Capitolo 30 :: Le dossier c'est MOI.....(1/2)

Pubblicato: 18-10-09 - Ultimo aggiornamento: 18-10-09

Commenti: Bonsoir tout le monde! Vous ne rêvez pas c'est bien moi et vous ne rêvez pas, ce n'est pas non plus une allucination c'est bien cette fic: DE L UN A L AUTRE! Je sais j'ai super tardé à majer et ça fait hyper longtemps que vous attendez alors pardon. Je vous livre donc la suite et j'espère sincèrement qu'elle vous plaira car je me suis donnée du mal à m'en arracher les cheveux. J'ai réécris ce chapite je ne sais combien de fois tant il ne me satisfaisait pas. Mais le voici enfin alors régalez vous jusqu'à l'indigestion pour les plus mordues.LOL. Vous allez avoir une quantité de réponses à vos questions. Pas toutes cela va s'en dire, mais tout de même pleins de réponses. Je remercie toutes celles qui m'ont laissée une com, celles qui me soutiennent depuis le début et aussi celles qui me harcèlent et bourrent ma messagerie de mail. J'adore! Allez bonne lecture et à je sais pas quand! Bisous

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Dans sa chambre, Kaori était parvenue avec difficulté à enfiler un bas de pyjama et un débardeur. Elle passa ses mains tremblantes dans ses cheveux afin de les plaquer en arrière puis prit un couverture qu'elle jeta négligemment sur ses épaules avant de jeter un dernier regard en direction du miroir. Le reflet que lui renvoya celui-ci lui fit réaliser qu'elle ne l'avait pas encore rencontré, qu'elle avait juste parlé au téléphone avec lui et pourtant elle était déjà physiquement amoindrie. Elle avait vraiment une sale tête. Même après toutes ces années il avait toujours cet ascendant sur elle, même si elle lui avait certifié le contraire.  

Elle respira un bon coup puis quitta sa chambre pour descendre au salon en se cramponnant à la rampe des escaliers. Chacun de ses mouvements traduisaient un gros effort qui la laissait chaque fois un peu plus faible. Elle était extrêmement blanche ce qui inquiéta Miki qui alla à sa rencontre. Ses lèvres violettes contrastaient terriblement avec la pâleur extrême de son visage ainsi qu'avec ses yeux rouges et gonflés. Durant toute la traversée du salon qui lui parut durer une éternité, elle sentit toutes ces paires d'yeux braquées sur elle, la mettant encore plus mal à l'aise. Sans regarder personne, elle prit place sur le canapé et se mit presque en position de foetus. Seule sa tête dépassait de la couverture ainsi que ses mains qu'elles serraient avec forces sur ses pieds tout en se faisant basculer d'avant en arrière. Elle semblait si fatiguée et si fragile que tous furent inquiets de son état d'extrême fébrilité.  

D'une main tremblante, elle ramena une mèche de cheveux derrière son oreille puis passa sa langue sur ses lèvres sèches pour les hydrater tout en prenant une profonde inspiration, comme pour s'armer de courage et du courage il allait lui en falloir. Elle ne se sentait pas à sa place, elle se faisait l'effet d'une accusé que l'on appelait à ma barre avant d'être conduite à l'échafaud. Elle était mal à l'aise, tellement mal à l'aise qu'elle fuit le regard de ses amis, incapable de les soutenir. Elle aurait tellement aimé se trouver ailleurs à cet instant, n'importe où mais loin d'ici, loin de ses amis, loin de Ryo et surtout loin de Gabriel et tout son passé.  

_Kaori s'éleva alors la voix de Saeko qui posa une main rassurante sur les siennes afin de la ramener vers eux. Elle semblait à des lieux et ce balancement d'avant en arrière ne faisait que creuser ce fossé qui s'installait entre eux.  

