Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 26 capitoli

Pubblicato: 01-05-19

Ultimo aggiornamento: 26-05-19

 

Commenti: 38 reviews

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DrameRomance

 

Riassunto: NC-17 AU : Kaori et Ryo se rencontrent en pleine guerrilla. Quel sera leur avenir?

 

Disclaimer: Les personnages de "Lutter pour vivre, vivre pour lutter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Lutter pour vivre, vivre pour lutter

 

Capitolo 24 :: Chapitre 24

Pubblicato: 24-05-19 - Ultimo aggiornamento: 24-05-19

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire.C'est l'heure de la dernière séparation. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 24  

 

- Je ne veux pas y aller…, murmura Kaori en se serrant contre Ryo.  

 

Il l’enlaça, comprenant et partageant son hésitation. Il sentait la tension qui habitait son corps. Elle n’avait pas fermé l’oeil de la nuit même après les heures passionnées qu’ils avaient partagées. C’étaient les dernières qu’ils vivraient ensemble avant ce qui leur semblait une éternité. Il rassembla son courage et l’éloigna un peu de lui pour plonger son regard dans le sien et tenter de lui donner un peu de cette force dont elle avait besoin.  

 

- Il le faut, Kao. C’est la dernière ligne droite. Ce soir, tu dormiras au Japon.  

- Sans toi., déclara-t-elle, les larmes au bord des yeux.  

- Quatre semaines, mon ange. Dans quatre semaines, nous serons réunis pour ne plus nous séparer., l’encouragea-t-il.  

- Tu prendras le bateau, Ryo. Jure-le moi., lui demanda-t-elle, tremblante.  

 

Il voyait toute son inquiétude, son angoisse dans ses beaux yeux noisette. Il la reprit contre lui.  

 

- Je ramerai s’il le faut mais dans quatre, cinq semaines tout au plus, on sera ensemble. Fais une prière pour qu’il n’y ait plus de contretemps., la taquina-t-il.  

 

C’était l’heure du départ pour la famille Saeba. Normalement ils auraient dû quitter Los Angeles le même jour mais le bateau de Ryo avait été retardé suite à une panne. Ils n’avaient pas pu changer les billets d’avion, aucun vol n’était disponible avant deux semaines, et Ryo refusait de laisser Kaori avec Mick. En effet, même si le ventre de la jeune femme s’arrondissait visiblement, l’américain continuait son petit jeu de séduction avec elle et ne se privait pas d’une occasion pour la reluquer de préférence nue… Alors, ils avaient gardé les billets et ce jour-là, Kaori, Kei et le Professeur décollaient pour Tokyo Narita où Hideyuki les prendrait en charge… et certainement les services secrets également.  

 

- Qu’est-ce que je dois dire aux autorités si elles m’interrogent ?, l’interrogea Kaori anxieuse.  

- La vérité sauf pour la manière dont tu es arrivée au camp. Dis-leur que tu as été forcée. Pour le reste, le camp a été démantelé. Il n’y a plus rien à craindre. Ne mens pas : tu risquerais de t’embrouiller.  

- D’accord…  

- Il faut y aller maintenant Kaori. Votre avion décolle dans trois heures.  

 

Ils sortirent avec le bébé de la chambre et se dirigèrent vers l’entrée où les attendaient Mick et le Professeur. L’américain enlaça la jeune femme, inquiet de sa pâleur. D’abord appréhensive, Kaori se laissa aller contre lui pour une fois qu’il ne faisait pas l’idiot.  

 

- Merci Mick. Merci pour tout.  

- De rien, ma belle. Et si un jour tu ne le supportes plus, tu sais où me trouver., la taquina-t-il pour apaiser la tension ambiante.  

 

Elle sourit en se détachant de lui et ils partirent à l’aéroport. Dans la voiture, Ryo avait pris la main de sa femme et parlait à son fils, se fichant pas mal de ce qu’en penseraient les autres. Il allait être privé quatre semaines d’eux et c’était difficile de les laisser partir. Kei avait six mois, quelques dents et grandissait vite, trop vite même à son goût. Il posait des yeux avides sur le monde qui l’entourait et son regard noir était troublant pour qui s’y plongeait. Arrivés à l’aéroport, ils s’enregistrèrent. N’ayant pas de bagages en soute, ils se dirigèrent vers la salle d’embarquement.  

