Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 26 capitoli

Pubblicato: 01-05-19

Ultimo aggiornamento: 26-05-19

 

Commenti: 38 reviews

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DrameRomance

 

Riassunto: NC-17 AU : Kaori et Ryo se rencontrent en pleine guerrilla. Quel sera leur avenir?

 

Disclaimer: Les personnages de "Lutter pour vivre, vivre pour lutter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Lutter pour vivre, vivre pour lutter

 

Capitolo 15 :: Chapitre 15

Pubblicato: 15-05-19 - Ultimo aggiornamento: 15-05-19

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26


 

Chapitre 15  

 

Les semaines avaient passé à une vitesse phénoménale. Ryo avait guéri de ses blessures et avait dû repartir en mission pour Kaïbara comme prévu au Honduras. Son absence devait durer deux mois voire plus selon les nécessités. Le Honduras était lui aussi en guerre et leurs intérêts concordaient : lutter contre le pouvoir en place piloté à distance par les Etats-Unis pour étouffer la menace communiste grandissante. Ryo se fichait bien des mouvements politiques en jeu : il se battait pour que les personnes de son pays puissent profiter de leurs droits et de leurs terres pour vivre et se nourrir dignement, sans être réprimées pour leur croyance ou pour obtenir leurs possessions.  

 

Croisant des parcelles de civilisation, il apprit des évolutions dont ils n’avaient pas vent dans la jungle. Comme l’avait dit Kaori quelques mois plus tôt, les différents groupes d’opposition au Guatemala s’étaient rassemblés pour former une force unie et avoir plus de poids pour d’éventuelles négociations de paix. Cette nouvelle le soulagea indiquant une prochaine sortie de guerre mais le tracassa également car il ne comprenait pas pourquoi Shin ne leur en avait jamais parlé. Il aurait peut-être l’occasion d’en discuter avec Jack à son retour. Il avait repris la route vers le Honduras, voyageant principalement de nuit. Le terrain était plus à découvert et la vue d’un homme à pieds, arme à l’épaule, aurait certainement alerté les autorités.  

 

Pas un jour ne passa sans qu’il ne pensa à Kaori restée au camp sous la protection de leurs trois amis. Il rêvait d’elle, de pouvoir la serrer contre lui. Lui qui n’avait jamais cru en rien adressait des prières à qui voulait l’entendre pour qu’à son retour elle fut encore là et bien à lui, pour que le camp ne fut pas attaqué ou déplacé, ce qui aurait compliqué les choses, retardé le moment de la revoir. La tension était montée d’un cran dans la jungle peu avant son départ. Six camps avaient été exterminés à proprement parler. Pas un seul rescapé, pas de suspect, pas de piste pour expliquer ce qui s’y était déroulé. Des bruits couraient parlant de spectacle horrible, d’atrocités commises… Son coeur saignait à l’idée de rentrer et de trouver son camp ainsi dévasté, ses amis et surtout sa femme morts…  

 

Arrivé au Honduras, il se mit en chasse pour recueillir les informations souhaitées par Kaïbara. Faisant appel à ses aptitudes, il traqua les groupes ciblés et les observa pendant un long moment jusqu’à avoir accompli sa mission. Il prit alors le chemin du retour.  

 

Au camp, la tension qui régnait dans les environs se répercutait sur le groupe. Chacun craignait que ce qui s’était produit dans les six camps se produisit également dans le leur. Seul le chef semblait serein à ce sujet mais il était vrai que Kaïbara laissait très peu paraître ses sentiments. A vrai dire, il savait que rien n’arriverait dans son camp puisqu’il était le maître d’oeuvre de ces massacres. Son projet était en bonne voie et donnait de bons résultats. Il ne lui restait qu’à ajuster la formule et tout irait pour le mieux. Dès que tout serait parfait, le rouage final prendrait sa place. Mais cela, bien évidemment, il ne pouvait le dire à personne et il laissait donc planer ce sentiment d’insécurité dans le camp. L’avantage était que, se sentant en danger, les hommes et femmes du camp étaient plus dociles. Il avait augmenté les contraintes mais personne ne s’était rebellé excepté Jack qui lui avait fait la remarque sans toutefois se permettre de bafouer les ordres.  

