Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 24 chapitres

Publiée: 24-11-20

Mise à jour: 17-12-20

 

Commentaires: 31 reviews

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SongficRomance

 

Résumé: Une voix dans la nuit, un nouveau chemin, un nouveau regard...

 

Disclaimer: Les personnages de "[vwa]" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Je vais bientôt avoir 18 ans. Est-ce que je peux avoir accès à la section NC-17?

 

Non. C'est simple. D'un point de vue légal, vous n'êtes pas majeur tant que vous n'avez pas 18 ans. Ca m'est égal que ça soit dans un jour ou dans une semaine. Ne faites votre demande qu'après vos 18 ans.

 

 

   Fanfiction :: [vwa]

 

Chapitre 10 :: Chapitre 10

Publiée: 03-12-20 - Mise à jour: 03-12-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24


 

Chapitre 10  

 

Accoudé au comptoir du bar, Ryo sirotait son verre de whisky avant d’aller faire le tour des cabarets. Pour une fois, l’envie manquait mais certains bruits commençaient à courir et il devait récupérer des informations auprès du monde de la nuit. Il avait cependant décidé de s’offrir un petit plaisir juste avant le travail et avait fait un détour par ce bar, discutant avec le barman qui en même temps lui servait d’indicateur.  

 

- C’est rare de te voir traîner dans le coin si souvent., plaisanta l’homme, ramassant les verres sur le comptoir.  

- Peut-être que je me suis découvert un petit faible pour toi., répliqua-t-il.  

- Si tu n’avais pas les yeux rivés sur l’écran, je pourrais presque te croire., répondit le barman.  

 

Une publicité pour l’émission de Kaori passait et il ne pouvait en effet détacher le regard de ses lèvres qui en étaient devenues l’emblème. Combien de temps allait-il encore tenir alors qu’il rêvait de les dévorer ? Il n’en avait aucune idée et refusait de se laisser tenter avant d’avoir résolu tous ses problèmes.  

 

- Je suis démasqué. C’est le seul endroit où je puisse regarder cette merveille sans être dérangé., avoua-t-il.  

 

Ayant appris au détour d’une conversation que Miki mettait elle aussi l’émission, il aurait pu aller au Cat’s mais son obsession devenait telle qu’il se serait fait griller en deux minutes et il ne voulait pas être pressé ni répondre à des questions indiscrètes, encore moins sermonné ou houspillé. Enfin, le jingle publicitaire arriva et il tendit l’oreille, son serviteur augmentant le volume, ce qu’il apprécia.  

 

- Il est vingt-et-une heures. Vous êtes sur Super Tokyo Radio. Je suis Kaori et nous allons passer une heure que j’espère agréable ensemble. Aujourd’hui, nous allons aborder un sujet sensible qui touche plus nos étalons. Je vous laisse tout d’abord découvrir le titre de ce soir sans le présenter., annonça-t-elle.  

- Elle ne va quand même pas parler de sexe et d’impuissance ?, murmura-t-il, surpris.  

 

Il observa l’écran et vit son léger sourire amusé, aucune trace colorée n’apparaissant à l’écran, se demandant dès lors de quoi elle voulait parler pendant l’émission. Il écouta l’intro musicale assez rock et fronça les sourcils. Elle n’avait quand même pas… Il se mit à rire en entendant l’un des principaux représentants du hard rock commencer à chanter. Apparemment, il n’était pas le seul à savoir sortir de ses habitudes.  

 

Your cruel device  

Ton dispositif cruel  

Your blood like ice  

Ton sang comme de la glace  

One look could kill  

Un regard pourrait tuer  

My pain, your thrill  

Ma douleur, ton frisson  

 

- C’était osé comme choix., pipa le barman.  

- Oui. Elle donne le tout pour le tout., admit Ryo.  

- Mais elle sait de quoi elle parle., fit-il, s’assombrissant.  

