Capitolo 24 :: Le baiser

Pubblicato: 21-10-07 - Ultimo aggiornamento: 07-04-08

Commenti: Bonjour. Pardon je n'avais pas posté la bonne maj dans la bonne fic. Je viens de rectifier le tir. Voila la suite, j'espère que cela vous plaira. Vous êtes encore nombreuses à en vouloir à Ryo. Je pensais qu'au fur et à mesure des chapitres votre opinion changerait mais non. C'est vrai qu'il se pose beaucoup de questions sur son ange et il commence à ressentir de plus en plus cet éloignement qu'il va tenter de combler. Il va se dévoiler mais le pauvre il va se ramasser en beauté. J'ai vécu un vrai duel intérieur pour cette scène. Je me suis dis aller il a assez souffert et elle aussi, mais en même temps cela mets plus de piments dans la fic et dans leur vie. C'est vrai quoi se faire prendre un rateau par sa belle ca à le mérite de le démonter et de le faire douter. Son sex appeal et son assurance vont en prendre un coup. Et oui Ryo il y a des femmes sur cette terre et en particulier une femme qui te dit non. Alors les filles qu'elle aurait été votre réaction. Bon sur ce j'arrête de vous saouler et vous laisse à votre lecture. J'allais oublier merci pour vos reviews et SAINTOISE tu m'as fait un superbe compliment je crois que c'est l'un des plus beau si ce n'est le plus beau. Tu n'imagine pas comme il m'a fait plaisir. Merci ma belle et à plus. Bisous et à la prochaine.

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Après le départ de Ryo et Kaori, Saeko était retournée auprès de son équipe et avec tous les prélèvements faits s'était rendue au labo afin de faire analyser les preuves recueillies. Elle ne partit du labo qu'à 17H00, 8 heures après son arrivée, analyse en mains, et se rendit chez Ryo. Ce fut Kaori qui lui ouvrit.  

_Tu as meilleure mine.  

_Entre, il t'attend fit-elle en se dégageant de la porte.  

_Du nouveau Saeko lui demanda Ryo en allant à sa rencontre.  

_Oui j'ai fait analyser les échantillons recueillis.  

_Et alors lui demanda-t-il impatient.  

_Même mode opératoire, il les viole, les étrangle, et les lave.  

_A-t-on retrouvé de la peau sous ses ongles, un cheveux, du sperme quelque chose qui nous aiderait à savoir à qui nous avons affaire.  

_Rien du tout fit-elle d'une voix moribonde.  

Kaori s'était rendue dans la cuisine sous le regard rassuré de Ryo. Après cet après midi, il préférait qu'elle n'assiste pas à leur discussion, sauf que celle-ci était collée à la porte de la cuisine écoutant tout ce qu'ils se disaient. Elle réapparut 5 mn plus tard avec un plateau de café entre les mains qu'elle posa sur la table basse avant de prendre place sur le fauteuil.  

_Il les lave pour les purifier leur avait elle dit en disposant les verres devant eux et s'en même prendre la peine de les regarder.  

_Tu as entendu fit Saeko. Pourquoi, que cherche-t-il mise à part à effacer les preuves? Saeko s'était posée cette question à haute voix plus pour elle même comme si se l'entendre dire allait lui révéler un détail ou bien lui apporter la réponse.  

_D'une, il ôte toutes les preuves pouvant le rattacher à lui et de deux il leur offre l'immortalité donc il les veut pures. Elles sont souillées par leur beauté, elles ne se définissent que par leur grande beauté, c'est pour cela qu'il la leur enlève en les violant. Tu leur prends leur beauté et elles ne sont plus rien. Il les enlaidit, les fait se sentir sale, face à elles, il doit se sentir amoindri, inexistant. En temps normal, ces femmes ne s'arrêteraient jamais sur un homme tel que lui, alors il leur prend leur beauté qui fait d'elle ce qu'elles sont, pour pouvoir la leur rendre par la suite. Je ne sais pas si ce que je viens de vous dire vous semble clair.  

_Si je comprends bien ce que tu viens de dire, il a le sentiment que leur beauté c'est à lui qu'elles le doivent.  

