Capitolo 13 :: De l'autre côté du miroir

Pubblicato: 02-02-10 - Ultimo aggiornamento: 04-01-11

Commenti: Me revoilà avec un nouveau chapitre. Il n'est pas très long mais j'espère qu'il vous plaira... Encore merci pour vos reviews, Shamane, Xiaomei, Saoria, Didinebis, Tennad, Nestor, Kaori62, Tenshi et Hcity...

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Après un coup d’œil appréciateur au décolleté de la caissière, il prit le petit nécessaire de toilette qu’il venait d’acheter. Il avait préféré ne rien emporter de l’appartement. Kaori avait plus de flair qu’un chien policier, s’il était sorti avec ne serait-ce qu’un sac à dos, elle aurait aussitôt deviné ses intentions. Là, elle était sûrement méfiante mais pas au point de se mettre en danger en le pistant. Il ne restait plus qu'à parfaire son alibi au Cat's Eye... Malheureusement sa Tête de poulpe préférée n'était pas encore rentrée de sa nuit à prospecter auprès des les indics de Shinjuku. Il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. Umibozu passerait certainement au Cat's Eye avant de les informer de ses éventuelles découvertes. Il fallait juste éviter qu'il n'aille voir Kaori.  

- Tu diras à Tête... Umibozu que je suis passée, déclara-t-il à Miki. Je reviendrai dans une heure. Qu'il m'attende ici, c'est important !  

Et il repartit aussitôt, ne faisant même pas un gros câlin à la jolie barmaid. Il n'avait pas une minute à perdre pour arriver aux portes du paradis. D'un pas vif, il les atteignit... Les bains publics ! Lieu de tous les fantasmes... Il pouvait entrer dans le bain des femmes sans avoir besoin de se faufiler par la fenêtre... admirer sans entrave de jolis corps dénudés... Rien de tel que des petites fesses et de gros tétons pour retrouver ses instincts d'étalon !  

- Les hommes, c'est de l'autre côté ! l'arrêta une vieille gardienne à l'entrée.  

Un rictus tordit ses lèvres. C'était bien sa veine ! Pourquoi n'était-il pas dans le corps de Saeko ou de Miki ? Il n'y avait qu'à Kaori qu'on faisait ce type de réflexion ! Et si d'habitude, il était le premier à présenter sa partenaire comme son petit frère, là l'enjeu était d'importance ! La faible féminité de Kaori était le sésame de cette caverne aux merveilles. Tout en songeant qu'il n'aurait peut-être pas dû se vêtir d'un jogging informe, il souleva son haut et toisa ce cerbère d'un air triomphant.  

- Ils ne sont pas bien gros mais ils sont vrais. Je peux entrer maintenant ?  

- Ils ne sont pas assez petits pour que vous fassiez ainsi l'économie d'un soutien-gorge ! siffla la vieille la mine indignée.  

Que voulait-elle dire ? Kaori avait toujours eu des seins microscopiques et il était certain qu'elle rembourrait les balconnets pour donner l'illusion d'une poitrine presque féminine. Certes la veille, il n'avait pas senti un quelconque rembourrage mais il ne les avait pas examinés... et il ne le ferait pas plus maintenant ! C'était pour ne pas voir le buste de sa partenaire qu'il n'avait pas mis de soutien-gorge ! Alors il n'allait pas gâter son plaisir si bêtement !  

Relevant le nez avec dédain, il passa devant la vieille harpie et pénétra dans le vestiaire.  

C'était encore plus beau que dans ses rêves ! Des dizaines de créatures toutes plus dévêtues les unes que les autres... Les strings étaient décidément une merveilleuse invention ! Tous ces popotins offerts... n'attendant que ses mains expertes... Calme-toi, Ryô ! se sermonna-t-il. Profite du spectacle ! Si tu fais du raffut, on va te jeter dehors ! Du sang-froid, bon sang… Nom de dieu ! Quelles fesses ! Il tomba à genou devant ces deux splendeurs ! Elles étaient là... offertes... ses doigts tremblants approchaient du Saint-Graal.  

