Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 20 capitoli

Pubblicato: 18-12-20

Ultimo aggiornamento: 14-01-21

 

Commenti: 29 reviews

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Romance

 

Riassunto: A l'approche des fêtes de Noël, une nouvelle mission attend les City Hunter? Une mission peut-elle en cacher une autre?

 

Disclaimer: Les personnages de "Couches et culottes" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Couches et culottes

 

Capitolo 9 :: Chapitre 9

Pubblicato: 26-12-20 - Ultimo aggiornamento: 26-12-20

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. J'espère que votre Noël s'est bien passée. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20


 

Chapitre 9  

 

Pourquoi était-il là ? Pourquoi faisait-il ce qu’il était en train de faire ? Pourquoi continuer alors que l’envie n’y était pas vraiment ? Pourquoi surtout vouloir provoquer son réveil alors qu’elle dormait depuis à peine une demi-heure depuis les derniers pleurs de Mari ? Ryo ne le savait pas vraiment mais il était néanmoins là, dans le couloir à deux heures du matin en caleçon, un torchon noué sous le nez avec sa boîte de mouchoirs… Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu l’occasion de se faire choper lors d’une visite nocturne et, ce soir, même s’il ne savait prédire l’avenir, il savait que c’était son baroud d’honneur. Alors, même si Yume ne l’attirait pas vraiment, même s’il avait toutes les raisons du monde de ne pas le faire, il tentait le coup quand même, juste pour se dire que c’était la dernière et qu’il le savait. C’était toute la logique de son illogisme.  

 

Avec appréhension, et un soupçon d’impatience malgré tout, il passa la porte de Kaori et avança vers la chambre d’amis. Il n’entendit aucun bruit de pas, aucun soupir de frustration, ne ressentit aucune aura de colère et ralentit le pas. Il avait visiblement sous-estimé la fatigue de sa partenaire. Restant bête dans le couloir, il se demanda quoi faire : continuer ou retourner dans sa chambre. Il hésita et, drapé dans son masochisme, il reprit sa route. Il voulait sa massue, sa dernière massue anti-visite nocturne, et il l’aurait.  

 

Il fit encore deux mètres avant d’entendre le bruit feint d’un vagissement. Mari se réveillait. Kaori n’aurait même pas dormi une heure. Il s’immobilisa, se tourna vers la chambre de sa partenaire puis de nouveau vers celle de Yume et se décida. Il fit demi-tour et ouvrit discrètement la porte qu’il venait de passer. Les pleurs de Mari étaient encore étouffés mais il voyait déjà Kaori s’agiter. Il approcha du lit du bébé et la trouva les yeux grand ouverts et larmoyants.  

 

- Tu dois dormir, Mari. Tu peux le faire., murmura-t-il.  

 

Il posa le doigt sur son front et la petite battit des pieds et des mains en le voyant faire, son regard pétillant.  

 

- Chut., chuchota-t-il, lissant son front.  

- On fait un pacte tous les deux. Tu finis ta nuit sagement en ne te réveillant que pour le biberon et, moi, j’essaierai d’être un peu plus… là pour toi. C’est ce que tu cherches, non ?  

- Reuh…, gazouilla-t-elle tout bas.  

 

Ryo jeta un regard anxieux vers sa partenaire, encore endormie. Il était surpris de son pouvoir lénifiant sur la petite fille, de cette attente qu’il ressentait par moments, quelque chose qu’il ne comprenait pas mais savait exister, mais il n’était pas prêt à l’assumer aux yeux de tous. Surtout, il ne voulait pas donner d’espoir à Kaori que les choses pourraient être différentes que ce qui était programmé.  

 

- Je vais prendre ça pour un oui., pipa-t-il, amusé.  

- Allez, dodo, mini-pouce. Ferme ces jolis yeux., lui ordonna-t-il.  

 

Mari le regarda, se calmant, alors qu’il continuait de caresser son front. Soudain, elle se fendit d’un énorme bâillement et, peu après, ses yeux se fermèrent et sa respiration se fit plus profonde. Il se releva alors, ramassa sa boîte de mouchoirs et se dirigea vers la sortie.  

 

- Ryo…, murmura Kaori encore très ensommeillée.  

 

Il grimaça, craignant sa réaction, mais, quand il entrevit son regard encore embrumé, tenta sa chance.  

 

- Ce n’est qu’un rêve, Kaori. Rendors-toi., chuchota-t-il, refermant la porte derrière lui.  

