Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 20 capitoli

Pubblicato: 18-12-20

Ultimo aggiornamento: 14-01-21

 

Commenti: 29 reviews

» Ecrire une review

 

Romance

 

Riassunto: A l'approche des fêtes de Noël, une nouvelle mission attend les City Hunter? Une mission peut-elle en cacher une autre?

 

Disclaimer: Les personnages de "Couches et culottes" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I post an interactive story?

 

After logging in, in the section Games, - create a new game - add/modify the pages of this game There are 2 types of pages: - One with multiple choices - One with a question/answer system It is also possible to have a fight page, where a random dice generator appears. - An image can also be added, by giving the full link to it.

 

 

   Fanfiction :: Couches et culottes

 

Capitolo 2 :: Chapitre 2

Pubblicato: 19-12-20 - Ultimo aggiornamento: 19-12-20

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Merci pour l'accueil. Alors jeune miss mokkori ou très jeune miss mokkori? A vous de découvrir. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20


 

Chapitre 2  

 

Ryo releva les yeux de son magazine préféré et croisa le regard noisette de sa partenaire qui se détourna immédiatement. Depuis le début de l’après-midi, c’était le même cinéma. Elle l’observait comme si de rien n’était et, dès qu’il relevait les yeux, elle faisait semblant d’être occupée à autre chose. Malheureusement pour elle, ce n’était pas suffisant pour déjouer un instinct hors-pair.  

 

- Crache le morceau, Kaori. Ca fait des heures que tu m’observes en douce et j’ai presque peur du moment où tu vas me sauter dessus., lui dit-il, une légère touche d’humour dans la voix.  

- Comme si j’étais morte de faim…, maugréa-t-elle, encore vexée de ce qu’avait dit Miki au café.  

- Je me demandais si tu accepterais d’aller chercher un sapin de Noël pour l’appartement., osa-t-elle malgré tout.  

- Jamais de la vie. Tu m’as déjà fait courir la semaine dernière., objecta-t-il.  

- C’était pour l’orphelinat., lui rappela-t-elle.  

- Fallait y penser en même temps., lui expliqua-t-il.  

- Comme s’il y avait de la place pour deux sapins dans la mini…, lui fit-elle remarquer, les sourcils froncés.  

- Tu aurais pu faire la route à pieds., nota-t-il, cherchant volontairement à la mettre en rogne.  

 

Kaori se retint cependant de se fâcher. Elle ne voulait pas se disputer pour quelque chose qui avait trait à Noël. Elle rongea donc son frein et tenta de trouver une autre solution, autre que Mick puisqu’elle ne voulait pas encore lui annoncer que leur séjour recevrait tous leurs amis pour Noël.  

 

- Ce serait certainement mieux pour Mari, plus agréable de vivre loin de son père dans une demeure parée aux couleurs de Noël., argua-t-elle.  

 

Ryo la regarda puis rouvrit son magazine sur la page centrale avant de réfléchir un moment.  

 

- C’est une bonne idée, tu sais. Je pourrais ainsi peut-être voir Mari en miss décembre., lui dit-il, ouvrant en grand la double page d’une fille complètement nue hormis le ruban qui l’entourait, allongée lascivement devant un sapin.  

- Si ça te motive à y aller…, gronda-t-elle en serrant les poings de rage.  

 

Ne pas s’énerver, ne surtout pas s’énerver., se répéta-t-elle. Elle aurait son sapin, son secret était encore bien gardé et Ryo ne rouspéterait pas à tout bout de champ parce qu’elle l’aurait exploité. Tout content, le nettoyeur se leva de son canapé et reposa son magazine encore bien ouvert à la page concernée.  

 

- Ah mais range-moi ça !, hurla-t-elle, gênée.  

- Quoi ça ?, lui demanda-t-il, se tournant vers elle, le mokkori dressé fièrement.  

- Les deux ça !, répondit-elle, excédée, finissant par lâcher une massue malgré ses bonnes résolutions.  