_C'est exactement cela. Il n'existe que là. C'est un sentiment de pouvoir qu'il cherche.  

_Je ne te savais pas profiler. Le regard brillant de Saeko déclencha son signale d'alarme. Elle ne devait en aucun cas porter son intérêt sur elle.  

_C'est idiot et simpliste comme raisonnement.  

_Pas du tout, ça tient la route. Grâce à ton analyse on arrive enfin à mieux le cerner, à savoir ce qui le motive, ce qui motive ces meurtres.  

_Lui ne voit pas ça comme des meurtres. Dans son esprit il doit penser qu'il les libère de cette superficialité, de cette apparence. C'est paradoxale car il hait de toutes ses forces la beauté qui leur ôte, mais au final, il les pare de leurs plus beaux atouts pour qu'elles l'emmènent avec elle jusque dans la mort.  

_Pourquoi les étrangler et pas les poignarder?  

_Ca c'est à toi de le découvrir, c'est toi l'inspecteur.  

_Et toute cette mise en scène, quel est son but?  

_Il se prend peut-être pour un artiste. Quelque part, cela ressemble à un tableau, tout y est réfléchi, assorti, et millimétré. Tout y est coordonné et posé.  

Depuis que Kaori s'était assise à côté d'eux, Ryo n'avait pas prononcé la moindre parole. Il était à la fois fier de l'analyse de sa partenaire qui était pertinente, elle réfléchissait comme une vraie pro mais en même temps cela le gênait car elle avait une certaine aisance qu'il ne lui connaissait pas, et qui laissait penser qu'elle savait de quoi elle parlait alors qu'elle ne devrait pas. Sans parler de cet intérêt subit pour cette affaire, sans oublier qu'il travaillait gratuitement pour Saeko alors que d'habitude elle était source de conflit au sein du couple City Hunter. Là, elle leur apportait même son aide, ce qui ne veut pas dire qu'en temps normal elle ne le faisait pas.  

_Tu ne dis rien Ryo lui demanda Saeko.  

_J'écoutais, il fixa Kaori droit dans les yeux.  

Sentant son regard perçant posé sur elle, elle préféra mettre un terme à cet échange muet, car elle savait parfaitement ce qu'il cherchait, lire en elle, mais la porte était close.  

_Je vais me coucher je suis fatiguée. Si vous avez faim, il y a de quoi manger dans le frigo.  

_Merci pour ton aide lui cria Saeko alors qu'elle avait déjà commencé à monter les escaliers.  

Elle gagna la salle de bain, prit une rapide douche et s'engouffra dans son lit. Malgré la douceur de cette nuit de juin elle avait froid. Elle repensa à tout ce qui avait attrait à cette affaire et elle arriva à la conclusion suivante: il y était mêlé, de près ou de loin mais il y était mêlé. Après de longues minutes elle s'endormit enfin, mais trés vite son sommeil fut agité. Cette plume et ce poignard elle ne parvenait pas à les chasser de son esprit. Sa respiration se fit saccadée et bruyante, des gouttes de sueurs firent leur apparition sur son visage. Elle ne cessait de se tourner encore et encore, gémissant des paroles qui n'avaient aucun sens jusqu'à ce qu'un cri strident raisonne dans toute la chambre, alertant Ryo et Saeko qui travaillaient toujours sur cette affaire. Ils arrivèrent dans sa chambre et la trouvèrent recroquevillée sur son lit se balançant d'avant en arrière.  

_Saeko un verre d'eau lui demanda Ryo alors qu'il prit place sur le rebord du lit. Calme- toi.  

Il posa sa main sur sa joue afin de sécher ses larmes et de la calmer. Elle était paniquée et à bout. Tout son corps tremblait et sa respiration saccadée et irrégulière traduisait bien son trouble.  

_Tu as fait un cauchemar. Bois ça te fera du bien.  

