Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: saoria

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 33 capitoli

Pubblicato: 01-05-07

Ultimo aggiornamento: 25-04-10

 

Commenti: 492 reviews

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General

 

Riassunto: Et si le passé de Kaori la rattrapait? Se confierait-elle à Ryo ou bien surmonterait-elle seule cette épreuve? De plus si une personne du passé de Kaori refaisait surface et l'aidait à surmonter cette épreuve,qu'elle serait la réaction de Ryo? Pour le savoir il va vous falloir me lire.

 

Disclaimer: Les personnages de "De l'un à l'autre" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: De l'un à l'autre

 

Capitolo 9 :: L'audience

Pubblicato: 28-05-07 - Ultimo aggiornamento: 28-11-09

Commenti: Bonjour Je tiens à m'excuser d'avance pour ceux qui trouvent que les révélations se font trop lentements. Je préfère m'attacher aux personnages, à leur sentiments, leurs émotions avant de tout révéler. Mais rassurez-vous il va se passer pleins de choses et plus tôt que vous ne le croyez avant les fameuses révélations. Merci encore pour vos encouragements, c'est super sympa. Alors bonnes lectures et à bientôt. Bisous.

 


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La nuit avait été difficile. Elle avait très peu dormi. Elle n'avait fait que penser à cette audience et à la confrontation. Elle s'était tournée et retournée encore et encore dans son lit faisant de celui-ci un vrai champ de bataille et lorsqu'enfin vient le sommeil le réveil sonna. Fatiguée, elle se leva d'un pas lourd puis prit une bonne douche froide qui la réveilla. Elle s'arrêta devant le miroir puis se contempla longuement. En sous vêtement, elle prit place sur une chaise et face à la coiffeuse se prépara. Elle plaqua ses cheveux en arrière puis sortit d'un sac une perruque de couleur marron qu'elle se fixa sur la tête à l'aide de barrettes. Une fois cela fait, elle brossa ses cheveux qui lui retombaient jusqu'aux épaules. Elle sortit du même sac un étui et mit les lentilles de contact de couleur vertes. La transformation avait opéré. Elle ne se reconnaissait pas, son but était atteint. Elle mit une robe noire très sobre, un pull rose sur ses épaules et une paire d'escarpins noire. Vêtue ainsi personne ne pourrait la reconnaître. Elle regarda une dernière fois son reflet dans le miroir, elle se trouvait belle et très féminine. Aprés une profonde inspiration, elle quitta sa chambre et prit un taxi pour la prison de SHING SU après en avoir changé à 5 reprises faisant faire au chauffeur de longs détours.  

 

En descendant du taxi, son regard fut attiré par l'immense portail métallique qui la séparait du monde carcéral dans lequel elle allait très bientôt se plonger. Là, face à cette réalité, elle ne put faire un pas de plus, ses peurs s'étaient réveillées. Devant cette bâtisse aux murs sombres et délabrés, aux sentinelles armées, aux barbelés dissuasifs, elle prit conscience que cette réalité était trop lourde à porter pour elle seule. Elle aurait tant aimé avoir Ryo à ses côtés et vivre un de ces instants frivoles dont lui seul avait le secret afin d'oublier ne serait ce que quelques minutes la peur ainsi que l'endroit et la raison qui l'y avait conduite. De plus, ce silence qui l'entourait ne fit qu'accroître ses angoisses. Elle prit sur elle, fit les quelques pas jusqu'à la porte puis tinta la cloche afin qu'on lui ouvre. Un bruit de porte qui grince rompit ce silence si pesant.  

 

_Votre nom lui demanda un homme en uniforme.  

 

_Kaori Makimura.  

 

_Entrez, suivez-moi.  

 

Kaori ne lui adressa pas la parole, elle se contenta de le suivre. Elle traversa une allée cimentée qui séparait 2 cours destinées aux prisonniers. Tout ce calme pesait sur son coeur. Le garde la fit entrer dans un immeuble puis la guida jusqu'à une pièce où il referma la porte après l'y avoir faite entrer.  

 

_Attendez ici.  

 

Elle n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche qu'il avait déjà disparu derrière la porte. Quelques secondes plus tard, une femme en uniforme fit son entrée. Lorsque la porte se referma Kaori sursauta.  

 

_Déshabillez-vous.  

 

_Pardon ! lui demanda Kaori d'une voix à peine audible.  

 

_Déshabillez-vous. Je dois procéder à votre fouille, une fois cela fait, je vous conduirai dans la salle où l'audience doit se dérouler.  