- Quelle brute ! Aucune compassion même le mois de Noël., maugréa-t-il pour la forme.  

- C’est de ta faute ! Je suis très compatissante !, s’offusqua sa partenaire.  

 

Haussant les épaules, il s’en alla, intérieurement satisfait d’avoir eu une nouvelle preuve de sa jalousie. Pour lui, c’était également une nouvelle preuve d’amour. Il se traita de fou, sachant qu’il lui suffirait de clore la distance entre eux pour avoir autant de preuves d’amour dont il avait besoin mais il n’y arrivait toujours pas. Il allait profiter de la perche qu’elle lui avait tendue pour lui faire plaisir et ramener ce satané arbre de Noël qu’elle affectionnait tant et qu’il commençait lui-même à apprécier même s’il le nierait haut et fort.  

 

Restée seule, Kaori monta préparer la chambre d’amis, faisant le lit, aérant la pièce, vérifiant que la salle de bains était suffisamment approvisionnée. En l’absence de Ryo, elle profita pour contrôler tous ses kompeitos et marrons, les planches qui grinçaient. Elle essuya les gonds de la porte de la chambre de Ryo qu’il avait graissés en son absence.  

 

- A malin, malin et demi mon cher., ricana-t-elle.  

 

Satisfaite, elle sortit rapidement faire les courses et avait à peine fini de les ranger qu’on frappa à la porte.  

 

- Monsieur Léon, je vous attendais un peu plus tard mais entrez, je vous en prie., l’invita-t-elle.  

- Votre fille n’est pas là ?, s’étonna Kaori.  

 

Elle pensa soudain qu’il avait eu des remords et décidait d’emmener Mari avec lui plutôt que de la laisser seule.  

 

- Si, si, elle est juste ici., lui dit-il, levant un siège-auto où dormait un paisible bébé.  

- Mari est un… bébé… Quel âge a-t-elle ?, l’interrogea la jeune femme, subjuguée par ce petit bout.  

- Trois mois à peine. Elle a des problèmes d’oreille qui m’empêchent de lui faire prendre l’avion., expliqua-t-il.  

- Pauvre petite… Et vous ne pouvez attendre pour partir ? Elle est si jeune. Sans ses parents, elle risque d’être perdue., murmura Kaori, approchant du bébé.  

- Je sais, ça m’ennuie aussi mais je n’ai pas le choix. Il y a tant de monde et surtout d’enfants qui comptent sur moi. L’année prochaine, je l’emmènerai mais cette année, c’est impossible. Elle souffrirait horriblement. Et c’est sans parler du froid là où je vais…, se lamenta le père.  

- Vous voulez la prendre ?, lui proposa-t-il.  

- Euh oui, bien sûr., murmura-t-elle, acceptant le bébé encore endormi.  

- Je vais en profiter pour vous ramener toutes ses affaires., l’informa-t-il.  

 

Il se dépêcha de sortir de l’appartement et revint quelques minutes plus tard avec un lit pliant, un sac à langer, deux sacs de vêtements, des paquets et des paquets de couches, des boîtes de lait et des bouteilles d’eau.  

 

- Il y a aussi des petits pots pour les débuts de la diversification, de la crème pour ses petites fesses, des tétines, des biberons, des jouets et des livres d’éveil. Ah et j’allais oublier ses doudous. Voilà, vous êtes parés !, lui annonça-t-il.  

- Une poussette ?, lui demanda Kaori alors qu’il était prêt à s’en aller.  

- Je l’ai laissée en bas., lui dit-il.  

- Je dois vous laisser. Au revoir, ma chérie. Papa t’aime., couina-t-il.  

- A bientôt, Kaori. Je vous téléphonerai quand je rentrerai., l’avertit-il, s’en allant.  

