Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 26 capitoli

Pubblicato: 01-05-19

Ultimo aggiornamento: 26-05-19

 

Commenti: 38 reviews

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DrameRomance

 

Riassunto: NC-17 AU : Kaori et Ryo se rencontrent en pleine guerrilla. Quel sera leur avenir?

 

Disclaimer: Les personnages de "Lutter pour vivre, vivre pour lutter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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- G: General Audience. All ages admitted. This signifies that the fanfiction rated contains nothing most parents will consider offensive for even their youngest children to see or hear. Nudity, sex scenes, and scenes of drug use are absent; violence is minimal; snippets of dialogue may go beyond polite conversation but do not go beyond common everyday expressions. - ...

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   Fanfiction :: Lutter pour vivre, vivre pour lutter

 

Capitolo 17 :: Chapitre 17

Pubblicato: 17-05-19 - Ultimo aggiornamento: 17-05-19

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire. Je sens que je vais me prendre un coup de massue et bizarrement ça me fait sourire comme lorsqu'on me dit que je suis sadique. Deviens-je folle? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26


 

Chapitre 17  

 

- Alors comment te sens-tu cette semaine ?  

 

La question du Professeur lui valut un regard noir. Le pauvre homme tressaillit. Kaori soupira tentant de reprendre le dessus sur son humeur exécrable. Elle manquait cruellement de sommeil, avait mal au dos, avait l’impression de peser dix tonnes et de marcher sur des pylônes de plomb. En plus, il faisait une chaleur humide et elle transpirait comme un bœuf. En bref, dire qu’elle ne se sentait pas au mieux de sa forme était un doux euphémisme.  

 

- Je suppose que je dois vous répondre bien., soupira-t-elle, sentant la fatigue retomber.  

- Il n’y a pas de bonne réponse. La réponse que j’attends est la vérité même si ça te semble idiot ou déplacé., lui répondit-il patiemment.  

 

Il pouvait se montrer indulgent : elle était enceinte d’environ huit mois dans des conditions qu’elle n’aurait certainement jamais imaginées. A vue d’oeil, elle n’avait pas dû prendre énormément de poids mais, avec la dénutrition et les conditions climatiques, elle était plus fragile.  

 

- Je suis fatiguée. Je ne trouve pas de bonne position pour dormir et le bébé bouge beaucoup la nuit.  

- Tu arrives à te reposer la journée ?  

- Non, pas vraiment. Avec toutes les détonations qu’on entend, je n’arrive pas à fermer l’oeil.  

 

Les combats s’étaient accentués dans les environs. Les coups de feu et tirs de mortier résonnaient à longueur de journée. Ils avaient eu plusieurs blessés dans le camp et la tension était montée de plusieurs niveaux. Les rondes et gardes s’étaient accentuées pour assurer la sécurité du camp et de ses habitants. Kaori voyait peu Ryo et en souffrait. Il lui manquait énormément, surtout qu’elle avait peur et elle aurait aimé qu’il la rassura.  

 

- Je me doute. Tu as des contractions ?  

- Parfois, mais ce n’est pas régulier et peu douloureux.  

- Bien. Pour moi, tout va bien. D’après ce que je sens, le bébé a la tête en bas et est bien positionné. Il est encore assez haut pour imaginer qu’il va encore rester au chaud quelques jours. Essaie de te reposer un maximum., lui conseilla-t-il.  

- D’accord.  

- Courage, jeune fille.  

 

Elle grimaça un merci et se releva difficilement du lit de camp. Elle avança vers la sortie d’une démarche mal habile. Elle s’arrêta avant de sortir et regarda le vieil homme.  

 

- Dites Professeur, quelle date sommes-nous ? Vous le savez ? J’ai complètement perdu la notion du temps.  

- Le trois juin, Kaori., dit-il en regardant sa montre.  

- Le trois juin… Ca fait deux mois que j’ai dix-huit ans et je n’en savais même rien…, murmura-t-elle en essuyant une larme.  

