Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 24 chapitres

Publiée: 24-11-20

Mise à jour: 17-12-20

 

Commentaires: 31 reviews

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SongficRomance

 

Résumé: Une voix dans la nuit, un nouveau chemin, un nouveau regard...

 

Disclaimer: Les personnages de "[vwa]" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: [vwa]

 

Chapitre 8 :: Chapitre 8

Publiée: 01-12-20 - Mise à jour: 01-12-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 8  

 

Kaori raccrocha le téléphone et regarda la pendule au mur, perdue dans ses pensées.  

 

- Qui c’était ?, l’interrogea Ryo.  

- La radio. Le présentateur de l’émission de ce soir est tombé malade et Shinobi me demande si je peux prendre un créneau et peut-être aussi un de demain soir., lui expliqua-t-elle.  

- Tu as envie de le faire ?, lui demanda-t-il.  

- On a du boulot. Kaya doit aller présenter son manga demain lors de cette expo., lui opposa-t-elle.  

- Tu seras absente pendant deux heures. Kaya est plongée dans ses dessins. Tu peux y aller si tu veux., lui proposa-t-il.  

- Tu voulais faire le tour de tes indics dans les cabarets., lui rappela-t-elle.  

 

Elle n’était pas vraiment tranquille à cette idée mais elle savait que cela faisait partie intégrante de son travail. Il ne pouvait pas s’en passer.  

 

- J’irai à ton retour. Tu rentres directement après la radio de toute façon, non ?, la questionna-t-il d’une voix neutre.  

 

Il se força à regarder sa montre plutôt qu’elle pour ne pas lui laisser voir son incertitude. Deux jours étaient passés depuis la dernière émission et il n’avait pas encore réussi à franchir le pas. Il espérait ne pas avoir dépassé la limite et craignait chaque jour qu’elle arrête tout.  

 

- Oui, bien sûr. Pourquoi je…, commença-t-elle avant de s’arrêter.  

 

Elle l’observa un instant et un léger sourire étira ses lèvres. Elle approcha de lui et posa la main sur sa joue.  

 

- C’est toi l’homme vers qui je veux revenir. Tu as encore un peu de temps avant que je tourne la page et, en attendant, il n’y aura personne d’autre., lui assura-t-elle.  

- Je fais de mon mieux mais il y a certaines choses contre lesquelles c’est dur de lutter., murmura-t-il, le regard sombre.  

- Le fait de devoir rester fidèle à une femme ?, lui demanda-t-elle, une certaine tension dans la voix.  

- Non, ce n’est pas un problème pour moi. C’est autre chose et, tant que je ne l’aurai pas mis derrière moi, je ne pourrai pas avancer avec toi., lui confia-t-il.  

 

Elle fut surprise de sa confidence et plongea dans son regard. Elle n’eut pas besoin des mots pour comprendre ce qui le taraudait et ne sut quoi lui dire pour l’apaiser. Elle connaissait sa crainte pour la vivre chaque fois qu’ils n’étaient pas ensemble, quand elle se demandait si elle le reverrait.  

 

- Va animer l’émission., lui conseilla-t-il, souhaitant sortir de ce moment qui le mettait mal à l’aise.  

 

Elle acquiesça et rappela le directeur de la radio, acceptant de l’aider.  

 

- Ravi d’avoir le plaisir de te voir ce soir, ma sirène., l’accueillit Hiro le soir même.  

- Alors tu as trouvé un thème ? Tu n’as pas eu beaucoup de délai pour préparer. Sinon, on lance l’émission sur les appels des auditeurs., lui proposa-t-il.  

- On va faire la réponse à l’émission de jeudi., lui apprit Kaori avec un léger sourire.  

- Vraiment ?, s’étonna-t-il.  

- Oui, pour moi, elle n’est pas achevée. Ce n’est pas le tout d’accepter qu’aimer peut faire souffrir. Tiens, c’est le titre que je veux passer., lui apprit-elle, l’inscrivant sur un papier.  

 

Hiro le prit et lut, restant songeur un moment.  

 

- Les choses ont changé entre vous ?, lui demanda-t-il.  

- Je lui ai donné une dernière chance., avoua-t-elle.  