 

Prise au dépourvue, elle ne sut quoi dire, n’osant crier de peur de réveiller la petite. Elle regarda Mari qui commençait à bouger dans ses bras et se demanda quand elle devait avoir son prochain biberon.  

 

- Papa a oublié de nous dire beaucoup de choses, tu sais ma chérie, mais ce n’est pas grave, on va s’en sortir. Et papa a aussi oublié de nous demander le numéro de téléphone pour nous prévenir de son retour., annonça-t-elle.  

- Bon, maintenant, il va falloir expliquer à Ryo que la Mari qu’il attendait n’entre pas dans sa troisième décennie mais vient d’avoir trois mois et que la mission garde du corps déjà pas très réjouissante pour lui se transforme en vrai baby-sitting. J’en connais un qui va être fou mais bon, on ne va pas te mettre à la porte non plus., philosopha Kaori.  

 

Beaucoup plus sereine qu’elle ne l’aurait imaginé en pareille situation, elle attrapa le siège-auto de la petite et la remit dedans avant de l’emporter dans la cuisine.  

 

- Nous ferons connaissance mais il faut que je range tout cela avant le retour de Ryo, histoire d’éviter la crise d’apoplexie., expliqua-t-elle à Mari.  

- Alors biberons, boîtes de lait et eau. On va ranger cela ici avec les petits pots. Il doit y en avoir pour bien plus que nécessaire mais ça évitera les ruptures. Alors tu vois, ici, c’est la cuisine. Tu aurais été plus grande, on aurait pu préparer de bons petits plats toutes les deux mais, pour le moment, tu vas juste me regarder faire., lui proposa la nettoyeuse.  

- Tu me diras, pourquoi je te parle ? Tu ne dois pas comprendre grand-chose à ce que je te raconte mais c’est une manière pour toi d’apprendre à me connaître. Tu es en sécurité ici, Mari., lui affirma-t-elle, se penchant sur le bébé et sombrant dans son regard sombre.  

 

C’était bizarre, elle avait presque l’impression de croiser le regard de Ryo et se sentait complètement happée.  

 

- Continuons. On va monter les couches dans la salle de bains et ton lit dans la chambre.  

 

Kaori passa l’heure qui suivit à ranger les affaires de la petite, réfléchissant à l’organisation qui serait optimale. Ce fut soulagée qu’elle ferma les portes de l’armoire en ayant déballé les deux sacs de vêtements sous le regard intrigué de Mari.  

 

- Je pense que tout est bon maintenant. Il ne reste plus qu’à redescendre et préparer le repas de ce soir., annonça la rouquine.  

 

Soudain, le bébé commença à s’agiter et grimacer avant de partir en pleurs. Kaori ne paniqua pas. Elle n’avait pas d’expérience de la maternité mais elle s’était suffisamment occupée des enfants de l’orphelinat pour comprendre les premiers signes d’inconfort.  

 

- Je pense que je n’aurais pas le temps de te donner un bain mais on fera mieux demain, promis. Alors changement de couche, pyjama et biberon., proposa-t-elle à la petite dont les sanglots se faisaient de plus en plus perçants.  

 

Le passage à la salle de bains fut expertement expédié avant de descendre à la cuisine. Elle s’installa dos à la table et donnait le biberon au bébé quand elle entendit la porte s’ouvrir puis Ryo pester en traînant quelque chose, le sapin certainement, à travers le séjour.  

 

Dire qu’il était étonné de ne pas trouver Kaori et Mari discutant dans le salon était un bas mot. Connaissant sa partenaire, selon son expérience, elle aurait dû être en train de lier connaissance avec leur cliente après lui avoir fait visiter tout l’appartement. Peut-être, se dit-il, peut-être que ce soir pour ce Monsieur Léon signifiait après vingt heures. Donc l’absence de papotage était normal mais celle de bruit anormale tout comme l’odeur ne témoignant d’aucune préparation culinaire en cours. Etrange… Lui qui avait déjà préparé sa tirade de retour, invoquant le monde dans les rues, son absence de connaissance dans ces épineux de malheur et le mont d’aiguilles dorénavant présent dans sa voiture, sans oublier le nombre incalculable de fois où il avait failli être défiguré par les branches machiavéliques de ce satané arbre se retrouvait le bec dans l’eau.  

