Chapitre 11 :: chapitre 11

Publiée: 01-01-05 - Mise à jour: 01-01-05

Commentaires: BONNE ANNEE

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Il se réveilla de bonne heure. Mais cependant pas encore assez tôt : elle était déjà partie. Comme la veille, elle lui avait laissé un message, lui expliquant qu’elle devait aller travailler.  

(Le médecin lui a dit pourtant dit de se reposer !)  

D’excellente humeur, il partit d’un pas allègre pour la rejoindre. La journée était magnifique, l’air parfumé, le ciel d’un bleu pur, sans trace d’un nuage. Comme son moral.  

Pourtant les habitudes ont la vie dure : c’est en approchant les femmes de sa façon si particulière qu’il se dirigea vers le lieu de la séance de photos. Et il y arriva précédé des cris outragés de ses proies.  

Kaori avait rejoint les autres mannequins pour ces prises de vue, l’esprit occupé par l’étrange comportement de Ryo. Mais les cris témoignant des méfaits de son partenaire refroidir son optimisme. A chaque fois qu’elle pensait qu’il faisait un pas dans sa direction, il s’empressait d’en faire deux en arrière. Elle décida de ne pas faire attention à lui et se concentra sur ce que demandait le photographe. Celui-ci avait une façon bien à lui de travailler : pour que les clichés soient les plus naturels possibles, il préférait ne pas les diriger mais les laisser agir comme bon leur semble. Tous étaient donc réunis autour de la piscine, ayant pour unique consigne de s’amuser. Et ils le faisaient avec plaisir : un groupe jouait au volley-ball pendant que d’autres discutaient sur des transats.  

Ryo embrassa la scène d’un coup d’œil. Mary, assise à l’ombre, près du matériel l’aperçut et lui fit signe.  

« Bonjour »  

Il répondit par une sorte de grognement.  

« Oh ! Oh! Aurais-tu mal dormi ? »  

« Depuis que je suis ici, je dors très bien. »  

Elle lui lança un regard perçant.  

« Alors c’est de la voir entourée de tous ces superbes éphèbes qui te déplait. Et n’essaye pas de me mentir ! J’ai bien vu la façon dont tu la regardais hier soir. »  

Il ne répondit pas, le regard perdu dans le vague.  

« Est-ce que vous avez discuté ce matin ? »  

« Ne change pas de sujet ! »  

« … »  

Avec une grimace, elle répondit à sa question :  

« Elle n’a rien voulu dire de plus. Mais j’ai l’impression qu’elle cache quelque chose. »  

Il sourit :  

« Oui, c’est sûr, elle ne sait pas mentir. »  

Il reporta son attention sur l’objet de leur discussion. Aujourd’hui son maillot était jaune, un deux pièces décent. Elle était allongée et parlait avec trois personnes. Puis elle se tourna sur le ventre et tendit le flacon de crème solaire. Que ses trois interlocuteurs se disputèrent, chacun voulant appliquer le produit !  

Mary observait la scène en souriant et s’apprêtait à faire une réflexion à Ryo. Mais en se tournant vers lui elle constata qu’il n’était plus là. Et pour cause !! Il se dirigeait vers le groupe installé sur les transats. Le sourire de la jeune femme s’élargit en voyant ce qui suivit.  

Kaori avait bien vu que son partenaire s’était arrêté pour discuter avec Mary. Mais mettant un point d’honneur à tenir sa résolution de moins se préoccuper de lui, elle évita soigneusement de se tourner dans sa direction. Mais elle sentit néanmoins ses yeux posés sur elle et ses bonnes résolutions faiblir. Surtout qu’elle ne pouvait s’empêcher de repenser à la soirée d’hier et qu’elle rougissait en repensant à la scène de la serviette de toilette ! Qu’il la regarde la mettait mal à l’aise.  