 

- Je vais vous laisser, les amoureux. J’ai vu un attroupement d’hôtesses de l’air tout à fait appétissantes un peu plus loin., prétexta Mick en se frottant les mains.  

- On se retrouve après l’embarquement Ryo.  

- Moi, je vais aller chercher un peu de lecture., se justifia le Professeur avant de s’éloigner.  

 

Le jeune couple regarda ses amis s’éloigner, un léger sourire aux lèvres, heureux de pouvoir être un peu à trois avant de se séparer. Kei dormant, Ryo attira Kaori contre lui et posa la main sur son ventre. Ils restèrent ainsi un long moment, profitant de la chaleur de l’autre avec plaisir. L’appel pour l’embarquement du vol pour Tokyo résonna bien trop tôt pour eux. Ils se séparèrent à regrets.  

 

- Prends soin de toi et des enfants surtout. Repose-toi et profite de ton frère. Vous avez beaucoup de choses à rattraper., lui conseilla-t-il en caressant tendrement sa joue.  

- Promis. Fais attention de ton côté et préviens-moi si le bateau a encore un autre imprévu., lui demanda-t-elle.  

- Je le ferai. Ca va passer vite, tu verras. Et toi, fiston… dit-il en prenant Kei à bras.  

- Sois sage avec ta mère. Tu vas me manquer, mon bonhomme., dit-il en l’embrassant et tendant le bébé à Kaori.  

- Ryo…, murmura celle-ci, les larmes aux yeux.  

- Je t’aime Kaori. Tout va bien se passer., dit-il en l’enlaçant puis l’embrassant tendrement.  

- Je t’aime aussi., bafouilla-t-elle, des sanglots dans la voix.  

 

Un deuxième appel suivi de l’arrivée du Professeur les fit se séparer. Ryo fit une accolade à son vieil ami.  

 

- Je te les confie. Fais attention à eux., lui demanda le jeune homme.  

- Ne t’inquiète pas, Babyface. Tu les retrouveras de l’autre côté de l’océan dans quelques temps., l’assura le Professeur, un regarda rassurant.  

- Allez, jeune fille, on y va.  

 

Ryo les regarda partir, le coeur serré. Il resta là immobile jusqu’à l’arrivée de Mick.  

 

- Ca va aller ?  

- Je les revois dans un mois. Sans nul doute le plus long mois de ma vie…, soupira le japonais.  

- Maintenant que tu es célibataire, tu peux venir faire la fête avec moi !, s’écria le blondinet.  

- Mick…, gronda Ryo.  

- Moi, je dis ça, je dis rien.  

- Pour quelqu’un qui dit rien, je t’entends beaucoup.  

- Voilà comment on est remerciés quand on rend service…, chouina-t-il.  

 

Ryo approcha de la vitre et regarda l’avion qui emmenait sa famille loin de lui décoller. Sans réfléchir, il posa sa main sur la surface froide, priant pour que le voyage se passa bien… Après quelques minutes, Mick le força à déloger et le ramena chez lui. La semaine passa rapidement pour Ryo, son ami faisant le maximum pour l’occuper afin qu’il ne pensa pas trop à eux. Il l’emmena chez une de ses connaissances pour lui fournir sa propre arme. Il hésita entre deux armes et finalement choisit celle qui lui rappelait un peu son pays d’origine.  

 

- Un python 357 magnum. Très bon choix. Précision et puissance de feu. Ca te correspond bien., approuva Mick.  

- Oui, redoutable comme le serpent du même nom., admit Ryo, tenant l’arme en main.  

 

Le jour du départ, les deux hommes se firent une franche accolade et Ryo embarqua de nuit pour son dernier grand voyage qui le ramènerait dans les bras de sa bien-aimée.  

 

Peu après le décollage, Kaori s’était endormie en pleurant. Elle n’avait pas vu le léger somnifère que le Professeur avait glissé dans son verre, inquiet de la voir partir en travail en plein vol. il voulait en plus qu’elle se fut suffisamment reposée pour affronter l’interrogatoire que les services secrets ne manqueraient pas de lui infliger. Ce n’était pas tous les jours qu’une jeune disparue en pleine jungle guatémaltèque revenait vivante après dix huit mois d’absence. Ils avaient volontairement pris un vol commercial plutôt que de passer par l’ambassade pour avoir la possibilité de soustraire Kei avant que Kaori ne fut emmenée.  