Elle ne parvenait pas à se calmer, et son regard affolé ne cessait de scruter chaque recoin de la chambre ce qui laissa penser à Ryo qu'elle était encore dans son cauchemar, du moins elle en avait l'impression. Face à cette scène Saeko préféra quitter la chambre et les laisser seuls, elle se sentait de trop. De plus, c'était un de ces moments de faiblesse dans lequel on n'aime pas se montrer et cela elle le comprenait mieux que personne. Elle les laissa à leur intimité et referma la porte derrière elle.  

_Tu veux en parler lui demanda Ryo d'une voix douce en soulevant son visage afin de croiser son regard.  

Elle se contenta d'un signe de la tête pour lui faire comprendre qu'elle n'en avait pas envie. A cet instant, elle vit dans les yeux noirs et profonds de Ryo une grande tendresse mêlée à un sentiment d'inquiétude.  

_Tu devrais aller retrouver Saeko finit-elle par lui dire gênée par cette nouvelle proximité.  

_Si tu veux que je reste avec toi jusqu'à ce que tu t'endormes il n'y a pas de problème.  

_C'est pas utile merci. Et puis ça va mieux. Merci Ryo.  

_Pourquoi?  

_Pour être mon ami.  

Il ne s'attendait pas à cette réponse. Voilà comment elle le considérait à présent, comme un ami. Elle avait changé depuis son retour d'Osaka, pas un seul coup de massue, pas une fois elle était venue le réveiller, et elle ne l'attendait plus le soir massue en mains lorsqu'il rentrait tard pour le corriger. Un ami, ces mots ne cessaient de résonner dans sa tête, et ils lui firent plus mal qu'il ne l'aurait cru. Elle s'était détachée de lui et plus il y pensait et plus il réalisait qu'elle se comportait avec lui comme une amie et non plus comme une femme aimante et jalouse. Où avait bien pu passer ce sentiment amoureux, cette jalousie maladive, ce lien si particulier et indéfinissable qui les liait l'un à l'autre? Alors ça y est, c'était à cela qu'il devrait s'attendre à présent? A cette distance, à cette maîtrise de soi et à ce détachement de l'autre. Elle semblait se satisfaire de cette situation, mais lui y parviendrait-il? Elle lui manquait, dès l'instant où il avait franchit le seuil de la porte pour Osaka elle lui avait manqué, et à son retour malgré le fait de l'avoir retrouvé, elle lui manquait encore. Il n'était pas parvenu à combler ce vide, ce manque d'elle. Sa Kaori lui manquait désespérément, il était en manque de tout ce que son ange lui apportait dans sa vie de tous les jours. Ce réel constat le terrifia.  

Il s'était levé encore sous le choc de ces 2 mots, puis avait quitté sa chambre d'un pas peu assuré comme s'il savait qu'il allait refermer la porte sur une partie de sa vie, la plus douce et la plus belle. Arrivé au salon, il constata que Saeko était partie. Il se sentit encore plus seul. Elle avait abandonné, renoncé à la lutte. Elle était arrivée à bout et avait épuisé ses réserves de patience. Oui elle avait atteint les limites du supportable. Elle renonçait à lui donc à eux. L'avait-il perdu? Il refusait indubitablement cette idée. Dans son regard il avait vu de la lassitude, ses yeux si pétillants de vie étaient devenus sans éclats presque éteints. Il ne lui restait plus qu'à tenter de raviver cette flamme, cette lueur d'espoir qu'elle avait si longtemps maintenue allumée pour eux deux. Il devait lui rappelait que son coeur n'aimait que lui, lui faire ressentir de nouveau cette sensation d'apaisement, et de bonheur, cet amour qu'elle refoulait au plus profond de son être afin de moins souffrir. Ce séjour à Osaka lui avait révélé ses véritables sentiments pour elle. C'était comme s'il s'était retrouvé face à son coeur et là, il ne pouvait plus fuir, ni nier, juste ressentir et avouer, mais à présent qu'il se sentait prés c'est elle qui s'éloignait de lui. Cette nuit là, il ne ferma pas l'oeil de la nuit, trop perturbé par ces mots et par le comportement de son ange qui au fil des jours se fit plus réservé. Malgré la surveillance qu'il avait développé autour d'elle, il n'avait rien appris de nouveau.  