Lentement, Kaori au contact de la main chaude de Saeko releva la tête et plongea son regard dans le sien ne remarquant qu'à cet instant qu'elle se trouvait assise à ses côtés. Elles se regardèrent de façon posée. L'une incitant l'autre à s'ouvrir, et l'autre cherchant du réconfort par le biais de ce regard qu'elle voulait rassurant avant de reporter son regard hésitant sur ses pieds.  

_Par où je commence, fit Kaori en regardant de nouveau Saeko dans les yeux pour se donner quelques secondes de plus alors que le timbre de sa voix traduisait sa peur mais aussi une grande lassitude. Elle se sentait vide. Elle savait que si par malheur elle venait à croiser le regard de son partenaire et bien elle perdrait le peu de force et surtout de courage qu'il lui restait .N'importe lequel des regards de ses amis, elle saurait y faire face, mais pas à celui de son partenaire.  

Ne pas penser, se contenter de raconter, s'en tenir aux faits. Elle allait devoir se révéler à ses amis avec sa peur, son amie de toujours, la seule infaillible, celle qui l'avait accompagnée toutes ces années. Elle l'avait bercée, accompagnée de son frère. Ils avaient été ensemble, ils avaient veillé sur elle, mais aujourd'hui ce n'était plus que la peur qui régnait en maître sur elle, son frère l'ayant quittée. La peur et la mort, car la mort s'était substituée avec subtilité à la peur. Si par le passé ce désir de ralentir l'échéance, de la reporter avait été sa principale motivation pour rester en vie jusqu'à ce qu'Hyde ne la retrouve, aujourd'hui la maturité et certainement la réalité ne pourraient l'en dissuader. Quelle qu'ait été sa vie, elle avait du faire des choix et quand son heure viendrait, elle ne regretterait rien, aucun de ses choix, enfin si un, certainement le plus grand et le plus douloureux de sa vie, mais comme le lui avait si bien dit son frère surtout pas celui d'avoir préféré la vie au funeste destin qui lui avait été réservé. A cet instant Kaori se perdit dans ses pensées et dans son passé.  

_Hyde tu m'as imposée le vie, mais aujourd'hui comment je vais faire? Comment prendre de moi-même cette décision alors que l'étau se serre indubitablement lentement sur moi. Est ce que je vais finir par te rejoindre, te rejoindre plus tôt que prévu alors que tu as tout fait pour que les méandres de ma vie ne m'atteignent pas? A cet instant, je ne peux qu'accepter ma vie telle qu'elle est, je ne peux plus la fuir et encore moins la renier. Pourtant j'aimerais être à des lieux d'ici. Je jouerais mon rôle mais à quel prix? Devrais-je toute ma vie payer pour mes décisions infantiles. Si je fais le point, ma vie se résume à une alternance de reproches, de choix de jadis et de regrets, les plus douloureux de ma vie. Les révéler. En aurai-je la force et le courage? Pourrai-je après cela encore les regarder dans les yeux, me regarder dans les yeux? Tu étais le seul à être au courant, comment je vais pouvoir vivre avec leurs regards, car ils vont indubitablement changer? Au diable mon orgueil. Comment pourrai-je omettre l'essentiel pour une telle futilité qu'est l'orgueil...... Ai-je déjà été orgueilleuse?Aujourd'hui je ne referai pas les mêmes erreurs, est-ce cela mûrir? Ai-je mûri Hyde? Je veux le croire sans cela il m'enterrera le premier. Aide-moi je t'en prie l'implora celle-ci mentalement en serrant ses mains.  

Elle resserra ses doigts sur ses orteilles, et planta ses ongles dans sa chair, ce fut la douleur de ce pincement qui la ramena à la réalité. Tous la regardaient absente, distante, elle était plongée et perdue dans ses pensées, dans son monde, une autre réalité. Ils pensaient tous qu'elle devait chercher ses mots pour début le récit de ce passé qui avait fini par la rattraper mais la vérité c'est qu'elle cherchait un moyen de se préserver alors qu'il n'y en avait aucun. Se révéler sans se blesser cela lui était impossible.  

