Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 24 chapitres

Publiée: 24-11-20

Mise à jour: 17-12-20

 

Commentaires: 31 reviews

» Ecrire une review

 

SongficRomance

 

Résumé: Une voix dans la nuit, un nouveau chemin, un nouveau regard...

 

Disclaimer: Les personnages de "[vwa]" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Pourquoi n'y a-t-il pas de version HTML des fics NC-17?

 

Comme il est impossible de vérifier qui lit ces fics comme pour la version php, les fics NC-17 ne sont disponibles que dans la version dynamique du site.

 

 

   Fanfiction :: [vwa]

 

Chapitre 7 :: Chapitre 7

Publiée: 30-11-20 - Mise à jour: 30-11-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Alors comment va s'y prendre Ryo pour gagner définitivement le coeur de sa belle? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24


 

Chapitre 7  

 

Arrivant en courant, traînant leur cliente éberluée par la main, ses pieds décollant presque du sol, Ryo entra en trombe dans le café de leurs amis.  

 

- Je vous la confie. Vous serez en sécurité, Kaya. Je reviens dans une heure., fit-il avant de repartir sans leur laisser le temps de réagir.  

- Qu’est-ce qu’il a ?, s’étonna Miki.  

- Il a soudain dit qu’il devait voir ses indics…, murmura la jeune mangaka, encore sous le choc.  

 

Elle allait de surprise en surprise depuis qu’elle avait embauché ces personnes. On l’avait prévenu que Ryo Saeba était un pervers notoire, un dragueur invétéré, qu’il ne cessait de se chamailler avec sa partenaire qui était une vraie furie au visage d’ange mais elle devait avouer que rien de tout cela n’était vrai. Elle était un peu déçue, ayant déjà imaginé dans sa tête une nouvelle histoire sur un héros détective pervers et son assistante… Elle n’aurait pas d’exemple en tête pour dessiner. Ne lui restait plus que cette histoire de trois sœurs voleuses. Elle observa la gérante puis les lieux et un sourire se dessina sur ses lèvres.  

 

- Dites-moi, ça vous dérange si j’utilise votre café comme modèle pour une future histoire. J’aime bien aussi le nom mais je pense que je vais le changer en fox’s eyes., demanda-t-elle aux deux gérants, le regard brillant d’espoir.  

- Euh… Non, faites. Ce n’est pas un souci. Hein nounours ?, demanda Miki.  

- Humpf…, soupira le géant.  

 

Kaya secoua la tête et écarta la pensée d’inclure un frère. Non, trois sœurs, c’était bien…  

 

Pressant le pas, Ryo se rendit dans l’un des bars qu’il avait l’habitude de fréquenter et prit place au comptoir.  

 

- Il est vingt-et-une heures sur Super Tokyo Radio. Je suis Kaori dans Atout cœur., entendit-il, se félicitant d’être arrivé pile à l’heure.  

- Alors, aujourd’hui nous allons évoquer les risques que vous faites courir à votre cœur dans une relation sentimentale. Comme annoncé depuis deux jours sur nos ondes, c’est vous qui avez eu le choix de la musique d’entrée. Nous allons donc écouter Dua Lipa avec Break my Heart, chanson proposée par Ryoko que nous aurons en ligne juste après., annonça-t-elle, juste après.  

 

Ryo se félicita d’avoir littéralement harcelé d’appel le standard téléphonique de Super Tokyo Radio dès qu’il avait un moment et d’avoir laissé plusieurs demandes de musique avec un motif d’appel sous différents prénoms. Il entendit le téléphone du bar sonner et bouscula le barman qui allait décrocher.  

 

- C’est pour moi., lui dit-il, prenant le combiné et se mettant à l’écart.  

