Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 24 chapitres

Publiée: 24-11-20

Mise à jour: 17-12-20

 

Commentaires: 31 reviews

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SongficRomance

 

Résumé: Une voix dans la nuit, un nouveau chemin, un nouveau regard...

 

Disclaimer: Les personnages de "[vwa]" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: [vwa]

 

Chapitre 9 :: Chapitre 9

Publiée: 02-12-20 - Mise à jour: 02-12-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 9  

 

- Je reviens te chercher à la fin de l’émission. Tu ne bouges pas de la radio., lui demanda Ryo en déposant Kaori le dimanche soir.  

- Je peux rentrer seule., lui opposa-t-elle fièrement.  

- Kaori…, gronda-t-il, ce qui la fit sourire malgré elle.  

- On a encore une cliente jusque mardi alors si on pouvait juste éviter l’enlèvement jusque là, ce serait pas mal., lui répondit-il.  

- D’accord. J’attendrai que tu viennes me chercher., concéda-t-elle.  

 

Elle s’éloigna ensuite de la voiture et il ne partit que lorsqu’il vit la porte se fermer sur elle. Il observa les lieux et n’aperçut rien de suspect.  

 

- Vous ne pouviez pas simplement lui dire que vous vous inquiétez pour elle., pipa Kaya, assise à l’arrière du véhicule.  

- Je pourrais… mais elle s’imaginerait des trucs bizarres du style que je l’aime., répondit-il d’un ton pincé.  

- Ah… Parce que ce n’est pas le cas ?, répliqua-t-elle, un sourcil levé sur un regard pétillant.  

 

Il ne répondit pas et repartit vers le Cat’s.  

 

- Vous allez rester ici jusqu’à ce que je revienne., lui apprit-il, sortant de la voiture.  

- Laissez-moi deviner : vous n’allez pas simplement la reprendre. Vous allez faire le pied de grue devant la radio tout le temps de l’émission. Pourquoi ne pas monter avec elle ? Pourquoi ne pas le lui dire ?, l’interrogea-t-elle, s’arrêtant devant la porte.  

- Vous êtes journaliste ou dessinatrice ?, rétorqua-t-il, nerveux.  

 

Tout serait plus simple s’il était capable de dire à Kaori tout cela en effet mais il ne se sentait pas encore prêt.  

 

- Pas un mot de tout cela à nos amis. Ils n’ont pas besoin de s’inquiéter pour elle. Je leur ai dit que j’avais besoin de faire la tournée de mes indics., lui demanda-t-il.  

- Tout est cachotterie avec vous. Ca doit être épuisant entre vous qui ne donnez rien et elle qui vous donnerait tout., lui fit-elle remarquer.  

 

Ryo ne répondit pas et ouvrit la porte du café, saluant ses amis de loin. Sans un mot de plus, le cœur lourd, il reprit la voiture et alluma la radio.  

 

- Vous êtes sur Super Tokyo Radio. Appelez-nous pour nous donner la chanson qui guidera le thème de ce soir et soyez notre premier témoin., entendit-il, se garant sur le parking de la radio.  

 

Connaissant la ville dans ses moindres détails, il savait où était le téléphone public du coin et s’y retrouva en moins de deux secondes avant même d’avoir réalisé qu’il composait une nouvelle fois le numéro de la radio. Comme la dernière fois, il raccrocha et resta appuyé au mur en attendant le rappel.  

 

- Je suis complètement givré. Cette histoire va mal finir…, se dit-il.  

 

« Ou pas », lui souffla une petite voix. Peut-être que le lâcher prise était nécessaire pour prendre un nouveau tournant dans sa vie. Il ne savait pas. Tout cela était nouveau pour lui et extrêmement déroutant. Il se frappa le front en se rendant compte du prénom qu’il avait choisi. Autant ne pas en changer pour avoir fait ce qu’il avait fait  

 

- Alors, verdict ?, demanda Kaori.  

- Surprise surprise, ma sirène. Je ne te le dirai qu’à la dernière minute., s’amusa Hiro.  

- Comment veux-tu que je présente une chanson sans avoir eu le temps de me préparer ?, maugréa-t-elle.  

- Je ne te dirai qu’une chose : il s’agit de la grande prêtresse de l’amour., lui concéda-t-il, le regard pétillant.  

- Aphrodite’s Childs ?, tenta Kaori, dubitative.  

- Perdu, ma sirène. Tu verras, je pense que tu aimeras., lui promit-il.  

