Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 24 chapitres

Publiée: 24-11-20

Mise à jour: 17-12-20

 

Commentaires: 31 reviews

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SongficRomance

 

Résumé: Une voix dans la nuit, un nouveau chemin, un nouveau regard...

 

Disclaimer: Les personnages de "[vwa]" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: [vwa]

 

Chapitre 2 :: Chapitre 2

Publiée: 25-11-20 - Mise à jour: 25-11-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Un grand MERCI pour vos retours spéculatifs. J'espère que la suite ne vous décevra pas. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24


 

Chapitre 2  

 

Kaori prit une profonde inspiration et se lança dès qu’Hiro baissa la main de l’autre côté de la vitre.  

 

- Vous êtes sur Super Tokyo Radio. Il est vingt-et-une heures. Bienvenue dans votre émission Atout cœur. Je suis Kaori et plus que ravie d’être avec vous ce soir., enchaîna-t-elle sans faillir à sa plus grande surprise et surtout son plus grand soulagement.  

- Nous nous retrouverons tous les jeudis soirs pendant une heure pour discuter et échanger sur ce sujet ô combien épineux que sont les relations sentimentales sans tabou, sans timidité. Je suis à votre écoute et, pour commencer, une petite intro musicale de circonstance. Sans plus attendre, Katrina and the waves avec Walking on sunshine., annonça-t-elle, entendant le jingle de la radio avant le début de la musique.  

 

La lumière rouge marquée « ON AIR » s’éteignit et elle vit Hiro se lever et venir.  

 

- Quand tu as fini, pense à appuyer sur ce bouton., lui chuchota-t-il, lui retirant son casque.  

- Ca coupe le micro. Tu pourras ainsi parler en toute liberté sans être entendue des auditeurs., lui apprit-il.  

 

Kaori hocha la tête, entendant la chanson en sourdine. Hiro était dans son dos, penché sur elle. Elle pouvait sentir son parfum, très agréable au demeurant, sa chaleur se répandre contre elle et son souffle contre son oreille. Elle se sentit virer au rouge. Se rendant compte que, de là où il était, il avait une vue plongeante sur son décolleté, elle posa une main sur son haut, le pressant contre elle.  

 

- Très bon choix de chanson. Tu donnes le ton dès le début. Bois dès que tu le peux. Une heure, c’est court et long à la fois. Ca dépend de la personne en face., lui murmura-t-il, avec un léger sourire qu’elle ne vit mais entendit.  

 

Sans un mot de plus, il la laissa. Que dire sinon qu’il avait réussi à la troubler ? Il n’y avait que Ryo qui réussissait à le faire d’habitude. Elle frissonna en se demandant pourquoi Hiro avait réussi si vite à passer toutes ses défenses. Il avait beau la taquiner honteusement, elle se sentait en sécurité avec lui. Se sentant coupable, elle pensa à Ryo et, bien que la musique était avancée, les paroles semblaient voguer devant ses yeux.  

 

I used to think maybe you loved me now, baby, I'm sure  

Je pensais que tu m’aimais peut-être mais maintenant, bébé, j’en suis sûre  

And I just can't wait 'til the day when you knock on my door  

J’ai hâte d’être au jour où tu frapperas à ma porte  

Now every time I go for the mailbox, gotta hold myself down  

Maintenant à chaque fois que je vais à ma boite aux lettres, je dois me contenir  

'Cause I just can't wait 'til you write me you're coming around  

Parce que j’ai juste hâte que tu m’écrives que tu viens.  

 

C’était un peu ce qu’elle vivait avec Ryo. Il lui avait clairement fait comprendre qu’il l’aimait et que ses sentiments n’étaient donc pas à sens unique, lui donnant une joie sans égale, mais, depuis, pas un geste, pas un mot de plus. Elle en était encore une fois à attendre qu’il se décide d’avancer.  

 

Now I'm walking on sunshine, whoa  

Maintenant je marche au soleil, whoa  

I'm walking on sunshine, whoa  

I'm walking on sunshine, whoa  

And don't it feel good  

Et n’est-ce pas agréable  

Hey, all right now  

Hey, c’est bon  

And don't it feel good  

Hey, yeah  

 

C’était la façon dont elle aurait aimé se sentir mais ce n’était pas encore tout à fait cela. La lumière qui l’éclairait était celle d’un soleil levant. Elle caressait la peau doucement, la réchauffait un peu mais c’était surtout la lumière qui éclairait un nouveau jour qui se faisait remarquer. C’était agréable malgré tout mais, si rien ne bougeait, est-ce que cela durerait ?  