_Par le début retentit alors la voix de Saeko la sortant de ses pensées.  

Kaori releva la tête tout en tressaillant. Elle croisa alors son regard, un regard réconfortant qui lui disait prend ton temps.  

_Où l'as-tu rencontré? Où as-tu eu ce dossier? Qu'est ce qui relie notre affaire à ce dossier? Qu'est ce qui te relie à cette affaire? lui demanda calmement Saeko en resserrant sa main sur les siennes afin de l'encourager.  

Tous furent d'ailleurs surpris de l'attitude de Saeko. Elle n'était pas le genre de femme à faire dans la dentelle et à se montrer sentimentale mais là avec Kaori cela lui vint naturellement certainement parce qu'elle était la soeur du seul homme qu'elle avait jamais aimé jusqu'à aujourd'hui. Elle n'aimait pas devoir lui infliger cela, mais Kaori semblait en savoir plus sur cette affaire que ce qu'elle avait bien voulu leur révéler jusqu'à présent. Et les rares éléments que l'enquête leur avait révélés étaient telles, qu'elle ne pouvait se passer de Kaori et de ce qu'elle savait. Elle avait conscience que cela devait être éprouvant pour elle, mais elle n'avait pas le choix, si elle voulait mettre ce meurtrier psychopathe derrière les barreaux, ils devaient en passer par là. Elle était la clé de toute cette affaire. Comment et pourquoi? Elle ne le savait pas encore mais elle espérait que Kaori allait le leur révéler. Il n'était pas dans les habitudes de Saeko d'agir ainsi, de se sentir proche d'un témoin, mais elle ne voyait pas en Kaori un témoin de cette affaire, elle ne voyait que la petite soeur de son grand amour.  

_Cela remonte à presque 14 ans leur révéla Kaori calmement en fixant ses pieds dans un murmure alors qu'elle expira longuement pour se calmer. Malgré cela, sa voix resta fluette et à peine audible. Où est le dossier ?demanda t-elle d'une voix éteinte en se calant bien dans le canapé sans pour autant relever son regard.  

_C'est moi qui l'ait lui fit remarquer Mick en se levant et en le lui tendant.  

Elle ne releva pas la tête, elle n'avait pas le courage de croiser son regard. Elle le prit d'une main tremblante et hésitante en fuyant son regard qu'elle sentait couler sur elle puis le posa à côté de ses pieds. Elle le fixa longuement dans le plus grand silence, c'était un peu comme si elle entrait en communion avec lui. Elle le fixait comme si l'ouvrir signifiait ouvrir la boite de pandore ce qui dans un sens n'était pas faux. Elle caressa la couverture rugueuse et abîmée que le temps avait vieilli du bout des doigts et les retira aussitôt comme ci le dossier l'avait brûlée lui révélant une vérité trop douloureuse à accepter. La vérité c'est qu'elle ne se sentait pas prête, c'était encore trop tôt. Quatorze longues années s'étaient écoulées et elle n'était pas encore prête à y faire face, elle ne le serait peut-être jamais. Elle voulait se donner du temps, du temps pour trouver le courage, le courage de commencer, se donner du courage pour l'ouvrir et aussi pour se remémorer son contenu même si elle n'en avait pas réellement besoin. Ce dossier elle le portait en elle chaque jour, comme une croix tatouée sur son coeur et cela depuis 14 ans.  

La vérité c'est qu'elle aurait aimé se fondre dans le vide, disparaître.  

Tous avaient les yeux rivés sur elle, comprenant la menace qui planait sur elle sans pour autant la définir. Elle avait peur de ce que ce dossier contenait, de ce qu'il allait leur révéler, son regard mouillé et ses mains tremblantes en étaient la preuve. Son anxieté mêlée à sa peur ne la rendait que plus nerveuse, plus à fleur de peau.  

Etait-ce si terrible que cela pour qu'elle ait juste peur de l'ouvrir? Pour qu'elle tremble ainsi de la tête aux pieds? Pour qu'elle ait peur de croiser leurs regards?  