 

I've always been the one to say the first goodbye  

J’ai toujours été celle qui disait la première au revoir  

Had to love and lose a hundred million times  

J’ai dû aimer et perdre une centaine de millions de fois  

Had to get it wrong to know just what I like  

J’ai dû me tromper pour juste savoir ce que j’aimais  

Now I'm falling  

Maintenant je tombe  

 

Les paroles étaient on-ne-peut-plus vraies. Il avait connu un nombre incalculable de femmes qu’il avait draguées, parfois réellement intéressé, le plus souvent juste pour assouvir un besoin physique et celui de savoir qu’il plaisait. Il ne s’était jamais embarrassé de fioritures avec ses conquêtes, parfois même pas de politesse. Il avait filé de nombreuses fois à l’anglaise pendant que la demoiselle dormait, évitant la pénible scène de l’échange de numéro de téléphone ou du « on se revoit ? ». Ca lui avait valu quelques gifles au détour d’un coin de rue mais il pouvait vivre avec… jusqu’à elle.  

 

You say my name like I have never heard before  

Tu dis mon nom d’une manière que je n’ai jamais entendue avant  

I'm indecisive, but this time I know for sure  

Je suis indécise mais cette fois je le sais de manière sûre  

I hope I'm not the only one that feels it all  

J’espère que je ne suis pas la seule à ressentir tout cela  

Are you falling?  

Tombes-tu ?  

 

Tout semblait nouveau et beau avec elle. C’était comme si elle effaçait les obstacles, abattait les murs et faisait entrer la lumière partout où elle allait, même dans son cœur. Il était tombé amoureux d’elle et aurait pu le lui avouer si un tel aveu n’entraînait pas d’autres conséquences qu’il avait préféré éviter jusque là. Maintenant, il n’avait plus le choix. Le meilleur dans toute cette histoire, c’était qu’il n’avait même pas à se poser la question de savoir si c’était réciproque. Kaori l’aimait, elle l’aimait avec rage et passion, avec douceur et tendresse, profondément malgré ce qu’il lui avait fait vivre. Il l’avait poussée à bout et, malgré tout, elle avait trouvé la force en elle de lui donner une dernière chance, une toute dernière chance.  

 

Centre of attention  

Centre d’attention  

You know you can get whatever you want from me  

Tu sais que tu peux obtenir tout ce que tu veux de moi  

Whenever you want it, baby  

A chaque fois que tu le veux bébé  

It's you in my reflection  

Tu es au centre de mes réflexions  

I'm afraid of all the things it could do to me  

J’ai peur de tout ce que ça pourrait me faire  

If I woulda known it, baby  

Si j’avais su, bébé  

 

Kaori fronça les sourcils. Il fallait vraiment être faible ou horriblement amoureuse pour tout donner à un homme. Qu’était-elle ? Elle ne se sentait pas faible avec Ryo. Elle se sentait incroyablement forte au contraire. Dans les moments où ils risquaient leurs vies, elle n’avait jamais vraiment peur. D’un autre côté, dans la sphère privée, il faisait ce qu’il voulait d’elle jusqu’à obtenir une dernière chance de sa part alors qu’elle était prête à tourner la page, qu’elle venait de dire stop. Encore une fois il avait fallu qu’il soit au pied du mur pour bouger. Ca devenait lassant mais d’un autre côté…  

 

I would've stayed at home  

Je serais rester chez moi  

'Cause I was doing better alone  

Parce que je m’en sortais mieux seule  

But when you said, "Hello"  

Mais quand tu as dit « Bonjour »  

I knew that was the end of it all  

J’ai su que c’était la fin de tout  

I should've stayed at home  

J’aurais dû rester chez moi  

'Cause now there ain't no letting you go  

Parce que maintenant il n’y a plus moyen de te laisser partir  

Am I falling in love with the one that could break my heart?  

Est-ce que je tombe amoureuse de celui qui pourrait me briser le cœur ?  

