Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 24 chapitres

Publiée: 24-11-20

Mise à jour: 17-12-20

 

Commentaires: 31 reviews

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SongficRomance

 

Résumé: Une voix dans la nuit, un nouveau chemin, un nouveau regard...

 

Disclaimer: Les personnages de "[vwa]" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: [vwa]

 

Chapitre 12 :: Chapitre 12

Publiée: 05-12-20 - Mise à jour: 05-12-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 12  

 

Hiro regarda sa collègue approcher de lui et le sourire qu’il arborait s’effaça au fur et à mesure.  

 

- Après ce que j’avais vu la semaine dernière, je pensais te voir exténuée mais pas avec cette tête-là., fit-il.  

- Ne me dis pas qu’après l’épisode sur le parking, toute votre histoire n’a été qu’un feu de paille.  

 

Kaori leva les yeux et poussa un profond soupir. Elle n’avait pas besoin de ses commentaires en plus de son humeur sombre.  

 

- Tu as vu quoi au juste ?, lui demanda-t-elle d’une voix éteinte.  

- Lui et toi, vous vous embrassiez., répondit-il simplement.  

- On s’embrassait… Oui, c’est vrai, on s’est embrassés mais ça s’est arrêté là. Il ne s’est rien passé de plus., avoua-t-elle.  

- Kaori…  

- Je ne veux plus en parler, s’il te plaît. Je veux juste faire cette émission, rentrer chez moi et dormir., lui dit-elle, se dirigeant vers le studio.  

 

Il la laissa faire. Il aurait dû être satisfait de la tournure que prenaient les choses, tournure qui augmentait ses chances d’avoir un avenir avec elle mais ce n’était pas le cas. Il n’aimait pas la voir souffrir.  

 

- Toujours aucune chance de t’emmener boire un verre alors ?, la taquina-t-il.  

 

Il attendit de se faire rembarrer, de voir son froncement de sourcils qui annoncerait sa colère et lui indiquerait que, pendant quelques minutes, elle oublierait sa déception. Il n’eut cependant aucune réponse, juste un regard incertain qui se détourna quelques secondes plus tard.  

 

Kaori vit avec soulagement le moment de démarrer l’émission arriver. Elle appréciait Hiro et sentait qu’il avait envie d’être présent pour elle mais ce n’était pas de lui dont elle avait besoin. Depuis qu’il l’avait embrassée et même s’il avait tenté de faire face, il s’était éloigné. Il s’était échappé de l’appartement tous les soirs et, quand il y était, il s’enfermait dans la salle de tir. Elle pensait que le pire avait été de le voir hésiter à se lancer mais elle se trompait et s’attendait maintenant à le voir retomber dans ses vieux travers. Ce ne serait qu’un nouveau rétropédalage mais ce serait le dernier, ils le savaient tous les deux. Ce qui la fâchait par dessus tout, c’était que c’était lui qui lui avait lancé ce XYZ douloureux. Il avait fait le plus gros du chemin et, arrivé à la porte, il refusait de frapper pour entrer. Elle n’en pouvait plus d’attendre derrière le panneau en le sentant si près.  

 

- Il est vingt-et-une heures. Vous êtes sur… Super Tokyo Radio. Je suis Kaori et… et vous…, commença-t-elle, sentant les sanglots monter et tentant de les contrôler.  

- Vous écoutez Atout cœur. Tout de suite nous écoutons Skyler Grey avec I know you., annonça-t-elle précipitamment avant d’appuyer sur le bouton du micro, les larmes roulant sur ses joues.  

 

Elle n’entendit pas la chaise tomber de l’autre côté de la vitre mais sentit les mains d’Hiro la forcer à se lever et ses bras l’entourer, se fichant de la caméra qui les filmait. Elle se laissa faire, même lorsque ses mains glissèrent dans ses cheveux. Aucun des deux ne prêtait attention au spectacle qu’ils offraient.  