 

En écoutant cela la première réaction de Kaori fut de faire un pas en arrière en portant ses bras sur son ventre comme pour se protéger.  

 

_Rassurez-vous je ne vous ferai aucun mal. C'est la procédure habituelle.  

 

Avec des mains tremblantes, elle ôta le pull de ses épaules, puis défit un à un les boutons de sa robe. La tâche lui parut extrêmement difficile à cause de ses doigts qu'elle ne parvenait plus à contrôler. Une fois cela fait, elle dégagea chacune de ses épaules puis fit glisser la robe à ses pieds. Elle l'enjamba et se déchaussa. Elle était très mal à l'aise et cette situation était assez gênante.  

 

_Votre soutien-gorge aussi.  

 

_C'est vraiment nécessaire.  

 

_C'est la procédure.  

 

Le regard froid, sombre et surtout impénétrable que Kaori lui envoya tentait de voiler la peur qui l'habitait. Elle était la victime et se voyait traiter comme une criminelle. Elle défit l'agrafe de celui-ci puis le laissa tomber à terre. A bout, elle se mit à tourner sur elle même en dégageant les bras de son corps. Elle était au bord des larmes mais se fit violence pour ne pas montrer le moindre signe de faiblesse aussi petit soit-il.  

 

_Etes-vous satisfaite ou vous en faut-il plus lâcha-t-elle d'un ton sec. La colère la poussait à faire et dire des choses qu'elle n'aurait jamais faite en temps normal, comme agir de la sorte avec cette femme, elle qui se voulait si timide que c'en était presque maladive la concernant.  

 

_Ce ne sera pas nécessaire, vous pouvez-vous rhabiller. Je vous attends dehors. Lorsque la porte se referma, Kaori rendit grâce au ciel qu'une chaise se trouve non loin d'elle. Elle s'y laissa tomber, puis ramena ses bras sur sa poitrine en se positionnant presque en boule. Elle prit quelques secondes puis se rhabilla très vite. Une fois prête elle réalisa qu'elle venait de laisser une bonne partie de ses forces dans cette pièce. Elle ouvrit la porte d'une main tremblante et suivit la gardienne qui la conduisit en salle d'audience où l'y attendait maître Hitachi ainsi que 6 hommes.  

 

_Melle Makimura.  

 

Kaori n'osait pas avancer au milieu de la salle, elle était intimidée et mal à l'aise.  

 

_Je suis maître Hitachi, je ne sais pas si vous vous souvenez de moi. La dernière fois vous n'étiez encore qu'une enfant. Je suis ravi de vous revoir. Il lui tendit la main, main qu'elle serra machinalement sans ôter son regard de son visage.  

 

_Ne vous laissez pas impressionner par le décor lui dit-il voyant qu'elle posait son regard tout autour d'eux. A cette remarque elle le regarda de nouveau puis le dévisagea de la tête aux pieds. Il devait avoir la 40aine, il était plutôt bel homme et son visage lui inspirait confiance.  

 

_Est ce que vous désirez boire quelque chose ou bien vous asseoir lui demanda celui-ci face à son air perdu. Elle donnait l'impression d'être là de corps, mais pas d'esprit. Toute émotion semblait avoir déserté Kaori, rien ne laissait transparaître sa peur, rien si ce n'est les battements de son coeur affolés qui lui martelaient la poitrine.  

 

_Melle Makimura vous vous sentez bien. Il se saisit de son bras afin de la faire réagir ce qui la fit sursauter. Etes-vous sûre que ça va.  

 

_Oui je suis juste fatiguée, le voyage a été long, et c'est un véritable parcourt du combattant pour arriver jusqu'ici.  

 

_Vous parlez de la fouille. Tous les témoins doivent s'y soumettre. L'audience devrait commencer d'ici 1/4 d'heure. Avez-vous des questions?  

 

_Non. Elle lui répondit sans même le regarder. L'angoisse commençait à la gagner,elle ne cessait de triturer ses doigts et de regarder tout autour d'elle. Elle avait l'impression que tout le monde la regardait et que la salle rétrécissait à vue d'oeil. Elle percevait tous les chuchotements comme des attaques contre elle ainsi que ces regards du coin de l'oeil.  

 

_Melle Makimura calmez-vous. Vous ne risquez rien ici. Vous êtes en sécurité.  