 

Kaori se pliait comme tout le monde à ces nouveaux diktats. Kaïbara ne cherchait pas à l’approcher et elle ne voulait pas non plus s’attirer ses foudres. Ryo n’était pas là et elle avait réussi à trouver la force de ne pas se laisser abattre et de remonter la pente doucement jour après jour. Elle évitait donc de trouver de nouvelles sources de tension et se concentrait sur ses tâches. Arrivée au soir, elle n’avait qu’une hâte : aller se coucher et dormir tellement elle était épuisée. Souvent Jack la trouvait déjà endormie lorsqu’il venait se coucher. Il pouvait juger de son état assez facilement au nombre de fois où elle se réveillait en pleurs ou suite à un cauchemar en pleine nuit : ces faits s’étaient raréfiés au cours des semaines. Elle avait retrouvé un peu de cette lumière au fond des yeux et il fallait l’avouer : la voir retrouver peu à peu le sourire et la joie de vivre leur faisait du bien à eux aussi.  

 

Ce matin-là, Kaori travaillait à l’infirmerie avec le Professeur. Avec le temps et son intérêt, elle était devenue son assistante. Elle faisait l’inventaire des médicaments et autres matériels avant le réapprovisionnement prévu la semaine suivante. Soudain, un bruit l’interpella et elle sortit de la tente. Levant les yeux vers le ciel, elle vit un hélicoptère qui survolait leurs installations assez rapidement. Jack arriva en courant et lui ordonna de rentrer.  

 

- C’est un hélicoptère de l’armée.  

- Tu crois qu’ils nous ont repérés ?, demanda-t-elle, inquiète.  

- Je ne sais pas mais, dans l’incertitude, il faut que tu te prépares à partir. Emballe tout ce que tu peux dans un minimum de contenants. Je vais défaire votre tente et la mienne.  

- Jack, si on s’en va, comment Ryo nous retrouvera ?, s’enquit-elle soucieuse.  

- C’est un excellent pisteur. Ne t’inquiète donc pas. Et il a une excellente raison de remuer ciel et terre., lui dit-il en lui faisant un clin d’oeil.  

 

Elle lui sourit bien que soucieuse et s’attela à la tâche. Leur stock étant bas, elle n’en eut pas pour longtemps à tout emballer. Lorsque le Professeur revint, il prit le relais et lui ordonna d’aller s’occuper de leurs affaires. Jack mettait dans un sac tout ce qui leur était nécessaire.  

 

- Quand va-t-on savoir si on s’enfuit ou non ?, demanda Kaori.  

- Nous avons envoyé des soldats aux alentours. S’ils nous signalent du mouvement en notre direction, ils nous préviendront. Tiens-toi prête car tout ira très vite. J’ai mis tes affaires dans ce sac. J’ai pris celles de Ryo pour que tu n’aies pas à les porter.  

- Merci Jack mais je peux…  

- Non. Je les porte. Si on doit s’en aller, ce sera déjà assez fatigant et tu devras peut-être aider le Professeur. Je suis habitué., lui répondit-il.  

- Quand tu seras prête, rejoins-nous à la cantine. Kaori, si tu veux lui dire adieu, c’est le moment., lui conseilla-t-il, un regard empli de compréhension.  

 

Elle n’avait pas pensé à cela. Elle allait devoir laisser Eirin définitivement… Elle sentit les larmes affluer à ses yeux. Elle ne se sentait pas prête malgré les mois passés et le chemin accompli. Elle n’aurait cependant pas le choix… Elle défit la tente et prit son sac. Le pas lourd, elle alla se recueillir sur la tombe de sa fille, y déposant un petit bouquet de fleurs. Elle resta quelques minutes plongée dans ses pensées.  

 

- Je ne t’oublierai jamais, mon ange., murmura-t-elle, le visage baigné de larmes, avant de se retourner et de partir vers le point de rassemblement.  

 

Dès qu’elle la vit arriver parmi eux, Pia la prit dans ses bras, consciente de sa détresse, et ils attendirent tous le signal de départ. Tous se regardaient anxieux. Ils allaient devoir tout recommencer : entamer une marche dont le nombre de jours n’étaient pas déterminés, dans l’insécurité la plus totale, dormant peu et mal, toujours vigilants, et, lorsqu’ils auraient enfin trouvé un endroit, ils devraient remettre en route la vie du camp : réinstaller, replanter et attendre le retour de leurs compagnons qui étaient au dehors au moment des faits… Les premiers soldats revinrent sans nouvelles. D’autres avaient pris leur place. Ils attendirent ainsi plusieurs jours d’affilée, le niveau d’activité réduit en attendant au strict minimum. Chacun devait monter la garde, même les femmes qui avaient reçu une arme pour l’occasion et qui la garderaient jusqu’à l’arrivée au nouveau camp ou la levée de la situation.  