 

- Kaori ?, l’appela-t-il, se dirigeant vers la cuisine d’où il sentait sa présence.  

- Je suis dans la cuisine., lui répondit-elle, le voyant arriver.  

 

C’était le moment de vérité et ça risquait d’être épique. Restant zen malgré tout, elle attendit qu’il engage la conversation, le bébé tétant goulûment le biberon.  

 

A peine passé le seuil de la pièce, Ryo s’arrêta et fixa des yeux ronds la chose dans les bras de sa partenaire. Ca ne pleurait pas mais c’était indéniablement une de ces choses qu’il ne s’attendait pas à voir là… même si le tableau était des plus adorables.  

 

- Tu sais que le kidnapping d’enfants est légalement répréhensible ? Tu ferais mieux de le rendre à son propriétaire., lui dit-il ironiquement.  

- On ne parle pas de propriétaire mais de parent, Ryo, et je n’ai pas kidnappé ce bébé., lui répondit-elle avec un léger sourire qui le désarma quelque peu.  

 

Kaori coupable rougissait, bafouillait ou autre mais, là, rien de rien et pourtant avoir ce bébé sur les bras était bien quelque chose d’anormal qui devait la gêner, non ?  

 

- C’est un voisin qui était si désespéré qu’il te l’a confiée parce qu’il n’avait pas d’autres recours ?, la taquina-t-il.  

- La meilleure défense, c’est toujours l’attaque, n’est-ce pas, Ryo ? En fait, c’est la petite fille que j’ai eue et que je te cache depuis trois mois. J’ai fait fort, non ?, rétorqua-t-elle.  

- Ca oui. On n’a jamais vu un homme accoucher., répondit-il, piqué au vif.  

- Très drôle, Ryo… Ce serait si incroyable que j’ai un enfant ?, lui demanda-t-elle, levant un sourcil.  

 

Il l’observa un instant. Incroyable, non. Ce qui était incroyable, c’était qu’elle préférait rester avec lui plutôt que d’en avoir. Elle méritait tellement mieux que cette vie de merde qu’il lui faisait vivre. Mais comme toujours, il se refusa à parler, préférant se terrer derrière ce mur devenu friable d’indifférence et de vacheries.  

 

- Vu ton absence de vie sentimentale, ce serait plutôt l’immaculée conception et, perso, je n’y crois pas. Alors quand ses parents viennent la rechercher ?, demanda-t-il, prenant un air ennuyé.  

- Notre client va arriver. On ne va pas lui faire croire qu’on tient une agence de baby-sitting., ajouta-t-il.  

- Ses parents reviennent dans quelques temps, enfin son père en tous cas, parce que sa mère, là où elle est, elle n’a pas vraiment d’option de retour., répondit Kaori cyniquement.  

 

Cela lui valut d’ailleurs un sourcil levé de son partenaire, chose rare de sa part. Kaori donnant dans le cynisme, c’était presque à marquer d’une croix dans le calendrier.  

 

- Pour ce qui est de notre client, il n’est pas en retard mais déjà parti. Je te présente Mari, notre protégée pour les semaines à venir et, avant que tu ne râles, regarde sur la table du séjour l’avance que nous avons reçue pour cette affaire. C’est vingt-cinq pour cent du prix., lui apprit-elle.  

- Je me demande même si on ne ferait pas mieux de se reconvertir en crèche plutôt que de continuer dans cette branche…, pipa-t-elle, pensant tout haut.  

 

L’idée la fit sourire en imaginant Ryo aux prises avec tous les gamins. Malgré ses dires, il avait un bon feeling avec les mini-pouces comme il se plaisait à les appeler et, chaque fois qu’il les honorait de sa présence à l’orphelinat, c’était la fête.  