 

Elle acquiesça et posa ses affaires sur le fauteuil dans le studio avant de revenir près de son collègue.  

 

- Tu sais s’il y a eu des appels étranges me concernant à la radio ces derniers jours ?, lui demanda-t-elle.  

- Non mais on peut regarder. Tu as eu un souci ?, s’inquiéta-t-il.  

 

Il se souvenait très bien du harceleur qui avait suivi Aiko. Il n’avait pas été en contact direct avec elle mais le bruit avait fait le tour des couloirs.  

 

- J’ai peut-être été suivie hier soir., admit-elle.  

- Je te raccompagne ce soir. Il est hors de question que tu rentres seule dans ces conditions. C’est peut-être encore le mec qui a empoisonné la vie d’Aiko., affirma-t-il, vraiment soucieux.  

- Non, il est sous les barreaux. Je le sais de source sûre., lui répondit-elle.  

- Vraiment sûre ?  

- Oui. Et… Ryo vient me chercher., lui apprit-elle.  

- Dommage pour moi… mais c’est une bonne chose que tu ne sois pas seule., nuança-t-il.  

 

Elle lui répondit par un sourire contrit, ne pouvant ignorer le regret qui luisait dans ses yeux, avant de se lever et se diriger vers le studio.  

 

- Je suis désolée, Hiro. Je n’aime pas te voir souffrir., lui dit-elle via le micro.  

- Moi non plus et tu n’as pas à t’en vouloir. Tu as été honnête dès le départ avec moi., la déculpabilisa-t-il.  

- Si un jour j’ai la chance de pouvoir t’aimer et que tu m’aimes en retour, alors j’espère seulement que ce sera de la même manière que tu l’aimes lui. Je sais que, ce jour-là, je serai le plus heureux des hommes., lui avoua-t-il.  

- Je n’ai rien de particulier, Hiro., répondit Kaori, gênée.  

- Tu es belle, intelligente, douce et généreuse. Quand tu aimes, ce n’est pas à moitié. Celui qui a gagné ton cœur a une chance phénoménale. J’espère juste qu’il s’en rend compte., lui souhaita-t-il.  

 

Le jingle publicitaire l’empêcha de lui répondre et elle se concentra pour le début de l’émission.  

 

- Il est vingt-et-une heures. Vous êtes sur Super Tokyo Radio en direct de l’émission Atout cœur. Je suis Kaori pour vous servir. Nous allons débuter cette émission par notre traditionnelle chanson d’introduction. Celle-ci a été choisie par Kenryo…  

 

Elle marqua un léger temps d’arrêt en découvrant le nom de l’auditeur. Le fait de faire face à un homme était déjà assez rare mais ce prénom lui en rappelait un autre beaucoup plus familier. Elle se secoua et revint à la réalité.  

 

- Je découvre avec vous le titre de cette chanson. Il s’agit de Woman in Love par Barbra Streisand. Excellent choix de chanson d’amour, Kenryo. Nous en discuterons après le titre., annonça-t-elle.  

- La prêtresse de l’amour, Hiro… Je comprends mieux., pipa-t-elle après avoir coupé le micro.  

- C’est Barbra., répondit-il simplement, ce seul prénom semblant résumer son propos.  

 

Elle lui sourit et se concentra sur la musique, tentant de se préparer à ce qui suivrait.  

 

Life is a moment in space  

La vie est un moment dans l’espace  

When the dream is gone  

Quand le rêve est parti  

It's a lonelier place  

C’est un endroit plus solitaire  

I kiss the morning goodbye  

Je fais un baiser d’adieu au matin  

But down inside you know  

Mais au fond, tu sais  

We never know why  

Nous ne savons jamais pourquoi  

 

Depuis ses vingt ans, sa vie avait tourné autour de Ryo. Elle se doutait donc de ce qui l’attendrait si elle le quittait définitivement. Même si leur monde n’avait rien d’idyllique, elle aimait sa vie comme elle était. Il manquait si peu pour qu’elle soit parfaite, juste deux bras pour l’entourer une fois la nuit venue. Ce simple geste signifierait qu’ils seraient enfin quelque chose et, même si ce n’était ni grandiose ni le paradis vu la vie qu’ils menaient, même s’ils ne pouvaient s’afficher ouvertement dans la rue ni se marier, ce serait son rêve devenu réalité.  