 

I wanna love you but I better not touch (don't touch)  

Je veux t’aimer mais ferais mieux de ne pas toucher (ne touche pas)  

I wanna hold you, but my senses tell me to stop  

Je veux te tenir mes sens me disent d’arrêter  

I wanna kiss you but I want it too much (too much)  

Je veux t’embrasser mais je le veux trop (trop)  

I wanna taste you but your lips are venomous poison  

Je veux te goûter mais tes lèvres sont un poison venimeux  

You're poison, running through my veins  

Tu es le poison, qui court dans mes veines  

You're poison  

Tu es le poison  

I don't want to break these chains  

Je ne veux pas casser ces chaînes  

 

Elle avait visé juste, si juste, pensa-t-il. Il y avait tellement de choses qu’il voulait mais s’interdisait avec elle. L’aimer, la toucher, l’embrasser… tout cela, il ne pouvait pas le faire parce qu’il ne savait comment si prendre pour faire les choses dans les règles, pour l’approcher sans la blesser, pour la faire sienne et la garder. Il n’avait pas les clefs pour la rendre heureuse et, même s’il savait qu’elle comprenait, il avait peur de tout ce qui pourrait partir de travers.  

 

Il avait aussi une peur viscérale de déraper, de perdre le contrôle comme il le faisait déjà par moments. Depuis le départ, elle était la seule pour qui il s’inquiétait à en perdre toute lucidité, le premier exemple ayant été l’épisode dans le night-club avec le Renard d’Argent. Il avait peur pour elle et ça avait été un fait nouveau pour lui qui, jusque-là, n’avait eu peur pour personne et si peu pour lui-même et peut-être un peu pour Hide, concéda-t-il.  

 

Elle était sa drogue, celle qui pouvait le transporter au septième ciel comme au trente-sixième dessous, qui le rendait heureux et malheureux, serein ou en colère. Elle l’avait lié à elle sans rien faire de spécial, juste en étant là, et, aussi libre de corps et d’esprit qu’il se vantait être, il dépendait d’elle… et ne voulait plus qu’il en soit autrement sans vouloir non plus l’afficher… enfin avant.  

 

Your mouth, so hot  

Ta bouche, si chaude  

Your web, I'm caught  

Ton filet, je suis pris  

Your skin, so wet  

Ta peau, si humide  

Black lace, on sweat  

Dentelle noire, sur la sueur  

 

Kaori se mordit la lèvre en écoutant les paroles. Elle avait fait fort en choisissant cette chanson et elle sentait la chaleur monter sur ses pommettes. Elle ne pouvait s’empêcher de voir des images très sensuelles passer devant ses yeux. Elle imaginait les lèvres de Ryo parcourant son corps vierge de toute exploration masculine, l’emprise qu’il aurait sur elle rien qu’en plongeant son regard de braise dans le sien, sentant l’explosion de chaleur dans son ventre. Elle la connaissait bien cette sensation, l’avait déjà vécue une fois sous l’emprise de ses deux yeux aussi sombres que la nuit et qui brillaient parfois comme les étoiles dans le ciel.  

 

Elle se demandait quelles sensations naîtraient lorsque leurs corps se toucheraient, glissant l’un sur l’autre puis l’un dans l’autre. Un long frisson lui traversa la colonne vertébrale. Pour la dentelle, elle ne savait pas et elle ne le saurait toujours pas ce soir puisqu’il ne serait pas là lorsqu’elle rentrerait mais elle pouvait toujours lui donner un encouragement.  

 

I hear you calling and it's needles and pins (and pins)  

Je t’entends appeler et je suis sur des charbons ardents (ardents)  

I wanna hurt you just to hear you screaming my name  

Je veux te blesser juste pour t’entendre crier mon nom  

Don't want to touch you but you're under my skin (deep in)  

Ne veux pas te toucher mais je t’ai dans la peau (profondément)  

I wanna taste you but your lips are venomous poison  

Je veux te goûter mais tes lèvres sont un poison venimeux  

You're poison, running through my veins  

Tu es le poison, qui court dans mes veines  

You're poison  

Tu es le poison  

I don't want to break these chains  

Je ne veux pas rompre ces chaînes  

Poison  

Poison  

 

Il ne pouvait nier que, toutes ces années, il l’avait plus ou moins consciemment provoquée pour subir ses foudres. Il évaluait le temps de réaction, la force et la rage qu’elle y mettait et il en déduisait ce qu’il voulait mais surtout qu’elle l’aimait. Il avait bien compris à quels moments elle frappait et il aurait pu largement éviter la plupart des massues qu’elle lui avait assénées mais il ne l’avait pas fait, prétextant, comme il l’avait fait devant Mary, qu’une force l’empêchait de bouger à ces moments-là. D’ailleurs, il en connaissait un autre qui était dorénavant cloué également dans ces cas-là. Il savait que Mick avait échappé à la première massue de Kaori mais, bizarrement, enfin pas vraiment, il n’avait plus échappé à aucune depuis.  