 

- Tu n’es pas en train de me dire…, souffla le nettoyeur, regardant le bébé qui s’était endormi dans ses bras, effaré.  

- Si c’est notre cliente, Mari. Tu pourras toujours la mettre dans la position de miss décembre devant le sapin de Noël mais je doute qu’elle te fasse autant d’effet même si l’épilation doit être encore plus parfaite que son aînée., ironisa Kaori.  

- Ce… Ce n’est pas possible. Je refuse ce contrat., lui dit-il de but en blanc.  

- Ca impossible. Papa est déjà parti depuis belle lurette et, je te le répète, va voir l’avance qu’il nous a laissée. Moi, je vais coucher la petite avant de préparer le repas., lui annonça-t-elle.  

 

Ryo regarda sa partenaire monter avec le bébé dans les bras puis se tourna vers la table du séjour où un rectangle blanc se détachait sur le plateau en bois. Il se retint de siffler en voyant le montant indiqué. Si ce n’était qu’un quart du prix, il imaginait bien l’intérêt qu’avait Kaori à vouloir continuer ce contrat en plus de celui de s’occuper de la petite. Cela leur permettrait de tenir un bon moment s’ils n’avaient pas de travail qui suivait. Malgré tout, il n’aimait pas savoir un bébé dans leur entourage immédiat. Il deviendrait la cible des organisations qui gravitaient autour d’eux, une cible complètement sans défense. Voyant cependant Kaori redescendre, le regard déterminé, il sut qu’il ne servirait à rien de la faire changer d’avis. Elle avait déjà pris fait et cause pour Mari.  

 

- Ca ne m’enchante pas de m’être fait berner., lui avoua-t-il néanmoins, mécontent.  

- Si j’avais su que c’était un bébé, j’aurais refusé l’affaire., ajouta-t-il, s’attendant à se faire sermonner parce que Mari était trop jeune et que c’était l’unique raison qui l’aurait poussé à refuser.  

- Je m’en doute. Moi aussi, tu sais. Je sais que c’est un danger supplémentaire pour toi mais ça l’est surtout pour elle. Ca doit t’inquiéter mais nous sommes deux et je serai prudente., lui promit-elle, conciliante.  

- Pour ce qui est de s’occuper d’elle, j’essaierai de me débrouiller mais il faudra bien que tu lui donnes le biberon de temps à autre ou que tu la surveilles., lui apprit-elle.  

- Ah non ! Non, non, non et non ! Je ne veux rien à voir avec elle. Elle est trop…, sécha-t-il.  

- Trop quoi ? Petite ? Pas mokkori ? Braillarde ? Inexpérimentée ? Elle est peut-être un peu trop svelte à ton goût ?, lui demanda-t-elle, les poings sur les hanches.  

 

Elle le regarda passer une main nerveuse dans sa crinière de jais et rêva une nouvelle fois de pouvoir le faire à sa place. Elle ne se souvenait que trop bien de ce seul moment où elle l’avait fait quand ils s’étaient retrouvés à dormir dans le séjour après la destruction de leur appartement par un avion. Elle poussa un soupir léger pour évacuer l’envie grandissante, peu désireuse de montrer sa frustration.  

 

- Je ne te demande pas de la papouiller ni de lui changer ses couches, juste de jeter un œil sur elle et de lui donner un biberon quand je prépare à manger ou que je suis occupée ailleurs., lui expliqua-t-elle.  

- La papouiller ?, répéta-t-il, amusé.  

- Oui, la papouiller. Il n’y a pas que les bunnies qui aiment être touchées., railla-t-elle avant de partir en cuisine.  

