Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 20 capitoli

Pubblicato: 18-12-20

Ultimo aggiornamento: 14-01-21

 

Commenti: 29 reviews

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Romance

 

Riassunto: A l'approche des fêtes de Noël, une nouvelle mission attend les City Hunter? Une mission peut-elle en cacher une autre?

 

Disclaimer: Les personnages de "Couches et culottes" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Couches et culottes

 

Capitolo 6 :: Chapitre 6

Pubblicato: 23-12-20 - Ultimo aggiornamento: 23-12-20

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20


 

Chapitre 6  

 

- Je ne pensais pas te voir aujourd’hui., fit Miki lorsque Kaori arriva au Cat’s dans l’après-midi.  

- Je me suis lamentablement endormie sur le divan ce matin avec la petite., s’excusa Kaori, s’installant à un tabouret, la poussette à ses côtés.  

 

Son amie lui tendit une tasse de café avant de faire le tour pour venir admirer la petite fille paisiblement endormie.  

 

- On dirait un ange et c’est vrai qu’on dirait que ses cheveux sont un peu roux., pipa-t-elle.  

- Ils ne sont pas roux. Arrêtez avec ça., la reprit la rouquine qui savait qu’elle s’attachait à la petite et imaginait parfois à travers elle à quoi pourrait ressembler leur enfant.  

- Et pour ce qui est de dormir, elle ne le fait bien que la journée. La nuit, c’est un gremlins nourri. Elle se réveille pour les biberons et encore entre deux et je ne comprends pas ce qui lui arrive., expliqua-t-elle, poussant un soupir.  

 

Face au silence de Miki, Kaori se tourna vers elle et croisa son regard attendri. Elle se demanda ce qui lui valait cela mais n’eut pas à attendre très longtemps son explication.  

 

- Malgré tout, tu t’attaches à elle, n’est-ce pas ?, pipa la barmaid, voyant la petite ouvrir les yeux.  

- Et on comprend parfaitement pourquoi…, souffla-t-elle, croisant son regard sombre.  

- Son regard… Il est presque hypnotique. C’est fou, la plupart des bébés ont les yeux bleus et elle les a noirs., ajouta Miki.  

- Ils ne sont pas noirs. Ils sont gris nuit comme les yeux de Ryo., murmura Kaori, le regard fixé sur la petite.  

 

Ca, ça n’aidait franchement pas à se défaire de cette pensée sur l’apparence de leur progéniture s’ils en avaient une… qu’ils n’auraient pas, se reprit-elle. Elle le savait. Miki l’observa un instant mais ne poussa pas la conversation sur ce terrain-là.  

 

- Et alors la cohabitation ? Ca fait quoi d’avoir deux enfants à la maison ?, lui demanda la brunette.  

 

Kaori sourit à la réplique. Cela sonnait bien tant Ryo ressemblait parfois à un gamin malicieux ou capricieux selon les jours.  

 

- J’en ai un qui a grandi., admit la rouquine, ressentant encore le plaisir que lui avait procuré ses petites attentions matinales.  

- Nooooon, c’est pas vrai., lâcha Miki, choquée.  

- Si, je te jure. Ce matin, il a même mis ses affaires dans le panier plutôt que de les laisser traîner par terre., expliqua-t-elle.  

- Je sais, c’est pas exceptionnel en soi mais pour Ryo…, tempéra Kaori.  

- Un petit pas pour Kaori, un grand pas pour Ryo… Espérons qu’il ne s’arrêtera pas en si bon chemin., s’exclama la barmaid.  

- Et comme tu le dis souvent, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir., ajouta-t-elle, se rappelant la conversation qu’ils avaient eue quelques jours plus tôt avec Mick et le principal intéressé.  

- C’est vrai., admit la nettoyeuse.  

 

Et de l’espoir, elle commençait à en avoir de plus en plus avec toutes ces petites choses qui se passaient entre eux.  

 

- Et Mari, il l’ignore totalement ou il s’en occupe un peu ?, l’interrogea Miki alors que la petite commençait à s’agiter.  

- De loin. Il a accepté d’aller chercher ses vêtements ce matin., répondit Kaori, sortant le biberon et le remplissant d’eau.  

 

Sans un mot, Miki le lui prit et alla le faire chauffer pendant qu’elle partit aux toilettes changer le bébé.  