 

Elle ne voulait pas dire adieu à tout cela et Ryo semblait avoir enfin compris que les choses devaient changer. Elle n’aurait peut-être pas à quitter ce monde, à essayer de l’oublier et continuer sa vie sans lui. Elle savait qu’elle avait une porte de sortie, une épaule sur laquelle pleurer si elle le souhaitait… sauf qu’elle savait qu’elle ne s’engagerait pas dans une relation par défaut. Si un jour Hiro avait sa chance, c’était qu’elle n’éprouverait plus rien pour Ryo et ça, elle ne le concevait en aucune manière. Même si elle lui avait dit qu’elle partirait, chose qu’elle ferait s’il y avait un nouveau retour en arrière, elle savait que ses sentiments ne s’effaceraient pas. Ils avaient partagé beaucoup trop de choses ensemble.  

 

The road is narrow and long  

La route est étroite et longue  

When eyes meet eyes  

Quand les yeux se rencontrent  

And the feeling is strong  

et que le sentiment est fort  

I turn away from the wall  

Je m’écarte du mur  

I stumble and fall  

Je trébuche et tombe  

But I give you it all  

Mais je te donne tout  

 

Ryo écouta la musique qui lui venait de la radio de la mini à quelques mètres de là. Il était à nouveau sorti de son répertoire habituel. Il n’était même pas sûr d’avoir écouté une seule fois cette chanson en présence de sa partenaire. Donc, logiquement, elle ne pouvait faire le lien avec lui via elle. Pourquoi cette chanson ? Elle lui avait parlé. Tout simplement, elle lui avait parlé d’elle. Elle avait mis des mots sur ce qu’était Kaori, la manière dont il se la représentait. Elle avait osé sortir des sentiers battus, de sa routine pour le suivre et pourtant ils se connaissaient si peu. Ils n’avaient qu’Hide en commun mais c’était comme si tant de choses s’étaient mises en place d’elles-mêmes. Les regards suffisaient. Pour lui qui était si maladroit avec les mots, c’était un grand soulagement que de pouvoir lui parler sans le faire à certains moments. Aujourd’hui, il trouvait la force de se dépasser mais sans être encore tout à fait capable de le faire en face à face.  

 

I am a woman in love  

Je suis une femme amoureuse  

And I do anything  

Et je ferai n’importe quoi  

To get you into my world  

Pour t’avoir dans mon monde  

And hold you within  

Et t’y retenir  

It's a right I defend  

C’est un droit que je défends  

Over and over again  

Encore et encore  

What do I do?  

Que fais-je ?  

 

Elle l’attirait hors de son monde à lui, vers le sien, celui plus lumineux et joyeux. Elle l’avait entouré, malmené dans ses habitudes et, même si par moments il ronchonnait ou la provoquait, il n’aurait changé cela pour rien au monde. Il savait qu’elle était là, que, pour la première fois de sa vie, quelqu’un était capable de monter au créneau pour lui. Elle l’aimait telle une tigresse aime ses petits et de la tigresse, il ne verrait pas le côté maternel mais il aimerait en voir le côté passionné.  

 

With you eternally mine  

Comme tu m’appartiens à jamais  

In love there is  

En amour, il n’y a pas  

No measure of time  

de mesure de temps  

We planned it all at the start  

Nous avions prévu dès le début  

That you and I  

Que toi et moi  

Live in each other's hearts  

vivrions dans le cœur de l’autre  

We may be oceans away  

Nous pouvons être séparés par un océan  

You feel my love  

Tu sens mon amour  

I hear what you say  

Je t’entends me parler  

No truth is ever a lie  

Aucune vérité n’est jamais un mensonge  

I stumble and fall  

Je trébuche et tombe  

But I give you it all  

Mais je te donne tout  

 

Si on lui avait fait remarquer un jour qu’il appartenait à quelqu’un, il aurait fui à toutes jambes rien qu’à ses mots. Il n’appartenait à personne, il était son propre maître et jamais personne ne lui dictait sa conduite… jusqu’à elle. Il se donna quinze secondes de totale transparence vis-à-vis de lui-même : elle le possédait corps et âme et il ne voulait pas se défaire de cela même s’il en donnait toutes les apparences. Il était à elle comme il savait qu’elle était à lui même s’il savait qu’il n’était pas question de possession entre eux. Ils étaient liés et il savait qu’aucune femme ne la remplacerait jamais. Il suffisait de voir la façon dont ils se comprenaient instinctivement, comment ils se reconnaissaient même sans vouloir l’admettre.  

