Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 26 capitoli

Pubblicato: 01-05-19

Ultimo aggiornamento: 26-05-19

 

Commenti: 38 reviews

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DrameRomance

 

Riassunto: NC-17 AU : Kaori et Ryo se rencontrent en pleine guerrilla. Quel sera leur avenir?

 

Disclaimer: Les personnages de "Lutter pour vivre, vivre pour lutter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Lutter pour vivre, vivre pour lutter

 

Capitolo 18 :: Chapitre 18

Pubblicato: 18-05-19 - Ultimo aggiornamento: 18-05-19

Commenti: Bonjour, nouveau chapitre en ligne. Chapitre assez sombre. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 18  

 

A l’écart de l’agitation du groupe qui se préparait au départ, Ryo faisait face à Kaïbara, celui qu’il avait longtemps considéré comme son père sans autre forme de questionnement. Il observait cet homme d’un regard neuf, d’un regard de père et jugeait à l’aune de ce que lui voulait pour son fils ce que Kaïbara avait fait de lui : un être froid, sans âme, un tueur de la pire espèce jusqu’à l’arrivée de Kaori dans sa vie… Il se secoua et revint à la réalité. Il n’avait pas envie de traîner ici et voulait retrouver sa famille au plus vite.  

 

- Ryo, il faut qu’on parle de la situation actuelle., commença Kaïbara, d’une voix posée.  

- Nous sommes poursuivis par ce groupe rebelle qui ne va pas nous lâcher de si tôt et nous n’avançons pas assez vite avec les non-combattants. De plus, nous devons monopoliser des hommes pour les protéger et cela nous désavantage fortement.  

- Que comptes-tu faire ?  

- Pour moi, il faut agir drastiquement. Il ne suffira pas de les retenir et de se cacher.  

- Tu veux les tuer…, en déduit Ryo.  

 

Il vit le regard dur de Shin et sut qu’il avait visé juste. Il n’aimait pas la tournure que prenait cette discussion.  

 

- Je ne pense pas que nous ayons le choix, Ryo. D’autant plus qu’avec le bébé qui va pleurer, ils nous repéreront beaucoup plus vite et ta femme est affaiblie par son accouchement. Nous allons certainement marcher encore moins vite et devoir nous arrêter plus souvent.  

 

Ryo serra les dents. Il savait que ses paroles étaient justes mais ça restait dur à entendre, comme un reproche sous-jacent. Sans le vouloir, des images s’imposèrent à son esprit de Kaori et Kei horriblement massacrés et il ne pouvait le supporter. Il ne pouvait imaginer deux êtres aussi innocents se faire tuer, ni vivre sans eux. Ils avaient tous deux la vie devant eux.  

 

- Comment tu veux t’y prendre ? Combien d’hommes tu peux envoyer ?  

- Un seul homme sera suffisant, Ryo : toi., lui répondit son père, une lueur dangereuse dans le regard.  

- Tu es le meilleur au combat au corps à corps. Tes dons de furtivité ne sont plus à prouver.  

 

Ryo soupira. Il ne voulait plus de tout cela. Bien évidemment il ne voulait pas perdre sa famille mais procéder à un massacre…  

 

- Je refuse de partir faire un massacre. Je ne veux pas les tuer., lui rétorqua Ryo.  

 

Le visage de Kaïbara exprima toute sa colère. Il était en rage : son propre fils désobéissait ouvertement à ses ordres. Il ne laisserait pas ses projets tomber à l’eau à cause de lui.  

 

- C’est ton choix, Ryo, et je ne peux que le respecter. Si tu préfères voir ta femme perdre son deuxième enfant égorgé par la lame d’un ennemi et la voir se faire violer puis éventrer par ceux-là même que tu aurais pu éliminer, c’est ton droit., dit-il, le regard dur.  

- Alors viens et poursuivons notre route avant qu’ils ne nous aient rattrapés et que nous ne puissions plus rien faire pour les nôtres.  