 

Loin, bien loin de cette vision, Ryo était assis dans un fauteuil d’un cabaret, juste à côté du vestiaire des bunnies. Malgré la musique langoureuse de la salle qui l’assourdissait, il capta, provenant de la salle adjacente, les mots de sa partenaire. Son regard s’assombrit en entendant sa voix chargée d’émotions. C’était de sa faute, il n’en doutait pas. Il savait qu’il commettait une grave erreur depuis une semaine mais il n’assumait pas la force des sentiments qui l’agitaient en sa présence. Il perdait la tête et avait peur de tout ce qui pouvait arriver s’il se laissait aller. En fait, pour être franc, il ne savait même pas comment se laisser aller car, malgré les apparences, les nombreuses cuites et danses à moitié nu, il ne perdait jamais le contrôle. Alors se laisser aller sur un coup de tête à la rejoindre, à l’embrasser, à lui téléphoner, c’était déstabilisant et il se demandait ce qui se passerait s’il lâchait prise.  

 

Il avait aussi été surpris par ce qu’il avait ressenti en posant les lèvres sur les siennes. Il avait cru défaillir. Il s’était senti provoqué au départ et avait voulu la provoquer à son tour mais, sans s’en rendre compte, il avait voulu plus et pas dans le sens de prendre plus mais de lui donner plus, de tendresse, de douceur, de chaleur, de plaisir. Et que dire du moment où elle avait passé ses bras autour de lui, les rapprochant, collant leurs deux corps de manière si serrée, il avait senti le désir flamber en lui de manière si virulente qu’il n’avait pas su s’il saurait se retenir si les choses duraient plus longtemps et, s’il laissait cela arriver, saurait-il se montrer un amant patient et attentionné pour elle ? Elle n’était pas n’importe quelle femme à ses yeux. Elle méritait bien mieux qu’une étreinte sauvage et brutale comme l’était son envie de se fondre en elle, de se glisser en elle si profondément qu’ils ne feraient qu’un.  

 

La porte s’ouvrit de nouveau et il se rendit compte que seulement quelques secondes étaient passées alors que la chanson débutait. Sans en avoir l’air, il bloqua la fermeture du battant pour la laisser juste entrouverte et pouvoir entendre la chanson qu’elle avait choisie. Peut-être serait-elle anodine mais il en doutait alors il ferma les yeux et écouta, se fichant des deux jeunes femmes qui se glissèrent près de lui.  

 

I believe, I believe there's love in you  

Je crois, je crois qu’il y a de l’amour en toi  

Gridlocked on the dusty avenues  

Bloqué sur des avenues poussiéreuses  

Inside your heart, just afraid to go  

Dans ton cœur, juste effrayé de sortir  

 

Il avait vu juste. Si cette chanson ne lui était pas adressée, il pouvait se ranger du métier. C’était que son flair serait largement émoussé. Trois phrases, trois vérités. Pour l’aimer, il l’aimait même s’il ne lui disait que trop peu. Elle était la seule, elle était l’unique amour de sa vie. Il avait déjà eu des coups de cœur mais aucune femme ne lui avait donné cette envie de vivre, cette envie de protéger et par dessus tout cette envie de rester. Il avait commencé à rêver avec elle, d’elle d’abord et d’une vie différente par la suite, d’une vie à deux, d’une vie ensemble mais cette vie-là était plus facile dans ses rêves qu’en réalité. Dans ses rêves, tout était parfait. Il contrôlait les choses, elle aimait ce qu’il aimait, il n’y avait pas de vilains pour vouloir leur faire la peau. Dans ses rêves, il y avait aussi parfois des ventres arrondis et des rires d’enfants. Dans ses rêves…  

 

Les avenues poussiéreuses, c’était la réalité. C’était l’endroit où il n’était aussi sûr de lui, où elle pouvait avoir des désirs différents des siens, où une balle, une voiture, la maladie pouvaient les désunir et les blesser. C’était le lieu où ils ne pouvaient être que deux, où il pouvait déraper et la blesser parce que les choses étaient trop fortes, trop incontrôlables, trop nouvelles pour lui. C’était la place où les rêves se confrontaient à la réalité, la triste, sordide et dure réalité de la vie.  