 

A peine devant les fourneaux, elle se mit à rougir en repensant à ce qu’elle venait de dire. C’était aussi elle qui rêvait de sentir ses doigts sur sa peau, parcourir les lignes de son corps, caresser ses cheveux… Elle se secoua et se mit à préparer le dîner, calmant ses nerfs progressivement.  

 

Ryo prit place sur le fauteuil et croisa les mains sous son menton pour réfléchir. Donner le biberon et jeter un œil sur un bébé, ce ne devait pas être si difficile que cela… sauf s’il la tenait mal, sauf qu’il avait les mains si sales qu’il la tacherait, sauf que son âme était si sombre qu’elle aurait peur de lui, elle sentirait la noirceur et le mal qui le hantaient et elle pleurerait et Kaori se rendrait compte qu’il ne valait rien et surtout pas l’amour qu’elle lui portait. Elle ne supporterait pas qu’un homme comme lui fasse du mal à un bébé comme Mari.  

 

- Je ne peux pas m’occuper d’elle, Kaori. Je n’y connais rien en bébé., objecta-t-il après l’avoir rejointe en cuisine.  

- Bon écoute, on va s’en tenir au plus simple pour le moment, le temps que tu te familiarises avec elle. Tu n’auras qu’à la garder pendant que je me douche ou quand je dois m’absenter un peu ou m’occuper du repas., lui proposa-t-elle, conciliante.  

- Mais Kaori…  

- Tu n’auras même pas à la toucher, juste à la surveiller dans son siège-auto. C’est un tout petit bébé, Ryo. Elle ne va pas te manger., le taquina-t-elle.  

- Et si elle pleure ?, s’inquiéta-t-il.  

- Tu m’appelles au secours ou tu la prends à bras., proposa-t-elle.  

- Non, pas à bras !, répliqua-t-il sèchement.  

 

Elle se retourna surprise et l’observa un moment, sondant son regard. Voyant son anxiété plus que sa colère, elle avança vers lui et posa une main sur son avant-bras.  

 

- D’accord, pas à bras. Il suffira de faire balancer son siège-auto. Ca devrait suffire et, tu verras, ça ira, Ryo. Elle est peut-être plus petite que les enfants de l’orphelinat mais elle reste une enfant. Tu as beau penser le contraire, tu sais t’y prendre avec eux., lui assura-t-elle.  

- Mais bon, s’il faut te pousser un peu, je sévirai. Ca a bien marché avec Shiori., plaisanta-t-elle.  

- Par pitié, ne me fais plus jouer les sushis rotatifs. J’en ai encore l’estomac tout retourné., se plaignit-il, posant une main sur son ventre.  

- Ose me dire que tu n’en as pas apprécié chaque seconde. Tu l’as même fait volontairement.  

- Et toi, tu t’es retrouvée saucissonnée pendant que la petite a été enlevée., lui rappela-t-il, amusé.  

- Ne m’en parle pas. Quelle honte… Je voulais tellement me faire accepter par elle. Ca faisait mal de me faire rejeter alors que j’adore les enfants., se souvint-elle.  

- Oui mais, finalement, tu y es arrivée et ça a été un bien pour elle. Au moins, elle a pu retrouver une vie normale., admit son partenaire.  

- Mari est trop petite pour moi. Je la surveillerai et la balancerai mais ça s’arrêtera là. C’est déjà bien que je ne la mette pas à la porte., répliqua-t-il, d’un air ennuyé.  

 

Kaori le regarda un court instant avant de se tourner avec un sourire aux lèvres.  

 

- Balivernes, Ryo Saeba ! Tu ne l’aurais jamais mise à la porte mais continue à râler pour l’apparence si ça te soulage. J’ai un repas à préparer., lui dit-elle, se remettant derrière les fourneaux.  

- Tu es insupportable. Pourquoi dois-tu toujours avoir le dernier mot ?, grommela-t-il.  