 

I used to think maybe you loved me, now I know that it's true  

Je pensais que tu m’aimais peut-être, maintenant, je sais que c’est vrai  

And I don't wanna spend my whole life just a-waiting for you  

Et je ne veux pas passer ma vie entière à t’attendre  

Now I don't want you back for the weekend  

Maintenant je ne veux pas te voir de retour pour le week-end  

Not back for a day, no, no, no  

Ni pour un jour, non non non  

I said, baby, I just want you back  

Je te l’ai dit, bébé, je veux juste ton retour  

And I want you to stay  

Et je veux que tu restes  

Oh, yeah  

 

Un pas, un geste, savoir où ils allaient, c’était tout ce qu’elle voulait pour savoir que les choses n’allaient pas stagner jusqu’au prochain général fou qui voudrait les tuer. S’il avait besoin d’avancer prudemment, elle pouvait le comprendre mais il devait y avoir du mouvement et pas un pas en avant pour trois en arrière. Cette danse-là avait déjà été trop pratiquée. Etait-elle arrivée à sa limite ?  

 

Now I'm walking on sunshine, whoa  

Maintenant je marche au soleil, whoa  

I'm walking on sunshine, whoa  

I'm walking on sunshine, whoa  

And don't it feel good  

Et n’est-ce pas agréable  

Hey, all right now  

Hey, c’est bon  

And don't it feel good  

 

Elle espérait bien qu’ils atteindraient ce moment de plénitude où les choses dites seraient enfin réelles, établies entre eux, ce moment où leurs coeurs ne seraient pas les seuls à fusionner, ce moment où les gestes pourraient se libérer aussi.  

 

Walking on sunshine  

Walking on sunshine  

 

I feel alive, I feel the love, I feel the love that's really real  

I feel alive, I feel the love, I feel the love that's really real  

Je me sens vivante, Je sens l’amour, je sens l’amour qui est vraiment réel  

I'm on sunshine, baby, oh  

Je suis au soleil, bébé, oh  

Oh yeah, I'm on sunshine, baby, oh  

 

Now I'm walking on sunshine, whoa  

Maintenant je marche au soleil, whoa  

I'm walking on sunshine, whoa  

I'm walking on sunshine, whoa  

And don't it feel good  

Et n’est-ce pas agréable  

Hey, all right now  

Hey, c’est bon  

And don't it feel good  

N’est-ce pas agréable  

I'll say it, I'll say it, I'll say it again now  

Je le dirai, je le dirai, et je le redirai encore  

And don't it feel good  

Et n’est-ce pas agréable  

Hey, yeah  

And don't it feel good  

Now don't it, don't it, don't it, don't it, don't it, don't it feel good  

I'll say it, I'll say it, I'll say it again now  

And don't it feel good  

Don't it, don't it, don't it, don't it, don't it and don't it feel good  

Now tell me, tell me, tell me again now  

Et dis-moi, dis-moi, dis-moi encore maintenant  

And don't it feel good  

Oh yeah, now  

 

Elle se laissait porter par les dernières notes en accumulant les ondes positives qui en ressortaient. Ils étaient forts à deux. Ils pouvaient aller loin s’ils le voulaient mais c’était justement là qu’était le nœud du problème.  

 

- Kaori, tu vas bientôt nous faire de nouveau entendre ta douce et sensuelle voix. Envoûte-nous, envoûte-moi, ma sirène., l’incita Hiro d’une voix grave.  

 

Elle plongea dans son regard et le détourna presque aussitôt, gênée.  

 

And don't it feel good  

Oh, don't it feel good, don't it feel good  

Now don't it feel good  

Oh yeah, oh yeah, oh yeah, oh yeah, yeah, yeah  

Oh yeah, oh yeah, oh yeah, yeah, yeah, yeah  

Oh yeah, yeah, oh yeah, yeah  

 

Le volume de la musique baissa progressivement et elle observa les geste de Hiro, attendant le moment où il baissera la main pour la lui redonner.  

 

- C’était Katrina and the waves avec Walking on sunshine, un petit moment de peps pour nous rappeler comment l’amour devrait nous faire sentir. Alors, et vous ? Comment vous sentez-vous lorsque vous êtes amoureux ? Plutôt discrets ? Plutôt expansifs ?, enchaîna-t-elle.  