 

Elle se laissa aller contre son oreiller et sombra de nouveau dans les limbes du sommeil. Il put remercier l’accumulation de fatigue qui lui permit d’échapper à ce moment qui aurait pu être embarrassant. Retournant dans sa chambre, il s’arrêta devant la porte un court instant avant de l’ouvrir. Sans surprise puisqu’il avait senti sa présence, il trouva Yume allongée sur son lit dans une nuisette des plus transparentes.  

 

- Bonsoir, mon Etalon., ronronna-t-elle, jouant avec ses cheveux.  

- Il me semble que c’est ma chambre., répondit-il, impassible.  

- Comme tu ne venais pas, je suis venue à toi., répliqua-t-elle, se levant pour le rejoindre.  

- Tu serais restée dans ta chambre, je t’aurais trouvée., mentit-il.  

- Je dois donc y retourner et t’y attendre ?, suggéra-t-elle.  

- Tu peux toujours y retourner mais l’heure de la visite nocturne est passée., rétorqua-t-il, se raccrochant à toutes les branches qu’il pouvait.  

 

Une libellule traversa la chambre derrière Yume dont la bretelle de la nuisette était tombée de son épaule.  

 

- L’heure de la visite nocturne est… passée ? Parce qu’il y a une heure fixe ?, l’interrogea-t-elle, une goutte d’eau perlant à son front.  

- Oui, c’est bien connu. Deux heures du matin, pas avant, pas après., décréta-t-il, péremptoire.  

- Deux heures… Mais une visite nocturne, c’est la nuit, peu importe qu’il soit vingt-trois heures, deux ou quatre heures du matin…, argumenta-t-elle.  

- Détrompe-toi, l’heure donne tout son charme à la chose. Deux heures du matin, pas plus, pas moins. C’est l’heure à laquelle le corps féminin est le plus réceptif aux hormones masculines., inventa-t-il.  

- Je… c’est une plaisanterie. Je suis dans un mauvais rêve…, pipa-t-elle, secouant la tête.  

- Ah bah non, c’est la réalité mais donc tu comprendras que je te demande de regagner ta chambre parce que le charme de la visite nocturne, c’est aussi que Kaori n’en sache rien et, pour demain, rappelle-toi que c’est moi qui fais le trajet, pas l’inverse., lui redit-il, la prenant par l’épaule et la poussant hors de sa chambre.  

 

Se reprenant, Yume se retourna et s’appuya de tout son long sur le corps du nettoyeur. Elle laissa ses mains remonter le long de son torse nu et se fit féline.  

 

- Alors à la nuit prochaine, mon chou., susurra-t-elle, approchant ses lèvres.  

 

Il tourna le visage et elles se posèrent sur sa joue. Néanmoins, ce fut le moment où Kaori sortit avec Mari de sa chambre et il croisa son regard surpris. La sentence ne se fit pas attendre et, bien que tenant le bébé contre elle, il vit la massue se matérialiser dans sa main libre. Elle était énorme et il déglutit en imaginant la douleur qui allait suivre. Dire qu’en plus, il n’avait même rien fait. Finalement, la dernière visite nocturne n’aurait pas lieu, décida-t-il. C’était fini, il jetait l’éponge et l’eau du bain… mais pas le bébé.  

 

- Tu ferais mieux de t’écarter, Yume., lui conseilla-t-il.  

 

La jeune femme se retourna et écarquilla les yeux en voyant l’engin monstrueux.  

 

- Elle ne va pas…, murmura-t-elle.  

- Si, elle va., répondit-il, fataliste.  

 

Yume suffisamment écartée, Ryo ferma les yeux et Kaori lança l’engin destructeur. Il entendit le boom, un éclat de rire enfantin et un cri féminin et, surpris, ne ressentit aucune douleur. Il rouvrit les yeux et vit la massue trôner dans le couloir.  

 

- Tu n’as pas…, pipa-t-il, effaré.  

- Si, c’est elle que j’ai écrasée. Tu ne fais pas de visite nocturne dans ta chambre à trois heures du matin. C’est pas l’heure., affirma Kaori, n’affichant aucune trace de remords.  

- J’ai un biberon à donner., fit-elle, se dirigeant vers les escaliers.  

- Mais la massue, c’est pour moi normalement…, murmura-t-il, dépité.  

 

Pour toute réponse, il reçut un maillet une tonne sur la tête. Le ramassant, il lut « pour la visite avortée ». Soucieux de savoir ce qu’elle savait, il dégagea Yume encore sonnée et rejoignit sa partenaire à la cuisine où elle préparait le biberon d’une Mari pleurnichant doucement.  

 

- Comment tu peux savoir que j’ai tenté une visite nocturne ?, lui demanda-t-il.  

- Je le sais., répondit-elle avec un léger sourire aux lèvres.  