 

- Qui sait ? Peut-être que d’ici trois semaines, il aura réussi à te prendre à bras. Je suis sûre que ses bras sont très agréables, Mari, même pour un petit bébé comme toi, et je pense qu’il apprécierait aussi ton contact. Tu lui donnerais peut-être un peu chaud mais, pour une fois, je n’aurais pas à réfréner ses ardeurs., s’amusa-t-elle.  

- Bah !, s’exclama la petite, souriant.  

- A bras ? Avec Ryo ? Tu peux en rêver, Mari. Parfois les rêves les plus fous se réalisent. Peut-être que le mien deviendra réalité., murmura Kaori, traçant l’ovale du visage de la petite après avoir fini de la rhabiller.  

- Iiiiii., babilla le bébé.  

- Oui ? Tu le penses aussi ? Je n’en demanderais pas plus et c’est tout ce que je te souhaite également : d’être heureuse et de trouver l’homme que tu aimeras et qui t’aimera avec qui finir ta vie., lui affirma-t-elle.  

 

Elle se lava les mains rapidement, veillant le bébé à un mètre d’elle, puis rangea les affaires et retourna dans le bar.  

 

- Dis donc, tu es déjà bien rodée., s’étonna Miki.  

- J’ai l’habitude avec les enfants de l’orphelinat. C’est à la maison qu’il faut encore que je trouve mon organisation. Quand elle réclame à manger au moment de faire le repas, c’est un peu compliqué et tu connais le deuxième gosse., plaisanta Kaori, malicieuse.  

- Et ce matin, la séance de ménage a été avortée parce qu’elle ne voulait pas dormir sans être à bras. Je ne veux pas lui passer tous ses caprices mais elle avait besoin de dormir et moi aussi alors…  

- Ton ménage attendra, c’est pas grave. Et s’il y en a un qui n’est pas content, tu lui mets l’aspirateur entre les mains. Ce n’est pas plus compliqué qu’un pistolet et faire des va et vient, c’est dans ses cordes, non ?, pipa la barmaid, amusée.  

 

Elles se regardèrent et éclatèrent de rire. Au même moment, la porte s’ouvrit et laissa apparaître l’objet de leur conversation.  

 

- Miki chérie !, hurla-t-il, volant dans les airs en se déshabillant.  

- Ouiiiiiiiiin !, se mit à hurler Mari, se détachant de son biberon.  

 

Bien que déjà entendu, le son tétanisa le nettoyeur en plein vol et il s’écrasa lamentablement au sol presque aussi bien que sous l’effet d’une massue.  

 

- Du calme, Mari… Du calme, ce n’est que Ryo qui fait l’idiot. Ce n’est pas un méchant. C’est Ryo., tenta de la calmer Kaori, la posant contre elle, la tête contre son épaule.  

- Fais la taire !, hurla Ryo, se bouchant les oreilles, faisant pleurer la petite de plus belle.  

- Arrête de crier., lui ordonna-t-elle, fâchée.  

- Qu’elle arrête de brailler !, répondit-il.  

- Toi d’abord, gros nigaud., répliqua-t-elle, alors que les décibels continuaient de monter.  

 

Il allait répondre quand il vit Miki lui faire signe de se taire. Agacé, il lui fit les gros yeux auxquels elle répondit sans faillir puis il s’assit boudeur sur son siège.  

 

- Tu devrais peut-être la prendre qu’elle se rassure., suggéra Kaori, alors que les pleurs se calmaient mais ne s’arrêtaient pas.  

- Jamais de la vie ! C’est ton boulot, n’oublie pas., ronchonna-t-il.  

 

Intérieurement, il luttait contre cette envie grandissante d’approcher du bébé. Il craignait trop de lui faire mal ou peur.  

 

- Parle-lui alors, juste pour qu’elle reconnaisse ta voix. Elle doit commencer à s’y habituer., essaya-t-elle, tournant Mari vers lui.  

 

Il regarda le bébé puis se détourna de ses yeux larmoyants qui lui serraient le cœur. Les pleurs repartirent à nouveau et Kaori la reprit contre elle, réfrénant un soupir de frustration. Parler, ce n’était pas la fin du monde non plus…  

 

- Si vous me cherchez, je suis aux chiottes. Miki, tu veux venir me la tenir ?, proposa-t-il, goguenard.  

 

Pour toute réponse, il se reçut un plateau en métal derrière le crâne. Il ne se retourna même pas pour voir qui était la lanceuse. Cette force-là, il la connaissait très bien.  

 

- Tu me prends mon business ?, plaisanta Miki, jetant un regard amusée à son amie.  