Apparemment oui, et tous se mirent à craindre le pire. La vérité c'est qu'elle n'avait pas besoin de l'ouvrir ce dossier pour se remémorer son contenu, elle le connaissait par coeur ce dossier, en long, en large et en travers.  

Pourquoi le connaissait-elle aussi bien?  

Pourquoi le connaissait-elle par coeur ?  

Et bien simplement par ce qu'elle avait vécu le dossier, elle vivait le dossier chaque jour depuis 14 ans avec la peur au ventre et le vivrait jusqu'au jour de sa mort. Rien n'y personne ne pourrait le lui faire oublier. Rien ni personne ne pourrait la délester de ce sentiment de peur qui l'habitait. La seule personne qui y était parvenue était Hide et il était mort?  

Elle savait qu'une fois qu'elle l'aurait ouvert, elle n'aurait plus aucun moyen de faire machine arrière, et encore moins de pouvoir nier ou fuir. Elle devrait tout leur dire, TOUT. Rien n'y personne ne pourrait mettre un terme à cette descente aux enfer qu'elle allait s'infliger. La fuite aurait pourtant été la meilleure des solutions mais le destin en avait décidé autrement, le destin et son partenaire. En pensant à lui à cet instant elle pesta contre sa ténacité et le maudit de ne pas l'avoir laissée partir. Elle aurait pu s'éviter tout cela, elle aurait pu.....La fuite, cela n'était pas la solution et elle en avait conscience pourtant elle ne pouvait pas s'empêcher d'y penser. Elle n'avait plus aucun échappatoire.  

Résignée, elle prit de nouveau une profonde inspiration puis se décida à l'ouvrir d'une main hésitante et tremblante. Plus elle regardait cet épais dossier et plus son regard s'embuait et s'assombrissait lui faisant plisser le front. Son regard se mit à briller d'un éclat très dur et très sombre, un éclat que personne ne lui avait vu jusqu'à cet instant, pas même Ryo.  

Elle choisissait volontairement de s'y replonger. Lui avait-il laissé le choix? Non, d'une certaine façon il l'y avait obligée et à présent cela lui apparut comme une obligation, une obligation envers son frère, une obligation envers elles toutes et une obligation envers elle même. Sa vie avait repris son court et elle les avait comme occultées de son esprit afin de pourvoir avancer, afin de pouvoir continuer à vivre. Elle avait l'impression d'une certaine façon de les avoir trahies, abandonnées, oubliées dans un coin de sa mémoire. Une boule se forma au creux de son estomac, plus elle tentait de ne pas penser à Lui et plus elle angoissait.  

Elle ouvrit la couverture du dossier et à la vue de la première photo, de ce visage qui lui souriait des larmes silencieuses coulèrent de nouveau sur ses joues.  

_Pardon! lâcha-t-elle sans même s'en rendre compte à haute voix en s'adressant à ce visage qui lui souriait.  

Il n'avait pas changé, il était identique à ce même visage 14 ans plus tôt? Pourquoi alors qu'elle......... Il avait les mêmes yeux, la même tendresse dans le regard, le même sourire plein d'innocence...... Il n'avait pas changé alors qu'elle......Pourquoi? Pourquoi était-il identique comme figée dans le temps. C'était ce qui s'était passé, ce visage resterait à jamais figé dans le temps, alors qu'elle était revenue à la vie.  

Elle en était revenue!  

Pourquoi?  

Simplement par ce que elle, elle était morte, et que elle avait.......elle elle avait survécu!  

Ce pardon surprit tout le monde. Il ne s'adressait qu'à elle et tous purent sentir sa culpabilité et sa douleur. Kaori était à cet instant troublante de sincérité.  

D'un geste mou, elle les essuya tout en reniflant. D'une main tremblante, elle sortit une pile de photos qu'elle commença à disposer sur la table basse les unes à côté des autres.  