 

Il suffisait d’un mot de sa part pour la transporter de joie et, quand il lui avait lancé son XYZ, enfin lancé… murmuré serait plus juste, elle avait entendu tant de désespoir dans sa voix qu’elle n’avait pas pu lui dire non. C’était en plus peut-être la dernière chance pour eux de devenir quelque chose. Elle secoua la tête. Non, c’était la dernière chance. Elle en était certaine. Elle avait beau l’aimer au-delà de toute commune mesure, elle avait beau savoir que vivre sans lui serait un enfer, elle devait avancer, ne plus subir, vivre. Elle devait faire le nécessaire pour qu’ils ne vivent plus cette relation comme une contrainte, comme quelque chose de douloureux et, s’ils ne pouvaient la vivre tout simplement, elle devait s’arrêter. La douleur était déjà présente pour chacun d’eux. Elle n’était pas dupe : l’attitude désinvolte de Ryo ne faisait que masquer son incapacité à s’engager. Elle ne doutait pas des sentiments qu’il lui avait avoués mais la balle était dans son camp. Il savait à quoi s’attendre avec elle. C’était à lui de décider ce qu’il voulait, d’arrêter de les torturer. Pour le moment, les choses semblaient en bonne voie et elle pouvait encore lui accorder un peu de temps.  

 

Oh no, I was doing better alone  

Oh non, je m’en sortais mieux seule  

But when you said, "Hello"  

Mais quand tu as dit « Bonjour »  

I knew that was the end of it all  

J’ai su que c’était la fin de tout  

I should've stayed at home  

J’aurais dû rester chez moi  

'Cause now there ain't no letting you go  

Parce que maintenant il n’y a plus moyen de te laisser partir  

Am I falling in love with the one that could break my heart?  

Est-ce que je tombe amoureuse de celui qui pourrait me briser le cœur ?  

 

Les choses étaient plus simples quand il était seul, quand il n’avait pas la responsabilité d’un autre cœur. Le sien importait peu en fait. Tant qu’il battait, c’était suffisant mais il avait fallu que ce brin de femme de vingt ans entre dans la donne et qu’elle lui donne une autre fonction. Quand il avait senti son cœur s’affoler en même temps que son mokkori, il avait su qu’il était cuit. Il aurait dû l’envoyer au loin après la vengeance sur le général. Il aurait dû mais il n’avait pas pu. Il s’était cru le devoir de la protéger afin de tenir sa promesse. En fait, il ressentait déjà au plus profond cet attachement qui naissait. Il l’avait vu dans ses yeux, il l’avait ressenti dans la confiance qu’elle lui avait accordée, dans les gestes dont elle l’avait entourés.  

 

Pourtant il aurait dû se rendre compte que, si elle pouvait affoler son cœur, elle pouvait tout autant le briser mais il avait sous-estimé la puissance des sentiments. Il avait pensé pouvoir toujours tout contrôler, pouvoir passer outre une fois que ce serait fini. Il avait sous-estimé la place que Kaori prendrait dans sa vie, la dépendance qu’elle créerait. Elle était sa drogue et ce sevrage-là serait certainement pire que celui de la poussière d’ange. Le manque ne partirait jamais. La seule femme qu’il ait jamais aimée était la seule à pouvoir également le mettre à terre. Il ne lui faudrait aucune arme, la blessure ne serait pas mortelle mais il était presque certain que ça ferait mal.  

 

I wonder, when you go, if I stay on your mind  

Je me demande quand tu pars si tu continues à penser à moi  

Two can play that game, but you win me every time  

On peut jouer à deux mais tu me bats à chaque fois  

Everyone before you was a waste of time  

Tous ceux avant toi étaient une perte de temps  

Yeah, you got me  

Oui, tu m’as eue  

 

Elle soupira : penser à lui, elle avait l’impression qu’elle n’avait fait que cela depuis des années. S’occuper de la logistique, gérer sa libido, leur réputation, avaient été la partie la plus visible mais il y avait aussi eu l’invisible, les moments partagés de tristesse, de joie, de tendresse, de complicité tout simplement. Il y avait eu ce moment qui avait scellé leur destin commun, enfin c’était ce qu’elle avait pensé, cette bataille qu’ils avaient menée ensemble, puis ce moment qui avait uni leurs coeurs et aurait dû unir leurs corps, cette déclaration dans la clairière. Elle espéra que cette fois-ci ne serait pas un nouvel espoir déçu.  