- Vous êtes souffrante, jeune fille ?  

Une horrible tête ridée comme un parchemin tout froissé apparut au dessus de lui. Il poussa un cri d'horreur et s'écroula sur le carrelage.  

- Mademoiselle, vous vous êtes fait mal ?  

La douleur de son dos n'était rien à côté de son désespoir... Le joli popotin était parti et autour de lui, il voyait deux vieilles, une obèse et une adolescente... La dernière avait une poitrine prometteuse cependant ce n'était qu'une ébauche et il avait des principes : jamais en dessous de dix-huit ans !... Il devrait prendre ses coordonnées et la recontacter dans quatre ans.  

- Non ça va, répondit-il avec un sourire forcé. J'ai juste trébuché... Oh ! Quelle jolie petite culotte ! s'écria-t-il en apercevant un derrière appétissant.  

- Dites-moi, vous êtes vraiment une femme ? demanda l'adolescente en le toisant avec suspicion.  

- Evidemment ! D'ailleurs je vais de ce pas me déshabiller pour vous le prouver !  

Il courut jusqu'à un casier où il jeta son survêtement et s'enroula d'une serviette. Son idée était brillante ! Son regard papillonnant sur toutes ces naïades, il était aveugle à sa propre anatomie... Sans parler des magnifiques pièces de lingerie qui tourbillonnaient autour de lui ! Après son bain, il ferait un hold-up dans les vestiaires ! Si Kaori le découvrait, elle l'écorcherait vif mais l'occasion était trop belle pour qu'il y renonçât. Petites culottes, vous serez à moi ! se jura-t-il.  

Par tous les saints, quelle divine apparition ! A présent, il n'avait plus aucun doute : Dieu existait ! A deux mètres de lui, une nymphe ôtait de minuscules sous-vêtements de dentelle pour se couvrir d'une serviette à peine plus grande. Vingt ans, tout comme lui... une chevelure luxuriante... Elle semblait avoir été dessinée par les anges et son parfum était plus capiteux qu'une coupe de champagne... champagne qu'il aurait volontiers versé sur ce corps afin de s'enivrer de sa peau... Il devait imprégner sa mémoire de ces courbes affolantes... Il le devait à son mokkori ! Il imaginait déjà la formidable érection qu'il aurait en se la remémorant !  

Hypnotisé par la démarche envoûtante de cette ondine sexy, il la suivit à travers le vestiaire. Cette croupe était aussi subjuguante que celle de Saeko. Il s'imaginait déjà dans le bassin la malaxant par inadvertance. Cette expérience était finalement une bénédiction ! Et ce bain serait le meilleur de sa vie !  

Tout à ses fantasmes aquatiques, il ne remarqua pas le sac à dos qui traînait à moins d'un mètre de l'entrée de la salle des bains. S'empêtrant dans les bretelles, il s'étala de tout son long sur le sol humide.  

S'appuyant sur la porte, il se releva péniblement. Il grommelait des jurons indistincts, ses jambes étaient endolories et il était quelque peu sonné par sa chute… Il réalisa trop tard que sa serviette était demeurée par terre et comble de malchance la porte vitrée devant lui était une glace sans tain...  

Il n'avait qu'une seule chose à faire : fermer les yeux ! Il s'en était très bien tiré jusqu'à présent. Même pour ses besoins intimes, il n’avait jamais regardé l'intimité de Kaori. Il suffisait de verrouiller ses paupières pour ne pas découvrir la seule femme qu'il s'interdisait de désirer. Il n'avait pas passé toutes ces années à dénier toute séduction à sa partenaire pour que ses efforts soient balayés en un instant !  