- On fait ce qu’on peut avec une main et un bébé dans les bras. Elle ne se calme pas., râla cette dernière, soupirant.  

 

Elle avait mal d’entendre Mari pleurer comme elle le faisait. Elle avait beau la bercer, lui caresser le dos de manière apaisante, ce qui marchait en général bien avec les petits de l’orphelinat, rien n’y faisait.  

 

- Nounours est revenu des courses. Je vais aller l’aider., lui fit savoir Miki, lui jetant un regard compatissant.  

- Prenez votre temps., acquiesça Kaori, se sentant coupable d’imposer cela à son amie.  

 

Elle se retrouva seule avec le bébé dans le café heureusement, enfin juste pour ce coup-là, vide de client. Elle ne le resta cependant pas longtemps, Ryo revenant des toilettes.  

 

- Y a plus personne ?, s’étonna-t-il.  

- A part nous deux, non. Umi vient de rentrer et Miki est partie l’aider à décharger., lui apprit-elle.  

- Mini-pouce n’est toujours pas calmée…, remarqua-t-il.  

 

Il approcha, se sentant coupable parce que c’était quand même de sa faute si elle pleurait et, quoiqu’il en dise, il n’aimait pas voir une femme, mini-pouce ou miss mokkori, pleurer. Il se plaça dans le dos de sa partenaire et passa le doigt sur le front du bébé. Attirée, Mari tourna le visage vers lui, sans arriver à soulever suffisamment la tête pour le regarder. Il se baissa un peu et croisa vaguement son regard, de la même couleur que le sien. Ca lui fit tout drôle, surtout en voyant les petits cheveux roux qui recouvraient son crâne. Il écrasa cependant dans l’oeuf la pensée qui suivit. Il n’emprunterait pas ce chemin-là. Il était beaucoup trop dangereux.  

 

Comme statufiée par la proximité de son partenaire dans son dos, Kaori n’osait plus bouger. C’était à peine si elle osait respirer de peur que le moindre de ses mouvements ne pousse Ryo à partir alors qu’il nouait le contact avec Mari. C’était émouvant, aussi émouvant que lorsqu’il avait interagi avec Shiori. Elle ne souhaitait pas forcément qu’il en devienne fou mais s’il pouvait se sentir à l’aise en sa présence, ce serait déjà un bon point. Ca lui prouverait certainement que ses craintes, quelles qu’elles soient, n’étaient pas justifiées.  

 

Subjugué, le nettoyeur vit le bébé se calmer un peu au contact de son doigt et continua un peu. Il en profitait également pour apprécier la présence de sa partenaire, sentir son odeur, se tenir tout près d’elle au point qu’il lui suffirait d’un rien pour la toucher. Il savait qu’il tentait le diable mais c’était bon d’errer à proximité.  

 

- Allons, mini-pouce, sois forte et courageuse comme Kaori., lui murmura-t-il à l’oreille d’une voix douce.  

- On ne peut pas pleurer aussi longtemps dans ses bras., ajouta-t-il sans réfléchir.  

 

Ses mots firent cesser les larmes de Mari qui hoqueta encore une fois ou deux puis se tut. Stupéfaite, Kaori se retourna doucement. A son regard, il vit la surprise et l’émotion qu’elle ressentait, probablement dues aux mots qu’il venait de souffler. Il pouvait entendre les battements de son cœur et sentit les siens s’accélérer. Comme au ralenti, il leva la main, incapable de résister à la voix de la raison qui hurlait dans son crâne en vain, et caressa sa joue rosie. Elle prit deux teintes supplémentaires en même temps qu’elle entrouvrit les lèvres comme pour laisser passer plus d’oxygène.  

 

Kaori n’avait aucune idée de ce qui la maintenait debout tant ses jambes semblaient désormais faites de coton. Elle ne pensait qu’à deux choses : Ryo la touchait, il lui caressait la joue et elle se demandait jusqu’où il irait, et, ensuite elle ne devait surtout pas lâcher Mari même si elle avait une envie folle de se jeter à son cou. Elle refusait également de lui demander une minute pour poser le bébé dans son landau de peur qu’il sorte de sa bulle et que tout cela cesse. En plus, sentir la chaleur du nourrisson contre elle, sa respiration calme et apaisée lui assurait que tout cela était bien réel et l’obliger à garder le contrôle de ses émotions qui tournaient comme un typhon en elle.  