 

Sentant la nervosité monter, Ryo prit une profonde inspiration. S’imaginait-elle le poids qu’elle avait pris dans son existence ? Il ricana en se rappelant le nombre de fois où il l’avait taquinée sur son poids. Il avait beau jouer les jolis coeurs, il la savait non loin et c’était ce qui le motivait d’autant plus parce que sa jalousie n’avait d’égale que son amour. Alors il avait couru le jupon et, chaque fois qu’il avait peur, il y mettait encore plus de cœur pour la tester, qu’elle lui montre jusqu’à la pousser à bout. Finalement, elle allait réussir à l’attraper… s’il ne merdait pas une nouvelle fois  

 

Centre of attention  

Centre d’attention  

You know you can get whatever you want from me  

Tu sais que tu peux obtenir tout ce que tu veux de moi  

Whenever you want it, baby  

A chaque fois que tu le veux bébé  

It's you in my reflection  

Tu es au centre de mes réflexions  

I'm afraid of all the things it could do to me  

J’ai peur de tout ce que ça pourrait me faire  

If I woulda known it, baby  

Si j’avais su, bébé  

 

Il n’arrivait pas à croire qu’il était en attente pour être pris comme auditeur… pardon auditrice d’une émission pour les problèmes de cœur. Elle l’avait vraiment mené sur des chemins inédits. La colocation, un partenariat avec une femme sans lui sauter dessus, chose qui se finirait d’ici peu d’une manière ou d’une autre, l’amour et maintenant il allait s’épancher en public. Il se retint de grogner de peur que quelqu’un l’écoute. C’était elle, c’était sa faute. Elle l’avait envoûté, ensorcelé… Elle lui faisait faire tout ce qu’elle voulait, même travailler pour des hommes.  

 

I would've stayed at home  

Je serais rester chez moi  

'Cause I was doing better alone  

Parce que je m’en sortais mieux seule  

But when you said, "Hello"  

Mais quand tu as dit « Bonjour »  

I knew that was the end of it all  

J’ai su que c’était la fin de tout  

I should've stayed at home  

J’aurais dû rester chez moi  

'Cause now there ain't no letting you go  

Parce que maintenant il n’y a plus moyen de te laisser partir  

Am I falling in love with the one that could break my heart?  

Est-ce que je tombe amoureuse de celui qui pourrait me briser le cœur ?  

 

- Tu es prête ?, lui demanda Hiro.  

 

Kaori releva les yeux et le regarda un moment, un peu moins gênée que lorsqu’elle était arrivée au studio.  

 

- Oui.  

- Tu as meilleure mine que la dernière fois. Ca fait plaisir à voir en tous cas., osa-t-il.  

 

Il avait marché sur des œufs quand il l’avait retrouvée. Il s’était excusé pour l’avoir embrassée la dernière fois qu’ils s’étaient vus dès qu’elle était arrivée même si ça avait été tendu et malaisé. Il savait pourquoi il l’avait fait même s’il lui avait dit le contraire. Il refusait d’admettre qu’il avait voulu provoquer son rival, voir à quel point il tenait à elle, quitte à se prendre un poing dans la figure. Il ne s’était pas attendu à la violence contenue qu’il avait sentie en lui ni à ce qu’il la retourne contre elle. C’était un bon point pour lui mais il avait vu le regard douloureux de sa collègue.  

 

- Oui, ça va un peu mieux., pipa-t-elle sans expliciter.  

 

Elle ne voulait pas le blesser en lui expliquant que Ryo avait déclaré une espèce de trêve, enfin ça n’avait rien d’officiel, mais les gestes étaient là, l’absence de mesquinerie aussi. Il n’y avait pas eu de visite nocturne à leur cliente, ni de tentative de la rejoindre dans la salle de bains. Il ne s’était pas non plus aventuré de son côté. Elle abordait une nouvelle ascension. Y aurait-il une nouvelle chute ?  

 

Oh no, I was doing better alone  

Oh non, je m’en sortais mieux seule  

But when you said, "Hello"  

Mais quand tu as dit « Bonjour »  

I knew that was the end of it all  

J’ai su que c’était la fin de tout  

I should've stayed at home  

J’aurais dû rester chez moi  

'Cause now there ain't no letting you go  

Parce que maintenant il n’y a plus moyen de te laisser partir  

Am I falling in love with the one that could break my heart?  

Est-ce que je tombe amoureuse de celui qui pourrait me briser le cœur ?  