 

Ryo resta paralysé par ses paroles. Il voyait des monstres prendre son enfant et l’assassiner sous les yeux de Kaori, Kaori en larmes, hurlant à la mort, implorant leur pitié pour ce petit être sans défense, à peine né et qui passerait déjà à trépas, ce deuxième enfant qu’elle avait porté en elle, anxieuse et en même temps pleine d’espoir, ce bébé qui avait apaisé une partie de son tourment né du décès d’Eirin. Pouvait-il laisser ses ennemis tuer Kei, leur bébé qui était né pour leur plus grand bonheur, qui avait lavé une partie de ses péchés ? Pouvait-il permettre que Kaori souffrit de la perte de son deuxième enfant et des atrocités que ses hommes ne manqueraient pas de lui faire subir : viols à répétition, torture, puis mort ? Il sentit son coeur s’emballer sous l’angoisse. C’était un cauchemar. Elle qui n’était que joie, espoir et amour, il ne pouvait laisser ces horribles choses lui arriver. Il devait la protéger à tout prix. Il devait les protéger à tout prix.  

 

- C’est d’accord. Je vais me charger d’eux. Je les empêcherai d’avancer., répondit-il.  

 

Kaïbara se retourna et prit un air compréhensif. Il jubilait intérieurement mais ne pouvait le montrer.  

 

- Si tu ne veux pas les tuer, c’est ton choix. J’ai quelque chose qui va t’aider. La bataille va être rude pour toi tout seul., dit-il en sortant une seringue de sa poche.  

- Qu’est-ce que c’est ?, demanda Ryo, suspicieux.  

- Un fortifiant. Tu es fatigué, ça va t’aider à tenir le coup et te permettra de revenir au plus vite auprès de ta femme et de ton fils. Le Professeur me l’avait donné mais ça te sera plus utile., répondit Shin d’un ton engageant.  

 

Ryo contempla la seringue un moment. Venant de son mentor, la méfiance s’imposait. D’un autre côté, il était vraiment fatigué par cette nuit passée à soutenir Kaori pendant l’accouchement. De nouvelles images d’elle et leur fils massacrés lui vinrent à l’esprit.  

 

- Si tu as un doute, je peux m’en injecter une partie avant toi., lui proposa Shin, se voulant rassurant.  

 

La résistance de Ryo mettait ses nerfs à rude épreuve mais il devait se contrôler. Une fois injecté, il deviendrait complètement manipulable et obéirait au doigt et à l’oeil. Il devait se montrer patient. Il sentait qu’une lutte intense avait lieu dans le coeur de Ryo.  

 

- C’est d’accord. Vas-y., lui dit le guérillero en lui tendant le bras.  

 

Shin approcha et enleva le capuchon de la seringue. Il fit couler un peu de liquide pour chasser l’air et, d’un geste assuré, inséra l’aiguille dans une veine du bras de son fils. Lentement, il appuya sur le piston et le liquide commença à se répandre dans le corps de Ryo. Celui-ci ne sentit rien à part le pincement de l’aiguille sur sa peau. Puis lorsque le liquide commença son trajet dans ses veines, il sentit une brûlure remonter le long de son bras puis son coeur et enfin ce fut tout son corps qui lui sembla brûler. Cette sensation était insoutenable. Il regarda Shin, interloqué.  

 

- Qu’est-ce que tu m’as fait ?, demanda-t-il, haletant sous la douleur.  

- Je t’ai donné du PCP, de la poussière d’ange si tu préfères…, lui répondit-il avec un sourire machiavélique.  

- Tu m’as drogué ?  

- Je t’ai boosté, Ryo. Cette drogue va te permettre de décupler tes capacités. Tu me remercieras, mon fils.  

 

Ryo perdait le contrôle de son corps. Il sentait ses membres trembler, ses pensées devenir confuses. Pris d’une faiblesse soudaine, il tomba sur les genoux. Il essayait de lutter contre les effets de ce poison mais c’était dur.  

 

Kaïbara regardait celui qu’il appelait son fils et était émerveillé de la résistance de Ryo. Ses autres cobayes n’avaient pas été capables de lutter aussi longtemps et cela ne fit que renforcer son sentiment que Ryo serait la pièce maîtresse de son grand projet.  

 

- Ne lutte pas, Ryo., lui conseilla Kaïbara, s’accroupissant à ses côtés.  

- Laisse la drogue faire son effet. Tu te sentiras fort et invincible. Tu ne sentiras plus la douleur ni la fatigue.  

- Pourquoi ?, demanda Ryo, les dents serrés.  