Peu attentive à la discussion entretenue par les trois hommes près d’elle, elle se retourna, dans un vain réflexe pour lui échapper. En toute innocence, elle attrapa le flacon de crème solaire qui fut le prétexte à déclencher une discussion houleuse entre ses trois admirateurs pour savoir qui en aurait l’usage. Elle poussa un soupir exaspéré, prêt à les remettre à leur place quand elle frissonna au contact du froid de la crème, puis à la sensation que lui procurait la main se promenant sur son dos. Il semblait y avoir eu un vainqueur et tous s’étaient tus. Il y eu un moment de flottement puis :  

« Eh ! Qui êtes-vous ? »  

« C’est une séance de travail. Vous ne pouvez pas intervenir ! »  

« Appelez la sécurité ! »  

Kaori tourna la tête mais fut ébloui par le soleil et ne put distinguer celui à qui s’adressait ces remontrances. Pourtant la voix qui répondit lui était très familière.  

« Elle serait devenu couleur homard bien cuit avant que vous vous soyez décidés. »  

Elle se redressa complètement pour constater que c’était bien Ryo qui était intervenu. Il souriait, assis sur le bord du transat. Elle se mis à genoux et tendit la main vers lui, pour lui toucher le front  

« Tu es malade ? Tu as de la fièvre ? Tu devrais aller voir le médecin ! »  

Il lui attrapa le poignet et son sourire s’agrandit.  

« Je vais bien. Très bien même. Par contre en parlant de médecin, n’aurais-tu pas oublié ce qu’il t’a demandé hier soir ? »  

Il se leva, et la tenant toujours ferment, l’obligea à faire de même. Puis passant un bras sur ses épaules, profitant de ce qu’elle restait sans réaction devant son attitude, il l’entraîna à l’intérieur du bateau.  

Trente minutes plus tard, ils ressortaient rassurés du cabinet médical.  

« Vous avez la tête dure. Comme prévu, il n’y aura pas de conséquence, à part ce bel hématome. Je vous laisse une pommade à appliquer ainsi que des calmants si besoin. »  

Quand ils ressortirent, ils croisèrent Eriko.  

« Kaori ! Je te cherchais. C’est ce soir qu’à lieu la réception avec nos ex camarades de classe. Je voulais te faire essayer différente tenues. Il faut absolument que tous voient ce que tu es devenu. »  

« Une célibataire, qui vit dans le quartier le plus mal famé de Tokyo, travaillant avec le plus grand pervers du japon ? »  

« Nooon »  

« C’est ce qu’ « elle » dira »  

« Et bien on va lui démontrer le contraire ! Pourquoi est-ce que tu te préoccupes aujourd’hui de ce qu’elle pense ? »  

Kaori glissa un regard résigné de son amie à son partenaire puis tourna les talons et remonta la coursive. Eriko allait la suivre quand Ryo l’attrapa par le bras  

« De qui parliez-vous ? De la femme de l’autre soir ? »  

« ……… »  

« C’est la première fois que je la voyais aussi déstabilisée. Je voudrais l’aider, mais tu dois me raconter toute l’histoire. »  

« Je … Elle … Kaori et Akiko allaient à l’école ensemble. La famille d’Akiko est très riche, des affaires dans l’import-export, et elle a toujours été habituée à ce que tout le monde n’en fasse qu’à sa guise. Sauf Kaori et Akira. Le meilleur ami de Kaori depuis le jardin d’enfants ; leurs pères étaient policiers dans le même quartier et se connaissaient depuis longtemps. Kaori ne s’est jamais laissé marcher sur les pieds et Akiko l’a toujours détestée à cause de ça : elle ne ratait pas une occasion de la rabaisser et de l’humilier. Elle s’en prenait aussi à Akira qui était le seul garçon à ne pas être à ses pieds. En plus il était du genre boutonneux à lunettes. Sauf qu’à la rentrée de notre année de seconde, les boutons avaient disparus et les lunettes avaient été remplacées par des lentilles. Et il est devenu la coqueluche des filles de l’école. Akiko s’est intéressée à lui mais ça n’était pas réciproque, il passait son temps avec Kaori. Ce qui a accru l’hostilité d’Akiko envers elle. Et puis il y a eu cet accident. Je crois que tout le monde s’est douté que Akiko y était pour quelque chose. Mais sa famille était influente : ils l’ont envoyé à l’étranger et l’affaire à été classée. »  

« S’il te plait, accompagne la ce soir ! Elle aura besoin de toi. »  

« Je vais même faire mieux »  

Et sur ces derniers mots énigmatiques, il pris la même direction que Kaori un peu plus tôt.  

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