 

Ryo regarda le téléphone et envisagea de raccrocher. Il sentait son cœur battre à toute allure, avait l’impression que tous les regards étaient tournés vers lui. Et si Kaori le reconnaissait ? Si elle se rendait compte que c’était lui, se moquerait-elle de sa tentative d’approche, de sa prise de contact plutôt maladroite et ridicule ? Elle ne pouvait pas le reconnaître, tenta-t-il de se persuader. Il allait prendre une voix de femme, avait choisi une chanson complètement à l’opposé de son style musical, une chanson pour filles, totalement à l’eau de rose. Elle ne pouvait pas faire le lien…  

 

Ooh, break my heart  

Ooh, break my heart  

Ohh briser mon coeur  

Ooh  

Am I falling in love with the one that could break my heart?  

Est-ce que je tombe amoureuse de celui qui pourrait me briser le cœur ?  

 

I would've stayed at home  

Je serais rester chez moi  

'Cause I was doing better alone  

Parce que je m’en sortais mieux seule  

But when you said, "Hello"  

Mais quand tu as dit « Bonjour »  

I knew that was the end of it all  

J’ai su que c’était la fin de tout  

I should've stayed at home  

J’aurais dû rester chez moi  

'Cause now there ain't no letting you go  

Parce que maintenant il n’y a plus moyen de te laisser partir  

Am I falling in love with the one that could break my heart?  

Est-ce que je tombe amoureuse de celui qui pourrait me briser le cœur ?  

 

Kaori eut une dernière pensée pour son partenaire resté à l’appartement avec Kaya. Devait-elle craindre le pire alors qu’elle n’était pas là pour le surveiller ? Elle soupira. Que c’était dur de lâcher prise… Elle le devrait pourtant soit parce qu’elle l’aurait quitté et qu’elle devrait laisser partir son influence, soit parce qu’ils seraient enfin un couple et qu’elle devrait lui faire confiance au risque d’avoir mal…  

 

Oh no (Oh no), I was doing better alone  

Oh non, (oh non) parce que je m’en sortais mieux seule  

But when you said, "Hello"  

Mais quand tu as dit « Bonjour »  

I knew that was the end of it all  

J’ai su que c’était la fin de tout  

I should've stayed at home  

J’aurais dû rester chez moi  

'Cause now there ain't no letting you go  

Parce que maintenant il n’y a plus moyen de te laisser partir  

Am I falling in love with the one that could break my heart?  

Est-ce que je tombe amoureuse de celui qui pourrait me briser le cœur ?  

 

Putain, il faisait une énorme connerie. Il sentit son doigt glisser sur les touches et décolla le combiné de son oreille, les regardant. Son doigt s’immobilisa sur le bouton rouge. Appuie, se dit-il. Allez appuie, crétin, se répéta-t-il furieux contre lui-même alors que son pouce refusait d’obéir.  

 

- Ryoko, ça va être à vous., entendit-il soudain.  

- Merde…, gronda-t-il entre ses dents.  

- Ryoko, vous êtes là ?  

 

C’était Hiro qui faisait le passage des appels et Ryo se retint de le narguer. Il avait encore besoin de temps pour approcher Kaori de front. Pour le moment, il louvoyait, prenait confiance. Les premiers gestes avaient été simples mais la deuxième phase était plus difficile.  

 

- Oui, pardon. Je suis un peu intimidée., répondit Ryo, prenant une voix féminine.  

- N’ayez pas peur. Soyez vous-mêmes. Vous verrez, Kaori est un amour., la rassura Hiro.  

- Ouais, je le sais., se retint de dire Ryo d’une grosse voix pour lui reclaquer le bec.  

- Elle a une très belle voix. Elle a l’air d’être très gentille en effet., répondit-il à la place.  

 

Ryo entendit le jingle dans le bar et referma un peu plus la porte de la pièce où il s’était réfugié.  

 

- C’était Dua Lipa avec Break my Heart. Pour commencer, nous allons accueillir Ryoko…, annonça Kaori.  

- Bonsoir Ryoko.  

- Bonsoir Kaori., répondit Ryo.  