- Je me demande où tu trouves ces trésors de gentillesse que tu déploies. J’avoue que je ne comprends pas comment tu peux encore le pardonner après tout ce qu’il t’a fait… enfin, ce que je peux en juger d’après ce que j’ai vu de toi., lui fit-il remarquer.  

- Tu ne peux pas comprendre ce qui nous unit. Ryo… il n’a pas eu une vie standard. Il ne peut pas réagir comme tu le ferais., le défendit-elle.  

- Tu as raison, je ne le connais pas, mais traiter la femme qu’on aime avec respect, ça devrait être la moindre des choses., répliqua-t-il, posant un regard perçant sur elle.  

 

Kaori baissa les yeux, consciente que c’était l’un des points noirs de leur relation, point qui s’était nettement amélioré depuis une semaine.  

 

- C’est vrai et ça change. Ecoute, j’ai peut-être eu tort, l’avenir nous le dira, mais je ne pouvais pas tirer un trait aussi facilement alors que je l’aime depuis dix ans., conclut-elle.  

- C’est compréhensible. J’espère que l’avenir te donnera raison, même si ce serait mauvais pour moi, parce que je n’ai pas envie de te voir souffrir. Kaori, je ne m’efface pas par gentillesse ni altruisme. Je sais que, tant que tu n’auras pas fait le point sur votre relation, tu ne seras disponible pour aucune autre mais sache aussi que je suis là et que j’attendrai le temps qu’il faudra., lui affirma-t-il.  

- Tu ne devrais pas., soupira-t-elle.  

- Je sais mais, quand tu ouvriras les yeux sur le monde qui t’entoure, tu ne résisteras pas à mon charme., plaisanta-t-il, le regard pétillant.  

 

Elle suivit son attitude et laissa échapper un léger rire avant de gagner le studio.  

 

- Il est vingt-et-une heures sur Super Tokyo Radio. Notre fidèle Sadao est malade et nous lui souhaitons un prompt rétablissement. Je suis Kaori et vous propose exceptionnellement une émission Atout cœur ce samedi soir. Ce soir, nous allons continuer sur la lancée initiée jeudi soir. La douleur est parfois le pendant de la douleur. Que faire à partir de là ? Ryoko si vous nous écoutez ce soir, cette chanson est pour vous. Nous écoutons Pink avec Try., annonça-t-elle avant de lancer la musique.  

- Tu me conseillerais quoi pour ma relation avec la femme que j’aime ?, lui demanda Hiro.  

- De suivre ton intuition. Comme tu le disais, elle a besoin de tourner la page pour en entamer une autre., lui répondit-elle, se sentant coupable de blesser quelqu’un qu’elle appréciait.  

- Merci, Kaori. Merci d’être honnête.  

 

Ils s’observèrent un instant avant de se concentrer sur l’émission.  

 

Ever wonder 'bout what he's doing  

Te demandes-tu jamais ce qu’il fait  

How it's all turned to lies  

Comment tout tourne au mensonge  

Sometimes I think that it's better,  

Parfois je pense qu’il est préférable  

To never ask why  

De ne pas se demander pourquoi  

 

Combien de fois s’était-elle posée la question d’où il était, de ce qu’il faisait ou de la personne avec qui il le faisait ? Combien de filles avait-elle imaginé dans ses bras, l’embrassant, le touchant, le chevauchant même ? Combien de fois n’avait-elle eu en réponse qu’une boutade, une remarque acerbe ou simplement son silence à ses questions sur ses activités ? Elle avait cessé de lui demander mais c’était récent, très récent, parce qu’elle en avait assez, parce qu’elle avait mal de l’imaginer avec une autre… Elle espérait bien ne plus avoir à se poser de questions à l’avenir.  

 

Ryo observa le plafond en écoutant la musique. Il avait eu un sourire amusé en entendant l’annonce du titre. Elle aussi sortait de son registre habituel. Il s’était demandé un bref instant si elle se doutait que c’était lui la semaine dernière puis avait écarté cette pensée. Il était un très bon imitateur après tout.  