- Moi, je suis plutôt du genre à célébrer la vie de manière très charnelle. Et toi, ma sirène ?, entendit-elle dans le casque.  

- Faites-nous part de votre expérience. Nous commençons avec Hitomi., poursuivit-elle, ignorant le commentaire de son binôme.  

- Bonsoir, Kaori. Avant de commencer, j’avoue que le départ d’Aiko m’a beaucoup déçue mais je sens que vous ferez une bonne remplaçante.  

 

Temporaire, la remplaçante, espéra Kaori, le gardant néanmoins pour elle. Elle esquissa un sourire gêné.  

 

- Moi, j’adore la remplaçante d’Aiko., ronronna Hiro dans son casque.  

 

Elle lui lança un regard noir, espérant bien que ça le calmerait, mais il lui répondit par un grand sourire amusé.  

 

- Merci Hitomi, c’est très gentil de votre part. Le départ d’Aiko a été soudain mais elle a suivi son cœur et on peut la comprendre, n’est-ce pas ?, reprit Kaori.  

- Oh oui, elle a eu bien raison. Je ne la comprends que trop. Je suis amoureuse et je me sens sur un petit nuage. J’espère que ça va durer toute ma vie. Vous pensez que c’est possible ?, l’interrogea l’auditrice.  

 

Kaori réprima un petit soupir de frustration et d’envie. Hitomi avait bien de la chance de pouvoir se poser cette question. Elle était amoureuse et insouciante et ça faisait plaisir à entendre. Elle ne pouvait pas en dire autant.  

 

- Ca s’entretient, Hitomi. Cela fait longtemps que vous êtes avec votre ami ?  

- Deux heures, vingt-trois minutes et quarante-cinq secondes., clama la jeune femme, surexcitée.  

 

Elle l’aurait presque vu trépigner d’excitation. Elle l’imaginait avec un sourire béat, le regard pétillant, le cœur qui battait à cent à l’heure. C’était ainsi qu’elle s’était sentie lorsque Ryo lui avait parlé après cette histoire avec l’affaire du général Kreutz, ça et une immense sérénité dans le même temps.  

 

- Si c’est pas de la précision… Une cliente pour l’émission sur la rupture…, pipa Hiro, ironique.  

- La ferme, Hiro., lui intima Kaori, coupant le micro un instant.  

- J’aime quand tu me parles aussi autoritairement., lança-t-il.  

- C’est donc tout récent, Hitomi. Félicitations à vous., reprit Kaori, lançant un regard noir à l’ingénieur du son.  

- Oh oui ! On s’est rencontrés il y a deux semaines. J’attendais impatiemment de trouver le grand amour et je l’ai enfin trouvé et il s’est déclaré. J’ai hâte qu’il me demande en mariage., s’extasia l’auditrice.  

- Candidate pour la rupture., répéta Hiro, hilare.  

 

Kaori serra les dents pour ne pas lancer une réponse cinglante et se concentra pour trouver les bons mots pour ne pas vexer la jeune femme ni la décevoir.  

 

- Le mariage est une étape essentielle dans un couple mais ne précipitez pas les choses. C’est aussi très important de se construire en temps que couple avant de le devenir très officiellement. Profitez de ces moments de bonheur et entretenez-les patiemment. Ce sont eux qui construiront les bases de votre futur. Même lorsque vous serez mariés et pris dans la routine, il faudra trouver des moments pour faire vivre la passion des débuts., lui conseilla-t-elle d’une voix douce et rassurante.  

- Vous croyez ? Je vais vous écouter. Vous en savez plus sur le sujet que moi., répondit Hitomi.  

 

Kaori se garda bien de lui dire que son expérience en terme de relations amoureuses se résumait à jouer au chat et à la souris avec un homme depuis sept ans. Ca manquerait un peu de crédibilité.  

 

- C’est important de savoir se ménager des moments pour entretenir la flamme tout comme de progresser dans votre relation.  

- Merci Kaori. Je vais mettre en pratique vos conseils. Bonne soirée., la remercia l’auditrice.  

 

Un flash publicitaire fut passé pendant lequel elle but une gorgée d’eau et regarda le nom qui apparut à l’écran ensuite.  

 

- Bonjour, Sara., l’accueillit Kaori.  

- Bonsoir Kaori. J’avoue que cette chanson m’a beaucoup parlé. Elle représente un peu ce que je vis depuis deux ans avec mon copain., résuma la jeune femme.  