 

Toujours plongé dans son regard, Ryo passa sa deuxième main dans le dos de sa partenaire et l’amena plus près de lui. Il ne rencontra aucune résistance de sa part, juste ses pupilles qui se dilatèrent un peu plus. Il ne réfléchissait plus du tout rationnellement. C’était instinctif. Il était là où il devait être, c’était le moment et il se pencha vers elle, ne se posant plus aucune question. Il allait enfin réaliser l’un de ses plus vieux fantasmes la concernant. Il allait enfin mêler leurs souffles, frôler ses lèvres douces et chaudes, sentir leur pression sur ses lèvres, tester le goût de sa bouche et ouvrir la voie vers un univers plus grand. Se sentant comme soulagé d’être arrivé au bout du chemin, il erra un moment au dessus d’elle, prenant le temps d’apprécier chaque sensation.  

 

« Qu’est-ce qu’il attend ? Il a des remords ? Il ne sait pas comment s’y prendre ? Allez, idiot, pose tes lèvres sur les miennes, plonge ta langue dans ma bouche qu’on en finisse ! », pensa Kaori, sentant la chaleur monter à ses pommettes. Elle commençait à se sentir anxieuse de cette attente. Il était là à peine à quelques millimètres et il flottait au dessus d’elle. Si c’était un de ses nouveaux tours pendables, elle le lui ferait payer cher dès qu’elle aurait posé Mari. Elle releva un peu plus la tête pour approcher mais il recula légèrement avec un sourire malicieux, caressant sa joue du pouce. « A quoi tu joues ? », se réfréna-t-elle de crier. Son regard se fit soudain plus profond, plus intense et elle sentit que le moment était enfin arrivé. Le soulagement la gagna et elle ferma les yeux.  

 

- Donc je te le dis, il faut que tu apprennes à la calmer plus rapidement., lui asséna-t-il soudain, retirant sa main de sa joue.  

- Quoi ?, ne put-elle s’empêcher de lâcher, rouvrant les yeux.  

 

Incrédule, elle le vit à trois pas d’elle et, si elle n’avait eu le bébé dans les bras et surtout si elle n’avait vu le regard frustré de son partenaire, elle aurait pu jurer avoir rêvé. Elle le regarda puis se retourna et trouva Miki, ébahie à la porte de la cuisine, les observant tous deux. Elle reconstitua le fil de l’histoire en un quart de seconde et maudit brièvement sa meilleure amie qui venait de gâcher l’occasion qui s’était présentée.  

 

- Si tu sais mieux que moi ce qu’il faut faire, je t’en prie, occupe-t’en., répondit la nettoyeuse, posant Mari endormie dans le landau.  

- J’ai autre chose à faire., fit-elle, prenant la poudre d’escampette.  

 

Elle avait besoin de prendre l’air un moment, de retrouver son self-control et un semblant de normalité dans son environnement immédiat.  

 

- Mais… Tu ne vas pas me laisser seul avec elle !, hurla Ryo, la suivant dehors.  

- Elle a été changée et nourrie. Elle va dormir pendant au moins deux heures. Tu n’as rien à craindre, Ryo., lui répondit-elle patiemment.  

- A moins…, pensa-t-elle soudain, osant lever un regard troublé vers lui.  

- A moins ?, l’interrogea-t-il.  

- Que tu ne veuilles qu’on rentre à l’appartement pour finir ce qu’on a failli commencer., suggéra-t-elle d’une voix si basse qu’il eut peine à comprendre.  

 

La couleur de ses joues s’accentua, la lèvre inférieure fut nerveusement mordillée et le tout lui fit comprendre ce qu’elle lui proposait. Il sentit la panique revenir avec la lucidité. Il s’était mis dans une sacrée mouise.  

 

- Je… euh… Ce n’est pas vraiment le meilleur endroit pour en discuter…, pipa-t-il, nerveux.  

- J’ai compris… J’ai quelques courses à faire. On reparlera à un moment plus opportun., biaisa-t-elle, forçant un sourire sur ses lèvres.  

 

Elle ne savait pas ce qu’il s’était passé dans sa tête à ce moment-là mais elle avait compris que l’acte n’était pas réfléchi. Aussi frustrant que ce fut, c’était peut-être mieux que rien ne se soit passé, ce qui n’aurait pas manqué de les mettre dans une situation gênante. Ce n’était tout simplement pas encore le bon moment, se raisonna-t-elle même si c’était pénible.  