 

Après douze heures de vol, ils atterrirent à l’aéroport de Narita. C’était le milieu de l’après midi à Tokyo, pourtant la jeune femme n’avait qu’une envie : dormir. Pour elle, la soirée était bien avancée. Pourtant, toute sa fatigue s’effaça quand elle vit le visage familier de son frère. Ce visage anxieux qui s’éclaira d’un large sourire lorsqu’il la vit arriver. Elle courut se réfugier dans ses bras et se laissa envelopper par ce cocon chaud et rassurant. Elle se sentait bien, un peu comme dans les bras de Ryo, sauf que là, elle était enfin rentrée chez elle, en sécurité, auprès de son frère et Ryo allait les rejoindre bientôt. Soudain, elle sentit quelque chose se briser en elle et elle se mit à pleurer : elle ne savait pas pourquoi elle pleurait réellement. Etait-ce le soulagement d’être enfin auprès de son grand frère ? L’angoisse de tous ces mois passés entourée de violence ? La peur de perdre l’homme qu’elle aimait ? L’appréhension du jugement de Hide ? Elle ne savait pas. Tout ce qu’elle savait c’était qu’elle ne pouvait pas s’arrêter et qu’elle n’était plus seule.  

 

Hideyuki, ému, soulagé, ne pipa mot et la tint serrée contre lui, la laissant évacuer. Elle était rentrée. Ils auraient bien le temps de parler… La tenir contre lui valait plus que tous les mots qu’ils auraient pu échanger. Toutes ses questions, toute la colère et l’angoisse qu’il avait ressenties, toute cette frustration de ne rien pouvoir faire, tout cela s’envola lorsqu’elle se jeta contre lui. Sa petite sœur était de retour. Petite… se dit-il en souriant… Elle avait sacrément mûri et n’avait plus rien de la jeune fille effacée qu’il avait laissée à l’aéroport en mars l’année précédente. Son visage reflétait la maturité acquise au travers des expériences qu’elle avait dû vivre. Il sentait contre lui l’arrondi de son ventre qui témoignait la présence grandissante d’un enfant. Sa petite sœur était une vraie femme maintenant. Il leva les yeux et croisa le regard paternel que posait sur elle un vieil homme qui était resté à l’écart tenant un bébé dans ses bras. Il ne se posa pas la question et sut qu’il voyait son neveu. Il fit un léger signe de tête auquel l’homme répondit.  

 

- Mademoiselle Makimura, Agents Makito et Moto des services secrets, nous allons vous demander de nous suivre., firent deux agents en costume sombre qui s’étaient approchés discrètement.  

- Laissez-lui un peu de temps, elle vient juste de rentrer., râla Hideyuki, resserrant sa prise sur sa sœur.  

- Monsieur, votre sœur est rentrée illégalement au Japon à l’aide d’un faux visa. Elle a disparu dans des circonstances assez confuses. Beaucoup de personnes attendent des réponses qu’elle est peut-être en mesure d’apporter., justifia l’un des agents.  

- Si elle refuse de nous suivre de son plein gré, nous serons dans l’obligation de l’arrêter., ajouta Moto.  

- Très bien, je vais vous suivre., murmura Kaori, épuisée.  

- Je viens avec toi., déclara Hideyuki.  

 

Kaori se mordit la lèvre, réfrénant son envie de se retourner pour voir Kei. Elle était inquiète pour lui, de ne pas le voir pendant un long moment. Elle se tourna vers son frère.  

 

- Hide, il faudrait que tu restes pour… mes bagages., tenta-t-elle de lui faire comprendre.  

- Je n’ai pas eu l’occasion de te présenter ma coéquipière, Saeko. On s’est déjà arrangés. Elle s’en chargera et les ramènera à la maison. Tu peux avoir confiance., lui indiqua-t-il.  

 

Kaori regarda la coéquipière de son frère. Elle était sublime, le stéréotype de la femme fatale, sûre d’elle et de son apparence, et, au son de la voix d’Hide, elle représentait plus qu’une simple coéquipière pour lui… Elle acquiesça soulagée de ne pas être seule pour les affronter.  