 

_Comment puis-je être en sécurité alors que je ne suis entourée que de prisonniers coupables, de plus le fait de le savoir si prés de moi, me terrifie.  

 

_Il est en cellule, loin de vous.  

 

_Détrompez-vous, je n'ai jamais été aussi prés de lui et lui de moi en 14 ans. Il fait chaud ici vous ne trouvez pas  

 

_Non. !  

 

_Cette pièce manque d'oxygène.  

 

Son avocat remarqua qu'elle avait tous les symptômes d'une crise de panique, bouffées de chaleur, tremblements, pâleur, et respiration bruyante et difficile.  

 

_Venez, allons prendre l'air cela vous fera le plus grand bien.  

 

Craignant qu'elle ne s'évanouisse, il passa son bras autour de sa taille afin de la soutenir, et la conduisit hors de cette pièce, et hors des murs de cette prison, dans une petite cour isolée. Lorsqu'elle sentit l'air frais caresser son visage, elle eut l'impression de revenir à la vie. Elle s'adossa au mur rugueux et poussiéreux, plia légèrement ses jambes afin de se pencher en avant, puis ferma les yeux afin de faire abstraction de tout ce qui l'entourait. Les minutes s'écoulaient et se firent longues pour Kaori, car tout en elle exprimait le rejet de cette situation. Sa poitrine se soulevait à chacune de ses inspirations montrant son trouble et la non maîtrise de ses émotions ainsi que de la situation. L'audience n'avait pas commencé et tout lui échappait déjà. Elle cligna les paupières laissant s'écouler ses larmes qui glissèrent le long de ses joues.  

 

_Pardon fit-elle d'une voix sanglotante.  

 

_Ne vous excusez pas. Votre peur est légitime lui répondit-il en lui tendant un mouchoir qu'elle saisit d'une main tremblante. Elle essuya ses joues, puis le regarda avec des yeux emplis de reconnaissance qui reflétaient une grande fragilité ainsi qu'une peur prenante.  

 

_Si j'y tiens je vous impose cela.  

 

_Vous êtes venue seule?  

 

_Oui.  

 

_Vous auriez du vous faire accompagner. C'est très difficile de faire face à cela et encore plus lorsque l'on est seule et une femme.  

 

_A qui aurais-je pu le demander? Hide était ma seule famille.  

 

_Vous avez des amis.  

 

_Comme tout le monde. Le signe de la tête qu'elle lui fit traduisit toute sa résignation.  

 

_Vous n'en avez parlé à personne, vous devriez peut-être le faire, vous auriez un poids en moins à porter. Il n'y a qu'a vous regarder pour constater que les séquelles sont encore là. Un spécialiste saurait vous écouter.  

 

_Comment pourrait-il en être autrement. Le regard froid et dur qu'elle lui jeta laissa l'avocat quelque peu sur sa fin.  

 

_ Vous avez raison pardonnez-moi.  

 

_Comment ça va se passer dedans.  

 

_Et bien un médecin va parler de son état et des 14 années passées en prison. Il va présenter ses résultats. Ensuite viendra mon tour, je ferai ma plaidoirie et je vous ferai témoigner.  

 

_Je ne veux en aucun cas être dans la même pièce que lui.  

 

_Je n'ai nullement l'intention de vous faire vivre cette douloureuse expérience. Vous pourrez si vous le voulez assister à l'audience d'une petite pièce derrière un miroir tinté. Vous verrez et entendrez tout mais personne ne pourra vous voir. Il faut y aller à présent. Ca va mieux.  

 

_Oui merci.  

 

Tout en marchant il garda son bras sur dos afin de guider chacun de ses pas hésitants.  

 

_C'est ici que je vous quitte, c'est la fameuse pièce.  

 

Dans cette pièce Kaori eut l'impression de se retrouver en retrait, comme si elle assistait à tout sans parvenir à prendre part aux évènements mais en avait-elle réellement envie.Son regard se posa sur chacun des membres du jury qui avaient l'air très attentifs à tout ce qui se disait. Les expressions sur leurs visages ne trahissaient en rien leurs émotions. Kaori écouta le médecin puis son avocat, et cela durant presque 1h30.A l'écoute des paroles du médecin elle serra des poings tellement la colère et la rage avait pris possession d'elle. Comment cet homme pouvait-il parlé de ce malade en des termes aussi neutres. Après cela une pause fut demandée, et l'avocat rejoignit Kaori . Il la retrouva dans un coin de la pièce assise, le visage ravagée par les larmes. Elle avait tout entendu, tout encaissé et cela avait eu raison de sa résistance et presque de sa raison.  