 

Troisième assertion, tout cela juste parce qu’il avait peur. Touché coulé, il avait perdu un sous-marin. Il crevait de trouille en effet de ne pas savoir faire, dire ou réagir. Il avait peur de se tromper, de mal interpréter, de mal se comporter. Il était terrifié à l’idée de la perdre, de se retrouver seul alors qu’il avait plus que jamais besoin d’elle. Elle avait fait sa place dans sa vie, dans sa tête et dans son cœur. Il avait osé le lui dire mais pas le lui montrer et ne savait toujours pas comment faire. Elle était sa force, sa lumière, son âme, sa conscience. Elle était son cœur. Que deviendrait-il si elle partait ? Il le savait. C’était pour cela qu’il lui avait lancé son XYZ.  

 

I am more, I am more than innocent  

Je suis plus, je suis plus qu’innocent  

But just take a chance and let me in  

Mais tente juste ta chance et laisse moi entrer  

And I'll show you ways that you don't know  

Et je te montrerai des chemins que tu ne connais pas  

 

Innocente, elle l’était. Elle ne le lui avait pas clairement dit mais il s’en doutait. Outre physiquement, elle l’avait été moralement quand elle était entrée dans son monde et, contre toute attente, elle l’était restée malgré les années et les expériences. Elle était et devait rester aussi intouchée que possible et, dans son esprit, ça avait longtemps compris le côté charnel également… et par tout homme, et surtout lui.  

 

Pourtant, s’il y avait bien une personne sur Terre à qui il laisserait le droit de le guider, c’était elle. Il avait une confiance inconditionnelle en elle et il savait qu’elle était la seule qui pouvait l’aider à se dépasser humainement et la seule à qui il accepterait de montrer ses faiblesses, à qui il pouvait se dévoiler sans être jugé.  

 

Don't complicate it,  

Ne complique pas les choses  

Don't let the past dictate  

Ne laisse pas le passé te diriger  

Yeah,  

I have been patient, but slowly I'm losing faith  

J’ai été patiente mais doucement je perds la foi  

 

Il poussa un long soupir imperceptible. Il savait qu’il devait faire le dernier pas, oublier les principes de son passé, accepter ses sentiments et ce qu’ils entraînaient, fonder une nouvelle ère pour le reste de ses jours sur la base de ce qu’ils avaient construit ces sept dernières années. Il devait avoir confiance et se lancer et le faire vite parce qu’effectivement il avait franchi la limite une fois, elle lui avait laissé une nouvelle chance et là, il frôlait de nouveau les extrêmes.  

 

So please, I know you baby  

Alors s’il te plaît, je te connais bébé  

I know you baby  

Je te connais bébé  

So please, I know you baby  

Alors s’il te plaît, je te connais bébé  

I know you baby  

Je te connais bébé  

 

Kaori se calma progressivement mais n’échappa pas des bras de Hiro. Il n’était pas Ryo mais il lui offrait ce qui lui manquait, un peu de chaleur, de tendresse et, pour une fois, elle n’avait pas envie d’écouter la voix de la raison qui lui disait de s’écarter. Elle le laissa caresser ses cheveux et lui murmurer des mots de réconfort à l’oreille. Elle savait pourquoi Ryo ne pouvait être comme Hiro, elle comprenait ses doutes et ses hésitations mais était-ce vraiment trop lui demander que de s’engager envers elle ? Le poussait-elle trop loin ? Etait-ce vraiment quelque chose dont il n’était pas capable ? Elle ne le pensait pas.  

 

I believe, I believe you could love me  

Je crois, je crois que tu pourrais m’aimer  

But you're lost on the road to misery  

Mais tu es perdu sur le chemin de la souffrance  

And what I gave to you  

Et ce que je t’ai donné  

I could never get back!  

Je ne l’aurais jamais en retour !  