- Vous pouvez parler en toute liberté, sans aucune gêne, Sara. Je suis là pour vous écouter et vous aider si je le peux., l’encouragea la rouquine.  

- Mon copain est parti faire ses études à l’étranger. Il s’est déclaré peu avant de partir et nous avons eu un peu de temps pour nous découvrir mais depuis, on ne s’est vus qu’une fois. Je vivais sur la flamme des débuts mais j’avoue que ça s’émousse et, s’il m’envoyait un à plusieurs messages par jour il y a encore un an, aujourd’hui, ce n’est plus qu’un par semaine., avoua la jeune femme, visiblement attristée.  

- Finalement, on en vient à regretter la nouvelle technologie, non ?, pipa Kaori.  

- Je suppose que vous en êtes à vérifier plusieurs fois par jour vos mails et vos SMS ?, l’interrogea-t-elle.  

- Par heure même les jours où je ne travaille pas., admit la jeune femme piteusement.  

- Mon premier conseil : revenez au temps du courrier postal. Le facteur ne passait qu’une fois par jour. Forcez-vous à ne vérifier qu’une fois par jour vos messages. La déception sera toujours présente mais elle se dissipera et ne vous pourrira pas toute votre journée et encore moins votre relation. Mon deuxième conseil : envoyez-lui un message parce que j’ai l’impression que vous le laissez faire le premier pas à chaque fois. Ai-je tort ?, la questionna-t-elle doucement.  

 

Kaori attendit quelques secondes la réponse de Sara, son silence parlant pour elle, avant de l’entendre soupirer.  

 

- C’est vrai. Je ne veux pas l’importuner.  

- Prenez les devants en restant raisonnable. Envoyez-lui un message ou surprenez-le même avec un vrai courrier papier écrit de votre plus belle plume, un courrier très personnel et personnalisé dont il pourra garder une trace et qui réveillera peut-être ses sentiments et surtout son envie de vous les montrer. Rappelez-lui ce qu’il représente pour vous, qu’il vous manque., lui proposa-t-elle.  

- Un courrier… papier ?, répéta Sara.  

- Oui, papier., confirma Kaori avec un sourire amusé.  

- Mais… c’est un truc de vieux…, pipa la jeune femme, effarée.  

- Et alors ? Est-ce que ça vaut moins que ce que vous écririez de votre smartphone ou de votre tablette. Les mots sont les mêmes, les sentiments aussi sauf qu’au lieu d’être écrits avec des caractères stéréotypés, ce seront vos lettres, vos lignes et courbes qu’il tracera du regard.., lui répondit-elle.  

- Je peux tracer tes lignes et courbes avec ma plume, ma sirène ?, susurra Hiro, lui adressant un regard chaud.  

 

Kaori se mit à rougir et baissa les yeux. A quoi il jouait celui-là ? Malgré elle, elle resserra les cuisses et les bras comme pour se protéger de ses allusions grivoises.  

 

- Ce n’est pas faux mais il ne risque pas de me prendre pour une arriérée ?, s’inquiéta Sara.  

- Parce que vous savez écrire ? Non. S’il vous aime et vous connaît, il devrait même trouver la chose très romantique., la contra-t-elle.  

- Je… Je crois que je vais essayer. Je ne risque pas grand-chose après tout. Ca me redonnera peut-être l’envie de continuer., fit la jeune femme.  

- Je l’espère. Bonne chance pour la suite, Sara., lui souhaita Kaori.  

- Au revoir.  

 

Le jingle publicitaire retentit de nouveau dans la pièce et Kaori retira son casque un moment en soufflant. Ce n’était pas si terrible que cela pour en finir. Soudain, la porte s’ouvrit et monsieur Shinobi, le directeur de la station qui l’avait contrainte à accepter ce poste, apparut, un grand sourire ravi aux lèvres.  

 

- Vous êtes douée ! Et votre voix, un plaisir à écouter ! Continuez ainsi !, lui dit-il avant de ressortir en se frottant les mains.  

- Pourquoi j’ai l’impression que je vais avoir de mauvaises surprises…, murmura-t-elle, remettant son casque en place.  

 

Elle observa l’horloge et vit qu’il lui restait encore une demi-heure à tirer.  