 

Kaori fronça les sourcils en entendant la voix, une drôle de sensation la prenant à la façon dont fut prononcé son prénom.  

 

- Alors Ryoko, que vouliez-vous évoquer ?, lui demanda-t-elle, se reprenant.  

- Voilà, je ne sais pas quoi penser. Pourquoi aimer quand on sait qu’aimer fait souffrir ? Pourquoi se lancer dans une relation qui peut faire du mal ?, l’interrogea son auditrice.  

- En vous écoutant, j’ai l’impression que vous pensez avoir le choix d’aimer., répliqua la rouquine.  

- Ce n’est pas le cas ?  

- Il y a une partie due à la volonté, celle d’ouvrir la porte, d’accepter la possibilité mais le principal est ailleurs et incontrôlable. Je ne sais pas si ce sont les sentiments, l’instinct naturel de perpétuation ou autre mais cette partie-là n’est pas raisonnée. Je ne sais pas avec certitude s’il faut être prêt ou disponible d’une certaine manière pour laisser ce sentiment prendre place mais je ne pense pas que vous puissiez choisir d’aimer., lui répondit Kaori.  

- Il est donc vain de lutter pour ne pas souffrir ?, enchaîna Ryoko.  

 

La rouquine eut une nouvelle fois cette impression étrange et jeta un œil sur l’écran qui donnait le numéro de téléphone de l’appelant. Elle n’arrivait pas à l’identifier mais elle était persuadée de le connaître.  

 

- Est-ce que la lutte ne vous fait pas déjà souffrir ?, lui retourna-t-elle.  

 

Ryo eut un moment de silence et il repensa à toutes ces années de frustration, à la voir sans pouvoir la toucher, à l’aimer sans pouvoir lui montrer, même pire en la repoussant. Combien de fois s’était-il dit que, s’il l’aimait, il devait la laisser partir ? Combien de fois avait-il regretté de lui avoir dit qu’elle ne devait plus se considérer comme une femme ? Ca avait été certes un soulagement pour son mokkori mais peut-être que les choses se seraient passées différemment pour eux, peut-être que ça l’aurait poussé à agir.  

 

- Si, tous les jours., admit-il.  

- Alors pourquoi continuer ? Peut-être que vous engagez dans cette relation qui semble se dessiner pour vous vous fera souffrir à terme mais, en attendant, vous arrêteriez de souffrir maintenant. Peut-être même que la seule souffrance que vous endurerez sera le décès de l’être aimé dans des dizaines d’années mais, avant cela, vous aurez eu des années de bonheur et de partage. Cela ne vaut-il pas le coup ?, lui demanda-t-elle.  

- Je ne suis pas sûre de pouvoir supporter de la perdre., lâcha Ryoko.  

- Supporterez-vous mieux le poids des regrets à n’avoir pas agi auprès d’elle ?, lui retourna-t-elle, sans trace de jugement dans la voix.  

 

Ryo s’aperçut alors de son lapsus et s’en voulut d’avoir manqué de vigilance. Il était temps d’écourter cette conversation au risque de griller sa couverture et qu’elle s’aperçoive de la supercherie.  

 

- Je ne sais pas. Je dois réfléchir. Merci pour vos conseils et bonne soirée., bâcla-t-il, raccrochant.  

- Au revoir, Ryoko., balbutia Kaori, surprise de la réaction de son auditrice.  

- Ca va, Kaori ?, l’interrogea Hiro, la voyant fixer le téléphone en fronçant les sourcils.  

 

Elle leva le pouce enchaînant avec l’auditrice suivante.  

 

Ryo regarda le combiné en poussant un profond soupir. Ils n’avaient échangé que quelques phrases. Ce n’était pas grand-chose mais c’était la première fois qu’il vocalisait en sa présence les choses qui le freinaient le plus. Dommage que, pour cela, il ait eu besoin de se faire passer pour une autre et de ne pas être en sa présence mais il savait que, sans cela, il ne l’aurait certainement pas fait. Arriverait-il un jour à lui parler à cœur ouvert ? Il l’espérait. Même si, entre eux, les mots semblaient superflus la plupart du temps, les prononcer pouvait quand même leur apporter quelque chose, de l’assurance, un réconfort, un peu de joie peut-être aussi…  

 

Se décidant enfin à sortir de la pièce, il reposa le combiné sur son socle et reprit sa place.  