 

Il aimait aussi la façon dont elle prononçait son prénom, même lorsqu’elle le hurlait. Il savourait la façon dont ses jolies lèvres s’arrondissaient pour former la dernière lettre, lui donnant plein d’idées sensuelles qui ne manquaient pas de venir le tarabuster une fois seul dans son lit. Quelle torture c’était de la savoir si loin et pourtant si proche… A peine quelques mètres les séparaient, quelques mètres qu’il avait failli franchir à plusieurs reprises, s’arrêtant à peine levé. « Tu comptais faire quoi là exactement ? » était la petite phrase qui revenait dans ces cas-là. Il le savait très bien : la rejoindre, se glisser sous ses draps et l’embrasser et beaucoup plus, affinités obligeaient. Il lui donnerait du plaisir et crierait son prénom en même temps qu’elle crierait le sien.  

 

A chaque fois, il s’était arrêté : il savait qu’il ne pourrait en rester là. Il n’y aurait pas qu’une nuit…  

 

One look could kill  

Un regard pourrait tuer  

My pain, your thrill  

Ma douleur, ton frisson  

 

Ses regards pouvaient la transporter, l’hypnotiser. Il pouvait faire d’elle ce qu’il voulait quand il plongeait ses yeux dans les siens, brillant d’un feu ardent, avec toute cette passion et tout cet amour qu’elle savait sommeiller en lui. Est-ce que l’énerver était sa manière à lui de s’exprimer, de la tester ? Peut-être, elle commençait à y croire. Après tout, c’était Monsieur J’agis-quand-il-est-trop-tard, ce ne serait pas illogique.  

 

I wanna love you but I better not touch (don't touch)  

Je veux t’aimer mais ferais mieux de ne pas toucher (ne touche pas)  

I wanna hold you, but my senses tell me to stop  

Je veux te tenir mes sens me disent d’arrêter  

I wanna kiss you but I want it too much (too much)  

Je veux t’embrasser mais je le veux trop (trop)  

I wanna taste you but your lips are venomous poison  

Je veux te goûter mais tes lèvres sont un poison venimeux  

You're poison, running through my veins  

Tu es le poison, qui court dans mes veines  

You're poison  

Tu es le poison  

I don't want to break these chains  

Je ne veux pas casser ces chaînes  

Poison (poison)  

Poison (poison)  

 

Ryo ne pouvait détacher les yeux de l’écran où ses lèvres apparaissaient. Il l’avait déjà vue à plusieurs reprises les mordiller nerveusement, une ou deux fois les lécher du bout de la langue et aurait pu sauter sur l’écran s’il n’avait dû se tenir. Il y en avait un qui ne se contenait pas cependant et il était soulagé d’être assis car il n’avait pas vraiment envie d’exhiber sa virilité devant tous les piliers de comptoir alors qu’aucune femme n’était en vue. Ca ferait désordre…  

 

Il n’osait imaginer ce qu’il éprouverait en posant de nouveau les lèvres sur les siennes, en serrant son corps contre le sien. Ca avait déjà été fort la première fois mais le moment était tellement solennel qu’il avait su se contrôler sans souci. Il savait cependant que les choses avaient changé depuis, que son mokkori s’était affirmé à plusieurs reprises face aux formes voluptueuses de sa partenaire et qu’il y avait une raison très simple pour laquelle il s’était refusé à la toucher en plus du fait de ne pas vouloir la salir : il ne saurait pas se maîtriser et en rester là. Tout aussi sûr qu’il ne pourrait pas la laisser partir de sa vie, il ne pourrait pas la laisser sortir de l’étau de ses bras avant un long moment, avant d’avoir étanché la faim qu’il avait d’elle… s’il y parvenait un jour.  

 

- Eh mec, tu vas pas sauter sur l’écran quand même ?, plaisanta le barman.  

- Non, juste la nana., répliqua Ryo avec un sourire amusé mais un regard intense, aussi intense que le désir qui courait dans ses veines.  