 

- D’accord. Merci Saeko.  

- De rien, Kaori. Je prendrai soin de tes affaires., lui dit-elle en clignant de l’oeil.  

- Mademoiselle Makimura, si vous voulez bien nous suivre.  

 

Elle leur emboîta le pas, Hide la tenant par la taille pour la soutenir et s’assurer qu’elle était bien là. Avant de sortir du hall de l’aéroport, Kaori eut l’occasion de jeter un œil derrière elle et vit Saeko emmener le Professeur et Kei par une autre porte, soulagée mais le coeur serré de voir son bébé loin d’elle. Arrivés en un rien de temps, dans les bureaux des services secrets, ils furent conduits dans une petite pièce sans fenêtre. Les deux agents tentèrent de faire sortir Hideyuki mais il tint bon. Ils commencèrent par l’inviter à raconter son histoire. Hide écouta sa sœur avec attention. Connaissant une petite partie de l’histoire, il savait qu’elle omettait sa romance. Il n’était même pas sûr que les deux hommes avaient remarqué qu’elle était enceinte.  

 

Au fur et à mesure de son récit, il découvrait l’horreur de sa vie là-bas. Sa voix tremblait par moments, elle pleura lorsqu’elle expliqua l’exécution de ses deux camarades, l’attaque du camp, mais, comparé à ce qu’elle avait dû vivre, elle se montrait très courageuse. Au bout de trois heures, elle termina son récit en étouffant un bâillement. Après tout, pour elle, c’était le milieu de la nuit… Les deux hommes la considérèrent un moment, puis commencèrent à lui poser des questions, parfois la même formulée de plusieurs façons, tentèrent de la bousculer, de l’ébranler. Kaori était trop épuisée pour s’énerver. Elle répondait franchement, évitant le seul sujet qu’était sa liaison avec Ryo. Elle avait du mal à garder les yeux ouverts. Hideyuki, attentif, vit sa sœur fermer les yeux à plusieurs reprises avant de les rouvrir soudainement, luttant.  

 

- Combien de temps encore ? Elle vous a tout dit, a répondu à vos questions en toute transparence. Le soir est tombé et elle est épuisée., s’énerva Hideyuki.  

- Restons calmes et courtois, Monsieur Makimura., le tança Moto.  

- Néanmoins vous avez raison. Nous avons fait le tour, je pense., poursuivit Makito.  

- Nous vous serions gré de bien vouloir rester disponible si nous avions d’autres questions.  

- D’accord., murmura Kaori.  

 

Hideyuki se leva et aida sa sœur qui avait bien du mal à tenir debout, tellement elle était fatiguée. Son frère la ramena chez lui où l’attendaient Saeko et le Professeur, anxieux et fatigués eux aussi. Kaori s’étant endormie en voiture, il la porta jusqu’à l’appartement et la déposa sur son lit, à côté duquel était installé le berceau qu’il avait acheté pour son neveu.  

 

- Kei…, murmura-t-elle ouvrant vaguement les yeux lorsqu’il mit la couverture sur elle.  

- Il dort à côté de toi. Repose-toi, ma belle., la rassura-t-il, déposant un baiser sur son front.  

 

Il la vit refermer les yeux sans tarder et sombrer dans un sommeil profond. Il la veilla quelques minutes, prenant également le temps d’admirer le petit Kei qu’il découvrait. Il retrouva des traits de sa sœur mais était sûr que cette tignasse sombre devait être un héritage de son père. Il finit par ressortir de la chambre, devant apaiser les deux personnes dans le salon. Se versant un verre, chose tout à fait inhabituelle pour lui à cette heure de la nuit, il leur narra l’entrevue. Il regarda le Professeur qui ne put masquer certaines émotions.  

 

- Ca a été encore plus dur que ce qu’elle a raconté ?, demanda Hideyuki au vieil homme.  

- Si on parle purement de la guérilla, non. En revanche, personnellement, elle a affronté beaucoup de choses mais ce n’est pas à moi de vous le raconter…, répondit-il, se frottant le visage.  

- Vous avez raison. Je pense qu’il est temps pour nous aussi de dormir., les invita Hideyuki.  

