Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 26 capitoli

Pubblicato: 01-05-19

Ultimo aggiornamento: 26-05-19

 

Commenti: 38 reviews

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DrameRomance

 

Riassunto: NC-17 AU : Kaori et Ryo se rencontrent en pleine guerrilla. Quel sera leur avenir?

 

Disclaimer: Les personnages de "Lutter pour vivre, vivre pour lutter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Lutter pour vivre, vivre pour lutter

 

Capitolo 3 :: chapitre 3

Pubblicato: 03-05-19 - Ultimo aggiornamento: 03-05-19

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire. Pour répondre à ta question Kalyane, je pars du principe non pas que Ryo parle japonais, mais que Kaori parle espagnol, l'ayant appris à l'école. J'espère que ce début d'histoire vous plaît. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 3  

 

Le lendemain matin, Kaori s’éveillait doucement lorsqu’elle sentit une main glisser sur son ventre et le corps de Ryo se plaquer contre le sien.  

 

- N’ouvre pas les yeux, ne dis rien, ne crie surtout pas., lui murmura-t-il à l’oreille.  

 

Son souffle chaud contre son cou, la sensation de son corps d’homme pressé contre le sien ne la laissèrent pas indifférente. Malgré le sentiment de danger instillé par ses paroles, elle sentit une chaleur diffuse naître dans son ventre. Lentement la main de son compagnon glissa vers ses fesses et tout son corps se crispa. Il n’allait pas la forcer… Elle ne pouvait y croire, lui qui n’avait rien tenté jusque maintenant, allait-il s’imposer à elle ? Elle commença à suffoquer. Elle n’avait jamais connu d’homme auparavant, ce n’était pas ainsi qu’elle voulait découvrir l’acte charnel.  

 

- Respire. Calme-toi, Kaori., lui dit-il, la sentant paniquer.  

 

Ryo l’avait entendu approcher. Il avait pourtant été discret. Il était habitué à leur présence et ne le craignait pas. En revanche, il avait peur pour la jeune fille qui l’accompagnait. Une mauvaise réaction de sa part et ils pouvaient tous deux être blessés voire tués.  

 

Un feulement coupa les pensées sombres de Kaori. Elle chassa l’idée qu’il allait la violer, d’autant plus qu’il était immobile depuis quelques minutes et que la main posée sur son ventre n’en avait pas bougé, et se concentra sur ce qu’elle entendait. Elle ne voulait pas ouvrir les yeux de peur de découvrir le danger réel. Tentant d’oublier tout ce qui l’entourait, elle se concentra sur sa respiration, repoussant les élans de panique qui risquaient de lui faire faire des bêtises. Elle s’imagina à Tokyo dans le parc de Shinjuku. Les cerisiers devaient être fleuris maintenant et, avec une pointe de regrets, elle se rendit compte qu’elle allait manquer cet évènement cette année.  

 

Ryo observait le puma sans baisser le regard. Il avait son couteau de chasse à la main, prêt à les défendre si nécessaire. Il avait été alerté par le brusque silence de la forêt. Les singes et autres oiseaux avaient cessé leurs cris à l’approche du prédateur. Pour l’avoir déjà vécu, il savait que parfois un simple « tête à tête » suffisait à les faire partir mais, pour cela, il ne fallait pas que la bête fut défiée ou attirée par une proie. Kaori devait rester calme. Sans quitter le puma du regard, il sentit sa respiration apaisée, son corps relâché. Il ne savait comment elle avait fait mais on aurait presque pensé qu’elle dormait. Il se sentait extrêmement fier d’elle. Finalement, le puma grogna puis s’en alla. Le jeune homme, rassuré, posa la tête sur l’épaule de la jeune fille.  

 

- Tu peux ouvrir les yeux, Kaori.  

 

Elle s’exécuta et se tourna légèrement vers lui. Elle croisa son regard et se sentit happée par son intensité. Elle se retourna et se lova contre lui, la tête dans son épaule.  