Les jours s'écoulèrent et l'affaire n'avait quasiment pas avancé. Saeko était sur les nerfs . Elle devait rendre des comptes à ses supérieurs et elle n'avait rien à leur apporter, rien de concret. Ryo de son côté continuait de faire la tournée de ses indics, il espérait que ceux-ci aient appris du nouveau mais rien, ce tueur en série restait un vrai mystère, discret et anonyme. Il décida alors de se rendre dans le quartier de kabukicho voir Sam, si lui n'était au courant de rien, alors là ils étaient vraiment mal barrés et ils ne pourraient rien faire pour sauver la 4 ème victime. Il n'eut pas à s'y rendre il rencontre Sam sur le chemin.  

_Salut Ryo ne me dis pas que tu venais me voir!  

_Et si. Tu as du nouveau?  

_Non rien du tout. C'est un fantôme ton type. Personne n'en a entendu parlé. Tu es sûr qu'il existe ton type?  

_Demande aux trois victimes qu'il a fait.  

_Ton inspectrice préférée doit être sur les nerfs alors.  

_Elle doit rendre des comptes.  

_C'est sûr que quand c'est à son père, et qui plus est son supérieur, ça doit pas être marrant.  

_Merci Sam tu me tiens au courant.  

_Oui pas de problème.  

Ryo fit demi tour afin de regagner son appartement lorsque Sam l'interpella.  

_Au fait Ryo j'ai appris que tu cherchais ta partenaire la semaine dernière.  

_Oui mais elle est enfin rentrée.  

_Tout s'est arrangé alors.  

_Oui mais, pourquoi tu me reparles de ça une semaine après? C'est que tu l'as vue?  

_Oui, à la gare mercredi dernier. Elle a pris un billet pour Yokohama.  

_Yokohama répéta Ryo. Etrange nous ne connaissons personne là bas.  

_Ce qui est encore plus étrange c'est qu'elle est rentrée dans les toilettes des dames et elle n'en est jamais ressortie.  

_Explique toi. Là, il venait de capter toute l'attention du nettoyeur ainsi que toute sa curiosité.  

_Elle ne m'a pas vu, j'ai attendu qu'elle sorte mais elle n'en est jamais ressortie.  

_Tu as pu la manquer avec la foule.  

_Il n'y avait pas grand monde. Une femme en est ressortie mais elle n'était pas ta partenaire. Une superbe blonde au physique de rêve comme tu les aimes avec ce qui faut où il faut si tu vois ce que je veux dire lui dit-il en mimant ses paroles.  

_ Parfaitement lui sourit alors Ryo. Tu es certain de ne pas l'avoir raté.  

_Certain et puis je n'avais pas besoin d'y rentrer pour vérifier. Je ne suis certes pas un professionnel comme toi, mais je ne suis pas non plus un débutant.  

_Par où est-elle passée alors? Elle ne s'est tout de même pas volatilisée.  

_Non, mais par l'entrée, la seule et l'unique qu'il y ait, la porte des toilettes. La superbe blonde s'était elle. Son sac à main l'a trahi. Qu'est ce qui a poussé ta partenaire à se déguiser et à se rendre à Yokohama?  

_J'en sais rien mais je compte bien le découvrir. Elle était comment?  

_Canon.  

_Mais non, comment elle t'est apparue d'un point de vue émotionnel?  

_Stressée, et elle avait le regard aux aguets. Je pense qu'elle avait peur d'être suivie. Elle ne cessait de regarder derrière elle. J'ai voulu t'appeler car cela m'a semblé louche mais comme j'étais sur une autre affaire j'ai pas pu.  

_Merci pour ces informations.  

_Tu crois qu'elle ait en danger et qu'elle ne t'a rien dit. La rumeur dit que vous êtes en froid donc.....  

_La rumeur dit cela fit-il en plissant le front..  

Si même le milieu était au courant de l'état dégradante de leur relation alors ce n'était vraiment pas bon pour eux.  

_Peut-être a-t-elle voulu régler cette affaire seule.  