 

Saeko et Hideyuki se retirèrent ensemble après avoir dressé le canapé en lit. Les jours qui suivirent, le Professeur incita Kaori à se reposer, la sermonnant inlassablement aidé par son frère. La pression retombant enfin, elle était très fragile et fatiguée et mit quelques jours à s’adapter au décalage horaire et à se remettre. Lorsqu’il dut retourner au travail, Hide fut rassuré de la voir en meilleure forme. Sans forcer, elle sortait se balader tous les jours, Kei en poussette. Elle retrouvait ses marques et les lieux qu’elle aimait.  

 

Se sentant l’âme aventureuse, elle poussa ses pérégrinations hors de son périmètre habituel, découvrant le quartier plus chaud de Shinjuku, s’approchant de Kabuki Cho. N’ayant pas vu le temps passer, elle se retrouva au moment où le quartier s’animait. D’abord un peu choquée de voir ces femmes sortir dans la rue pour accoster les hommes de passage, elle s’habitua vite à la chaleur particulière qui y régnait. Elle pensa à Ryo et sourit : c’était un quartier fait pour lui. Son œil aiguisé remarqua toutes ces petites choses qui faisaient de ce quartier un lieu à part, de ces hommes en costume noir qui regardait l’activité d’un œil critique aux policiers qui patrouillaient sans vraiment prêter attention en passant par ces bunnies…  

 

Elle rentra chez son frère et lui parla de son projet de trouver un logement dans Shinjuku, proche de Kabuki cho. Il tiqua, lui expliquant que ce quartier n’était pas très bien famé. Contre toute attente, elle se posta devant lui, l’air déterminé :  

 

- C’est là que nous vivrons, que ça te plaise ou non. Ce quartier conviendra à Ryo., déclara-t-elle.  

 

Impressionné par la force qui émanait de la jeune femme, il abdiqua et la regarda, effaré, se tourner tout en douceur pour aller chercher Kei qui devait prendre son bain et son biberon. Il avait encore du mal à assimiler tous les changements chez elle. La soirée passa tranquillement et ils se retrouvèrent à deux dans le salon, Saeko sortant avec sa sœur ce soir-là. Chacun d’un côté du divan, ils profitaient l’un de l’autre. Regardant son frère légèrement anxieuse, Kaori prit une inspiration et se lança :  

 

- Tu ne m’as posée aucune question sur mon… absence.  

- J’attends que tu sois prête à m’en parler., répondit-il, lui souriant rassurant.  

- Si tu veux, je suis prête., lui offrit-elle.  

- Raconte-moi la vraie version alors.  

 

Elle resta quelques secondes silencieuse, le regard perdu dans le vide, puis entama son récit. Hideyuki s’approcha d’elle et passa un bras autour de ses épaules, l’assurant de sa présence. Oh bien sûr elle n’évoqua pas leurs moments intimes même s’il savait que, pour être enceinte pour la troisième fois en dix-huit mois, ils n’avaient pas dû jouer souvent aux dominos… Il sentit l’amour et la tendresse dans sa voix quand elle parlait de Ryo, sa peine quand elle parla d’Eirin, sa culpabilité lorsqu’elle lui expliqua qu’elle aurait pu rentrer mais qu’une chose qu’elle ne comprenait pas encore tout à fait l’avait poussée à rester alors que lui l’attendait…  

 

- Je suis désolée, Hide. Je dois te sembler terriblement égoïste., s’effondra-t-elle, en larmes, la culpabilité marquant son visage.  

- Calme-toi, ma douce. Tu étais amoureuse et apparemment c’était réciproque., la rassura-t-il.  

- Tu es là maintenant, c’est ce qui compte. En plus, tu m’as ramené un magnifique neveu.  

- Merci, Hide.  

- Allez, jeune demoiselle, tu me raconteras le reste un autre soir. Il se fait tard : tu as besoin de te reposer.  