 

I wanna love you but I better not touch (don't touch)  

Je veux t’aimer mais ferais mieux de ne pas toucher (ne touche pas)  

I wanna hold you, but my senses tell me to stop  

Je veux te tenir mes sens me disent d’arrêter  

I wanna kiss you but I want it too much (too much)  

Je veux t’embrasser mais je le veux trop (trop)  

I wanna taste you but your lips are venomous poison  

Je veux te goûter mais tes lèvres sont un poison venimeux  

Yeah, well I don't want to break these chains  

Yeah oui, je ne veux pas rompre ces chaînes  

 

Elle ne savait pas ce qui l’empêchait encore d’avancer mais Kaori espérait bien que tout cela cesserait bientôt. Elle avait de plus en plus de mal à gérer ses sentiments pour Ryo. Tout devenait trop intense et même si la frustration qui avait grandi et explosé était redescendue de quelques degrés, elle savait qu’elle ne tiendrait pas éternellement. Elle avait besoin de lui, besoin de pouvoir le toucher et l’embrasser, de perdre la tête avec lui. Il était aussi là le problème et elle le comprenait. Si elle lisait correctement entre les lignes du grand Ryo Saeba, nettoyeur de renom, elle se doutait qu’il aurait certainement du mal à lâcher prise et que perdre le contrôle n’était pas une option pour celui qui voulait survivre dans ce monde sombre et violent. Pourtant, il lui avait déjà montré à de nombreuses reprises qu’il savait garder la tête froide quand leurs vies étaient en danger. Elle ne s’inquiétait donc pas outre mesure pour cet aspect-là de leur relation. Dans une sphère plus intime, elle serait certainement très fière de parvenir à lui faire perdre le contrôle même si elle doutait d’y réussir.  

 

Poison (poison)  

Poison (poison)  

Runnin' deep inside my veins  

Qui court profondément dans mes veines  

Burnin' deep inside my brain (poison)  

Qui brûle profondément mon cerveau (poison)  

Poisoning (poison)  

Empoisonnement (poison)  

I don't want to break these chains  

Je ne veux pas casser ces chaînes  

Poison  

Poison  

(Poison) I don't want to break these chains (poison)  

(Poison) Je ne veux pas rompre ces chaînes (poison)  

 

- En tous cas, une chose est sûre : moi, je veux bien être victime de cette empoisonneuse-là., fit remarquer le barman, se tournant vers le nettoyeur.  

- Au revoir à toi aussi…, murmura-t-il en haussant les épaules, voyant le siège désormais vacant.  

 

Se fichant de son impolitesse, Ryo s’enfonça dans la nuit sombre, éprouvant le besoin d’échapper à l’envoûtement et à l’appel de la chair. Il se retrouva bientôt dans la zone où la plupart des prostituées oeuvraient et fit le tour des filles, discutant avec ses principales indics plus longuement, en emmenant même une à l’écart. Il l’écouta lui raconter les dernières nouvelles du milieu, observa ses formes avantageusement soulignées, ses lèvres charnues peinturées de rouge pleines d’expérience, son regard outrageusement ourlé de noir, ses ongles vernis de la même couleur tapageuse que sa bouche qui jouaient avec les boutons de sa veste avant de descendre vers la boucle de sa ceinture. Il envisagea un instant joindre l’utile à l’agréable, ce qui lui permettrait de décharger une partie de sa tension, mais se rendit compte qu’il n’en avait même pas vraiment envie. Doucement, il se redressa et se rapprocha de la rue et de ses lumières.  

 

- Merci. Je dois te laisser. J’ai à faire., salua-t-il la jeune femme.  

- Tu ne veux pas…, suggéra-t-elle avec un sourire mutin.  

- Pas ce soir…, répondit-il, « n’y aucun autre d’ailleurs » s’ajoutant de lui-même mentalement.  

 

Il reprit la route et se dirigea vers les cabarets, bifurquant au dernier moment.  

 

Lorsque Kaori sortit de la radio, elle examina les alentours juste pour être sûre qu’aucune âme mal intentionnée ne rôdait puis elle prit la route de l’immeuble et un léger sourire se dessina sur ses lèvres en sentant une présence familière non loin. Arrivée au coin d’une ruelle, elle bifurqua rapidement avant de se cacher dans un recoin.  

 

- Ca te prend souvent de jouer les harceleurs ?, lâcha-t-elle, voyant son partenaire passer devant elle.  

 

Surpris, il lui offrit un sourire amusé.  

 

- Je teste tes compétences, partenaire., lui répondit-il.  

- Et alors ?  

- Beaucoup de progrès., la félicita-t-il.  

- Merci. Et si tu m’entraînais un peu plus à l’avenir ?, lui suggéra-t-elle.  

- Je peux y réfléchir.  

 

Elle l’observa et son sourire s’accentua. Il était sincère et ça lui fit un plaisir immense.  

 

- On donne dans le hard rock, Mademoiselle l’animatrice d’émission sentimentale ?, la taquina-t-il.  