Là, sa tête s'emplit de nouveau de ces cris, des cris qui appartenaient à son passé, des cris qu'elle avait terré au plus profond de son inconscient et qui avait traversé le temps pour venir de nouveau la hanter.  

Des cris à vous fendre l'âme!  

Des cris qui l'avait poursuivie encore et encore, nuit après nuit, jour après jour pour parvenir un matin à complètement s'estomper, à ne plus les entendre. Après 14 ans ils refaisaient surface et ils étaient aussi virulents, aussi puissants, aussi nets, jamais elle ne les oublierait. Ces cris la hantaient, c'était les cris des fantômes de son passé. Des hurlements qui lui glaçaient le sang et qui résonnaient encore et encore par échos pour se fondre jusque dans son coeur pour ne plus la quitter.  

A la vue de ces visages sa vue se brouilla, elle sentit un flot d'émotions l'envahir, elle était incapable de refouler ses sentiments. Incapable. Tous remarquèrent son changement d'attitude ainsi que son aura qui devint subitement plus sombre et pleine de souffrance. D'une main hésitante elle balaya ses joues afin d'en essuyer ses larmes. Elle avait l'impression d'agir en vain, plus elle les essuyaient et plus elle se faisaient abondantes. Elle devait réagir, se ressaisir. Si elle ne le faisait pas pour elle, elle se devait de le faire pour Elles.  

Ne surtout pas flancher par respect pour elles toutes se répéta alors Kaori.  

_Kasumi, sa première victime 14 ans fit-elle d'une voix étranglée par l'émotion. Mick ôte ce vase de la table s'il te plaît. Cela sonna plus comme un ordre que comme une demande.  

Mick s'exécuta en silence tout en jetant un rapide coup d'oeil en direction de Ryo qui n'avait pas bougé de place. Kaori reprit alors:  

_Linda 13 ans la seconde, Yoko 14 ans, Sanae 13 ans, Taka 12 ans, et Kyna 14 ans. Au total ses victimes sont au nombre de 10.  

Tous furent surpris à l'étalage de ces nombreuses photos qu'elle connaisse aussi bien ces visages, les noms et âges de ces adolescentes. Pourquoi? Comment? Où? Dans quelles circonstances? Pourquoi avaient-elle ce dossier en sa possession? Pourquoi connaissait-elle tous ces détails sur elles? Qu'est ce qui la reliait à elles autres? Qu'est ce qui la reliait à ce type?  

_Mortes........ elles sont toutes mortes lâcha-t-elle dans murmure en jetant un regard sur l'étalage des photos qui engloba tous ces doux visages qui lui souriaient. Elles étaient toutes là, non il en manquait une pour que le tableau soit complet.  

_Qu'est ce qui relie notre affaire à ce dossier vieux de 14ans? demanda Saeko impatiente.  

_Je vais y venir! L'homme avec qui j'ai parlé au téléphone plus tôt s'appelle Gabriel, plus connu sous le nom de l'Arc Ange alias le Mythe. A l'époque nous vivions à Yokohama. Hide était déjà policier, nos parents étant déjà décédés, il avait en charge mon éducation. Un véritable vent de panique régnait dans la ville à cause d'enlèvements de jeunes adolescentes et de leur meurtre. Toutes ont été retrouvées le septième jour de leur disparition. La scène du crime ressemblait à un véritable tableau, il y avait toujours une mise en scène parfaite et pensée...... jusque dans les moindres détails: bougies, linge soyeux, pétales de fleurs. Leur mort était béatifiée. Elles étaient toutes et toujours impeccables, lavées, coiffées, maquillées, manucurées...... elles paraissaient toutes dormir dans un magnifique lit de pétales de roses, elles semblaient si sereines, elles étaient si belles, oui il les magnifiait jusque dans la mort. Chacune d'elle a été retrouvée le septième jour de sa disparition, morte, toute vêtue de blanc, entourées de pétales de roses avec reposant à leur côté une plume noire de corbeau, un poignard à double tranchant et un signe bien distinct qui n'était autre que la signature du meurtrier. Signature qui a l'époque n'a pas été révélée à la population, ni à la presse afin d'avoir un indice pour repérer le tueur parmi tous les coups de fils des malades qui s'attribuaient ces meurtres. Il les a toutes tuées le septième jour.  