 

Ce fut dans cet état de stress que Ryo rentra. Il fut informé des derniers évènements et tout de suite mis à contribution pour la sécurité du camp malgré la fatigue des longues heures de marche qu’il avait effectuées. Il était situé à l’entrée du camp dans un recoin sombre d’où il pouvait facilement voir tout ce qui se passait. N’y tenant plus, Kaori le rejoignit et se posta simplement à ses côtés, juste pour profiter de sa présence. Elle était rassurée de le savoir rentré, en vie et la simple sensation de sa chaleur à ses côtés lui suffisait et ce sentiment, sans qu’elle le sut, était partagé par son compagnon. Ils n’échangèrent pas un mot, pas un regard, pas une caresse. Rien ne vint distraire le guérillero de sa tâche. Kaïbara n’eut aucun motif pour les réprimander, ce qui le fit grincer des dents.  

 

Finalement au bout d’une semaine, il estima que le danger n’était plus imminent. Sans tout déballer, la vie au camp reprit son cours normal ou presque. Après quelques jours où il dormit énormément, Ryo retrouva Jack pour assurer la sécurité à l’entrée du camp. Il décida d’en profiter pour avoir quelques éclaircissements sur la position de Kaïbara.  

 

- Tu savais que les autres groupes rebelles s’étaient alliés ?, lui demanda Ryo à brûle pourpoint.  

 

L’américain le dévisagea, stupéfait.  

 

- Quoi ? Si c’est une plaisanterie, elle est de mauvais goût, Ryo., déclara Jack, d’un ton acerbe.  

- Ce n’est pas une blague, ça fait plus de deux ans maintenant. La première personne à m’en avoir parlé fut Kaori au début de notre relation et je l’ai envoyée paître., répondit Ryo, amer.  

- Pourquoi on n’en a jamais entendu parler ?, se demanda Jack, circonspect.  

- Je ne sais pas. Seul Kaïbara pourrait nous répondre et je t’avoue que, vu son comportement dernièrement, je n’irai pas lui poser la question. Peut-être même n’est-il pas au courant…, soupira Ryo.  

- Connaissant ton père…  

- Evite de dire ça : beaucoup de choses ont changé depuis quelques mois…, gronda le jeune homme, réprimant un accès de colère.  

- Connaissant Shin, il est au courant. Reste à comprendre pourquoi il n’a pas souhaité y adhérer. Et tu as raison : ce n’est pas le moment de lui poser la question.  

 

Les deux hommes retombèrent dans le silence quelques minutes.  

 

- Il a tenté d’intimider Kaori en mon absence ?, demanda Ryo.  

- Non, il s’est tenu éloigné d’elle sauf nécessité et il y avait toujours quelqu’un avec elle. Il est resté correct.  

- Tant mieux.  

- Ryo, je sais que des bruits courent dans le camp sur le fait qu’elle dorme dans ma tente quand tu n’es pas là.  

- J’ai confiance en toi et en elle., éluda-t-il.  

- Je préfère quand même que tu l’entendes de moi plutôt que d’un autre. Il nous est arrivé de dormir dans le même lit mais il ne s’est jamais rien passé. C’est seulement arrivé lorsqu’elle n’allait vraiment pas bien., lui avoua son ami.  

- Merci de ton honnêteté, Jack. Mais comme je te l’ai dit, j’ai confiance en toi. C’est pour cela que je t’ai demandé de veiller sur elle et en particulier la nuit.  

 

Jack le regarda puis sourit soulagé. Il n’aurait pas voulu se fâcher avec son ami à cause de rumeurs infondées. Kaori lui faisait trop penser à sa fille pour avoir d’autres idées envers elle.  

 

- Elle remonte la pente tout doucement. Ca fait plaisir de la revoir sourire.  

- Oui, c’est vrai., admit Ryo.  