 

Il se concentra sur les paroles de la chanson. Il avait compris que chaque titre qu’elle choisissait était destiné à introduire le sujet du jour. Autant se concentrer un peu surtout qu’elle lui était destinée. Vu le nombre de fois où il l’avait laissée, tous ses plans tordus et ses remarques désobligeantes, elle avait dû s’en poser des questions, encore plus que celles qu’elle avait osé exprimer se faisant rembarrer à chaque fois. Il voyait déjà la peine qu’il lui faisait en ne répondant pas mais il imaginait très bien sa peine s’il lui avouait qu’il avait passé du temps en tête à tête avec une demoiselle peu farouche qu’il faisait hurler de plaisir, d’autant plus quand au fil des ans, c’était elle qui flottait devant ses paupières fermées. Plutôt lui opposer un silence obtus que la faire souffrir en lui parlant de cela. Puisqu’il n’avait pas la force d’avancer à elle, c’était sa manière de la préserver. Cette seule pensée lui arracha un rire amer.  

 

Where there is desire, there is gonna be a flame  

Quand il y a du désir, il y aura une flamme  

Where there is a flame, someone's bound to get burned  

Quand il y a une flamme, quelqu’un peut être brûlé  

But just because it burns, doesn't mean your gonna die  

Mais ce n’est pas parce que ça brûle que tu vas mourir  

You gotta get up and try, and try, and try  

Tu dois te lever et essayer, et essayer et essayer  

Gotta get up and try, and try, and try  

You gotta get up and try, and try, and try  

 

Toutes ses pensées se figèrent.  

 

- C’est donc ce que tu veux me dire, Sugar., murmura-t-il, la gorge serrée.  

 

Il repensa à tout ce qui l’empêchait d’avancer.  

 

Funny how the heart can be deceiving  

C’est drôle comme le cœur peut être trompeur  

More than just a couple times  

Plus qu’une fois ou deux  

Why do we fall in love so easy  

Pourquoi tombons-nous amoureux si facilement  

Even when it's not right  

Même quand ce n’est pas bien  

 

L’aimer n’était pas une bonne chose en soi. Il était issu d’un monde où aimer était une faiblesse. Il aurait pu la posséder, se perdre en elle, vivre à ses côtés pendant des années sans problème mais une donnée avait tout changé et fait basculer leur relation dans le champ des impossibles : les sentiments. Il ne voulait ni la posséder ni vivre à ses côtés. Il voulait l’aimer, partager et vivre avec elle, il voulait lui faire l’amour sans réellement savoir ce que ça pouvait signifier exactement, lui qui n’avait fait que coucher. Tellement de choses en avaient découlé.  

 

Il avait peur de la salir, de l’entraîner dans son monde de noirceur, de la rendre amère. Elle méritait tellement mieux que la vie qu’il pouvait lui offrir, que le tueur qu’il avait été et serait encore même si cela arrivait beaucoup moins souvent, que l’homme qu’elle ne pourrait jamais épouser, qui ne vieillirait probablement pas à ses côtés, que les larmes qu’elle verserait beaucoup trop tôt parce qu’elle l’aurait perdu. Elle méritait de changer de nom, de porter les enfants qu’elle souhaitait certainement avoir, une belle maison emplie d’amour et de rires, de pouvoir dormir sans se demander de quoi le lendemain serait fait.  

 

Where there is desire, there is gonna be a flame  

Quand il y a du désir, il y aura une flamme  

Where there is a flame, someone's bound to get burned  

Quand il y a une flamme, quelqu’un peut être brûlé  

But just because it burns, doesn't mean your gonna die  

Mais ce n’est pas parce que ça brûle que tu vas mourir  

You gotta get up and try, and try, and try  

Tu dois te lever et essayer, et essayer et essayer  

Gotta get up and try, and try, and try  

You gotta get up and try, and try, and try  

 

Il avait peur, tellement peur de ne pas lui suffire. Il avait le sentiment de ne pas mériter son amour, sa patience, sa tendresse. Il avait plus qu’usé ses droits au pardon, à l’indulgence, à la bonté. Il savait qu’il jouait son dernier joker, qu’il avait entre ses mains la possibilité de la rendre heureuse en la laissant entrer totalement dans sa vie et non plus seulement attendre à la porte en appuyant sur le bouton inlassablement. Mais était-ce le mieux pour elle ? Est-ce que le mieux ne serait pas de la laisser partir et faire sa vie avec un autre, avec un Hiro qui tenait suffisamment à elle pour attendre son tour ? Il s’entendit grogner de frustration.  