_Peut-être, mais je dois m'en assurer. Merci encore Sam. Et au fait, ne t'avise plus de reparler de ma partenaire en ces termes. Je ne dirais rien pour cette fois, mais n'oublie pas. A plus. Sa voix s'était faite menaçante et dure.  

Sans plus attendre il prit congé de son indic pour regagner leur appartement. Heureusement qu'il avait demandé à Mick de la filer discrètement. Si elle s'était déguisée c'est qu'elle tentait d'échapper à quelque chose ou à quelqu'un. Il devait absolument savoir de quoi elle voulait se cacher pour aller jusqu'au déguisement, et ensuite ce qui l'effrayait. Elle avait peur ses cauchemars en étaient la preuve et ils avaient fait leur apparition après Osaka. Il y avait forcement un lien entre ces deux villes et Kaori, et avec son détour à Osaka, mais lequel? Elle se sentait en danger, sans cela elle ne se serait pas déguisée pour se rendre incognito à Yokohama. C'était à présent ce qui lui restait à découvrir, les raisons de ce départ précipité, les causes de cette absence. Les jours passèrent et il reprit la filature de Mick, l'épiant continuellement mais rien. Il s'était même risqué à fouiller dans ses affaires, mais il n'avait rien trouvé, elle ne voulait pas que ce qu'elle cachait soit découvert. Il devait faire bouger les choses. L'histoire avec Reika les avait séparé, et le fossé ne cessait de grandir. Il devait regagner sa confiance pour qu'elle s'ouvre de nouveau à lui et ose se confier et il ne voyait qu'un seul moyen pour arriver à cela, un miracle ou bien...........oui il n'y avait que cette solution qu'il lui ouvre son coeur et lui fasse part de ses sentiments afin de faire table rase du passé pour partir sur de nouvelles fondations. Il réfléchit à la meilleure façon d'aborder le sujet mais à chaque fois qu'il se trouvait seule avec elle et qu'il voulait lui faire part de ses sentiments, il perdait son courage. Falcon avait raison face à elle il était aussi démuni qu'un enfant. Il réalisa alors qu'il n'y aurait pas de bon moment, mais juste des moments, voir un moment où il lui faudrait saisir sa chance et ne surtout pas la laisser passer, et cette chance ce produisit un matin.  

Un matin, Ryo décida de flâner au lit. Il aimait sentir les rayons du soleil caresser son visage et l'envelopper de cette aura de chaleur qui lui apportait bien être et apaisement. Il avait entendu Kaori se lever, il avait espéré encore une fois qu'elle vienne le réveiller mais elle n'en fit rien. Il se décida alors à se lever et à quitter sa chambre. Il se retrouva nez à nez dans le couloir face à Kaori qui sortait de la salle de bain drapée dans une minuscule sortie de bain qui ne cachait pas grand chose. Ses cheveux mouillés dégoulinaient sur ses épaules nues, et des dizaines de petites gouttes d'eau glissaient sur son corps dont certaines venaient mourir au creux de sa poitrine. Elle était là face à lui, immobile et resplendissante de fraîcheur. Il la regarda avec des yeux brûlants de désir, c'était un regard ardent qui la déshabillait malgré le fait qu'elle ne porte presque rien sur elle. Ils se fixèrent de longues secondes sans détourner le regard. Ryo pouvait humer son délicat parfum. Il se sentit déstabilisé par la situation car elle n'avait ni rougi, ni détourné le regard, ni baissé la tête. Il émanait d'elle une telle sensualité qu'il éprouva un mal fou à ce contenir. Mu par un désir violent de goutter à ce fruit qu'il s'était si longtemps défendu d'approcher, il fit quelques pas dans sa direction sans ôter son regard du sien.  