- Ca fait plus d’un an que je suis ici, que mon frère se torture…  

 

Il ne sut quoi répondre. Il voyait sa tristesse mais ne pouvait lui faire de promesses qui resteraient vaines à court terme. Toute femme enceinte angoissait à l’approche du grand jour même dans des conditions adéquates. Alors ajouter l’angoisse d’un accouchement à l’angoisse d’une guerre, ça donnait l’état de Kaori : une profonde détresse, des sentiments confus, un besoin incommensurable d’être protégée et entourée.  

 

- Reste ici si tu le souhaites, Kaori. Tu peux te reposer ou inventorier le matériel médical si tu veux.  

- Merci Professeur. J’ai promis à Pia de l’aider à préparer le repas., répondit-elle, en lui faisant un pauvre sourire, preuve qu’elle essayait de prendre sur elle.  

 

Elle sortit et rejoignit son amie. Une détonation plus proche que les autres la fit sursauter puis, soupirant, elle reprit la route. Elle sentit le bébé bouger et vit son ventre se déformer. Elle grimaça : sa peau tendue la tiraillait. Elle se demandait jusqu’à quel point elle pouvait s’étirer sans se rompre. Elle rêvait d’une douche chaude ou mieux un bain. Elle sourit : un bain avec plein de mousse, bien chaud. Elle passa la main sur sa nuque cherchant à chasser la tension qui y naissait et sentit la masse de ses cheveux. Elle n’avait aucune idée de son apparence actuelle. Ses cheveux avaient poussé et lui arrivaient bien en dessous des épaules. Ca faisait bien des années qu’elle ne les avait pas eus aussi longs. Elle aurait aimé se voir enceinte, voir sa silhouette arrondie par la présence de son enfant. Elle soupira : ça ne servait à rien d’espérer. Ce n’était pas demain que cette guerre cesserait.  

 

Elle approcha de Pia et s’assit maladroitement à ses côtés. Epluchant des légumes, elles discutèrent tranquillement pendant la préparation du repas et ce, malgré les détonations omniprésentes. Kaori s’effrayait parfois de ce sentiment de banalité qui l’envahissait : entendre des coups de feu, voir ces hommes armés faisaient partie de son quotidien, tout comme l’avaient été les coups de klaxon et autres bruits de la ville à Tokyo… Perdait-elle son humanité ? Elle n’en avait pas l’impression mais n’en était pas sûre non plus.  

 

Le repas se passa dans le calme. Tout le monde était abattu et fatigué. Ils mangeaient rapidement et allaient se reposer, grappillant quelques heures de sommeil par ci par là. Ryo arriva au troisième tour, exténué. Il s’assit lourdement par terre à côté de Kaori et posa la tête contre son ventre, entendant les battements de coeur du bébé. Ce son l’apaisa et lui redonna du courage.  

 

- Ca va ?, lui demanda-t-elle, caressant ses cheveux tendrement.  

- Oui. Et toi ? Tu ne vas pas te reposer ?  

- Après. Je t’attendais.  

- Tu m’attendais ? Une idée derrière la tête, Mademoiselle Makimura ?, lui demanda-t-il, un sourire mutin aux lèvres.  

 

Elle rougit à l’allusion même si elle aurait apprécié. Il se mit à rire et cela lui fit du bien dans ce moment tendu. Il embrassa la paume de sa main. Après le repas, il l’aida à se lever et ils gagnèrent la tente pour se reposer. Ils s’allongèrent sur leurs lits respectifs, se tenant par la main, ne pouvant plus tenir dans le même lit. Ryo s’endormit rapidement, plus habitué aux bruits environnants. Elle le regarda un moment, étonnée de sa sérénité malgré les circonstances. Elle repensa à tout ce qu’ils avaient vécu depuis un an : leur rencontre, leur relation, Eirin, ce bébé qui allait arriver. Elle se demandait comment deux personnes issues de deux univers aussi différents avaient réussi à tomber amoureuses l’une de l’autre. Elle éduquée, lui illettré, elle élevée dans une famille entourée d’amour, lui orphelin dans un monde cruel et sans pitié… Ils n’avaient rien en commun et pourtant que de chemin parcouru…  

 

Elle l’observa, fière de l’homme qui partageait sa vie. Il avait appris à lire et à écrire. Il parlait japonais basiquement et, dans sa soif d’apprendre, Jack lui avait enseigné des rudiments d’anglais. Il apprenait facilement mais ça ne l’étonna pas. Il avait des capacités extraordinaires qui n’avaient seulement pas été exploitées. Elle finit par fermer les yeux et s’endormit.  