 

- Tu faisais quoi là-dedans ? Tu t’amusais seul avec une nana du téléphone rose ?, se moqua le barman.  

- J’appelais l’animatrice mais pas moyen d’arriver jusqu’à elle et d’avoir son numéro., répliqua-t-il, un léger sourire aux lèvres, désignant l’écran qui diffusait la suite de l’émission.  

- Encore un peu, tu lui demanderais des conseils… Ce serait une grande première pour l’Etalon…, ironisa le serveur.  

- Il faut toujours une première à tout., murmura Ryo, portant son verre à ses lèvres.  

 

Il le vida d’un trait, paya puis s’en alla retrouver sa cliente au Cat’s.  

 

- Alors, t’étais où ce soir ?, demanda-t-il à sa partenaire lorsqu’elle rentra une heure plus tard.  

- Chez Miki., répondit-elle, après un temps d’hésitation.  

- Vraiment Kaori ?, l’interrogea-t-il, se levant du canapé.  

 

Lui tournant le dos alors qu’elle rangeait sa veste, elle ferma les yeux et les rouvrit quand elle le sentit derrière elle, juste derrière elle.  

 

- Tu étais vraiment chez Miki au soir entre vingt heures trente et maintenant ?, répéta-t-il d’une voix posée.  

- Non…, souffla-t-elle.  

 

Elle avait assez entraîné son amie dans ses mensonges et, si Ryo faisait un effort, elle devait en faire un à son tour. Après tout, elle n’aurait jamais conseillé le mensonge dans un couple et ses conseils pouvaient lui être utiles à elle aussi.  

 

- Je n’ai jamais été au Cat’s ces derniers jeudi soirs. En fait, j’anime l’émission de radio qu’Aiko animait., lui avoua-t-elle, prenant son courage à deux mains et se tournant vers lui pour l’affronter.  

 

Elle était préparée et attendit qu’il se mette à rire à gorge déployée à cette idée. Elle fut donc quelque peu surprise lorsque, quelques secondes plus tard, rien ne se passa. Elle leva les yeux vers lui et l’observa, trouvant juste un regard pétillant.  

 

- Vas-y, fous-toi de moi. Tu dois en mourir d’envie., balbutia-t-elle.  

 

Ryo l’observa et leva la main pour caresser sa joue mais dévia sa course pour juste remettre une mèche derrière son oreille.  

 

- Non, je n’en ai pas envie. Je suis… assez fier de toi en fait., admit-il.  

- Pas pour le mensonge, bien évidemment, mais j’imagine que ça doit te coûter.  

- Oui, c’est vrai mais je me dis que c’est une autre façon d’aider les gens., lui confia-t-elle.  

- Ecoute, je suis fatiguée. Je vais aller me coucher., lui apprit-elle soudain.  

 

Elle n’avait pas envie de lui expliquer ce qui l’avait amené là. Elle ne savait comment il réagirait ou plutôt elle n’imaginait que trop bien la partie visible mais pas la partie invisible. Elle préférait donc éviter cela pour le moment.  

 

- Dors bien., lui souhaita-t-elle.  

- Toi aussi.  

 

Elle se dirigea vers l’escalier mais s’arrêta au pied, se tournant vers lui.  

 

- Ryo…, commença-t-elle.  

- Oui ?  

 

Elle l’observa un moment, se demandant si elle devait lui demander s’il s’était douté de quelque chose mais changea d’idée.  

 

- Je… Non rien en fait. Enfin… J’espère que tu continueras à avoir confiance en moi., lâcha-t-elle.  

- Tout va bien. On est une équipe depuis bien trop longtemps pour casser cela en une fois., la rassura-t-il.  

 

Elle acquiesça et monta, le laissant seul. Il soupira, ayant craint un moment qu’elle l’avait reconnu et qu’elle le confronterait. Il avait encore un peu de marge. 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de