Ce visage devenu subitement si sérieux mêlé à ce regard si poussé firent reculer Kaori qui se sentit acculée contre le mur ce qui la surpris. Elle n'eut ni le temps de réagir, ni le temps de prononcer le moindre mot qu'elle sentit les lèvres de Ryo se presser tout contre les siennes. Il passa alors sa main autour de sa taille afin de l'attirer à lui et de la sentir tout contre lui. Le baiser se fit très doux, plein de sensualité et de passion. Ryo ne semblait pas vouloir s'arrêter là. Il lui caressa les épaules tout en la plaquant délicatement contre le mur. Il ne voulait pas la lâcher, il ne voulait pas qu'elle lui échappe. Kaori ne tenta rien, elle resta immobile, les deux bras ballants le long du corps, incapable de faire le moindre geste tellement elle avait été surprise et décontenancée. Au bout de quelques secondes, il dégagea ses lèvres des siennes sans pour autant lâcher prise. Il se sentait ivre de bonheur. Sa respiration était bruyante et son coeur battait à grands coups. Il colla alors son front contre le sien et l'enveloppa d'un doux regard. Il l'avait enfin fait, après plus de 6 longues années, il avait enfin amorcé un pas vers elle en dévoilant son coeur.  

_Tu me rends fou lui dit-il dans un murmure.  

Kaori put sentir son souffle chaud tout contre sa peau qui la laissa rêveuse une fraction de seconde, juste une fraction de seconde.Cette révélation aurait dû rendre Kaori folle de joie mais ce fut tout le contraire. Elle n'éprouva rien, rien d'autre que de la gène et ce malaise qui lui étreignait le coeur. C'est alors que Ryo remarqua qu'elle n'avait pas répondu à son baiser, ni à ses caresses. Elle s'était contentée de subir, elle était restée statique telle une statue. A cette passivité il aurait encore préféré des cris, des insultes, un coup de massue ou bien une gifle, mais là rien. Il s'écarta d'elle afin de sonder son âme et ce qu'il y vit lui fit faire trois pas en arrière. C'était de l'indifférence qu'il y avait dans son regard, cela ne l'avait pas touché. Son mutisme et sa passivité en témoignaient.  

_C'est trop tard Ryo parvient-elle à prononcer en retrouvant un peu de sa contenance.  

Elle se décolla du mur, passa à côté de lui afin de regagner sa chambre.  

_Kaori ne laisse pas tomber pas maintenant, ne renonce pas à nous. Le ton employé par Ryo était presque suppliant, oui elle perçut sa phrase comme une supplique.  

Elle s'était figée en entendant ces paroles. Il se retrouva seul dans le couloir complètement déstabilisé par ce qui venait de se passer et d'être dit. Elle l'avait repoussé, rejeté, pire elle était restée de marbre face à ses avances et à cet aveu. Il lui avait ouvert son coeur, il s'était dévoilé à elle, et elle, elle s'était détournée de lui sans aucune explication. Ce qu'il craignait le plus au monde venait de se produire.  

De son côté, Kaori après avoir refermée la porte de sa chambre, se dirigea vers son miroir. Elle s'observa longuement sans bouger. Machinalement, elle porta sa main à ses lèvres, comme pour en ressentir la douceur de cette caresse. Ryo l'avait embrassé, leur premier baiser et pourtant au lieu d'en éprouver une grande joie, d'être enveloppée par cette douce chaleur qu'est l'amour, elle éprouvait un grand vide et un grand froid dans son coeur. Cela faisait des années qu'elle attendait qu'il se décide, et aujourd'hui cela ne revêtait plus du tout la même importance. Elle en éprouva presque du regret, car il est plus facile de vivre avec une chose que l'on ne connaît pas car on a pas à l'espérer, à l'attendre ,que de vivre avec une chose que l'on a espéré toute sa vie et qui se produit et ne se produira peut être plus jamais. Des larmes silencieuses coulèrent sur ses joues. Plus elle se regardait et moins elle se reconnaissait dans ce comportement et cette attitude. Elle savait parfaitement qu'il avait pris sur lui pour s'ouvrir ainsi à elle et elle l'avait volontairement fait souffrir. Elle ne pouvait pas se permettre d'être sentimentale, pas maintenant. Elle devait se sentir libre et sans engagements pour pouvoir être capable de faire ce qu'elle devrait faire si nécessaire. L'histoire avec Reika plus cette affaire faisait qu'elle s'était refermée telle une huître ne laissant personne la toucher afin de ne pas être blessée.  

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