 

- Pour une première fois, tu t’en sors bien, ma sirène. Toutes tes premières fois sont ainsi ?, lui demanda Hiro, sa voix grave et amusée résonnant dans ses oreilles, la faisant sursauter.  

 

Elle n’eut pas l’occasion de répondre qu’il lui repassait le micro et elle fut forcée d’enchaîner lui adressant un regard noir qui le fit encore plus sourire.  

 

- Vous écoutez Super Tokyo Radio en direct de l’émission Atout cœur. Je suis Kaori pour vous écouter., annonça-t-elle, suivant la phrase d’accroche qui apparaissait sur son écran.  

- Nous accueillons un membre de la gente masculine cette fois. Bonsoir Tomo., l’accueillit-elle à son tour.  

- Bonjour beauté. La voix d’Aiko me transportait, la tienne me fait bander à mort. Tu uses aussi bien de ta bouche pour parler que pour…  

- C’est une émission de grande audience, Tomo. Il est des choses qui ne se disent qu’en privé, mon cher., le sermonna-t-elle, se forçant à paraître amusée pour cacher sa colère.  

- Respire, ma sirène. Il y a toujours des cons, on ne peut pas les envoyer balader sauf extrême., lui conseilla Hiro sans faire le mariole cette fois.  

 

Elle croisa son regard et acquiesça.  

 

- Alors Tomo, quelle est votre contribution ou votre question sur le sujet du jour ?, lui demanda-t-elle, redirigeant la conversation.  

- Vous croyez vraiment à ces sornettes ? L’amour toujours, le coup de foudre, l’allégresse de la déclaration ?, l’interrogea-t-il à son tour, cynique.  

 

Kaori se mordit la lèvre. Elle ne voulait ni mentir ni décevoir les personnes qui y croyaient. Elle savait que les choses n’étaient pas si simples. Malgré tout, elle pouvait dire avec certitude, les petites choses qui changeaient quand elle pensait à l’homme qu’elle aimait.  

 

- Les choses n’apparaissent pas de manière identique pour tous. Pour certains, l’amour est présent au premier coup d’oeil. Pour d’autres, il grandira au fil des échanges. Certains se verront sur un petit nuage pendant des semaines, d’autres ressentiront juste un certain bien-être, un sentiment de sécurité affective. L’amour peut durer un jour, un mois, un siècle, tout dépend de la manière dont on l’entretient et le couple s’est construit., répondit-elle.  

- Bien joué., entendit-elle dans son casque.  

 

Il avait beau la chercher, la présence d’Hiro lui faisait du bien dans des moments comme celui-là. Peut-être que si elle en avait parlé à Ryo, il aurait veillé sur elle. Non, il n’y avait pas de peut-être, il l’aurait fait si elle était en danger physiquement mais elle ne le lui avait pas dit parce qu’il n’y avait pas de danger et qu’elle refusait de devoir subir cela et en plus de se faire charrier à l’appartement parce qu’elle savait qu’il ne la laisserait pas en paix avec cette histoire d’animatrice d’émission radio pour le cœur.  

 

- Je sais comment on entretient un couple, ma jolie. Je t’en fais une démonstration quand tu veux. J’espère ne pas trop te faire pleurer quand je devrais te laisser t’en aller le lendemain matin., lui fit-il grossièrement.  

 

Kaori jeta un regard à Hiro qui lui faisait signe qu’il allait couper et elle leva la main pour lui indiquer de ne pas le faire.  

 

- Qui te dit que ce ne sera pas toi qui pleureras, mon grand ? Qui te dit que ce n’est pas toi qui me supplieras de me revoir parce que je t’aurais envoyé bien plus loin qu’au septième ciel ? Tu te crois donc si irrésistible qu’aucune fille ne peut t’oublier mais qui te dit que je ne suis pas toi au féminin ?, lui retourna-t-elle d’une voix si sensuelle qu’Hiro se sentit frissonner.  

- Je suis amoureux…, lâcha-t-il, ce qui la fit rougir.  

- Je… Je…, entendit-elle Tomo répondre.  

- Je te laisse réfléchir, mon grand. Bonne soirée., lui souhaita-t-elle avant de couper la conversation et de prendre la personne suivante.  