 

- Reste avec Mari au Cat’s. Je reviendrai la chercher d’ici une petite heure., lui dit-elle.  

- Où tu vas ?, l’interrogea-t-il, peu enclin à la laisser partir.  

- A la gare voir si on a des messages et à la supérette., répondit-elle, fouillant son sac à main pour échapper à son regard un instant.  

- Pourquoi tu vas encore à la gare alors qu’on a déjà un boulot ? Tu comptes vraiment me faire bosser sur deux trucs en même temps ? T’es vraiment un tyran !, se plaignit-il.  

 

La réplique la fit sourire malgré la tension qu’elle ressentait et elle releva le regard vers lui, croisant le sien malicieux malgré le léger voile de gêne.  

 

- C’est moi qui bosse principalement sur cette affaire., lui fit-elle remarquer.  

- Je veux juste pouvoir avertir les clients potentiels. Si l’affaire peut attendre un peu, ça nous donne de quoi enchaîner., répondit-elle.  

- Ca te dégourdirait les jambes également, non ?, plaisanta-t-elle, sachant l’horreur qu’il portait aux missions de baby-sitting.  

 

Il regarda ses lèvres avec gourmandise, ayant bien en tête une idée de la manière dont s’occuper et de se dégourdir, mais se força à relever les yeux rapidement. Il ne pouvait pas. Il ne savait quelle mouche l’avait piqué mais elle s’était trompée dans le timing. Il n’était pas encore prêt pour cette aventure-là.  

 

- Une heure… Dans une heure, je me casse sans un regard en arrière pour la petite., la prévint-il, faisant demi-tour pour regagner le café.  

- Et si c’était moi ?, lâcha-t-elle.  

 

Il s’immobilisa un instant avant de se retourner lentement pour la dévisager. Elle avait relevé le menton, le défiant de lui répondre. Il l’avait échappé belle jusque là et il aurait pu tenter de noyer le poisson mais il n’en avait pas envie. Il se doutait qu’il l’avait blessée et il ne voulait pas le faire plus.  

 

- Chaque chose en son temps, Kaori. Chaque chose en son temps., murmura-t-il.  

 

Elle l’observa un moment, réfléchissant à ses paroles, puis ses traits se détendirent.  

 

- D’accord mais ne traîne pas trop., acquiesça-t-elle, quelque peu rassurée.  

 

Elle n’attendit pas plus longtemps et s’en alla vers la gare alors que Ryo repartait vers le café.  

 

- Un nouveau message ?, fit-elle, surprise devant le tableau.  

- Oh non, cette écriture, ces courbes… Une femme… harcelée qui plus est. Je vois le tableau : jeune, jolie, dans la fleur de l’âge et ayant besoin de bras forts et virils. Cible de visite nocturne., bougonna-t-elle, prenant malgré tout note des coordonnées téléphoniques.  

- Je la garde juste dans ma manche au cas où., décida-t-elle, faisant taire sa conscience en même temps qu’elle fourrait le calepin dans sa poche.  

 

Elle reprit la route sans tarder, consultant sa montre. Il ne lui restait qu’une demi-heure pour finir ses achats. Elle supposait que Ryo n’abandonnerait pas Mari mais elle avait malgré tout un léger doute qu’il ne mettrait pas ses menaces à exécution sachant qu’il pourrait laisser le bébé en sécurité au Cat’s. Mari était leur mission. Si elle se doutait que Miki n’aurait rien contre le fait de les aider, elle ne voulait pas s’imposer malgré tout. Elle pressa donc le pas et termina ses courses rapidement, coupant par le parc pour aller plus vite.  

 

Revenu au Cat’s, Ryo prit place au comptoir, conscient du regard appuyé de Miki.  

 

- Y a encore une trace là., fit-il à Umibozu, posant son doigt sur le verre qu’il venait d’essuyer.  

- Enlève tes sales pattes de là, vermine !, tonna le géant qui avait repris sa place derrière le comptoir.  

- Mais je te dis…, insista-t-il.  

- Dis-moi, Ryo, t’étais pas sur le point d’embrasser Kaori tout à l’heure ?, lui demanda Miki à brûle-pourpoint.  

 

Il aurait dû se tirer. Deuxième grave erreur d’appréciation après ce baiser avorté. L’idée d’aller consulter un spécialiste lui revint en tête, ce qui était ironique quand le problème était justement là, et il reconsidéra la possibilité d’avoir développé une maladie qui annihilerait sa maîtrise légendaire. Après tout, il avait encore une fois couru après Kaori sans réfléchir, avait même failli l’embrasser sans réfléchir, lui avait caressé la joue sans réfléchir… Si un miroir était dans sa position, il partirait à la casse. Il se mit une claque mentale pour le prix de la plus mauvaise vanne du jour voire de l’année.  