 

Il n’imaginait même pas la tête qu’elle ferait si finalement il revenait sur ses pas… à nouveau alors que c’était lui qui lui avait lancé le XYZ. Ce serait la fin de tout. Il pouvait faire une croix sur la possibilité de la revoir parce que la douleur qu’il lui infligerait serait immense. Non, il ne pouvait pas… et il ne le voulait pas non plus. Il devait juste trouver le moyen de vaincre ses craintes et surtout la seule qui l’empêchait vraiment d’avancer. Il se doutait que toutes les autres fondraient comme neige au soleil au fil du temps, quand il se laisserait toucher et réchauffer par leur relation.  

 

Ever worry that it might be ruined  

Ne t’inquiètes-tu jamais que tout s’effondre  

And does it make you wanna cry  

Et est-ce que ça te donne envie de pleurer  

When your out there doing what your doing  

Quand tu es dehors à faire ce que tu fais  

Are you just getting by  

T’en sors-tu  

Tell me are you just getting by, by, by  

Dis-moi, est-ce que tu t’en sors  

 

C’était cette peur-là qui l’empêchait d’aller plus loin : la peur de la perdre et donc de perdre ce qu’ils avaient. Il avait déjà peur pour elle alors qu’elle n’était que sa partenaire, ce qui lui donnait une place privilégiée dans la liste des gens à abattre. Devenir sa compagne, c’était la faire grimper encore de quelques échelons. Ils avaient toujours eu de la chance jusqu’à présent et peut-être que cela les suivrait toute leur vie mais si un jour il arrivait trop tard ou n’arrivait pas à la sauver ? Il sentit son cœur se serrer à la pensée de la voir disparaître de sa vie.  

 

Sauf que l’autre pendant, c’était que, s’il laissait tomber maintenant, elle disparaîtrait également… Qu’était-il prêt à accepter ? Vivre avec elle quelque chose de beau qui pouvait avoir une fin ou vivre une fin ?  

 

Where there is desire, there is gonna be a flame  

Quand il y a du désir, il y aura une flamme  

Where there is a flame, someone's bound to get burned  

Quand il y a une flamme, quelqu’un peut être brûlé  

But just because it burns, doesn't mean your gonna die  

Mais ce n’est pas parce que ça brûle que tu vas mourir  

You gotta get up and try, and try, and try  

Tu dois te lever et essayer, et essayer et essayer  

Gotta get up and try, and try, and try  

You gotta get up and try, and try, and try  

 

You gotta get up and try, and try, and try  

You gotta get up and try, and try, and try  

You gotta get up and try, and try, and try  

You gotta get up and try, and try, and try  

You gotta get up and try, and try, and try  

 

- Ryo, vous partez ?, s’inquiéta Kaya, voyant son garde du corps se diriger vers la porte perdu dans ses pensées.  

- Je… Je descends la poubelle., argua-t-il sans réfléchir, revenant vaguement à la réalité.  

- Mais… vous n’avez pas de sac poubelle., balbutia-t-elle alors que la porte se refermait.  

- Vous écoutez Super Tokyo Radio en direct de l’émission Atout cœur. C’était le titre Try de Pink. Nous accueillons notre premier auditeur, Tomo. Bonsoir Tomo., l’accueillit-elle, lançant un regard à Hiro qui haussa les épaules, ne sachant s’ils avaient à faire au même auditeur que précédemment.  

- Salut poupée, alors j’ai bien écouté les paroles des deux dernières chansons et j’ai compris que je ne pouvais te laisser te désespérer. Il te faut un mec, un vrai. Tu verras, tu n’auras aucun regret. Je ne te briserai pas le cœur, chérie. Tu en voudras tellement que tu essaieras tout ce que je voudrais et…, la nargua-t-il.  

- Pour essayer, faut-il encore avoir les moyens de ses ambitions, Tomo. Vous savez ce qu’on dit, c’est ceux qui en parlent le plus qui en mangent le moins. Je vous laisse donc monologuer et vais aider quelqu’un qui en a besoin., répliqua-t-elle.  

 

Elle coupa la communication sans préambule et Hiro lança le jingle pour leur donner quelques secondes.  