Là, Kaori se tut et piocha dans le dossier. Elle leur tendit une photo d'une main fébrile, celle-ci représentait un dos mutilé sur lequel était dessiné à même la chair un petit diable portant un trident.  

_Toutes marquées de ce signe, de son signe pour laisser son empreinte sur elles avec ce même poignard qu'il laissait prés de leurs corps leur révéla Kaori d'une voix morose.  

L'émotion de Kaori était telle qu'elle eut besoin de marquer un temps de pause puis respira à grandes bouffées d'air avant de reprendre et de poursuivre son récit, ignorant la douleur qui s'emparait d'elle. Elle sortit du dossier une photo du poignard et la leur tendit.  

A la vue de ce poignard, Saeko écarquilla les yeux. Son regard alla alors de la photo à Ryo qui avait déjà compris de quoi il s'agissait. Le même poignard que celui de l'affaire dont elle s'occupait, le même poignard 14 ans plus tôt. Comment c'était possible?  

_Un tueur en série! s'exclama celle-ci!  

Plus elle avançait dans sons récit et plus Kaori avait des flashs du passé qui l'assaillaient, alors pour ne pas se laisser perturber elle secoua la tête pour se reconcentrer.  

_Ca va Kaori, s'inquiéta Miki en posant une main sur la sienne, tu veux faire une pause.  

Son teint pâle et son timbre de voix diminué l'inquiétèrent.Touchée par cette attention Kaori releva la tête et la remercia d'un regard en lui faisant un signe négatif de la tête. Si elle faisait une coupure maintenant il lui serait impossible de reprendre.  

_ D'une certain façon Saeko! Il voulait que l'on sache que c'était son oeuvre donc il signait ses victimes comme un peintre aurait signé ses toiles.  

_Tu veux dire qu'ils les marquaient comme du bétail.  

_Pour que l'on sache que c'était à lui que l'on devait attribuer ces meurtres et à personnes d'autre.  

Saeko était songeuse et perdue dans ce flot d'informations que Kaori leur fournissait.  

_Les mêmes armes et le même mode opératoire que notre fameux tueur en série fit remarquer Saeko sans quitter les photos du regard. A deux détails prés, nos 3 victimes ne sont pas marquées et ce sont des adultes pas des ados. Ce serait donc un tueur en série qui tue par cycle de 14 ans?  

_Non ! Tu avais affaire à un imitateur, peut-être le disciple du mythe qui a imité ses techniques dans les moindre détails enfin à un détail près.  

_Pourquoi un disciple? Pourquoi ça ne serait pas le même tueur qui après un sommeil de 14 ans se remets à tuer? demanda Saeko.  

_Parce que lorsque tes 3 meurtres ont été commis le mythe était encore en prison.  

_Comment le sais tu?  

_Par ce que de tes trois victimes aucune ne porte cette marque fit-elle en pointant son doigt sur la dite photo. Et je le sais par ce que je me suis rendue à la prison dans laquelle il avait été incarcéré.  

Tous furent abasourdis par les révélations de Kaori.  

_Tu es allée le voir en prison répéta Miki complètement choquée par cette révélation mais Kaori ne s'y arrêta pas. Quand?  

Face à cette révélation, le regard noir de Ryo devient très dur. Cela n'avait pu se passer que lorsqu'il était parti à Osaka. Il comprenait à présent pourquoi elle avait accepté qu'il parte, pourquoi elle n'avait pas émis aucune résistance. Il avait trouvé cela trop facile sur le moment, il comprenait à présent pourquoi. Oui il comprenait à présent. Comment pouvait-elle connaître ce genre d'homme? Comment avait-elle pu lui rendre visite?  