 

Soudain une explosion proche, beaucoup trop proche, les arracha au sommeil, suivie de cris et d’autres explosions. Ryo bondit sur ses pieds, prit son arme et aida Kaori à se lever. Ils attrapèrent leurs sacs, toujours prêts, et sortirent de la tente prudemment. Le guérillero sentait les tremblements de sa compagne dans sa main. Le camp était attaqué… Ryo observa les impacts et évalua le chemin le plus sûr pour eux. Des coups de feu mitraillaient le camp. Il serra les dents : comment la sortir de là sans qu’elle fut blessée ?  

 

- Tu restes collée à moi., lui dit-il, en la faisant passer juste devant lui, la serrant contre son corps.  

 

Ainsi, il pouvait lui servir de bouclier et la soutenir pour avancer. Il donna le signal de départ et ils avancèrent en bordure du camp, évitant le plus gros du feu. Les mortiers pleuvaient sur eux. Kaori sursautait à chaque impact et pleurait, tellement elle avait peur. Il leur fallut plus d’un quart d’heure avant de s’enfoncer dans la forêt à l’abri de la fusillade. Ils retrouvèrent Pia et le Professeur. Ryo leur confia sa femme et repartit en bordure pour diriger et couvrir la retraite des autres. Les échanges de tir pleuvaient de l’autre côté du camp et se rapprochaient progressivement. Lorsque tous les non-combattants furent regroupés, ils avancèrent accompagnés de quelques soldats. Un groupe d’une vingtaine d’hommes couvraient leur arrières, leur laissant prendre de la distance.  

 

Au bout de deux heures, Ryo ordonna le repli progressif. Ils piégèrent la zone afin de gagner du temps et s’éloignèrent suivant la piste empruntée par leur groupe. Cinq minutes après, de violentes explosions firent tomber des dizaines d’arbres, rendant difficile la poursuite. Ils retrouvèrent le groupe au pas de course quelques temps plus tard. Ryo était inquiet : il voulait retrouver Kaori. Cette nouvelle fuite très soudaine et surtout violente avait dû la marquer. Il espérait qu’elle tiendrait le choc.  

 

Lorsqu’il la revit, il remarqua son visage livide et marqué par le stress. Elle tenait son ventre d’une main, se servant de l’autre pour passer les obstacles et garder son équilibre. Il voyait que c’était difficile pour elle, qu’elle fatiguait vite, qu’elle glissait facilement. Il s’approcha et la prit dans ses bras.  

 

- Repose-moi. On ne peut pas se permettre…  

- Non, si tu te blesses, on avancera encore moins vite.  

- Ryo…, tenta-t-elle d’objecter.  

- Kao, essaie de te détendre et de reprendre le dessus. Quand ça ira mieux, je te reposerai., lui enjoignit-il.  

 

Elle le dévisagea. Son regard était intense, certainement l’effet de l’adrénaline qui courait dans ses veines. Malgré tout, son sourire semblait détendu et confiant et ça la réconforta. Elle posa la tête dans le creux de son cou et tenta de faire le vide dans son esprit. Elle sentait le bébé bouger, ce qui la rassura. Au bout d’une demie heure, il la reposa et resta à ses côtés. Poursuivis, il ne la laisserait pas sans surveillance. C’était son devoir de la protéger et de protéger leur enfant. Ils marchèrent ainsi pendant des heures, longtemps après le coucher du soleil. S’arrêtant pour dormir, ils s’allongèrent l’un à côté de l’autre, tombant comme des masses. Au bout de quelques heures, Jack réveilla Ryo pour son tour de garde et s’installa à sa place pour garder un œil sur la jeune femme.  