 

- Bien joué, ma sirène. Tiens, je te passe une communication qui devrait te plaire. C’est Ryoko., l’informa-t-il.  

- Super., s’enthousiasma-t-elle, rappuyant sur le bouton du micro.  

- Nous continuons l’émission et accueillons Ryoko. Je suis ravie de vous ravoir au téléphone., l’accueillit-elle.  

 

Ryo eut un moment de silence au téléphone. Quel con !, se dit-il. Mais qu’est-ce qui lui avait pris ? Pourquoi il avait fait ça ? Il était vraiment idiot ou juste complètement raide dingue de sa partenaire pour agir sur une impulsion ? Il ne calculait plus rien comme si quelqu’un d’autre avait pris les rênes.  

 

- Je… moi aussi., répondit Ryo d’une voix féminine.  

- Je suis touchée que vous ayez choisi cette chanson pour moi., ajouta-t-il.  

- Notre conversation m’a donnée à réfléchir et je ne pouvais en rester là. Les choses ont-elles évolué pour vous ?, l’interrogea Kaori, qui avait de nouveau cette drôle de sensation en écoutant cette voix.  

- Non, pas encore. Il faut que je trouve le courage d’avancer., avoua-t-il.  

- Ce n’est pas évident d’affronter l’être aimé pour faire face à son jugement, de dépasser ses limites pour toucher le bonheur du doigt mais ça vaut le coup., lui assura la rouquine.  

- Je sais que vous avez peur de souffrir si vous aimez mais cela vaut la peine d’essayer, non ? Si vous n’essayez pas, vous le regretterez certainement.  

- Oui, certainement. Si seulement on pouvait lire l’avenir., soupira Ryo.  

- Et perdre l’effet de surprise ? Je comprends ce que vous voulez dire. Ce serait tellement plus simples pour tellement de choses de savoir ce qui va se passer et de pouvoir l’éviter mais qu’apprendrions-nous ? Nous nous dépassons dans l’adversité, nous grandissons que ce soit seul ou en couple, nous apprenons de nos erreurs. Cela nous permet d’évoluer et de nous renforcer., lui opposa-t-elle.  

- Il faut donc juste oser se lancer ?, lui demanda-t-il.  

- Oser, oui. Vous pouvez vous appuyer sur le courage, l’espoir ou l’amour. Trouvez votre moteur, celui qui vous permet de puiser cette force au plus profond de vous-mêmes. Vous essuierez peut-être un refus mais au moins, vous saurez et pourrez avancer., lui conseilla-t-elle.  

 

Ryo resta silencieux un moment, méditant ses paroles, puis se tourna vers la rue, sentant une présence qui approchait.  

 

- C’est une super idée. Je vous remercie beaucoup, Kaori. Bonne soirée !, lança-t-il avant de raccrocher brusquement.  

 

Kaori regarda le combiné et vit brièvement le numéro de téléphone avant qu’il disparaisse. C’était encore un numéro qu’elle connaissait mais sans pouvoir mettre le doigt dessus exactement.  

 

- Décidément, c’est la soirée des tarés…, soupira Hiro qui avait lancé le jingle de l’émission plus un un train d’annonces publicitaires.  

- Oui…, lâcha-t-elle, distraite.  

- Qu’est-ce que tu fous à téléphoner de la cabine de la rue ? Tu n’as plus le téléphone chez toi ?, se moqua Mick.  

- Quoi ? Si. Coup de fil de boulot. Je ne voulais pas importuner notre cliente., se défendit le nettoyeur.  

 

Kazue partit d’un rire tonitruant, la main devant sa bouche.  

 

- Depuis quand tu ne veux pas importuner une cliente ?, lui demanda-t-elle enfin, le regard pétillant.  

- Ca m’arrive d’être réglo !, se défendit Ryo.  

 

Aux deux regards aux sourcils levés, il sut que l’excuse n’était pas crédible, en tous cas pas pour deux personnes qui n’étaient pas au courant des derniers développements.  

 

- Coup de téléphone qui devait échapper au risque massue ?, pipa Mick.  

- Oui., mentit Ryo.  

 

Enfin, il espérait qu’il mentait. Comment réagirait Kaori si elle apprenait qu’il lui avait téléphoné ? Il ne savait pas vraiment en fait mais il ne pensait pas qu’elle irait jusqu’à la massue.  

