux face à ses propos et pétrifié. Il aurait voulu l'arrêter lui dire que tout était faux qu'elle avait tord mais son regard si empli de lassitude, de tristesse et d'indifférence l'en empêchèrent. Les mots qu'elle utilisa lui lacérèrent le coeur. Il n'était plus ainsi et c'était grâce à elle mais il ne pouvait pas lui en vouloir tout dans son comportement était fait pour qu'elle ait cette opinion de lui. Sa façon de se comporter avec elle, avec les autres femmes, avec ces indics, et avec les gens en générale. Pourtant dieu seul savait qu'elle torture il vivait jour après jour pour garder le contrôle de lui et ne pas lui sauter dessus. Jamais au grand jamais il n'aurait pu se comporter ainsi ainsi car comme elle l'avait dit à Reika il avait beaucoup trop de respect pour elle et elle lui était essentielle. Qu'avait-il fait? Comment en était-elle arrivée à un tel raisonnement? Ils s'aimaient alors pourquoi souffraient-ils à ce point l'un l'autre? Pourquoi ne pouvaient-ils pas simplement vivre leur amour? Tout simplement par ce qu'il était Ryo Saeba alias City Hunter et qu'en agissant ainsi il avait cru la protéger, mais il n'avait fait que la faire souffrir. Certes il avait pleinement conscience de la souffrance qu'il lui infligeait en la rabaissant en la traitant de planche à pain mais jamais il n'aurait cru que cette souffrance puisse inonder tout son coeur pour la pousser dans ses derniers retranchements.  

Là, une larme coula le long de sa joue. Il s'agenouilla devant elle et de sa main lui caressa la joue. A ce contact elle se dégagea violemment.  

_Comment oses-tu fit-elle indignée qu'il ose la toucher après ce qu'il lui a fait subir. C'est trop facile Ryo. Tu me mens depuis le début. Je n'ai jamais eu aussi confiance en une personne qu'en toi hormis Hide bien sûr. Tu m'as menti volontairement, comme ce que tu fais d'ailleurs, c'est toujours volontaire comme si tu prends du plaisir à me faire mal. Tu t'es joué de moi une fois de plus, vous vous êtes joués de moi durant tout ce temps et moi qui m'inquiétais réellement pour toi. Comme j'ai pu être stupide. Tu connais mieux que personne mes sentiments à ton égard alors comment as-tu pu me faire cela. As-tu une idée de ce que cela fait de me voir transparente à travers tes yeux, car c'est que je suis transparente.  

_Tu es en colère je le conçois, tu m'en veux et tu as raison mais je t'assure que tu as tord Kaori. Je ne prends aucun plaisir à tout cela bien au contraire.  

_ Garde ta pitié pour ceux qui en ont réellement besoin comme tes ennemis. Je ne veux plus rien de toi, ni pitié, ni compassion rien du tout, absolument rien du tout oui je n'attends plus rien de toi Ryo. Il y a des douleurs qui ne se guérissent pas, qu'on porte en soi à tout jamais, et c'est ma douleur à moi, mais rassure-toi je m'en remettrai.  

Ca y est elle l'avait dit, elle ne voulait plus de lui dans sa vie, plus il tentait de lui faire entendre raison et plus il s'enfonçait en risquant de franchir la ligne de non retour.  

_Tu m'as menti Kaori.  

_Je t'ai menti répéta-t-elle horrifiée c'est toi qui n'a fait que me mentir depuis le début de notre partenariat alors n'inverse pas les rôles. Vous avez bien dû vous moquez de moi, la pauvre et stupide Kaori qui gobe tout ce qu'on lui dit.Tu conçois que je sois en colère. Sache que je ne le suis plus depuis longtemps. Aujourd'hui je suis bien trop lasse pour encore être en colère contre toi faut croire que ces 6 années avec toi m'ont blasé. Je t'en veux oui ça par contre c'est vrai mais pas pour avoir couché avec Reika, enfin si mais par ce que tu m'as privé de deux choses qui rythmaient ma vie. Oui je t'en veux pour la perte que tu m'as infligé. Je t'en veux c'est vrai car rien ne fait plus mal que ce que tu m'as fait. Je pensais ne rien vivre de plus douloureux que la mort de Hide mais cela à quasiment la même intensité du moins cela avait. Mais tu ne peux pas comprendre.  