 

Elle savait que ce serait difficile mais elle sentait qu’il pouvait le faire. Son cœur battait pour elle, il le lui avait dit et il ne mentait pas à ce sujet. Il l’aimait mais refusait d’approcher pour un tas de raisons, certaines connues, d’autres inconnues, des raisons profondes liées à son passé, d’autres à leur présent. Il avait peur de lâcher prise, elle l’avait bien compris, mais que craignait-il ? De se faire piéger par leurs ennemis, de se montrer faible et de créer un déséquilibre des forces ? Ou ça les concernait ? Lui seul pouvait lui répondre mais il ne le ferait pas. Elle sentait qu’il n’était pas prêt pour cela.  

 

Seulement il était le seul à pouvoir faire le dernier pas vers eux, le seul à pouvoir choisir leur destin. Elle avait tout fait pour lui donner confiance et l’aider à avancer. Elle ne pouvait faire ce dernier geste à sa place et, s’il ne le faisait pas… Elle sentit les larmes revenir en pensant à toutes ces années passées ensemble, à tout l’amour qu’elle lui portait, la tendresse dont elle l’avait entouré, les expériences douloureuses ou heureuses qu’ils avaient traversées ensemble. Elle ne voulait pas oublier tout cela mais ça lui donnait un tel sentiment de gâchis. Elle serra les doigts sur les épaules d’Hiro en réprimant un cri de douleur. Il pourrait passer à côté de tellement de choses. Ils pourraient passer à côté de tellement de choses.  

 

Don't complicate it,  

Ne complique pas les choses  

Don't drive yourself insane  

Ne te rends pas fou  

Yeah,  

Say what you will but I know that you want to stay!  

Dis ce que tu veux mais je sais que tu veux rester !  

 

- Calme-toi, ma sirène. Calme-toi. Les choses vont s’arranger., lui murmura Hiro.  

- Je ne crois pas. Je crois… Je crois que c’est la fin et j’ai mal., lui répondit-elle.  

- Donne-lui plus de temps., lui conseilla-t-il.  

 

Elle s’écarta de Hiro et l’observa un moment, des larmes roulant sur ses joues. Très honnêtement, elle n’avait aucune envie de partir mais les choses ne pouvaient plus durer. Elle sentait que la rancoeur allait arriver et, même leur cohabitation en pâtirait.  

 

- Du temps… Il y en a déjà tellement de passé que ça en devient presque ridicule. Il faut savoir tourner la page., répondit-elle, essuyant son visage du revers de la main.  

- Même si je n’en ai pas envie. L’un de nous deux doit agir et, comme il ne le fait pas, c’est moi qui le fais., affirma-t-elle, redressant le menton courageusement.  

 

So please, I know you baby  

Alors s’il te plaît, je te connais bébé  

I know you baby  

Je te connais bébé  

So please, I know you baby  

Alors s’il te plaît, je te connais bébé  

I know you baby  

Je te connais bébé  

 

- Je vais te perdre…, murmura Ryo.  

- Mais non, mon chou. Regarde, je suis là. Si tu veux, on peut même s’isoler pour être encore plus proches., lui susurra une voix féminine à l’oreille.  

 

Il ouvrit les yeux et regarda la rouquine qui avait pris place sur ses genoux. Rousse aux cheveux courts, nota-t-il, du genre qui lui aurait encore plu quelques mois auparavant, avec qui il aurait pu passer une petite heure agréable toute en sueur et gémissements, qui lui aurait laissé un goût amer de culpabilité en voyant celle qu’elle avait représentée le lendemain matin. Il ne voulait plus des copies, il voulait l’original. Il ne le méritait pas, il ne serait peut-être pas à la hauteur mais il voulait l’original et il était en train de merder en la laissant en plan.  

 

Chemicals rushing in,  

Réactions chimiques,  

I know it's you that I belong to  

Je sais que c’est à toi que j’appartiens  

I'm fighting like a cannonball in the air  

Je me bats comme un boulet de canon dans l’air  

Crashing into who I belong to  

M’écrasant sur celui auquel j’appartiens  

Ooh ooh ooh ooh ooh  

I have been patient, but slowly I'm losing faith  

J’ai été patiente mais doucement je perds la foi  

 

Qui cherchait-il à leurrer ? Pourquoi continuait-il à se battre contre des moulins à vent ? Elle était à lui comme il était à elle, il l’avait compris alors pourquoi continuer à fuir et se cacher ? Pourquoi renier ce qui existait, pourquoi renier ce qui devait arriver ? C’était une évidente évidence qu’il avait essayé de nier : ils étaient faits l’un pour l’autre et, s’il lui faisait confiance comme il le disait, il devait avancer vers elle et lui confier sa vie définitivement. Il devait lui faire confiance pour savoir l’entourer et le guider ou le soutenir quand il en aurait besoin, pour le comprendre quand il ne le pourrait pas lui-même, pour lui tenir la main quand il aurait peur.  