 

- Qu’est-ce que c’était ?, demanda-t-elle, d’une petite voix.  

- Un puma.  

 

Il la sentit tressaillir dans ses bras et resserra son étreinte. Ils restèrent ainsi quelques minutes puis Ryo se rendit compte que son corps n’était pas insensible à celui de Kaori et n’allait pas tarder à se manifester. Il ne pouvait pas lui faire ça. Il la repoussa doucement et se releva, lui tendant la main pour se lever.  

 

- On doit reprendre la route., lui dit-il, reprenant un visage impassible.  

 

Elle le suivit sans rien dire malgré sa déception. Elle s’était sentie bien dans ses bras, rassurée, en sécurité et aurait aimé y rester. Mais il fallait être lucide. Ils ne pouvaient rester ainsi indéfiniment et elle devait se rappeler que son objectif premier était de se sortir de ce pétrin et rentrer chez elle, pas de vivre une amourette au milieu d’une jungle en guerre.  

 

Ryo, de son côté, réfléchissait à la meilleure option. Il y avait un village à une journée de marche à peu près de là où ils étaient. Il devait aussi repérer les lieux et découvrir les positions des différents groupes ennemis comme le lui avait demandé Kaïbara. Il allait se concentrer à sa tâche tout en se dirigeant vers le village où il laisserait Kaori. De là, elle pourrait prévenir les secours et être évacuée vers son pays. C’était la seule solution. Elle ne pouvait rester avec lui. Elle lui aurait au moins permis de vivre quelques moments de douceur et d’innocence dans sa vie de soldat…  

 

Des tirs résonnèrent non loin de là, faisant s’envoler un groupe de toucans. Ryo attrapa la main de Kaori et l’attira à l’abri contre lui. Il tenait de la main droite son arme et avait le bras gauche autour d’elle, sentant la tension de son corps. Cachés par les racines d’un ceiba, ils virent passer près d’eux deux hommes rapidement suivis d’un groupe armé. Alors que les premiers étaient encore en vue, une salve de mitraillette éclata et les deux hommes s’effondrèrent. La jeune fille posa les deux mains sur sa bouche pour ne pas crier et fut attirée dans les bras de Ryo. Indifférents aux deux témoins, le groupe armé rebroussa chemin.  

 

Kaori s’effondra en larmes dans les bras du jeune homme, revivant avec force la mort de ses deux camarades. C’en était trop pour elle. Elle ne supportait pas toute cette violence, cette mort… Elle s’accrochait désespérément à son compagnon de route, n’arrivant pas à calmer la douleur qui l’étreignait.  

 

Face à sa tristesse, Ryo ne savait quoi faire. Il passa les bras autour d’elle et la berça doucement. C’étaient des gestes maladroits et instinctifs. Lorsqu’il avait besoin d’oublier, il avait recours au sexe et à l’alcool mais bizarrement il savait que ce n’était pas ce dont elle avait besoin. Alors comme elle s’accrochait à lui, il l’entourait de ses bras. Il n’imaginait cependant pas le bien qu’il lui faisait par ces simples gestes. Il n’avait jamais consolé qui que ce fut de sa vie, s’était toujours fichu des états d’âme des personnes qui l’entouraient mais elle importait. Il voulait la protéger des atrocités de son monde, il aurait voulu être en balade pour lui montrer la beauté de sa jungle et non tout ce qui en faisait sa laideur actuelle.  

 

Il se secoua mentalement. Elle le poussait sur des chemins qu’il ne pouvait se permettre d’explorer. Plus vite il se débarrasserait d’elle, mieux ce serait pour lui comme pour elle. Il la repoussa donc fermement et la fit se relever.  

 

- Assez pleurer. On doit avancer., lui dit-il durement.  

 

A la lueur surprise et vexée de ses yeux, il sut qu’il l’avait blessée mais il n’avait pas le choix. Ils étaient au milieu d’une guerre et, même si ce n’était pas la sienne, elle devait s’endurcir si elle voulait y survivre.  