 

I am a woman in love  

Je suis une femme amoureuse  

And I do anything  

Et je ferai n’importe quoi  

To get you into my world  

Pour t’avoir dans mon monde  

And hold you within  

Et t’y retenir  

It's a right I defend  

C’est un droit que je défends  

Over and over again  

Encore et encore  

What do I do?  

Que fais-je ?  

 

- Est-ce que je m’accroche trop, Ryo ?, se murmura Kaori, en pleine réflexion.  

- Est-ce que c’est trop pour toi ? Je devrais peut-être tempérer mes gestes envers toi mais comment faire pour t’en montrer encore moins ? Si je te laisse faire, est-ce que je vais finalement t’acculer à être quelqu’un d’autre et, si ça ne te convient pas, je te perdrai ? Que c’est dur de savoir quoi faire. Je ne veux ni te posséder ni te demander d’être quelqu’un d’autre. Je veux juste t’aimer et être là pour toi. Si seulement tu voulais accepter qui tu es, si seulement je n’avais pas à te défendre contre toi-même.  

 

I am a woman in love  

Je suis une femme amoureuse  

And I'm talking to you  

Et je te parle  

You know, I know, how it feels?  

Tu sais, je le sais, ce que ça fait ?  

What a woman can do  

Ce qu’un femme peut faire  

It's a right  

C’est un droit que je défends  

I defend over and over again  

Je le défends encore et encore  

 

- Parle-moi, Kaori. Continue de me parler, je t’écoute comme je l’ai toujours fait même si tu n’en as pas idée. Continue. La solution n’est pas loin., chuchota Ryo, décrochant le téléphone qui sonnait.  

 

I am a woman in love  

Je suis une femme amoureuse  

And I do anything  

Et je ferai n’importe quoi  

To get you into my world  

Pour t’avoir dans mon monde  

And hold you within  

et t’y retenir  

It's a right I defend  

C’est un droit que je défends  

Over and over again  

Encore et encore  

What do I do?  

Que fais-je ?  

 

- Que fais-je ? La pire erreur de ma vie ou le coup de pouce qu’il nous fallait ? Je ne sais pas, je ne sais plus., pensa Kaori, fermant les yeux.  

 

Le jingle de l’émission résonna et elle les rouvrit, oubliant toutes ses incertitudes.  

 

- C’était Woman in Love par Barbra Streisand. Nous allons accueillir l’auditeur qui nous a fait le cadeau de cette magnifique chanson d’amour. Kenryo, bonsoir., l’accueillit-elle.  

- Bonsoir, mademoiselle Kaori., répondit une voix chevrotante.  

 

Elle sentit son cœur battre un peu plus vite lorsque le vieil homme prononça son prénom avec cette intonation si particulière. Elle se reprit et regarda le numéro de téléphone qui s’affichait, le notant sur un bout de papier qu’elle glissa dans son sac.  

 

- Bonsoir, monsieur Kenryo, alors quel sujet vouliez-vous évoquer ?, lui demanda-t-elle d’une voix douce.  

- Appelez-moi, Ken., fit-il, espérant limiter les dégâts.  

- Je me demandais pourquoi vous, les femmes, semblez ne pouvoir aimer qu’entièrement., l’interrogea-t-il.  

- Je ne sais pas. C’est peut-être notre instinct protecteur ou maternel ou alors vous nous impressionnez tellement qu’on en est éblouies., proposa-t-elle d’un ton amusé.  

- Et vous, vous en pensez quoi ?, lui retourna-t-elle.  

 

Ryo sourit à la réplique. Il aimait ce petit côté libéré qui naissait en elle, cette confiance qu’elle laissait grandir. Il voulait que ça continue.  

 

- Je pense que vous voyez en nous des âmes à sauver., répondit-il.  

- A sauver de quoi Ken… ryo ?, lui demanda-t-elle, un sourire dans la voix.  

 

Il déglutit. Elle l’avait grillé. Il en était sûr. Comment réagirait-elle ?  

 

- Je ne sais pas. Du péché, des lumières de la ville, de notre vanité…, suggéra-t-il.  

- De vous-même, de l’homme que vous pensez être et que vous n’êtes pas ou plus. Peut-être qu’il faut juste vous montrer le chemin, vous indiquer le point final, vous faire savoir qu’on sera là quand vous arriverez, qu’on vous attend, que la vie sera belle même si elle ne sera pas exempte de difficultés… qu’il y aura une récompense à la fin qui ne sera pas que spirituelle ?, ajouta-t-elle, un léger rougissement teintant ses joues aux derniers mots.  

 

Il retint sa remarque impertinente sur le plaisir de ladite récompense, ne souhaitant pas augmenter le risque déjà pris.  