 

L’émission se termina peu après et Kaori retira le casque avec soulagement lorsque le signal « ON AIR » s’éteignit. Finalement, ça n’avait pas été si dur que cela. Elle était même assez fière de ce qu’elle avait accompli. Elle se leva et croisa son reflet dans la vitre. La jeune femme face à elle avait fait preuve de plus d’assurance et de sensualité que ce dont elle avait l’habitude. C’était pour cela aussi qu’elle s’était habillée de manière un peu plus féminine jusqu’aux dessous et maquillée. C’était un peu comme si elle avait mis un masque, comme lorsqu’elle avait joué Cendrillon avec Ryo. Son regard s’assombrit en pensant à son partenaire.  

 

- Tu regrettes que nous devions déjà nous séparer, ma sirène., la taquina Hiro, adossé au chambranle de la porte.  

- On se revoit dans une semaine., lui retourna-t-elle, prenant sa veste.  

- Sept longs jours et surtout sept longues nuits à t’attendre…, lui fit-il, charmeur.  

- A moins que tu ne veuilles m’accorder cette nuit ?, lui proposa-t-il, lui jetant un regard de braise.  

- Je… je dois rentrer., balbutia-t-elle.  

- Kaori, pourquoi j’ai l’impression de ne plus avoir à faire à la même femme ?, lui demanda-t-il, curieux.  

 

Elle l’observa un moment puis se détendit, lui adressant un léger sourire.  

 

- C’est facile de parler à quelqu’un qui n’est pas en face de soi, d’être quelqu’un d’autre, en étant loin et enfermée dans une salle derrière un micro. Ce l’est beaucoup moins de te regarder et me demander ce que tu peux attendre de moi et ce qui pourrait arriver., lui répondit-elle.  

- Tu voudrais qu’il se passe quelque chose ?, l’interrogea-t-il, un sourcil levé.  

- Non, justement. J’ai une vie et j’aime comme elle est. On se revoit dans une semaine, Hiro. Bonne nuit., lui souhaita-t-elle.  

- Kaori, dans une semaine, la caméra sera réparée. L’émission sera diffusée sur internet., lui apprit-il, la voyant blêmir.  

- Tu ne veux pas apparaître à l’écran ?  

- Non, je ne peux pas., murmura-t-elle.  

- On trouvera quelque chose., la rassura-t-il, se sentant comme un héros quand elle lui adressa un sourire reconnaissant.  

 

Il la regarda s’en aller et la lueur de ses yeux s’adoucit quand elle disparut.  

 

Kaori referma sa veste sur elle et prit le chemin de l’immeuble aux briques rouges. Elle se sentait de plus en plus nerveuse en approchant, craignant que, pour une fois, Ryo soit rentré bien plus tôt qu’à son habitude. Elle grimpa anxieusement les escaliers et fut soulagé de trouver l’appartement dans le noir complet. Elle défit rapidement sa veste et ses chaussures qu’elle ramassa avant de monter, les emmenant avec elle. Moins de dix minutes après, changée et démaquillée, elle se glissait entre ses draps et s’endormait comme une masse, épuisée.  

 

Quand il rentra en pleine nuit, Ryo se glissa sous la douche pour retirer toutes les odeurs désagréables dont il se sentait porteur. La nuit avait été festive et il aurait pu la prolonger en charmante compagnie mais il avait abrégé. Il n’avait pu s’ôter de la tête cette voix sensuelle qu’il avait entendue émaner d’un poste radio en sortant d’un bar. Cette voix lui parlait. Il aurait presque juré que c’était la voix de Kaori mais ce n’était pas possible. Elle était sagement à l’appartement en train de regarder un film à l’eau de rose… ou à le maudire d’être parti une fois de plus en catimini…  

 

Ayant besoin de s’assurer qu’il ne s’était pas trompé, il ouvrit doucement la porte de sa chambre et avança silencieusement dans la pièce. Il se maudit lorsqu’il buta dans des escarpins qu’il n’avait jamais vus et les remit en place sans plus y prêter attention avant de se tourner vers le lit où Kaori dormait. Il resta là quelques minutes puis gagna sa chambre où il s’endormit rapidement.  

 

- Ryo, debout ! On a une affaire !, fit Kaori, le lendemain matin, ouvrant grand les rideaux de la chambre.  

- Laisse-moi dormir., grommela-t-il, se tournant de l’autre côté.  

- Non. Tu te lèves., lui ordonna-t-elle.  

- Non, tu me bouscules., répliqua-t-il.  

- Comme d’habitude., soupira-t-elle.  

- Ca me rappelle quelque chose., pipa le nettoyeur, posant un regard lourd sur sa partenaire qui, le dos tourné, ouvrait les fenêtres.  