 

_Je ne vais pas pouvoir témoigner, c'est plus fort que moi. Cette peur me paralyse, elle est lui et elle est là lui fit-elle en montrant sa poitrine.  

 

_Ce n'est rien, je m'en sortirai tout aussi bien sans vous. De plus, j'hésitais à le faire, à présent la question ne se pose plus. Buvez ça.  

 

Il lui tendit un verre d'eau qu'elle saisit à deux mains. Elle but petites gorgés par petites gorgés tellement elle ressentait ce noeud au fond de sa gorge qui l'empêchait presque de parler et d'avaler. Ses yeux exprimaient toute sa gratitude et son soulagement, de ne pas être seule et surtout de ne pas témoigner.  

 

_Ca va mieux on dirait. Sa respiration s'était calmée et ses larmes avaient cessé de couler.  

 

_Oui, je n'ai qu'une hâte que tout cela se termine pour mettre le plus de distance entre cet endroit et moi.  

 

_Je vais devoir y aller ça va reprendre. Kaori, rien ne vous oblige à y assister, je suis là pour défendre vos intérêts.  

 

_Je le dois même si c'est d'une manière détournée, je me dois d'y faire face. Je n'étais pas là au procès, je leur dois bien cela, et je me le dois à moi aussi.  

 

La séance reprit et l'on annonça le témoignage du principale accusé. En entendant cela Kaori se leva de sa chaise qui tomba violemment sur le sol puis croisa le regard de son avocat qui exprimait la surprise. Elle ne pouvait plus bouger, son sang s'était figé dans ses veines et son coeur battait au ralenti, au rythme saccadé des chaînes qui traînaient sur le sol dans le couloir. Elle réalisa qu'une toute petite porte la séparait de ce dont elle avait le plus peur au monde. Elle fixa cette porte bienfaitrice qui la protégeait de sa présence, et de son regard. Son coeur battait à tout rompre, et sa respiration saccadée laissait penser qu'elle allait tôt ou tard se trouver mal, tellement tout allait vite autour d'elle, trop vite.  

 

Voilà 14 ans qu'elle ne l'avait pas revu, et bien que son esprit n'était pas parvenu à effacer son visage totalement, il lui était devenu moins terrifiant car moins net. Elle vivait un véritable cauchemar, elle s'était fait violence pour venir jusqu'ici, elle avait fourni un effort surhumain et voilà qu'il allait se présenter à elle en chair et en os, comme dans le passé séparés par une quelconque barrière. Il lui avait fallu plusieurs années pour terrer cela au plus profond d'elle et il était hors de question qu'à cause d'un simple regard tout soit anéantit. Elle avait trop souffert, il l'avait trop fait souffrir. Elle se colla à la porte et une fois que le bruit des chaînes cessa, elle quitta la pièce et prit la direction de la sortie. Ces quelques secondes avaient suffit à effacer toute notion de bonheur et de plaisir; il ne lui restait plus que la peur, et les tremblements, les doutes et les incertitudes, la résignation et la fatalité. Elle ne voulait ni voir son visage, ni entendre le son de sa voix qui l'avait si longtemps hanté et qui avait rythmé sa vie durant des mois, des années même. Elle résonnait encore sur tout son corps comme de violents coups de fouet et qui parvenaient à faire d'elle la plus morte des vivantes, car elle la glaçait.  

 

Elle devait sortir au plus vite sa vie en dépendait. Elle avançait à petites foulées longeant les murs et les couloirs, passants barreaux après barreaux sans un seul regard en arrière. Elle se sentait poursuivie et elle ne devait pas se laisser rattraper par son passé, par ses peurs, rattraper par lui et par l'ascendant qu'il avait sur elle. Chaque pas devenaient de plus en plus lourds, de plus en plus difficiles et sa vue se fit moins nette. Elle se sentait partir. Que n'aurait-elle pas donné pour avoir une épaule sur laquelle se reposer à cet instant, elle avait plus que tout besoin de quitter cet endroit mais surtout besoin de soutien. Pourquoi n'avait-elle rien dit à Ryo, pourquoi ne s'était-elle pas confiée à lui? Elle avait cru être assez forte avec le temps mais c'était le contraire, elle n'était pas beaucoup plus différente de cette gamine de 12 ans qu'elle avait été 14 ans plutôt. A bout de force, elle franchit enfin le portail de la prison et se retrouva de nouveau dans le monde libre. Elle posa sa main sur le mur et sans le lâcher s'éloigna de l'entrée. Le mur était froid comme cette scène à laquelle elle avait assisté et qui lui avait gelé le coeur. Tout son corps tremblait et ses jambes allaient tôt ou tard fléchir. Elle se plaqua tout contre le mur et ferma les yeux. Elle posa sa main sur son front comme pour stopper ses vertiges, mais elle se sentit vaciller. Préférant éviter toute chute, elle se laissa glisser sur le sol et là par terre résignée et abattue tous ses membres se relâchèrent et son esprit se laissa aller vers l'inconscient. Lorsqu'elle reprit connaissance elle se trouvait dans les bras d'un homme en uniforme qui tentait de lui faire reprendre connaissance. Elle avait une compresse mouillée sur le front.  