 

- Plus sérieusement, je ne pense pas que ces femmes qui aiment entièrement calculent la façon dont elles aiment. Elles se donnent et donnent tout ce qu’elles ont pour l’homme qu’elles aiment. Elles veulent juste ce qu’il y a de mieux pour lui, le rendre heureux., admit-elle.  

- Mais qu’attendent-elles en retour ? La même dévotion ? Parce qu’à ce niveau, c’est de la dévotion, non ?, répondit Ryo.  

- Moi, j’appelle ça de l’amour tout simplement. Et pour répondre à la première question, elles n’attendent souvent pas grand-chose, juste le retour de leurs sentiments, un geste de la part de l’être aimé, une certaine réciprocité., proposa-t-elle.  

- Il faut juste que ça vienne du cœur. Les gestes les plus simples et les plus forts doivent venir du cœur. Vous pouvez offrir tous les bijoux du monde, toutes les fleurs que vous pourrez acheter, tous les parfums, sans les sentiments, ça ne vaudra rien. Rien ne fera jamais plus plaisir qu’un mot venu du plus profond de vous-même., ajouta-t-elle.  

 

Ryo ferma les yeux, sentant son cœur battre plus vite, une boule se formant dans sa trachée. Il ne méritait pas une telle femme après tout ce qu’il avait vécu et lui avait fait vivre. Pourtant, elle était là et l’attendait…  

 

- Chaque homme a le droit d’être aimé et d’aimer, Ken. Il suffit de l’accepter et d’accepter de faire un pas vers l’autre., murmura-t-elle, les larmes aux yeux.  

- Il faut avoir le courage de le faire., dit-il, ayant un mal fou à masquer sa voix.  

- Cela veut dire que votre décision est prise ?, lui demanda-t-elle.  

- Elle est en bonne voie.  

- Alors laissez-vous guider et ne craignez rien. Elle sera au bout du chemin., lui assura-t-elle d’une voix chaude.  

- Je pense avoir répondu à vos questions du jour, Ken., supposa Kaori, se sentant sur le point de fondre.  

- Oui., souffla-t-il.  

- Je vous souhaite une bonne soirée et à bientôt., lui dit-elle.  

 

Ryo fut incapable de répondre et il raccrocha avant de retourner à sa voiture et de couper la radio. Il avait besoin d’un moment seul pour remettre de l’ordre dans ses idées et reprendre le contrôle de ses émotions. Il y avait encore une chance qu’elle ne l’ait pas reconnu même s’il n’y croyait pas. Le presserait-elle ? Le ménagerait-elle ? Telle était la question qui le tarauda jusqu’au moment où il vit une ombre approchait de la porte du studio, la capuche descendue bas sur le visage. Il sortit de sa voiture, s’engonçant dans son imper et se dirigea vers la personne.  

 

- Mec, t’aurais pas du feu ?, lui demanda Ryo, sortant une cigarette.  

- Dégage, j’ai à faire., grommela l’autre.  

- Allez, sois sympa. T’attends quoi ? Ta nana ? Y a personne dans le coin, c’est résidentiel ici., lui fit remarquer le nettoyeur.  

- Si, y a une radio ici. J’vais me faire la présentatrice. Elle va voir ce qu’est un vrai homme., ricana l’autre.  

- Elle vaut le coup au moins ?, lui demanda Ryo, allumant sa cigarette sans que l’autre se posa de question.  

- J’m’étais dit qu’elle avait juste une voix sexy mais en fait, c’est une belle poulette, super bien roulée., lui apprit-il.  

- Tu l’as vue quand ?  

- Hier soir quand elle est sortie d’ici. Je l’ai suivie., avoua-t-il.  

 

Il ne comprit pas pourquoi, un quart de seconde après, il se retrouva tiré par le col dans un coin sombre sur le côté de l’immeuble.  

 

- Ecoute-moi bien, le mariole. Tu vas oublier l’animatrice et lui foutre la paix. Si je te croise encore une fois sur sa route, je viendrai te chercher et te ferai passer l’envie de baiser pour au moins une décennie., le menaça Ryo, le fouillant et sortant son portefeuille de sa poche.  

 

Il l’ouvrit et sortit ses papiers d’identité, le maintenant d’un bras en travers du torse.  

 

- Alors Tomo, tu m’as bien entendu ? Parce que je connais ton nom et ton adresse maintenant donc je saurai où te trouver et crois-moi, tu n’as pas envie de me revoir., l’avertit-il d’une voix dure.  