- Parce que tu es le meilleur Ryo, c’est ton destin depuis que je t’ai rencontré.  

 

Cette réponse anéantit les derniers sentiments filiaux qu’il avait encore pu éprouver mais il n’eut pas le temps de s’en rendre compte : ce qui lui restait de pensées cohérentes fut comme poussé dans un recoin de son cerveau.  

 

Kaïbara vit soudain le corps de Ryo se détendre. Tel un automate, le jeune homme se releva et se posta devant son chef, le regard dur et froid, dénué de toute humanité. Pour le tester, Kaïbara lui asséna un violent coup de poing dans l’estomac qui ne le fit même pas bouger d’un millimètre et auquel il ne répondit pas.  

 

- Bien, mon fils., dit-il satisfait.  

- Ryo, je te confie une mission. Tu vas retrouver le groupe qui nous poursuit et les éliminer tous. Ensuite, tu nous rejoindras et tu tueras ta femme et l’enfant. Tu es un bon soldat, Ryo. Nous oublierons tout ce qui s’est passé et tu deviendras la clef de voûte de mon organisation, mon fils., lui ordonna Shin en lui tapotant légèrement la joue.  

- Va et ne reviens qu’en ayant achevé ta mission.  

- A vos ordres, chef., répondit-il d’une voix dure et déterminée.  

 

Sans plus attendre, Ryo se retourna et fila telle une ombre dans la jungle, simplement armé d’un couteau. Kaïbara le regarda partir avec beaucoup de satisfaction. Bientôt deux de ses problèmes seraient réglés. Avec une arme comme Ryo, il allait décimer ses opposants et prendrait le pouvoir qui l’appelait, mettrait en place son organisation et l’étendrait comme il l’entendrait. Il sourit d’un air victorieux et reprit le chemin emprunté par le groupe un peu plus tôt.  

 

Il était sûr que la dose qu’il avait injectée à Ryo était correcte et ne lui laisserait que peu de séquelles, voire aucune. L’additif qu’il avait incorporé à la formule en revanche le rendrait dépendant et donc le maintiendrait sous sa coupe. Il n’avait pas pris cette précaution avec les six autres cobayes. Ces six prisonniers avaient été drogués puis renvoyés chez eux pour massacrer les leurs puis se suicider comme il le leur avait ordonné.  

 

Cette drogue annihilait toute volonté et pensée chez le sujet. Ainsi, il pouvait ordonner à Ryo de tuer des proches. Quand il l’aurait fait, il serait tellement désespéré qu’il ferait tout pour oublier : la drogue lui procurerait cette possibilité. Kaori ne lui poserait bientôt plus de souci : c’était elle qui avait semé la discorde entre eux et dans le camp également… Elle aurait bientôt la punition qu’elle méritait et de la main de l’homme qu’elle aimait…  

 

Ryo avançait furtivement dans la jungle. Ses sens décuplés le guidaient vers sa mission, vers le lieu de l’exécution. Il se sentait fort, n’avait aucune crainte. Il était un dieu guerrier, un tueur sans âme, le bras armé de Kaïbara. Il allait accomplir la parole du maître : il appliquerait la sentence suprême. Ils allaient tous mourir de sa main dans les minutes à venir et ces ignares ne le savaient pas encore. Il s’arrêta à quelques mètres du camp regardant ces insectes se repaître, évoluer dans leur groupe. Trente hommes, trente cadavres en sursis, se dit-il, un sourire cruel se dessinant sur son visage.  

 

Un flash soudain passa devant ses yeux, trop rapide pour qu’il put le distinguer. Il contourna le camp. Le départ fut annoncé et les hommes se rassemblèrent et se mirent en marche. Ryo les suivit silencieusement et, quand l’un d’eux s’écarta du groupe, il lui fondit dessus et lui brisa la nuque en un geste éclair. Il l’emmena dans les fourrés où il cacha son corps.  

 

Il renouvela l’opération sur deux autres hommes. Les mouvements étaient simples, précis et mécaniques : attraper, immobiliser, faire pivoter jusqu’au craquement. Un quart de seconde suffisait. Ses victimes n’avaient même pas le temps d’avoir peur qu’elles reposaient déjà par terre.  