_Je pense donc que pour ton affaire nous avons affaire à un disciple ou à un imitateur. Et je ne sais pas comment il a eu connaissance de cette affaire vu que le dossier était en ma possession. Hide avait pris soin d'effacer toutes les traces. A l'exception de cette marque, tout y est,.... tout sans exception. Sans avoir connaissance de cette marque et n'ayant également pas connaissance de ce dossier vous ne pouviez pas faire la corrélation entre ces deux affaires, ni savoir qu'il s'agissait d'un imitateur ou d'un disciple. On va dire qu'il s'agit d'un disciple, disciple qui a apparament été tué par celui-ci selon ses propres mots. Il a travaillé dans l'ombre de celui-ci, n'éveillant ainsi pas les soupçons sur sa personne, alors qu'il était en prison mais à présent il est bel et bien de retour. Oui , on peut penser qu'il tirait les ficelles de sa cellule.  

_Kaori, comment tu sais tout ça? Mick plongea son regard dans le sien attendant une réponse.  

Kaori ouvrit la bouche pour lui répondre mais aucun son n'en sortit. A cet instant la sonnerie du téléphone de Saeko retentit dans le salon brisant l'atmosphère lourde et pesante qui y régnait.  

_Désolé ! s'excusa celle-ci envers Kaori. Nogami j'écoute...... Entendu, je vous laisse vous en charger étant déjà sur une affaire, nous ferons le point demain.  

Elle éteignit son portable et reporta son regard sur Ryo avant de le faire couler sur le reste de l'assemblée.  

_C'était un de mes hommes,...... ils ont retrouvé le corps d'un homme mort à l'endroit que le mythe nous a indiqué avec une plume de corbeau et un poignard à double tranchant qui reposaient près de lui.  

Cette nouvelle lança un grand froid dans la pièce, faisant resserrer à Kaori ses bras autour d'elle. Il était bien de retour, il était revenu pour elle. A cet instant Kaori n'eut plus aucun doute, Gabriel était revenu pour elle, pour finir ce qu'il avait commencé mais à présent Hide n'était plus là pour l'arrêter.  

_Il n'avait plus besoin de lui alors il s'en est débarrassé! Il va poursuivre son oeuvre leur révéla celle-ci.  

_Quelle oeuvre? demanda Mick mais Kaori ne s'arrêta pas sur sa question. Il était encore trop tôt.  

_Ce sont toutes des ados, des enfants fit remarquer Miki en fixant chacun des visages des photos avant de reporter son attention sur Kaori qui plongea un regard vide dans le sien. Quelque part Kaori semblait comme anesthésiée par cette barbarie, par cette violence, par tout ce sang et par ces corps d'enfants mutilés.  

_Aucune n'avait pas plus de 14 ans en fait leur avoua celle-ci en se triturant les doigts.  

_Comment se fait-il que tu aies en ta possession ce dossier? Comment se fait-il qu'Hide te l'ait remis? Comment se fait-il que tu en connaisses aussi bien les détails? Et tu as parlé de 10 victimes, il n'y a que 6 photos de comptabilisées là. Et qu'est ce que mon affaire à avoir avec le coup de fil, et avec toi ? la questionna Saeko qui releva la tête pour scruter ses prunelles marrons apeurées.  

_Une question à la fois Saeko lui répondit Kaori en essayant de contrôler ses émotions et le tremblement de sa voix. Elle allait à présent leur révéler le plus dur. Si je connais si bien ce dossier c'est par ce que c'est Hide qui s'est chargé de l'enquête, c'était une affaire délicate et elle lui tenait particulièrement à coeur. Sur les 10 corps, seuls 6 corps ont été retrouvés, ceux-ci fit-elle en désignant les photos sur la table basse. Je pense que Kasumi n'était en réalité que la deuxième. La première victime s'appelait Sakura Hitochi, cela nous amène donc à 7. Elle sortit la photo et la plaça en première position.  