- Je ne t’entends pas., l’interpela-t-il.  

- Je… D’accord, c’est d’accord. Je ne reviendrai plus., promit-il en bafouillant.  

 

Ryo appuya un peu plus fort quelques secondes jusqu’à l’entendre gémir puis le relâcha, le voyant détaler comme un lapin. Satisfait, il retournait vers la voiture quand la porte de l’immeuble s’ouvrit et Kaori apparut.  

 

- Ca va, ma sirène ? Tu as l’air toute chamboulée. C’est ce vieux monsieur qui te retourne l’esprit. Un concurrent pour moi ?, plaisanta Hiro alors que Kenryo venait de raccrocher.  

- Je… Non. Ca m’a fait bizarre de parler avec un homme de cet âge., éluda-t-elle.  

 

L’émission ne permettant pas de pause, elle enchaîna, laissant de côté la conversation qu’elle venait d’avoir avec Ryo. Elle avait peu de doutes à ce sujet et était touchée qu’il tente de lui parler même si c’était peu conventionnel. Il avançait probablement vers ce eux qu’elle attendait tant et ça lui faisait un plaisir immense. Arrivée à la fin de l’émission, elle ressortit le papier avec le numéro de téléphone et les deux autres qu’elle avait déjà notés par réflexe. Les trois numéros lui étaient familiers et elle fronça les sourcils.  

 

- Ce sont…, lâcha-t-elle, sortant de son sac à main un calepin dont elle tourna les pages frénétiquement.  

 

Elle s’arrêta à une page et ce qu’elle y lut confirma ses pensées. Ryo avait aussi été Ryoko téléphonant d’un bar où il avait ses habitudes et de la cabine en bas de chez eux. Elle descendit du doigt les numéros de téléphone et s’arrêta sur le dernier en date : c’était la cabine du parking de la radio… Elle referma le calepin, pensive, avant de se lever.  

 

- Ryo t’attend bien en bas ?, s’assura Hiro.  

- Oui, il est déjà là., répondit-elle, distraite.  

- Bonne soirée, Hiro. A jeudi., le salua-t-elle.  

 

Elle prit les escaliers et prit tout ce temps pour réfléchir à la manière dont elle devait réagir. Devait-elle le confronter, lui faire savoir qu’elle avait tout compris ou lui laisser le chemin libre pour avancer à son rythme, sans pression supplémentaire de sa part ? Elle lui avait déjà mis la pression après tout : son XYZ était une réponse à sa volonté de mettre fin à leur partenariat. C’était un peu comme si elle lui avait lancé un ultimatum. Elle ouvrit la porte et n’eut pas à chercher la voiture : Ryo était là devant elle comme s’il l’attendait et elle sut alors ce qu’elle devait faire.  

 

- Ca fait longtemps que tu attends ?, lui demanda-t-elle.  

 

Elle comprit le regard surpris qu’il lui adressa mais aussi la lueur de soulagement qui traversa ses yeux juste après.  

 

- D’après toi ?, répliqua-t-il.  

- A peu près dix minutes. Te connaissant et sans enjeu particulier, c’est le temps que tu peux rester assis dans une voiture si aucune fille ne passe dans la rue., rétorqua-t-elle.  

- Argh, tu me connais trop bien. L’émission s’est bien passée ?, lui demanda-t-il, la surprenant.  

- Oui. Figure-toi que j’ai pu écouter Barbra Streisand, ça faisait longtemps.  

- Une femme au foyer esseulée ?, supposa-t-il.  

- Non, un vieil homme. Il m’a touchée… beaucoup. J’espère qu’il trouvera les réponses à ses questions., répondit-elle d’une voix douce, passant un bras autour du sien et posant la tête sur son épaule.  

 

C’était un pari osé mais il ne la repoussa pas.  

 

- Moi aussi, je l’espère pour lui. C’est dur de vivre toute une vie dans le doute., admit Ryo.  

- Parfois, il suffit d’avoir confiance., lui répondit-elle.  

- Parfois, c’est difficile d’avoir les idées claires quand on tient trop à quelqu’un., lui confia-t-il.  

 

Arrivés à la voiture, ils se séparèrent, passant chacun d’un côté, et Kaori s’arrêta à sa portière, le regardant intensément.  

 

- Quoi ?, s’étonna-t-il.  

- Rien. Je viens d’avoir une idée pour la prochaine émission., répliqua-t-elle avec un léger sourire avant de monter en voiture. 

 


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