- Et toi, comment ça va ?  

- Mieux aussi. Eirin me manque. J’ai encore un peu de mal à accepter mais ça passe doucement. Savoir qu’elle va mieux me libère d’un poids. J’aimerais tant que cette guerre se termine et que l’on puisse s’en aller d’ici, commencer une autre vie. Ca nous ferait du bien.  

- Moi aussi, j’ai hâte. Je voudrais bien revoir Rosemary.  

- Ca fait combien de temps maintenant ?  

- Deux ans que je ne l’ai pas vue. J’ai quitté une adolescente et c’est une jeune femme à présent. Je me pose tellement de questions à son sujet… Tu verras quand tu seras père. C’est une inquiétude perpétuelle…  

- Tu le vends bien…, plaisanta Ryo.  

- C’est aussi et surtout beaucoup de bonheur.  

- Certainement. On fondait beaucoup d’espoir sur ce bébé. La chute a été dure.  

- Accrochez-vous. Ce qui s’est passé ne doit pas vous arrêter et vous empêcher de profiter de la vie.  

- Alors, messieurs, vous m’avez l’air bien sérieux…, les interrompit Kaori, un sourire aux lèvres.  

 

Elle leur tendit deux bols et le reste de leur repas qu’ils prirent avec gratitude.  

 

- Vous serez relevés en début d’après-midi., les informa-t-elle.  

- Vous m’accorderez vos faveurs, jeune demoiselle ?, lui demanda Ryo, l’air coquin, la faisant rougir.  

- Je t’attendrai dans la tente., murmura-t-elle, évitant le regard de Jack.  

 

Elle repartit sous le regard amusé des deux hommes. Lorsque la relève arriva, ils partirent se reposer chacun dans leur tente. Ryo retrouva sa compagne. Il la regarda un long moment s’émerveillant d’avoir réussi à ravir son coeur, elle si belle et si pure. Elle s’aspergeait le visage d’eau pour se rafraîchir un peu : le temps était chaud et humide. Il vit de petites gouttes d’eau ruisseler le long de son cou puis de sa gorge et se perdre dans son décolleté, attisant son désir d’elle. Il s’approcha d’elle et l’enlaça tendrement. Elle se lova contre lui appréciant les baisers légers qu’il déposait dans son cou.  

 

Lentement elle défit les boutons de sa chemise, écarta les pans et se retourna dans ses bras. Il prit ses lèvres dans un baiser passionné. Cela faisait plus de deux mois qu’il ne l’avait pas touchée. Elle lui avait manqué et il avait hâte de la retrouver. Il posa les mains dans le bas de son dos et sentit qu’elle défaisait sa jupe. Il entendit le tissu tomber par terre.  

 

- Tu es rapide, mon ange., la taquina-t-il en l’embrassant..  

 

Elle se libéra de ses lèvres et s’écarta un peu de lui. Avec un regard intense, elle prit sa main et la posa sur son ventre. Il l’observa, le regard empli de désir. Il caressa sa peau veloutée et délicate et descendit lentement quand il s’en rendit compte. Il baissa les yeux vers l’endroit où était posée sa main puis les releva et plongea dans ses yeux noisette. Ils brillaient d’une lueur douce, néanmoins légèrement inquiète.  

 

- Dis-moi que je ne rêve pas., murmura-t-il, la voix rauque.  

- Tu ne rêves pas., répondit-elle doucement.  

- J’ai peur, Ryo. Je suis heureuse mais j’ai peur.  

- Tout ira bien, mon ange. Ce bébé-là, nous le verrons grandir., tenta-t-il de la rassurer.  

- C’est pour quand ?  

- Je dirai cinq ou six mois.  

- Tu veux dire que j’ai encore atteint la cible au premier coup ?, lui demanda-t-il, fier de lui.  

- Ryo !, le tança-t-elle, faussement offusquée.  

- Mais oui, c’est bien possible., bafouilla-t-elle.  

 

Il la prit dans ses bras et l’embrassa tendrement d’abord. La passion les emporta rapidement vers d’autres horizons. Après avoir atteint les sommets du plaisir, ils se reposèrent dans les bras l’un de l’autre, savourant un moment de tendresse et de bonheur. Soudain, Kaori poussa un long soupir.  

 

- Un problème ?  