- On donne dans ce qui étaye mon propos., rétorqua-t-elle, malicieuse.  

- Qui était ?, l’interrogea-t-il.  

- Il fallait écouter., lui opposa-t-elle.  

 

Il la regarda et avança jusqu’à la coincer entre lui et le mur, posant un regard sombre sur elle.  

 

- Je voudrais une séance privée., lui murmura-t-il d’une voix chaude.  

- Des conseils rien que pour moi., précisa-t-il.  

- A quel propos ?, l’interrogea-t-elle, la voix légèrement tremblante, sensible à son charisme animal.  

- Toi, moi… cet effet insensé que tu as sur ma personne., répondit-il, ses lèvres errant contre son front.  

 

Elle sentait son souffle chaud passer dans ses cheveux, la chaleur qui se dégageait de son corps, son parfum si particulier qui l’entourait.  

 

- Je te fais de l’effet ?, murmura-t-elle, étonnée et fière à la fois.  

- Oui… tellement que j’en perds parfois la raison., admit-il.  

- Tellement que simplement voir tes lèvres sur un écran me fait bander., lui confia-t-il avec un brin d’impertinence dans la voix.  

 

L’obscurité l’empêcha de voir le rougissement qui devait avoir pris possession de ses joues. Il lui aurait certainement suffi de lever les doigts pour les toucher et vérifier son idée mais il ne le fit pas. Il ne pouvait qu’imaginer ce qui se passerait après : ils glisseraient derrière sa nuque et sa bouche viendrait chercher la sienne. Il prendrait ses lèvres avec fougue et impatience pour commencer, certainement dépassé par ce qui arriverait avant de se faire plus doux, plus suave et langoureux. Il passerait les deux bras autour d’elle et la presserait contre lui, ses formes épousant les siennes et de là, plus aucune barrière n’existerait. Il l’emmènerait chez eux et il la déshabillerait avant de lui faire l’amour.  

 

- Qu’est-ce qui t’empêche d’aller plus loin alors ?, lui demanda-t-elle, bien plus audacieuse qu’elle n’aurait pensé pouvoir l’être.  

- Toi… moi… je ne sais pas.  

- Fais-toi confiance, Ryo. Tu sais ce qu’il nous faut. Il faut juste te laisser aller. Ecoute ton cœur et ce sera toujours parfait., lui conseilla-t-elle, caressant sa joue.  

- Ta douceur… me donne envie de pleurer parfois…, admit-il à mi-voix.  

- Et un homme comme toi ne peut pas pleurer, n’est-ce pas ?, répliqua-t-elle.  

 

Il plongea son regard dans le sien, ne lui cachant rien de son émoi.  

 

- Tu as le droit d’être ce que tu qualifies de faible avec moi. Je ne t’en trouverai qu’humain. Tu es un homme, Ryo, un homme beaucoup plus sensible et sensé que tu l’imagines. Tu as ce qu’il faut en toi pour m’aimer et, si tu perds la tête par moments, repose-toi sur moi pour veiller sur nous également. On est une équipe. Tu as le droit de baisser la garde., lui affirma-t-elle.  

 

Ne sachant quoi répondre parce qu’il avait besoin de réfléchir à ses mots, il acquiesça.  

 

- Je ne pensais même pas que tu connaissais Alice Cooper., fit-il remarquer, narquois.  

- Tu as une vision bien réduite de ma culture., le sermonna-t-elle, faussement sévère.  

- J’admets que j’ai souvent voulu te réduire à peu de choses., avoua-t-il, posant un regard contrit sur elle.  

- J’admets aussi que la partie visible n’était que le sommet de l’iceberg et que la partie immergée est la plus importante., ajouta-t-il, pensant au fait qu’il avait voulu nier les sentiments qu’il ressentait pour elle.  

- Je ne suis pas pour le réchauffement climatique en général mais, en ce qui nous concerne, un peu plus chaud et un peu plus d’eau salée ne nous ferait pas de mal., osa-t-elle lâcher.  

 

Elle n’eut cependant pas le courage d’affronter le regard de son partenaire et fila entre ses doigts, prenant le chemin de l’immeuble, les joues cramoisies.  

 

Ebahi, Ryo resta un moment à observer l’endroit où elle était encore quelques secondes auparavant puis, soudain, se réveilla de sa transe et la rejoignit en courant.  

 

- Tu viens de me proposer une partie de jambes en l’air ?, la taquina-t-il, se sentant tout chose.  