 

- Alors ?, s’impatienta Miki, les bras croisés.  

 

Il l’observa puis Umi dont il aurait pu jurer qu’il souriait ironiquement, ce qui le vexa, puis profita d’un léger vagissement de Mari pour leur tourner le dos et prendre un moment pour réfléchir. Du bout du doigt, il lissa son front comme il l’avait déjà fait, ce qui la calma, ce qui le stupéfia. Relevant les yeux, il vit son sauveur arriver et gagna juste un peu de temps jusqu’à ce que la porte s’ouvre et que Mick fasse son entrée en fanfare. Il se retrouva bien évidemment avec un col en métal, la gueule d’un bazooka collée contre son visage, et recula de trois pas.  

 

- Tu promènes Mari ?, lui demanda-t-il, narquois, voyant le landau mais pas de Kaori.  

- Non. Kaori est partie faire des courses., bougonna le nettoyeur.  

- Ryo…, fit l’américain, prenant un air intéressé.  

- Tu sais ce qu’on dit des hommes avec des landaus ?  

 

Les deux hommes se regardèrent et prirent un air lubrique sous le regard effaré de Miki.  

 

- Vous n’allez pas… Ryo, Kaori va te tuer…  

 

Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’ils étaient déjà tous les deux partis avec le landau vers le parc. Il savait qu’il prenait le risque d’une punition divine de sa furie mais peut-être que ça remettrait les choses à leur place et leur éviterait la gêne pour la soirée à venir. Malgré son insouciance apparente, il avait bien couvert le bébé et ne la laisserait pas prendre froid. De toute façon, il ne donnait pas un quart d’heure avant que Kaori arrive et les écrabouille sous une massue dix gigatonnes au minimum. C’était le temps dont il avait besoin pour prétendre qu’il était toujours le même qu’une heure auparavant, l’homme qui n’avait pas failli se brûler les ailes… Que ce sentiment avait été bon, ne put-il s’empêcher de penser.  

 

- Donne-moi le bébé., fit Mick, agité en voyant de belles jeunes femmes passer devant eux.  

- Non, on la laisse au chaud., objecta Ryo.  

- Il faut la sortir de là sinon ça sert à rien., répliqua l’américain d’une voix plaintive.  

- L’idée suffit, tu verras.  

- T’es pas drôle. Tu fais le chef sous prétexte que c’est ta gosse., bouda son ami.  

- C’est pas ma gosse ! Et je suis déjà bien gentil de te faire profiter de mon atout pour te permettre d’enfin faire une touche., ironisa le nettoyeur.  

- Vantard !  

- Petit joueur !  

 

Soudain, une forte aura les entoura et ils se prirent de plein fouet la colère qui émana de la démoniaque furie qui se matérialisa devant eux.  

 

- Je n’arrive pas à croire que tu te serves de notre cliente, un bébé, pour draguer au parc. Et en plus, tu en fais bénéficier l’autre idiot., gronda-t-elle d’une voix emplie de colère.  

- Kaori chér…  

 

La voix de Mick mourut sous la massue cinquante gigatonnes avec laquelle elle le frappa.  

 

- Je… Je peux tout t’expliquer… Mari… Mari avait besoin de prendre l’air., tenta-t-il de se justifier.  

- Tu sais quel air j’entends ? Le pipeau !, lui apprit-elle, l’assommant d’une massue dix milles gigatonnes avant de prendre le landau et de repartir vers l’appartement au pas de charge.  

- Je crois qu’on l’a un peu fâchée…, fit Mick, s’extirpant difficilement de sa prison.  

- Non, tu crois vraiment ?, ironisa Ryo, ayant du mal à soulever l’engin malgré son érecto-pouvoir.  

 

Objectif pour la soirée atteint, pensa-t-il, grimaçant de douleur en remettant ses cervicales en place. Autant dire qu’il se fit tout petit en rentrant. Le regard noir qu’il croisa le rassura au moins sur le fait qu’elle ne reviendrait pas sur cette histoire de baiser ce soir-là et qu’il avait encore le temps de s’acclimater, un peu de temps… mais pas de trop non plus. Il l’avait entendue. 

 


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