 

Kaori ne comprit pas le revirement soudain. Il s’était montré si tendre avec elle, avait même réussi à apaiser sa douleur et soudain il devenait dur comme si rien ne s’était passé. En le regardant, elle se demandait qui était vraiment l’homme derrière ce masque, lequel était réel : l’homme qui l’avait sauvée et pouvait se montrer généreux avec elle ou le guérillero froid et dur ? Un peu des deux certainement, pensa-t-elle en soupirant.  

 

Ils reprirent la route et passèrent près des corps des deux hommes. Elle réprima un sanglot en les voyant puis rattrapa Ryo qui avait accéléré le pas. Ils marchèrent ainsi pendant près de deux heures. Soudain, il leva une main en signe d’arrêt et lui fit signe de se taire. La prenant par la main, il l’entraîna à l’écart et l’aida à monter dans un arbre.  

 

- Pas un mot., dit-il en prenant ses jumelles.  

 

Il avait repéré depuis quelques temps des traces de passage de plus en plus nombreuses. Il savait qu’ils approchaient d’un camp. Entendant des bruits plus distincts, il avait préféré s’arrêter et se mettre en planque. Il repéra le camp à la jumelle, notant le nombre de personnes, armées ou non, de tentes, l’emplacement des armes ou bidons d’essence, tout ce qui pouvait lui être utile. Il sortit une carte et nota l’emplacement après de brefs calculs.  

 

Kaori regarda la carte et la croix qu’il y apposa. Comment pouvait-il se repérer dans tout ce vert ? Pour elle, tout était identique et elle aurait été bien incapable de savoir où ils étaient. Elle posa la tête sur ses mains et, bien que peu rassurée d’être en équilibre sur une branche d’arbre, elle s’endormit.  

 

Ryo jeta une œil vers sa compagne et sourit attendri. Elle était belle et sereine ainsi endormie. Il se reprit et reporta son attention vers le camp. La vie y semblait calme et il y avait peu d’hommes pour le moment. Il décida de rester un peu plus longtemps pour prendre plus de renseignements.  

 

Deux heures plus tard, un groupe passa en dessous d’eux. Il retint son souffle, croisant les doigts pour qu’aucun d’entre eux n’ait la mauvaise idée de lever les yeux. Réprimant un accès de colère, il vit qu’ils détenaient un de ses camarades. Ils entrèrent dans le camp et le jetèrent sans ménagements au milieu du camp à la vue de tous et le passèrent à tabac. Kaori fut réveillée par les cris du malheureux et Ryo eut juste le temps de couvrir sa bouche avant qu’elle ne parla.  

 

- Tais-toi ou ce sera le sort qui nous attend., lui intima-t-il, durement.  

 

Les yeux mouillés, elle hocha la tête et il la lâcha. Lorsqu’il fut évanoui, les guérilleros le laissèrent gisant dans son sang.  

 

- Kaori, ce qui va suivre va être très moche. Va de l’autre côté., lui murmura-t-il.  

- Que va-t-il se passer ?, lui demanda-t-elle, ne comprenant pas.  

- Fais ce que je te dis., lui demanda-t-il en lui lançant un regard indéfinissable.  

 

Elle le regarda incertaine puis s’exécuta. Ryo vit revenir les hommes et deux d’entre eux empoignèrent son compagnon pendant que leur chef commençait à le frapper. Ayant une ouïe particulièrement développée et sachant à quoi s’attendre, Ryo entendait le bruit des coups sur son camarade. Il jeta un œil vers Kaori qui ne s’apercevait de rien pour le moment.  

 

Tournant à nouveau son attention vers la scène, il vit que son ignorance ne durerait plus longtemps. Le chef traça avec un couteau une large entaille sur le visage de l’homme qui retint son cri de douleur. Ryo savait ce qu’était cette douleur pour l’avoir déjà vécue. Puis le couteau fut planté dans l’épaule de l’homme, lui arrachant un cri. Il entendit le sursaut de la jeune fille derrière lui et tourna la tête vers elle. Il vit son visage livide et ses yeux affolés.  