 

Il regardait la ligne de sa silhouette, la courbe de ses fesses, la finesse et la longueur de ses jambes et, masquant le désir, s’abreuva de la vue de face, l’appréciant tout autant.  

 

- Oh mais c’est pas possible. Tu ne peux pas te contenir un peu !, hurla-t-elle, virant au rouge pivoine en voyant son mokkori se dresser.  

 

Comme d’habitude, celui-là avait été incontrôlable et lui valut la sanction divine. Soupirant, il ressortit de sa prison et se dirigea vers la salle de bains. Vingt minutes plus tard, il descendit et rejoignit sa partenaire dans la cuisine, prenant place à table.  

 

- Je ne t’ai pas entendu rentrer cette nuit., fit-elle remarquer, ignorant le pincement au cœur.  

- Je sais me faire discret., répondit-il.  

- Quoique, je devais être un peu plus jeté que d’habitude. J’aurais juré t’entendre animer une émission radio., plaisanta-t-il, goguenard.  

 

Le journal le protégea d’une projection de café que Kaori avait recraché sous le choc, manquant s’étouffer. Surpris, il baissa le papier et l’observa puis sa partenaire.  

 

- Je… C’était trop chaud., bafouilla-t-elle, se levant pour prendre une lavette et éponger le liquide répandu sur la table.  

 

Il lui fallut des trésors d’effort pour régner sur son agitation et reprendre un masque impassible.  

 

- Tu ne croyais tout de même pas que… Ah ah ah… Comme si je pouvais t’imaginer en animatrice radio…, se mit-il à rire de manière tonitruante.  

- Et pourquoi pas ?, riposta-t-elle, vexée.  

- Je crois bien que c’était une émission de cœur., répondit-il comme si cela suffisait comme explication.  

 

Kaori serra les poings et les dents, régnant difficilement sur sa frustration.  

 

- Et alors ?, répliqua-t-elle en articulant chaque mot.  

- Et alors ? Pour être animatrice d’un truc pareil, faut avoir un minimum d’expérience et on ne peut pas dire que ça se bouscule au portillon depuis qu’on se connaît. Faut dire que le fait que tu sois un mec ne jouerait pas non plus en ta faveur., lui asséna-t-il d’une voix bourrée d’ironie en portant sa tasse de café à ses lèvres.  

 

Il s’étrangla en même temps que la massue s’abattit sur sa tête. Il regarda les chaussures plates de Kaori s’éloigner et fronça les sourcils, se dégageant prestement du poids massif comme si c’était une plume.  

 

- Dis, au fait, pourquoi tu as sorti tes escarpins noirs de ton armoire ?, lui demanda-t-il, s’adossant nonchalamment au mur de la penderie, un regard impassible posé sur elle.  

 

Kaori se sentit blêmir et passa un peu plus de temps que nécessaire pour ramasser son sac à main avant de se redresser quand quelque chose l’interpela.  

 

- Comment tu sais que je les ai ressortis ? Ils sont dans ma chambre., lui demanda-t-elle, plongeant son regard dans le sien.  

- Je t’ai posé la question en premier., se défendit-il, s’en voulant de s’être piégé tout seul.  

- Et alors ? Tu n’as rien à faire dans ma chambre ! T’as encore une fois été fouiller dans mes petites affaires ?, l’interrogea-t-elle, se fâchant.  

- Je… Non, j’étais venu…, commença-t-il avant de se rendre compte de la bêtise qu’il allait dire.  

- Voir quel était l’origine du bruit immonde que j’entendais., se corrigea-t-il.  

- Un bruit immonde ? Quel bruit immonde ?, répliqua-t-elle, se sentant fulminer.  

- Ton ronflement !, argua-t-il.  

- Mon ronflement ?, hurla-t-elle.  

 

Elle sentait qu’il lui mentait et c’était peut-être cela qui la mettait le plus en colère.  

 

- Tiens, un peu d’ombre te fera du bien ! Moi, je vais marcher au soleil !, lui apprit-elle, l’écrasant à nouveau sous une massue.  

 

L’amour pouvait réchauffer les coeurs mais, pour eux, ça provenait plus des flammes de l’enfer par moments, pensa-t-elle, levant le visage vers l’astre solaire en sortant de l’immeuble. Malgré tout, elle n’avait aucune envie de s’éloigner. Demain, elle aurait peut-être aussi son courrier. 

 


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