_C'est une adulte fit remarquer Saeko, elle ne colle pas au profil de ce meurtrier là!  

_C'est vrai, mais c'est par elle que tout cela a commencé. Elle a été l'élément déclencheur de toutes cette série de meurtre, de toute cette barbarie 14 ans plus tôt. C'est par elle que tout a commencé et c'est par elle que cela prendra fin. Après Kyna, deux ados ont disparu: Asumi et June dont voici les photos. Beaucoup à l'époque parlèrent de fugue et comme aucun enlèvements ne les reliaient à cette affaire, elles n'ont pas été comptabilisées. Leurs corps n'ont jamais été retrouvé jusqu'à aujourd'hui.  

_C'est d'elles que tu parlaient tout à l'heure au téléphone avec ce type lui demanda Miki en l'interrompant.  

_Hum......... leurs parents n'ont toujours pas pu faire leur deuil 14 ans après les faits.  

_Comment peux-tu affirmer qu'elles sont mortes, qu'elles ont été victimes de ce meurtrier en série, de ce Gabriel? la questionna alors Mick. Peut-être qu'elles ont réellement fugué?  

_C'est vrai Kaori, pourquoi es-tu aussi affirmative? Comment peux-tu certifier qu'Asumi et June ont bien été enlevées et assassinées par lui, ce mythe. Peut-être qu'il ne veut que s'attribuer leur disparition.  

_Si je suis aussi catégorique, si j'affirme que c'est lui qui les a tuées c'est par ce que je les ai vues!  

En entendant cela, Ryo quitta le mur sur lequel il s'était adossé et se rapprocha du centre du salon. Ce semi aveu lui fit l'effet d'un bombe. Elle venait de lui fournir l'élément majeur qu'il manquait à son puzzle pour sa bonne compréhension. Tout devint subitement limpide pour le nettoyeur. Tout devint clair. Il avait refoulé cette idée au fin fond de ses pensées espérant s'être trompé, mais au fur et à mesure de son récit, il réalisa que tout tendait vers ce sens. Ryo sentit la colère monter en lui. il ne savait pas tout d'elle. Elle lui avait caché cette partie de sa vie, pourquoi? par manque de confiance, par peur,  

_Je ne comprends pas, fit Miki qui regarda Kaori cherchant le sens réel de la phrase qu'elle venait de dire. La vérité c'est que Miki avait peur. Kaori venait de leur lâcher cette vérité, une bombe qui n'était pas évidente à assimiler et accepter. Elle voulait s'assurer d'avoir bien entendu et surtout d'avoir bien compris.  

A cet instant la respiration de Kaori devint difficile. Elle prit conscience qu'elle se devait de leur dire les choses clairement afin d'évincer tous doutes. Sa gorge devint subitement très sèche et le silence qui régna autour d'elle lui pesa si bien qu'elle se mit à se tordre les doigts comme pour s'empêcher de sombrer, de se laisser aller, se faire mal pour se maintenir éveillée.  

_Je vais satisfaire ta curiosité Miki pour qu'il n'y ait plus aucun mal entendu. Si je connais aussi bien ce dossier....... c'est par ce que........ c'est par ce que le dossier, ce dossier fit-elle en baissant son regard sur lui, c'est moi, je suis ce dossier vieux de 14 ans d'âge. Je suis la victime n°10. La seule et l'unique rescapée leur dit-elle d'une voix éteinte en sortant du dossier une photo d'elle à l'âge de 12 ans, celle là même qui avait été utilisée par la police lors de l'enquête. Je suis la clé de toute cette affaire, de ces deux affaires en réalité. Elle la posa délicatement sur la table basse d'une main tremblante, rejoignant ainsi le visage de ses soeurs de coeur, d'infortune et de souffrance. Elle hésita mais finit par relever la tête pour plonger son regard dans celui de Saeko, regard stupéfait et incrédule. Lentement son regard balaya la pièce pour finir par s'arrêter sur celui de son partenaire alors qu'une sourde angoisse monta en elle.  

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