 

- Il faut absolument que tu restes calme, Kaori. Je ne peux pas partir. C’est atroce mais on va devoir assister à cela. Si on se fait repérer, c’est nous qui subirons cette souffrance et encore pire pour toi en tant que femme.  

 

Il la vit frémir et ses yeux s’agrandir de terreur. Elle avait compris sans aucun doute.  

 

Kaori sentait la nausée l’envahir. Elle devait prendre sur elle. Ce qui se passait était déjà horrible mais elle ne voulait en aucun cas finir entre leurs mains. Elle entendit un nouveau cri de douleur suivis d’autres. Plus il criait, plus elle pleurait jusqu’à être totalement vidée.  

 

Ryo regarda son compagnon se faire torturer. Il n’entendait pas mais se doutait des questions que lui posait le chef. Où était leur camp ? Combien étaient-ils ? Y avait-il d’autres hommes avec lui ou dans les parages ? Manuel ne parlerait pas. Il avait des années d’expérience derrière lui. Alors le chef ennemi s’acharna sur lui, lui plantant le couteau en différents endroits du corps, chauffant le couteau pour ensuite cautériser les plaies, le faisant souffrir mais lui évitant également de voir les plaies s’infecter. A sa manière d’agir, Ryo sut à qui il avait affaire et ce qui lui restait à faire. Il sentit Kaori approcher de lui.  

 

- Ne viens pas, Kaori.  

 

Elle ne l’écouta pas et s’allongea à ses côtés. Ce qu’elle vit la laissa sans voix. Elle savait que les guerres étaient le lieu de sévices et de souffrance mais là elle voyait la réalité des choses. Ce qu’elle n’avait pu qu’imaginer le peu de fois qu’elle y avait pensé n’était rien par rapport à ce à quoi elle assistait : une horreur sans nom. Cet homme qu’on tenait et torturait se vidait de son sang, hurlait de douleur pendant que les hommes autour de lui riaient et semblaient heureux du spectacle.  

 

- Que lui font-ils ?, murmura-t-elle, en voyant l’un d’eux chauffer la lame.  

- Ils cautérisent la plaie pour qu’elle ne s’infecte pas. En même temps, ça fait très mal.  

- Ils veulent le sauver ?  

- Non, le garder vivant plus longtemps pour le torturer., répondit-il, désabusé.  

 

Elle sursauta au cri d’agonie de l’homme. Ryo passa un bras autour d’elle.  

 

- Retourne là-bas. Tu ne dois pas assister à cela., lui dit-il.  

- On peut faire quelque chose pour lui ?, demanda-t-elle d’une voix tremblante.  

- Abréger ses souffrances., répondit-il d’un air lugubre.  

 

Il la vit ouvrir la bouche puis la refermer. Elle s’éloigna et se recroquevilla. Il eut de la peine pour elle. Son innocence volait en éclats. La dure réalité de la vie la rattrapait et, contrairement à lui qui avait grandi dans cet environnement, elle n’y était pas préparée. Il devait l’éloigner de là au plus vite.  

 

- Essaie de dormir. Nous allons devoir marcher de nuit., lui conseilla-t-il.  

 

Elle ferma les yeux mais ne trouva pas le sommeil jusqu’à ce que les cris de l’homme cessèrent. Ryo vit ses ennemis transporter le corps inerte du prisonnier vers une cage en bordure du camp où ils le jetèrent sans ménagement puis partirent vers un autre feu de camp où des jeunes femmes amenaient des victuailles et des bouteilles. L’ambiance s’échauffa rapidement, certains hommes emmenant des filles à l’écart… Il n’avait pas besoin de dessin pour savoir ce qui se passait dans les bosquets… Il l’avait trop souvent fait lui-même. Il jeta un œil vers la jeune fille à un mètre de lui : il devait vraiment l’éloigner de ce monde qui n’était pas le sien.  