 

_Melle vous vous sentez mieux?  

 

_Que s'est-il passé? lui demanda-t-elle d'une demi-voix. Elle était totalement désorientée.  

 

_Vous avez fait un malaise.  

 

_Où suis-je?  

 

_A la prison fédéral de SHING SU.  

 

_Je me souviens, l'audience.  

 

_Vous êtes pâle, je vais vous conduire à notre infirmerie. Il l'aida à se relever.  

 

_Non ! cria-t-elle. Je me sens vraiment mieux, je ne veux pas y retourner.  

 

_Asseyez-vous sur ce banc le temps de vous remettre, je vais vous appeler un taxi.  

 

_Oui merci.  

 

A cet instant maître Hitachi sortit de la prison et de dirigea droit sur eux.  

 

_Que se passe-t-il fit-il à l'attention du garde?  

 

_Cette jeune femme a fait un malaise.  

 

_Je vous reconduis à votre hôtel. Je suis son avocat ça va aller, merci.  

 

_Je vous laisse alors, Melle.  

 

_Merci encore.  

 

Kaori regarda son avocat sans oser lui poser la question qui allait décider du reste de son avenir. Son regard se fit anormalement dur et froid. Rester dans l'incertitude et l'ignorance lui était insupportable et insoutenable, et en même temps elle avait peur de connaître la réponse, peur d'être déçue, peur de perdre tout espoir, cet espoir qui l'avait menée jusqu'ici et qui faisait d'elle ce qu'elle était. Ils se fixèrent avec pour seul témoin ce lourd silence qui pesait entre eux. Il lui passa le bras autour des épaules l'incitant ainsi à faire quelques pas en direction de la voiture.  

 

_Prenez place la matinée à été dure. Il lui ouvrit la porte et la referma une fois celle-ci assise. Il prit place à ses côtés et se sentit fixé par Kaori qui n'en pouvait plus de cette attente qui était en train de la ronger. La pâleur de son visage en était presque terrifiante.  

 

_Le verdict a été rendu. Ils ont rejeté son appel, il reste en haute sécurité. Il a été jugé encore instable et les regrets exprimés ne les ont pas convaincus.  

 

_Il a osé exprimer des regrets? fit-elle amèrement les yeux remplis de larmes.  

 

_Oui a votre encontre pour tout le mal qu'il vous a fait mais aussi pour les autres victimes et leur famille.  

 

_Peut-il refaire appel? Elle essuya du revers de sa main sa joue d'un geste plein de colère. Elle n'en revenait pas. Il avait osé exprimer des regrets alors que tout ce qu'il lui avait fait subir, leur avait fait subir, il l'avait fait en pleine connaissance de cause, oui il avait été pleinement conscient de ses actes et ce médecin l'avait décrit comme un homme malade que la folie avait poussé à l'extrême. De ce à quoi elle avait assisté, il n'avait pas été une seule fois question des victimes et des conséquences que ces actes avaient entraîné. Oui, pas une seule fois, on s'était intéressé à la victime c'est cela qui fit le plus mal à Kaori. Pourquoi fallait-il toujours que l'on s'intéresse plus à l'accusé et que l'on en oublie les pauvres âmes égarées qui avaient subi son courroux.  

 

_Pas avant très longtemps.  

 

_Ca reste possible.  

 

_Ne pensez pas à cela, reprenez le cours de votre vie.  

 

_Il savait que je serais là, il savait que je serais derrière ce miroir. Son but n'était pas de changer de niveau de sécurité.  

 

_Je ne comprends pas.  