 

Ils se quittèrent après une légère étreinte et se retirèrent dans leur chambre. Hideyuki avait du mal à trouver le sommeil après ce que sa sœur lui avait raconté. Il se demandait comment elle avait réussi à survivre à tout cela. Enfin non, il savait : elle l’aimait et cet amour devait être particulièrement puissant pour qu’elle ait réussi à garder l’espoir et surmonter toutes ces épreuves. A l’entendre, il avait compris que seules deux choses ternissaient son retour, l’une se résoudrait d’ici quelques temps, l’autre…  

 

Kaori observait Kei dormir et pensait à Ryo. Il voguait sur l’océan. Encore deux semaines et ils se retrouveraient… Il lui manquait énormément. Elle rêvait de pouvoir dormir dans ses bras, de sentir ses lèvres sur les siennes. Elle voulait le regarder jouer avec Kei, poser la main sur son ventre et parler au bébé de sa voix émue. Elle sentit le bébé bouger et s’en émut. Elle devait se montrer forte et ne pas se laisser aller. Elle s’était fixée une mission et s’y tiendrait.  

 

Les jours qui suivirent se ressemblèrent : la journée, Hide partait travailler et Kaori partageait son temps entre la clinique, commençant sa formation, et Shinjuku, cherchant leur maison. Le soir, ils parlaient du Guatemala. Au bout de dix jours, Kaori s’arrêta, découragée, au coin d’une rue. Elle ne trouvait pas… Il y avait bien des appartements mais rien qui ne correspondait à ce qu’elle cherchait même si elle n’aurait su expliquer ce qu’elle cherchait exactement. Elle tourna la tête et vit un vieil homme coller une affiche sur une porte. L’homme se retourna et, ne faisant pas attention, il glissa et dégringola les quelques marches de l’escalier. N’écoutant que son coeur, elle se précipita vers lui, poussette en main, et l’aida à se relever, l’examinant rapidement.  

 

- Vous allez bien, Monsieur ?, demanda-t-elle préoccupée.  

- Oui. Merci Mademoiselle… euh pardon Madame., se corrigea-t-il en voyant le bébé et son ventre arrondi.  

- Vous êtes sûr ? Qu’est-ce qui vous a perturbé ?  

- Oui, ne vous inquiétez pas. C’est juste l’émotion de devoir lâcher un endroit rempli de souvenirs et de me dire qu’il sera sûrement racheté par un promoteur et transformé en parking ou immeuble.  

 

Kaori leva les yeux et regarda l’immeuble de briques rouges. Elle ne sut pourquoi mais son coeur battit un peu plus fort. L’homme, voyant ses yeux briller, sentit que la magie des lieux avait à nouveau frappé.  

 

- Vous voulez visiter ?, lui demanda-t-il, un grand sourire aux lèvres.  

- J’aimerais mais je ne veux pas vous faire perdre votre temps : je n’aurai jamais les moyens d’acheter., lui répondit-elle, revenant sur terre.  

- Cet immeuble disparaîtra si je le vends à un promoteur. J’en aurai peut-être un bon prix mais les souvenirs qu’il renferme n’ont pas de valeur. Alors vous venez visiter ?  

 

Elle hésita puis accepta. Elle laissa la poussette dans le garage puis, prenant Kei à bras, suivit le vieil homme. La visite confirma ce que lui disait son instinct : c’était leur maison. Elle soupira, déçue.  

 

- La visite ne vous plaît pas ?, s’enquit le vieil homme inquiet.  

- Au contraire. Mais je doute d’avoir les moyens., répondit-elle.  

- Tenez, c’est l’offre que je vous fais., lui dit-il en lui tendant un papier sur lequel il griffonna un montant.  

 

Elle fit des yeux ronds en voyant la somme.  

 

- Ce n’est pas possible : c’est trop peu.  

- Je suis vieux, j’ai de quoi vivre. Savoir que cet endroit pourrait abriter de nouveaux souvenirs en plus de ceux qui y sont déjà serait un grand réconfort pour moi. Appelez-moi pour me donner votre réponse.  

 

Ils avaient regagné le garage tout en discutant. L’homme décolla l’affiche en partant. Kaori s’éloigna un peu et s’arrêta pour observer le bâtiment. Anxieuse, elle rentra chez Hide. Après une grande discussion avec lui, elle téléphona au propriétaire et accepta sa proposition. Deux jours après, il lui remettait les clefs, ayant quitté les lieux depuis quelques mois déjà. Ryo devait arriver quatre jours plus tard, ça lui laissait peu de temps pour nettoyer et aménager un minimum leur foyer. Elle se mit à la tâche avec ardeur, récurant, chinant et achetant ce dont ils avaient besoin pour commencer. 

 


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