 

Deux heures plus tard, alors que la vie au camp s’était calmée et que la plupart des hommes étaient partis dormir, Ryo réveilla Kaori. Ils descendirent de l’arbre et firent le tour du camp. Il planqua la jeune fille dans un fourré à l’abri et lui dit de ne pas bouger et ne pas faire de bruit. Il s’éloigna, anxieux, mais ne pouvait décemment pas la prendre avec lui et la faire assister à ce qui allait suivre.  

 

Il s’approcha de la prison de Manuel et l’atteignit à travers la grille, le secouant légèrement. Le prisonnier se réveilla et le regarda d’un œil vitreux.  

 

- Ryo…, murmura-t-il.  

- Oui, c’est moi. Ils t’ont salement amoché., répondit-il, la voix emplie de compassion.  

- Oui. Je vais mourir, je le sais. Je ne peux plus bouger les jambes ni les bras et j’ai du mal à respirer. Ryo, abrège mes souffrances, s’il te plaît.  

- Oui, mon ami.  

- Dis à mon fils que je l’aime.  

- Ce sera fait. Repose en paix, Manuel.  

 

Ils échangèrent un dernier regard et Ryo lui planta son couteau dans le coeur. Il ferma les yeux de Manuel, reprit son couteau, l’essuya et s’en alla, sans un regard en arrière. Il avait fait ce qu’il devait pour son camarade. Quand il retrouva Kaori et qu’il croisa son regard, pour la première fois de sa vie, il éprouva de la lassitude. Il était fatigué de ce combat et de cette vie. Il savait que c’était de sa faute : elle avait amené un nouvel éclairage sur son environnement. Il lui tendit la main et elle la prit en se levant. Sans réfléchir, il l’attira à lui et la serra dans ses bras. Il voulait juste un instant oublier ce qu’il venait de faire.  

 

Hésitante au début, Kaori passa les bras autour de lui. Sa présence la rassurait. Elle avait attendu anxieusement son retour et pourtant il n’était parti qu’une dizaine de minutes au plus. Mais avec tout ce qui s’était passé depuis trois jours, elle savait que dix minutes étaient largement suffisantes pour bouleverser une existence. Une seconde suffisait, le temps d’une explosion sur une route… A la façon dont il la tenait serrée contre lui, elle sentit également qu’il avait besoin d’elle et, le sachant si fort et endurci, elle se sentit fière de lui donner toute la chaleur et le réconfort nécessaire.  

 

Au bout de quelques minutes, ils se séparèrent et Ryo la regarda en lui caressant le visage. Un rayon de lune avait réussi à percer l’épais feuillage de la végétation et éclairait son visage. Elle était si belle. Dans ses yeux, dansait une lueur chaude et réconfortante. Il se pencha vers elle doucement.  

 

Kaori le regardait le coeur battant à cent à l’heure s’approcher d’elle. Elle appréhendait tout comme attendait ce baiser. Elle ne pouvait nier que cet homme l’attirait. C’était idiot, inconcevable mais tellement réel. Soudain un bruit les fit sursauter et Ryo s’écarta d’elle, les sens aux aguets. Il s’en voulait de s’être ainsi laissé aller. Il aurait pu les tuer tous les deux. Il perdait tous ses réflexes en sa présence. Ils devaient s’éloigner de là. Les autres ne tarderaient pas à s’apercevoir de la mort de Manuel et entameraient vite les recherches autour du camp.  

 

Sans un mot, il la prit par la main et l’emmena. Il ne voulait pas la lâcher pour ne pas la perdre. Sous le feuillage, la nuit était noire. Lui était habitué mais pas elle. La tenant proche de lui, il sentait son bras effleurer le sien, sa chaleur l’atteignant, l’entourant. Il devait faire un gros effort pour omettre ses sensations qui faisaient battre son coeur plus vite, éveillaient des sensations inédites dans tout son corps.  