 

En agissant comme il le faisait depuis une semaine, il ne pouvait aboutir qu’à une chose : la perdre.  

 

Please, I know you baby  

S’il te plaît, je te connais bébé  

So please, I know you baby  

Alors s’il te plaît, je te connais bébé  

I know you baby  

Je te connais bébé  

So please, I know you baby (The shadows of your heart are hanging in the sweet, sweet air)  

Alors s’il te plaît, je te connais bébé (Les ombres de ton cœur sont suspendus dans l’air doux)  

I know you baby  

Je te connais bébé  

So please, I know you baby (The secrets that you hide, control us and it's just not fair)  

Alors s’il te plaît, je te connais bébé (Les secrets que tu caches nous contrôle et ce n’est pas juste)  

I know you baby  

Je te connais bébé  

 

- Je te connais comme tu me connais. Je n’aurais jamais dû l’oublier., soupira-t-il, sentant des lèvres se poser dans son cou.  

- Si tu le dis, mon chou… Alors on grimpe tous les deux ?, lui proposa la rouquine sur ses genoux.  

- Non et toi, tu descends., lui dit-il, se relevant, la retenant tout de même par la taille pour ne pas qu’elle tombe.  

 

Il sortit quelques billets qu’il jeta sur la table, s’attardant pour écouter les dernières paroles de la chanson.  

 

The shadows of your heart are hanging in the sweet, sweet air (I know you baby)  

Les ombres de ton cœur sont suspendus dans l’air doux (Je te connais bébé)  

I know you baby  

Je te connais bébé  

The secrets that you hide, control us and it's just not fair (I know you baby)  

Les secrets que tu caches nous contrôle et ce n’est pas juste (Je te connais bébé)  

I know you baby  

Je te connais bébé  

 

Il aurait presque pu penser que la chanson avait été écrite pour lui. Tout sonnait tellement juste… Ca lui donnait à réfléchir et, s’il n’était pas sûr de pouvoir tout lui raconter, peut-être qu’il trouverait le courage de lui parler de certains aspects de sa vie d’avant et peut-être qu’elle trouverait les mots ou les gestes pour apaiser certaines blessures. Peut-être qu’à deux, ils pourraient être encore plus forts, se dit-il, prenant la direction de la sortie.  

 

- Ca va aller ?, l’interrogea Hiro alors que la chanson se terminait.  

- Il faudra bien., acquiesça-t-elle.  

- Merci.  

 

Il déposa un baiser sur son front qui lui donna à nouveau envie de pleurer, lui faisant penser à Ryo, et s’en alla. Reprenant difficilement contenance, elle reprit place et remit le casque sur ses oreilles.  

 

- C’était Skylar Grey avec I know you. Une chanson très triste sur les attentes déçues. Heureusement toutes les histoires ne sont pas compliquées…, plaisanta-t-elle, le cœur n’y étant pas.  

- Nous allons accueillir Suzue, Suzue bonsoir., l’accueillit-elle.  

 

L’émission enchaîna dans le calme pendant l’heure restante et Kaori éteignit enfin le micro avec soulagement. Elle retira le casque et resta un moment, assise, le regard perdu dans le vide. Quoi faire ? Que ce soit dans l’immédiat ou à moyen terme, quoi faire ? Rentrer semblait l’option la plus logique mais en avait-elle envie ? Rentrer et trouver quoi ? Un mur de froideur, un fuyard, le silence, la solitude ? Rentrer et faire quoi ? Se coucher, faire ses bagages et partir, attendre… Devait-elle lui laisser encore un peu de temps ou appuyer sur le buzzer annonçant la fin du match ? Réagirait-il plus dans quelques jours que depuis quelques jours ? Etait-ce le temps de la lucidité qui s’annonçait ?  