 

Bien vite, la troupe se rendit compte qu’il y avait un problème et ils s’arrêtèrent sur leur garde. Ils envoyèrent des soldats patrouiller, soldats qui se firent tuer très rapidement. Au bout d’un quart d’heure, la moitié de la troupe était déjà décimée et l’autre moitié était nerveuse.  

 

Ryo se délectait de ce pouvoir qu’il avait. Il décidait du sort de ces hommes… Un nouveau flash s’imposa à lui, lui brouillant furtivement la vue. Un ange, il avait vu un ange mais un ange bon et pur, entouré de lumière et de chaleur, un ange qui respirait la vie alors que lui transpirait la mort. Lui devenu ange de la mort avait vu un ange de vie. Mais la pensée s’effaça soudain, ne laissant que le noir et le froid dans son esprit et ce mantra qui revenait : tuer, les tuer tous, rentrer, tuer la femme et l’enfant…  

 

Il voyait le groupe resserrer les rangs et ses pulsions prirent le dessus. Il était invincible. Il ne craignait ni la mort ni la douleur. Sortant tel un fauve de sa cachette, couteau à la main, il fonça dans le groupe et frappa au hasard avant que les soldats n’aient eu le temps de réagir. En moins de cinq minutes, tous étaient morts. Il les observa satisfait et, après avoir essuyé son couteau sur un cadavre, s’éloigna.  

 

Il eut à nouveau une vision de cet ange mais cette fois, son ange pleurait. Elle semblait dévastée et pleurait toutes les larmes de son corps. Il sentit une douleur au fond de lui-même.  

 

- Je ne peux pas avoir mal., murmura-t-il s’immobilisant.  

 

Il n’entendait pas sa voix mais il sentait qu’elle l’appelait. C’était comme si toutes les fibres de son corps résonnaient et lui transmettaient cet appel silencieux. Il ressentait un profond malaise en son for intérieur et ne savait identifier cette sensation. Il avait le sentiment d’avoir échoué. Pourtant, se dit-il en se retournant, il avait réussi : ils étaient tous morts…  

 

L’un des corps bougea et se releva lentement. Ryo le regarda faire hypnotiser. Son esprit lui disait de finir sa mission mais son corps refusait de bouger. Cet homme se redressa de toute sa carrure malgré les nombreuses blessures qu’il avait dont une énorme plaie au niveau du visage.  

 

- Il t’a drogué, n’est-ce pas ?, lui demanda l’homme de sa voix bourrue.  

 

Ryo le dévisagea, surpris. Son esprit s’embrouillait. Il avait le sentiment que la chape de plomb qui s’était abattue sur lui se levait doucement mais tout restait confus comme si ses souvenirs ne lui appartenaient pas.  

 

- Quoi ?  

- Kaïbara, il t’a drogué avant de t’envoyer ici., répéta l’homme.  

 

Ryo plongea dans ses souvenirs : il se revit tendre le bras et Shin y plongeait l’aiguille.  

 

- Oui., murmura Ryo, défait.  

 

La culpabilité déferla sur lui. Il n’avait pas voulu cela. Les stopper oui, mais pas les tuer.  

 

- Je ne voulais pas. Je voulais vous arrêter pour protéger ma famille, pas vous tuer.  

- Il est devenu fou. Il ne se bat plus pour la liberté des gens, il se bat pour son profit personnel, sa soif de pouvoir.  

 

Ryo releva la tête, étonné. Il se sentait trahi dans ses idéaux. Il avait suivi Shin aveuglément jusqu’à l’arrivée de Kaori tout du moins. Il avait ouvert les yeux en partie mais n’avait pas vu ce qu’il tramait sous couvert de la guerre. Il les avait tous trahis, tout le groupe…  

 

- Si tu veux protéger ta famille, retrouve les vite car c’est de lui qu’il faut la protéger. Il a déjà fait assez de mal comme cela.  

- Tu devrais vouloir me tuer plutôt que de me laisser partir…, décréta Ryo.  

- A quoi bon ? Il s’est joué de toi et tu es le seul à pouvoir ouvrir les yeux de ton groupe et à l’arrêter. Je sais qui tu es, Ryo. Tu as tué mais tu n’as jamais dépassé la limite en tuant pour le plaisir.  

- Tu sais qui je suis mais moi je ne te connais pas., répondit Ryo.  