- Comment ?, insista-t-il.  

- Tu veux vraiment savoir ?, l’interrogea-t-elle, un sourcil levé.  

 

Il l’observa et la trouva extrêmement désirable malgré son vieux pyjama jaune. Comme il rêvait de le lui enlever, de la poser sur le plan de travail ou la table et de lui faire l’amour…  

 

- Euh Ryo…, pipa Kaori, le rouge aux joues.  

- Quoi ?, fit-il, toujours pris dans ses pensées.  

- Tu… enfin… Euh…, bafouilla-t-elle, jetant rapidement un regard vers son entrejambe.  

 

Il baissa les yeux et vit son mokkori fièrement dressé. Ah mince, il avait oublié d’activer le système anti-lever de drapeau devant Kaori.  

 

- J’y peux rien. Tu me fais de l’effet., lui avoua-t-il.  

 

Mari se mit à hurler alors que Kaori lui refusa le biberon qu’elle lui tendait, les bras lui tombant. Le rappel à l’ordre eut l’effet escompté et la tétine finit entre les lèvres avides du bébé.  

 

- Je dois être en train de rêver…, murmura Kaori.  

- Pourquoi ? Parce que je te dis que je bande pour toi ?, lui demanda-t-il, amusé.  

 

Comme pour mieux la taquiner, il s’appuya sur le plan de travail juste face à elle, mokkori encore bien droit.  

 

- Ce n’est pas la première fois en fait., lui fit-il remarquer.  

- Je sais mais ça remonte à si longtemps…, dit-elle, baissant les yeux vers un endroit moins traumatisant pour ses joues.  

- Tu parles de cette fois dans le parc ?, supposa-t-il, la voyant acquiescer.  

- Pour moi, ça remonte beaucoup moins loin. Je pourrais te dire à ton retour de bataille avec le Renard d’Argent ou encore à ce défilé de maillots de bain pour Eriko mais ce serait encore trop vieux. Je crois bien que la dernière fois, c’était ce matin au réveil., lui avoua-t-il, posant un regard chaud sur elle.  

 

Etonnée, elle releva les yeux et frissonna sous son regard. Alors toutes ces années, il avait caché son attirance pour elle… Elle culpabilisa de l’avoir maltraité lorsqu’il s’était manifesté à son retour après avoir vaincu le Renard d’Argent. Peut-être que, si elle l’avait fait parler plutôt que de le brutaliser, ils auraient avancé un peu plus vite… Peut-être qu’ils seraient heureux depuis de longues années.  

 

- Eh, arrête de cogiter… Tout est question de temps et de patience… et, avec moi, il en faut énormément., murmura-t-il, voyant les pensées se bousculer dans ses yeux.  

- Mais tout ce temps… Pourquoi tu ne m’as rien dit ? Ca t’aurait évité tellement de massues., constata-t-elle.  

 

Elle fut surprise de l’entendre rire et fronça les sourcils.  

 

- Encore une fois à penser à moi d’abord… Tu ne te dis pas que j’aurais pu t’éviter tant de peine ?, lui retourna-t-il.  

- Je… euh… Oui, c’est vrai… mais je sais que ce n’est pas facile pour toi de t’ouvrir., soupira-t-elle, prenant Mari contre elle pour lui faire faire son rot.  

- Et j’ai déjà bien usé de ta patience et de ton empathie pour moi, usé voire abusé., admit-il.  

- Ryo…, souffla-t-elle, stupéfaite de sa franchise soudaine.  

- Mais il y a des choses que tu ne peux pas simuler tout de même…, fit-elle, baissant les yeux.  

- Mon mokkori en éveil pour toi ?, supposa-t-il.  

- Je l’ai bien souvent couvert sous un prétexte fallacieux et, pour le reste… tu pourras te targuer d’avoir épuisé mes réserves de self-control. Ce n’est pas évident de maîtriser un désir aussi puissant., lui confia-t-il, amusé.  

- Pourtant, tu l’as fait assez longtemps…, pipa-t-elle.  

 

Elle doutait encore un peu de ses paroles. Elle ne remettait pas en cause ses sentiments mais rien ne lui assurait que ses désirs étaient à leur aune. Il avait tellement d’expérience qu’une oie blanche comme elle ne devrait certainement pas lui suffire, ce qu’elle pouvait comprendre.  

 

- Tu doutes de moi ?, lui demanda-t-il, un sourcil levé.  

- Non… enfin, je suis réaliste., soupira-t-elle, caressant le dos de Mari.  

- Réaliste ? Moi, j’appelle ça manquer de confiance. Si tu savais comme j’ai détesté voir ces hommes tourner autour de toi., lui avoua-t-il.  