 

Elle sentit une main se poser sur son épaule et leva les yeux vers Hiro. Il essuya du pouce les larmes qui perlaient de nouveau à ses yeux.  

 

- Viens, je t’offre un thé., lui offrit-il d’un ton prévenant.  

 

Elle l’observa encore un moment, cœur et raison luttant, puis accepta. Elle se leva et prit ses affaires, se laissant guider par son collègue.  

 

- Ah, comme je suis soulagé de vous trouver encore tous deux ici.  

 

Ils furent surpris par l’arrivée impromptue de Shinobi.  

 

- Les actionnaires me pressent pour que l’émission couvre un deuxième créneau dans la semaine. Ils vous veulent le vendredi soir., leur annonça-t-il, les yeux rivés sur Kaori.  

- Tu as le monde à tes pieds, on dirait., plaisanta Hiro.  

- Si tu le fais, je le fais., ajouta-t-il, sa main se posant dans le bas de son dos.  

- C’est d’accord., balbutia la rouquine.  

 

Elle se sentait anesthésiée. Tout arrivait en même temps et ça commençait à faire beaucoup.  

 

- Génial. Je vais lancer la publicité dès demain matin cinq heures. A demain soir !, lança-t-il, repartant guilleret.  

- Il y en a qui ne perdent pas le nord., répliqua Hiro.  

- On va se boire ce thé ?  

 

Elle acquiesça et le suivit.  

 

Ryo regarda nerveusement sa montre pour la énième fois ce soir-là. Minuit… L’émission était finie depuis deux heures. Elle devrait déjà être rentrée. Il se retint pour la dixième fois de partir à sa recherche, de descendre à la mini et essayer de la localiser pour voir si elle avait été enlevée, si ses craintes étaient fondées ou non… Il devait commencer à faire confiance à la vie, ne pas penser au pire à chaque fois qu’elle avait un peu de retard. Il ferma les yeux. Bon sang que c’était dur…  

 

Il était rentré depuis bientôt trois heures du cabaret, directement sans faire de détour. Il n’avait pas allumé la radio de peur de se dégonfler en entendant l’étendue des dégâts de la semaine qu’il venait de lui infliger. Il devait se souvenir de son objectif, l’objectif qu’il aurait dû avoir dès le départ : la rendre heureuse, lui faire confiance.  

 

Il avait tourné en rond dans l’appartement pendant une heure, répétant toutes sortes de discours, lui vouant un amour sincère et éternel, n’en trouvant aucun assez convainquant, assez personnel, assez… eux. Il avait failli laisser tomber en se disant que c’était un signe et s’en était voulu immédiatement. Il devait essayer encore plus. Il avait erré en vain pendant un long moment avant de fixer le poste de radio. Il avait trouvé et, depuis, il attendait… et s’inquiétait.  

 

Enfin, il entendit les pas dans les escaliers et le soulagement le gagna. Il prit de longues et profondes inspirations pour calmer ses nerfs et ne pas s’embrouiller. Il irait droit au but, ce serait moins risqué. Droit au but, ne pas hésiter, ne pas reculer… inspirer, expirer…  

 

Kaori était à la porte. Pourquoi hésitait-elle à entrer ?  

 

Inspirer… expirer… contrôler l’anxiété qui montait.  

 

La poignée tourna et la porte s’ouvrit.  

 

Inspirer… expirer… ne pas fuir.  

 

Il croisa son regard noisette un bref instant, vit la culpabilité flasher avant de le perdre. Il fronça les sourcils en la voyant se tourner vers le placard pour y ranger ses affaires.  

 

- Kaori ?, l’appela-t-il.  

 

Il vit ses épaules tressauter, une fois, deux fois, et approcha, la contournant. Elle pleurait.  

 

- J’étais avec Hiro., murmura-t-elle. 

 


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