 

Ils reprirent la route avant le lever du soleil. Deux hommes repartirent sur leur pas pour voir où étaient leurs assaillants. Ils revinrent deux heures après. Un groupe rebelle ennemi les suivait : une trentaine d’hommes en tout armés jusqu’aux dents avançaient vers eux. Le groupe accéléra. Malgré la fatigue, Kaori tenait bon et ne montrait pas de signe de faiblesse. Son mal de dos la taraudait mais elle l’occultait, plus préoccupée de leur survie que de son confort. Le bébé était plus calme aujourd’hui, ce qui était déjà un bon point.  

 

La situation se dégrada dans le courant de l’après-midi. Les ennemis avaient suffisamment réduit la distance pour pouvoir leur tirer dessus. Le groupe se mit à l’abri derrière des arbres, rochers, tout ce qui pouvait les aider. Les débris volaient sous les impacts de balles, arrosant les personnes. Kaori s’était abritée derrière un ceiba et tentait de lutter contre la panique qui lui ordonnait de prendre ses jambes à son cou. Si elle sortait de sa cachette, elle se ferait tirée comme un lapin. Soudain, elle étouffa un cri de douleur. Pia, à ses côtés, s’inquiéta :  

 

- Tu as été touchée ?  

- Non, une contraction., lui apprit-elle, en serrant les dents.  

- Ok. Respire…, lui conseilla Pia en lui prenant la main.  

 

Jack arriva près d’elles, le visage sérieux.  

 

- Préparez-vous, vous allez partir. Tenez-vous le plus près possible du sol., les avertit-il.  

 

Elles acquiescèrent. Lorsque le signal arriva, elles se relevèrent et avancèrent prudemment. Elles entendaient les échanges de coups de feu derrière elles, les poussant à s’éloigner. Elles rejoignirent un peu plus loin le reste du groupe et ils se mirent en marche. Au bout de deux heures, ce fut un bis repetita de la veille : une explosion retentit et, quelques temps après, les combattants les avaient rejoints. Entre temps, les non-combattants avaient pris de l’avance.  

 

Kaori avançait sans se plaindre malgré une certitude angoissante et euphorisante à la fois : elle allait accoucher. Les contractions s’étaient enchaînées, de plus en plus rapprochées, de plus en plus fortes. Elle s’approcha du Professeur, consciente qu’elle aurait besoin de lui.  

 

- Doc, je crois qu’on va avoir un problème., lui dit-elle en grimaçant.  

- Je crois que je vais accoucher.  

- C’est ce que je craignais., soupira-t-il, se grattant la tête.  

- Tu as des contractions régulières et douloureuses ?  

- Oui. Le bébé est descendu.  

 

Il observa son ventre et vit qu’en effet le bébé était très bas.  

 

- On ne peut pas s’arrêter. Le danger est trop près. Comment tu te sens ?  

- Déchirée de toute part. Mais ça ne m’empêche pas de marcher pour le moment. Ca me fait du bien même., l’informa-t-elle.  

- C’est normal : tu aides le travail en laissant le bébé appuyer sur le col. Reste à côté de moi.  

 

Elle acquiesça et ils continuèrent à avancer. Le professeur suivait la progression des contractions. Ryo arriva à leur hauteur et Kaori se sentit rassurée par sa présence.  

 

- Le bébé arrive, Ryo., souffla-t-elle, une nouvelle contraction arrivant.  

- Ca va aller. Tu vas voir, tout va bien se passer., la rassura-t-il.  

 

Il n’en était pas convaincu mais c’était ce qu’elle avait besoin d’entendre et elle lui en fut reconnaissante. Il passa un bras autour d’elle pour la soutenir, la sentant fatiguée. Ils marchèrent jusqu’après la tombée de la nuit. Plus le temps passait, plus la démarche de la jeune femme était difficile. Les contractions devenaient très douloureuses et rapprochées, l’empêchant parfois d’aligner les pas. Ryo finit par la prendre dans ses bras pour pouvoir avancer. A chaque contraction, il sentait son corps se tendre. Il avait mal pour elle, aurait aimé lui épargner cette douleur mais il n’y pouvait rien. Il ne pouvait qu’être là pour elle.  

