Chapitre 21 :: chapitre 21

Publiée: 08-07-06 - Mise à jour: 08-07-06

Commentaires: on est samedi: voilà la suite :)

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Chapitre 21  

Elle sursauta au son de sa voix si proche. Elle ne s’habituait pas encore à ce nouveau Ryo, charmeur et flirtant ouvertement avec elle. Se retournant pour lui faire face, elle ne rencontra que son torse.  

Levant le visage, elle croisa cette fois son regard. Et sentit que ses joues s’échauffaient quand elle déchiffra l’expression de ses yeux sombres. Ce regard qui inspirait tant de terreur aux criminels, il était bien différent à présent : doux, souriant, caressant. Elle ne pu le soutenir et baissa le yeux.  

(Que ferais-je pour remercier un homme qui me sauve la vie ? Je ne sais pas. Mais quand c’est toi …….)  

« Euh…. Ben ……..je… enfin….. »  

« Très claire comme réponse ! »  

Il souriait, très contant de l’effet qu’il avait sur elle. Il adorait la taquiner car elle démarrait au quart de tour et avait toujours de la repartie. Mais cette attitude d’adolescente timide lui plaisait encore plus. Il décida de la pousser encore plus loin :  

« Si tu n’arrives pas à t’exprimer clairement, il y a une autre solution »  

« ???? »  

« Agit »  

(Que ferais-je pour remercier un homme de me sauver la vie ? Que ferais- je pour te remercier ?)  

Il connaissait Kaori depuis des années. Il savait combien elle pouvait être timide et gauche quand elle remarquait qu’un homme s’intéressait à elle. Comme quoi on ne connaît peut-être jamais totalement les gens, même ceux qui nous sont très proches.  

Car il resta totalement ébahi quand elle se hissa sur la pointe des pieds pour pouvoir effleurer ses lèvres d’un baiser aérien.  

Devant le manque de réaction de Ryo, la jeune femme pensa à un rejet. Elle se détourna bien vite et couru dans la salle de bains. Les quelques secondes qu’il lui fallu pour reprendre ses esprits suffirent pour que la jeune femme lui échappe.  

(Elle s’est encore sauvée. C’est pas vrai ! Je me retrouve encore devant une porte fermée. Ça va finir par vraiment m’énerver !!!!)  

Puis un sourire en coin étira de nouveau ses lèvres  

(De toute façon, elle va bien être obligée de ressortir de là. )  

Il s’assit sur le canapé, face à la porte bien décidé à avoir une conversation sérieuse avec la demoiselle.  

Dans la salle de bains Kaori s’était déshabillée pour se glisser sous la douche.  

(Non mais on n’a pas idée ! Mais qu’est-ce qui m’a pris ?)  

Puis des flashs de ces derniers jours lui revinrent : Ryo avec les enfants, le quiproquo avec Jo, la scène avec la crème solaire. Et son comportement toute la soirée !!  

(Il a beaucoup de défauts, mais il ne jouerait pas ainsi avec moi. Mais d’un autre côté, comment penser qu’il se serait subitement décidé à faire avancer les choses ? Parce que je suis partie un moment ? Si j’avais su que ça aurait cet effet sur lui, il y a longtemps que j’aurais dû le faire !!!)  

Un magnifique sourire éclaira son visage et ne la quitta plus le temps qu’elle finisse de se doucher. Séchée et habillée, la main sur la poignée de la porte, elle respira un grand coup avant de se lancer. Resserrant une dernière fois la ceinture de sa robe de chambre, telle une armure qu’elle ajusterait avant la bataille, elle ouvrit la porte.  

Ryo de son côté s’impatientait. Elle était dans la salle de bains depuis une bonne demi-heure. Il n’entendait plus couler l’eau mais la jeune femme ne se montrait toujours pas. Il se leva et s’apprêtait à frapper à la porte quand elle s’ouvrit. Aussi surpris l’un que l’autre, ils restèrent immobiles, à se faire face.  

C’est pourquoi ils ne se rendirent pas tout de suite compte des coups donnés à la porte de la cabine.  

« Je…euh…. Il y a quelqu’un qui frappe. »  

« Oui »  

« Et…..euh…….on devrait aller voir qui est là ? »  

« Sans doute »  

Les coups redoublèrent, couverts par une voix familière :  

« Ryo. Kaori. Ouvrez bon sang ! Vous êtes là ? »  

Avec un soupir résigné, il se détourna de sa partenaire et alla ouvrir :  

« Ça va ! Ça va ! On t’a entendu. Pourquoi tu cries comme ça ? C’est l’âge qui te rend sourde ? C’est parce que t’entends plus le son de ta voix que tu parle aussi fort ? Tu as oublié ton sonotone ?»  

Une veine se mis à battre sur la tempe de Saeko, la colère la gagnant :  

« Te fous pas de moi ! Je te signale qu’il y a de grande chance pour que tu sois biiiiiiien plus vieux que moi ! Alors la ferme. »  

Instinctivement, Ryo s’était recroquevillé sous le feu des récriminations. La policière avait pénétré dans le salon et continuait sa tirade, apparemment inconsciente des regards éberlués des trois personnes présentes.  

« Monsieur EXIGE des explications immédiates. Mais il ne semble pas très pressé de les entendre finalement. »  

« Saeko, calme-toi, c’est pas bon pour ta tension »  

« Ma tension ! Ma tension ! Tu vas voir ! À cause de toi, je vais encore avoir des problèmes avec mes chefs. Tu n’imagines même pas !!! Et tu oses me faire attendre ! »  

« Saeko, tu ….. »  

« Monsieur avait peut-être quelque chose de mieux à faire ? Hein ? Et toi Kaori ! T’aurais pas pu me dire que tu étais là ? Tu ………  

Elle se tourna vers la jeune femme et remarqua sa tenue. Ça sembla lui faire perdre ses mots. Son regard passa d’un nettoyeur à l’autre. Puis un pli vint barrer son front, lui faisant froncer les sourcils, signe d’une intense concentration. Puis finalement un sourire qui les fit frémir tous les deux apparu :  

« Tu avais effectivement quelque chose de plus important à faire. »  

Kaori vira instantanément au rouge carmin et Ryo pris son air débile en se grattant la tête.  

« Mais non ! Saeko ! Qu’est-ce que tu vas imaginer ?!?? »  

« Ah !ah !ah ! Tu as une imagination débordante, je m’apprêtais à ressortir pour aller à la chasse aux belles femmes ! Alors pourquoi je resterais avec cette planche à pain ? »  

Elle se contenta de sourire, les regardant tour à tour :  

« Mais oui. C’est moi qui ai une imagination débordante ? Alors que c’est vous qui avez compris ma phrase sous un sens bien particulier !? C’est même d’ailleurs curieux que vous ayez tous les deux pensé à la même chose »  

« Non mais t’es folle …… »  

« Qui c’est la planche à pain ? »  

« Je ne fais que…….. »  

Le reste se perdit, chacun parlant en même temps, personne ne s’écoutant. L’homme qui accompagnait Saeko avait fermé la porte après être entré dans la pièce et regardait tout ça d’un air ébahi.  

« Si vous me permettez, je pense que l’on devrait débattre de choses plus importantes que des tours de poitrine et d’appareils auditifs. »  

L’effet fut immédiat :  

Kaori rougit en croisant les bras devant elle.  

Saeko rougit, se rendant compte de son attitude puérile montrée à son collègue.  

Ryo rougit de colère car une fois de plus il avait été interrompu dans sa tentative de rapprochement avec Kaori.  

Et c’est le visage renfrogné qu’il se tourna vers l’empêcheur de se disputer en rond.  

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