 

Ils marchèrent pendant des heures cette nuit-là en dépit du froid et de la faim. Kaori écoutait tendue les bruits qui l’entouraient : les cris des oiseaux nocturnes, le vent bruissant les feuilles, les mouvements furtifs dans les fourrés aux alentours. Elle serrait inconsciemment la main de son compagnon par moments, inquiète, mais jamais il ne la lâcha, lui apportant un réconfort muet. Elle n’osait lui poser la question qui la taraudait : que s’était-il passé pendant ces dix minutes ?  

 

Ils s’arrêtèrent au petit jour à l’abri d’un fourré dense. Ce fut alors qu’elle vit les traces de sang sur ses vêtements. Il sentit son regard posé sur lui et baissa les yeux, gêné.  

 

- Je t’écoute, Kaori., murmura-t-il.  

- Que s’est-il passé ?, bredouilla-t-elle, anxieuse.  

- Je l’ai tué., dit-il simplement.  

- Ils auraient continué à le torturer de plus en plus sauvagement., ajouta-t-il.  

- Pourquoi ? Pourquoi tant de haine ? Pourquoi tant de barbarie ?, lui demanda-t-elle, en serrant des poings.  

 

Elle s’approcha de lui et lui tapa des poings sur le torse. Elle tapa encore et encore alors que les larmes coulaient sur son visage. Il la laissa faire, n’esquissant pas le moindre geste pour se défendre. Elle en avait besoin et lui aussi, comme si elle le punissait de ce qu’il avait fait. Pourquoi ? Il ne s’était jamais vraiment posé la question… C’était la première fois. Il avait un chef, un père et lui faisait entièrement confiance. Quand elle arrêta de frapper et posa la tête sur son torse, il l’entoura de ses bras. Il l’emmena avec lui au sol et la fit s’allonger à ses côtés, la prenant dans ses bras. Elle se calma progressivement. Elle agrippait son tee-shirt entre ses doigts.  

 

- Tu es sûr qu’il est mort ?, lui demanda-t-elle, soudain.  

- Oui., murmura-t-il.  

- Il ne souffrira plus. Tu as fait ce qu’il y avait de mieux pour lui., dit-elle d’une voix brisée.  

 

Surpris, il baissa les yeux vers elle mais ne voyait que ses cheveux. Kaori sentit sa main caresser ses cheveux. Après avoir extériorisé sa colère et son anxiété, elle avait pu réfléchir. Ce monde n’avait pas les mêmes règles que le sien. C’était la loi du plus fort. Elle avait vu les tortures qu’ils lui avaient fait subir et auraient continué à lui faire subir. Elle devait admettre que le geste, horrible d’après ces critères de jeune fille japonaise, ne l’était pas dans ce monde-ci. Elle aussi aurait préféré voir ses souffrances abrégées. Elle se rapprocha de Ryo un peu plus et sentit son étreinte se resserrer. Il avait tué quatre hommes en sa présence. Elle ne pouvait nier la présence de sang sur ses mains, ne pouvait ignorer que son passé et son futur était et serait également teintés de rouge. Mais elle ne pouvait également nier le fait qu’elle se sentait en sécurité avec lui, qu’elle sentait autre chose en lui qu’un simple tueur. L’homme qui l’avait recueillie deux jours auparavant n’était pas au fond de lui qu’un simple tueur sans âme. Elle le savait. Confiante en ses sentiments, elle finit par fermer les yeux et s’endormir.  

 

Ryo regardait la cime des arbres au-dessus d’eux. Il sentait la respiration apaisée de la jeune fille, son souffle caresser son torse. Elle s’était volontairement rapprochée de lui et ce geste lui fit un bien fou comme si elle absolvait une partie de ses pêchés. Quel dieu était assez fou pour mettre un être aussi pur sur sa route ? Quel était son dessein ? Il était descendu bien trop profondément en enfer pour pouvoir en sortir. C’était illusoire et excessivement cynique de lui faire miroiter une telle possibilité… Toujours était-il qu’elle était là, dans ses bras. Il avait encore la journée pour profiter de cette parenthèse avant de la laisser retourner à sa vie, en espérant que ses ailes ne fussent pas trop brûlées... 

 


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