Malheureusement il était déjà trop tard et bien loin de se fermer, ses yeux s'écarquillaient devant ce spectacle... Kaori n'avait rien d'un travesti... Il n'y avait absolument rien de masculin dans le reflet qui se dévoilait dans le miroir sans la moindre pudeur. Ses prunelles couraient sur cette silhouette élancée. Il avait refoulé ses instincts de voyeur à son égard depuis des années, à présent il était impossible de les réprimer davantage.  

Ses bras retombèrent le long de ce corps… Ses mains étaient agitées de frissons... Elles étaient bien trop près de ces cuisses... Pourquoi était-il dans un tel état ? Ce n'était pas la première fois qu'il voyait les jambes de Kaori !... Si elle portait souvent des mini-jupes, il avait toujours évité de s'attarder sur leur galbe délicat... Alors pourquoi diable aujourd'hui les imaginait-il s'enroulant autour de ses hanches pour... Non ! Il ne devait pas penser à Kaori de cette façon !  

Reprends-toi ! s'invectiva-t-il. Tu ne vas pas t'extasier sur un garçon manqué quand il y a tant de superbes créatures autour de toi ! Ses mensurations sont nulles, tu l'as assez répété ! Ses seins sont... Il était maudit ! En dépit des dires du cerbère de l'entrée, cette poitrine ferme n'avait nul besoin du soutien de quelconques baleines... et elle était loin d'être minuscule ! Bon sang, depuis quand Kaori avait-elle des seins ? Il aurait été tellement plus confortable pour lui qu'elle fût plate comme une limande... Allons, mon petit Ryô ! Tu ne vas pas te laisser impressionner ! Pense aux gros doudous de Saeko ! Ce sont de vrais pamplemousses ! A côté, ceux de Kaori peuvent à peine prétendre au statut de mandarines... Des mandarines juteuses dont il dégusterait volontiers le nectar... Stop !... Des spasmes secouaient ses doigts... Il aurait voulu les prendre à pleine main... Obscurément, il sentait qu'ils s'y inséreraient parfaitement... Après il aurait mordillé sa peau si tendre... Jamais un homme n'avait encore goûté à cette chair rosée…  

Il avait oublié qu'il habitait ce corps... il avait oublié qu'il était face à un miroir... Son bras se tendit pour effleurer ces courbes ensorcelantes... Sa paume buta contre une surface lisse et froide... Il y aurait donc toujours une glace entre lui et son amour... Une distance infime et pourtant infranchissable entre eux... Kaori... Leurs paumes se caressaient à travers la vitre... Elles glissaient le long de ce buste, ses yeux suivant ce parcours voluptueux vers ce ventre plat... puis plus bas encore... Son regard frémissait en s’arrêtant sur cette toison brune aux reflets fauve identiques à ceux qui enflammaient sa chevelure… Il n’avait pas le droit de la contempler de la sorte… Sa main sur la sienne semblait lui dire de reculer… Il devait respecter sa pudeur… Mais il ne parvenait pas à se détourner d’elle… Il aurait voulu briser cette barrière invisible qui le séparait d’elle… embrasser cette peau veloutée… se fondre en elle… Les images sensuelles et érotiques envahissaient son esprit… Rien ne pouvait plus endiguer ce flot de désir…  

- Ça va mademoiselle ?  

Ryô tressaillit. Une voix inquiète perça sa folie et ses licencieuses fantaisies s’évaporèrent. Une jeune femme le dévisageait avec inquiétude… Face à la nudité de Kaori, il avait oublié jusqu’au lieu où il se trouvait… jusqu’au corps qu’il habitait… Et la situation était encore plus désespérée. Cette naïade attentive était diablement séduisante. Sa serviette ne cachait rien de son opulente poitrine ni de ses jambes interminables et malgré cela, il n’avait même pas envie d’admirer ses indéniables atouts… Une femme avait effacé toutes les autres… Il était perdu… Kaori n’était plus seulement la seule qu’il ait jamais aimée, elle était devenue une femme désirable… Elle n’était certes pas la plus belle des femmes mais telle qu’elle était, elle était simplement parfaite.  

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