- Tout va tellement vite ici. Tout est tellement intense que j’ai parfois du mal à avoir les idées claires., lui dit-elle.  

- C’est le bébé qui t’angoisse ?, lui demanda Ryo, soucieux.  

- Un peu. Ca fait quoi ? Cinq mois depuis Eirin. Dans cinq mois, ce bébé qui arrivera. Je ne sais pas si je saurai l’aimer comme il faut après elle.  

- Tu sauras comme tu as aimé notre fille dès qu’elle a été dans ton ventre.  

- Je me dis que ce qu’on fait est complètement inconscient. On va avoir un bébé dans un pays en guerre avec des camps qui s’entre-déchirent.  

- Je garde espoir que cette guerre prendra fin avant sa naissance. Peut-être que d’ici là on sera au Japon.  

- Oui… Après tout, il n’y a que quelques heures d’avion entre ici et là-bas. Dès que cette guerre sera finie, on pourra s’y rendre très vite., murmura-t-elle.  

 

Elle le sentit se raidir. A ces mots, Ryo se tendit. Il n’avait jamais pensé à cela depuis qu’ils en parlaient mais ils devraient traverser un océan pour aller au Japon. Le moyen le plus rapide restait l’avion mais rien que d’y penser, penser devoir monter dans cette conserve volante, y rester enfermé pendant des heures, il en attrapait des sueurs froides et sentait son coeur s’emballer. La panique le gagnait et il avait du mal à respirer.  

 

- Ryo ? Ryo, parle-moi. Qu’est-ce qui ne va pas ?, paniqua Kaori, le voyant dans cet état.  

- Ryo ! Réponds-moi ! Je t’en prie, réponds !  

 

Elle le regarda, paniquée à son tour. Elle devait réfléchir et, pour réfléchir, se calmer. Elle inspira plusieurs fois et le calme revint. Elle se releva et resta assise à côté de lui. Elle lui caressa le visage, lui prit la main et la posa sur son coeur, lui murmurant des mots apaisants. Au bout de quelques minutes, il se calma à son tour et la regarda, perdu. Ils restèrent un long moment à s’observer, se jauger.  

 

- Que s’est-il passé ?, lui demanda-t-elle doucement.  

- J’ai… je ne peux pas prendre l’avion, Kaori., murmura-t-il.  

- Pourquoi ? Tu en as peur ?  

- Oui. Une peur panique.  

 

Il baissa les yeux. Il savait que le moment était venu de lui parler un peu de son passé même si c’était difficile pour lui. Elle devait comprendre. Il l’attira vers lui pour la reprendre dans ses bras. Il avait besoin de ce contact pour apaiser la tension qui l’avait envahi.  

 

- Je ne t’ai jamais expliqué comment j’étais arrivé ici, n’est-ce pas ?  

- Non. Tu n’avais pas l’air de vouloir en parler. Je n’ai pas voulu te forcer la main., dit-elle en posant la sienne sur son coeur, sentant les battements reprendre leur rythme normal.  

- Je n’ai pas grand-chose à en dire mais c’est toujours très difficile pour moi de l’évoquer.  

- Rien ne t’oblige…  

- Si. Tu es ma famille, Kaori. Depuis qu’on s’est rencontrés, tu es ma famille. Tu as le droit de savoir.  

 

Elle nicha sa tête contre son épaule et se serra contre lui, prête à lui apporter le soutien et réconfort dont il avait besoin.  

 

- Je suis arrivé ici quand j’avais trois ans. Tout ce dont je me souviens c’est que l’avion dans lequel j’étais avec mes parents s’est crashé et que j’étais le seul rescapé, par on ne sait quel miracle. J’ai erré dans la forêt ce qui m’a paru un long moment avant d’arriver dans un village. C’est là que Shin m’a recueilli. La suite tu la connais : j’ai été entraîné pour être un soldat.  

- Je suis désolée, Ryo., murmura-t-elle émue.  

- Tu as dû avoir terriblement peur, te sentir seul…  

- Je ne me souviens pas de tout cela, Kao. Seul me reste cet affreux bruit. Si on va au Japon, je ne pourrais pas prendre l’avion. J’en serais incapable. Rien que d’y penser, la panique me gagne.  

- Alors on prendra la bateau., dit-elle, d’une voix déterminée.  