- Euh… En diplomatie, on appellerait cela un rapprochement…, pipa-t-elle, baissant le nez, rouge tomate.  

- J’aime pas la diplomatie mais je pourrais en venir à aimer le réchauffement climatique. Toi, moi, de la chaleur, de l’humidité, beaucoup d’humidité, toi toute chaude et humide., lui susurra-t-il, l’enlaçant et la poussant doucement vers un mur.  

- Et toi ?, lui lança-t-elle d’une voix hésitante, levant le regard vers lui.  

- Dur, très dur mais tout aussi chaud., lui assura-t-il, errant au dessus de son visage, son corps pressé contre le sien.  

 

Son doigt traça l’ovale de son visage et descendit le long de son cou puis de sa gorge, suivant l’échancrure de sa blouse. Il écarta légèrement les pans par curiosité, se sentant jouer avec le feu avec toute l’excitation que ça pouvait engendrer, et observa son dessous.  

 

- De la dentelle noire, Sugar. Des projets pour ce soir ?, lui demanda-t-il avec un chaud sourire.  

- Rien qui ne te concerne puisque tu n’étais pas là. J’ai aussi le droit de mettre des dessous sexy pour moi., répliqua-t-elle avec un petit air de défi, cherchant à l’attiser.  

- Pour toi ? Tu m’en diras tant., apprécia-t-il.  

- Oui, pour me sentir plus femme, plus belle… Figure-toi que j’en mets depuis la première émission., lui apprit-elle, osant le regarder droit dans les yeux.  

 

Il comprit qu’elle était sérieuse et se sentit un peu jaloux de ce changement, de cet apprêt qu’elle revêtait pour parler avec des auditeurs, pour voir Hiro. Pensant à son collègue, sa jalousie décupla et il s’écarta vivement d’elle.  

 

- Pour toi ou pour lui ?, lui demanda-t-il d’une voix dure.  

 

Kaori le regarda et s’en voulut d’avoir cherché à le titiller. Elle poussa un long soupir.  

 

- Pour moi, rien que pour moi jusqu’à ce soir en fait., répondit-elle en toute honnêteté.  

- Comment ça jusqu’à ce soir ?, l’interrogea-t-il.  

- Je ne me justifierai pas, Ryo. Si tu veux qu’on soit ensemble, il faudra que tu apprennes à me faire confiance. Tu peux avoir l’esprit embrouillé mais, s’il y a une chose que tu ne peux pas avoir, ce sont des doutes sur moi et ma sincérité. Je t’aime et je n’aime que toi. Réfléchis-y mais on n’ira pas plus loin tant que tu ne seras pas sûr de cela., lui apprit-elle, le repoussant et gagnant la rue qui donnait sur leur immeuble.  

 

Il la regarda rentrer et, d’humeur sombre, se dirigea vers le Kabuki Cho. Il ne voulait pas la suivre et risquer de s’engager dans une dispute qui pourrait mener à la perdre. Il se raisonna, mit de côté toute cette histoire et le professionnel qu’il était visita quelques cabarets en quête des informations nécessaires sans déraper malgré les multiples tentations.  

 

Quand il rentra, tard, aucune lumière n’était allumée dans l’appartement. Il ne prit pas le risque de réveiller Kaori en se rendant dans sa chambre et se dirigea dans la sienne. Il se déshabilla dans le noir et s’allongea sur son lit, glissant la main sous sa tête, pris dans ses pensées. Il fut surpris de ne pas rencontrer la douceur de la taie d’oreiller mais un tissu plus râpeux qu’il agrippa entre ses doigts. Fronçant les sourcils, il alluma la lampe de chevet et fit face à un soutien-gorge en dentelle noire duquel tomba un billet.  

 

- Un des signes d’alerte du réchauffement climatique (et je ne parle pas de ta stupide jalousie)., lut-il à mi-voix.  

 

Il observa la pièce de lingerie avec un sourire béat avant de rire légèrement. Donc elle avait eu une pensée pour lui, une pensée osée qui avait dû la pousser hors de sa zone de confort à n’en pas douter. Devait-il y voir un signe, une récompense pour les efforts accomplis et un encouragement pour ceux restant à accomplir ? Peut-être… En tous cas, rien qu’à éprouver la joie qu’il ressentait à toucher quelque chose qu’elle avait porté en pensant à lui, il savait qu’il avait un sacré poison dans les veines…  

 


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