- Des hommes ? Quels hommes ?, répliqua-t-elle, stupéfaite de l’entendre lui confier être l’objet de sa jalousie.  

- Très bonne réponse., s’amusa-t-il.  

- Avec tout ça, tu n’as pas répondu à ma question : comment sais-tu que j’ai tenté une visite nocturne cette nuit ? Tu ne m’as même pas surpris., reprit-il son sujet initial.  

 

Elle se leva avec un petit sourire mystérieux et sortit de la cuisine, Mari endormie contre elle. Il regarda le visage du bébé, ses petites lèvres troussées, son petit nez et son léger duvet roux avant de détourner les yeux. C’était tellement facile de s’imaginer autre chose…  

 

- Viens., l’invita-t-elle dans un murmure, arrivés à sa chambre.  

- Tu me proposes de venir dans ta chambre en pleine nuit après ce que je viens de te confier ? Tu veux me faire une proposition indécente ?, plaisanta-t-il.  

 

Il s’en amusait mais il ne savait s’il saurait lui dire non si elle se lançait dans ce sens.  

 

- Comme si tu ne venais pas sans ma permission dans ma chambre en pleine nuit, Ryo…, fit-elle, faussement sévère.  

 

Il faillit répondre dans un réflexe pavlovien de dénégation mais se retint. Elle avait l’air beaucoup trop sûre d’elle et il était certainement préférable pour lui d’attendre d’avoir toutes les cartes en main. Il la suivit et attendit, la regardant coucher Mari, en se demandant à quelle sauce il allait être mangé. Malgré son envie d’avancer et leur badinage précédent, se retrouver là devant elle attendant d’être mis au pied du mur fit monter la pression et l’envie de fuir. Il n’arrivait pas encore à accepter le fait de la priver de certaines choses à cause de lui, surtout quand l’une de ces choses se matérialisait devant ses yeux. Le regard empli de douceur qu’elle posa sur Mari en se redressant le terrassa. C’était l’un des regards qu’il aimerait voir mais qui n’arriverait plus.  

 

Quand elle se tourna vers son partenaire, Kaori était prête pour la suite. Ce n’était pas la discussion qu’elle avait escompté avoir avec lui mais elle avait senti le vent tourner. Elle n’en était pas tellement frustrée après toutes les révélations qu’il lui avait faites. Comme il l’avait si bien dit, chaque chose venait en son temps et il lui faudrait juste encore un peu de patience pour la prochaine étape. Elle décida donc de lui offrir un échappatoire.  

 

- Tu me demandais comment je savais que tu avais fait une visite nocturne cette nuit…, reprit-elle d’une voix douce.  

- Oui. J’attends toujours ma réponse., répondit-il, reprenant le dessus sur ses émotions.  

- Je n’en sais rien en fait. Je l’ai juste supposé et notre discussion me conforte dans mon idée., répliqua-t-elle.  

- Je me suis trompée ?, l’interrogea-t-elle, un sourcil levé.  

 

Sans rien en montrer, Ryo se tendit : que lui dire ? Devait-il avouer et risquer de glisser un peu plus sur le toboggan, arrivant dans une zone encore trop inconfortable pour lui, ou saisir la perche qu’elle lui tendait – volontairement, se demanda-t-il ?- et nier ?  

 

- Tu as bien vu que c’est elle qui était dans ma chambre., fut sa réponse.  

 

Il avait choisi la fuite. Ce n’était que reculer pour mieux sauter mais, pour le moment, il n’était pas prêt, pas encore tout à fait.  

 

- C’est vrai. Je me suis donc trompée…, admit-elle, sachant qu’il lui mentait.  

- Je t’ai donc assommé par erreur.  

- Ce ne sera pas la première fois., philosopha-t-il, se sachant fautif.  

- Malgré tout, je te dois des excuses., fit-elle, contrite.  

- Ne te sens pas obligée., nuança-t-il.  

 

Elle lui offrit un sourire pénitent et approcha de lui. Le voyant avoir un léger mouvement de recul quand elle toucha son bras, elle leva les yeux vers lui.  

 

- Evite de bouger. Je risquerai de t’embrasser sur la bouche par inadvertance., murmura-t-elle, le regard pétillant.  

- Ca pourrait me plaire., répondit-il, sentant son cœur s’emballer.  

 

Il se demandait d’ailleurs dans quelle mesure il ne provoquerait ce « malencontreux » incident. Ce serait si facile de capturer ses lèvres alors qu’elle approchait de lui.  

 

- Chaque chose en son temps., répliqua-t-elle, la sérénité la gagnant.  