- Non, tu rentreras légalement chez toi avec notre enfant par avion. Moi je prendrai le bateau. Kao, il faut bien que tu te souviennes que je n’existe pas. Je vais devoir entrer clandestinement au Japon.  

- Oui, tu me l’as déjà dit. Je n’ai pas oublié. Pourquoi nous ne pourrions pas faire le voyage à trois ?  

- Tu te vois enfermée sur un bateau avec un bébé pendant près d’un mois ?  

 

Elle se renfrogna. Il avait raison. Elle devait être logique et réfléchir à ce qu’il y avait de mieux pour le bébé et pour eux même si ça impliquait d’être séparée de lui pendant quelques semaines.  

 

- Non, tu as raison., soupira-t-elle.  

- Dis-toi bien que le jour où on s’en ira, plus rien ne nous séparera à part la mort. On est déjà séparés quelques semaines ici régulièrement. Lorsque ce sera pour partir au Japon, ce sera notre dernière séparation. Au Japon, il n’y aura plus de guerre, plus de mission. On se quittera le matin pour aller travailler et on se retrouvera le soir. On passera toutes nos nuits ensemble.  

- Vivement qu’on y soit…  

 

Ryo resserra son étreinte sur elle, partageant sa hâte. Il voulait enfin pouvoir vivre une vie paisible, loin de la violence avec elle et leur enfant. Il n’en demandait pas plus. Il caressa du bout des doigts le léger renflement abritant ce petit être.  

 

- Qu’a dit le Professeur ? Tout se passe bien ?  

- Il n’est pas au courant. Il n’y a que nous deux pour le moment., lui avoua-t-elle.  

- Quoi ? Alors comment sais-tu ?, lui demanda-t-il étonné.  

- Tous les symptômes y sont. Je n’ai aucun doute et puis, j’ai emprunté le stéthoscope du Professeur ce matin et j’ai entendu son coeur battre. C’était merveilleux, Ryo…, souffla-t-elle, les yeux brillant de joie.  

- Je me doute. Mais viens te faire examiner, s’il te plaît. On y va tous les deux maintenant. J’ai besoin d’être rassuré, de savoir que tu vas bien, que vous allez bien tous les deux. Et je tiens à ce qu’on le dise à Jack et Pia aussi. Je veux que tu sois entourée quand je ne serai pas là.  

- Si tu veux., lui accorda-t-elle, touchée qu’il s’inquiéta autant pour elle.  

 

Ils se levèrent tous deux et, après s’être habillés, partirent à l’infirmerie. Le Professeur les vit arriver d’un œil suspicieux. Les visites de courtoisie étaient rares en ce lieu.  

 

- Que puis-je pour vous ?, leur demanda-t-il, en les observant pour évaluer lequel avait besoin de ses services.  

- Bonjour Professeur. J’ai besoin que vous m’examiniez. Je… Je crois que je suis enceinte., lui apprit Kaori, un léger sourire aux lèvres.  

- A vrai dire, elle en est même sure mais j’ai besoin que tu me dises qu’ils vont bien tous les deux, Doc., ajouta Ryo, inquiet.  

- Allonge-toi, Kaori., l’invita-t-il en désignant un lit.  

 

Elle prit place, répondit aux questions du médecin et se soumit à ses examens sans broncher. Après un quart d’heure, il lui proposa de se rhabiller et confirma son diagnostic.  

 

- Tu es enceinte de trois ou quatre mois. Tout se passe bien. Tu aurais dû venir me voir avant., la gronda-t-il cependant.  

- Je… je ne voulais pas espérer à tort., avoua-t-elle.  

- Je me doute. Tout va bien. Le bébé grandit bien et tu es en bonne santé. Donc pas d’inquiétude.  

- Merci Professeur., murmura Ryo, rassuré.  

- Préviens Pia pour qu’elle revoit tes tâches.  

- On y va de ce pas. On préviendra Jack également., le prévint-il.  

- Très bien. Pense à te reposer.  

 

Ils partirent tous deux et allèrent annoncer la bonne nouvelle à leurs deux autres amis. Puis chacun vaqua à ses occupations, ne souhaitant pas éveiller les soupçons. Une nouvelle mission commençait pour nos deux tourtereaux : protéger ce petit être. Un nouvel espoir naissait également dans leur coeur. 

 


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