- Mon nom est Falcon. Pars en sachant qu’un jour nous nous affronterons pour régler ce différend. En attendant, va mettre un terme aux agissements de Kaïbara en évitant un autre bain de sang.  

 

Les deux hommes se jaugèrent un moment du regard puis Ryo s’éloigna rapidement. Il sentait que la drogue perdait son effet. Il commençait à trembler et à suer. Ses pensées étaient de moins en moins cohérentes. Il hâta le pas. Plus il avançait, plus ses jambes se faisaient lourdes. Ses oreilles se mirent à bourdonner, les images dansaient devant ses yeux. Il avait des nausées, parfois si fortes qu’il en vomissait. Au bout de quelques temps, il attrapa mal au crâne et bientôt la douleur envahit tout son corps.  

 

Il s’arrêta à plusieurs reprises au bord de l’évanouissement tellement la douleur était intense. Son corps entier n’était que douleur et il était maintenant pleinement conscient. Au bout de trois heures de souffrance, il s’arrêta et sortit son couteau. Il l’observa un long moment, pensif. Cette douleur insupportable pouvait s’arrêter de deux façons : il reprenait une dose de drogue ou il mourait. Son choix était facile à faire. Il refusait d’être l’instrument de Shin. Il refusait de refaire ce qu’il venait de faire. Il n’était pas qu’un guerrier, il était avant tout un homme, Kaori le lui avait montré. Il était aussi et surtout maintenant un père. Il était impossible pour lui de vivre comme tel s’il était en permanence sous l’effet de la poussière d’ange…  

 

Il prit le couteau et retourna la lame vers lui, pointée sur son coeur. Il sentit les larmes couler sur son visage. Il allait laisser Kaori et Kei tous seuls. Il savait que Jack, Pia et le professeur s’occuperaient d’eux mais il regrettait néanmoins de ne pouvoir voir son fils grandir et ramener sa femme chez elle à l’abri. Ils seraient mieux sans lui, se dit-il en appuyant la pointe de la lame contre son corps. Kaori ne pourrait jamais lui pardonner ce qu’il venait de faire même si c’était sous l’effet de la drogue et que Kaïbara lui avait ordonné de les tuer, puis de revenir et… Il suspendit son geste. Il lui avait ordonné de les tuer tous les deux… S’il mourait maintenant, il faillirait à tout. Il devait les sauver tous les deux même si ça signifiait souffrir leur rejet, la douleur ou autre. Il devait sauver Kaori et Kei de Kaïbara.  

 

Il se releva péniblement malgré la douleur et la sensation que ses muscles se déchiraient, que ses os étaient broyés par une force invisible. Il avança péniblement, pas après pas, mètre après mètre… Il voyait des flashs des mois passés avec Kaori, le visage d’Eirin à jamais endormie, Kei qui s’était agité à sa naissance. Il sentait la chaleur de ce petit corps contre lui, sa respiration rapide. Il entendait les mots doux de sa compagne pendant l’amour, ses encouragements quand il avait appris à lire et à écrire, son rire joyeux et léger lorsqu’il la chatouillait… Elle l’avait sauvé de lui-même, peut-être y arriverait-elle une deuxième fois…  

 

Il arriva enfin en vue du camp. Il faisait nuit. Ils avaient fait un feu pour combattre la fraîcheur qui tombait. Ryo s’arrêta et observa le groupe. Jack et le Professeur discutaient, Kaori allaitait Kei, Pia à ses côtés, Kaïbara était en retrait et jetait des regards malsains vers elle. Ryo reporta son attention sur sa compagne. Elle avait l’air fatigué mais, malgré tout, elle semblait heureuse même s’il voyait son regard inquiet se porter régulièrement vers la forêt, y cherchant quelque chose, quelqu’un, se dit-il…  

 

Finalement, il avança et sortit de la couverture que lui offrait l’obscurité de la végétation. Il entendit la respiration que retinrent les membres du groupe en le voyant. Kaïbara se leva et s’approcha de lui, souriant.  

 

- Tu as effectué ta mission, Ryo. Je te félicite., lui dit-il, chaleureusement.  

- Va te changer. Tu accompliras ta dernière tâche plus tard., lui ordonna-t-il, une lueur métallique dans les yeux.  