 

Elle aurait juré que son cœur exploserait quand elle approcherait Ryo de cette manière. Ce n’était pas comme le dernier baiser qu’elle lui avait donné dans la cuisine. Là, elle savait que rien ne déraperait. Il faisait jour, dans une pièce où Yume pouvait débouler à tout moment, Mari pouvait se réveiller… Là, dans sa chambre, le bébé venant juste de s’endormir, dans la pénombre vaguement éclairée par un rayon de lune qui passait par les interstices du store, ils étaient comme seuls au monde, plongés dans une bulle intime hors du temps. Rien ne semblait pouvoir empêcher un moment d’égarement arriver, rien sauf eux.  

 

Ryo sentit ses lèvres se poser sur sa joue à à peine un centimètre de sa bouche. Il osait à peine respirer et ne regrettait pas d’avoir lutté contre l’envie de fuir au moment où elle l’avait touché de peur de ne pas se contrôler. Il avait envie de tellement plus sans pouvoir l’assumer. Il ne savait pas si, après avoir avoué autant de choses, il serait encore capable de résister à l’envie de l’enlacer et de l’embrasser langoureusement avant de la déshabiller et l’aimer comme il crevait de le faire. Tout cela semblait si fort, si difficilement contrôlable et, pourtant, ce baiser l’apaisa. C’était comme si elle mettait un baume sur ses blessures et en guérissait quelques-unes, le rendant plus fort pour la suite.  

 

- Tu sais, j’ai reçu quelques massues par erreur auparavant. Il n’y a peut-être pas encore prescription pour la réparation de quelques-unes d’entre elles., pipa-t-il quand elle s’écarta de lui.  

- Je n’ai le droit qu’à un baiser par nuit, sinon tu pourrais penser que j’attends plus de toi., murmura-t-elle, se sentant bien, enveloppée par la lueur chaude de ses yeux.  

- Je prendrai tout ce que tu me donneras. Je veux juste être à la hauteur de tes attentes., chuchota-t-il.  

- Tu l’es déjà., lui affirma-t-elle.  

 

Il l’admira un long moment, s’abîmant dans son regard chaud, serein et aimant. Il avait tellement envie d’y croire. Entendant Mari soupirer dans son sommeil, le nettoyeur revint à la réalité.  

 

- Je ferais mieux de te laisser dormir. Elle… Elle se réveillera toujours trop tôt et tu as besoin de dormir., murmura-t-il.  

 

C’était le moment de la quitter sinon il ne le ferait jamais et, aussi tenté qu’il fut, aussi sûr qu’il était qu’elle ne le repousserait pas, il avait le sentiment que ce serait une erreur de vouloir précipiter les choses. Il avait avancé vers elle, repoussé les limites de sa zone de confort mais il avait encore besoin d’un petit peu de temps.  

 

- D’accord. Fais de beaux rêves, Ryo., lui souhaita-t-elle.  

 

Il posa les doigts sur sa joue et la caressa doucement un instant.  

 

- Je n’y manquerai pas. Je me sens inspiré., répondit-il, malicieux.  

 

Il s’écarta enfin et s’en alla, la laissant seule avec Mari dans la pénombre. Kaori se retourna et contourna le lit de Mari, ramassant au pied le torchon dont il avait usé pour sa visite nocturne.  

 

- Que ne faut-il pas faire pour te rassurer, Ryo Saeba…, soupira-t-elle, amusée.  

 

Elle aurait pu le confondre et le forcer à admettre qu’il était venu dans sa chambre et qu’il s’était occupé de Mari. Néanmoins, elle le connaissait trop bien pour savoir que lui forcer la main pouvait mener à le braquer et elle ne le voulait pas. Leur relation avançait dans le bon sens. Elle avait patienté plus de sept ans. Elle pouvait bien patienter quelques jours de plus pour enfin avoir ce qu’elle désirait depuis si longtemps : l’aimer et être aimée en retour, construire un partenariat privé stable et épanouissant pour chacun d’eux. Il en valait la peine.  

 

Entendant Mari téter dans le vide, elle sourit et l’observa un moment dormir. Ce petit bout semblait leur avoir fait du bien à tous deux. Même une Yume diablement sexy et tentatrice ne semblait pas avoir grâce aux yeux de son partenaire alors qu’elle y mettait du sien. Au contraire, elle semblait exacerber ses côtés normaux, la protection du plus jeune, de leur amitié, de leur relation naissante, le respect et la chaleur qui les entourait, chaleur à laquelle il avait semblé un moment insensible mais avait finalement succombé, leur foyer. Rassérénée, elle se coucha et s’endormit paisiblement.  

 


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