 

Il pouvait jouer les bougons en sachant qu’elle le connaissait mieux que quiconque et qu’elle ne prendrait pas tout ce qu’il lui dirait au pied de la lettre. Il pouvait prétendre et, même si c’était parfois énervant de se sentir nu psychiquement devant elle, de ne plus pouvoir vraiment lui cacher ses états d’âme, d’être percé à jour, elle le laissait parfois vivre son mensonge comme là maintenant.  

 

Souriant légèrement, il retourna dans le salon et démonta son arme pour la nettoyer. Il ne put s’empêcher de jeter un œil vers l’étage, se demandant comment les semaines à venir allaient se passer. Il repensa à Shiori qui était aussi un bébé sans défense à l’époque même si elle était plus grande. Les choses avaient été relativement bien même si elle s’était faite enlever. Ils avaient réussi à la récupérer sans casse. L’avantage avec Mari, c’était qu’elle ne jouerait pas à tape-taupe avec son mokkori. Après tout, elle ne serait pas une grande gêne dans leur vie quotidienne.  

 

- C’est prêt., l’informa Kaori, posant les plats à table avant de ramener les couverts.  

- Tu as fini ?, lui demanda-t-elle, désignant son arme.  

- Oui. Je pourrais la nettoyer les yeux fermés., répondit-il, refermant le barillet.  

 

Il n’avait même pas réalisé combien de temps il avait passé à réfléchir accomplissant machinalement les gestes nécessaires, des gestes appris et intégrés depuis sa plus jeune enfance.  

 

- Bon, même si je ne suis pas ravi d’avoir un bébé à la maison, c’est un contrat plutôt cool., admit-il enfin.  

- Un boulot peinard et bien payé et où ce sera plutôt toi qui vas bosser., plaisanta-t-il.  

- Donc on change la répartition des gains pour une fois ?, répliqua-t-elle, malicieuse.  

- Quoi ? Hors de question ! Ce n’était pas ce qu’on avait convenu au café., lui opposa-t-il.  

- Non, je t’ai proposé d’éponger tes dettes au Stardust et au bar Acapulco mais, puisque tu admets toi-même que c’est moi qui vais plus bosser sur ce coup, c’est normal que je gagne plus., répondit-elle.  

- On m’avait toujours dit que les femmes, c’était la ruine…, grommela-t-il pour la forme.  

- Tu es beaucoup moins ruiné depuis que je suis là, gros nigaud., lui fit-elle remarquer.  

 

Il l’observa avec un petit sourire, conscient que c’était la stricte vérité. Elle l’avait empêché de faire n’importe quoi à tout bout de champ, n’avait pas toujours cédé à ses imprécations de rembourser ses dettes de boisson et de cabarets, ce qui lui avait fermé pas mal de portes et diminué une partie de ses dépenses et surtout, elle gagnait sa part sur les contrats, part qui alimentait les dépenses d’habitation et d’alimentation. S’il avait été tout à fait honnête, il lui aurait avoué qu’il avait sorti une partie de son pécule pour diminuer ses dettes également et n’en gardait quelques-unes que pour les apparences.  

 

- Bon d’accord, je t’accorde un pour cent de plus., lui concéda-t-il, très sérieusement.  

- Monsieur est trop généreux. Dix ou tu devras lui donner un biberon et changer sa couche une fois par jour., lui offrit-elle.  

- Une couche ?, souffla-t-il, horrifié.  

- Oui, une couche… le stade avant la culotte., ironisa-t-elle.  

- Je suis pratiquement sûre que tu ne fouilleras pas dans celles-là, remarque., ajouta-t-elle, moqueuse.  

- Pratiquement ? Mais quelle horreur ! Quinze pour cent et je n’en touche pas une seule de son séjour., négocia-t-il.  

- Marché conclu !, approuva Kaori fièrement.  

 

Ryo l’observa impassible mais heureux de voir son sourire victorieux. Ils finirent le repas dans la convivialité et, alors que Kaori débarrassait la table, le nettoyeur partit faire sa tournée des indics et des cabarets.  

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de