 

- Bon, je vous laisse. Je dois retourner auprès de ma cliente., s’excusa le nettoyeur pour couper court à toutes discussions.  

- T’as envie de sortir juste après ?, lui proposa son ami américain.  

- Peux pas. J’attends Kaori., lâcha Ryo sans réfléchir.  

 

Il grimaça en réalisant ce qu’il venait de dire.  

 

- Comment ça « t’attends Kaori » ?, s’exclama Mick.  

- Elle n’est pas là ?, s’inquiéta Kazue.  

- Non… Elle… Elle est partie chercher du lait. Ben oui, on était à court. Salut !, fit Ryo, pénétrant rapidement chez lui.  

- Si ce n’est pas filer à l’anglaise…, pipa la doctoresse.  

- Ca ? Non… Avec Ryo, ça s’appelle filer à la Saeba. Il n’y a pas plus rapide., ironisa son compagnon.  

 

Il glissa sa main dans la sienne et l’emmena chez eux, comptant profiter de sa soirée avec sa belle puisqu’une sortie solo ne l’intéressait pas.  

 

- Voilà, l’émission est finie., souffla Kaori, s’étirant tel un chat en se levant.  

- Ca te dit de venir boire un verre avec un ami ?, tenta Hiro.  

- Non, je dois rentrer. On a… une amie à la maison., biaisa la jeune femme.  

- Dommage.  

 

Ils sortirent tous deux de la radio en même temps et se séparèrent sur le parking d’un signe de la main. Kaori prit le chemin de l’immeuble et sentit rapidement une présence derrière elle. Accélérant le pas, elle bifurqua et s’engagea rapidement dans les ruelles sombres du quartier. Se planquant dans un recoin, elle attendit un moment avant de reprendre le chemin, certaine qu’elle avait réussi à semer son poursuivant. A l’abri des venelles où l’obscurité régnait en maître, elle rejoignit l’immeuble de briques rouges, ravie de le voir apparaître face à elle.  

 

Elle s’engouffra sans attendre dans le hall d’entrée, refermant soigneusement derrière elle et grimpa les escaliers quatre à quatre, retrouvant la chaleur et la sécurité de l’appartement deux minutes plus tard.  

 

- Tout va bien ?, demanda-t-elle, retirant sa veste alors que Kaya était à la table et Ryo allongé sur le divan.  

- Très bien, merci., répondit la jeune femme.  

 

De son partenaire, elle ne reçut qu’un regard serein qui se fronça quand il l’observa. Il se leva alors silencieusement et approcha d’elle.  

 

- Un souci ?, murmura-t-il.  

- J’ai été suivie en sortant de la radio., lui apprit-elle, soulagée de pouvoir lui parler.  

- Tu l’as reconnu ?, l’interrogea-t-il, fronçant les sourcils.  

- Non. Je l’ai semé mais je n’ai pas pu le voir. J’aurais dû l’affronter., culpabilisa-t-elle.  

- Non, tu as fait le bon choix., la rassura-t-il.  

- Au moins, tu es rentrée saine et sauve., ajouta-t-il.  

 

Elle leva les yeux vers lui et l’observa. Il était soulagé lui aussi, peut-être sachant que rien n’était venu se mettre entre eux pour les dévier de leur route.  

 

- C’est l’heure pour tout le monde de fermer boutique. Grosse journée demain. On joue les gardes du corps de star., plaisanta Ryo.  

- Vous prenez mes rêves pour des réalités ?, rétorqua Kaya, tout sourire.  

- Peut-être juste avec un peu d’avance. Certains rêves semblent plus faciles à réaliser que d’autres., répliqua-t-il avec un regard sombre dirigé sur sa partenaire.  

- Parfois, il suffit juste de vouloir tenter sa chance, ne pas avoir peur de se brûler les ailes., répondit Kaori.  

- La peur n’évite pas le danger, je sais, mais, parfois, elle évite des imprudences., lui opposa-t-il.  

- Reste à définir ce qu’on appelle imprudence., conclut-elle, plongeant son regard dans le sien.  

 

Ils restèrent ainsi un moment avant de se séparer et de monter rejoindre les bras de Morphée. 

 


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