- Bien.  

 

Sans plus un mot, il se dirigea vers Jack qui avait son sac et se mit en retrait du groupe pour se changer. Il n’avait pas osé regarder Kaori depuis qu’il était à découvert. Il sentait son regard à elle sur lui mais était incapable de le soutenir. Ce qu’il avait fait était tellement horrible. Il savait, de plus, que s’il la regardait, elle verrait la douleur dans ses yeux et elle voudrait l’aider. Or il avait peur de ce qu’il pourrait lui faire.  

 

Jack l’avait suivi et s’approcha quand il eut fini de se changer.  

 

- Ryo, que s’est-il passé ?  

- J’ai exterminé le groupe qui nous suivait., dit-il platement.  

 

Jack était sous le choc. Il s’approcha vivement de son ami et lui fit face, le regardant au plus profond des yeux.  

 

- Pourquoi ? Comment ?  

- Shin m’a drogué, Jack. Je suis revenu pour sauver les miens. Jack, reste avec ma femme et mon fils jusqu’à ce que je sois sorti d’affaire et ne laisse surtout pas Shin les approcher., lui dit Ryo avant de s’effondrer.  

- Si je meurs, aide-la à rentrer au Japon, Jack. Je t’en supplie et dis-lui… dis-lui que…, hoqueta-t-il avant de s’évanouir.  

- Doc !, hurla l’américain.  

 

Le Professeur arriva en courant, suivi de Kaori avec le bébé dans les bras.  

 

- Jack ? Ryo ! Ryo, réveille-toi !, hurla Kaori, angoissée.  

 

Si elle n’avait eu Kei dans les bras, elle se serait jetée par terre pour le tenir. Elle tenait son enfant serré contre elle et regardait l’homme qu’elle aimait inanimé, se demandant ce qui lui arrivait. Kaïbara approcha et Jack, se souvenant des paroles de Ryo, se mit devant la jeune femme en protection.  

 

- Donne-lui ça, Doc. Il ira vite mieux., dit-il en lui tendant une seringue.  

- Non ! Professeur, ne lui donnez pas cela. C’est de la drogue n’est-ce pas ? La même que tu lui as déjà donnée. Qu’est-ce que c’est ? Héroïne ? Cocaïne ?, demanda Jack, le regard dur.  

- PCP. C’était pour l’aider à aller au bout de sa mission. Pour sauver le groupe., répondit-il sans broncher.  

- A l’homme que tu oses appeler ton fils ? Tu es un monstre !  

- Allez-vous en ! Laissez-le en paix !, s’écria Kaori, en larmes.  

 

Kei se mit à pleurer, ressentant probablement l’anxiété maternelle. Kaori s’éloigna un peu du groupe pour retrouver son calme. Elle le berça tendrement jusqu’à ce qu’il retomba endormi. A son retour, Ryo avait été amené près du feu et le Professeur le veillait.  

 

- Comment va-t-il ?, lui demanda-t-elle, inquiète.  

- Il est épuisé. Il va passer par une période de sevrage assez intense, je pense.  

- Il a mal ?  

- Ca va être très pénible. Il va souffrir le martyr et je ne pourrai que peu pour lui.  

- Qu’est-ce que je peux faire ?, lui demanda-t-elle, anxieuse.  

- Occupe-toi de ton fils et de toi, Kaori. Je préférerai que tu t’éloignes de lui quelques jours car il risque d’être violent et je ne voudrai pas qu’il te frappe ou le bébé. Tu comprends ?  

 

Elle acquiesça, les larmes au bord des yeux. Elle ne pouvait rester auprès de lui pour le soutenir. Elle savait qu’il comprendrait qu’elle le faisait pour leur fils, mais c’était douloureux tout de même. Elle était terrifiée à l’idée de le perdre, de le voir souffrir… Elle se doutait que des choses pas très reluisantes s’étaient passées en son absence. Après tout, il n’avait pas attrapé autant de sang sur son uniforme en cueillant des fleurs… Mais elle l’aimait et le voir vivant était son désir le plus cher. Pour le reste, ils auraient bien le temps d’en parler quand il irait mieux. Il ne lui restait plus qu’une chose à faire : patienter, laisser le temps faire son œuvre... 

 


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