_Je t'assure que si Kaori. Il ne pouvait pas lui dire qu'il souffrait tout comme elle pas après ce qu'il lui avait fait. Après tout c'est lui qui la repoussait inlassablement alors que lui dire.  

_Comment pourrais-tu le comprendre. As-tu déjà connu la vraie douleur celle du coeur Ryo celle qui te fait te vider, et ne plus rien espérer de la vie. Juste l'attente, de quoi je ne sais pas, juste l'attente en espérant que la douleur s'atténuera.  

Oh, que si il la comprenait! N'avait t-il pas tué son père. Qui mieux qu'un fils, qui mieux que lui pouvait comprendre ce qu'elle lui disait et ce qu'elle ressentait. Ryo sentait qu'il la perdait, cela ne devait pas se passer ainsi, il devait lui montrer lui prouver qu'il n'était plus cet homme et cela c'était grâce à elle mais au fur et à mesure de ses paroles il se sentait comme anéanti. Il s'était laissé submerger par l'engrenage, il avait espéré qu'elle n'apprenne jamais la vérité mais voilà un maillon lui avait échappé et à présent toute la chaîne risquait de sauter et pourquoi pour une simple histoire de coucherie, une maudite pulsion qu'il avait été incapable de contrôler. Il ne retenait que deux choses, qu'elle lui en voulait et qu'il lui avait fait subir des dommages mais lesquelles à par morale et de coeur.  

_De quoi parles-tu Kaori?  

_Rien à présent quitte ma chambre s'il te plaît lui fit celle-ci en passant sa main sur ses joues.  

Il n'y avait rien que Ryo détestait plus au monde que de voir une femme pleurer et en particulier Kaori mais il ne pouvait rester sur cette inconnue, il devait absolument savoir de quoi elle parlait, il en avait besoin si un jour il espérait pouvoir recoller les morceaux avec elle.  

_Pas avant que tu m'expliques, que tu aies achevée ce que tu as commencé. Il venait de lui saisir les épaules l'obligeant à lui faire face et à le regarder. Elle lut dans son regard qu'il lui serait impossible de lui échapper. De quoi je t'ai privé dis -moi?  

_De l'espoir. De cette étincelle qui me faisait me lever chaque matin. Hide n'étant plus parmi nous tu étais tout ce qui me rattachait à la vie.  

_Ne dis pas cela. Tu sais que c'est faux, tu as des amis et je suis toujours là.  

_Tu es toujours là mais ce ne sera plus jamais comme avant. Ce qu'on a connu, ce qu'on a perdu jamais nous ne parviendrons à le récupérer. Ce lien qui nous unissait s'est brisé Ryo. Lorsque l'on perd la confiance d'une personne il est dans 99% des cas impossible de la récupérer.  

_Et l'autre, la deuxième chose .  

_De toi lui dit-elle d'un murmure à peine audible. Cette nuit là j'ai tout perdu il ne me reste plus rien Ryo. Je t'ai tout donné de ma vie pourquoi pour ça fit-elle en levant les bras en l'air. Mais j'ai compris une chose à présent il me faut vivre pour moi et rien que moi.  

_Kaori. La voix de Ryo s'étrangla au fond de sa gorge.  

_Je suis fatiguée, la journée a été longue et difficile. Je suis lasse, épuisée de tout cela. Je veux dormir à présent.  

A cet instant il comprit qu'il venait de glisser hors de son existence. Elle le faisait disparaître de ses pensées et de sa mémoire. Il la regarda incrédule, et finit par la lâcher. Elle se recula et se mit devant la porte pour lui signifier de quitter sa chambre. Il passa à côté d'elle sans la regarder d'un pas lent et lourd. Elle referma la porte derrière lui puis se laissa glisser le long de celle-ci à bout de force et en pleurs. Cette confrontation l'avait éprouvé, elle lui avait ouvert les porte de son coeur sur son intimité et s'était enfin révélé à lui mais à présent il était bien trop tard. Elle n'avait plus rien à regretter, elle lui avait tout dit, ses espoirs, ses espérances secrètes, sa douleur et sa peine tout avait dit ou exprimé. Il avait compris elle en était certaine, son regard le lui avait dit.  

Elle n'avait plus confiance en lui, cela ne cessait de raisonner dans sa tête. Avec tout ce qui avait été dit, il n'arrêtait pas de se poser cette question : Comment en étaient-ils arrivés là?  

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