 

_Il savait que son appel serait rejeté. Le but réel de cette audience était de m'y faire venir, de me faire savoir qu'il ne m'avait pas oubliée.  

 

_Dans quel but?  

 

_Me dominer, reprendre l'ascendant que le temps était parvenu à rompre. Malgré les années et la distance, il a voulu me rappeler son bon souvenir, me rappeler à l'ordre.  

 

_Il ne peut pas vous atteindre derrière ces murs.  

 

_Détrompez-vous. Pas physiquement c'est vrai, mais il m'a déstabilisée, il a ranimé cette peur qu'il a fait naître en moi il y a 14 ans et dont il est le maître. Il se joue de ma santé mentale et psychologique.  

 

_Vous êtes pâle, il vous faut du repos. Je vais vous reconduire à votre hôtel.  

 

_Non déposez-moi en centre ville.  

 

Durant tout le trajet, elle ne prononça pas la moindre parole, elle était encore bouleversée par tout ce qui s'était joué depuis son arrivée dans cette prison.  

 

_Voilà vous y êtes. Comment pourrai-je vous joindre si nécessaire?  

 

_Comme vous l'avez fait jusqu'à présent. Merci encore. Elle lui tendit la main afin de prendre congés de lui, une main froide et fébrile, une main que la vie semblait avoir désertée.  

 

_Je n'ai fait que ce pour quoi on me paie. Au revoir Melle Makimura. Votre frère serait fier de vous, et du courage dont vous avez fait preuve. Ce n'était pas évident de venir et de faire ce que vous avez fait.  

 

_Mais je n'ai rien fait.  

 

_C'est là que vous avez tord. Par votre seule présence vous lui avez montré que vous aviez réussi à surmonter tout cela et à vous détachez de lui. Votre présence est une victoire en elle même, une victoire sur lui. Ne laissez pas la culpabilité prendre le dessus et vous menez vers des chemins qui n'ont aucune destination. Vous êtes une survivante, la survivante, alors utilisez à bonne escient la chance qui vous a été offerte, ne la gâchez pas et ne le laissez pas gagner.  

 

_Qui vous dit qu'il n'a pas déjà gagné?  

 

_Il n'a pas gagné sans cela vous ne seriez pas là à cet instant. Puis-je vous donner un dernier conseil?  

 

_Je vous écoute lui dit-elle avant de sortir de la voiture.  

 

_Parlez-en à quelqu'un. Si vous ne voulez pas consulter de thérapeute alors parlez-en au moins à un de vos amis. Croyez-moi cela vous fera le plus grand bien, même si ça ne vous enlevera pas toute cette douleur et toute cette peur. Je pense que dans votre cas ce serait salutaire. Vous en souffrez encore ce qui est normal, ce qui l'est moins c'est que personne de votre entourage ne soit au courant. Ce n'est pas bon de tout garder pour vous et en vous.  

 

_Au revoir maître.  

 

_Au revoir melle Makimura.  

 

Kaori qui se trouvait à l'extérieure de la voiture referma la porte lentement. Les paroles de son avocat résonnaient dans sa tête et elle ne parvenait pas à en comprendre le sens réel. De son point de vue à elle, cette visite était un échec total, un véritable fiasco, un vrai cauchemar et pour lui c'était une réussite, une victoire même. Elle n'avait fait que pleurer, trembler et avoir peur. Elle s'était retrouvée incapable de gérer ses émotions, et la situation l'avait plus que dépassée et lui voyait en elle une sorte de battante, une guerrière qui venait de mener une victoire et pas des moindres. Victoire contre son plus terrible assaillant, contre un passé violent et douloureux, et victoire sur elle même car elle était allée au delà de ses peurs, peurs dont il était le maître car il les avait créées. Il en était le souverain légitime. Comment la vie pouvait prendre 2 sens différents pour 2 personnes qui avaient assisté à la même scène, l'une pleine d'optimisme et l'autre pleine de pessimisme, l'une encourageante et l'autre résignée.  

 

D'un pas lent, elle se mêla à la foule puis pénétra dans un grand centre commercial. Elle fit quelques achats puis gagna les toilettes publiques où elle en profita pour se changer et redevenir Kaori Makimura. Elle rassembla toutes les affaires qu'elle venait d'enlever, les mit dans un sac qui gagna la poubelle. Elle n'avait rien laissé au hasard. Elle quitta les toilettes et comme si de rien était elle se mêla au reste de la foule redevenant la plus anonyme des citadines de cette ville.  

 


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