 

Soudain, elle gémit et il sentit un liquide chaud couler sur son bras.  

 

- Doc !, cria-t-il, paniqué.  

 

Le médecin arriva et, avec une petite lumière, examina le liquide.  

 

- Elle vient de rompre la poche des eaux. Pose-la, je dois l’examiner. Mets-toi à genoux, Kaori., lui conseilla-t-il.  

 

Elle s’exécuta, Ryo la soutenant. Le médecin l’examina patiemment.  

 

- Le col est complètement ouvert et dilaté. Il faut que le bébé descende maintenant., leur apprit-il.  

- Il y en a pour longtemps ?, lui demanda Ryo, inquiet.  

- On ne peut pas le savoir.  

- Ryo…, gémit Kaori.  

 

Elle avait de plus en plus de mal à supporter la douleur. Elle était fatiguée, elle avait peur. Elle avait l’impression qu’on comprimait son ventre, qu’on le tordait dans tous les sens. Elle ne savait pas forcément comment gérer tout cela à part en respirant. Elle n’arrivait même plus à s’évader comme elle l’avait déjà fait.  

 

Ryo l’enlaça pour la soutenir. Il lui murmurait des mots tendres, d’encouragement à l’oreille. Elle appréciait sa présence. Elle se sentait entourée et soutenue et ça la rassurait. Ils étaient à deux comme ils l’avaient été pour Eirin. Ils mettraient au monde cet enfant à deux et il vivrait.  

 

Soudain, Kaori retint sa respiration. Elle sentait le bébé descendre et une furieuse envie de pousser la prit. L’angoisse la saisit.  

 

- Ne panique pas, Kaori. Tu veux pousser ?, lui demanda le médecin, l’examinant brièvement.  

- Oui., murmura-t-elle.  

- Il est là. Vas-y. Tu m’écoutes d’accord ?  

 

Elle acquiesça et poussa sur chaque contraction. Elle sentit la tête de son bébé sortir au moment même où ses jambes faiblissaient. Ryo la retint fermement.  

 

- Courage, mon ange. Tu y es presque. Tu es forte, Kaori., l’encouragea-t-il, ému et fier d’elle.  

- Ne pousse plus., lui ordonna le Professeur.  

 

Il vérifia que le cordon n’était pas autour du cou et tourna le bébé doucement. L’autorisant à poursuivre son effort, il suivit la progression du nourrisson. Retenant un cri de douleur, Kaori poussa et la première épaule sortit.  

 

- Viens le chercher, Kaori., lui proposa le médecin en guidant ses mains pour qu’elle l’attrapa correctement.  

 

Le bébé glissa en dehors d’elle et elle le recueillit tendrement, les mains tremblantes. Des pleurs résonnèrent dans la nuit, arrachant aux deux jeunes parents un sourire ému. Kaori posa le bébé contre elle, calmant ses pleurs instantanément. Le Professeur coupa le cordon et surveilla la fin de la délivrance qui se déroula sans anicroches. Il examina rapidement le bébé et l’emmaillota avant de le rendre à ses parents.  

 

- Vous avez un magnifique garçon. Il est prématuré mais vous n’avez pas d’inquiétude à avoir., les informa-t-il avant de les laisser seuls.  

 

Le bébé s’endormit rapidement. Ryo regarda son fils, ému. Il lui paraissait si petit, si fragile. Il était aussi si beau et surtout il était vivant. Il n’arrivait pas à y croire : il avait un fils, un être de son propre sang, le fruit de son amour avec une étrangère qui lui était tombée dessus par le plus grand des hasards, une femme qui l’avait transformé et avait fait ressortir le meilleur de lui-même. Encore aujourd’hui elle le créait un peu plus : cet enfant faisait naître en lui un amour pur et inconditionnel, une force irrésistible, une envie de donner le meilleur. Il observa Kaori qui contemplait leur enfant : elle lui avait fait connaître l’amour, la passion, le désir, l’espoir et tant d’autres choses. Elle lui apprenait à être un homme, à penser et agir par lui-même et non plus comme le soldat obéissant qu’il avait été… Elle l’avait sauvé de la mort, de l’enfer, de la médiocrité…  

 

- Je t’aime, Kaori., murmura-t-il à son oreille.  

- Merci pour ce magnifique cadeau., ajouta-t-il en caressant l’ovale du visage du nourrisson du bout du doigt.  

 

Elle se tourna vers lui et lui adressa un magnifique sourire, épuisé certes, reflétant tout le bonheur et l’amour qu’elle ressentait. Ils avaient un enfant parfaitement constitué, en bonne santé. Ce n’était pas ainsi qu’elle avait imaginé accoucher avant toute cette histoire mais c’était l’enfant dont elle avait rêvé : un enfant né d’un amour sincère et profond. La douleur était déjà un lointain souvenir. Elle se sentait apaisée, heureuse, emplie d’une force et d’une tendresse dont elle n’aurait jamais imaginées l’ampleur. Elle était femme et maintenant mère. Ce petit bout d’eux se reposait sur eux pour sa survie, sa sécurité, confiant dans leur amour. D’eux, dépendait son bonheur.  

 

- Il mérite une belle vie, Ryo. Il mérite d’être heureux., lui dit Kaori, les larmes aux yeux.  

- Tu connais un prénom qui veut dire heureux ?  

- Kei.  

- Kei… Ca me plaît. Kei Makimura., murmura-t-il, les yeux rayonnants de bonheur.  

- Pourquoi pas Saeba ?  

- Rappelle-toi : je n’existe pas. Je veux qu’il existe et ça ne me dérange pas qu’il porte ton nom. Je sais que je suis son père et il le saura aussi.  

- D’accord.  

- Tu es épuisée. Essaie de dormir. Je vais le prendre si tu veux.  

- Tiens le au chaud contre toi., murmura-t-elle en lui donnant le bébé.  

 

Ryo frémit au contact du nourrisson contre son corps et sentit une grande onde de chaleur l’envelopper. C’était un sentiment unique que de tenir son fils contre lui. Inquiet à l’idée de lui faire du mal, il n’osait pas bouger puis finalement se relaxa progressivement. Kaori s’était vite endormie et il les observa alternativement jusqu’à ce que lui-même se mit à somnoler, tenant fermement l’enfant.  

 

Le petit matin les cueillit avec les pleurs du bébé. C’était l’heure du repas pour le nourrisson. Anxieuse, Kaori le mit contre son sein et réprima un cri lorsqu’il le happa et se mit à téter. C’était une sensation étrange et elle ne savait dire si elle appréciait ou non mais elle n’avait de toute façon pas le choix. Elle était étonnée qu’un si petit être mit autant de force dans ce mouvement. Elle le regarda tendrement et oublia l’inconfort de la situation. C’était un moment unique de partage entre elle et son enfant et elle l’apprécia au plus haut point.  

 

Lorsqu’elle eut fini, Pia et Jack approchèrent pour venir voir le dernier né du groupe. Ils discutèrent un peu tous les quatre et admirèrent le bébé déjà rendormi.  

 

- Ca va aller pour marcher ?, lui demanda Jack, préoccupé.  

- Je n’ai pas le choix. Il faut qu’on s’éloigne.  

- Je vais m’occuper de toi et du bébé., lui dit Pia.  

- Ryo, Shin veut te voir., l’informa Jack  

 

Après le départ du jeune papa, Pia sortit une longue écharpe du sac qu’elles avaient préparé pour le bébé. Après avoir posé le nourrisson contre sa peau, Pia enroula l’écharpe autour de Kaori et la noua de façon à ce qu’il soit bien maintenu contre elle. Peu après, le signal du départ fut donné. Kaori chercha après Ryo mais ne le vit pas. Il avait certainement été réquisitionné pour assurer leurs arrières. Elle soupira, caressa la tête de Kei et suivit les autres.  

 

De son côté, Ryo avait rejoint Kaïbara qui l’attendait à l’écart du groupe. Souriant, il le félicita pour la naissance. Méfiant, Ryo le remercia néanmoins. Puis prenant un air sérieux, son père enchaîna :  

 

- Il faut qu’on parle, Ryo. 

 


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